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 La bataille de Mao-Khê

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Manta210

Manta210


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MessageSujet: La bataille de Mao-Khê   La bataille de Mao-Khê Icon_minitimeVen 6 Fév 2015 - 14:02

Bonjour,

Deuxième acte:La bataille de Mao-Khê
(par Francis Agostini)

La bataille de Mao-Khê s’inscrit dans le cadre de la bataille du Tonkin de 1951 et en constitue le deuxième volet après Vinh Yen (janvier 1951).
Après Vinh Yen, le général Jean de Lattre de Tassigny en vient à se poser de nombreuses questions notamment sur le fait que lui l’européen qui vient de débarquer en Asie ne connaît pas cette guerre révolutionnaire et populaire ; il ne peut imaginer en son fort intérieur que la bataille menée par Giap à Vinh Yen puisse se terminer ainsi, sans que le généralissime vietminh n’ait pas envisagé ou planifié plus tôt autre chose. Le général de Lattre s’imagine connaître les données car les forces vietminh ayant tâté le terrain à Luc Nam, puis donné l’assaut direct sur Vinh Yen et organisé le glissement d’une bonne partie d’unités vers le Delta à partir du Bavi.

Il pense maintenant que Giap prépare quelque chose en direction d’Hanoï, oui mais quoi ? Certes les services d’écoute radio français suivent-ils avec attention les messages des radios des divisions vietminh, mais rien de concret dans leur décryptage ne peut laisser entendre que Giap va déclencher une nouvelle offensive. Giap a-t-il abandonné l’idée de prendre Hanoï ? Voilà la question ! Les vietminh ont une grande capacité à faire déplacer leurs divisions, tandis que des éléments divers masquent leurs déplacements par des attaques aussi soudaines qu’inattendues sur un point du Delta ou en bordure de celui-ci.

Pourtant à l’état-major du général de Lattre on prévoit que l’assaut peut venir de trois directions différentes prenant Hanoï dans une espèce de mâchoire se refermant sur la Delta et Hanoï bien sur. Les jours et les semaines passent et rien ne se déclenche et pourtant certains renseignements font état de concentration de bataillons viets dans le Dong Trieu dans la région de Sept Pagodes.

Entre temps le général Allard part aux Etats-Unis solidement encadré par le général Juin et par le ministre Pleven, pour tenter d’avoir une aide militaire supplémentaire US, sans grand succès d’ailleurs puisque l’Amérique est elle-même engagée dans la guerre de Corée et l’industrie de guerre US n’a pas encore totalement redémarré : les gens du Pentagone faisant ressortir à la délégation française qu’ils ne peuvent fournir les munitions nécessaires et quant aux autres matériels conseillent aux français de voir dans les surplus US laissés aux Philippines ou au Japon dans les mains de revendeurs….

Il y eut également l’échange de prisonniers après la bataille de Vinh Yen, à Thai Nguyen, 46 blessés français surtout des marocains et algériens contre 48 blessés vietminh, mais toujours pas de symptômes d’attaques dans le Delta. Le général de Lattre n’ose pas lancer ses  groupements mobiles dans la jungle de la moyenne région, compte tenu de ce qu’il a appris de l’aventure de la RC4, stipulant que Giap ne peut rester sur sa défaite de Vinh Yen, mais pour l’instant c’est l’immobilisme le plus total, mais de Lattre pense de plus en plus à fortifier le Delta et de lancer un grand programme de constructions de postes bétonnés à l’épreuve des gros calibres d’artillerie, cette ceinture fortifiée étant surveillée dans les intervalles par des commandos de zone, d’où l’idée de la création des commandos Nord Vietnam mis sur pied par le chef de bataillon Louis Fourcade.

Insigne des Commandos Nord-Vietnam
La bataille de Mao-Khê Cdo10

Le commandant en chef fait également renforcer le pays Thaï, dirigé par Déo Van Long en lui faisant acheminer des armes et des munitions. C’est également la création du GCMA, groupement de commandos mixtes aéroportés sous les ordres du chef de bataillon Grall, qui sera remplacé plus tard par le chef de bataillon Trinquier, ces commandos organisés à l’intérieur des zones viets renseigneront le commandement sur les déplacements des unités vietminh mais mèneront aussi des actions de contre-guérilla contre les viets créant ainsi des zones d’insécurité à l’intérieur même du dispositif adverse.

