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 Commandos et forces spéciales en Indochine..II

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Paracolo
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MessageSujet: Commandos et forces spéciales en Indochine..II   Commandos et forces spéciales en Indochine..II Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 18:06

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Commandos I

Commandos et forces spéciales en Indochine
De 1944 à 1945



Le Corps Léger d'Intervention et la Force 136

Pendant que se met en place aux Indes un « Service Français d'Action en Indochine» qui deviendra la « French Indochina Country Section» de la Force 136, émanation du SOE britannique pour le Sud-est asiatique, le C.L.I. est mis sur pied, prés de Djidjelli en Algérie, en novembre 1943, par le Lieutenant-colonel Huard
Formé sur le modèle des commandos de Birmanie, beaucoup de ses volontaires sont réservistes ou engagés pour la durée de la guerre. Très motivés, ils sont en majorité des cadres, venus de toutes les armes.

Le C.L.I. est encadré par des officiers ayant généralement servis en Indochine, comme le Chef de Corps le Lieutenant Colonel Huard et son chef d’État Major le Capitaine Lacroix, le Capitaine Ayrolles chef du 1er Commando ou les Commandants Quère du Génie, Hubert chef de l'Ecole de Tir, d'Uston de Villeraglan commandant le camp de Cavallo et Boucher de Crèvecoeur qui commandera le Détachement des Indes, ainsi que le Médecin Commandant Nouaille Degorce, chef du service de santé.

Commandos et forces spéciales en Indochine..II Ayroll10
capitaine Ayrolles

Dans un premier temps le CLI sera réparti :
A la citadelle de Djidjelli.
Où se trouve l'État major dirigé par le Capitaine Lacroix.
La Cie de Commandement du Capitaine Héroult,
Le service auto du S/Lieutenant Tardy assisté du chef de garage Otte et des Adjudants Dochtermann et Alric.
Le Service Médical du Commandant Nouaille Degorce assisté des Médecins Capitaine Lotte, Lieutenant Dumez, Dilhac et Mérilhou.
À Pointe Noire
À 5 km de Djidjelli, en bord de mer, dans l'anse des Beni-Caïd,
Où se trouve la Section de Génie de destruction et de stage à la mer commandée par le Lieutenant Piette, assisté de l'Adjudant Chef Martin, de l'Adjudant Daniel, des Sergents Chefs Laplanche et Chanaud, officier et s/officiers du Génie.
On y trouve également le champ de tir de l’École de Tir du Commandant Hubert assisté de l'Adjudant Pasdeloup et du Sergent Chef Dalençon.
À Cavallo
Situé à environ 30 km à l'Ouest de Djidjelli, l’ancien Camp de Jeunesse se trouve à 5 km du village de Cavallo en remontant le cours de l'Oued Kissir en direction du Col de Selma..
On y trouve le Groupe de Détachements N°2 regroupant les Commandos N°2, 4 et 6, commandés par les Lieutenant Demonet, Barthélémy et Deguffroy sous la coupe du Commandant d'Uston de Villeraglan.
A Surcouf.
Également ancien Camp de Jeunesse situé aussi à une trentaine de kms au Sud Est de Djidjelli en direction du Col de Texéna...
Il donne asile au G.D N°1 commandé successivement par le Capitaine Lacroix, le Lieutenant Le Guillou et le Capitaine Baillet et comprend les Commandos N°1 du Capitaine Ayrolles, N°3 du Capitaine Baillet, N°5 du Capitaine Briend et N°7 du Lieutenant Le Guillou au Col de Texéna.
À l’Oasis
Ce camp crée près du château d'eau à trois km au sud de Djidjelli, est commandé successivement par le Capitaine Orsini assisté de l'Adjudant chef Ferracci et ensuite par le Capitaine Noirtin.
Il accueillera les Commandos N°8 du Lieutenant Martin et N°9 du Lieutenant Lataste formés en 1945 par de nouvelles recrues et rejoints au printemps 1945 par les commandos descendus de Cavallo.

