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Forum de discussion sur les parachutistes
 
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 Commandos et forces spéciales en Indochine... IV

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3 participants
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Paracolo
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Paracolo


Nombre de messages : 19925
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MessageSujet: Commandos et forces spéciales en Indochine... IV   Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Icon_minitimeSam 28 Juil 2018 - 23:43

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Et comme il serait dommage de ne pas profiter de la quantité de documents amassés pour ce sujet entamé il y à 9 ans…


Commandos III  



Les parachutistes et les commandos



Les parachutistes de la 1/2 brigade SAS débarquée en 1946 apportent un esprit et des perspectives militaires nouvelles qui confirmeront les méthodes déjà utilisées par les Forces Spéciales de la Force 136 et de la DGER. Les cadres, anciens des SAS, des Chocs ou des Commandos d'Afrique, possèdent une expérience du combat et une détermination qu'ils ont su faire partager aux jeunes engagés qui composent leurs unités.

D'abord mis à l'épreuve comme troupes d'intervention dans tous les cas difficiles, il leur faudra plusieurs mois pour faire accepter au Commandement des conceptions nouvelles. Ce qui ne les empêchera pas de participer très fréquemment à des opérations combinées épuisantes, aux résultats médiocres et même souvent quasi nuls, faute d'effectifs suffisants, de matériel adapté, et par manque de connaissance du terrain et de l'adversaire.


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Insign10


En février 1947, le colonel de Bollardière obtient de créer à Dalat une « école commando ». Elle ambitionne de devenir le lieu de passage de renforts arrivant de métropole et d'éléments des unités déjà en place en Cochinchine.
En mars, elle est complétée par une « école de jungle » installée aux Terres Rouges. Au cours des stages, trop brefs mais intenses, les cadres parachutistes tentent de faire profiter les autres de leur formation technique et leur connaissance, maintenant acquise, du terrain et de l'ennemi.
En juillet, encadrés par des bérets rouges, sont créés quatre « Commandos témoins » qui devront donner naissance, par imitation, à des « Commandos de secteur ». Ces expériences s’installent à Sadec, Thu Duc, Ben Cat, Xuan Long.


Les Commandos Hoa Hao

L'un de ces « commandos témoins » est installé à Sadec, dans la région du Transbassac, aux ordres de l'aspirant Liot.
Ce dernier, ex-SAS de Grande-Bretagne, a largement fait ses preuves, tant en Europe, que, plus récemment à Nam Dinh.
Le Transbassac, province située entre les multiples bras de l'estuaire du Mékong subit l’influence des marées. De ce fait, elle est constituée par des émergences de terre isolées par l'eau, pratiquement sans voies de communication remplacées par les multiples rachs et canaux.
En raison des conditions de vie difficiles, la population y est particulièrement fruste, sauvage, xénophobe, en état de révolte permanente contre l'autorité administrative, les propriétaires terriens, les commerçants chinois...
Pour ajouter à son particularisme, elle est animée par la secte  Hoa Hao qui regroupe près d'un million d’adeptes manipulés par un pseudo bouddhisme prôné par des illuminés et des aventuriers.

La Secte est apparue en 1939 dans la province de Chaudoc. Au niveau de leur foulard qui recouvre leur tête on peut voir une sorte de plaque métallique fine ajourée qui porte les lettres PGHH - Phat Giao Hoa Hao, à savoir armée bouddhiste Hoa Hao. Leur drapeau porte quand à lui les mêmes inscriptions PGHH en lettres blanches sur fond de drapeau lie de vin.


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Hoa10
Volontaire féminine avec de fanion du Dai-Doi

Les japonais s'en sont fait des auxiliaires contre les Français. Puis le Viêt-minh les a pris en main avant de provoquer, par ses exigences et ses exactions un affrontement sanglant. L’assassinat du « moine fou » par le Viet Minh en 1947, incita les adeptes du Hoa Hao à créer une véritable armée d’auto-défense dont il avait lancé les bases.

Des bandes se sont constituées, bandits et pillards sous la conduite de chefs de guerre, pirates opportunistes et ambitieux.

En 1947 donc , Tran Van Soai, un ces « seigneurs de la guerre » tente un rapprochement intéressé avec le Commandement français.


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Hoa_fe10


Sur le terrain, Liot et quelques parachutistes encadrent une trentaine de volontaires autochtones qui se caractérisent par leur agressivité vis-à-vis du Viet-minh, leur parfaite connaissance de la région, de l'ennemi, des populations, et leur expérience d'un combat sans merci.

