Histoires originales de quelques U-Boote.

Tout n’a peut-être pas été dit sur la 2^ème guerre mondiale même si beaucoup de sujets figurent sur PTLH. Alors, je me suis dit qu’on pouvait aussi y faire figurer quelques histoires de sous-marins. Les Unterseeboote.
Aujourd’hui, je vous propose celui qui était un peu en avance sur son temps.
 
 
 
L’Unterseeboot 480 (U-480) est un sous-marin allemand de type VII « Alberich » utilisé par la Kriegsmarine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a la particularité d'avoir une avancée technologique améliorant sa furtivité.
Lancement 14 août 1943
Mise en service 6 octobre 1943
Entièrement recouvert de caoutchouc, il était indétectable aux sonars alliés.
Son revêtement était bardé de multiples trous de différents diamètres, dont la propriété principale était d'absorber les ondes des sonars. Ce revêtement était dénommé "Alberich", connu aussi sous le nom de tuiles anéchoïques.
C'est le 11 septembre 1944, au large de l'Irlande, que, brisant son silence radio, en envoyant à son état-major les résultats de sa mission, que les alliés vont, pour la première fois, entendre parler du procédé Alberich. Les Britanniques ne comprennent pas ce qui se cache derrière Alberich et pensent à un bouclier anti-grenades sous-marines ou à un nouveau moyen de propulsion plus puissant. Mais c'est en découvrant le personnage d'Alberich, dans un opéra de Wagner, capable, avec une cape, de se rendre invisible, que les alliés vont comprendre en quoi consistait l'innovation technologique allemande.
Il était également équipé des toutes nouvelles torpilles à guidage acoustique. Il était commandé par l'Oberleutnant Hans-Joachim Förster.
Le U-480 détruisit quatre navires alliés lors d'une mission dans la Manche en 1944, mais explosa sur une mine marine dans le champ de mines Brazier D2 le 29 janvier 1945 lors d'une mission au sud de l'Île de Wight, à la position géographique de 50° 22′ 04″ N, 1° 44′ 10″ O, ne laissant aucun rescapé parmi les 48 membres d'équipage.


L'épave fût retrouvée en 1998 par des pêcheurs.
La fin de l'U-480.
Le 4 octobre 1944, l'équipage retourne à la base sous-marine de Trondheim, en Norvège, pour une remise en état, l'U-480 va repartir en mission début janvier 1945. 
Horst Rösner raconte comment il a évité cette dernière mission. Revenant de permission, il apprit que deux femmes étaient montées sur le submersible. Or, explique-t-il, les sous-mariniers étaient très superstitieux et indique que " ceux qui ne pouvaient pas pisser dessus le bastingage n'avaient rien à faire sur un sous-marin.". Rösner vit dans cette intrusion féminine un mauvais présage et préféra suivre une formation à terre que d'appareiller pour cette nouvelle mission.
En janvier 1945, le 3, le sous-marin quitte sa base de Trondheim pour une nouvelle mission. Le 19 janvier, les Anglais décryptent un message du sous-marin, qui doit attaquer les convois américains en direction de Cherbourg.
C'est 60 ans plus tard que le mystère de la fin de l'U-480 fut découverte, avec la déclassification des archives de la Marine, à Portsmouth. Le plan de Förster était de s'embusquer près d'une balise placée sur la route des convois et d'attendre ses proies. Mais les alliés qui interceptaient les messages du sous-marin tendirent un piège au submersible. Ils minèrent donc les routes habituelles des convois, déviant discrètement ceux-ci sur d'autres voies et, sans le savoir, l'U-480, pénétra dans des champs de mines, fut touché par l'un d'elle, et sombra avec ses 47 hommes d'équipage.
Alberich est un sorcier légendaire, issu de la mythologie germanique ou des histoires épiques franques de la dynastie mérovingienne (ve ou viiie siècle), dont le nom signifie « roi des elfes » (elbe, « elfes », reix, « roi »). Il est aussi appelé le roi des nains.
Dans la Chanson des Nibelungen, une épopée médiévale en moyen haut-allemand, c'est le nain qui veille sur le trésor des Nibelungen, mais il est renversé par Siegfried (Wikipédia)

Citation :

Dans la Chanson des Nibelungen, une épopée médiévale en moyen haut-allemand, c'est le nain qui veille sur le trésor des Nibelungen, mais il est renversé par Siegfried

Des personnages de légende que l'on retrouve chez Wagner....

Pour en revenir au sujet de la 2e Guerre mondiale, il est bien évident que l'on n'a pas tout dit...

Je ne connais rien en sous marin, mais à ma connaissance le revêtement en caoutchouc alvéolé n'a été repris par aucun constructeur...

