Le 7 novembre 1948, le 2/1e RCP est engagé dans l'opération Ondine afin de dégager la région de Vietri, au confluent de la Rivière Claire et du Fleuve Rouge, 100 kms environ au nord-ouest d'Hanoi.
Ce mois de novembre va-t-il voir le Tigre céder face à l'avance écrasante de l'Eléphant? La mystèrieuse population tonkinoise va-t-elle lâcher la rébellion?
Les paras embarquent à Bach Mai dans les Ju-52. Il est 7 heures, une demi-heure plus tard, ils sont sur zone: la chasse mitraille les paillotes, les hommes sont largués à 200 mètres, abandonnent les pépins et se regroupent rapidement sous leurs couleurs de sections. Ils débrêlent les gaines et se lancent vers leur objectif, un village de lisière d'où partent des tirs incertains: le contact est vite trouvé, les mortiers balaient devant la vague d'assaut: à 9 heures, la 7e compagnie a enlevé tous ses objectifs, les bo-dois bousculés fuient, mitraillés par les Spitfires. A 11 heures, les derniers tirs s'éteignent, ponctués d'explosions de mortiers ennemis trop éloignés...
Si la rizière est sous contrôle, il faut maintenant passer sur la rive sud du Fleuve Rouge avec les LCM et fouiller ces villages rizicoles défendus par d'inextricables îlots de jungle où l'on doit soit resserrer le dispositif soit risquer de perdre le contact et peut-être tirer sur les amis... L'avance est très lente, soutenue par les mortiers de la compagnie tirant en avant...
Les jours suivants, la 7 passe à nouveau sur la rive nord, les accrochages se font plus sévères, la compagnie déplore ses premières pertes sérieuses, sans parvenir à anéantir l'effectif viet local.
Le 12 novembre, la 7 est rappelée à Vietri, mais tombe sur une embuscade mal montée sur son passage: les viets ont ouvert le feu trop tôt, ils sont contournés par la section Lassalle dont le chef marche sur une mine à traction qui n'explose pas: le fil reliant la grenade et l'obus de 105 enfoui dans le remblai meuble a heureusement cassé...
Le lendemain, la compagnie repart en LCM à une trentaine de kms reconnaître un village déserté. Le jour suivant, les paras contrôlent un nouveau village dominant la Rivière Noire en flanc de colline : ils s'installent solidement, le renseignement signalant une forte concentration ennemie.
Après deux jours d'attente, les viets attaquent dans la soirée du 17, depuis les hauteurs surplombantes! Cette fois, ils utilisent habilement plusieurs mortiers et des mitrailleuses, pilonnant le village fortifié, puis s'élançant en vague hurlante: l'assaut est furieux, il se prolonge pendant deux heures, parvenant à un jet de grenade des premières défenses, repoussé à chaque fois. Les viets sont finalement mis en fuite par les 105 français bien renseignés par radio.
L'opération Ondine aura coûté sept morts au Bataillon qui rentre à Hanoi...