Le général est décidé plus que jamais à créer une armée vietnamienne nationale et va s’en ouvrir à Bao-Daï à Dalat et décide de créer une école de cadres vietnamienne dont il va confier le commandement au colonel Gribius. Mais du côté de Giap toujours rien sinon des renseignements confirmant la présence d’une division dans le Tam Dao face à Vinh Yen et chose beaucoup plus grave plusieurs autres divisions massées dans le massif du Dong Trieu - Divisions 308, 312, et 316 pas très loin de Phu Lang Thuong et de Luc Nam.

Le massif du Dong Trieu domine la RP 18, la route des eaux, ainsi que le RP 13, et ce massif profondément boisé s’étend jusqu’à la baie d’Along non loin de Quang Yen ; il est séparé du delta par le Song Bach Dang, jugé infranchissable par l’état-major français qui pense que le seul point sensible ne peut être que Luc Nam. Mais le 14 mars le général part pour Paris où il va une nouvelle fois plaider pour avoir des renforts qu’il obtient d’ailleurs après une réunion épique où il fait ressortir le danger d’une intervention chinoise, réussissant à convaincre au cours des débats MM Queuille, Pleven, Letourneau, Jules Moch et le général Juin. Pendant ce temps au Tonkin, Giap a fait bouger ses troupes, laissant un faible rideau de bataillons face à Luc Nam, le reste de ses divisions ripant vers le Sud, il a porté ses efforts sur le Song Da Bach à moins de trente kilomètres d’Haiphong. Des postes tombent un peu partout sur la RP 18, mais du côté du commandement français il n’y a pas de réactions notables, le général étant à Paris, personne ne prend de décisions, ni le général de Linares, ni Salan. Le 24 avril les forces viets franchissent la RP 18 et Hongay n’est plus qu’à une cinquantaine de kilomètres de là. Les postes de Uong Bi et de Yen Lap sont pris et détruits, chose grave à Uong Bi se trouvent le décanteur et une grande partie des canalisations amenant l’eau douce à Haiphong…

Puis les postes de Bi Cho , Chap Khé, Thang Bach et celui de la côte 60, postes tenus soit par des tirailleurs sénégalais ou des partisans commandés par un sous-officier européen. Les viets en même pas une nuit élargissent leur emprise sur près de trente kilomètres sur la route des eaux et menaçant directement maintenant les charbonnages de Hongay….Et  mettent en place une grande partie de leurs divisions face à Haïduong, en plein cœur du delta, menaçant les communications entre Hanoï et Haiphong ! Personne à Hanoï n’arrive pourtant à comprendre ce que veut faire Giap.

Le 26 mars le général de Lattre, alerté par les messages reçus du Tonkin rentre en Indochine et après une brève escale de trois heures à Saigon, il repart à bord d’un DC3 sur Hanoï. Au cours de la nuit, de Lattre, pourtant fiévreux, qui a étudié les cartes d’état-major à son arrivée et une partie de la nuit a comme une illumination et s’écrie Mao Khé ! Mao Khé n’est qu’un petit poste situé sur la RP 18 en bout du Song Da Bach et c’est par là que les viets qui n’ont pas réussi à attirer le gros des groupements mobiles dans une vaste embuscade, vont tenter de déferler sur le Delta, coupant ainsi Hanoï d’Haiphong, en faisant sauter la charnière de Mao Khé, le passage sera libre. Réagissant immédiatement comme il sait le faire, le général de Lattre en pleine nuit fait convoquer le colonel Sizaire commandant le GM 7,- Qui au temps de la reconquête du Tonkin sous les ordres du général Leclerc avait repris Langson et la frontière de Chine, tout un symbole aux yeux de général de Lattre ! et lui demande d’aller défendre coûte que coûte Mao Khé.

