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 Commandos et forces spéciales en Indochine..I

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Paracolo
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MessageSujet: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 18:02

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Commandos et forces spéciales en Indochine


Aujourd’hui tout le monde se veut commando, cette « dévaluation sémantique » c’est faite au cours des années, et maintenant on voit des « commandos d’agriculteurs » saccager un Mac Do....

Il est vrai que compte tenu de leur niveau, nos présentateurs doivent ignorer l’existence du mot groupe.

Pour nous français, hormis un petit nombre de « français libres » l’histoire des commandos se développe surtout avec la guerre d’Indochine.

Parlons donc des Commandos et forces spéciales en Indochine.

Un petit rappel historique tout d’abord :

D'après une opinion commune, il est admis que le vocable « commando » est d'origine portugaise.

Mais il apparaît, en particulier pendant la Première Guerre mondiale, pour désigner des unités irrégulières constituées par les Allemands, encore eux, afin de combattre les Anglais en Afrique Orientale.
Ces troupes, sont constituées de volontaires autochtones formés et encadrés par quelques Européens, malgré la faiblesse de leurs moyens, grâce à leur connaissance du terrain et des populations, l'utilisation intelligente du renseignement et de l'action psychologique, grâce également à leur détermination et l'originalité de leurs interventions ont donné beaucoup de fil à retordre à un adversaire plus nombreux et plus puissant, d'autant que ce dernier, fort de ses unités régulières, était souvent prisonnier de doctrines militaires figées donc inadaptées.

En fait, depuis la nuit des temps, la Bible en fait foi, la Légende et l'Histoire ne manquent pas d'exploits accomplis par des hommes audacieux, souvent peu nombreux, dont l'imagination et le courage physique ont fait basculer des situations qui paraissaient, militairement ou diplomatiquement insolubles.

On peut retenir dans une liste d'exploits, loin d'être exhaustive: l'aventure du Cheval de Troie, la révolte des Maccabées, l'incursion des Barbares sur le Capitole, la tentative des Cathares de Minerve pour détruire les engins de siège des Français, les raids des Vikings, les expéditions des pirates et des boucaniers aux Antilles et en Amérique du Sud, les débarquements des Barbaresques sur les côtes de la Méditerranée ...

Sont-ce pour autant des commandos ? Je ne me hasarderais pas à le dire.

La Première Guerre mondiale, s'est caractérisée par l'enlisement des armées sur des positions quasiment statiques.
L'emploi de « groupes francs », de « corps francs » a permis à quelques combattants audacieux de réaliser des exploits remarquables qu'on peut éventuellement inclure dans l'histoire des Commandos.
Mais, faute d'imagination de la part d'un Commandement singulièrement routinier, ces opérations n'ont jamais eu qu'un caractère limité, presque accidentel.
D'ailleurs, leurs exécutants, hormis un courage physique exceptionnel et un sens du combat indéniable, ne bénéficiaient d'aucun moyen spécial d'exécution, ni d'une formation technique particulière.

Les Allemands qui eux, surent faire appel au capitaine Van Hippel, ancien des Commandos de Tanzanie, s'intéressent très tôt aux diverses formes non conventionnelles du conflit à venir.

Hitler dit à ses généraux, dès son arrivée au pouvoir: « Au lieu de lire Clausewitz, vous feriez mieux d'avoir des idées! »

Les Allemands, décidément, vont ainsi ouvrir une ère nouvelle dans l'art de la guerre en mettant sur pied des « troupes spéciales» comme la Compagnie 800 qui deviendra Régiment puis Division Brandenbourg, des « troupes d'élite » comme les parachutistes ou les équipages de planeurs.
Ils vont ouvrir ou plutôt ré-ouvrir la voie à de nouvelles formes de combat qui mêleront la surprise et l'audace. Leurs succès seront fulgurants.

