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 Les Services Spéciaux et la Libération de la France

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Glard

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MessageSujet: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeDim 6 Mar 2022 - 18:05

J'avais promis à Paracolo de faire un post sur les Services Spéciaux et la libération de la France.
J'avais commencé une laborieuse rédaction..... encore inachevée à ce jour. 

La guerre est aujourd'hui en Europe, la désinformation globale régnant partout en maitresse absolue (le brouillard pour moi commence à peine à se dissiper lentement et je pense que beaucoup de personnes, d'experts auto-proclamés, pérorant à la TV ou à la radio auraient mieux fait de se taire et de réfléchir plutôt que de faire des déclarations péremptoires)
Il est devenu urgent  de se repencher sur les actions fondamentales des Services Spéciaux pendant les hostilités pour mieux comprendre la guerre aujourd'hui.

Un camarade de l'AASSDN, le Colonel (H) Joël PHILIPPOT (armée de l’Air et de l’Espace), membre de la délégation des Vosges vient de publier un excellent papier sur le sujet. 

C'est long à transcrire. Je vais faire ce que je peux en découpant en tranche le sujet, en fonction du temps dont je peux disposer.


LES SERVICES SPECIAUX DANS LA LIBERATION DE LA FRANCE.

Napoléon disait : « Un espion bien placé vaut 10.000 fantassins »
Avant tout, il faut savoir que les « Services Spéciaux » et, principalement le SR sont indissociables de tous conflits et si possible de toutes les victoires. Il est dommage qu’une mémoire sélective tende à ignorer, pour ne pas dire caricaturer la période 39-45, au travers de ces services et cette étude est, pour moi, l’occasion de rendre hommage à nos prédécesseurs de cette « Communauté du Renseignement » dont les meilleurs ne sont plus.
Je citerai parmi ceux-ci : Le Patron jusqu’en 1944, le général RIVET, puis SCHLESSER, RONIN le Chef du SR AIR, TRAUTMANN dit l’Amiral qui a formé des générations d’officiers renseignement, VERNEUIL, SEROT, né et enterré à XERTIGNY dont un quai de la ville d’EPINAL porte le nom, SIMONEAU, GARDER, MERCIER et, surtout PAILLOLE notre regretté Président National, etc…
Mais aussi, ceux qui ont été victimes de la barbarie nazie. Ce sont :
HELIOT, DELMAS, LE HENAFF, TAILLANDIER, fondateur du réseau Morhange, AVALLARD, VELLAUD le Patron du TR jeune, MANGES, LAVALLEE et ces 326 héros que je ne peux nommer et, qui figurent sur notre « Mémorial » de RAMATUELLE, inauguré par Edmond MICHELET le 3 mai 1959.
C’est ROBELIN tué à coup de cravache,
C’est POUKHLIAKOFF, décapité à la hache,
C’est CAUBET, étouffé avec 100 autres dans ce wagon hideux qui le conduisait au sacrifice dans l’un de ces camps de concentration qui était, plutôt, d’extermination.


Je vais, donc, essayer de vous résumer l’aboutissement de cette lutte incessante que nos parents et grands-parents ont subi depuis ces jours funestes de mai et juin 1940. Car, pour comprendre et juger le rôle de nos « Services Spéciaux », il faut que vous gardiez à l’esprit ce qu’était la France, occupée, à cette période, et ce que fut l’existence de leurs membres de juin 1940 à juin 1944 et les redoutables cas de conscience qui leur furent posés.


Je ne suis pas professeur d’Histoire mais historien-chercheur dont le rôle de Délégué régional d’une « Amicale » d’anciens combattants a un devoir de mémoire et d’instruction vis-à-vis des jeunes générations.
Comme l’a dit notre Camarade Roger FALIGOT, auteur de nombreux ouvrages sur cette période et nos « Services », l’AASSDN est : « Le gardien du temple ». Je vous proposerai, donc, quelques citations qui me semblent appropriés à ce sujet : Tout d’abord, celle de Saint-Exupéry qui exprime bien la responsabilité de chacun qui, pour paraphraser Monsieur JOURDAIN qui faisait de la prose sans le savoir, peut faire du renseignement, sans le savoir : « Chaque homme est une sentinelle et chaque sentinelle est responsable de l’Empire tout entier»
Puis, pour comprendre les cas de conscience qui se sont posés à nos « Anciens », il faut se rappeler qu’ils agissaient dans la clandestinité, qu’ils étaient considérés comme « terroristes » par les nazis et que, pour eux, la légalité était un confort dont ils devaient se priver.
Rappelons-nous, malheureusement, que la France a été rapidement battue en juin 1940 et que son rôle a été, assez, secondaire dans la guerre 1939-1945, par rapport à nos alliés. Je vous rappelle, d’ailleurs, la phrase de SAINT-EXUPERY, répondant à celle du général DE GAULLE « Nous avons perdu une bataille mais nous gagnerons la guerre » : « Soyez honnête mon Général, nous avons perdu la guerre et nos alliés la gagneront ». Mais, Saint-Ex n’était plus là pour le voir….


Ainsi, l’Armistice fut signé le 22 juin 1940 entre représentants du 3° Reich et représentants du Gouvernement du maréchal Philippe PETAIN, pour mettre fin aux hostilités marquées par l’invasion de la France le 10 mai 1940.


Malheureusement pour l’Histoire avec un grand H, il faut un grand nombre d’années avant de pouvoir consulter les archives et d’autant plus celle des Services Spéciaux et le rôle primordial des réseaux de résistance, des services gaullistes et des services de l’Armée d’Armistice, à Vichy puis à Alger.


