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 La mort d'un poste au "Tonkin"

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Deliessche Henri
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MessageSujet: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeLun 7 Nov 2016 - 17:01

La mort d'un poste au "Tonkin" 33-76

Un article de GRU

.
Dans de nombreux postes les « marsouins », ainsi que se nomment les soldats de l’infanterie de marine, ont perpétué en Indochine, de 1945 à 1955, la grande tradition des troupes coloniales, accueillant dans leurs rangs de nombreux partisans indigènes. Un ancien marsouin, Albert Bacle, raconte ici ce que fut l’agonie d’un des postes français au Tonkin.


La mort d'un poste au "Tonkin"


Minuit. Toutes les quinze minutes les sentinelles frappent sur l’ogive d’un obus placé à côté d’elles pour prévenir qu’elles sont toujours éveillées. Le gradé de quart continue sa ronde habituelle.

L’attaque est rapide, brutale… Une lueur éblouissante emplit le poste. Un souffle puissant balaie tout sur son passage. C’est, en prélude, une avalanche d’obus de mortier et de bengalores (charges de plastic fixées au bout d’un bâton) dont la poudre jaune nous suffoque.

L’instant de surprise passé, tous les défenseurs sont à leurs emplacements de combat. Cette attaque nous apporte un véritable soulagement ; elle est préférable à l’attente qui nous rongeait depuis plusieurs mois.

La riposte est immédiate et désordonnée : toutes les armes du poste sont mises en batterie et ouvrent le feu sans aucune discipline. A ce rythme, les munitions seront vite épuisées.

Smith a juste le temps de plonger, tête la première, dans le blockhaus. Deux obut explosent juste à la place qu’il vient de quitter.

- Ah les vaches ! c’est pire qu’à Stalingrad.

Thuan, le nez dans le créneau, lance d’une voix goguenarde :

- T’en fais pas, Xep ! Toi, c’est gagner la baraka ;

Après ce hors-d’œuvre, c’est à nouveau le calme. Les chefs de section en profitent pour donner des consignes strictes :

- Inutile de gaspiller les munitions, les Viets sont bien camouflés. Ils ne demandent qu’à nous laisser tirer avant de lancer leur attaque.

Eux aussi doivent avoir des problèmes pour rectifier certains de leurs tirs, car de nombreux obus sont tombés en deçà.

A la lueur des fusées éclairantes, il est impossible d’apercevoir le moindre mouvement suspect. Rompant le silence, une voix amplifiée par un haut-parleur s’adresse aux partisans :

« Camarades vietnamiens, mes frères, vous êtes les esclaves des colonialistes français, votre combat est perdu d’avance ! Rejoignez les rangs de l’armée populaire ».

A plusieurs reprises, les rebelles haranguent les partisans. Et le déluge d’obus reprend de plus belle.

Leurs tirs ont été minutieusement préparés. Si quelques obus ont éclaté à l’extérieur du poste, par contre les rafales de mitrailleuse sont d’une précision remarquable. Mazin fait le tour des emplacements de combat. Par un créneau, il observe la rizière.

- Quel bordel ! Mais que font-ils ?

Avec des hurlements qui n’ont rien d’humain, une première vague d’assaut se rue vers les barbelés. Les porteurs de bengalores, véritables kamikazes, entrent en lice pour faire sauter les défenses extérieures.

Cette charge impétueuse est repoussée avant qu’elle ait pu atteindre le second réseau de barbelés. Les Viets ont des pertes énormes, car ceux qui échappent aux tirs des armes automatiques sautent sur les mines qui truffent la périphérie du poste.

Et toujours, les mêmes hurlements poussés par plusieurs centaines de rebelles : « Tien lien …. Tien lien ! A l’assaut …. A l’assaut ! »

Après plusieurs essais infructueux, Legoff obtient la liaison avec le PC.

- Soleil de Rouge me recevez-vous ?

- Rouge de Soleil, je vous reçois 5/5.

- Soleil de Rouge. Attaque Viêt-minh. Stop. Demandons urgence tirs d’arrêt en Y1.Y2.Y3. Stop. Restez écoute permanent. Terminé.

- Rouge de Soleil, bien compris. Terminé.

L’artillerie va pouvoir riposter par des tirs préparés et réglés à l’avance. Nous percevons nettement le départ du premier coup. Le 75 de Phu-Lo fait un travail extraordinaire… Les obus explosent au milieu des Viets.

