*On a attiré mon attention sur le fait que j’arrivais beaucoup sur le second conflit mondial et que le forum avait pour vocation l’évocation de l’histoire des parachutistes.
Qu’à cela ne tienne, pourquoi ne pas allier les deux et parler des paras pendant la seconde guerre mondiale ?
Au-delà du clin d’œil à Lothy et à Paracolo, je me propose de faire un petit sujet d’ordre général sur les paras et leur utilisation lors du second conflit mondial, en m’appuyant sur une série d’infographie qui je l’espère, va vous intéresser.
Il va sans dire que je vais faire des redites, je vais donc essayer, tant que faire ce peut, d’utiliser les liens hypertexte quand cela va s’avérer approprié, ce qui sera une occasion de rassembler un peu les sujets plus spécialisés qui ont été écrits à ce sujet.
Dans un premier temps revenons brièvement sur les premiers pas des
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. L’idée d’une toile ralentissant la chute date de l’antiquité et les premiers essais du XIX siècle. Le développement de son utilisation militaire se développe pendant la première guerre mondiale comme moyens de secours pour les
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], les pilotes Allemands abattus ou les raids commando Italiens. La possibilité de pouvoir larguer des milliers de combattant sur les arrières de l’ennemi intéresse même quelques officier Français et Américains, mais la victoire de 18 enterre toute ces idées novatrices.
Il faudra attendre les années 30, dans un premier temps en
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] puis en
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour que l’intégration du concept aéroporté dans un schéma opératif global voit le jour. Les grandes manœuvre de Kiev en 1936, par exemple, montrent pour la première fois des sauts à grande échelle depuis les ailes d’avions TB-3 et très vite se constituent les premières brigades. Les Français s’inspirerons beaucoup d’observation des grandes
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Quelques Photos des manoeuvres Sovietique de Kiev
Au début de la guerre c’est l’Allemagne qui est à la pointe qui répond à la doctrine d’utilisation Soviétique de parachutisme de masse par le développement d’unités d’élites très efficaces, qui feront leur preuve sur la Hollande et la Belgique. Le développement de cette nouvelle arme est très couteux : formation très sélective, nécessité d’un matériel spécialisé, parc aérien sophistiqué.
De fait après 1940 seuls les Anglo-Saxons s’emparent de la problématique en s’appuyant sur une production aéronautique et une supériorité suffisante pour planifier des opérations aéroportées combinées interarmes.
Les Allemands et les Soviétiques ne s’y risqueront plus après les pertes massives sur la Crète ou à Boukrine
1-Les grandes unités aéroportées de la guerreAu sein des forces aéroportées on distingue trois grandes catégories
- Les parachutistes
- Les aéroportés sur planeur
- Les aérotransportés par avion sur les aérodromes capturés par les deux premières
catégories.
Concernant l’articulation des forces aéroportées, la plupart des pays développent des divisions spécialisées relevant généralement de l’armée de terre ou de l’air comme en Allemagne et en France ou de la marine comme au Japon.
A la fin de la guerre l’Allemagne, ainsi que les alliés, possèderont même des corps et des armées aéroportées, mais seuls les seconds peuvent utiliser ces troupes comme telles.
Je vous mets ici une infographie qui présente le nombre et le développement de la quantité des troupes aéroportées de 1939 à 1945 dans les armées des principaux belligérants.
2-L’emplois des troupes aéroportéesLa réalisation d’un saut opérationnel à grande échelle afin de réaliser un enveloppement vertical est plus facile à dire qu’à faire.
Cela nécessite d’une part une organisation tactique et logistique qui ne laisse aucune place à l’improvisation.
Les opérations Allemandes puis Anglo-Saxonnes sur ce point remarquables où les moindres détails sont pris en compte et rien n’est laissé à l’improvisation.
L’organisation dilettante et l’amateurisme signera au contraire la mort du concept de la 3e dimension pour les Soviétiques après le désastre de Boukrine.
Outre une organisation impeccable, l’organisation d’un saut opérationnel à grande échelle nécessite un très vaste parc d’appareils adaptés non seulement pour les hommes (15-20 par appareil) mais aussi pour le matériel (armes collectives, munitions, …) devant souvent opérer plusieurs rotations sous le feu ennemi.
Je vous mets ici une infographie qui présente les moyens en terme d’avion et les capacités d’embarquement (matériel et hommes) des appareils dans les armées des principaux belligérants.
3- Les grandes opérations aéroportéesLes opérations aéroportées sont fréquentes tout au long du conflit mais en fait très peu dépassent l’échelle de quelques dizaines ou centaines d’hommes. Les grandes opérations interarmes sont beaucoup plus rares et peuvent se résumer ainsi :
Operations Allemande- Hollande
(effectifs 10 000 hommes, pertes 28%), 10 Mai 40. Un demi-échec. La mission et de capturer 3 aérodromes d’Ypenburg, Ockenburg et Valkenburg. Les trois objectifs ne sont pas atteints mais les paras sécurisent des ponts stratégiques qui permettront aux divisions Panzer de faire plier le pays.