Comme l’a dit Napoléon, une Armée sans renseignement est, totalement, défavorisée et cette deuxième guerre mondiale a permis une prise de conscience de son utilité dans la conduite de la stratégie, avec l’interception des communications ennemies, les actions clandestines et d’intoxication.


Il faut, pourtant, se rappeler que durant la guerre de 1914-1918 notre Commandement en avait compris l’importance : Création d’un service des écoutes situé au dernier étage de la tour Eiffel malgré les difficultés dues aux obus qui retournaient la terre et coupaient les fils enterrés.


Il fallut inventer un système de résonance par le sol.


Comme vous avez dû le remarquer, j’ai cité dans l’un des § précédents les services gaullistes et les services de l’Armée d’armistice.
Pourquoi ?
Cette deuxième guerre mondiale a créé une division des services spéciaux entre ceux qui avaient choisi de rester sur le sol national et ceux qui étaient partis à Londres.
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ARB

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeDim 6 Mar 2022 - 20:03

Que voilà une excellente idée de sujet Glard. Je vais lire cela avec plaisir.

Je ne sais pas si tu l’as, il y a un bouquin absolument magnifique sur les services secrets, dirigé par Bruno Fuligni. Le live date un peu (2010), c’est une « beau livre » très bien illustre, une brique de 3kg et 400 page en format 27cmx32cm.
« Dans les archives inédites des services secrets - 1870-1989 ».
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Le bouquin retrace de 1870 à la fin de la Guerre Froide, un siècle d’espionnage et contre-espionnage français étudiés sous tous les angles : naissance des institutions, évolution des techniques, renseignement extérieur, contre-espionnage… Mais aussi leur rôle en amont des événements, dévoilant ainsi les dessous de l’affaire Dreyfus, les débuts du nazisme, la psychologie de Staline, les préparatifs du Débarquement, les réseaux d’influence à l’aube de la guerre d’Algérie
 
Je te mets un organigramme chronologique des services de 1874 à 2010, juste pour illustrer ton sujet a venir.
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Glard

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeDim 6 Mar 2022 - 20:38

Effectivement, un ouvrage de référence !
Merci
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Glard

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeMar 8 Mar 2022 - 9:41

Il y avait de graves divisions qui partageaient notre pays entre le régime de Vichy et la France dite libre de Charles DE GAULLE.
En 1939, à la veille de ce deuxième conflit avec l’Allemagne revancharde, la France disposait d’un Service de renseignement puissant, basé sur l’expérience acquise depuis la première guerre mondiale.
Ce travail de renseignement était assuré par le B2 (deuxième bureau) célèbre par les écrits du colonel BROUILLARD, dit Pierre NORD, dont l’une des composantes était le SR-SCR, dirigé par le colonel RIVET. Comme vous le savez, le SR était chargé de l’espionnage à l’étranger et était très efficace contre l’Allemagne depuis des années. La partie SCR (section de centralisation du renseignement), créée durant la première guerre mondiale, partage sa mission de CE (contre-espionnage) avec la Surveillance du Territoire, qui deviendra DST et DGSI et dépendant, à cette époque de la Sureté Nationale.




LE BCRA : SERVICE SECRET DE LA FRANCE LIBRE.


Parti à Londres, avec le grade de Général de brigade à titre temporaire, attribué le 25 mai 1940 à effet du 1° juin, DE GAULLE, appelle les Français à continuer le combat et à la résistance, ce sera « l’Appel du 18 juin ».


Mais, quelle est la définition de ce terme : A tire temporaire.
L’Article 4134-2 du Code de la Défense, partie 4, livre premier :« Les nominations des militaires peuvent intervenir à titre temporaire soit pour remplir des fonctions, pour une durée limitée soit en temps de guerre ». L’octroi et le retrait des grades à titre temporaire sont prononcés par arrêté du ministre de la Défense. Ayant entendu, sur C News, un général français, dont j’ai oublié le nom revenir sur le terme de général, concernant DE GAULLE et s’excuser en disant colonel, j’ai cherché à en savoir plus sur le grade réel de Charles DE GAULLE. Et, pour en revenir à celui-ci, le JO de la République française du 24 juin 1940, page 4470 a mis DE GAULLE, à la retraite d’office par mesure disciplinaire : MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE et DE LA GUERRE ETAT-MAJOR GENERAL « Par décision ministérielle du 22 juin 1940, la promotion au grade de général de brigade, à titre temporaire, de M. le colonel d’infanterie breveté d’état-major DE GAULLE (Charles, André, Joseph, Marie) est admis d’office à la retraite, par mesure de discipline ».


Il faut, d’ailleurs, se rappeler qu’à cette date la France était sous le régime légal de la III° République, présidée par le socialiste, Albert LEBRUN. Ce n’est, donc, pas un décret issu du régime de Vichy ni de l’État français, dont TOUS les actes ont été déclarés nuls à la Libération, ce qui aurait permis au colonel DE GAULLE de pouvoir faire reconnaître son titre temporaire et de porter…légalement et officiellement son uniforme et son titre.
Puis, le 4 juillet 1940, sous le gouvernement du Maréchal Philippe PETAIN, un conseil de guerre s’est réuni au Palais de Justice de TOULOUSE, pour juger DE GAULLE pour « refus d’obéissance et incitation de militaires à la désobéissance » Il est condamné à quatre ans d’emprisonnement et cent francs d’amende.
Rapidement il se rendra compte de la nécessité d’un Service de Renseignement, principalement pour garder sa liberté et son autonomie vis-à-vis des Anglais, dans un premier temps et des Alliés, par la suite.
Son deuxième bureau deviendra, en janvier 1942, le BCRAM, avec à sa tête André DEWAVRIN, alias PASSY. PASSY parce que les officiers du BCRAM avaient pris comme pseudos des noms de stations de métro de Paris. (Saint-Jacques, Corvisart, etc…)


Le 28 juillet 1942, le BCRAM deviendra BCRA, nom par lequel il sera connu dans l’Histoire. Ce BCRA est chargé tant de connaître la situation en France que d’aider certains réseaux de la Résistance, les autres étant autonomes ou dépendant des Services d’Alger.