A Sept Pagodes a lieu le regroupement des unités du GM 7 en pleine nuit par des routes complètement défoncées et des flottilles des dinassauts. Le 29 mars au soir tout le GM se trouve à trente kilomètres de Mao Khé, vingt kilomètres de Dong Trieu, la RP 18 étant dans un état pratiquement d’abandon, difficilement praticable et surtout il faudra faire passer l’artillerie jusqu’à Dong Trieu ! Tout ce qui peut rouler ou flotter est mis en œuvre, le colonel Sizaire qui a reçu en renfort le 6° bataillon de Parachutistes coloniaux commandé par le capitaine Balbin donne l’ordre à ce dernier de se porter à marche forcée à Mao Khé, tandis que l’artillerie fait des prodiges pour atteindre Dong Trieu où elle installe ses pièces de 105 et de 155. Lorsque le 6° BPC et la compagnie du 1° Bataillon Etranger de Parachutistes arrivent à Mao Khé Eglise, l’attaque viet n’a pas encore débouché ; les  trois compagnies du 6° BPC, la 11 du capitaine de la Sauzay, la 12 du capitaine Lebot, et la CIP du capitaine Nayral de Puisbusque s’installent autour de Mao Khé, renforcées par un peloton d’AM M8 du RICM, d’une section de mortiers de 81m/m, de tirailleurs sénégalais du poste, de partisans et d’un DLO détaché par le GM 7, près du PC au centre du poste ; les légionnaires tenant également un secteur. Les tours du poste étant dotées de mitrailleuses de 12,7m/m.

Au dessus du village de Mao Khé se trouve le poste de Mao Khé-Mines, tenue par la compagnie du lieutenant Thoan, futur chef du commando 15 des commandos Nord Vietnam, et ses hommes tous des supplétifs sont des Thôs tout comme lui qui l’ont suivi, alors que la majorité de cette ethnie originaire de la frontière de Chine est favorable aux Vietminh. Le lieutenant Thoan est lui-même très occidentalisé puisqu’il a fait ses études au lycée Albert Sarraut à Hanoï puis a intégré Saint Cyr.

Le 30 mars vers une heure du matin les armes lourdes de la division 312 ouvrent un feu d’enfer sur le poste de Mao Khé Mines - poste construit assez sommairement autour des bâtiments de l’ancienne mine, avec quelques blockhaus, des emplacements de combat, tout cela au milieu d’un monceau de gravas de rochers, cailloux et débris de charbon, des rails de l’ancienne voie Decauville et de wagonnets abandonnés. Le matraquage est terrible les viets voulant en finir immédiatement avec ce poste qui gêne leur progression vers Mao Khé Eglise. Presque immédiatement deux sous-officiers européens sont tués, le lieutenant Thoan est lui-même blessé une première fois, mais il réussit à réorganiser son dispositif et à faire face à la première vague d’assaut viet, composée surtout de volontaires de la mort portant des bengalores pour faire sauter ce qu’il reste des murs d’enceinte et des barbelés ; puis c’est le tour des bodoïs de monter à l’assaut, ces derniers étant repoussés par le feu des défenseurs, le lieutenant Thoan servant lui-même un fusil mitrailleur .

A trois heures du matin nouvelle attaque, toujours précédée de volontaires de la mort tentant de détruire les dernières défenses, les deux blockhaus sont détruits, d’autres volontaires de la mort se font sauter avec leur charge de mélinite creusant un entonnoir de plus de 5 mètres de diamètre : les attaques sont repoussées une à une, ponctuées de sonneries de corne ou de clairon suivant que les viets se replient ou vont lancer une nouvelle vague sur les dernières défenses du poste. Au petit matin les bodoïs ont presque pris pied dans le poste, alors le lieutenant Thoan fait déboucher à zéro une vieille pièce de 75m/m, qu’il dévoile au dernier moment et qui cause des pertes effroyables à l’infanterie vietminh. Les femmes des partisans se battant également, apportent une aide non négligeable et nombreuses seront celles qui seront tuées.