Je ne suis pas spécialiste non plus.
J'ai vu quelque chose de rapide sur wikipédia : ICI
Cela n'a pas été abandonné.

Très intéressant. 
Merci

A propos de sous marins furtifs, il y a une vidéo qui me parait bien faite sur notre [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]



Il serait 10 fois plus silencieux que son prédécesseur de la classe RUBIS

En cliquant sur le nom de notre submersible, vous découvrez le sujet qui lui est consacré

Bonne idée de nous avoir fait réémerger le Suffren !
Une belle bête comme a dit "quelqu'un"...
Avec lui aussi un revêtement "anéchoïques ". 
Et certainement un confort supérieur à l'U 480.

Une des réel avancée des Allemands en matière de sous-marins fut la mise au point de l’UBoot type XXI.

 
Avant, les armées possédait des submersibles, le type XXI fut le premier vrai sous-marin au monde.

Si il était arrivé plus tôt en service, il n’aurait pas changé l’issus du conflit, mais aurait eu un impact non négligeable sur le déroulement de la guerre.

Un type XXI, l'U-2518, fut prise par la France en 1946, renommeé« Rolland Morillot » et servit jusqu’en 1967, notamment durant la crise de Suez…Pas mal pour un navire conçut au début des années 40 !


Tous les sous-marin du monde construit après la guerre et jusqu’aux années 60 aux USA, Union Soviétique, Grande Bretagne, France, descende directement du type XXI.

"... l'U-2518, fut prise par la France en 1946, renommeé« Rolland Morillot » et servit jusqu’en 1967,"


                                     L'emblème :

Pour continuer cette rubrique, une autre histoire d’Uboot…
 




Sa base est Lorient et il appartient à la 2^ème Unterseebootsflottille. Son commandant est lieutenant de vaisseau Fritz-Julius Lemp. Sa capture par les Britanniques a permis aux Alliés d’obtenir une machine Enigma intacte avec ses codes de chiffrement.
Histoire
Du 9 mars 1941 au 29 mars 1941, il appareille de Kiel, pour rejoindre Lorient. Durant cette traversée de 20 jours, il patrouille jusqu’au sud de l’Islande, mais les tentatives pour couler deux navires alliés échouent à cause du manque d’entrainement de l’équipage. La seconde tentative se solde même par l’explosion du canon de 105 mm, les servants ayant oublié d’ôter la tape de bouche du tube quand le sous-marin fit surface pour achever sa cible.
Du 15 avril 1941 au 9 mai 1941, il effectue une nouvelle patrouille au sud de l’Islande. Il coule d’abord un bâtiment britannique puis attaque un convoi. Il torpille deux cargos à l’est du cap Farvel. Grenadé par le HMS Aubrietia, il doit faire surface. L’ordre d’abandon est donné ainsi que celui de sabordage, mais paniqué, l’équipage se jette à l’eau sous le feu du HMS Bulldog et du HMS Broadway sans respecter les consignes.
L’U-110 ne coule pas, une baleinière avec huit hommes est envoyée pour l’abordage. Arrivant près de l’U-110, ils s’attendent à être reçus par des tirs, mais il n’y a plus personne à bord. Ils y trouvent le livre de bord de l’U-110, des cartes marines, des documents etc... 


Dans le local radio ils tombent sur la machine ENIGMA M 3097 et des livres de codes. L’équipe d'assaut reste à bord quatre heures. Elle y prend : dix paires de jumelles, des sextants, des appareils photos, la Ritterkreuz de LEMP et d’autres souvenirs...
LEMP, selon certaines sources, aurait été abattu alors qu’il retournait à la nage vers le sous-marin après avoir constaté qu’il ne coulait pas.


Prise d’une Enigma
La perte du sous-marin U 110 aurait pu être sans grande conséquence pour le déroulement de la guerre si la précieuse machine Enigma M3097, ses clés de chiffrement et ses codes n’étaient pas tombés intacts dans les mains de l’équipe d'abordage. 
Aussitôt informée, l’Amirauté britannique impose un black-out total.( Le président américain Roosevelt ne sera mis au courant de l’opération qu’en janvier 1942). L’ordre a été donné de saborder le sous-marin pendant son remorquage vers la Grande-Bretagne le 11 mai 1941. L’équipage survivant a été emmené directement en Islande pour y être interné et toutes les personnes impliquées dans la capture ont juré de garder le secret (400 personnes).
Bilan pour l’U-110 : 15 morts dans l’action et 32 prisonniers.


 Pour la petite histoire :
Cet événement a fait l’objet d’une motion parlementaire britannique en 1999 condamnant la représentation de la capture de U-110 et de la découverte des codes allemands comme un succès américain dans le film U-571 .
(Sources diverses et variées sur internet)

Brelan a écrit:

Pour continuer cette rubrique, une autre histoire d’Uboot…
 

Belle histoire, merci Brelan.