Très vite, dans cette expérience, vont se mettre en place des éléments qui caractérisent de nombreux Commandos d'Indochine faisant appel à l'emploi de volontaires locaux :

• D’une part, l'action est rendue efficace grâce à connaissance du terrain, de l'ennemi, des populations, apportée par les partisans ;
• D’autre part, on utilisera une action psychologique sur une minorité ethnique, religieuse ou sociale possédant déjà une certaine motivation. Les européens sauront lui laisser une grande partie de ses particularismes religieux, sociaux, etc. et même, dans certains cas, pourront accepter des comportements étranges à des observateurs non avertis.
• Autre avantage : Ils reviennent moins cher. En 1948, un soldat "importé", car tel est le terme utilisé, perçoit une solde de 240 piastres, le "régulier du cru" touche seulement 190 piastres et le "partisan", 140 piastres…


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV 2_cdo10
Encadrement européen du 2e Commando Hoa Hao


Ces cadres européens seront un exemple permanent de capacités techniques et de courage physique mais aussi de désintéressement.
Les volontaires autochtones sont également attirés par la mise à leur disposition d'un armement sérieux, d'avantages matériels convenables qui marquent leurs différences avec le reste de la population.
On verra la naissance de groupes exclusivement féminins et très redoutés du Viet Minh.

Si la formation aux techniques de combat des cadres européens est un des éléments dominants de l'emprise et de la manipulation des autochtones qui, par orgueil, s'efforceront de les imiter, la souplesse psychologique et la connaissance, souvent intuitives, de leur comportement restent primordiales.

Les opérations menées dès la fin juillet par le Commando Liot s'avèrent être des succès.
La mort de deux parachutistes, tués au combat, incite les Hoa Hao à mener un combat exemplaire conforté par leur férocité naturelle.

Le colonel de Bollardière décide d'augmenter l'effectif des partisans qui est porté à 200 hommes. Ainsi est créé le Dai Doi n° 1 aux ordres du capitaine Charvet.

Le Commandement, à Saigon, laisse faire.


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Hoa_ho10


Dès septembre, le Commando Hoa Hao, sous le commandement de Charvet, entame une série d'opérations dans le secteur de Cantho.
Il a adopté les modes de déplacement aquatique familiers aux partisans qui constituent avec l'encadrement parachutiste des unités extrêmement efficaces.

Les résultats sont tels que, début novembre, le général Valluy ordonne la création de trois Commandos Hoa Hao supplémentaires.

Tandis que le Dai Doi n° 1, avec l'aspirant Liot, poursuit activement ses actions. Charvet crée le 2e Commando (lieutenant Marchadier, lieutenant Prévôt), le 3e Commando (lieutenant Gérard, sous-lieutenant Rivaud), le 4e Commando (lieutenant Richard, sous lieutenant Perreard)
Le capitaine dispose ainsi d'un millier de partisans


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Marcha10
Le capitaine Marchadier, ancien SAS commandant le 2e commando armé d’une Thompson.

Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Charve10
Le capitaine Charvet, décoré par le roi du Laos

A Saigon, l'état-major se prend à rêver, imaginant une force militaire Hao Hoa, puissante armée supplétive, pacifiant pour lui l'ouest Cochinchine.

Or, les chefs des factions Hoa-Hao échappent au contrôle du bureau de Saïgon prétendument spécialisé ; entre eux, n'existent que des ambitions forcenées, la recherche des profits politiques et matériels, sur fond de corruption et de surenchère. Cet état de choses ne peut pas être sans répercussion sur les bandes qui opèrent dans le Transbassac.


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Car_us10
Parachutiste SAS de l'encadrement du 2e Commando utilisant le « trois planches » mode de déplacement courant dans la région du Transbassac, au premier plan, carabine US M1


Malgré les réticences des cadres européens, le Commandement engage les Hoa Hao dans des opérations d'envergure.
Ils y sont à contre-cœur, hors de leurs territoires habituels, astreints à des disciplines qui les dépassent.
L'administration militaire refuse aux cadres parachutistes l'autorisation de porter des grades fictifs qui leur permettraient de ne pas froisser les responsables Hoa Hao.

Le 2 février, le capitaine Charvet, rapatriable, est remplacé par le capitaine Lemire (futur patron de Charly) qui entre d'avantage dans les vues du commandement.
Malheureusement, il va avoir à dissoudre ces commandos à la suite des troubles suscités par Lam tanh Nguyen et par la dissidence du 1er Commando, le 25 mars.

Après une série de désertions, seul survivra un Commando d'honneur réorganisé et fortement encadré.


Le capitaine Charvet meurt accidentellement, le 12 février ; le lieutenant Rivaud est tué, huit jours plus tard ; le lieutenant Gérard est blessé.