La leçon, pour les Anglais ne sera pas perdue, Winston Churchill, ancien officier de cavalerie, alors correspondant de guerre pour le Daily Telegraph, est capturé par les Boers, après le déraillement de son train, il s’évadera mais n’oubliera pas la leçon, y sera pour quelque chose

Malgré leur pauvreté, les Français leur emboîteront le pas avec la formation en Angleterre des parachutistes SAS, du Bataillon de fusiliers marins commandos, en Afrique du Nord du Bataillon de Choc, des Commandos d'Afrique, des Commandos de France.
Leur étroite dépendance des états-majors et de la logistique alliés ne leur permettra pas toujours de faire la preuve de leurs réelles capacités dans ce domaine.

Le terme « Commando» chez les Britanniques au cours de la Seconde Guerre mondiale, désigne des unités particulières, spécialement entraînées, spécialisées, appartenant à la Marine ou à l'Armée de terre.

Elles sont destinées à opérer contre l'ennemi par des actions localisées, souples ou brutales, toujours audacieuses, menées le plus souvent hors de l'appui potentiel des moyens militaires classiques
A partir de 1941, les troupes spéciales, type SAS ou Commando, présenteront dans leur recrutement, leur composition, leur formation, leur emploi, de nombreuses analogies.

En fonction de la mission, ces unités disposeront d'un effectif variable, de quelques hommes à une centaine et même davantage.
Les participants auront tous subi un entraînement particulier mené rudement en vue d'une sélection physique et morale.
La mission soigneusement définie aura été minutieusement préparée à tous les échelons.
Il s'agira la plupart du temps d'une action limitée dans le temps, brutale, qu'elle soit conduite en force ou par surprise.
Le repli peut être aléatoire, les mises en place respectant le souci permanent de la discrétion

Commandos et forces spéciales en Indochine..I Hitler10
Hitler reçoit les vainqueurs du fort d’Eben-Emael

On notera, dans le temps une évolution dans les méthodes opérationnelles, elle est due aux expériences antérieures (y compris celles de l'adversaire) et surtout aux progrès des moyens techniques de toutes sortes. Mais une caractéristique essentielle reste constante chez les exécutants, à tous les niveaux, c'est ce qu'on peut appeler « l'esprit Choc », l'esprit « Commando ».

En effet, chez tous ces hommes, on retrouve le goût du risque et du dépassement de soi, un complexe de supériorité, exacerbé par l'entraînement, un sens instinctif du combat.
On peut aussi ajouter pour bon nombre d'entre eux la volonté du succès quelqu’en soit le prix, l'idée acceptée du sacrifice pour la grandeur d'une cause.

A partir de 1939, les exemples d'emploi des Forces Spéciales et des Commandos des divers belligérants sont multiples et leurs résultats, sont souvent spectaculaires :

- Prise du plus puissant fort d’Europe Eben-Emael, par une petite unité de parachutistes allemands, le 10 mai 1940. En moins de 15 minutes ils prirent le contrôle de l’artillerie du fort, permettant ainsi la traversée du canal Albert et le début de l’invasion.
- Le raid sur Bruneval en février 42, par les britanniques, qui permettra, par les renseignements qu’il aura fournis au prix d'un tué, sept blessé, sept disparus, aux hommes de science de concevoir les « windows», ces chapelets de rubans métalliques qui, largués du ciel, brouilleront les écrans de radars ennemis,
- L’opération Frankton en décembre 42, où 10 commandos anglais des Royal Marines remontent en kayak l’estuaire de la Gironde et font sauter quatre gros navires allemands.
- Au Gran Sasso, se déroule en septembre 43 l’opération « Eiche » qui verra la libération de Mussolini par des paras et des Waffen SS allemands, après un poser d’assaut
- L'attaque de l'aérodrome d'Héraklion en Crête en juin 1942, par le commandant Bergé et son groupe de quatre hommes En parvenant à détruire 20 avions. Il contribue fortement à permettre le passage d'un convoi chargé de ravitailler Malte, épine planté fortement dans le pied de l’Afrika Korps...

Parmi tant d’autres.

Commandos et forces spéciales en Indochine..I Ringwa10
Stick de paras SAS français à Ringway en 1941

Mais, rapidement, hélas, le terme « commando », passé dans le langage commun, va être aussi bien utilisé dans le sens d'action non conventionnelle menée par surprise que pour désigner la troupe chargée de l'exécution.