 
L'opération Pastorius fut un plan de sabotage par des agents Allemands infiltrés aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale.
 
Histoire
L'opération se déroula en juin 1942. Elle fut nommée ainsi par l'amiral Wilhelm Canaris, chef de l'Abwehr, du nom de Francis Daniel Pastorius, qui mena la première installation de colons allemands en Amérique.


Francis Daniel Pastorius, né le 26 septembre 1651 à Sommerhausen, en Franconie (aujourd'hui en Bavière) et mort entre le 26 décembre 1719 et 13 janvier 1720 à Germantown (dans l'État actuel de la Pennsylvanie), est un juriste, enseignant, mandataire, écrivain et abolitionniste connu pour avoir fondé, à l'âge de 32 ans, la ville de Germantown, aujourd'hui incluse dans le comté Philadelphie.
Piétiste et converti au quakerisme lors de son arrivée dans les colonies anglaises, il fait partie des premiers anti-esclavagistes au sein des colonies de l'Empire britannique en Amérique du Nord. (Wiki)


Pour cette action, huit agents Allemands ayant vécu aux États-Unis furent recrutés. Deux d'entre eux, Ernest Burger et Herbert Haupt, étaient des citoyens américains. Les six autres, George John Dasch, Edward John Kerling, Richard Quirin, Heinrich Harm Heinck, Hermann Otto Neubauer et Werner Thiel avaient occupé des emplois aux États-Unis.
Leur mission était de saboter des sites industriels, de transport ou de production d'énergie aux États-Unis, jugés stratégiques : barrage hydro-électrique de Niagara Falls, usines de l'Aluminum Company of America dans l'Illinois, dans le Tennessee et à New York, écluses de l'Ohio River près de Louisville, la Horseshoe Curve, passage important d'une voie de chemin de fer à Altoona en Pennsylvanie et des ateliers de chemin de fer à Altoona, une usine de cryolite à Philadelphie, le Hell Gate Bridge à New York et la Pennsylvania Station à Newark dans le New Jersey.
Ces agents secrets reçurent une formation rapide aux techniques de sabotage, ils se virent remettre environ 175 000 dollars américains et embarquèrent à bord de deux U-Boote allemands.


L’U 202


Le 13 juin 1942, le premier sous-marin, le U-202 Innsbruck4 s'approcha de la côte à Amagansett, à environ 184 km à l'est de la ville de New York, sur Long Island. Il débarqua George Dasch, qui était le chef de l'équipe et trois autres saboteurs (Burger, Quirin et Henck). L'équipe arriva jusqu'à la côte en uniforme militaire de façon à être considérés comme prisonniers de guerre et non comme espions s'ils étaient capturés. Ils apportèrent avec eux des explosifs, des amorces et des engins incendiaires pour mener deux années d'opérations.
Le groupe ne s'était pas encore complètement changé avec des vêtements civils quand un garde-côte américain, non armé, John C. Cullen, les repéra. L'un des agents essaya de le corrompre mais Cullen retourna à sa station de garde-côte et signala sa découverte à ses supérieurs. Entre-temps, les agents allemands avaient pris un train pour la ville de New York.
 
L’U 584


Le second sous-marin, le U-584, débarqua les quatre autres membres de l'équipe à côté de Kerling, à Ponte Vedra Beach en Floride, au sud de Jacksonville le 16 juin 1942. Sans incident, ils commencèrent leur mission en prenant le train pour Chicago et pour Cincinnati.




Arrivés à New York, Dasch et Burger firent défection. (Burger avait séjourné dix-sept mois dans un camp de concentration).
Dasch se rendit à Washington au FBI. Il a d'abord été rejeté par plusieurs bureaux comme un cinglé. Il a finalement été pris au sérieux lorsqu'il a jeté 84 000 $ de l'argent de la mission sur le bureau du directeur adjoint DM Ladd. Immédiatement détenu, il a été interrogé et débriefé pendant treize heures tandis qu'une équipe à New York se déplaçait pour capturer le reste de son équipe.
Dasch a coopéré avec les autorités, mais n'a pas été en mesure de fournir beaucoup d'informations sur l'endroit où se trouvait l'équipe de Kerling, à part déclarer qu'ils devaient se rencontrer à Cincinnati le 4 juillet. Il a également pu fournir au FBI une liste de contacts allemands aux États-Unis qui avait été écrite à l'encre invisible sur un mouchoir qui lui avait été remis par l'Abwehr.
 
