Je me présente

Rappel du premier message :

Bonjour,

Petit-fils de para, des classes dans le 18è jusqu'au 14è en Algérie, je recherche ce qu'il a vécu pendant son brevet, mais aussi et surtout pendant ses 6 mois de fin 1956 où il a connu la guerre.
Je suis heureux d'arriver ici, persuadé d'être entouré de bonnes âmes et de fins connaisseurs de cette période si particulière.
Merci à tous de faire vivre de site.

Rémi

Le brevet de Préparation Militaire Elémentaire (PME) était un cours et des exercices sportifs et militaires que l'on suivait dans l'année scolaire un soir de semaine pour les cours théoriques en salle et les cours pratiques militaires ou sportifs le samedi AM et le Dimanche.
Il y avait une PME spécifique Para, avec son brevet

Il y avait des examens en fin d'année et des points attribués, comme dans tout examen. Je crois que les points de PME étaient pris en compte pendant le service pour rejoindre les pelotons d'élèves caporaux et sous officiers.

Pour ceux qui envisageaient de poursuivre des études longues, si tu avais un nombre de points suffisants,  ce brevet, te permettait d'obtenir des sursis pour ton incorporation.

Si tu avais réussi avec beaucoup de points, tu pouvais t'inscrire l'année suivante à la Préparation Militaire Supérieure (PMS) ou tu avais encore des cours d'un niveau plus élevé, mais aussi des périodes de stages assez longs dans des régiments. Si tu réussissais à être "dans la botte", c'est à dire dans les tous premiers des promos, tu sortais directement Sous Lieutenant, mais les places étaient chères. Si tu sortais moins bien classé tu sortais avec le grade d'Aspirant.
La différence était surtout la solde que tu percevrait lors de ton temps à l'armée.
La solde de l'aspirant était fort réduite et à coté la solde du Sous Lieutenant qui était bien plus confortable !
Mais tu payais le mess, les vêtements, comme les officiers d'active.

Brelan devrait pouvoir t'explique ça beaucoup mieux que moi. C'est bien lointain...

Il y avait des manuels de PME et de PMS édités chez Lavauzelle

Si j'ai bien compris, l'arrière grand père de Rémi a combattu durant la Seconde Guerre mondiale, ce n'est pas étonnant !
C'est donc un homme qui avait largement dépassé le temps de la préparation militaire effectuée après les heures de cours. 

@Remi

Parmi les brevetés Para surtout à cette époque, on compte des militaires ayant dépassé la trentaine voire la quarantaine !

C'est exactement ça ! Rien d'étonnant qu'il fasse la guerre à son âge et à cette époque, d'autant qu'il était militaire de carrière.
Ce qui l'est plus (du moins à mes yeux), c'est qu'il soit passé par les paras avant son fils, après la guerre, et après toute sa carrière dans l'infanterie et le régiment du train.
Je ne suis pas sûr qu'il soit breveté, car ce n'est pas marqué sur sa fiche, et à lire Glard ça ne me surprend pas, d'autant qu'il n'a pas dû y rester longtemps puisque la 24e division a été éphémère.
Je vais tenter de questionner l'ETAP s'ils ont une trace de lui.
Merci.
Rémi

remi23 a écrit:

Ce qui l'est plus (du moins à mes yeux), c'est qu'il soit passé par les paras avant son fils, après la guerre, et après toute sa carrière dans l'infanterie et le régiment du train.
Je ne suis pas sûr qu'il soit breveté, car ce n'est pas marqué sur sa fiche, et à lire Glard ça ne me surprend pas, d'autant qu'il n'a pas dû y rester longtemps puisque la 24e division a été éphémère.
Je vais tenter de questionner l'ETAP s'ils ont une trace de lui.
Merci.
Rémi

Que ton arrière grand père ait été encore d'active lorsque ton père s'est engagé chez les Paras, n'a rien de si exceptionnel que cela.
A cette époque on n'attendait pas nécessairement d'avoir 30 ou 35 ans pour être père de famille !
Si je prends l'exemple de mon beau-père (sous-officiers de réserve) il avait 41 ans lorsque mon époux a été appelé sous les drapeaux !