-
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien],
(effectifs 22 000 hommes, pertes 30%) Mai/Juin 41. L’operation « Merkur », une victoire à
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Les pertes mettront fin à l’utilisation de paras en tant que tels.
Operations Russe-
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (effectifs 14 000 hommes, pertes 40%) à l’hiver 41/42.L’opération « Jupiter » est un ratage complet. Par -40C ! Sur les 14000 hommes du 4eme corps du général Levashev puis les 9eme et 214 brigades paras, 4000 survivront au désastre et seront réduits pendant 5 mois à mener des combats de guérilla sur les arrière Allemands.
-
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ([i]effectifs 10 000 hommes, pertes 50%[/i]), septembre 43, les paras sautent dans leur tombe. 10000 hommes des 1
e (colonel Krasovsky) 3
e (colonel Gontcharov) et 5
e (lt-colonel Sidorchuk) brigades aéroportées de la garde vont tomber sur la
Panzergrenadier-Division "Großdeutschland". Les paras vont être massacrés sous leurs voiles par les tubes de DCA ! 4000 seulement survivrons.
C’est cet échec qui décidera définitivement Staline, comme Hitler après la Crête, d’interdire toute opération aéroportée d’envergure pour tout le restant de la guerre. Il faudra attendre les années 70 pour voire l’armée rouge réintégrer la « dimension verticale » dans leur opération sous forme d’héliportage.
Operations Anglo-Américaines- Sicile,
([i]effectifs 7 775 hommes, pertes 26%[/i]) Juillet 43 « les frères s’entretuent ». L’opération (dans le cadre de l’opération « Husky ») vise à sécuriser l’accès aux plages de débarquement pour les troupes d’assaut. Les planeurs Anglais tombent à l’eau, les paras Américains de la 82
e se font tirer dessus par les navires au large. 23 transports sur 144 sont ainsi descendus par les Américains eux même…Maigre bilan.
- Normandie,
([i]effectifs 17 400 hommes, pertes 23%[/i]) juin 44. On a déjà tout dit sur les assauts aéroportés du 6 juin
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]- Hollande,
([i]effectifs 34 600 hommes, pertes 33%[/i]) septembre 44. « Un pont trop loin ». L’objectif de
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] est d’ouvrir la voie au 30
e corps blindé Britannique en saisissant les ponts sur la Meuse, Waal et le Rhin. Le dernier pont à Arnhem reste aux mains des Allemands, tous les succès réalisés en amont restent sans effet.
- Wesel,
([i]effectifs 16 870 hommes, pertes 12%[/i]) 24 Mars 45,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] est un beau final sans conséquences. L’objectif est de projeter les troupes au-delà du Rhin afin de faciliter le franchissement du fleuve. L’opération est réussie mais le fleuve est franchi sans avoir recours aux paras.
Je vous mets ici une infographie qui résume les grandes opérations aéroportées du conflit, les effectifs engagés et les pertes subies.
Au contraire des grandes opérations, force et de constater que les opérations « coup de pont » de plus faible envergure sont, elle, beaucoup plus efficaces. Pour n’en citer que quelques-unes :
Les sauts Allemands sur la Scandinavie le 9 avril 1940, sur
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] le 10 mai 40, le saut sur le canal de Corinthe le 26 avril 1941, le saut sur le repère de
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] le 25 mai 44, les sauts sur le Vercors des 21-23 juillet 44, le saut sur Malmedy dans les Ardennes le 17 décembre 44.
Les sauts des paras Soviétiques sur le Crime à Kertch-Feodosia le 31 décembre 41, les sauts Américains sur Oran le 8 Novembre 42, sur Nadzab le 5 septembre 43, sur Corregidor le 16 février 45, le saut britannique sur le radar Allemand de
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] le 27 février 42, ect…ect…
Donc on le voit les grandes opérations aéroportées n’auront eu qu’un succès tout relatif dû aux difficultés de leur mise en œuvre exigeant une planification d’horloge, une supériorité aérienne absolue, un parc de transport souvent vulnérable de centaines d’avions et de planeurs.
D’autre part ces opérations sont tactiquement suicidaires si la liaison n’est pas établie rapidement avec les troupes au sol. Ces opérations génèrent des pertes excrément lourdes, même en cas du succès, consommant ainsi des troupes d’élites drastiquement sélectionnées et formées. De fait dans la seconde partit de conflit, mis à part chez les Anglo-Saxons, ces troupe sont utilisées comme infanterie d’élite, les paras Soviétiques et
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], après 43, n’ayant même pas de qualification de saut.
* Ce post a été fait en collaboration avec Lothy et Boucle d'or qui ont relu et corrigé mon texte avec gentillesse. S’il reste des coquilles c'est de mon fait dû à la mise en page un peu difficile de ce texte. Un grand merci mesdames !