Son effectif théorique de départ est 500 gradés et hommes de troupe....Il est loin d’être atteint, pourtant il sera porté officiellement à 1000 le 1er juillet 44...

Comme c’est facile ...Dans un bureau avec un crayon

En attendant, sous les ordres du capitaine Ayrolles, qui deviendra plus tard le patron du 3e BCCP, commence un entraînement intensif pour les volontaires

Commandos et forces spéciales en Indochine..II Om_pet10
Ordre de service désignant le S/lt Petit pour la Force 136
Entraînement, très poussé et éprouvant, destiné à donner à chacun une formation complète dans plusieurs disciplines.
Puisque j’ai vu dans un autre post, que les paras français de 1977 faisaient du tir sur cible durant la descente en parachute et autres bricoles...
Parlons un peu de celui, moins violent, bien sûr, reçu au CLI.

L’élément primordial du combat de Guérilla en pays couvert, est la maîtrise des armes légères, elle doit être totale :
Précision absolue, tir instinctif, économie des munitions qui sont un fardeau à transporter et dont le réapprovisionnement est aléatoire. L'élimination de l'adversaire doit être totale et autant que possible discrète....
Pour ce faire, une École de Tir, dirigée par le Commandant Hubert, assisté de l'Adjudant Pasdeloup et du Sergent Chef Dalencon est créée, elle comprend :
Un stand installé à la Citadelle équipé de carabines de 5,5 mm, qui permet de corriger les défauts de chacun.
Un champ de tir, installé à Pointe Noire, où se déroule l’entraînement par commando avec des fusils mausers, qui sont affectés et réglés cas par cas. Pistolets et Pistolets mitrailleurs Sten sont également à l'ordre du jour

Chaque stagiaire tire plusieurs centaines de cartouches sur des cibles de plus en plus éloignées et de plus en plus furtives.
Il continuera à en tirer des centaines d'autres dans les différents exercices de combat qui se déroulent tous à balles réelles.
La consommation de munitions est illimitée, car les stocks allemands de Tunisie et ceux des britanniques venus de Cyrénaïque y pourvoient.

Très rapidement on verra émerger de véritables tireurs d'élite, dont la redoutable efficacité va se révéler très utile dans les futurs combats.

Les techniques de combat sont également enseignées, elles visent à donner le maximum d'autonomie à de petits groupes, dans lesquels, chacun doit être capable de prendre en main la situation en toute circonstance et quel que soit son grade.

Les commandos ne chôment pas. De jour comme de nuit ils "crapahutent" dans les djebels :
Orientation en pays couvert, techniques de combats au corps à corps : silent killing, karaté, éliminations silencieuses de sentinelles.
Embuscades et coups de mains rapides suivis d'éclatement et de regroupement, permettant des actions efficaces offrant peu de prise à la riposte.

Tout se déroule à munitions réelles et il faut souvent négocier avec le terrain un abri précaire.
Les explosifs des pièges sont remplacés par des pots de poudre noire dont la flamme et la fumée laissent plus d'un pantois, comme également le franchissement de coupures sur des ponts de singe, escalades ou autres acrobaties périlleuses.
On apprend à se déplacer aussi silencieusement que des reptiles ou par des marches accélérées dites " Dix kilomètres dans l'heure "

Commandos et forces spéciales en Indochine..II Stage_10
Stage naval à Harnay

Cet entraînement se perfectionnera encore aux Indes dans les écoles spécialisées anglaises, notamment par des stages de survie en jungle et de parachutisme.