L'ETAP pourra peut-être te renseigner !

Ce que je voulais simplement dire, c'est que je trouve incroyable que mon grand-père se soit engagé chez les paras...alors que son papa est aussi passé à Bayonne avant lui et que ce fût un grand secret de famille.
Je vais questionner l'ETAP.
Merci pour vos retours.
Rémi

Citation :

que ce fût un grand secret de famille.

C'est bien là, le plus surprenant ! Qu'un fils de militaire suivre les traces de son père n'a rien d'exceptionnel !..

Après il peut y avoir eu des problèmes dans la famille avant ta naissance et dont tu ne sais rien...

"Brelan devrait pouvoir t'explique ça beaucoup mieux que moi. C'est bien lointain..."
Alors là Glard, je regrette mais je ne suis d'aucun secours. 
En plus, j'ignorais totalement qu'il y avait des examens à cette époque. Mon "orientation militaire" s'était décidée un peu à "contre-sens". Le casque que je devais initialement porter était affublé d'une lampe...
Je savais qu'il y avait un stage pour la PMP et je l'ai suivi à Strasbourg pendant ma scolarité en Corniche. Nous avions des "séances" du samedi  pendant quelques mois (sans examen mais avec entrainement physique) puis un stage final d'une semaine à l'issue duquel nous avons fait nos sauts. C'était début 1962. 

Merci à tous pour vos retours toujours constructifs.
Je vais contacter l'ETAP, ce sont les plus au fait de savoir ce qu'il a fait là-bas.
Bon week-end à tous,
Rémi

Glard a écrit:

Le brevet de Préparation Militaire Elémentaire (PME) était un cours et des exercices sportifs et militaires que l'on suivait dans l'année scolaire un soir de semaine pour les cours théoriques en salle et les cours pratiques militaires ou sportifs le samedi AM et le Dimanche.
Il y avait une PME spécifique Para, avec son brevet

Il y avait des examens en fin d'année et des points attribués, comme dans tout examen. Je crois que les points de PME étaient pris en compte pendant le service pour rejoindre les pelotons d'élèves caporaux et sous officiers.

Pour ceux qui envisageaient de poursuivre des études longues, si tu avais un nombre de points suffisants,  ce brevet, te permettait d'obtenir des sursis pour ton incorporation.

Si tu avais réussi avec beaucoup de points, tu pouvais t'inscrire l'année suivante à la Préparation Militaire Supérieure (PMS) ou tu avais encore des cours d'un niveau plus élevé, mais aussi des périodes de stages assez longs dans des régiments. Si tu réussissais à être "dans la botte", c'est à dire dans les tous premiers des promos, tu sortais directement Sous Lieutenant, mais les places étaient chères. Si tu sortais moins bien classé tu sortais avec le grade d'Aspirant.
La différence était surtout la solde que tu percevrait lors de ton temps à l'armée.
La solde de l'aspirant était fort réduite et à coté la solde du Sous Lieutenant qui était bien plus confortable !
Mais tu payais le mess, les vêtements, comme les officiers d'active.

Brelan devrait pouvoir t'explique ça beaucoup mieux que moi. C'est bien lointain...

Il y avait des manuels de PME et de PMS édités chez Lavauzelle

Bonjour à tous,

Glard,
Suite à ton message du 20 octobre, j'ai trouvé ça, que je vais commencer à lire. Je vais voir s'il y a une notion de points, et combien on devait en acquérir pour obtenir le brevet de préparation élémentaire, puisque mon arrière-grand-père en a eu 314, histoire de voir si c'était suffisant pour son obtention, et voir si c'était un brevet général ou lié au para (ce n'est pas clair sur la fiche matricule). Avant même d'avoir lu, je pense que c'est très intéressant, même pour les curieux qui viendraient ici, d'où ce partage, même si on sort probablement du contexte parachutiste...

