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 La bataille de Hoa Binh

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Manta210

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La bataille de Hoa Binh Empty
MessageSujet: La bataille de Hoa Binh   La bataille de Hoa Binh Icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 15:30

Bonjour,


Cinquième acte:La bataille de Hoa Binh (10 novembre 1951-25 février 1952)
(par Francis Agostini)

Vue aérienne de la cuvette d'Hoa Binh
La bataille de Hoa Binh Hb110


La bataille de Hoa Binh s’inscrit dans le cadre de la bataille du Tonkin de 1951 et en constitue le cinquième volet après Vinh Yen (janvier 1951), Mao Khe(mars-avril 1951) et la bataille du Day (mai-juin 1951) et la bataille de Nghia Lo (3 au 10 octobre 1951).

Fin octobre 1951, le Général de Lattre de Tassigny, haut commissaire en Indochine et commandant en chef est informé que certains bruits circulent dans le milieu politique parisien, bruits qui feraient état de son inertie en Indochine et de ne pas avoir lancé de grandes opérations destinées à disloquer le dispositif du corps de bataille vietminh, après les succès de l’année en cours. Or le haut commissaire et général commandant en chef a lancé la construction de la ligne de fortifications devant ceinturer le Delta, puis chose beaucoup plus difficile à réaliser, la constitution d’une armée vietnamienne, après que l’empereur Bao Daï ait décidé la mobilisation générale, et les premiers arrivages de matériels américains.

Au cours d’une conférence le 4 novembre 1951, le général décide après avoir consulté le général Raoul Salan et le général de Linares, de lancer une vaste opération afin de couper les forces du Vietminh en deux, c'est-à-dire d’occuper le Pays Muong à Hoa Binh, mais également d’attaquer le secteur de Cho Ben, qui est une trouée entre Hoa Binh et Phuly et qui permet d’atteindre la rivière Day.
Le Général de Lattre décide donc que le premier objectif serait Cho Ben, région où prédominent les calcaires découpés en dents de scie, de hauteur moyenne entre 300 et 400 mètres de haut et qui est principalement une région de passage des troupes du vietminh et de son ravitaillement entre le réduit tonkinois et le Delta. Plusieurs unités vont donc intervenir, les blindés du colonel de Castries qui agiront au Nord, le GM3 du colonel Vanuxem au Sud, à l’Ouest le GM 7 du Colonel Dodelier, au centre le GM 2 du Colonel Clément renforcé par le 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux et le commando du Nord Vietnam de l’adjudant Vandenberghe. Dans la matinée du 10 novembre, le 1er Bataillon Etranger de Parachutistes du Capitaine Darmuzai et la section du génie aéroportée de la BAPN, sont largués sur Cho Ben, qui est pratiquement occupé sans combat une heure plus tard et font rapidement leur jonction avec les éléments avancés du GM 2. Cho Ben fut évacué par le vietminh laissant quelques Dukichs pour faire couverture et mener un combat symbolique…

Par contre des combats assez violents se déroulent sur la route RP 21 qui met aux prises les éléments français, deux bataillons du TD64 vietminh, trois compagnies du 160ème régiment régional VM et des dukichs locaux. Le même jour le commando Vandenberghe, les hommes du 1er BPC et quelques compagnies du GM 2 atteignent les hauts plateaux Muongs à près de deux kilomètres après Cho Ben.
La prise de Cho Ben allait préfigurer celle de Hoa Binh en sécurisant la route dite des concessions.

On peut donc dire que la bataille d’Hoa Binh se décompose en trois engagements importants.
o Le Ba Vi
o La rivière Noire
o La route coloniale n°6.

Carte de la bataille
La bataille de Hoa Binh Carte_10

L’opération Lotus débute le 13 novembre 1951, des éléments de tête du groupement Nord atteignent Dan Thé à hauteur d’Ap Da Chong sur la rivière Noire au Nord du massif du Ba Vi, le groupement Sud progressant sur la RC6 atteint lui le col de Kem le 14 au matin. Malgré la brume qui sévissait sur la cuvette d’Hoa Binh, le 2ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, renforcé d’une section du Génie, d’une section d’artillerie légère et une section de commandement saute le 14 novembre vers midi, suivi vers 14 heures 30 par le 1er BPC et le 7ème BPC, Hoa Binh étant prise pratiquement sans combat.

Atterrissage des paras du 2ème BPC dans une "mare à buffles"
La bataille de Hoa Binh Hb410

Le groupement sud continuant sa progression sur la RC6 délogeant les quelques unités vietminh s’y trouvant encore, la compagnie du génie réparant la route ; dans la soirée du 14, des unités du GM 3 du colonel Vanuxem, notamment de 1er et 3ème Bataillons Muongs se portent à travers la brousse vers Hoa Binh, traversent la rivière Noire et font jonction avec les parachutistes. La Marine Nationale pendant ce temps là envoie une Dinassaut qui à partir de Vietri sur le fleuve Rouge va pénétrer dans la rivière Noire.