C'est que les résultats obtenus, les qualités particulières des hommes responsables de la réalisation de ce type d'engagement jugé souvent irréalisable, en tous cas hors des normes, ont rendu le vocable « commando » populaire, d'abord chez les militaires, puis chez les civils.
On peut considérer aujourd'hui que, quelque peu dévalué, ce mot n'a plus guère de relation avec son sens initial.

De nos jours, il est courant d'entendre ou de lire dans les médias le mot « commando» utilisé à tout propos, pour n'importe quel évènement plus ou moins insolite mettant en œuvre quelques individus agissant par surprise dans un but sortant de l'ordinaire.

Cette dévaluation du vocabulaire était déjà sensible à l'époque de la Résistance où l'on a vu la naissance spontanée et imitative de bataillons de choc, de commandos, de corps francs ... Ces unités, à part leur appellation, n'avaient guère que l'ambition, rarement justifiée, de ressembler par leurs exploits et leur composition aux formations d'origine.

Si cette multiplication a contribué à populariser un vocabulaire ambitieux, les actions menées ont rarement eu un rapport avec les définitions initiales.
Cet héritage sémantique va se poursuivre et augmenter à propos de la guerre d'Indochine.

En Indochine nous y voilà...

la preuve que l'armée française d'Indochine ne disposait pas des moyens nécessaires, même les plus élémentaires, pour faire face à un conflit sérieux, nous a été administrée par les opérations contre le Siam en 1941 et celles contre les Japonais à la suite du coup de force du 9 mars 1945.
Le déroulement des évènements a montré que le Commandement n'était ni adapté ni préparé à des responsabilités qui sont les conséquences d'une guerre n'ayant rien à voir avec une opération coloniale de police.

Les ordres venus de Londres puis d'Alger, dans leur irréalisme, n'entraient pas non plus dans une logique adaptée aux circonstances.

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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 18:03

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Plantons le décor...

Après avoir déclaré la guerre au Japon en décembre 1941, en 1943, le Gouvernement provisoire décrète la constitution d'un corps expéditionnaire, le Corps Léger d'Intervention, destiné à participer à la guerre dans le Pacifique.

Le C.L.I., constitué en Algérie, ne comptera que quelques centaines de volontaires.
En août 1945, la capitulation japonaise, l'hostilité de Roosevelt et l'évolution de la situation en Indochine contraindront le pouvoir politique et le commandement militaire français à revoir leurs plans: après avoir renforcé ses effectifs, le C.L.I. sera utilisé dans la phase de mise en place des premiers éléments destinés, avec Leclerc, à la reconquête de l'Indochine, en octobre 45.
Dans même temps, un petit nombre de Français et quelques autochtones sont formés aux Indes, par les Anglais, dans le cadre de la Force 136, organisation destinée à lutter contre les Japonais dans le Sud-Est asiatique.
Ces volontaires subissent un entraînement engendré par les diverses techniques déjà élaborées par les Britanniques en vue d'un combat particulier.
Parmi les Français, la plupart ont déjà participé à la guerre en Europe dans des réseaux ou des organisations clandestines manipulées par les Alliés.
Ceux qui, ainsi, constituent la « French Section » de la Force 136 seront mis en place par parachutage à partir de la fin de 1944 et livreront combat aux Japonais avec des fortunes diverses.
Pour leurs opérations et faute d'expérience adaptée, le Commandement français se contentera, d'imiter les Britanniques dans leurs interventions - comme celles de Birmanie - en y ajoutant des procédés ayant donné satisfaction en Europe.

Commandos et forces spéciales en Indochine..I Cdo_br10
Entrainement, au combat à l’arme blanche

Les résultats de ce qu'on appellera « la résistance indochinoise »  ne seront pas heureux. Seuls les groupes parachutés au Laos survivront difficilement dans leurs activités antinippones. Par  contre, par la suite, ils joueront un rôle important au cours des premiers mois de ce qui va devenir la guerre d'Indochine.
Ces précurseurs, C.L.I. ou SF de la F 136, tous volontaires, ont en commun une extrême détermination et un entraînement sérieux; néanmoins, les capacités, sans doute aussi les connaissances, des décideurs ne semblent pas toujours avoir été à la hauteur des exigences de l'événement.