Au jour, les viets harcelés par l’artillerie qui s’est installée à Dong Trieu et celles des navires qui se sont positionnés sur le Song Da Bach, le croiseur Duguay Trouin, les avisos Brazza et Chevreuil, se replient dans les forêts toutes proches et le lieutenant Thoan après avoir fait le tour de ses postes de combat sait qu’il ne pourra pas faire face à de nouvelles attaques et il prépare donc l’abandon du poste, ayant reçu l’ordre de se replier sur Mao Khé Eglise ; oui mais comment passer au travers des lignes viets puisque, les bodoïs surplombent maintenant le village en attendant de se lancer à l’assaut de ce dernier à la nuit tombée ? Car des éléments du 6°BPC n’ont pu lui porter secours étant bloqués à mi-pente par les viets.

Dès la chute du jour réunissant les survivants, les femmes et les blessés transportables, le lieutenant Thoan va se lancer dans la brousse qu’il connaît bien et ainsi gagner Mao Khé Eglise peu de temps avant le déclenchement de l’attaque viet. Ainsi une soixantaine de survivants accompagnés de leurs femmes et des enfants rejoignent les lignes tenues par les forces de l’union française et sont immédiatement intégrés dans le dispositif de défense de Mao Khé- Eglise. Dans la localité, il n’ y a qu’une centaine d’hommes, placés en poste de combat le 6°BPC se trouvant autour du village, mais chaque maison est transformée en fortin avec les matériels trouvés sur place, les hommes du 6° BPC ayant mis en place quelques réseaux de barbelés piégés aux entrées de l’agglomération et aux endroits sensibles.

Le capitaine BALBIN sait que les viets sont tout près, et les renseignements qui lui sont parvenus font état de sept à huit bataillons prêts à passer à l’attaque appuyés par de l’artillerie , des mortiers et des canons sans recul, SKZ chinois et américains ; les deux meilleurs régiments de la 308 les TD 36 et 209 attaquant Mao Khé Eglise. Vers deux heures du matin les sentinelles postées en sonnette entendant du bruit dans les barbelés donnent l’alerte et le capitaine Balbin fait déclencher un tir de mortiers de 81m/m. A ce moment là les viets font abattre sur la petite localité tout un ensemble de projectiles de tout calibre, où se mêlent les mortiers lourds, les canons de 75m/m, des LRAC, le tout accompagné de rafales de mitrailleuses et de fusils mitrailleurs ; puis une demi heure plus tard l’infanterie viet étant bien en place , c’est l’assaut violent par vagues successives, ponctuées du son des trompes et des clairons, qui viennent se briser sur les défenses françaises notamment sur la face est du village.

Mao Khé
La bataille de Mao-Khê Mao_kh11

Une tour  « bazookée » s’effondre entraînant dans sa chute les servants et la mitrailleuse, des débris tombant sur une AM. M8, un obus de mortier détruit la station de radio du poste, mais les tirailleurs sénégalais et les partisans du lieutenant Thoan tiennent face aux hordes viets, certainement dopées au Choum, qui malgré des pertes effroyables repartent à l’assaut ; la tour Est du poste reçoit elle aussi quelques coups de bazooka et s’effondre, les deux servants de la mitrailleuse lourde étant tués, les viets réussissent à s’infiltrer dans les rues, des camions flambent ainsi que deux automitrailleuses du RICM ; une section du 6°BPC par le lieutenant Cao tri contre attaque et dégage le terrain rejetant les viets. Le lieutenant Marty est grièvement blessé et va perdre un œil ; la 11° compagnie est pratiquement au corps à corps : la tour Ouest est frappée à son tour par un obus de 57 SR, la section du lieutenant Bredèche est assaillie par une compagnie viet, se bat au corps à corps et perd neuf tués et doit se replier sur le PC.  

A cinq heures du matin les 155 du GM7 entrent en action et les tirs  arrivant sur la deuxième vague d’assaut viet, brisent l’élan de cette dernière et les compagnies du 6° BPC en profitent pour se regrouper, la CCB, compagnie du capitaine Crouant lançant une contreattaque avec l’appui des automitrailleuses du RICM. A l’intérieur du village, c’est la mêlée la plus confuse, on se bat de maison à maison, de fenêtres à fenêtres, la section Van Quang Ty de la CIP stoppe les viets et les décime ; le curé du village se bat aussi et quelques survivants ont raconté qu’il aurait même servi une mitrailleuse.