Les partisans semblent lire des signes néfastes... Le 19 mars, ils sont de nouveau engagés dans une vaste opération aux côtés d'unités régulières.
Les cadres européens signalent chez leurs hommes une nervosité croissante.
Le 24 mars, l'opération terminée, les Hoa Hao du Dai Doi n° 1 assassinent l'aspirant Liot et les quinze parachutistes de l'encadrement.

Ce jour là, l'adjudant Truffaut, parti depuis la veille à la recherche d'un élément viet se dirigeant vers Rach Gia, est assailli par ses hommes dès qu'il est au contact avec les rebelles et abattu d'une balle de Colt en pleine tête.
Laissé pour mort sur le terrain, il sera sauvé par la colonne de secours.
Ses compagnons ne bénéficieront pas de la même chance.


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Assaut10
Assaut d’une cocoteraie tenue par le Viet-Minh


Le 7 avril, l'encadrement para est retiré des Commandos Hoa Hao. La rumeur venant des états-majors imputera cet échec aux « imprudences des parachutistes ».
En fait, il s'agit là de l’incompétence et des erreurs du Commandement, phénomène plusieurs fois reproduit durant la guerre d'Indochine.

A la confusion sociologique sur l'essence de la secte Hoa Hao, le commandement ajouta l'ignorance du véritable problème du moment : la décolonisation.
C'est un fait d'autant plus regrettable que, dés 1947, le Maréchal Leclerc écrivait : "l'anti-communisme en Asie ne peut avoir de sens qu'une fois le « problème national résolu. »


Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Sabre10
Danse du sabre Hoa Hao devant les autorités locales



Suite ci dessous
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_________________
Si ce que j'ai fait est vain, qu'il me reste au moins de m'être dépassé en le faisant...


Dernière édition par Paracolo le Dim 29 Juil 2018 - 17:56, édité 1 fois
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Charly71

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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine... IV   Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Icon_minitimeDim 29 Juil 2018 - 8:14

Pour suivre il suffit de cliquer sur ton lien et se remémorer cette lecture de 2010 ...
Un peu oubliée, c'est vrai.
Merci Boss
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Glard

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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine... IV   Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Icon_minitimeDim 29 Juil 2018 - 17:54

Encopre un recoin que je découvre ce jour.

Très interessant

Merci de partager cette documentation.
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Paracolo
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Paracolo


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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine... IV   Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Icon_minitimeDim 29 Juil 2018 - 17:55

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Le Commando Bergerol

 
 
 
Rien ne semblait désigner le lieutenant Pierre Bergerol pour devenir, en Indochine, un chef de commando réputé.
Jeune polytechnicien, artilleur à l'expérience militaire très limitée au cours de la campagne d'Allemagne, il débarque, volontaire, à Saigon, à la fin de novembre 1945.
 
 
Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Berger10
Lieutenant Pierre Bergerol
 
 
Quelques semaines d'interventions classiques dans la périphérie de Saigon - où, faute d'effectifs, les artilleurs exécutent des missions d'infanterie -, le persuadent que les chances de réussite sont ailleurs que dans les méthodes mises en œuvre par le Commandement.
 
Grâce à ses relations avec le général de Guillebon, il obtient de mettre en application ses idées dans un secteur tenu par le lll/RACM.
La zone intéressée appartient à la Plaine des Joncs, un immense marécage situé au nord-ouest de Saigon et s'étendant sur des milliers de kilomètres jusqu'à la frontière cambodgienne, refuge des bandes viêt-minh ; le PC de la rébellion s'y serait installé.
 
 
Basé à Cho Song Tra, dans la région de Duc Hoa et du Rau Ram, Bergerol peine à convaincre sa hiérarchie.
Il obtient cependant quelques armes déclassées et l'autorisation de recruter quelques partisans. Avec ces hommes pour lesquels, comme pour lui-même, il a adopté la tenue de coton noir de l'adversaire, il procède à des incursions discrètes en zone ennemie, fait des prisonniers, ramène des renseignements...
 
 
Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Berger11
 
 
Les succès lui permettent de passer à la vitesse supérieure. En mars 1946, il commande une cinquantaine de partisans encadrés par quelques jeunes artilleurs français volontaires.
Il a choisi ses hommes parmi certaines minorités (catholiques, Tonkinois, Cambodgiens de Cochinchine).
Son armement est toujours hétéroclite ; l'efficacité incontestable de sa troupe lui vaut cependant d'être souvent hypothéquée par le Commandement pour des missions de servitude : interventions en cas d'attaque de poste, protection de convois, escortes...
 