En Indochine, le Commandement va être mis au pied du mur. Il aura à conduire une guerre que ses théoriciens et spécialistes brevetés n'auraient jamais imaginée.
Dans un premier temps, ils tenteront de faire face à la situation en utilisant un compromis où se mêlent les théories et les procédés de la guerre moderne qui vient de prendre fin, les souvenirs plus ou moins flous des campagnes coloniales antérieures sur fond de règles impératives dépassées fournies par l'enseignement de l'Ecole de guerre.

Le corps expéditionnaire va devoir s'adapter au pays, aux populations, à l'ennemi et à ses conceptions originales. Pour ce faire, il ne disposera que de moyens humains très limités, d'un potentiel matériel insuffisant et souvent inadapté. Cette mise en condition se fera surtout par le bas, grâce au courage physique et à l'imagination intelligente de la troupe et de ses cadres subalternes.

Non seulement ils s'efforceront de compenser cette pauvreté endémique mais ils devront parfois lutter contre la routine, la sclérose intellectuelle de leurs états-majors.

Chez ceux qu'on peut appeler les exécutants, engagés, militaires d'active,  volontaires de tous grades, on trouve des hommes motivés par le désir de l'aventure, le goût du risque, la volonté de servir.
Leur information sur le pays et les missions à venir est à peu près inexistante, leur formation technique est souvent loin d'être adaptée, parfois même, chez les plus jeunes, elle est à peu près nulle.
Leurs qualités instinctives y suppléeront mais il leur faudra livrer un combat long et difficile, à des milliers de kilomètres d'une métropole qui s'efforcera d'oublier leur sacrifice et même, si possible, leur existence.
Pour nombre de cadres supérieurs, l'idée d'aller combattre en Indochine ne provoque pas un enthousiasme excessif et, en tout cas, ne fait pas l'unanimité.

Très vite, les exigences du terrain, réclamant des effectifs de plus en plus importants, ont conduit à la mise en place d'un « tour de départ» pour l'Extrême-Orient, d'où des désignations obligatoires pour les militaires de carrière.
Certes, parmi ces derniers, d'origines diverses (FFL, FFI, 1re Armée, etc...), on trouve des professionnels volontaires; la guerre est leur métier, ils trouvent logique de la faire de leur mieux lorsque le pays le demande.
Mais, dans la catégorie des « désignés », on trouve d'ex-prisonniers encore engourdis par leurs cinq années de captivité, quelque peu traumatisés à l'idée d'une nouvelle longue séparation familiale pleine d'inconnues et de risques.

Bien sûr, certains d'entre eux sont désireux de se refaire une virginité guerrière à l'instar d'officiers de carrière qui ont longtemps préféré le « congé d'armistice» à la Résistance.
Mais beaucoup d'entre eux ont perdu le fil des rudes exigences du combat, il leur faudra réapprendre le commandement des hommes dans des conditions parfois malaisées.

Il y a aussi ceux qui pensent qu'une carrière se construit mieux à Paris que dans des rizières dangereusement inconfortables ...

L'armée française d'Indochine a donc à se construire, à faire la preuve de son existence et de ses capacités.
Le désordre, dans un état militaire en pleine  reconstruction après les épreuves subies de 1939 à 1945, les impératifs d'une guerre tout à fait hors normes, vont donner au corps expéditionnaire une personnalité encore jamais rencontrée sur laquelle planeront, en même temps que l'indifférence de la Nation, l'odeur malsaine et persistante de la trahison politique, celle de scandales financiers sordides, la permanence de sabotages délibérés et impunis, une pauvreté endémique rédhibitoire.

Commandos et forces spéciales en Indochine..I Van_de10
Roger Vandenberghe

Ces facteurs conduiront à l'émergence, à tous les échelons, de fortes personnalités mais aussi à la révélation, pour le Commandement, des difficultés à appréhender et à maîtriser, à son niveau, les problèmes apportés par une guerre de type révolutionnaire dans laquelle l'emploi des Forces Spéciales et des unités non conventionnelles aurait dû être de règle.