La partie destruction de l'instruction, est confiée à des spécialistes du Génie sous la direction du Commandant Quère.
Les stages visent à former des équipes de destructions, également expertes en mines et pièges, qui serviront d’instructeurs une fois revenus dans leurs commandos respectifs.
Ils sont dirigés par l'excellent Lieutenant Piette, dit" Trompe la Mort" ce qui est tout un programme, assisté de l'Adjudant Daniel et de sous officiers très qualifiés comme Chanaud ou Laplanche.
Le camp du génie est installé à Pointe Noire sur un promontoire qui domine la baie des Beni-Caïd, truffé de caveaux phéniciens que l'on emplit avec des tonnes d'explosifs et de mines de toutes nationalités venant également des champs de batailles de Tunisie et de Cyrénaïque.
Cette profusion permet une large pratique.
En particulier celle des pièges dits Boby traps (pièges à C...s) qui prolifèrent et bien que leurs effets soient atténués, ils exigent une attention permanente.
Elle permet souvent également d'améliorer l'ordinaire grâce aux pêches miraculeuses dues à l'explosion des 7 kilos de tolite des tellermines balancées dans les criques voisines où le Sergent Chef Lesto plonge récupérer les victimes par dix mètres de fond.

Commandos et forces spéciales en Indochine..II Teller10
Tellermine, la mine antichar allemande

Familiarisation parfois un peu excessive avec des engins redoutables de toutes origines qui sera à l'origine d'accidents.
Cependant cette instruction dotera les stagiaires de réflexes et d'une maîtrise dont l'efficacité servira beaucoup par la suite dans la jungle.


La détermination du personnel est remarquable mais l'extrême pauvreté en moyens de fonctionnement et de formation est telle qu'une aide matérielle des Anglais s'avère nécessaire.

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Dernière édition par Paracolo le Dim 18 Déc 2011 - 11:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..II   Commandos et forces spéciales en Indochine..II Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 18:07

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« Les Gaurs » et les volontaires du Service d'Action

Après des parachutages en Indochine dès le printemps 1944, concernant la mise en place de matériel et d'agents destinés à la Résistance, préparés par la FICS et exécutés grâce aux moyens aériens britanniques, en juin 1944, un premier détachement du C.L.I., composé du capitaine Ayrolles et d'une douzaine d'officiers et de sous-officiers est mise en route vers les Indes.

Ils débarquent à Ceylan le 28 mai 1945 et sont installés dans un camp de l'Armée Anglaise à Kurunegala à 35 miles de Colombo et à 15 miles de Kandy où se trouve le Q.G...
Ils y seront pris en main par les instructeurs anglais de la Force 136 et subiront un entraînement intensif analogue à celui reçu par les volontaires du Service d'Action.

Les Anglais qui ont commencé par interdire l’insigne C.L.I. qui prêtait confusion avec celui du Ceylan Light Infantery.
Le CLI relève maintenant du South East Asia Command commandé par L'Amiral Mounbatten et les personnels reçoivent une carte d'identité anglaise
Le 12 septembre 1945 le premier commando du CLI, deviendra 5e RIC toujours pour éviter la confusion avec le Ceylan Light Infantery, et sera intégré à la 20e Division Indoue sous le nom de Cie A. et aéroporté de Birmanie à Saigon.

Commandos et forces spéciales en Indochine..II Ins_ga10
l'insigne des Gaurs

L'intendance anglaise pourvoit aux cuisines et au blanchissage grâce à un corps d’auxiliaires.
Le vin a disparu faisant place au thé, ce qui ne manque pas de surprendre des gens abreuvés au rosé d'Algérie depuis 18 mois.
Mais ils s'y feront très vite comme pour ce qui est de la cuisine.

Le groupe Ayrolles a choisi pour insigne la tête de gaur, buffle d'Indochine réputé pour sa dangerosité.
Ces stagiaires vont suivre pendant plusieurs mois la formation que les Anglais imposent à leurs Commandos appelés à combattre les Japonais et leurs auxiliaires dans la jungle.
Basé sur un entraînement physique exceptionnel et un maximum d'exercices pratiques, le programme doit beaucoup à l'expérience des Chindits de Wingate.

