Prisonniers de guerre (Images)

Au hasard de navigations sur internet, j’ai repris quelques photos prises par ci par là.  
 
 
Mon père avait vu des unités SS avancer à l’occasion de l’offensive des Ardennes… comme des vainqueurs. Il avait vu les mêmes, repasser avec une « démarche » différente.
Il avait également vu des Américains reculant devant l’offensive Allemande.
Il m’avait dit : « les vaincus ont tous la même tête. SS ou Américains. En 1940 nous avions la même »
Les prisonniers aussi… ont tous les mêmes visages.
Les visages des photos qui suivent pourraient se retrouver dans toutes les armées du monde…
 
Quelques photos de prisonniers Allemands.
 
 
Parmi eux des « gamins ».

Avant et longtemps après…


 
 Aperçu au passage: un acteur bien connu... (Mais il n'a pas été fait prisonnier je crois)
 
 
 
Source photos : Der Spiegel, Welt, Warhistory

Bonjour,

Très belle photos

Concernant la dernière, celle de "Hardy Krüger"

Hardy Krüger est le fils d’un ingénieur et passe son enfance dans le quartier de Biesdorf à Berlin. Ses parents sont des inconditionnels du parti nazi. 
En 1941, à l’âge de 13 ans, il intègre une Adolf-Hitler-Schule ou Napola (école créée par le Parti national-socialiste allemand en 1937 pour former les futurs cadres administratifs et dirigeants de l’État) à Sonthofen en Bavière. 
À 16 ans, il est choisi pour son physique de parfait aryen pour tourner dans un film de propagande nazie Les jeunes aigles. 
Il est incorporé en mars 1945, à presque 17 ans, dans la 38e division SS de grenadiers « Nibelungen » de la Wehrmacht, alors engagée dans de terribles combats pour la défense d'un Troisième Reich à l'agonie. 
Il reçoit l'ordre d'exécuter des prisonniers américains noirs mais son refus le fait condamner à mort pour lâcheté et il n'est gracié qu'in extremis par un officier qui pendant quelque temps l'emploie comme estafette. 
Un peu plus tard, il déserte puis est fait prisonnier par l’armée américaine dans le Tyrol.

Source:memoiresdeguerre.com/

Merci aux contributeurs Brelan et Laurent.

Il y a eu à Digne (04), ville de ma petite enfance (du fait de la guerre), un camp de prisonniers important.
L'archiviste de la ville vient d'écrire un livre sur ce camp, dont je me souviens encore assez précisément. 
J'ai demandé à un ami de me procurer un exemplaire de cet ouvrage. Lorsque je l'aurai récupéré je vous parlerai de ce camp avec un meilleur argumentaire qu'un souvenir d'enfant.

Autre rôle magistral de Hardy Kruer, celui beaucoup moins connu de ce moine infirmier :

Brelan a écrit:

Au hasard de navigations sur internet, j’ai repris quelques photos prises par ci par là.  
 

Prisonniers de guerre

Merci Brelan pour ce rappel sur les prisonniers de Guerre Allemands.

L’occasion de quelques chiffres pour compléter.

Les allies ont pris 11 millions de prisonniers Allemands, les 2/3 dans la dernière année de guerre.
Si l’armée rouge a toujours fait face au minimum à 70% de l’appareil de guerre de la Wehrmacht, ils n’ont pris que environ 3 millions de prisonniers (3.6 millions pour les britanniques, 3.1 pour les USA, 0.9 pour les Français).

C’est à rapprocher au nombre de morts dans la Wehrmacht. La moitié des morts Allemands de la guerre sont encore en vie en Janvier 45. Et oui, 50% des morts Allemands de la guerre perdrons la vie lors des offensives Soviétique Vistule/Oder, puis Berlin dans les 4 derniers mois de la guerre entre janvier et avril 45.

Comme disait un historien célèbre, « à partir de la Vistule, les Allemands ne défendaient pas leur pays avec leur courage mais avec leur sang ».

Face au Soviétiques, les Allemands ne se rendaient pas, mais se faisait massacrer sur place, ce qui explique le faible nombre de prisonniers fait par les Soviétiques. Du côte Ouest, à partir de Mars 45, ce sont des divisions, voir des armées entière qui se rendrent.

Interessant ARB cet éclairage à partir des chiffres.
L"Allemagne aura tenu très longtemps avant de s'effondrer presque "d'un coup".
"Face au Soviétiques, les Allemands ne se rendaient pas, mais se faisait massacrer sur place, ce qui explique le faible nombre de prisonniers fait par les Soviétiques..." 
On comprend aussi qu'ils préféraient se rendre aux alliés...
Une photo où on aperçoit des soldats "heureux" d'être prisonniers des... américains. 

Les chances de survie n'étaient pas les mêmes a l'Ouest et à l'Est ...

Glard a écrit:

Les chances de survie n'étaient pas les mêmes a l'Ouest et à l'Est ...

Difficile car le sujet est lourd en charge émotionnel est fut d'une grande importance géopolitique après-guerre.

D’autre par des problèmes techniques ne permettent pas d’avoir une idée arrêté et précise et les chiffres varient en fonction de ce qu'on prend en compte.

Je pourrais vous détailler si vous voulez et donner les sources et conseiller des bouquins a lire sur le sujet, mais les estimations d’historiens les plus sérieux et les plus documentées vont de 10 à 15% de mort Allemands dans les camps Soviétiques, soit entre 350,000 et 460,000 morts. Certaines, moins crédible, vont jusqu’à 30%, mais la le chiffre du nombre total de prisonniers Allemands ne colle plus.