Récupération des containers
La bataille de Hoa Binh Hb210

Le 22 novembre tout était terminé, les troupes françaises occupant Hoa Binh et une partie de la région Est de la localité, le haut commandement décidait d’organiser la zone en secteurs de défense, se doutant bien de la réaction de Giap. Le bilan des pertes était relativement léger pour le CFEO, 10 tués et pour les viets de 608 tués et trois prisonniers. Chaque groupement mobile se voyait une fois sur place, attribuer une zone à défendre. Le GM 2 sur la RC 6 de Xuan Mai à Xom Phéo , le GM 7 le secteur de la rivière Noire de Phu To jusqu’à Tu Vu, le GM 3 contrôlant le bourg détruit d’Hoa Binh, mais pour conserver et garder les voies d’approvisionnement de la rivière Noire et la route coloniale N°6, les commandants de GM durent créer des points d’appui fortifiés à la fois sur la route coloniale n°6, comme Xom Phéo , Trung  Du, Dong Ben, et le long de la rivière Noire, Le Rocher Notre Dame, Ap Phu To, Xom Bu, Ap Da Chong, La Phu, Dan Thé , et Tu Vu situé en face le PA du Rocher Notre Dame sur l’autre rive de la rivière Noire.

Malgré tous ces postes implantés, les attaques de convois furent fréquentes, même près des postes tenus par nos troupes, comme le gros convoi en partie détruit à Dong Ben le 2 décembre 1951 où vingt camions sur quarante furent détruits. Le commandant du secteur d’Hoa Binh avait pour mission de maintenir une zone de sécurité entre les deux rives de la rivière Noire et d’assurer celle des deux terrains d’aviation l’un pour les JU52, l’autre pour les Morane.  
La défense proprement dite de Hoa Binh était assurée par le 3ème Bataillon de la 13° DBLE vers le Sud, le 2ème bataillon de Parachutistes Coloniaux étant laissé en réserve d’intervention, le GM 3 du colonel Vanuxem avec les 1er et 3ème Bataillons Muongs, un peloton d’automitrailleuses et un peloton de chars M 24, de 3 batteries d’artillerie de 105 HM2 et d’une compagnie du Génie, ainsi que des éléments de commandement et d’intendance et deux compagnie du 5°REI.

Insigne de la 13ème DBLE
La bataille de Hoa Binh 13cdbl10

Devant la rapidité d’intervention des différents GM et des parachutistes sur le secteur d’Hoa Binh, le haut commandement vietminh préféra ne pas engager la bataille frontale, mais va tenter de rééditer l’affaire de la RC4. Les divisions DD 304, 308 et 312 reçurent l’ordre de harceler Hoa Binh, les autres DD 320 et 316 tentant de couper les voies de communication par où passait le ravitaillement des unités françaises en campagne, à la fois par la rivière Noire et la RC 6, à partir de coups de main, d’embuscades mêmes fluviales comme le 22 décembre où la Marine perdit au cours des combats un LCA et trois vedettes près de Lac Son. Dès le 4 décembre la DD 304 réussit à se mettre en place autour d’Ap Da Chong ayant en vue de détruire le 1er BPC, tandis que deux régiments de la DD 312 attaqueraient le PA du Rocher Notre Dame. Deux autres régiments -TD- de la 312 attaqueraient le PA de Tu Vu le 9 décembre 1951.

Alerté à temps, le commandement français décide de lancer une opération - l’Opération Jasmin - dès le petit matin du 10 décembre en engageant le 1er BPC, pendant que le GM 4 renforcé du 7ème BPC nettoieront les abords de la route menant au PA et les flancs Ouest du Ba Vi, la piste menant à Chai Khoai et Thuy Co, appuyé par des moyens aériens importants.

Le 10 décembre le GM 4 se porte sur le village de Van Mong et Yen Lé avec un certain retard du aux difficultés du terrain et de la végétation. Le 1er BPC lui se trouve d’un coup face à face avec le TD 209 de la DD 312 à Xom Sui et immédiatement c’est un combat au corps à corps qui s’engage avec les viets, trois sections de la 2ème compagnie commandée par le Capitaine Carrié sont encerclées, la section du LIeutenant Daubas réussissant à se dégager non sans pertes, les autres compagnies dont la 1ère au ordres du Lieutenant Chartreux se battant à un contre cinq, le village de Xom Sui étant dans une cuvette et les viets tenant les hauteurs ; au cours de la contre attaque lancée pour tenter de dégager les éléments du 1er BPC, le Capitaine Carrie est tué à bout portant, le Lieutenant Danjaume est lui aussi abattu ainsi que l’Adjudant Hubert, le Sergent-chef Balcon, les Sergents Baillif, Boucher, Montel et Cadiou, le Sergent Sallaberry et le Caporal Frassy étant blessés et fait prisonniers- Salleberry mourra d’ailleurs en captivité….Seul s’en sortira le Sergent Achimoff qui réussit à se cacher dans les broussailles et à rejoindre dans la nuit les lignes françaises. Le reste du bataillon lui et grâce à l’appui aérien réussissant à décrocher de Xom Sui, ramenant 15 blessés mais laissant sur le terrain 87 disparus ; le TD 209 ayant lui aussi nombre de morts se retire dans la jungle, obligeant le colonel viet Le Trong Tan, commandant la DD 312 à renoncer à attaquer le PA du Rocher Notre Dame.