Les Anglais ont mis au point des stages remarquables dans toutes les disciplines.
En dehors de ceux du camp de Kurunegala (KRN 327), du camp 424 (stage fluvial)
Le CLI est pris en main par Force 136 qui dépend des services secrets britanniques (M. E. W) à Minerya (M.E.25) et à Kharakvasla.

Situé à centaine de miles de Bombay et à l'ouest de Poona, le camp est établi autour d'un lac.

Les stages débutent par un entraînement physique très dur, complété d’une instruction soutenue de sabotages, survie en jungle, coups de mains, développement de l'esprit d'équipe où doit jouer une solidarité sans faille.

A cette recherche d'une mise en condition physique optimale, s'ajouteront de nombreux travaux:
Manipulation des armes de toutes sortes, pratique intensive du tir, entraînement au combat corps à corps, orientation, topographie, liaisons radio, secourisme, règles de survie, techniques de sabotage et de piégeage, recherche et transmission du renseignement, connaissances de l'adversaire, action psychologique auprès des populations autochtones ...
Deux semaines de stage mer, à Harnay au nord de Bombay, familiarisent « Les Gaurs » avec l'utilisation de diverses embarcations, les débarquements et même les transports en sous-marin.
L’entraînement parachutiste qui complète ces stages se fait à Jessore près de Calcutta et à Chakalla l'aérodrome de Rawalpindi au Cachemire.

En plus des sauts qu'ils effectueront, les stagiaires y apprendront les règles d'organisation et de réception des parachutages.

Le stage Jungle, réparti sur plusieurs semaines, comporte de multiples exercices de guérilla, raids et embuscades et toutes les connaissances ayant trait à la vie et au combat sur un terrain hostile et contrôlé par l'ennemi.

La nécessité d'y faire passer un maximum d'effectifs les rendra de plus en plus courts et réservés aux derniers venus au Corps, les anciens du C.L.I. ayant reçu à Djidjelli des bases très solides

Tout le Corps n'aura pas la latitude d'y passer, les événements se précipitant, le C.L.I. /5e R.I.C. étant la seule unité dont pouvait disposer le Général Leclerc en Août 1945.

Commandos et forces spéciales en Indochine..II Indes_11
Indes en 1944

L’entraînement aux Indes apportera une accoutumance au milieu tropical aux renforts venus de Métropole, les autres étant pour la plupart de vieux coloniaux.
Il fera cruellement défaut à ceux arrivant directement de Métropole en Indochine par la suite.

Très efficacement utilisé par les unités du C.L.I. confrontées paradoxalement à la guérilla menée par les Viets et les Japonais dissidents, forme d'action à laquelle le Corps était primitivement destiné, lui permettra ainsi de la contrer brillamment en Cochinchine, au Cambodge, en Annam et au Laos, malgré une pénurie de moyens et un effectif restreint qui s'amenuisera au fil des années 1945 et 1946.

Mais nous n’en sommes pas là

Après une série de tests, de diverses piqûres et vaccins, Ayrolles et son équipe entament donc leur formation de base à Kharakvasla , dans «l’Eastern Warfare School », puis, dans la même région à Sinhgar.