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9718128p/f1.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k14113297/f1.item

Sur un autre sujet, je me réponds à moi-même sur une de mes questions (préparation physique en amont du brevet), qui intéressera probablement beaucoup de personnes, mais Brelan m'avait bien aidé sur cette question précise.
Je joins deux images (piètre qualité mais ce n'est pas moi qui est numérisé) que ma famille vient de m'envoyer des archives de mon grand-père. Décidément, ma famille me donne les informations au compte-gouttes de nos archives familiales... sans quoi je n'aurais bien évidemment pas posé la question...

Merci encore à tous et bonne journée,

Rémi

Bonjour Remi,
Belle trouvaille que ces manuels de PME et brevets divers. Evidemment j'ai fait des copies. Merci.

Tu vois que ça recoupe bien les renseignements que je t'avais donnés de mémoire.
Je constate que presque 30 ans après, au moment où je faisais ma PME, presque rien n'avait changé et que c'était toujours Lavauzelle qui était l'éditeur des manuels.
Dans les papiers de ton grand père il y a des circulaires ronéotypées. Celles ci ne s'adressaient pas aux élèves, mais à l'encadrement. Il est donc probable que ton grand père, après sa PME et peut être après son engagement (ou son temps militaire), a lui même participé à l'encadrement d' une société de PME.
Le système des points existait encore de mon temps et c'était important pour ceux qui voulaient faire la PMS (ou un brevet de spécialiste) et faire leur temps d'armée comme sous lieutenant ou aspirant...du moins à mon époque. Pas de PMS si ton classement est insuffisant.

Si tu t'intéresse à la méthode de calcul des points il faudrait que tu trouves le manuel des années ou il a fait sa PME paracerque le barème a pu changer par rapport à 1932 ou 36 !.

Les feuilles ronéotypées peuvent aussi correspondre aux tests que les recrues parachutistes devaient réussir avant l'entrainement aux sauts. 
Les tests étaient quasi identiques. Mais là aussi ces documents n'étaient pas distribués au para de base...Il étaient faits pour l'équipe d'encadrement.

En 1932 ou 36 il y a encore des fusils Gras à un coup  ou des Gras transformés en calibre réduit. (Modèle 1874)
Sur les feuilles dactylographiées de ton grand père, on parle de fusil à crosse pliante et bretelle à enrouleur automatique. Là c'est le MAS 36 CR 39...fait spécialement pour les Chasseurs Alpins et les Paras, donc en petit nombre et distribués par la suite aux unités indochinoises qui combattaient avec nous.
Aujourd'hui ils sont rares et chers (classés en armes de catégorie C bien sur). Celui là je n'ai pu l'utiliser que lors de ma PMS...

On parle aussi du Mousqueton 1916, ce qui est tout a fait normal.

Bonjour Glard,

Je n'ai jamais douté de ce que tu disais, comme personne d'ailleurs
Je reconnais qu'il y a de quoi s'y perdre dans ce que je dis, puisque j'ai mis sur la table deux dossiers : celui de mon grand-père, déjà, puis dans un second temps celui de son papa, mon arrière-grand-père donc. Et c'est pour ce dernier que je parle du PME, des livres trouvés (il y en a peut être d'autres sur Gallica) et surtout du système de points. Et pour le coup, il était à Bayonne en 1945, au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans la 24è Division Aéroportée. Je ne sais pas si le PME mentionné en haut de sa fiche matricule (avec 314 points) correspondant à son éphémère passage dans cette division aéroportée, ou si c'est lié à son passé dans les RI.
Je vais essayer de retrouver un manuel plus récent (vers 1945), mais pas facile, et pas sûr que ça existe !
Mon grand-père n'a pas fait de PME, du moins pas à ma connaissance. C'est mon arrière-grand-père qui l'a fait. Mais je lisais ailleurs que le BPM (de mon grand-père) vaut le PME, et même au-delà.