Cet état de choses a eu, en partie, pour conséquence, la multiplication du terme «Commando » dans le vocabulaire du moment, on recensera en 1953 en Indochine, 154 « commandos » la plupart n’étant en fait, que des compagnies supplétives.
Ce vocabulaire symbolise le particularisme agressif, la volonté d'apparaître comme une troupe d'élite chez certains combattants d'Indochine.
Plus tard en Algérie, le commandement retombera dans le même travers, pensant qu’il suffit d’habiller une troupe d’une veste camouflée et d’une casquette pour en faire une troupe d’élite, et de lui coller une étiquette « commando » pour avoir des résultats.

Ce n’est d’ailleurs pas fini de nos jours...Mais revenons à nos moutons...

Aujourd'hui, le vocable « Commando » désigne aussi bien l'action menée hors des règles classiques du combat d'infanterie par un groupe d'individus décidés dont l'effectif est variable que le groupe d'exécutants lui-même.
De plus, comme il existe le fantassin, le sapeur ou le légionnaire, il y a maintenant le « Commando ».

Ce terme étant en quelque sorte la marque de la détermination, des unités régulières, en Indochine comme en Algérie, constitueront avec leurs éléments les plus décidés, une troupe, un « Commando » à peu près équivalent à ce qu'on appelait naguère « corps franc ».

Il est notable que des commandants d'unités, laissant à ces volontaires le risque, ses avantages et ses inconvénients, ne répugneront pas, à profiter des résultats éventuels.
L'isolement sur le terrain ou même simplement l'isolement administratif conduiront, aussi, certains éléments appréciant leur indépendance à se baptiser « Commando ».

A leur arrivée en Indochine, des unités constituées, plus ou moins entraînées suivant les normes anglo-saxonnes portent déjà l'étiquette « Commando ».

Elles bénéficient souvent d'un encadrement renforcé en sous-officiers et officiers subalternes comme les formations spéciales de la Seconde Guerre mondiale.

Rapidement, dans les unités de parachutistes coloniaux, héritiers des SAS, les compagnies deviennent « Commandos « , le bataillon devenant « groupe de Commandos ».

Sur le terrain, au gré des circonstances, en fonction de l'intelligence et du sens du combat de leurs chefs, des troupes d'importance diverse se constituent; par leurs activités spécifiques, leur détermination, leur composition, leur emploi, certaines mériteront et justifieront leur nom de « Commando ».

C’est ce que nous verrons par la suite...Ici.


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Dernière édition par Paracolo le Lun 6 Mar 2017 - 1:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeVen 5 Juil 2013 - 21:20

Comme d'habitude ... cette rétrospective vue sous un angle général , a des phrases fortes ...   ( En fait , tout le post est de qualité )  Tres difficile d'y rajouter de " la valeur ajoutée " [ TVA ...clown  ]
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Cette dévaluation du vocabulaire était déjà sensible à l'époque de la Résistance où l'on a vu la naissance spontanée et imitative de bataillons de choc, de commandos, de corps francs ... Ces unités, à part leur appellation, n'avaient guère que l'ambition, rarement justifiée, de ressembler par leurs exploits et leur composition aux formations d'origine  ??  Mais encore , des noms  Wink 

-Mais, faute d'imagination de la part d'un Commandement singulièrement routinier, ces opérations n'ont jamais eu qu'un caractère limité, presque accidentel.
D'ailleurs, leurs exécutants, hormis un courage physique exceptionnel et un sens du combat indéniable, ne bénéficiaient d'aucun moyen spécial d'exécution, ni d'une formation technique particulière


-Elles sont destinées à opérer contre l'ennemi par des actions localisées, souples ou brutales, toujours audacieuses, menées le plus souvent hors de l'appui potentiel des moyens militaires classiques

-En effet, chez tous ces hommes, on retrouve le goût du risque et du dépassement de soi, un complexe de supériorité, exacerbé par l'entraînement, un sens instinctif du combat.
On peut aussi ajouter pour bon nombre d'entre eux la volonté du succès quelqu’en soit le prix, l'idée acceptée du sacrifice pour la grandeur d'une cause.
-En Indochine, le Commandement va être mis au pied du mur. Il aura à conduire une guerre que ses théoriciens et spécialistes brevetés n'auraient jamais imaginée


La qualité de ce  " compendium spécial commandos " pour ceux pour qui " l'esprit Para "  représente une manière d'etre , mériterait  participation ...

