Bonjour,
Il y a 70 ans...naissait le Service du Déminage ![Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le Service du déminage a fêté cette année ses 70 ans. Il y a 70 ans, le 21 février 1945, le général de Gaulle signait en effet l'ordonnance créant la Direction du déminage.
Trois conflits vont se succéder, la guerre de 1870-1871, la 1ère guerre mondiale et la 2nde guerre mondiale ; trois conflits et des milliers de km2 à déminer. La France meurtrie veut panser ses plaies et se reconstruire. Il devient vital de détruire ou d'enlever ces mines et munitions qui empêchent la reconstruction. Toutes représentent un risque, ces armes meurtrières doivent être manipulées ou déplacées par un démineur.
En 1945, face à l'ampleur de la tâche le Général de Gaulle crée la direction du déminage (par ordonnance du 21 février 1945). Ces hommes seront placés sous l'autorité du ministère de la Reconstruction et l'Urbanisme dont le premier directeur fut Raymond Aubrac. Le service compte à cette époque plus de 5000 démineurs.
Le grand Résistant Raymond Aubrac en fut le premier directeur, chargé de mettre sur pied cette nouvelle force d'intervention qui, en cette période d'après-guerre, neutralisa 13 millions de mines et 16 millions d'obus et engins divers, dans des conditions techniques encore précaires. Aujourd'hui encore, les démineurs continuent de neutraliser chaque année en France des centaines de tonnes de bombes et de munitions.Evolution de la menace des des missions.
Depuis 1945, la menace a évolué et des missions nouvelles ont été confiées au service du déminage. Ces missions impliquent une formation de haut niveau et des moyens techniques de plus en plus sophistiqués. Depuis le rattachement, en 1964, du Service de déminage au ministère de l'Intérieur, les démineurs participent en effet à la sécurisation des voyages officiels et des déplacements des plus hautes autorités de l'Etat, ainsi qu'à la détection, l'enlèvement, la neutralisation et la destruction de tout objet suspect. En 2014, 2 141 colis suspects ont ainsi été neutralisés.
"Réussir ou périr", si les conditions d'intervention n'ont cessé de s'améliorer, les opérations de déminage n'en demeurent pas moins délicates, et la moindre erreur peut être fatale. "Réussir ou périr", telle est la devise des démineurs. Elle illustre le caractère périlleux de leurs interventions. Elle rappelle aussi l'engagement indéfectible des démineurs au service de la sécurité des Français. Depuis 1945, plus de 600 démineurs sont morts, victimes du devoir.
En 1964, le ministère de l'Intérieur reprend le service de déminage sous l'autorité de la sécurité civile. En 2015, 300 démineurs sont présents sur le terrain et effectuent bien d'autres missions en France et à l'étranger. Leurs compétences ont évolué face aux risques de notre société. Ils interviennent sur les objets suspects dans les gares, aéroports, etc. Ils sécurisent également les voyages officiels des personnalités ou les lieux de grands rassemblements.En 70 ans, ce service déplore 620 démineurs tués en service et 800 blessés graves ; 16 millions d'obus et d'engins, 13 millions de mines et 490 000 bombes ont été neutralisés.
Fier de son histoire et de ses valeurs, le Service du déminage joue aujourd'hui un rôle essentiel dans la lutte contre le terrorisme, en coordination avec ses homologues de la Préfecture de Police, qui interviennent à Paris, et des forces armées. Le service de déminage est, aux côtés des forces de l'ordre et des forces armées, un acteur de la première importance dans la sécurisation des Français, renforcée depuis les attentats de début janvier.
Un timbre illustrant le quotidien des démineurs dont la devise est réussir ou périr lors d'une opération de désobusage a été créé par la poste.
Source:Chroniques de VJC