Jean MOULIN bénéficiera de l’appui de ce Service, dans le cadre de sa mission d’unification de la Résistance.
Mais, contrairement aux réseaux d’Alger, le BCRA jouera un rôle politique dans le but d’assurer l’avenir politique du Chef de la France Libre.


Le SR de Vichy puis d’Alger. Le Service (SR) du 2bis avenue de Tourville, est transformé dans un premier temps, en un Bureau des Menées Antinationales (BMA) qui durera jusqu’en mars 1942 et un service de contre-espionnage, doublé par une partie clandestine, dirigée par le Commandant Paul PAILLOLE, et camouflé à Marseille sous le nom de « Travaux Ruraux » (TR).


Je ne vous parlerai que des réseaux des Services Spéciaux, clandestins, qui luttèrent contre l’envahisseur et non pas, pour éviter toute polémique, de ceux qui collaborèrent.


Le colonel RIVET et le Commandant PAILLOLE ont préservé l’Honneur national et l’intégrité de notre Territoire en luttant de toutes les façons contre les agents allemands : infiltration des organismes allemands, écoutes et interceptions, décodage des messages ennemis grâce à la machine « ENIGMA », dont nous avions les plans grâce à un allemand etc…


Malheureusement, étant comme on peut le dire vulgairement : « le c.. entre deux chaises », le BMA et les TR doivent, à la fois, lutter contre les espions allemands, les communistes, les gaullistes, les agents alliés et les résistants…agissant en clandestins par rapport aux ordres de Vichy vis-à-vis de l’Allemagne.


Nous pourrions dire, moi qui ai bien connu le Colonel PAILLOLE, qui fut mon Président, que lui, RIVET et leurs camarades de combat, agissaient, au début, pour Vichy afin de maintenir une souveraineté par rapport à l’Allemagne. Cependant, l’invasion de la zone libre, par les Allemands en 1942 mis fin à cette illusion de souveraineté nationale.
Confrontés à ce désastre, à la panique de la population, à l’abdication des élites et, surtout, au désarroi du commandement, pourtant prévenu par eux, les officiers du SR français firent le serment le 25 juin, autour du Colonel RIVET, leur Patron, de poursuivre clandestinement la lutte contre l’Axe, d’aider nos alliés et de préparer la libération de notre sol. C’est le serment de Bon-Encontre.


Autour du monument aux Morts de cet endroit, les personnels du 2 Bis se recueillent longuement et, de sa voix sourde, le colonel RIVET, le Patron, parle. Il trace le devoir de chacun : LUTTER CONTRE L’ENVAHISSEUR.


Tous en font le serment.
Mais que voulait dire ce serment ?
• Continuer la lutte, c’est reprendre les moyens de recherche en profondeur chez l’ennemi et mettre en place des réseaux de Renseignements et de Contre-Espionnage aptes à saisir ses intentions et préserver nos forces vives, y compris en AFN.
• Aider les alliés, c’est en permanence leur faire part de nos informations et protéger leurs efforts.
• Préparer avec eux la Libération, c’est adjoindre à leurs grandes unités, des membres de nos réseaux, pour les éclairer et leur permettre de trouver en France des organisations (réseaux de résistance) aptes à les renseigner et les protéger. Ce sont les objectifs de nos Services de 1940 à la Libération mais, surtout, ce serment est l’acte de naissance des réseaux de la « France Combattante » :
• Réseau KLEBER pour le SR.
• SSM/F/TR pour le C.E.
• SR AIR.
C’est ainsi que fin juin 1940, une partie de la France étant occupée par l’armée allemande, fut créé une structure de renseignement clandestine, au sein de l’Armée d’armistice avec l’aval du Général Maxime WEYGAND, ministre de la Guerre.


Ce « Service » fut placé sous les ordres du Colonel Louis RIVET et quelque temps plus tard, le SR/GUERRE, futur SR/KLEBER du lieutenant-colonel André PERRUCHE et le CE /offensif du Capitaine Paul PAILLOLE, sous la couverture des TR commencent leur action contre les allemands et les italiens.
Ainsi, les personnels de ces réseaux, militaires, de cette « France Combattante » agiront selon leur conception de l’Honneur et du Devoir. « L’Honneur, c’est la conscience, c’est le respect de soi-même et la beauté de la vie portée jusqu’à la pure élévation et jusqu’à la passion la plus puissante » (ALFRED de VIGNY).
Quelques semaines plus tard, le colonel RIVET leur répète : « La position de WEYGAND est claire : La guerre continue : L’Armistice n’est qu’une suspension d’armes. Quoi qu’il puisse advenir, la ligne de conduite de nos services, comme de l’Armée (d’armistice), implique que l’Allemagne doit être traitée en ennemie et l’Angleterre en alliée » Puis : « Il n’y a plus d’autre solution que de rassembler ce qui nous reste de forces pour les jeter dans la bataille, lorsque les Anglais et les Américains seront en état de la déclencher en France. C’est l’idée de WEYGAND. C’est, sans doute, celle du Maréchal. Il faut les aider à la mettre en œuvre… » (Colonel Paul PAILLOLE : « Services Spéciaux 1935-1945 »).