Par contre le PA de Tu Vu a été pris par les viets et ses installations détruites : cette garnison était composée par deux compagnies de tirailleurs marocains et deux pelotons de blindés. Mais ce PA était séparé par la rivière Ngoi Lat, affluent de la rivière Noire. Les viets se lancèrent à l’assaut du Point d’Appui après l’avoir matraqué avec de l’artillerie, des mortiers lourds et des SKZ, puis vagues d’assaut se succédant les unes après les autres tentant de déborder les défenses du poste vers 21 heures 30, à 01 heure du matin les marocains reçurent l’ordre de se regrouper dans la partie Nord de l’ouvrage, mais vers 3 heures 30 un nouveau venu le TD 88 de la DD308 passe également à l’attaque et réussit à pénétrer dans les défenses, parmi les blindés qui brûlent, notamment les chars Jemmapes et Kehl, bazookés à bout portant…

Le reliquat de la garnison arrivant à évacuer le PA se retrouve sur un banc de sable de la rivière Ngoi Lat et à ce moment là trois batteries d’artillerie se mirent à pilonner le PA même et ses abords faisant un véritable carnage parmi les bodoïs, ces derniers décrochant à l’aube laissant près de 450 tués ; la garnison relevant 80 morts chez les siens, au petit matin le poste de Xom Bu attaqué lui aussi au cours de la nuit a bien tenu face à deux régiments viets. Après les accrochages autour de Tu Vu, le GM 1 et le GM 4, renforcés par des unités aéroportées sont dirigés vers Hoa Binh afin de renforcer la garnison. Pendant ce temps les viets évaluant leurs pertes décidaient de ne plus attaquer en force les points d’appui, mais de concentrer leurs efforts sur les lignes de communication des GM, les TD 165 et 209 de la DD 312 se voyant ainsi assigner par le colonel commandant la DD 312, de s’infiltrer dans la zone du Batrai et la partie Nord du mont Ba Vi- Le Batrai étant une région comprise au Nord du Ba Vi, le long du fleuve Rouge et la rivière Noire et débouche en direction de Sontay.

Les viets tentant de barrer la route au GM 4 entre Yen Cu et Ap Da Chong, des combats furieux se déroulèrent, et malgré les renforts aériens et blindés notamment du RBCEO, les forces franco-vietnamiennes ne réussirent pas à faire sauter le bouchon ; le 12 décembre le 5ème BPC en décrochant, du faire face à une terrible embuscade montée par le TD 165 qui lui coûta malgré la présence d’un escadron de Shermans, 34 tués et 66 blessés. Les 13 et 14 décembre un semblant d’accalmie laissa présager un relâchement dans la pression exercée par les unités de bodoïs de la DD 312. Le 13 décembre une compagnie du 2ème BPC est à nouveau accrochée et perd 8 tués, 19 blessés et 2 disparus. Le GM 4 réussit tout de même à avancer et à nettoyer la région de Trung Ha et Yen Khoi, le GM 1 renforçant le secteur de la rivière Noire avec le sous-groupement blindé n° 1, un bataillon du GM 4 se mettant en place sur la route entre Cam Daï et Dan Thé.

Insigne du 2ème BPC
La bataille de Hoa Binh 2cbccp11

Durant tous ces mouvements un autre groupement comprenant le 1er BEP, le 2ème BPC et un peloton de chars lourds du RBCEO, se positionnent sur la route de Yen Cu et Ap Da Chong, les compagnies de tirailleurs du GM 1 devant elles nettoyer les abords de la route de Batrai.
Le 15 décembre 1951, les groupements Nord et Sud sont prêts à couper la retraite des unités vietminh, mais les éléments du GM 1 furent agressés par les groupes de viets fanatisés à l’extrême à Xom Doi et repoussés, mais de nouveaux combats éclatèrent près de la Côte 116 au Nord ouest du village de Xom Doi pratiquement au même endroit, mais les viets furent repoussés malgré leur résistance : un convoi fut pourtant attaqué avec beaucoup de pertes. Une autre opération menée par des éléments du secteur de la rivière Noire permit de contrôler non seulement la route mais également les hauteurs. Les pertes furent minimes, avec 1 tué et 26 blessés. La plupart des renseignements recueillis par les différents officiers de renseignements laissaient à penser que la DD 312 était en train de se replier à l’Est de la rivière Noire…. Il restait un problème à régler, celui du Ba Vi où des unités viets étaient encore solidement implantées et menaçaient directement le PA du Rocher Notre Dame.

Le 17 décembre 1951 une opération est lancée avec un groupement comprenant le 1er BEP, puis le 2ème Bataillon du 6ème RTM et du 2ème Bataillon du 3ème RTA, afin de nettoyer le secteur de Lang Gy, le 2ème BEP se tenant à cheval sur la route d’Ap Da Chong, tentant de nettoyer les hauteurs appuyé par le 3ème Bataillon du 4ème RTM et le 5ème BPC, la jonction se faisant dans l’après-midi du 17 décembre 1951, la route étant enfin contrôlée par le groupement, le 2ème BEP se positionnant sur la Côte 564, le GM 1 et le sous- groupement blindé étant retirés de l’opération.