Pendant ce temps, c’est la ruée des « volontaires de la mort ». Pour les Viets, ce ne sont que de vulgaires « nha-qués », de la chair à canon faite pour exploser en même temps que les charges de dynamite portées à bout de bras. Les vagues sont fauchées les unes après les autres. Qu’importe ! Le clairon sonne annonçant l’assaut des réguliers. Une compagnie en uniforme verdâtre, au prix de pertes énormes, atteint le mur d’enceinte. Un déluge de fer et de lumière s’abat sur le poste, faisant apparaître des dizaines de cadavres accrochés aux barbelés. Notre cadence de tir est telle que Leguenec est obligé de refroidir le tube de la mitrailleuse avec des chiffons mouillés.

Mais rien n’arrête la ruée sauvage des porteurs de bengalores qui viennent achever leur travail. Peu importe les pertes, il faut avancer. Les cadavres sont piétinés par les nouvelles vagues qui montent à l’assaut.

C’st maintenant l’attaque générale. Devant une résistance à laquelle ils ne s’attendaient guère, les Viets n’hésitent pas à engager d’autres unités qu’ils tenaient en réserve. Au prix de pertes effroyables, ils atteignent enfin le mur de la tour. Massei voit le danger. Il fonce, pistolet-signaleur à la main … Derrière lui, quatre hommes transportent une caisse de grenades.

- Attention ! Préparez-vous pour le feu d’artifice ! Tous à la grenade !

Un déclic. La fusée, suivie d’une queue rougeâtre, monte dans le ciel.

Lorsqu’elle fuse pour redescendre au bout de son parachute, une scène hallucinante s’offre à nos yeux : surgissant des ténèbres, une masse grouillante de petits hommes vert et noir essaie de se sortir des barbelés…. D’eux nous voyons surtout leurs mains tendues essayant de loger des charges de plastic dans les créneaux des blockhaus. Des barbelés au mur d’enceinte s’égrènent des dizaines de morts, dont certains portent encore en sautoir une couverture ou un boudin de riz. Vague après vague, les Viets se ruent par les brèches, jusqu’à ce que des monceaux de cadavres les rebouchent à nouveau.

Dantès regroupe ses partisans et contre-attaque pour repousser les quelques téméraires qui se sont infiltrés dans le poste. Toujours aux endroits les plus menacés, à un contre dix, Thuan, Thieu et vieux Phuc se battent comme des lions. Le jeune Morel, une plaie profonde à la base du front, refuse de se faire soigner. Il se contente d’épancher le sang avec la manche de son treillis.

Malgré tout leur courage, ployant sous le nombre, à cours de munitions, les partisans se replient vers la tour pour souffler un peu et panser leurs blessures. N’Go et Thuong ont été tués dès le début de l’engagement.

Mazin, à son tour, prend la relève des partisans….

A la tête de la deuxième section, il rejette les rebelles hors de l’enceinte du poste.

Il faut à tout prix endiguer la ruée des bo-dois, les soldats réguliers du Viêt-minh.

Deux assauts sont repoussés, mais à quel prix ! Les Viets sont trop nombreux. Pour vingt tués, cent gommes sont jetés dans la fournaise.

Mathet, Carmona et Travers sont tués au cours d’une contre-attaque meurtrière. Les munitions manquant pour certains, le combat se poursuit à l’arme blanche. La fumée des explosions, les gaz, l’odeur de la poudre, rendent l’air irrespirable.

Devant notre résistance acharnée, un léger fléchissement se produit parmi les assaillants. Eux aussi sont à la recherche de leur second souffle. Mais devant leur pression de plus en plus grande, il faut, compte tenu de nos effectifs qui s’amenuisent, réduire notre dispositif et nous replier vers la tour et le blockhaus sud.


Tavignot est mourant. Alors qu’il soignait un blessé, il a reçu une balle à quelques centimètres du cœur. Le fidèle Thuan, grièvement atteint à la jambe, essaie avec des lacets de confectionner un garrot.

Un obus explose sur la droite de la tour. Legoff est enseveli sous les décombres et poste radio est détruit.

Cette fois, nous sommes complètement isolés. La soute à munitions est touchée de plein fouet. Par miracle, seules deux caisses à grenades explosent. Elles n’en sont pas moins meurtrières. C’est l’enfer, l’Apocalypse. Le caporal Smith, le héros de Stalingrad, est déchiqueté par l’explosion de la dernière grenade. Son calvaire est terminé.

Au pied de la tour, les sergents Costes et Broustaut, avec une poignée d’Européens, résistent à l’assaut de plusieurs dizaines de démons noirs.