C’est ainsi qu’au lendemain du débarquement allié en AFN, RIVET et RONIN, le 10 novembre 1942, partent pour Alger. Avec le Général GIRAUD, ils reconstituèrent nos services spéciaux, dans le cadre de l’Armée qui venait de reprendre la lutte.
Ceux-ci, en 1942, prouvèrent leur efficacité, en tenant à jour, l’O.D.B (ordre de bataille) de la Wehrmacht, en France et hors de France, ainsi que celui de l’Abwehr, du SD et de leurs organisations annexes, établi dans ses moindres détails. Le double de ce travail est centralisé à Alger et transmis aux A.M (attachés militaires) US à VICHY, pour que nos alliés bénéficient de ces infos et synthèses. Les filières clandestines, au travers des Pyrénées, permettent les évasions et les courriers à destination des représentations diplomatiques alliées à Barcelone, Madrid et Lisbonne.


En avril et mai 1941, nos services signalèrent à l’A.M soviétique à Vichy, la proche invasion, par la Wehrmacht, de l’URSS. De Tokyo, l’agent soviétique SORGE, préviendra, lui-aussi, mais sans résultat, Moscou de celle-ci.
Ainsi, l’attaque de juin 1941 sera une surprise pour STALINE. Dans le cadre de son activité, notre SR avait placé une dérivation sur le câble ParisBerlin, réservé à la Wehrmacht, pour écouter nuits et jours les conversations entre les autorités allemandes d’occupation et le Haut-Commandement et, parfois, KEITEL, GOERING ou même HITLER.
C’était la source K, réalisée par notre ami SIMONEAU et des ingénieurs des télécommunications comme KELLER.


Malheureusement, en décembre 1942, René BOUSQUET, Secrétaire Général de la Police de Vichy, dénonce à OBERG, chef de la police SS, l’existence de ces écoutes. Sept des responsables de ces écoutes seront déportés et seuls trois reviendront des camps et SIMONEAU se réfugiera à Alger.


Novembre 1942 – le tournant. A cette date, l’Armée française est humiliée.
Seuls de LATTRE, pour l’Armée de terre et 5 sous-marins (dont le célèbre Casabianca du Commandant LHERMINIER), évadés de Toulon sauvent l’Honneur.
Tout va se centraliser en AFN, « Tout commence à Alger » comme l’a écrit Pierre ORDIONI. En décembre de cette même année, VERNEUIL prend la tête du réseau clandestin, métropolitain, qui existait sous le nom de TR (travaux ruraux), à la place du commandant Paul PAILLOLE, notre regretté président.


Le 24 décembre, ce dernier arrive à Londres, pour rencontrer le Général MENZIES, chef de l’I.S, par qui il connaîtra le jeune Michel THORAVAL âgé de 20 ans, qui sera parachuté en Auvergne pour rejoindre VERNEUIL. (Voir le numéro spécial du Bulletin de L’AASSDN : « Un parmi tant d’autres »)
A Londres, le Commandant PAILLOLE s’entretient avec nos alliés et le BCRA, car la libération de l’AFN, la présence de troupes alliées sur ce territoire, la rentrée de l’Armée française dans la guerre, les activités des services spéciaux de l’Axe posaient des problèmes graves de sécurité.


L’assassinat de l’Amiral DARLAN et la confusion en AFN, donnaient l’impression aux alliés que nous ne dominions pas la situation et MAC MILLAN, envoyé du Général EISENHOWER, exprime violemment, le 13 janvier 1943, la menace de l’A.M.G.O.T (i.e nous administrer).


En revanche, l’I.S (MI 5 ET MI 6) promet une collaboration totale et concrétise des accords décisifs pour l’avenir :
• Échange d’officiers de liaison (Le futur Général BONNEFOUS pour la France)
• Mise en service d’une liaison radio spéciale entre Londres et la DSM à Alger (Eugène CAILLOT à Alger).
• Constitution de groupes d’études communs chargés de préparer en effectifs et en documentation la représentation des services CE et de sécurité dans les opérations militaires en cours ou à venir.




Le colonel PASSY, patron du BCRA, donne au Colonel PAILLOLE l’espoir d’une fusion facile de son CE, qu’il jugeait, selon son expression, inexistant, et celui d’Alger et lui fait part de la priorité qu’il donne aux missions d’action.
En revanche, il faut savoir que celle-ci était subordonnée à un accord préalable entre GIRAUD et DE GAULLE.

Vous savez tous que ce fut, malheureusement, décevant…, DE GAULLE s’imposant face à GIRAUD et obligeant les Services de ce dernier à fusionner avec les siens en formant la DGSS.
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ARB

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeMar 8 Mar 2022 - 10:10

Glard a écrit:

En avril et mai 1941, nos services signalèrent à l’A.M soviétique à Vichy, la proche invasion, par la Wehrmacht, de l’URSS. De Tokyo, l’agent soviétique SORGE, préviendra, lui-aussi, mais sans résultat, Moscou de celle-ci.
Ainsi, l’attaque de juin 1941 sera une surprise pour STALINE. Dans le cadre de son activité, notre SR avait placé une dérivation sur le câble ParisBerlin, réservé à la Wehrmacht, pour écouter nuits et jours les conversations entre les autorités allemandes d’occupation et le Haut-Commandement et, parfois, KEITEL, GOERING ou même HITLER.
C’était la source K, réalisée par notre ami SIMONEAU et des ingénieurs des télécommunications comme KELLER.

Ce sujet est fascinant et mériterait un long post. De traveaux recent on mis en lumiere ce qui se passaient. Pour simplifier « à la hache » :

Tout cela est du a la paranoïa de Staline. Pour lui, Allemagne nazi, Italie Fasciste, France et Royaume-uni c’est des impérialismes a peut près kif kif bourricot.