Le Colonel Dodelier va tenter ensuite de rétablir le contact avec les points d’appui du Sud encore isolés depuis le 10 décembre, mission incombant au 1er BEP, au 3ème Bataillon du 4ème RTM et au Commando 35 des commandos du Nord Vietnam, commandé par le Lieutenant Defrasne qui a comme adjoint le sergent Gracias, établi depuis le début du mois de décembre à Yen Cu, puis à Ap Da Chong.
Le 19 décembre l’opération étant pratiquement terminée le 1er BEP et le 2ème BEP occupant le village de Xom Sui, récupèrent les corps des parachutistes du 1er BPC tués lors de l’accrochage du 10 décembre. Le calme semblant revenir dans la région, le commandement français, fait rentrer à Hanoi le 2ème BEP, le 1er BPC et le 3ème Bataillon du 4ème RTM, du côté vietminh, on apprend que la DD 308 est allée relever la DD 312….

Le 21 décembre le TD 36 et le TD 102 traversent le forêt de Batrai et en fin de matinée le commando 35 à la tête duquel se trouvait le lieutenant Defrasne, repère un cantonnement viet non loin de la route Yen Cu- Ap Da Chong ; une autre patrouille du 5ème BPC tombe sur une compagnie viet sur la colline de la Côte 82 et un violent combat s’engage, obligeant la patrouille à se replier avec l’appui de l’aviation ; plus loin à l’Est de Luing Phu et Tach Xa un élément de reconnaissance tombe dans une embuscade, ainsi qu’une patrouille du 1er BEP à proximité immédiate de Xom Bu, là , les viets en nombre faillirent exterminer une unité du BEP qui ne réussit à se dégager qu’avec l’appui de l’aviation et des blindés du RBCEO.

En fait le haut commandement français, en l’occurrence le Général Raoul Salan, adjoint opérationnel du Général de Lattre de Tassigny comprend que la partie va devenir difficile dans cette région, et fit donc revenir assez rapidement le 2ème BEP, rappelant du Sud Vietnam le 1er BPVN - 1er Bataillon de Parachutistes Vietnamiens- de l’artillerie renforçant le GM1-
Une compagnie du 1er BPVN sautant sur le Rocher Notre Dame le 23 décembre, le reste du bataillon étant largué sur Ap Phu To le 24 décembre 1951. Le 24 décembre un groupement constitué du 5ème BPC, du 2ème BEP, du 2ème Bataillon du 1er RTA accompagnés de 6 Shermans du RBCEO, reçoit comme mission de chasser les TD 86 et TD 102 en dehors de la forêt du Batrai et des environs et notamment de la Côte 82.

Le 2ème BEP est lui durement accroché à la Côte 61, puis à la Côte 57, ce fut ensuite le tour du 2ème Bataillon du 1er RTA, et les bodoïs réussirent à percer le dispositif français traversant la route allant de Yen Cu à Cam Daï, le BEP bousculé, regroupant ses unités sur la Côte 61 grâce à l’appui de la chasse, tandis que le 2ème Bataillon du 1er RTA ramenaient ses sections vers Yen Cu, les pertes étant assez sensibles d’un côté comme de l’autre, les bodoïs abandonnant près de 300 cadavres sur le terrain, le BEP ayant lui 12 tués et 31 blessés, le 1er RTA 6 ou 7 tués et une quinzaine de blessés.

Insigne du 2ème BEP
La bataille de Hoa Binh 2_bep10

Ainsi malgré les opérations lancées, les viets opposaient toujours une force non négligeable et le colonel Dodelier dut se résoudre à lancer d’autres moyens et de souder à la fois le Batrai et le Ba Vi. D’autres unités de la DD 308 furent repérés entre le 25 décembre et le 4 janvier 1952 et furent pilonner à la fois par l’aviation et l’artillerie des points d’appui.
Le 4 janvier est lancée l’opération Nénuphar avec les bataillons parachutistes, du GM 4, du GM 1, un bouclage étant mis en place par des unités aéroportées entre Yen Cu et AP Da Chong, tandis que le GM 4 ratissait le région de Ngoc Nhi au Sud, le GM 1 lui agissant sur Tach Xa.

Une autre opération à laquelle participait le 1er BPC vers Vietri où malgré quelques succès locaux, les viets demeuraient bien implantés dans ce secteur et les convois passaient de plus en plus difficilement vers Hoa Binh. Du 7 au 9 janvier 1952, l’opération Violette lancée contre les viets implantés dans le Ba Vi permettaient d’évacuer les points d’appui du Rocher Notre Dame, de la Côte 30, de Xom Bu , et Ap Da Chong, tout ce secteur étant placé sous la responsabilité du secteur de Sontay….Qui lui est totalement réorganisé. Ainsi le commandement français n’envisage plus de faire passer des convois par voie fluviale, ces derniers étant constamment attaqués, le Général Giap annonçant qu’il serait maître d’Hoa Binh pour la fête du Têt….. A partir de la mi-janvier les unités de bodoïs des DD 312, DD 304 et DD 308 se redéployèrent autour de la route coloniale n°6.