Pressés d’en finir avant le lever du jour, les bodois lancent toutes leurs réserves dans un ultime combat. C’est une succession de corps à corps d’une violence inouïe. Dantès et Lé Van Té, derrière un monceau de cadavres, tirent à bout portant sur les assaillants.

Mais si les contre-attaques sont payantes, elles nous causent d’énormes pertes. Dantès en fait la triste expérience : grièvement blessé à la jambe, l’os à nu, il refuse d’abandonner le combat.

Les petits hommes verts font preuve d’un courage et d’une résistance extraordinaires. Ecrasés sous un déluge d’obus de mortier, accrochés par ces tentacules que sont les barbelés, auxquels ils abandonnent parfois des lambeaux de chair, bousculés, hachés par l’artillerie, indifférents aux mines, ils continuent à investir le poste.

- Xep, attention !

Dantés, occupé à panser ses blessures, ne s’aperçoit pas qu’un Viet fonce sur lui, la baïonnette à la main. A l’appel de Thuan, l’Eurasien pivote sur lui-même mais emporté par sont élan, il tombe au milieu de la meute hurlante.

Prêt à succomber sous le nombre, il a juste le temps d’apercevoir deux ombres, deux « desperados » qui foncent sur lui le sabre haut. Ce sont Vinh et Lé Van Té qui arrivent à la rescousse. Deux vraies bêtes fauves, poussant des hurlements de rage, qui taillent, coupent, perforent tout sur leur passage pour extirper leur chef de ce magma humain.

Sous la pression de plus en plus forte des rebelles, nous nous replions lentement vers la tour. Les minutes nous paraissent longues mais il faut tenir à tout prix, car nous savons qu’à l’aube l’assaillant sera obligé de décrocher.

Un instant isolé, je suis entouré par plusieurs Viets et je reçois un violent coup de baïonnette à l’aine. Je vais succomber sous le nombre quand une demi-douzaine de partisans, véritables diables sortis de l’enfer, se lancent dans la mêlée. Noir de poudre, hirsutes, les mains et le visage en sang, ils sont comme enragés.

Vinh est blessé pour la troisième fois, ce qui ne l’empêche pas d’être au premier rang des combattants.

Privé d’obus de mortier, Picard, à l’aide de l’écouvillon, fracasse le crâne du premier bo-doi qui essaie de pénétrer dans la tour. Lorieux, seul survivant de son groupe, soutient Liverton, qui a reçu un éclat de grenade en plein visage. Les larmes et le sang intimement mêlés coulent sur ses joues. Les yeux crevés, son visage n’est plus qu’une affreuse plaie, une bouillie sanglante.

Avec les hommes encore valides, nous réussissons à repousser les rebelles hors de la brèche du mur d’enceinte. Vision fantastique, Lé Van Té, désarmé par un coup de sabre, a saisi le trépied de la mitrailleuse. Il fait avec ses moulinets de terribles ravages chez les Viets.

Tavignot vient de mourir. La tête contre la murette, il semble dormir profondément. Morel, inconscient, gît au milieu du poste, piétiné par tous ; Damien le met à l’abri derrière le petit mur de ce qui a été la cuisine.

Pauvre Morel ! le visage tailladé, il a une affreuse blessure au ventre, et c’est son ceinturon qui empêche ses entrailles de se répandre sur le sol. Pourtant il n’est pas mort. Il agonisera ainsi pendant plusieurs heures.

Leguenec, avec quelques survivants de la première section, vient prêter main-forte aux partisans qui ont depuis le début supporté tous les assauts.

Protégé par plusieurs sacs de riz, le cuisinier Rangougou remplace Tavignot dans ses fonctions d’infirmier.

Pendant plus d’une heure, attaques et contre-attaques se succèdent sans interruption. Le temps trabvaille pour nous ; les Viets le comprennent, et pour faire la décision, ils lancent dans la bagarre leur dernière unité en réserve.

Enfin les premières lueurs de l’aube. Le clairon viet sonne le repli, car il s’agit pour eux de rejoindre leur base avant l’intervention de l’aviation.

Quand le jour se lève, c’est une vision apocalyptique qui s’offre à nos yeux : les murs, les blockhaus, la tour ont été balayés, comme pris dans le passage d’un cyclone. Les caisses à munitions éventrées jonchent le sol. La citerne a explosé, et l’essence s’est répandue dans les tranchées ; les rebelles y ont mis le feu : tous les défenseurs qui étaient aux créneaux ont été brûlés vifs.