De ce fait il était persuadé que tous les renseignements sonnant l’alarme sur l’invasion de l’Allemagne étaient des provocations, principalement des services secrets britanniques, afin de la pousser à affronter Hitler. Il considérait même que ses propres services qui faisait remonter ce genre d’info étaient potentiellement infiltré ou des traitres.

De ce fait, tous les responsables du renseignement soviétique, de peur de représailles de Staline, n’analysaient jamais les renseignements alarmistes, et les livraient bruts, noyés au milieu de note insignifiantes qui disait le contraire. De ce fait, de par sa paranoïa, et la pleutrerie de ses services de renseignement, Staline n’a jamais crut que l’attaque Allemande arriverait aussi tôt.
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marcel

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeMar 8 Mar 2022 - 10:27

Plein de choses intéressantes ...

Merci pour ces précisions !
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Glard

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeLun 14 Mar 2022 - 12:18

Les moyens de recherche et de sécurité.


En septembre 1943, la Corse fut libérée, grâce au réseau des services d’Alger appelé Pearl Harbour, avec notre ancien, GRIFFI et des patriotes corses et ce par la volonté du Général GIRAUD.


Ces services à Alger sont groupés sous les initiales DSR/SM, avec comme chef le Colonel RIVET et, comme adjoint le colonel RONIN pour le SR/AIR et le Commandant TRAUTMANN, dit l’Amiral, pour le SR MARINE.


Le Colonel de VILLENEUVE a pris la tête du SR/ GUERRE et SIMONEAU est son adjoint.
Le rôle de ces différents SR est de faire face aux besoins des forces alliées en vue des éventuels débarquements sur les côtes de la Manche, de l’Atlantique ou de la Méditerranée. D’où la priorité donnée à la recherche des défenses ennemies sur nos côtes.


Bien entendu, l’IS, l’OSS, le SOE et le BCRA remplissent la même mission ainsi que des réseaux, plus ou moins indépendants qui participent en France occupée à cette quête du renseignement.


En métropole :
Plus de 200 réseaux de renseignement ont été, après la guerre, officiellement homologués, depuis « Alliance » de Marie-Madeleine FOURCADE avec 2405 agents homologués, jusqu’au réseau YA-YA de l’OSS, créé en 1943, par le Lieutenant JACQUES avec 12 agents homologués.


Pour leur part les réseaux KLEBER (réseaux militaires), SSM/F/TR, AIR et MARINE, comptent 4324 Agents homologués, y compris les 312 du réseau qui me tient le plus à cœur, le réseau ROY de mon Père spirituel l’Abbé Georges LAPOUGE qui fut l’un des principaux artisans du débarquement de Provence.
Pour étoffer les moyens de ces réseaux KLEBER, il fallut organiser des parachutages depuis Alger ou Londres, des liaisons sous-marine ou terrestre par l’Espagne et les Pyrénées.
De juillet 1943 à juillet 1944, il fallut envoyer 9 missions SR complémentaires, dans diverses régions de France, avec les moyens nécessaires de travail et de transmissions.
Deux autres missions SR furent parachutées en Serbie et plusieurs autres mises en œuvre depuis l’Italie ont permis de pénétrer le dispositif allemand au sud du Reich.


Ajouté au travail important du poste de Berne, tenu par le colonel POURCHOT qui travaillait en osmose avec le représentant de l’OSS, dans cette même ville, et dont le meilleur agent de renseignement était Albert MEYER qui, plus tard créa les commandos parachutistes de l’Armée de l’Air, en Algérie, avec le Général de MARICOURT et fut notre Président National adjoint.
Nous avons, d’ailleurs, inauguré une place à son nom, il y a quelques années à Belfort.


Outre ce poste, très important, nous en avions un en Roumanie et, grâce à eux et aux décryptements des messages « ENIGMA» interceptés, le SR français fut l’une des sources de renseignements les plus appréciées du Commandement allié, dont la valeur a été de nombreuses fois soulignée par le Général MENZIES, le Général EISENHOWWER, le Général PATCH ou Henry HYDE.


Les services de Sécurité et de CE étaient fondus dans la Direction de la SM, créée par décision du Général GIRAUD, Commandant en chef en janvier 1943.
Cette Direction de la SM avait comme compétence deux secteurs géographiques : 
• Les territoires de souveraineté française en Afrique :
• La métropole.responsabilité du Colonel CHRETIEN, avec à ses côtés la Surveillance du territoire (ancêtre de la DST puis de la DGSI), et la mission de police du CE avec le Commissaire divisionnaire André ACHIARY que nous retrouverons à ALGER lors de la guerre qui a opposé l’Armée française au FLN…. Le CE est secondé par un organisme policier, la Sûreté aux Armées.


La doctrine :
Le Général GIRAUD signe en mars 1943 le « mémento guide » de l’officier de SM que DE GAULLE entérinera un an plus tard.


Les effectifs : 
Les volontaires seront nombreux et un centre de formation sera créé. Cependant, nul n’a songé au ministère de l’Intérieur, en 1940, à doter Alger d’archives et de documentations de base. Il fallut, donc, rédiger une ordonnance créant cette Sureté aux Armées qui sera effective début 1944.
En mars 1943, création à Alger d’une école de police spécialisée dans la sûreté aux armées.


En France :
Les anciens réseaux subissent de lourdes pertes de la part de la répression allemande et des unités françaises collaborationnistes : Gestapo française, milice etc…Il fallait, donc, renforcer les réseaux anciens et, surtout, les doubler par un réseau de volontaires formés en AFN.