Cette route coloniale n°6 partant d’Hanoi est pratiquement plate de la capitale du Tonkin à Xom Mai et où elle est relativement bien protégée à partir d’Ha Dong, mais devenant beaucoup plus difficile jusqu’à Mo Thon, traversant des calcaires, entrecoupée de vallées profondes, entourée d’une jungle épaisse avec des pentes abruptes, pour déboucher ensuite sur la rivière Noire entre Xom Phéo et Ben Ngoc Arrivée à la rivière Noire, cette dernière doit être franchie par un bac pour pouvoir accéder au centre de Hoa Binh et une autre portion de route y menant peut également être attaquée par des forces Viets infiltrées.

Le Général Salan qui vient de prendre les fonctions du Général de Lattre de Tassigny, décédé le 2 janvier 1952 à Paris, ayant compris que Giap veut faire de la RC6 une nouvelle RC 4, fit tenir la route par une série de petits points d’appui par le 3ème Bataillon du 1er RTM, le 3ème Bataillon de la 13° DBLE, le 1er Tabor , et par le commando 19 des commandos du Nord Vietnam, commandé par le Lieutenant Poey, puis l’Adjudant Gentil, une unité du Génie, reconstituant des portions de route, la 19ème compagnie, plus deux batteries d’artillerie du 64ème RA mises en place à Hoa Binh avec des éléments de commandement et d’Intendance, un PCA, DLO et une force mobile composée du 1er Régiment de Chasseurs, du 8ème RSA et un escadron blindé du RICM.

Le commandement français s’est rendu compte de l’accroissement des forces du vietminh, car déjà après le 30 décembre près de Trung Du, le TD 9 de la DD 308 ayant attaqué le point d’appui, fut repoussé en laissant près de 100 tués, nos pertes étant de un tué et 31 blessés, puis les unités de la DD 308 attaquent à trois bataillons du TD88 Xom Phéo, point d’appui tenu par le 3ème Bataillon de la 13ème DBLE dans la nuit du 30 au 31 décembre, tandis que d’autres attaques à Trung Du, Dong Ben et An Lap servent de couvertures. Le 8 janvier les unités viets se lancent à l’assaut du point d’appui tenu par le 3ème Bataillon de la 13ème DBLE après avoir pilonné les installations et les abords avec leur artillerie, mortiers lourds et SKZ, lançant des vagues d’assaut se succédant les unes aux autres, réussissant à prendre deux positions sur trois, que les légionnaires vont réoccuper au cours d’une brillante contre attaque, et chose curieuse les viets vont poursuivre le combat jusqu’au jour naissant croyant très certainement la victoire proche, mais l’appui de l’artillerie d’Hoa Binh étant tel, que les bodoïs hachés par les salves de 105m/m, durent commencer à décrocher dès six heures du matin, poursuivis par les tirs des batteries lors de leur retraite, laissant sur place plus de 800 cadavres autour des défenses, les légionnaires ayant pour leur part 11 tués, 35 blessés et 3 disparus.

Au cours de la même nuit, un commando viet réussit à s’infiltrer au cœur même d’Hoa Binh et de détruire deux pièces d’artillerie. Le commandement français fit parachuter en renfort le 8 janvier le 2ème BPC, les avions de transport étant à ce moment là soumis aux feux de la DCA viet, huit avions étant touchés et quatre abattus. La situation devenait ainsi au fil des jours de plus en plus sérieuse pour le camp retranché.

Parachutage du 2ème BPC
La bataille de Hoa Binh Hb310

Les forces du Vietminh se déplaçant très rapidement se mirent à occuper toutes les hauteurs dominant la RC 6 et notamment au col de Kem, lançant des attaques sur la route même, qu’ils détruisirent en partie par des charges explosives et montant des embuscades meurtrières obligeant le commandement français à fermer la route à tout convoi.  Le Général de Linares commandant les FTNV compris que la route devait être reprise tronçon par tronçon, remise en état et ensuite sécurisée. Le 10 janvier 1952, les opérations  débutèrent, les 1er et 2ème BEP, le 2ème Bataillon du 1er RTM commençaient à nettoyer la portion de route allant de Xuan Maï jusqu’à Ao Trach, repoussant les TD 9 et 57 de la DD 304 et leur infligeant des pertes assez sérieuses.

Le 11 janvier ce fut au tour du secteur de Mo Thon, des renforts du secteur de Chuc Son y participant. Le commandant de l’opération le Colonel de Rocquigny fit avancer le 1er BEP jusqu’à Suc Sich, pendant que le 2ème BEP nettoyait toute la partie Nord de la route, le 2ème Bataillon du 1er RTM occupant la Côte 54 dans la soirée sans trop de résistance viet. Plus loin des compagnies du 8ème BPC et une du 3ème Bataillon du 1er RTM se font accrocher sérieusement au col de Kem par le TD 57 où elles perdent 25 tués et 25 blessés, le 7ème BPC étant envoyé en renfort et une batterie du 64ème RA appuyant ces unités à partir de Xuan Maï.
Le 1er BEP reçoit l’ordre de tenir les hauteurs au Nord de Mo Son, le 2ème Bataillon du 1er RTM Suc Sich, le 2ème BEP à Mo Thon et la Côte 125 durant la nuit.