Mathelin agonise, deux balles dans le ventre, le poumon droit transpercé par une baïonnette, il ne se plaint pas. Ses yeux vitreux expriment toute la tristesse du monde. Sans cesse, il réclame à boire. Une mousse rougeâtre coule entre ses lèvres. Il n’aura même pas l’apaisement d’une piqûre de morphine pour soulager la souffrance des ses derniers instants.

Day, l’un des rares survivants parmi les partisans, des Européens et des bo-dois sont tellement entremêlés que l’on a bien du mal à reconnaître les siens.

Dans un coin de la tour, le corps entièrement recouvert de gravats, nous trouvons le plus jeune soldat du poste : Libert, dix-huit ans, un visage juvénile, des yeux bleus, une chevelure d’un très beau roux. Pour tous, il était le « petit rouquin ».

Malgré le tragique de la situation, Souleymane et Sim continuent à s’occuper. Sur un feu de fortune, ils font chauffer le café. J’apprendrai par la suite que tous les deux ont eu au cours de la nuit une conduite héroïque.

Dantès est entouré de quelques survivants de sa section. Il a une affreuse blessure à la jambe gauche, son visage est grave, d’une infinie tristesse. Il réalise qu’en une nuit, il a perdu presque tous ses partisans.

- …. Alors Pierre, comment te sens-tu ?

- Mieux depuis qu’il fait jour …. Mais quel gâchis ! ils ne nous ont pas fait de cadeaux !

- Et nous, crois-tu que nous les avons ménagés ? Regarde plutôt !

En effet, l’extérieur du poste n’a rien à envier à l’intérieur : de très nombreux cadavres déchiquetés sont encore accrochés aux barbelés. Cà et là des vêtements ensanglantés, des échelles de bambou, des armes abandonnées, prouvent que le repli des Viets a été précipité.

En poursuivant notre inspection, nous atteignons un degré de plus dans l’horreur : les corps des bo-dois fauchés par les mortiers et le 75 ne sont plus que le la charpie.

A 7 heures, vraisemblablement alerté par le PC inquiet de notre silence radio, le piper-cub vient aux nouvelles.

Effectivement, dix minutes plus tard, la sentinelle annonce que le convoi est en vue. Notre cauchemar va prendre fin.

C’est le départ. Les camions s’ébranlent. J’éprouve à cet instant une grande tristesse. J’ai la gorge serrée, ma vue se brouille. C’est à travers un brouillard que je vois pour la dernière fois notre œuvre, ce poste pour lequel nous avons tant souffert et où beaucoup ont fait le sacrifice suprême.


La mort d'un poste au "Tonkin" Pau_1413
Un poste du delta Tonkinois, isolé au milieu des rizières .


La mort d'un poste au "Tonkin" Pau_1414
La " 12.7 " est à son poste de combat.

Elle constituait la part la plus importante de la puissance de feu pour repousser les attaques " viets ".
Un bon nombre de ses postes étaient commandés par de très jeunes sous officiers. ( ici , un Lieutenant de l'infanterie Coloniale ) .

La mort d'un poste au "Tonkin" Pau_1415
Un poste vient de tomber, les " viets " se préparent au dernier assaut .

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SIMORRE Henri

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeDim 9 Avr 2017 - 10:09

Bonjour et merci pour ce récit..Que de gâchis ...
Mon Oncle , ex Choc 44/46  , S/C au 2ème Bataillon de Choc S.A.S d' Extrême-Orient (1/2 brigade S.A.S , pas encore Coloniale) n'a pas connu ces combats , il est mort le 18 juillet 46 en opération..Mon Père , lui , avec le 1er Bataillon Parachutiste de Choc a participé (47/48) à des combats en indo..

Cdlt . Henri
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Deliessche Henri

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MessageSujet: A la ùéùoire du Major Deliessche Charles du 2_ ième BMTS ..mon père ce héros.   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeDim 9 Avr 2017 - 15:09

SIMORRE Henri a écrit:
Bonjour et merci pour ce récit..Que de gâchis ...
Mon Oncle , ex Choc 44/46  , S/C au 2ème Bataillon de Choc S.A.S d' Extrême-Orient (1/2 brigade S.A.S , pas encore Coloniale) n'a pas connu ces combats , il est mort le 18 juillet 46 en opération..Mon Père , lui , avec le 1er Bataillon Parachutiste de Choc a participé (47/48) à des combats en indo..