Ce sera le TR JEUNE, animé par le Capitaine VELLAUD qui sera arrêté, par la Gestapo, à Marseille et assassiné par les nazis. 
Il fallait, en outre, mettre en place une organisation territoriale de sécurité qui ne devait se révéler qu’à la Libération, ce sera le SSM précurseur, que le futur Général NAVARRE mettra en place en avril 1943.
A Paris, son chef sera le Colonel GERAR-DUBOT, assisté de Gabriel KASPEREIT, futur Maire du 9° Arrdt. de Paris.


Les liaisons sont, fortement, renforcées. Ainsi, à Londres nos Services obtiennent le concours de la RAF et, à Alger, celui de la Marine française, notamment du sous-marin CASABIANCA qui de nombreuses fois, atterrira à Ramatuelle, près de Saint-Tropez, où se trouve le monument aux Morts des « Services Spéciaux » français avec les noms de nos « Camarades », dont celui d’ALSFASER qui, s’est sacrifié à la Roche Escudelier pour protéger Monique GIRAUD qui devait rejoindre son père à Alger.
Les groupes de travail, à Londres, dont BONNEFOUS représente Alger, préparent la documentation qui dotera les détachements des Services français, lorsqu’ils seront incorporés dans les unités opérationnelles qui délivreront notre territoire.
• Synthèses des Services Spéciaux du Reich ;
• Organigramme de leurs collaborateurs ;
• Listes alphabétiques et par région des suspects ;
• Mémento-guide des officiers SM.


Dès le 1° trimestre 1944, nos services se doutent que le dénouement est proche.


Tempête sur les services spéciaux.


En Août 1943, la crise provoquée par la fusion des Services Spéciaux, SR et BCRA, était à son paroxysme et certains officiers étaient à cheval sur les deux maisons ou voulurent être mutés dans le service américain de l’OSS, comme la mission PUMPKIN de l’Abbé LAPOUGE, déjà cité, qui fut l’un des deux réseaux à préparer le débarquement de Provence.
Tout le problème est le conflit GIRAUD- DE GAULLE car GIRAUD, Commandant en chef veut disposer du SR et du CE, comme cela est normal car nous sommes en guerre et en état de siège et qu’il a la responsabilité de la sécurité. Mais DE GAULLE soutenu par sa volonté politique et les organisations de résistance en France veut unifier les services spéciaux sous son autorité. Nous sommes face à un dialogue de sourds dans lequel nous avons un militaire ne voulant pas faire de politique, GIRAUD, et un militaire-politique, DE GAULLE.


Ce dernier, pour affirmer sa volonté, signe un décret le 27 novembre 1943, fondant les services d’Alger et le BCRA dans une « Direction Générale des Services Spéciaux » (DGSS), confiée à Jacques SOUSTELLE (gros matou), aux ordres du « Comité Français de Libération Nationale » (CFLN) présidé par lui.
GIRAUD est furieux mais donne l’ordre à RIVET de ne rien faire.
DE GAULLE donne l’ordre de couper les vivres aux Services de RIVET.
Cela crée une grande inquiétude chez nos alliés qui suspendent toute préparation commune au débarquement.


Quel gâchis et quelle responsabilité si les choses ne s’étaient pas réglées ! Aurions-nous été libérés si elles ne s’étaient pas réglées ? Je vous laisse Juge.


Puis, nouveau grave problème.
Le 4 avril 1944, un décret nomme DE GAULLE chef des Armées ce qui, de facto, le nomme, aussi, chef des Services Spéciaux.
Exit GIRAUD.
RIVET est nommé Général de Brigade et est limogé le 15 avril.
RONIN, Chef du SR AIR, l’est déjà.
De VILLENEUVE, est affecté, en disgrâce en Tunisie.
SIMONEAU, s’entend dire par DE GAULLE qu’il devra organiser et diriger le SRO de l’Armée de de LATTRE de TASSIGNY, et qu’il ne pourra garder le contact avec ses anciens patrons.


Heureusement, pour nos réseaux en France, nos Services de CE et de SM vont sortir indemnes et renforcés car il n’y avait rien pour les remplacer ou les modifier, ce que PASSY a, lui-même, reconnu dans ses mémoires.
SOUSTELLE, conciliant et fin politique sait, fort bien, que l’avenir du gaullisme en France, ce qu’il m’a, lui-même, déclaré longtemps après, au Paraguay, était lié au rétablissement de la souveraineté française et que l’organisation de la DSM en laquelle les Alliés avaient la plus grande confiance était un argument de poids dans leur décision.
Il faut, d’ailleurs, savoir que seul le Colonel Paul PAILLOLE était dans le secret du Débarquement. Heureusement que le 24 avril 1944, DE GAULLE prend une décision pour confirmer les attributions des Services d’Alger : « Ce Service est, seul, habilité pour traiter avec les autorités françaises et alliés des questions de CE ».


Ce même jour, une délégation de l’EM d’EISENHOWER, conduite par le Colonel anglais DICK WHITE (futur chef de l’IS) demande à être reçu par le Colonel PAILLOLE, Patron des Services. Il demande à ce dernier de se rendre à Londres pour mettre au point avec le 2° bureau du Commandant en Chef, EISENHOWER, les conditions de sa participation aux opérations militaires de débarquement et, comme dit plus haut, il sera le seul.
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Brelan
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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeMar 15 Mar 2022 - 9:40

Passionnante cette histoire dans l'Histoire !
Quel enchevêtrement d'intérets différents !

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« Je crains les êtres gonflés de certitudes. Ils me semblent tellement inconscients de la complexité des choses … Pour ma part, j’avance au milieu d’incertitudes. J’ai vécu trop d’épreuves pour me laisser prendre au miroir aux alouettes… » Hélie Denoix de Saint Marc
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Glard

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeMar 15 Mar 2022 - 9:47

Eh oui...
Il est étonnant que les Services Spéciaux aient pu survivre dans ce pannier de gros crabes...
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Glard

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MessageSujet: Re: Les Services Spéciaux et la Libération de la France   Les Services Spéciaux et la Libération de la France Icon_minitimeJeu 17 Mar 2022 - 16:25

Les accords de Londres – sauvegarde de notre souveraineté nationale.