Le 12 janvier la route était sécurisée, ayant été nettoyée de part et d’autres à partir des villages de Baï Lang, par le 3ème Bataillon du 1er RTM, le 2ème BEP, le commando 5 des commandos du Nord Vietnam, commandé par le Lieutenant Hennequin et le commando 7 du Lieutenant Sandrat à partir de Mo Thon jusqu’à la Côte 54.
Le 7ème BPC arrivant à la Côte 202 se heurte aux éléments de deux bataillons viets et les combats atteignent vite une amplitude jamais égalée encore dans ce secteur, les parachutistes devant s’enterrer et se retrancher pour la nuit et les viets donnant assaut sur assaut sur les positions à la faveur de l’obscurité ; mais la résistance fut telle, que les viets au petit matin laissèrent sur les lieux du combat 220 tués, le 7ème BPC ayant deux tués et 11 blessés.
Le 2ème BEP arrivant en renfort à la Côte 202, toute cette partie de route jusqu’à Ao Trach fut mise temporairement en sécurité et ce fut le sous-groupement blindé n°2 qui la prit en compte. Restait à rendre libre la portion de route située entre Dong Ben et Xom Phéo, tache difficile compte tenu de la configuration du terrain, de la végétation et des forces vietminh implantées notamment sur la falaise appelée Les hauts de la carrière et les hauteurs au dessus de Dong Ben et de la Côte 4.

A Hoa Binh même, les défenses du secteur furent réorganisées totalement afin que le maximum d’unités mobiles puissent intervenir, notamment entre le 14 et le 17 janvier, le GM 1 devant assurer la sécurité de la route autour de Xuan Maï, les bataillons de parachutistes nettoyant la route entre les villages de Bai Lang et le col de Kem, le restant étant assuré par les éléments du secteur du Col de Kem à Ao Trach.

Une opération visant à occuper la Côte 4 le 18 janvier échoue alors qu’interviennent le 1er BEP, le 8ème BPC, le 2ème Bataillon du 1er RTM un Goum du 1er Tabor et la 10ème compagnie du Génie, le 1er BEP perdant au cours de cette opération 14 tués, 48 blessés et deux disparus. Les combats firent rage, les viets se maintenant sur place bloquant le 60ème Goum du 1er Tabor sous la falaise des hauts de la carrière, le 8ème BPC tentant de faire sauter le verrou mis en place par les viets à Dong Giang.
En fait la RC6 était toujours aussi dangereuse pour les convois routiers et nombre de véhicules furent encore perdus, mais elle était redevenue praticable……

Le 20 janvier enfin, la Côte 4 et Dong Giang tombent aux mains du 7ème BPC appuyé par l’artillerie.
Le 21 janvier se déroula toute une série de combats à proximité des hauts de la falaise, combats auxquels participe le 8ème BPC appuyé là encore par des tirs d’artillerie.
Le même jour le 2ème Bataillon du 1er RTM relaye le 8ème BPC, puis le 24 le 7ème BPC et le 8ème BPC avançant des deux côtés de la RC 6, le 1er BEP progressant lui sur la route même, sont brutalement soumis à hauteur du pont 15 en début d’après-midi à une attaque d’envergure des viets du TD 66 de la DD 304 et rapidement les combats arrivent aux corps à corps, refoulant les bodoïs, peu à peu, mais ces derniers tenant toujours les environs des hauts de la carrière, mais ayant laissé près de 800 morts sur place, le 1er BEP ayant eu lui 5 tués et 33 blessés.

Le Colonel Gilles décide alors d’employer les grands moyens et de prendre les Hauteurs de la carrière et pour cela il va monter l’opération Mélinite les 28 et 29 janvier 1952 ; le 4ème Bataillon du 7ème RTA fut refoulé par une forte contre attaque viet sur l’éperon Ba Xet, tandis que le 2ème Bataillon du 1er RTA prenait les hauteurs et va résister à toutes les attaques viets lancées en coups de buttoir par un bataillon du TD 9 de la DD304. Malgré ce succès, les forces françaises durent faire face le 30 janvier à une offensive généralisée de la DD 304, notamment à Suc Sich où la 15ème compagnie du 8ème BPC, commandée par le capitaine Jouano, dut faire face à deux bataillons vietminh, perdant 4 tués et 17 blessés, mais infligeant aux bodoïs 101 tués et faisant 14 prisonniers.