Cdlt . Henri
Juste pour vous dire ..que mon père y était cité a Don Kit...prés de Sontay Nord Vietnam. R I P ...Bon sang ne trahit pas sa race. J'ai sa citation a dispos... H.D


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Glard

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeDim 9 Avr 2017 - 16:32

Merci pour ces témoignages.

On ne dira jamais assez la qualité et le courage de l'immense majorité des troupes constituant le Corps Expéditionnaire. Et la façon dont ils ont été ostracisés par les politiques de tout bord...Traités d'attardés nostalgiques d'un monde disparu...

En 59,60 et même début  61 j'allais souvent aux réunions de l'ACUF de Marseille (Colonel Chevalier). C'était plein de héros anonymes. Tu apprenais par hasard,  que tel ou tel, fort modeste, avec qui tu pensais avoir bien échangé depuis des mois, avait réalisé des prouesses dont il ne parlait jamais !
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Laurent hélène

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 23:19

C'est tout de même incroyable, toute cette modestie...

Et cette rage des viets, je me suis toujours demandée si l'endoctrinement seul suffisait à expliquer ces assauts répétés sous le feu de la mitraille, ou alors étaient ils drogués ? Au point de courir à la mort sans se poser aucune question ?

Et tous ces braves partisans... De vrais héros également.
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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 23:28

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L'alcool de riz, les commissaires politiques et une mentalité asiatique forment un amalgame assez difficile à comprendre pour nous autres, européens.

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 23:37

Oui, tu as comme toujours raison, j'imagine.
Autre continent, autre mentalité..
Le colonel Sassi n'a jamais réussi à expliquer, aux peuples montagnards qu il encadrait, qu ' il n'éprouvait aucun plaisir particulier à recevoir les oreilles coupées des viets descendus..
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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 23:45

Il ne faut pas perdre de vue non plus Hélène, que ces partisans n'avaient rien à perdre... qu'ils soient lettrés ou non, ils étaient mus par un idéal plus ou moins illusoire....

J'ai eu en main l'an dernier, un "vulgaire" cahier d'école comme nous en avions encore dans les années 50/60...en fait une relique... 
Il a été rapporté par un Ancien du 1er RCP, d'un opération datant du printemps 47...
Ce cahier contient écrit dans un français à faire rêver un académicien, les réflexions d'un futur cadre vietmin !
Ce jeune homme instruit, y cite Péguy, Chateaubriand...

Qu'est-il devenu ? le sous-officier alors caporal au maximum, qui trouva ce cahier, n'en n'a jamais rien su.. Il ne s'est jamais résolu à détruire ce document désuet aujourd'hui mais révélateur d'un état d'esprit difficile à concevoir..

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 0:22

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100 message la belle Hélène ... Ça se fête... Hélas je suis trop loin, alors j'ouvre une bouteille de champagne virtuelle...

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 0:25

Paracolo a écrit:
.

100 message la belle Hélène ... Ça se fête... Hélas je suis trop loin, alors j'ouvre une bouteille de champagne virtuelle...
Félicitations Hélène...

Elle va nous faire un fameux score cette jeune dame, et pas avec des posts anodins !....

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Laurent hélène

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 8:28

Et bien merci,  même mes messages sont comptés !.. Alors je préfère une bouteille de clairette de Die,  mon cher paracolo,  si ça ne te dérange pas...

On trouve souvent effectivement ces témoignages d'un français fleuri,  parfait et presque désuet,  chez les viets. Français appris dans les écoles de l'affreux colonisateur apparenté à une vipère lubrique !...
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Charly71

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 8:30

L'indo... je pense que les générations qui ne l'on pas connue ne peuvent l’imaginer.
à mon arrivée en AFN, on me file dans une section ou sur 13, 6 avait "fait" DBP"
et les jours de repos à la 20 ou 30 ème anisettes, quand leur langues se déliais ,
il "osaient" raconter, oh! juste un peu, mais ce peu me transperçait tellement
qu'il est encore là ... il y a 60 ans de cela ...
Alors pour ceux qui eux l'avaient vécu....


Félicitation Hélène pour ta participation et tes écrits toujours intéressants pour moi.
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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 8:43

Cette guerre fut atroce, en plus des Viets, il fallait compter avec le climat...

Il n'empêche que ceux qui en sont revenus gardent au coeur ce Mal Jaune dont parla si bien Larteguy..... Ceux qui sont encore parmi nous, le reconnaissent volontiers. 
Ajoutons aussi que les vietnamiens qui trouvèrent refuge en France, sont parfaitement intégrés à la population française de souche, sans pour autant avoir oublié leur pays d'origine et leurs traditions.