Le 2 mai 1944, DE GAULLE demande à PAILLOLE de lui expliquer son organisation et ses intentions. Il lui fait part de ses réserves vis-à-vis des alliés et principalement des Américains, attitude qu’il conservera toujours. 
Il faut, d’ailleurs, se rappeler la phrase de CHURCHILL : « De toutes les croix que j’ai eu à porter, la plus lourde est la Croix de Lorraine ». 

Le 3 mai, le Général MENZIES, emmène le Colonel PAILLOLE au PC d’EISENHOWER et lui recommande de ne rien révéler à qui que ce soit de ce qu’il verrait et entendrait : « Vous êtes le premier et le seul officier français à pénétrer pour l’instant les secrets du prochain débarquement ».
C’est bien la preuve que les Alliés avaient la plus grande confiance dans ses services. Il est présenté, ensuite, au Général BEDELL SMITH, chef d’EM, qui connaissait très bien ses services, leur organisation en France, en AFN et en Italie et qui lui confie que le débarquement était prévu, en Normandie, dans les premiers jours de juin, en fonction de la météo.
Pendant une vingtaine de jours, du 10 au 30 mai, PAILLOLE et le Colonel SCHEEN, chef du 2° bureau du Commandant en chef, ont des conférences quotidiennes qui aboutissent à un protocole d’accord, garantissant la souveraineté de notre action en France, avec les attributions réciproques des services français et alliés. 
Des détachements de la SM et de la SA (sécurité aux Armées), seront mis à la disposition des grandes unités alliées, pour participer à leur sécurité et veiller, en France, à la liaison avec le SSM précurseur. 
Les officiers et policiers affectés à ces missions viennent à Londres pour prendre connaissance de leurs missions. Le Colonel BONNEFOUS sera accrédité au SHAEF et dirigera l’ensemble de cette organisation. 
Le futur général LABADIE, détaché auprès du Général MONTGOMERY, Commandant en chef des Forces Alliés, prendra la tête des missions de liaison avec les grandes unités britanniques, et le Colonel Jean HAYE, aura la même fonction auprès du Général BRADLEY, commandant les grandes unités US.
 
Les débarquements de Normandie et de Provence. 

Le 3 juin 1944, le CFLN (Comité français de libération nationale) devient le GPRF (Gouvernement provisoire de la République française). 
Le Colonel, futur Général, BERTRAND, chef du réseau KLEBER, arrive à Londres, après s’être évadé de France, en amenant une synthèse précise et complète de l’O.D.B (ordre de bataille) de la Wehrmacht, réalisée par ses réseaux et qui sera fort appréciée par le 2° bureau d’EISENHOWER.

Le colonel SCHEEN, lors des conférences, a fait deux confidences :

1°) Le Commandement allié ne peut que répondre avec réticences aux demandes d’armement réclamé par les FFI, par la voix du Général KOENIG, leur chef. « Nous redoutons, dit le Colonel SCHEEN, que la prolifération et la répartition sans discernement de toutes ces armes constituent des menaces sérieuses pour le rétablissement de l’ordre et d’un état de droit ».
2°) Le Commandement allié utilise, à l’insu des Services de Giraud, depuis janvier 1944, leurs agents de pénétration dans l’Abwehr, dans le cadre d’un vaste plan d’intoxication de l’ennemi destiné à faciliter les opérations de débarquement en Normandie ou, éventuellement, en Méditerranée.
Cette intox, doit faire admettre à l’ennemi que le débarquement aura lieu dans le Pas de Calais. 
Ce fut, par exemple, la création d’une armée fictive de 30 divisions, commandée par le Général PATTON et orientée vers le Pas de Calais depuis l’embouchure de la Tamise.


Le travail d’interception et du décryptement des messages de la Wehrmacht permit aux alliés de s’assurer du bon résultat de cette intoxication, connu sous le nom de FORTITUDE, et ce jusqu’au 15 juillet 1944. 
Ainsi, durant cinq semaines, le Commandement allemand n’engagea pas toutes ses forces en Normandie, pour ne pas dégarnir le Pas de Calais et la côte Méditerranéenne.
En outre, les Services français ont trouvé dans les archives de l’Abwehr, la preuve que son poste de Tourcoing avait prévenu, le 5 juin, veille du Débarquement, à 21 heures 15, le Général RUNDSTEDT, commandant en chef de la Wehrmacht en France, dans son PC de Saint-Germain-en-Laye de l’imminence de celui-ci. 
Ce poste avait capté et compris la signification du célèbre poème de VERLAINE : « Les sanglots long.… », diffusé par la BBC à destination de la résistance française. 

Nous sommes le lundi 5 juin et, le lendemain c’est le 6 juin 1944 et, c’est parti, il est 4 heures 45. Ce sera le jour le plus long.
 
Le 20 juin, la DSM procure à l’Armée de de LATTRE et à la 2° DB de LECLERC, déjà en Angleterre, les personnels et documentation nécessaires à leur engagement dans la bataille. 
Le Colonel TUPINIER, commandera les détachements de Sécurité et de CE de la future 1° année française. 
Des commandos de choc sont prévus pour précéder de quelques heures le débarquement de Provence.
Le Capitaine BOFFY sera parachuté près de Draguignan et le Capitaine L’HOSTIS prendra pied au Rayol avec le bataillon de choc de BOUVET. 
SIMONEAU termine l’organisation du SRO. 