Insigne du 8ème BPC
La bataille de Hoa Binh 8cbpc_13

Le général Salan, comprenant que la situation risque d’empirer et qu’il a fallu plus de 20 jours de combats pour rouvrir la RC6, que les pertes viets estimées à 3500 tués, plus de 7000 blessés et 307 prisonniers avaient plus ou moins désorganisé les trois divisions engagées autour d’Hoa Binh, mais que les infiltrations des DD 316 et 320 inquiétaient le commandement, il fallait avant tout prévoir l’évacuation d’Hoa Binh, la sagesse l’ordonnant, avec le moins de pertes possibles, l’Armée Vietnamienne n’étant encore qu’à l’état d’embryons.

D’autre part, les écoutes radios et les renseignements recueillis par le deuxième bureau des FTNV faisaient état du retrait des Divisions DD304, 312 et 308 pour les reconstituer rapidement en vue de nouvelles attaques sur Hoa Binh, tandis que d’autres divisions viets allaient tenter de s’infiltrer par le Sud comme s’était le cas pour les DD 316 et 320.  

Le 5 février le Général Salan demanda au Général de Linares d’évacuer Hoa Binh suivant un plan à la fois audacieux et sécuritaire. Ce fut le Colonel Gilles qui fut chargé de l’opération avec le Colonel Ducournau. Au cours de l’opération Amarante entre le 14 et le 20 février dans le secteur de Xom Phéo et Ben Ngoc le 2ème Bataillon du 6ème RTM fut attaqués par les bodoïs du TD 141.

Le 22 février à partir de 9 heures débute en grand secret le retrait des troupes, les convois chargés de matériels regagnant la zone sécurisée du delta, pratiquement de nuit, le repli de la garnison d’Hoa Binh franchissant la rivière accompagnée de milliers de Muongs voulant rejoindre le monde libre ; à six heures du matin le transbordement est finie, la citadelle d’Hoa Binh étant abandonnée, le dernier dépôt étant saboté grâce à l’initiative du Lieutenant Gaston Marie qui est pratiquement un des derniers à avoir évacuer la cuvette d’Hoa Binh, les bateaux ayant servi au transbordement étant détruits sur place -deux LCM et quelques M2.

Vers 8 heures du matin le TD 36 tenta bien de déborder l’arrière garde, mais après quelques engagements sérieux, les éléments retardateurs prirent le chemin du retour, certes des accrochages eurent encore lieu causant quelques pertes, 76 tués et 250 blessés et une dizaine de disparus, une quinzaine de véhicules perdus ou endommagés. Le TD 209 attaqua la Légion Etrangère à Xom Phéo et fut repoussé, mais par contre la DCA viet réussit à abattre un Bearcat, puis d’autres accrochages avec le TD 9 eurent lieu au col de Kem et à Rong Vong.

Le 23 février au matin toutes les unités avaient rejoint le Delta et l’opération du retrait d’Hoa Binh avait été un succès imputable au général Gilles, opération qui fut un modèle du genre - l’opération Arc en Ciel- comportant plusieurs phases affublées d’une couleur, blanche, rouge, bleue, jaune et verte. Nos pertes furent pour toute la durée de l’opération Hoa Binh de 436 tués dont 24 officiers, 250 blessés et 458 disparus dont 6 officiers et 2360 blessés.

Que dire du bilan moral côté franco-vietnamien ?
Indubitablement cette opération fut un succès tactique et politique, mais comme toujours il a manqué au corps expéditionnaire Français en Indochine les moyens en hommes et matériels, nous empêchant toujours de passer à l’offensive et de reprendre pied dans nombre de zones tenues jusque là par le Vietminh ; la jeune armée vietnamienne sur laquelle le Général Jean de Lattre de Tassigny avait fondé tant d’espoir, fut un leurre tant cette armée avait un manque de foi patriotique et nationaliste. L’avenir sera d’ailleurs là pour le prouver malgré l’aide accrue fournie tant en personnels qu’en matériels jusqu’en 1975 par les USA.
Du côté Vietminh la propagande fit état d’une grande victoire, mais Giap n’avait pas réédité l’affaire de Cao Bang, Dong Khé et de la RC 4 et ses divisions mirent un certain temps à se reconstituer, mais le temps travaillait contre la France, nos politiques n’arrivant pas à se décider à traiter le problème Indochinois à fond.
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Charly71

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MessageSujet: Re: La bataille de Hoa Binh   La bataille de Hoa Binh Icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 9:13

Merci Manta de ce beau travail de recherche .
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Manta210

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MessageSujet: Re: La bataille de Hoa Binh   La bataille de Hoa Binh Icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 11:06

Bonjour,

Tout le plaisir est pour moi Charly71!


LA MARINE NATIONALE SUR LA RIVIERE NOIRE ET A HOA BINH  

En décembre 1951, un mois après la prise d’Hoa Binh, toutes les voies de communication y menant sont systématiquement attaquées par les viets, la route coloniale n° 6 comme la rivière Noire. A Hoa Binh même, la piste d’atterrissage utilisable pour les Ju 52- Junkers 52 ou Toucans- est sous le feu de l’artillerie viet et des harcèlements se font également sentir sur la rivière Noire contre les convois fluviaux descendant vers Hoa Binh provenant de Vietri ou d’Hanoi. Le 22 décembre 1951, le capitaine de frégate Salmon, commandant la Dinassaut de Vietri, décide d’envoyer un convoi composé de vedettes du RICM accompagnées d’un monitor vers Hoa Binh.

