András Toma, le dernier prisonnier de guerre de la 2e Guerre mondiale

L'affaire ne nous concerne pas directement, mais elle démontre qu'à l'Est nous ne sommes jamais au bout de nos surprises... Le temps, hélas, fait son oeuvre, alors qui sait si d'autres n'ont pas subi le même sort .




Cette histoire est juste incroyable : András, soldat hongrois, est capturé en janvier 1945 par l'Armée Rouge. La Hongrie étant l'alliée de l'Allemagne nazie, il est envoyé en camp de prisonnier. Malade et ne parlant que le hongrois, il se retrouve en hôpital militaire ... puis en psychiatrique ! Déclaré mort en 1954, un linguiste tchèque qui parle hongrois parvient à le fait parler ... en 2000 ! Il va être libéré et rapatrié dans son pays à l'âge de ... 75 ans !

Né le 5 décembre 1925, on ne connait que peu de choses de la jeunesse d'András Toma. On sait qu’il est orphelin et qu’il vit en Hongrie, dans le village de Sulyánbokor, près de Nyíregyháza. Il est enrôlé de force dans l’armée hongroise pro-allemande en 1944. Il combat notamment autour de Cracovie. Il est capturé le 11 janvier 1945 par l’Armée Rouge. C’est à partir de ce moment là que sa destinée bascule !

Prisonnier de guerre, il est envoyé en Ukraine, puis en Biélorussie, jusqu'au camp de Boksitogorsk, près de Leningrad. Il est enregistré sous le nom d'Andras Tamas. Et c’est là que sa trace devient difficile à suivre : tombé malade, il quitte ses camarades et est envoyé dans un hôpital militaire, qui appartient à un autre camp de prisonniers, à Bistrjag, à près de 1000 km à l'est de Boksitogorsk. Là, il n’y a aucun prisonnier hongrois et il se retrouve seul. Il se mure dans un mutisme, ne parlant à personne : personne ne le comprend, alors pourquoi s’embêter ?

En janvier 1947, alors que les premiers prisonniers sont libérés et que le camp est supprimé, il est transféré dans un hôpital psychiatrique de Kotelnich, au milieu de nulle part ! Mais le suivi ne se fait pas : il n’est plus blessé de guerre ni prisonnier. Sa trace disparait des archives et il est finalement déclaré mort en 1954 ! Pourtant András est bien vivant !

Mais comme il ne connait pas le russe et que personne à l'hôpital ne parle hongrois, il ne tente pas d’engager le dialogue. Finalement, après des dizaines d’années, il va enfin reparler : des psychiatres s’intéressent à ce vieil homme si particulier. Finalement, un linguiste tchèque, qui parle hongrois, parvient à engager la conversation !!! Et quelques semaines plus tard, en août 2000, Toma est rapatrié en Hongrie où sa famille a été identifiée grâce à une enquête ADN !

Toma va être promu sergent-major par le ministre de la Défense, et comme son service était continu, son salaire a été payé. Toma, 74 ans, a emménagé avec sa demi-sœur Anna qui s'est occupée de lui jusqu'à sa mort. Il est ainsi le dernier prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale à avoir été rapatrié !

Source : Alchetron & The Guardian

Une histoire de fou....