Qu'appelles-tu feuilles ronéotypées ? Celles que ma famille m'a envoyées en photos et que j'ai mises en images ce matin ?
Jean-François, l'hiver dernier, m'avait déjà dit que mon grand-père avait participé à l'encadrement de nouvelles recrues sur la base de son livret de sauts (lié aux sauts d'entretien). Mais je ne savais pas que ces feuilles étaient uniquement destinées aux encadrants. Je suis donc content de lire que mon grand-père a participé à son niveau à l'encadrement de jeunes.
Mais je suis surtout content d'avoir une trace officielle des qualités techniques demandées. On en avait discuté il y a quelques semaines ici même, notamment avec Brelan.
Sur ces feuilles, sais-tu à tout hasard ce que signifie -d°-, en première page colonne de droite ? C'est mélangé au tenue d'éducation physique et tenue de campagne.
Ce document est daté de 1949, mon grand-père ayant fait son EV entre 1952 et 1954 a donc subi les mêmes épreuves au moment de son brevet.

Tu parles du MAS36 CR 39 dans ton commentaire, j'ai aperçu dans son carnet de cours un encart dédié à cette arme, il y en a d'autres sur, exhaustivement, la carabine USM1, MAT 49, LFAC et la fusée V8A.

Merci de m'avoir si bien éclairé, comme tout le monde ici.

Bien à toi,

Rémi

Les photocopieuses n'existaient pas et ont commencé à se répandre au début des années 60.
la Ronéo était une sorte d'imprimerie simple qu'on pouvait avoir dans les bureaux un peu structurés;
On tapait à la machine un texte en enlevant la bande imprégnée d'encre  et à la place du papier ordinaire, on utilisait un papier soie spécial appelé stencil .
Les caractères de la machine trouaient le stencil. Celui-ci était placé sur une machine avec de l'encre d'imprimerie et on réalisait ainsi des circulaires, ou des tracts, ou des cours polycopiés (toujours des séries limitées vu l'usure des stencils.
la plus connue des machines à polycopier s'appelait Ronéo...d'où l'ou le terme de ronéotyper = faire des tirages avec une Ronéo (la concurrente un peu plus moderne s'appelait Gestetner).


Tu trouveras beaucoup d'éléments au chapitre armes individuelles de PTLH.
 
Bonne lecture

Citation :

Les photocopieuses n'existaient pas et ont commencé à se répandre au début des années 60.

C'est vraiment toute une éducation à faire

Lothy-SF a écrit:

C'est vraiment toute une éducation à faire

Ma génération est née et a grandi à la fin des années machines à écrire et le début des ordinateurs.
Alors que devrais-je dire du temps que je passe à éduquer les anciens de mon entourage, et pas que ma famille, sur l'usage d'un ordinateur ou pour simplement envoyer un courriel...
Je pense que tout le monde, à un moment de sa vie, apprend de ses aînés un temps (ou une époque) qu'il n'a pas connu.

@Glard : merci d'avoir pris le temps de me répondre .

Belle soirée.

Rémi

Citation :

Alors que devrais-je dire du temps que je passe à éduquer les anciens de mon entourage, et pas que ma famille, sur l'usage d'un ordinateur ou pour simplement envoyer un courriel...

En tant qu'administratrice de ce forum depuis plus de 12 ans, et d'autres avant celui-ci, j'ai dû expliquer comment s'inscrire tout d'abord, je te passe la liste des fonctions que j'effectue encore pour les uns et les autres !

Néanmoins j'ai eu l'agréable surprise de découvrir des hommes - pour beaucoup disparus aujourd'hui - âgés de 80 ans et plus, que rien ne préparait à utiliser un ordinateur, et encore moins naviguer sur des forums, se débrouiller à merveille !
Nous avons la chance d'en avoir encore quelques uns parmi nous... 

C'est tout simplement la curiosité, l'envie de vivre avec leur temps et de partager avec leurs enfants ou petits enfants qui les a guidés !