A la fin de cette longue période particulièrement mouvementée, les groupes opérationnels sont constitués en fonction du secteur d'application de leurs missions.
D'autres équipes dépendant directement du Service Action suivent une formation similaire.
La mise en place des « Gaurs « et de deux premiers groupes Action est prévue pour la fin de décembre 1944.
A cette époque, la résistance, organisée par des militaires et quelques civils du Laos, semble prendre tournure ; les populations laotiennes sont, majoritairement, favorables aux Français. Les volontaires du C.L.I. et ceux du S.A. ont reçu des missions analogues: instruire les troupes et des recrues locales en vue d'actions de guérilla, la réception de parachutages de matériel, la préparation de l'arrivée d'autres éléments du C.L.I., en particulier sur le plateau du Tra Ninh.
Trois groupes seront largués au Nord-Laos au profit de l'organisation baptisée « Donjon» par Calcutta.
Ayrolles commandera la mission « Polaire » composée de 5 officiers, cne Ayrolles, lt Guilliod, s/lts Petit, Heymonet, Gauthier, et de 6 sous-officiers, Anziani, Chanaux, Mollier, Vouillat, Ayrolles et Chatelain, comme radio - Indicatif « Aubergine» - qui sautera dans la région de Xieng Kouang.
La mission « Orion » aux ordres du capitaine Tuai (5 Européens, 5 Viêtnamiens) - Indicatif « Cacahuète» - sera parachutée un peu à l'est de Vientiane.
La mission « Sagittaire» du capitaine Fabre (5 Européens, 5 Viêtnamiens) - Indicatif « Reinette »-, atterrira à proximité de Pak Sane.

Ultérieurement, d'autres groupes seront mis en place au Moyen-Laos dans le cadre de l'organisation de résistance « Pavie ».

Commandos et forces spéciales en Indochine..II Indes_10
Indes 1944

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MessageSujet: Re: Commandos et forces spéciales en Indochine..II   Commandos et forces spéciales en Indochine..II Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 18:08

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De janvier au coup de force japonais du 9 mars 1945

La mission « Sagittaire» est parachutée depuis Jessore au cours de la nuit du 22 au 23 décembre 1944.

Le 27 décembre, deux « Liberator » emportent « Polaire ».
Mais, à cause de la brume, l'avion qui transporte le capitaine, le radio et la moitié de l'équipe ne trouve pas le terrain de parachutage et revient aux Indes avec son chargement.
Le lieutenant Guilliod qui, au sol, a pris le commandement, ne recevra le chef de la mission et le personnel manquant que le 27 janvier, après avoir, entre-temps, bénéficié de trois parachutages de matériel.

Pour les Commandos largués dans la jungle, la période qui précède le coup de force japonais du 9 mars, est consacrée à la réception de matériel, ce qui implique la recherche de caches secrètes pour la constitution des dépôts.
Cette activité est complétée par la reconnaissance détaillée du pays appelé à devenir théâtre d'opérations, par la recherche de renseignements destinés à Calcutta, par les contacts avec la population, en particulier les notables, et par le recrutement de volontaires. La résistance locale, en fait certains éléments de l'armée d'Indochine, permet aux « Gaurs » de vivre dans une semi-clandestinité, au moins pour leurs déplacements, en les faisant passer pour des militaires du Service Géographique.

Dans les premiers jours de mars, la présence et la méfiance japonaise s'accroissent. Le 9 mars, par surprise, l'armée japonaise prend totalement en charge l'Indochine, contraignant l'administration française à la disparition.
L'armée, qui tente de faire face, est neutralisée ; certains de ses éléments prennent la brousse. Sauf au Laos, la résistance est pratiquement anéantie, perdant matériel, postes radio et agents mis en place depuis Calcutta avec tant de difficultés.

Du 9 mars à la capitulation japonaise d’août 1945

Malgré les indices dont le commandement local n'a pas tenu compte, en raison aussi de sérieuses erreurs dans la conception et la réalisation des structures de la résistance trop liées à l'implantation militaire, l'action japonaise met à mal les plans relatifs à l'Indochine élaborés à Paris et à Calcutta.

Les Anglais s'efforceront de venir en aide aux colonnes de militaires rescapés qui, depuis le Tonkin, marchent en direction de la frontière chinoise, poursuivies et harcelées par les forces japonaises très agressives. Par contre, sur l'ordre formel de Roosevelt, les Américains de la 148 Air Force refusent toute intervention, même humanitaire, au profit des Français.

Le 17 mars, 10 parachutistes du C.L.I., commandés par le capitaine Cortadellas et l'aspirant Fermet, sont parachutés à Diên Biên Phu.
Ils combattront efficacement avec les légionnaires du 3/5 REI jusqu'à la frontière chinoise franchie fin avril.
Durant cette période, les avions britanniques parachuteront aux divers groupes des Forces Spéciales engagées au Laos, des renforts en personnel et en matériel.