 Les autres membres du commando ignorant cette trahison, poursuivaient les préparatifs. Dans les quinze jours qui suivirent, Burger et six autres agents furent arrêtés.
Les huit clandestins furent jugés par un tribunal militaire sur instructions spécifiques du président américain.
Craignant qu'un tribunal civil ne soit trop indulgent, le président Franklin D. Roosevelt a ordonné que les huit saboteurs potentiels soient jugés par un tribunal militaire, le premier tenu depuis l’assassinat du président Abraham Lincoln.
Placés devant une commission de sept membres, les Allemands sont accusés de :
•        Violation du droit de la guerre
•        Violation de l'article 81 des articles de guerre, définissant le délit de correspondance ou de renseignement avec l'ennemi
•        Violation de l'article 82 des articles de guerre, définissant le délit d'espionnage
•        Complot en vue de commettre les infractions alléguées dans les trois premiers chefs d'accusation
 
Les avocats des accusés dont (Lauson Stone (en) et Kenneth Royall) essayèrent d'obtenir qu'ils soient jugés par une cour civile, en appelant jusqu'à la Cour suprême des États-Unis mais furent déboutés (décision Ex parte Quirin).
Le procès se tint dans l'immeuble du département de la Justice des États-Unis à Washington. Les huit agents allemands furent reconnus coupables et condamnés à mort. Roosevelt commua la sentence de Burger à la prison à vie et celle de Dasch à trente années, car ils avaient d'eux-mêmes mis fin à leur mission et fourni des informations sur le reste de l'équipe.
Les six autres furent exécutés le 8 août 1942 par la chaise électrique au troisième étage de la prison du district de Columbia et enterrés dans un carré des indigents, nommée Blue Plains dans le quartier d'Anacostia à Washington. 
En 1948, le président Harry S. Truman gracia Dasch et Burger à la condition qu'ils soient expulsés vers la zone américaine de l'Allemagne occupée.
 
 

 
L’U 202 sera coulé le 2 juin 1943 au Sud-Est du cap Farewell par grenades et tir de surface par le HMS Starling
L’U 584 sera coulé le 31 octobre 1943 au Nord des Açores par torpille aérienne.

Brelan, l'importance de votre documentation me surprend toujours autant

@Lothy
De simples recherches tout azimut. 
Avec bing ou Google c'est facile.
Dans le fond, ça me rappelle un peu les recherches pour "Briselance" et le 35ème sur l'autre forum.
Ce n'est pas le travail d'un "historien" mais d'un curieux...

Il ne traine quand même pas beaucoup d'éléments sur l'opération Pastorius. Tu n'en as que plus de mérite.
Un ami qui s'y était intéressé m'avait dit que les minutes du procès avait quasiment certainement été expurgées avant leur publication...

Dans le flou de ma vieille mémoire, il me semble aussi que les Japonais avaient tenté quelque chose ???

Brelan a écrit:

Dans le fond, ça me rappelle un peu les recherches pour "Briselance" et le 35ème sur l'autre forum.
Ce n'est pas le travail d'un "historien" mais d'un curieux...

C'est bien à cela que je faisais allusion  .... Dieu sait si les illustrations que vous avez apportées sont nombreuses et de grande qualité....

Peut être pas un travail d'historien ( quoi que ?? ) , mais un beau travail de recherche .
Merci pour ces partages

Une autre histoire exceptionnelle. 
L'exploit de l'U 107 pendant sa deuxième mission de combat en 1941...