Je ne me souviens plus si sur PTH , les foules furent intéréssées ?
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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeVen 5 Juil 2013 - 21:44

Encore un post pas terminé il n'a, je viens de cliquer pour voir, que deux suites et la dernière se termine par un à suivre inactif...

..Je suis incorrigible... Mais j'ai tant d'idées...

....Et une si petite cervelle... Qui régresse de jour en jour...

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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeVen 5 Juil 2013 - 22:29

Citation :
Je ne me souviens plus si sur PTH , les foules furent intéréssées
Certainement plus qu'ici...

Citation :
Des noms
Je viens dans une anecdote, ici, d'en donner un exemple...
...Dans les années 68, un génie stratégique a décidé de créer des regiments dits de DOT ( Défense Opérationnelle du Territoire)... La mission principale, en plus de garder certains points stratégiques (Drachenbronn et ses radars poure le 23e RI) consistait à s'enterrer, laisser passer l'ennemi, (le rouge à l'époque) puis surgir dans son dos, armer et instruire la résistance et enfin combattre... On réinventait 41/45, avec un peu de préparation ...

...Pour ce faire on prit des regiments lambda, pour ne pas dire plus ... Le 23e D'infanterie s'était distingué certes à Fontenoy en 1745... Mais depuis hormis d'avoir eu en ses rangs les trois appelés prisonniers et fusillés par le FLN... Ce qui sera le déclencheur du 13 mai 1958...

Enfin passons, c'est regiments étaient dénués de tout... Pas de parc auto, encore des Sten à l'armurerie... Bon, on avait aussi des MAT49 mais

Constitués à base d'appelés - Tout ceux dont les autres ne voulaient pas - les germanophones par exemple...

Fils souvent abandonnés par leur père qui avait "engrossé" une allemande, ils arrivaient à 20 ans, ne connaissaient pas la France, ne parlaient pas un mot de français... Mais la nationalité que leur avait légué le père leur conférait le grand " droit " d'être appelé sous les drapeaux...
...Il va sans dire qu'ils avaient hâte de "servir" un pays qu'ils ne connaissaient même pas...

Bref... Pour palier à tous ces manques on organisa ses regiments en "Compagnies de Commandos" dénomination officielle (je dois encore avoir une carte d'identité avec le cachet) destinée à faire d'un coup de baguette magique des combattants de ces rombiers qui ne pensaient qu'à "la quille".

Après guerre aussi, en Indo en particulier on donna du commando à un tas de petites unités, espérant le coup de baguette magique...

En AFN on utilisa moins le vocable , il y eut bien les commandos de chasse, mais on préféra plutôt donner une casquette Bigeard et une veste camouflée, espérant que ces attributs allaient transformer les unités de traine savates en unités d'élite...

..Le 23 pour y revenir, emmenait ses ouailles, faire le stage commando troupe à Givet et aux Rousses un stage commando montagne au CECM du col des Feignes...Cela plaisait bien aux appelés à qui cela faisait passer un peu plus vite une partie de leur 16 mois...

...16 mois à ne presque rien foutre, toujours en piaule entre quelques marches et deux trois stage c'est long...

...Heureusement, quasiment tout l'encadrement sous off, était TAP osmosé... Hormis quatre ou cinq jeunes sergents par Cie, frais émoulus de St Maix ou d'Issoire et c..s comme des balais, nous étions entre nous... ça aide...

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Dernière édition par Paracolo le Sam 6 Juil 2013 - 12:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeSam 6 Juil 2013 - 8:51

Bonjour , ou bonne fin de nuit ...


....Et une si petite cervelle... Qui régresse de jour en jour...  : Oui , hélas ... , mais j'aimerai bien avoir le quart de la moitié  de son contenu ...