Le 15 août, trois antennes SR de débarquement participent aux opérations alliées et seront grossies, à partir de Toulon et Marseille par les équipes, clandestines, du réseau KLEBER.

La continuité de la recherche est de plus en plus impérative de même que la jonction avec les équipes clandestines, qui se réalisera à Macon avec le réseau KLEBER.

 En septembre 1944, la 1° Armée, dont le PC est à Besançon, se stabilise. Des agents du SRO, pousseront des pointes audacieuses, jusque dans le dispositif ennemi et jusqu’au cœur du Reich. 

Sous l’impulsion du commandant TRAUTMANN, assisté de la Sûreté Navale, toutes les défenses du littoral ont été inventoriées. 

En juillet 1944, plusieurs équipes du SR MARINE avaient été parachutées en Provence qui, outre la recherche complémentaire devaient s’opposer aux sabotages des ports nécessaires aux alliés. 

Le SR AIR, pour sa part, tient à jour l’ODB de la Luftwaffe et, ses 34 postes radio, en service en métropole, adressent à Alger et Londres, nuit et jour, des messages sur les activités de l’aviation ennemie. 

La pénétration en France des Armées alliées et les actions rapides des services français de CE, sur les locaux des Services Spéciaux ennemis (ABWEHR, SD, GESTAPO, KOMMANDANTUR) permettent une abondante moisson de documents : copies de rapports, listes de sympathisants du III° REICH, et même de lettres de dénonciation, etc…
Cette récolte sera exploitée par des techniciens connaissant à fond l’Allemagne et sa langue. 
Ainsi, de juin à décembre 1944, les archivistes des services ont dépouillé plus de dix mille (10.000) dossiers et documents, ce qui a permis les arrestations et examens de situation de 4.589 suspects d’intelligence avec l’ennemi, dont il a résulté 756 condamnations à mort.

 Les services spéciaux dans la libération de Paris. 

Comme vous vous en doutez, la Libération de Paris doit être mise au crédit de la Résistance et de l’Armée assistée de ses Services Spéciaux mais, surtout, face au Monde c’est le symbole de la délivrance de la France. 

Les Services français ont subi de dures épreuves, depuis juillet 1940, et la plupart de ses chefs de réseaux d’origine ont été arrêtés et déportés. 

A partir de juin 1944, les équipes des Services sont en contact avec les FFI, le 2° bureau du docteur ARON-BRUNETIERE, L’EM FFI de Paris, le Colonel de MARGUERITE (Alias Colonel LIZE, chef des FFI de Paris). 
Ceux-ci, dès fin août 1944, mirent leurs activités à la disposition des Services, contrairement à quelques groupes de résistants, incontrôlés, qui sévirent par des exactions vengeresses jusqu’en septembre 1944. 
Ainsi, le réseau KLEBER-MARCO qui tient à jour l’état précis de l’occupation allemande pourra par l’intermédiaire de son chef, M. de SAINT-HILAIRE qui réussira le 19 août 1944 à passer les lignes allemandes et à remettre à Neuville sur Sarthe, à l’EM de la 3° Armée US, l’ordre de bataille de la Wehrmacht.

Depuis mai 1943, le futur Général NAVARRE s’est installé à Paris. 


En août 1944, la mise en place des BSM clandestins est quasiment terminée dans toute la France, celui de Rennes a, déjà, fait surface et montré son efficacité. L’activité du Colonel NAVARRE est importante : 
• Fréquents déplacements en province ; 
• Contacts avec VERNEUIL ; 
• Contacts avec les chefs de l’ORA (Revers) ; 
Relations suivies avec les représentants du Général DE GAULLE, CHABAN-DELMAS, délégué militaire depuis le 10 mai 1944, Alexandre PARODI, délégué du GPRF et son adjoint Roland PRE, depuis le 12 août 1944 et, surtout, le 1° préfet de Police de Paris, LUIZET, ancien des Services Spéciaux de 1938 à 1940. 

Avec ceux-ci, NAVARRE, en pleine insurrection, arrive à coordonner les actions, souvent incontrôlées, des groupes de résistance. 
Le BSM de Paris (BSM 407), dirigé par le Colonel GERAR-DUBOT, était camouflé dans les locaux du STO, 100 rue de Richelieu où, en toute sécurité, on y imprimait tracts, cartes d’identité, ordres de mission, affiches, billets d’écrou, etc… 500 agents ou HC avaient été recrutés et formés aux problèmes de CE et de sécurité, entre mai 1943 et le 19 août 1944, date où le BSM 407 était sorti de la clandestinité et commencé le nettoyage de la région parisienne. Puis attaque de la prison du Cherche-Midi qui tombe, libération des prisonniers politiques et résistants, incarcération des gardes-chiourmes allemands ainsi que des suspects et collaborateurs arrêtés.

Le 25 août, le Colonel BONNEFOUS qui avait rejoint le Général LECLERC de HAUTECLOCQUE à Rambouillet, est arrivé à Paris avec l’équipe SM de la 2° DB, dirigée par le Capitaine NALBERT, et qui se sont joints au BSM 407 pour lutter contre les pillages. Le 27 août, en fin d’après-midi, le Colonel BONNEFOUS, avec Jean HAYE et le Commandant PANTHENE, ainsi qu’une partie du détachement SM, auprès du 12° Groupe d’Armées US, en présence d’officiers US du G2, dépouillent un nombre impressionnant de documents allemands récupérés, qui serviront par la suite. Puis, dans Paris, enfin libéré, ils réquisitionnent pour la DGSS et la DSM, les locaux évacués par la Luftwaffe, 2 Bd Suchet et ce fut le commencement d’une purge pour réduire la pléthore des effectifs, des bâtiments et des véhicules, mais cela est une autre histoire.
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