A l’aurore la 12° compagnie commandée par le capitaine Lebot se permet d’avancer dans le village vers la tour Est, déloge les viets qui se replient en désordre et d’un coup dans le ciel qui commence à s’éclaircir des lueurs de l’aube éclatent des fusées multicolores, les officiers du 6°BPC ne comprenant pas leur signification et pour cause, indiquent-elles un assaut final généralisé sur Mao Khé, tirs d’artillerie ou repli ? A sept heures du matin les combats diminuent d’intensité, et d’autre part des tirs provenant de la direction de Dong Trieu se rapprochent et les premiers éléments de renfort du groupement du colonel Sizaire, le GM7, commencent à prendre à partie les viets qui se replient vers les hauteurs. Sortant de leurs emplacements de combat les parachutistes du 6° BPC, fouillent le terrain, dégageant les blessés, ramassant les armes abandonnées par les bodoïs, et rendant compte des pertes. Le jour étant là la chasse intervient sur les unités viets se réfugiant dans la forêt, ainsi que les tirs des 155 qui les poursuivent au fur à mesure de leur repli. Pour les défenseurs c’est l’heure des bilans : le 6° BPC compte 49 tués au cours de la nuit et 145 blessés dont 5 officiers et 15 sous-officiers ; le bataillon sera cité une nouvelle fois - le lieutenant Thoan sera fait chevalier de la légion d’honneur et promu capitaine à titre exceptionnel.

Mao Khé après les combats
La bataille de Mao-Khê Mao_kh10

On estime que les viets ont perdu lors de la bataille plus de 1500 tués et blessés, 400 cadavres ayant été répertoriés autour de Mao Khé Eglise. Les éléments du GM7 se lancent ensuite en direction du poste de Mao Khé Mines, et les tirailleurs partis de la RP 18 escaladent les contreforts des collines dominant le village, de roches en roches, découvrant encore de nombreux cadavres viets déchiquetés, la puanteur étant abominable provenant de débris sanguinolents, quelques fois couverts par la poudre jaune des bengalores…

A l’intérieur du poste ou du moins ce qu’il en reste, des casques de latanier, des décombres les coolies sortent les cadavres des partisans du lieutenant Thoan, tués à leur poste de combat, ou achevés étant blessés après avoir été torturés par les viets ; un sous officier européen est ainsi retrouvé, blessé, laissé sur place parce qu’intransportable, il a été affreusement torturé, brûlé au fer rouge, et achevé. De l’armement est récupéré dont une mitrailleuse tchèque et un partisan survivant qui s’est caché dans les décombres attendant les secours éventuels….. Jamais les journalistes présents n’avaient touché du doigt le tragique des combats d’aussi près comme à Mao Khé et l’acharnement avec lequel nos soldats avaient résisté à la pression des divisions vietminh. Quatre à cinq mois auparavant ces soldats du Corps Expéditionnaire étaient pratiquement des vaincus, du moins dans leur attitude ou dans leur esprit, l’arrivée du général de Lattre de Tassigny leur a redonné foi dans leur mission et en a fait des surhommes, capables  maintenant de tenir tête aux divisions de Giap et 1951 sera l’année de Lattre, l’année de l’espoir.


Dernière édition par Manta210 le Ven 13 Fév 2015 - 12:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La bataille de Mao-Khê   La bataille de Mao-Khê Icon_minitimeVen 6 Fév 2015 - 18:31

Merci Manta, super.
Je regarderai les vidéos plus tard.
Simplement une chose concernant la fin de ton post.
Souligné par nombre d'historiens militaires, De Lattre a su redonner le fierté, susciter l'espoir à ce corps expéditionnaire qui ne savait plus trop ou il en était fin 1950.
Et puis ce fut Vinh Yen, Dong Trieu, Mao khè, Ninh Binh, le Day.
Il faut gagner le coeur des hommes avant de gagner des batailles.

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