Quand à la réponse  : Des noms  ...   C'est un véritable  réquisitoire , votre Honneur  Wink

Encore une fois  , le poids des mots choisis ... la force des images  que cela implique ...

En fait par  des noms , je pensais surtout aux unités " chocs " ... Il y a eu , sur ebay , il y a quelques temps , un livre sur ces bataillons chocs , mais l'enchère est montée à un prix non raisonnable ... Mais j'ai été étonné de voir qu'il y  avait  autant  de ces bataillons  ...
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Charly71

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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeSam 6 Juil 2013 - 9:14

merci "petite cervelle" d'avoir encore autant de jugeote pour nous remettre ton récit au gout du jour...
Mon ami Paracolo, toi comme moi avions en Algérie, une compagnie "commando" et plus avant (du moins au 2 ) à l'intérieur de la compagnie un petit groupe appelé "commando".

Tu les classe comment ceux là?
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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeSam 6 Juil 2013 - 12:38

Oui Charly, il n'est pas là le fait de parler des petits "commandos" internes aux unités... Les régiments avaient tous ou presque leur commando...

...Mais en particulier, de parler d'usurpation de nom par des unités complètes, que l'on a affublées du nom de choc ou de commando, sans pour autant que le personnel soit mis au niveau... ni même qu'on leur en ait donné le moyen...

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MessageSujet: indochine   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeSam 6 Juil 2013 - 16:58

Bonjour  message d un para  CANADIEN . Le  GENERAL  BIGEARD a  ete  le  seul qui  a  saute  a  DUN  BIEN  PHU  .Il est  reconnu  l  heros  sur  le  champ  de  bataille.  Mon   ami  le  GENERAL  MAURICE  BARIL  chef  de la defense des  forces   CANADIEN  a  bien  connu  le  GENERAL  quant  il a ete a l ecole d etat  major  en   FRANCE  .Il me  disait  qu il  avait  ete  impressionne  par  son leadership  amitie   para
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MessageSujet: a/s des appelés du 23eme RI ou autres.   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeMar 7 Mar 2017 - 15:42

Cher Paracolo,

Il m'est arrivé d'avoir à travailler avec deux officiers (LT) d'un BCA, ce qui nous a permis de déjeuner ensemble, et d'approfondir la discussion.
Nous avons parlé des appelés, des activités militaires et de la motivation.
 
Le plus âgé des deux qui était visiblement un ancien sous-officier méritant, a expliqué qu'à l'époque, tout dépendait des crédit alloués au Bataillon.
 
Lorsqu'il y avait des fonds suffisant, la hiérarchie pouvait organiser des activités intéressantes, notamment des manœuvres, ou autres, ce qui faisait bouger les gens et apprécier certains aspect de la vie militaire.
 
Par contre lorsque les crédits étaient absents, la routine reprenait vite le dessus, avec certaines stupidités pour "tenir" la troupe, ce qui écoeurait vite certains, et développait l'anti militarisme.

J'ai parfaitement saisi les nuances, en ajoutant à son adresse, que dans les paras, nous n'avions que très rarement le temps de nous ennuyer.

Bonne journée et bien cordialement.
Gaspard.
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Paracolo
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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeMar 7 Mar 2017 - 16:55

.

Oui mais par ailleurs ... Nous n'avions pas trop de crédits en 56... Mais jamais le temps de revenir à la routine..

_________________
Si ce que j'ai fait est vain, qu'il me reste au moins de m'être dépassé en le faisant...
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Laurent hélène

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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..I   Commandos et forces spéciales en Indochine..I Icon_minitimeMar 19 Sep 2017 - 22:35

Je suis toujours autant impressionnée par la qualité de l'article, surtout de la vue globale et de la mise en perspective. Excellente leçon de vocabulaire et d'histoire.
Et encore une fois je suis outrée de l'incompréhension de la plupart de la hiérarchie, couplée à une absence criante et scandaleuse de moyens, en Indochine plus qu'ailleurs .
Pour le coup, messieurs les Anglais sont à remercier... Je ne dirai rien sur les Américains car je pourrai devenir grossière.
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