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Laurent hélène

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 8:51

Ce fameux mal jaune... On a beau lire et essayer de comprendre, ce ne sera jamais pareil que pour des gens comme toi, Charly, qui l'ont vécu.
Je rêve d'aller un jour au Vietnam... Même si l'époque n'est plus la même.
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Glard

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 10:08

Bonjour Hélène,

Si tu le souhaites,tu peux aller au Vietnam en toute tranquillité.Il n'y a pas de Daesch, de Boko ou autre Ansar pour essayer de t'occire ou te rançonner. Ce sont toujours des gens bien éduqués.

Les Français sont très bien vus. Même si la guerre a été dure, les enfants Vietnamiens n'ont pas été élevés dans la haine de la France, comme cela a été le cas en Algérie...
Les Américains sont nettement moins bien vus. C'est peut-être plus récent,.... ou les contacts avec la population n'ont pas été les mêmes qu'avec les Français.

Je connais bien, et depuis longtemps, l'Afrique, mais je n'ai qu'une connaissance très superficielle de l'Asie. Je ne suis donc pas très bien placé pour en parler. C'est la faute au destin...et à un certain général, à une certaine époque, mais je suis certain que je me serais passionné pour l'ex Indochine, si le sort m'avait amené par là bas.

Après une courte mission au V.N., j'avais vivement conseillé à une amie de voir Hanoî et le Nord, puisqu'elle avait un neveu qui travaillait la bas. Ce qui est le plus intéressant c'est l'immersion totale, loin des circuits touristiques.

Certes le Nord est moins couru que d'autres secteurs de l'ex Indo. Il n'en est que est plus authentique. Les années de communisme ont pesé sur ce peuple qui est resté, sous le couvercle de plomb, ce qu'il était avant.

Depuis elle va chaque année là bas, pour passer son mois de congé et elle est toujours aussi enthousiaste. La population est en général pauvre, mais travaille. le pays est plutôt propre et coquet et il y a encore des francophones ! Cette amie est maintenant impliquée dans des opérations de développement rural.

Hélène, tu peux y aller avec tes enfants. ils verront de leurs yeux ce que c'est que de vivre avec peu, très peu...sans pour cela faire la manche ou être malheureux...La sécurité est bien assurée et les prix généralement fort avantageux pour les occidentaux, si tu sais vivre un peu en dehors de nos standards alimentaires.
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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 13:42

Mille mercis, mon cher Glard, pour tous ces excellents conseils. Je suis en effet bien plus attirée par le nord, l'ex Tonkin, n'est-ce pas ?
Élie de Saint Marc, déjà à son époque, le préférait ! Il parle d'un une telle passion des promenades autour du lac d'Hanoi... Raison de plus...
Je verrai si je peux réaliser ce rêve un jour, enfin la vie est un peu faite aussi pour cela ! Entre mille contrariétés, trouver des petits moments de bonheur...
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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 13:58

Citation :
ou les contacts avec la population n'ont pas été les mêmes qu'avec les Français.
Le fait est incontestable, et ce fut avec cette forme de conscription et la drogue la pire armée que les US aient eu.
Il ne faut toutefois pas oublier que les américains, ne furent là que le temps d'une guerre, contrairement aux français...
Par ailleurs, il n'y eut pas de peuplement civil américain...Alors qu'il existait une communauté française, nous sommes tout de même restés un siècle...

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 14:02

Citation :
enfin la vie est un peu faite aussi pour cela !
Quand on veut on peut, chère Hélène, il faut savoir bousculer le destin.
D'aucuns appellent cela un grain de folie, mais si on l'ignore, on risque de passer à coté de pas mal de choses...

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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 23:25

Tu as mille fois raison, il reste cependant quelques contraintes matérielles et financières à régler !
Mais je suis sur la même longueur d'onde !
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MessageSujet: Re: La mort d'un poste au "Tonkin"   La mort d'un poste au "Tonkin" Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 23:43

Laurent hélène a écrit:
Tu as mille fois raison,  il reste cependant quelques contraintes matérielles et financières à régler !
C'est souvent là où le bât blesse...

J'ai attendu d'avoir plus de soixante ans pour réaliser enfin mon rêve de visiter l'Egypte Wink

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"La Guerre n'est pas belle, l'Humanité ne l'est pas non plus..." - Général Bigeard
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