Caractéristiques :
Longueur 76,5 m, largeur 67 m, profondeur de plongée 230 m, vitesse 18,2 nœuds en surface, 7,3 nœuds en plongée, 4 tubes de torpille avant et 2 tubes de torpille arrière, jusqu’à 22 torpilles à bord, canon de 105, jusqu’à 44 mines, équipage de 56 hommes.
Quelques photos des « Loups gris «(grauen Wölfe) comme les surnommait affectueusement l’amiral Dönitz.
Il quitte Wilhelmshaven en Allemagne pour sa première patrouille sous les ordres du Kapitänleutnant Günter Hessler le 2 juillet 1941. Après 96 jours et 4 navires coulés pour un total de 18 482 tonneaux, il rejoint la base sous-marine de Lorient en France le 1er mars 1941, date à laquelle le capitaine est décoré de la Croix de fer 1re classe.
Le 29 mars 1941, Günter Hessler est parti pour sa deuxième patrouille de combat. Il a quitté son dernier poste d’amarrage à Lorient et a navigué en convoi avec un autre sous-marin jusqu’à ce qu’il atteigne le golfe de Gascogne. Les zones d’opérations étant situées entre les îles Canaries et la Sierra Leone en Afrique de l’Ouest.
Rien de particulier ne s’est passé jusqu’au 8 avril. La mer était absolument vide. Soudain, un vaisseau est apparu en vue. Un premier tir de torpille est passé sous la cible sans résultat. L’U-107 a pris en chasse le navire, qui a fait des zigzags à intervalles irréguliers. La deuxième torpille a touché la proue du bateau britannique « Eskdene » qui a commencé à s’enfoncer en lançant des appels de détresse.
 L’équipage du cargo étant descendu dans des chaloupes, quelques obus du canon de l’Uboot l’ont finalement fait couler vers 07h47. Hessler savait qu’il avait coulé le traînard d’un convoi dont il devait être proche. Il s’est mis à sa recherche.
En fin d’après-midi, il est arrivé en vue du convoi largement disséminé. Une torpille lancée à 19h40 a touché le navire britannique « Helena Margareta ». En une minute, le navire a coulé. Le naufrage s’est produit si rapidement que 27 marins de l’équipage sur 36 hommes sont restés prisonniers du navire.
Le 09 avril, peu après minuit, l’U-107 a repris contact avec le convoi et a rapidement atteint une position favorable pour une autre attaque. À 00h37, Hessler lança deux torpilles sur le navire britannique « Harpathian ». La première torpille a manqué son objectif mais la seconde a touché le navire.
Le navire anglais, qui devait transporter des pièces d’avion pour la Royal Air Force en Afrique de l’Ouest, s’est brisé en deux et a coulé en quelques minutes. Quatre marins sur les 43 hommes de l’équipage n’ont pas survécu.
Dans l’après-midi de ce jour-là, un autre gros navire est apparu, qui a rapidement été identifié comme un pétrolier. À 19 h 20, un lancement de torpille à deux salves a été exécuté à partir du tube lance-torpilles arrière. La première a touché le pétrolier à l’avant, la seconde a explosé à environ 15 mètres derrière. Le navire a réussi à naviguer malgré les impacts de torpilles, mais il a été poursuivi par l’U-107. Ce n’est qu’après quatre autres frappes de torpilles que le pétrolier a coulé au lendemain du 10 avril. Il s’agissait du pétrolier britannique « Duffield » avec quelque 11.700 tonnes de pétrole. 25 marins des 52 membres de l’équipage sont morts.
Le 21 avril 1941, un énorme navire fut repéré dans une mer calme. L’U-107 a repris sa position d’attaque et a lancé deux torpilles à 14h20. La première torpille a provoqué une explosion immédiate de la chaudière.
La deuxième torpille a explosé au centre du navire. C’était le cargo britannique « Calchas », qui a finalement coulé à 14h58 après lancement d’une dernière torpille. Lorsque l’U-107 a refait surface, les vigiles de la « baignoire » ont compté quatre canots de sauvetage avec environ 100 survivants.
Dans la soirée du 30 avril, l’U-107 a aperçu le navire « Lassell » et l’a coulé à 21h58.
Le 03 mai, L’U-107 rencontra le pétrolier allemand « Nordmark » et procéda au réapprovisionnement en pétrole. Par la suite, il est retourné dans la zone d’opérations qui lui avait été assignée, où il a rencontré le navire de ravitaillement allemand « Egerland », pour prendre en charge les torpilles, les approvisionnements alimentaires et l’eau douce.
Peu après minuit le 17 mai, le pétrolier néerlandais « Marisa » s’est retrouvé face à l’U-107. À 00h36, une torpille a immobilisé le pétrolier, qui s’est immédiatement enfoncé. Après une autre torpille à 01h15, le navire a été coulé après tirs canon.
Le lendemain, 18 mai à 22 h 27, le navire britannique « Piako » a été torpillé à au large de Freetown et, après que l’équipage ait quitté le navire, a été coulé par une dernière torpille à 22h43.
Le 27 mai à 01h01, le navire britannique « Colonial » a été torpillé au large de Freetown et coulé à 01h46 avec une autre torpille « Coup de grâce ». Le « Colonial » était un navire du même convoi.
Le lendemain, le navire grec « Papalemos » en provenance de Freetown a été touché par une torpille et finalement coulé par des tirs de canon. 2 hommes des 29 membres de l’équipage n’ont pas survécu.
Le 31 mai, l’U-107 a rencontré le navire britannique « Sire » et l’a torpillé à 07h39. Trois minutes plus tard, « Sire » a été envoyé au fond par une autre torpille.
Dès le lendemain, l’U-107 a détecté le navire britannique « Alfred Jones ». Hessler a lancé une attaque de torpilles et les deux torpilles ont explosé à l’arrière du navire, qui a été immédiatement recouvert d’un énorme nuage de fumée. L’U-107 est passé derrière sa poupe et lorsque des débris du vaisseau ont frappé le périscope, Hessler l’a rétracté pendant un certain temps. Après avoir relevé à nouveau le périscope, il a observé des canots de sauvetage mis à l’eau du côté bâbord fortement incliné. Une partie de l’équipage se dirigeait vers les canots par une échelle de corde. Hessler resta méfiant, car de nombreuses personnes semblaient rester à bord et beaucoup portaient un uniforme blanc immaculé.
Il a regardé à travers le périscope de visée aérienne qui était plus précis et s’est rendu compte que beaucoup de gens se cachaient un peu partout sur le navire. Hessler décida de lancer une autre torpille et le navire s’immobilisa.
 Après l’explosion de la torpille, les marins qui étaient encore à bord ont sauté à la mer. L’Alfred Jones a commencé à couler rapidement. Les hommes nageant dans l’eau ont été embarqués par les canots de sauvetage déjà à flot. Hessler s’interrogeait sur le nombre élevé de personnel à bord du navire qu’il a estimé à environ 150. Il pensait que ce navire cachait des grenades sous-marines et qu’il était un piège à U-Boat. Mais il avait tort, le « Alfred Jones » n’était rien de ce genre. C’était le navire du commandant du convoi, qui avait embarqué sur ce navire avec tout son état-major. D’où les uniformes blancs…
Le 8 juin 1941, à seulement 82 nautiques au large de Freetown, le navire britannique « Adda » a été coulé par une torpille. 8 hommes des 154 membres de l’équipage n’ont pas survécu. En outre, il y avait 260 passagers à bord de l’Adda, dont deux sont morts.
Lorsque la surveillance aérienne est devenue plus dense, l’U107 s’est retiré des zones maritimes au large de Freetown.
Néanmoins, le 13 juin, à environ 500 nautiques au nord-est de Freetown, il a réussi à couler le navire grec « Pandias » avec une torpille. Le cargo à destination de Table Bay transportait 4 894 tonnes de charbon et 1 050 tonnes de marchandises militaires, plus 11 avions de chasse « Spitfire ». Après le naufrage du « Pandias », l’U-107 a fait surface et s’est rapproché d’un canot de sauvetage. Hessler a fourni des informations concernant la navigation et donné à l’équipage naufragé des cigarettes, de l’eau douce et du rhum. Malheureusement, 11 marins parmi les 34 membres d’équipage du canot de sauvetage n’ont pas survécu au long voyage de plus de 500 nautiques pour rejoindre la côte africaine.
Nota : le respect de l’adversaire était réel. En dépit des ordres reçus les marins allemands portaient volontiers secours aux naufragés quand les circonstances s’y prêtaient. Mais ils se méfiaient des navires marchands armés qui feignaient d’être désemparés afin d’attirer les Uboote.
Sur le mémorial des U boote de Laboe près de Kiel, une plaque indique : « Les hommes qui ont servi en mer n’étaient pas des ennemis mais des adversaires. »
Source : Être soldat d’Hitler (livre indiqué par ARB)