Le convoi quitte Vietri sur le fleuve Rouge, à 10 heures 30, les vedettes 200-201206-166 et le monitor 66 s’engage alors dans la rivière Noire et se dirige vers Tu Vu. Les vedettes sont armées de mitrailleuses et d’armes individuelles, de même que le monitor, qui possède une tourelle de char avec un canon de 40m/m doublé d’un canon automatique de 20m/m, avec à bord pour l’équipage tout l’armement individuel nécessaire aux opérations. La soute à munitions est également pleine.

Le convoi est survolé en permanence par un avion d’observation Morane qui tente de détecter la mise en place par les viets d’embuscades fluviales. Pourtant vers 11 heures 45, au moment où le convoi arrive à hauteur de Lac Son, L’embuscade viet se dévoile et immédiatement la flottille est prise à partie, tous les tirs provenant de la rive ouest de la rivière, et la vedette du RICM 201, touchée par plusieurs coups de bazooka explose et sombre, les trois autres touchées également partent à la dérive au gré du courant, poursuivies par les tirs des armes automatiques viets, la vedette 166 va s’échouer su un banc de sable et brûle.

Quant au monitor, pourtant mieux protégé, il reçoit plusieurs coups de canons sans recul et de SKZ dans la tourelle avant, le matelot Klein étant tué sur le coup, un autre matelot, Bastide est grièvement blessé et un autre Tavernier semble être indemne. Malgré les coups reçus et ses avaries, son équipage « sonné », le monitor va tenter de porter secours à la vedette 200 où l’enseigne de vaisseau Valensi qui se trouvait à bord est mortellement touché.

Mais les viets concentrent leurs tirs sur le monitor, les vedettes étant toutes hors de combat et coulées ou en train de le faire, les rafales d’armes automatiques touchent les parties vitales du moteur qui commence à s’enflammer émettant une fumée noire et toxique. Le monitor lui aussi désemparé va s’échouer sur un banc de sable, un autre matelot Beausse est aussi grièvement blessé, le radio Dufour a été tué, le second maître Lartillot qui est le patron à bord du monitor a les deux jambes déchiquetées et refusera de quitter le bord ; malgré tout l’équipage ou du moins ce qu’il reste de survivants se défend encore et réponds aux coups des viets, les matelots Trimaille, Savoy, Zorodzoff et Nguyen Van lac se battant comme des diables….

De nouveaux coups percent la coque du monitor, la salle des machines est atteintes ainsi que les réserves de gasoil qui, s’enflamment, de même que la soute à munitions, les survivants évacuent alors le navire, non sans avoir jeté dans les eaux encore profondes l’armement comme les deux mortiers de 60m/m, le quartier maître Quemener remontant à bord pour tenter de sauver le patron, le second maître Lartigot qui mourra à bord ; le DLO du 1° RAC a réussi avant d’être lui aussi touché , d’alerter l’artillerie et de donner par radio les coordonnées de l’embuscade aux batteries en place au Rocher Notre Dame.

L’artillerie réagit et arrose copieusement la zone de ses tirs et les rescapés en profitent pour gagner la terre ferme, Nguyen Van Lac étant sérieusement touché est laissé pour mort… Les autres matelots vont tenter de se faufiler à travers la brousse vers les lignes françaises. Le pilote du Morane leur lance un message lesté leur indiquant la direction et leur annonçant qu’une colonne de secours va au devant d’eux et peu de temps après ils ont la chance de tomber sur une patrouille du 1° BEP, tandis que la chasse française mitraille les abords de l’embuscade : les survivants de l’embuscade sont dirigés sur le point d’appui du Rocher Notre Dame, où ils sont soignés, lavés et habillés et reçoivent une arme. Ils seront rapatriés grâce à trois rotations de Morane et seront présentés à l’amiral Ortoli qui les décore de la croix de guerre TOE avec étoile de vermeil - Ce qui est rare pour des marins, car en général c’est le navire qui est cité, citation collective englobant l’équipage, les officiers eux étant davantage cités individuellement….

Un des derniers survivants, le matelot Beausse qui avait été grièvement blessé a été lui sauvé par le capitaine Santini, qui est venu avec son hélico, Hiller 360, le récupérer pratiquement sous le feu des viets, Beausse ayant la vie sauve, mais ayant du être été amputé d’une jambe. Il y eut même un miracle, car en 1954 au cours d’un second séjour le matelot Trimaille a eu la surprise de rencontrer dans les rues de Saïgon Nguyen Van Lac, qui avait été laissé pour mort. Bien vivant, ayant été ramassé par les viets, mis dans un camp, relâché en vertu des accords de Genève, il avait regagné le Sud Vietnam.  On ne le dira jamais assez, mais la Marine Nationale, engagée en Indochine a eu ses marins en blancs, mais également ceux que l’on a appelé la Marine en kaki, et qui toutes unités confondues, a payé elle aussi un lourd tribut.
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