Commandos et forces spéciales en Indochine..II 5ric10
23.09.45 Le Général Leclerc salue le drapeau du 5è R.I.C et le Commando Parachutistede l'Aéronavale avant son départ de Ceylan vers l'Indochine

Ces groupes, renforcés par quelques éléments militaires ayant échappé à la capture ou à la destruction, ont reçu des Indes l'ordre de passer à l'action et d'entamer la guérilla.
Pour ce faire et gagner la mobilité nécessaire, il leur faut détruire une partie du matériel parachuté qui n'a pu encore être entreposé dans des caches discrètes.
Les hommes de « Polaire» interviennent en particulier sur la RC 7, axe de communication essentiel entre Vinh et Luang Prabang.
Dès le 10 mars, ils détruisent un camion japonais chargé de munitions.
Deux jours plus tard, ils procèdent au sabotage des ponts de Ban Ban, de la Nam Mat, de la Nam Hiep.
Cinq autres ouvrages routiers sont mis hors d'usage dans le secteur de Kanh Kay, un dépôt de carburant est incendié.

Le 25 mars, un convoi japonais subit des pertes importantes.
Sous les ordres d'Ayrolles, « Gaurs « et volontaires locaux constituent un détachement d'une cinquantaine de combattants déterminés dont les têtes sont mises à prix.

Activement pourchassés, les guérilleros sont contraints à de continuels déplacements épuisants et dangereux.
Les autres groupes du Laos vont vivre des destins à peu près analogues, contraints à une survie de plus en plus précaire, de plus en plus éprouvante physiquement et militairement. Quelques variantes dans leur existence viendront du terrain, de l'attitude des populations et surtout de la densité et de l'agressivité des Japonais dans le secteur concerné.

Le 16 avril, devant l'évidente fragilité de leur situation, Calcutta ordonne aux Forces Spéciales et aux guérillas de cesser leurs activités offensives. Elles se borneront dorénavant à tenter de continuer d'exister, à fournir des renseignements et, dans la mesure de leurs possibilités, s'efforceront de représenter la présence française dans les territoires où elles évoluent. De chasseurs devenus gibier, avec les rescapés des organisations de résistance, ces hommes assumeront de leur mieux leurs nouvelles missions.


A Calcutta, le Service d'Action passe sous le commandement de la DGER.
La fin de la guerre en Europe libère un certain nombre d'agents français - ayant opéré dans le cadre du SOE - volontaires pour poursuivre l'aventure en Extrême-Orient.
Nombre d'entre eux sont récupérés pour l'Indochine.
Une soixantaine, 27 appartenant à la C.L.I. et le reste à la D.G.E.R., de ces nouvelles recrues seront parachutées entre mars et août 1945.
Même si leur formation concernant la guerre de jungle est parfois incomplète, ils renforceront les équipes existantes ou mettront en route de nouvelles missions.

Il n'est pas certain que la D.G.E.R., depuis Paris, ait toujours appréhendé convenablement les situations sur le terrain.
Certaines directives reçues s'avéreront irréalisables, d'autres illogiques.

Ainsi, fin juin, il sera ordonné au capitaine Ayrolles de rejoindre les Indes par ses propres moyens, ce qu'il fera au prix d'un périple insensé en passant par la Chine ...

Ces hommes subiront des pertes, seront tués au combat ou épuisés par des épreuves physiques surhumaines, mais, grâce à eux, à leur action et à leurs sacrifices, lors de la capitulation nippone, la France sera toujours présente au Laos.

A partir de là, les hommes des Forces Spéciales joueront un rôle politique et militaire essentiel, faisant face aux forces d'occupation chinoises et à la rébellion suscitée par le Viêt-minh


Suite.

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