Le 19 juin, l’U-107 a commencé son retour vers la France, où il a accosté le 02 juillet 1941 à Lorient.

C’était la fin de la patrouille la plus réussie de la Seconde Guerre mondiale.
Au cours de cette deuxième patrouille de combat après sa mise en service, l’U-107 a coulé 14 navires. Déjà lors de sa première patrouille, Hessler avait coulé 4 navires marchands d’un tonnage total de 18.482 T, lui donnant après son retour un succès total de 105.181 T coulés.
Pour sa troisième patrouille, il quitte Lorient du 6 septembre au 11 novembre 1941, soit 67 jours en mer. il augmente son palmarès de 3 navires coulés pour un total de 13 641 tonneaux. Le 1^er décembre, le capitaine Hessler est remplacé par le capitaine Harald Gelhaus.



 
Au cours de sa treizième patrouille, ayant quitté Lorient le 16 août 1944 et après 3 jours en mer, l'U-107 est coulé le 18 août 1944 à l'ouest de La Rochelle dans le Golfe de Gascogne par des charges sous-marines lancées par un hydravion Sunderland britannique du 201 Squadron à la position géographique de 46° 46′ N, 3° 49′ O. Les 58 hommes d'équipage meurent dans cette attaque.
Le commandant Hessler après avoir quitté l’U107 a été affecté dans l’état-major de la marine jusqu’à la fin de la guerre. Après la défaite de 1945, il a été en captivité en Angleterre.  Pendant la durée du procès de l’amiral Dönitz à Nuremberg, il a été placé à l’isolement. Il a été libéré le 17 septembre 1946. Il est décédé en avril 1968.
 

 
Quelques Vidéos pour mise en ambiance
 
 
 Une vidéo un peu plus longue...

Retenue par des occupations domestiques, je suis peu présente, mais je me rattraperai d'ici la fin de semaine...

Quelle documentation
Merci beaucoup pour ce beau travail

Brelan a écrit:

Une autre histoire exceptionnelle. 
L'exploit de l'U 107 pendant sa deuxième mission de combat en 1941...