 
Le général Chanson qui vient de prendre la responsabilité de la Cochinchine, en raison de la dégradation de la situation autour des postes trop statiques, ordonne la constitution de sections d'intervention dans chaque secteur.
 
La réputation et l'expérience du lieutenant Bergerol lui valent d'être chargé de celle du secteur de Duc Hoa.
Son matériel n'est pas pour autant amélioré et s'il conserve, autant que faire se peut, l'initiative pour certaines activités, il n'en est pas moins astreint à participer à de nombreuses opérations importantes avec d'autres unités régulières pour des résultats souvent médiocres.
Il en profite cependant pour entraîner sa troupe à l'infiltration en territoire ennemi, à la progression dans des terrains réputés impraticables.
 
Il ne s'agit certes pas d'un entraînement « commando » comme il se pratique chez les paras SAS mais de l'utilisation rationnelle de l'instinct guerrier des partisans, de la connaissance du terrain et de l'ennemi, mises en musique par un homme de guerre-né.
 
Ainsi, la troupe de Bergerol possède une double capacité : c'est une infanterie d'élite et elle possède toutes les ressources d'une unité non conventionnelle.
 
 
Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Berger12
Retour d'opération du Commando Bergerol
Le lieutenant Baron encadré par les maréchaux des logis Lasne-Rochelle et Gérardin tués le 20 mars 1947
 
 
La situation s'aggravant au Sud Viêt-nam, le général Chanson préconise la transformation des sections d'intervention en compagnies et demande la multiplication d'actions d'envergure contre la Plaine des Joncs.
 
Le 31 mai, au cours d'une de ces actions, lors d'un combat de rencontre, l'aspirant Barraud, l'adjoint de Bergerol, est tué, l'ennemi perd une mitrailleuse, un FM, quinze fusils.
 
Le 7 août, le Commandement décide de créer à My Tho une « Compagnie de commandos » à partir des hommes de Bergerol et de ceux des unités d'intervention. Bergerol en reçoit la charge.
 
Il a donc sous ses ordres un effectif important : 3 sections de FV, un groupe de mitrailleuses, un groupe de mortiers de 60 et un groupe du génie.
 
Les deux mitrailleuses l'une, US de calibre 30, l'autre, allemande, une MG 34, pratiquement hors d'usage doivent être remplacées par deux F.M., les tromblons lance-grenades ont été fabriqués à Cholon par un artisan chinois, le poste radio, inapte au service de l'infanterie doit être transporté par des coolies, les batteries accrochées à un bambou porté par deux hommes...
 
 
Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Berger13
Flottille de « trois planches »moyens de transport courant du Commando
 
 
Bien que composée de cadres européens et de partisans déterminés, cette unité constitue une grosse compagnie d'infanterie qui devient une troupe à tout faire pour le Commandement qui sait pouvoir compter sur le courage de ses composants.
 
Le 12 septembre, Bergerol et ses hommes sont appelés à dégager le poste de Bu Mua, encerclé et sérieusement harcelé. Au cours de la manoeuvre, la compagnie commando tombe dans une embuscade, faute de communication radio, l'appui d'artillerie ne peut être obtenu.
 
Le lieutenant Bergerol est tué ainsi que 4 sous-officiers européens et 14 partisans.
Le 15 septembre, alors que le lieutenant est enterré à Mytho, une décision de Saigon donne à la compagnie commando, le nom de « Commando Bergerol ».
 
Le « Commando Bergerol » va poursuivre sa carrière avec d'autres officiers et sous-officiers artilleurs volontaires, d'autres partisans annamites et cambodgiens.
L'unité ne sera pas toujours employée suivant la vocation souhaitée et initiée par son « inventeur », le lieutenant Pierre Bergerol.
 
Les nécessités du combat incessant, la pauvreté des moyens mais aussi, souvent, le manque d'imagination du Commandement, ont contraint ces artilleurs très particuliers à des opérations classiques d'infanterie plutôt qu'à des activités non conventionnelles.
 
A Mytho, le lieutenant Sarda assure la remise en ordre du Commando quelque peu désorganisé par les pertes, les rapatriements d'Européens en fin de séjour, des accidents divers.
 
Les activités opérationnelles, sans cesse exigées par les autorités du secteur, n'en seront pas ralenties pour autant ; elles permettent l'accoutumance des nouveaux cadres et l'instruction pratique et efficace des partisans.
 
 
Le 6 décembre 1947, à Than Binh, le Commando prend une part importante dans la destruction du TD 120 menée en coopération avec diverses unités régulières.
Sous le commandement du lieutenant Rouppert, il ne cesse de se faire remarquer par une présence constante sur le terrain.
 Son chef, chaque fois qu'il le peut, fait reprendre à sa troupe ses activités spécifiques : infiltrations, raids, embuscades, coups de main chez l'ennemi.
 