Par contre tout le monde est d’accords que cela n’a rien à voir avec l’inverse, à savoir le nombre de mort Soviétiques dans les camps Allemands, qui sont au minimum de 3,3 millions soit au moins 60%....En d’autre terme, 6 prisonnier Soviétique sur 10, au minimum, sont mort dans les mains Allemandes….

Par contre de l’autre cote on y voit plus claire : c’est les Français qui ont fait le plus fort. Presque 4% des prisonnier Allemands aux mains des Français sont mort en captivité (forcement à les lâcher dans les champs de mines….) contre 0.5% chez les Britannique ou Américains !

"... Presque 4% des prisonnier Allemands aux mains des Français sont mort en captivité (forcement à les lâcher dans les champs de mines….)"


Pour compléter les propos de ARB :


A propos du déminage et des prisonniers allemands.
D’après ce que j’ai pu relever, en France, on estimait initialement à 50 millions le nombre d’engins à neutraliser. Ce chiffre fut finalement ramené à 13 millions. 
Cela correspondait parait-il à environ 500 000 hectares.
Les troupes avaient pour objectif l'Allemagne et ne s'étaient pas préoccupées de déminer partout sauf pour progresser. C'étaient donc aux "civils" de s'en charger... 
Ce sont des démineurs britanniques qui ont assuré la formation des premiers démineurs français à Bayeux en 1944. A Houlgate, en 1945, fut implantée une école française .
La saisie des documents allemands permit de relever les champs de mines ainsi que les caractéristiques des engins et les premiers détecteurs furent fabriqués sous licence. 
La main-d’œuvre fut complétée par des prisonniers allemands malgré l’article 31 de la Convention de Genève de 1929. Plusieurs milliers de prisonniers furent prélevés sur les 50 000 affectés aux travaux divers en France.


Extrait de Chemins de mémoire.
« Quatre hommes, en principe tous brevetés démineurs, avançaient en ligne sur une bande de quatre mètres de large. Dès qu'un obstacle était suspecté, le désamorçage commençait. Quand le type de mine ne le permettait pas, seule une mise à feu était préparée. Celle-ci avait lieu en fin de journée après évacuation de tout le personnel. Venait enfin le contrôle qu'on voulut parfait. Ce fut en général la tâche des prisonniers de guerre, conduisant charrues ou tracteurs sur la zone censée être déminée.
Malgré les précautions et la formation, les accidents furent nombreux. Il y eût au moins 1 800 morts parmi les Allemands et 500 du côté français.
Néanmoins, à la fin de 1947, les travaux de déminage étaient considérés comme achevés. La surestimation du nombre de mines à enlever fut sans doute l'une des raisons d'un succès aussi rapide qu'imprévu. »

Brelan a écrit:

"... Presque 4% des prisonnier Allemands aux mains des Français sont mort en captivité (forcement à les lâcher dans les champs de mines….)"


Pour compléter les propos de ARB :

Merci Brelan.

Oui la façon dont les Français ont traités les prisonniers Allemands, y compris ceux remis aux Français par les Américains et les Britanniques (Je crois que Glard avait rappelé un peu les fameux 19 Rheinwiesenlager Américains, certain repris par les français fin 45, par exemple) fut une honte, en infraction complète avec les conventions concernant le traitement des prisonniers de guerre signé par la France.

Effectivement j'ai soulevé le problème posé par les 19 Rheinwiesenlager Américains,  dont on ne parle quasiment jamais, On ne parle pas plus des camps français...Il faudra pourtant que l'on finisse par déterrer ces sujets.


Entre Aix et Marignane il y a eu un gigantesque camp de transit américain, dont on voit encore les traces et dont tout le monde parle encore. Juste à coté il y a eu un camp de prisonniers allemands, dont plus personne ne parle et dont les photos sont rares.


A Digne (04), il y a eu un important camp de prisonniers allemands.
Quand j'étais tout jeune, mon arrière grand mère maternelle allait me promener et nous passions souvent devant ce camp  qui avait déjà servi, avant la libération,  pour interner d'autres prisonniers....


L'archiviste de la ville de Digne, un peu plus jeune que moi, maintenant à la retraite... a écrit un livre intéressant sur ce camp et sur les relations qui ont pu s'établir et perdurer entre les prisonniers et la population locale. Il s'agit d'une édition locale, introuvable ailleurs que chez un libraire dignois.


J'en ai fait récupérer, par un ami bas alpin, un exemplaire chez le dit libraire. Ili me le remettra lors de notre prochaine rencontre. 
Et lorsque je l'aurai lu, j'en ferai un compte rendu pour PTLH.

Glard a écrit:

J'en ai fait récupérer, par un ami bas alpin, un exemplaire chez le dit libraire. Ili me le remettra lors de notre prochaine rencontre. 
Et lorsque je l'aurai lu, j'en ferai un compte rendu pour PTLH.

Merci Glard, cela m'interessarait bougrement!

En attendant l'information de Glard, une autre photo trouvée sur le journal Spiegel. 
Des prisonniers allemands dans un camp du Sud-Est des USA en 1944.
Sympa comme séjour...
Je connaissais un "Malgré-nous" revenus de "là-bas" et ayant appris à jouer du piano pendant son internement. Il m'avait fait découvrir le Jazz... 
Cela ressemblait eaucoup à un camp de... vacances.

Brelan a écrit:

En attendant l'information de Glard, une autre photo trouvée sur le journal Spiegel. Des prisonniers allemands dans un camp du Sud-Est des USA en 1944.

Les prisonniers Allemands qui travaillent dans les champs de coton des états du sud des Etats-Unis avaient plus de droit que les noir américains qui rentrait d’Europe ou du Pacifique. Ils n'etaient pas soumis a la segregation.  Cela a participé a la levé du mouvement des noirs pour les droits civiques.