Sur le mémorial des U boote de Laboe près de Kiel, une plaque indique : « Les hommes qui ont servi en mer n’étaient pas des ennemis mais des adversaires. »
Source : Être soldat d’Hitler (livre indiqué par ARB)

Super Brelan! Et content de voir que j'ai pu t'inspirer une lecture.

Je n'ai jamais regretté d'avoir choisi d'être dans les parachutistes, car je n'aurais jamais aimé être enfermé dans un tanck ou un sousmarin. Car vous ne voyez pas arrivé votre mort, et parfois les agonies sont très pénibles à vivre.

Citation :

Ces derniers l’ont supplié de les achever pour éviter une mort par asphyxie ou noyade. Ce qu’il a fait avant de se suicider…

Geste ô combien courageux !
Même à quai, il faut être habitué pour rester un moment dans un submersible.. plus encore que dans un char...
J'ai testé les deux

Brelan a écrit:

Être enfermé sous l’eau n’est pas une situation agréable…

Attention à l’image d’Epinal. Les U-Boat Allemands de la seconde guerre mondiale étaient pour l’immense majorité des types VII et IX et leurs variantes, qui n’étaient pas des sous-marins mais des submersibles.

Ils  naviguaient la plupart du temps en surface et effectuaient leur attaques en surface aussi, au canon souvent, a la torpille, moins souvent (ça coute cher une torpille !!).


Seul le type XXI était un vrai sous-marin mais il est arrivé trop tard. Si 118 ont été construit, je crois que seulement 2 ont effectués des patrouilles mais n’ont jamais combattu.

ARB a raison concernant cette classification de sous-marins.
Les modèles XXI sont arrivés très tard avec les U25.... 
Avec grand rayon d'action, chargement facilité de torpilles, sonar...
Exemple l'U 2511 capturé à Bergen en 1945 le seul à avoir effectué une mission de guerre.



L'U107 de l'article était un modèle IX B
Commandé en décembre 1939, lancé en juillet 1940, en service en octobre 1940, profondeur 230 mètres

Ma prochaine histoire portera sur un modèle VII 
Commandé en avril 1942, il avait été mis à l'eau en décembre 1943 et mis en service le 16 mars 1944. Profondeur 230 mètres. Il avait bénéficié de certaines améliorations...

Brelan a écrit:

Ma prochaine histoire portera sur un modèle VII 
Commandé en avril 1942, il avait été mis à l'eau en décembre 1943 et mis en service le 16 mars 1944. Profondeur 230 mètres. Il avait bénéficié de certaines améliorations...

Pour les type VII "les chevaux de trait" de la flotte de U-Boot et les type IX, le problème n’est pas tant la profondeur que le temps de plongée et la manœuvrabilité.

Les types VII et IX ne pouvaient manœuvrer qu’une centaine de km, sont tres lent en plongé et ne peuvent rester que quelques heures, ce qui les rendaient très fragiles.

Ce n’est pas pour rien que les pertes les plus élevé au sein de la Wehrmacht furent dans les U-Boot ou entre 80 et 85% du personnel est mort au combat.

De fait, contre la légende encore très rependu (merci Churchill....), la flotte des U-Boot fut plus une nuisance pour les Anglo-Américain, qu’une réel menace.

Comme Samier  
A crever autant que ce soit à l'air libre, pas dans une boite de conserve, ni sous l'eau.
Donc pas de regrets.

La seule chose qui m'aurait intéressé, c'est que le commandant du sous-marin  se voit confier une mission générale assez vague et qu'il agit ensuite seul avec son équipage pour la remplir...Dans notre jargon, je dirai qu'il agit comme un chef de commando, un corsaire.

On est vraiment très loin du soldat du futur, (qui a déjà commencé à exister) ou le malheureux lieutenant et sa section est en liaison permanente avec l'Etat Major, qui va décider s'il doit ou non entrer en action et appuyer sur la détente....

A l'intérieur de la guerre, le sous-marinier fait sa guerre.

Glard a écrit:

La seule chose qui m'aurait intéressé, c'est que le commandant du sous-marin  se voit confier une mission générale assez vague et qu'il agit ensuite seul avec son équipage pour la remplir...Dans notre jargon, je dirai qu'il agit comme un chef de commando, un corsaire.

Il y a la poésie, et la réalité du terrain réveur que tu es Glard   

La Rudeltaktik fut théorisé par Donitz, qui, après son séjour en prison suite a Nuremberg, continuât à expliquer, non pas qu’il regrettait le régime Nazi, mais qui si Hitler lui avait donné 300 sous-marins en 1940, au lieu de la grosse quarantaine qu’il eut, il aurait fait plier le Royaume-Uni (une interview à retrouver dans « La bataille de l’Atlantique » de la série « les grandes batailles » de Daniel Costelle).