 
Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Berger14
Traversée d'un canal par le commando.
 
 
Le 30 mai 1948, après une de ces opérations réussies, la section du lieutenant Lepretre participe, le 2 juin au dégagement du poste de Go Cat, où interviennent également les artilleurs du 4e RAC et les tirailleurs algériens. Les artilleurs perdent 16 tués dont 4 officiers et 4 disparus, le Commando perd lui 1 tué et 4 blessés. Le TD 105 subit des pertes très importantes.
 
Le 26 août, en Plaine des Joncs, au cours d'un raid audacieux, la section Lepretre tue 13 hommes et enlève le PC du TD et ses archives.
 
Le 6 décembre, à Tan Phuoc, un obus piégé tue le lieutenant Rouppert, chef de Commando, et deux officiers, le lieutenant Lepretre et le lieutenant Pages, chefs de section, sont blessés.
 
Malgré les qualités évidentes de l'unité, l'importance des services rendus et les résultats obtenus, il faudra encore plus de un an pour que ses PM Sten et ses FM à bout de souffle soient enfin remplacés par des armes plus récentes et que des postes radio convenables lui soient affectés.
Quelle que soit son efficacité, une unité ne figurant pas sur ses registres a peu à attendre de l'Intendance.
 
Sous le commandement d'officiers volontaires, de sous-officiers de grande classe (Parmi ceux ci le sergent-chef Couillaud qui de simple soldat à son affectation devint un des meilleurs chefs de section.), le Commando Bergerol, durant toute son existence restera un exemple pour les combattants de Cochinchine, même si d'autres troupes de secteur prennent également le nom de « Commando » et emploient avec succès les mêmes méthodes.
 
 
Commandos et forces spéciales en Indochine... IV Couill10
Le sergent chef Couillaud
 
 
Le 12 septembre 1953, jour anniversaire de la disparition de son créateur, le Commando Bergerol recevait, à Mytho, la fourragère aux couleurs de la croix de guerre des TOE* La mise en place de l'armée vietnamienne ai cours de l'été 1953 amena la dissolution du Commando. Une partie de son effectif autochtone a été affectée à l'armée nationale ; le reste et les cadres européens participèrent à la formation de deux compagnies du Régiment de Corée avec lequel elles disparurert presque entièrement, le 24 juin 1954, dans l'embuscade sur la piste d'Ankhé où fut anéanti le GM 100.
*Une autre citation à l'ordre de l'armée, lui sera décernée le 29 janvier 1954, après la dissolution de l'unité
 
 
Les points communs.
 
Même si la création et l'emploi d'unités non conventionnelles ont, dans les deux cas que nous venons de voir, des origines différentes
- dans l'un, l'application des procédés de combat résultant de la formation européenne des troupes de choc,
- dans l'autre, le seul bon sens et l'instinct de cadres volontaires et déterminés, les similitudes sont flagrantes.
 
On les retrouvera d'ailleurs, la plupart du temps, dans toutes les formations dites de Commando ou Forces Spéciales en Indochine :
a) la motivation des cadres européens et autochtones complétée souvent par la présence de personnalités originales ;
b) l'emploi de volontaires locaux (aux motivations variables) ;
c) la formation empirique des personnels autochtones à partir de l'adaptation aux méthodes et procédés de l'adversaire ;
d) l'utilisation, souvent instinctive, de divers ressorts psychologiques tant chez les partisans que dans la population ;
e) les réserves initiales du Commandement, puis les erreurs de mise en œuvre.
 
 
 
Durant cette même période, au Tonkin, le Corps Expéditionnaire, trop limité dans ses moyens humains et matériels, s'en est tenu à des opérations classiques visant à la reconquête du terrain, contre un adversaire puissant et organisé.
 
Des tentatives de procédés de combat plus originaux n'ont pas reçu l'agrément au Commandement.
Par exemple, le 1er Bataillon de Choc, engagé depuis février 1947 dans de multiples opérations terrestres de pacification et aéroportées, éprouve les plus grandes difficultés pour recruter le groupe de partisans réclamé par l'officier de renseignement.
 
Le refus de prise en compte administrative nécessite l'emploi de fonds non officiels...
L'armement doit être prélevé sur les prises à l'ennemi...
 
Ces partisans, recrutés par le lieutenant Hentic et le lieutenant Cavasse ne pourront suivre le Bataillon durant ses opérations en Cochinchine, car ils ne pourront être embarqués, faute d'existence administrative...
 
...Il faudra les licencier.



Suite
 
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