Il avait compris, de l’expérience de 14-18, qu’un sous-marin isolé n’avait aucune chance de causer des dommages, et surtout de survivre si il n’agissait pas en meute. Les moyens trans etaient limitant en 14.

Heureusement, les vues stratégique de Hitler et les capacités industriel du Reich n’ont jamais permis de fournir les quantités de sous-marins et de torpilles nécessaire…

Du temps de ma jeunesse insouciante (avant 1961) j'ai fait un peu de voile avec des amis bretons dans la manche. Quand on croisait un bateau anglais, à l'exception de ceux qui étaient à la maneuver, tout le reste de l'équipage se mettait  dans les cordages, le c.. à l'air.

Cet été là nous étions devenus célèbres outre manche puisque des équipages de godons ont fini par nous imiter...

Nous nous sommes consolés en disant que l'imitation ne valait jamais l'original...

Les toilettes à pompe c'est déjà ennuyeux sur les bateaux, mais ça peut virer à la catastrophe dans les sous marins.

Je ne connaissais pas du tout cette histoire extra-ordinaire...qui montre quand même l'extrème inconfort de la vie des sous-mariniers...

Brelan a écrit:

Encore une histoire originale concernant les U boote…

« La chasse d’eau » de l’U 1206

La plupart des U boote n’avaient qu’un seul cabinet de toilettes. Quand il y en avait deux, l’un servait de stockage de nourriture au moment du départ.

C’est historiquement vrai.

Pour ceux qui ont vu Das Boot (un des 3 ou 4 meilleurs film de guerre à mon avis), ce fait est mis en avant lorsque qu’un des sous marinier fait visiter l’U-96 a l’Oberleutnant à la Rochelle avant l’appareillage pour la patrouille.

Merci Brelan.

Encore une histoire... pour la route ?
 
 
Le 4 juin 1944, un groupe de « chasseurs-tueurs » de la marine américaine organisé autour de l'USS Guadalcanal (CVE-60) a capturé le sous-marin allemand de type IXC U-505. C'était la première fois que la marine américaine capturait un navire ennemi en mer depuis le XIXe siècle.

Le groupe opérationnel de la marine était composé d’un porte-avions et de cinq destroyers d'escorte.

L'action s'est déroulée dans l'Atlantique, à environ 150 miles au large des côtes du Rio De Oro au Sahara occidental, en Afrique. Le U-505 a été détecté par le sonar et, après des attaques de grenades sous-marines le gouvernail du sous-marin a été bloqué, ses commandes de gouvernail auxiliaire désactivées et les compartiments arrière inondés, le bateau a fait surface et a été pris sous les tirs américains.
Convaincu que le sous-marin était sur le point de couler, le commandant, l'Oberleutnant zur See Harald Lange (*), a ordonné à son équipage d'abandonner le navire. Les procédures de sabordage habituelles n'ont été que partiellement exécutées.
Alors que son équipage était récupéré, l’U-505 a été occupé par une équipe américaine et les vannes de sabordage ont été fermées. L'inondation a été contenue. L’U-505 est remorqué et, après recharge des batteries, est amené aux Bermudes le 19 juin.

Le U-505 était l'un des six U-boot capturés par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Après la guerre, et après de nombreux détours, l’U-505 a finalement trouvé sa dernière demeure au Musée des sciences et de l'industrie de Chicago, où le bateau a été restauré avec soin. Il a été classé monument historique national en 1989 et est l'un des deux seuls U-boot de type IXC encore existants.

(Source site de modélisme La Royale  WWII - Capture du sous-marin allemand U-505 en haute mer (film) (laroyale-modelisme.net) )


Film (actualité de l’époque)
 
Et le voilà au musée…
… après son arrivée puis son déménagement…
 

 
…et on peut le visiter…
 

(*) Commandants du U 505 :
L’U 505 avait été commandé jusqu’au 24 octobre 1943 par le Kptl Peter Zschech âgé de 25 ans. Ce dernier, victime apparemment d’une dépression, s’était donné la mort dans le poste de commandement alors que le bateau était harcelé très sérieusement par des charges sous-marines. L’adjoint, le Lt Paul Mayer (26 ans) avait pris le commandement et avait ramené le sous-marin à sa base de Lorient le 7 novembre 1943.
L’amiral Dönitz avait désigné Harald Lange (40 ans), un des commandants les plus âgés, pour commander l’U 505 et redonner le moral à l’équipage afin de le remettre en conditions opérationnelles.

En voilà un qui n'a pas fini envoyé par le fond avec tout le monde à bord ...

Encore une belle documentation !
Mezrci Brelan