Sussac, prélude à Oradour ?…

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Bien sûr, ce titre est un clin d’œil à la localité que nous connaissons maintenant si bien…
…Ou que nous croyons connaître…


Sans nul doute, certains seront étonnés de voir en ce récit, cité cette petite localité si tranquille…Et pourtant…

C’est le 9 juin 1944, que le SS-Brigadeführer (général) Lammerding, commandant la SS-Panzerdivision Das Reich, s’installe en fin de journée avec son état-major divisionnaire, à l’Hôtel Moderne à Tulle, venant d’Uzerche…

Tulle où viennent d’avoir lieu de terribles représailles sur lesquelles, si vous le voulez bien, nous reviendrons.

L’ordre de marche de la division, pour le lendemain 10, déjà établi par le commandant SS (nous utiliserons désormais les grades français pour une meilleur compréhension du récit) Stückler premier officier d’état major à midi, en fonction des demandes du 66e Corps d’armées y est discuté en soirée et les tâches des unités sont réparties et leurs déplacements planifiés.

Bien sûr, le but ultime de la division Das Reich reste le front normand et l’opération prévue pour les 10 et 11 n’est que ponctuelle.
Dans l’opération du 10, la position du bataillon de pionniers du commandant SS Schmelzer semble inexplicable.
Alors que le PzGrRg 4 (Panzer Grenadier Regiment) Der Führer et le groupement de reconnaissance vont marcher sur Clermont Ferrand…
…Les pionniers eux,  s’étalent de Lacelle à Eymoutiers, sans autre activité apparente que de se prélasser au soleil d’été parmi les fleurs des champs.

Les pionniers en majorité de nationalité allemande sont considérés comme des éléments sûrs et doivent exécuter la phase essentielle de la manœuvre…
…Ils sont chargés la « Sonderaufgabe » (mission spéciale) dont l’ordre du jour tait le but.

Il s’agit en fait d’éradiquer la principale menace de la région : Le chef des "bandes" communistes de la région, qui ont pris pour nom 1ere Brigade de Marche Limousine, le célèbre Georges Guingouin, dont la résidence se situe à ce moment là à…..Sussac.

Comment Lammerding et ses officiers qui arrivent directement de Montauban, comme nous le verrons plus tard, peuvent ils le savoir précisément ?
Ils se conforment tout simplement aux directives de la GeStaPo de Limoges, qui elle est remarquablement bien informée sur les maquis environnants.

Cette opération est d’ailleurs la seconde menée contre Guingouin. La première avait été menée par la division du général Brehmer en avril 1944…

Guingouin et ses hommes étaient remontés vers le nord, sans chercher le combat, et avaient trouvé refuge dans les bois de la Feuillade (Creuse), puis étaient revenus le danger écarté.

Dans cette nouvelle action contre Gingouin, l’attaque des pionniers par l’est semble insuffisante… Et aurait nécessité un bouclage par plusieurs compagnies du régiment SS Der Führer restées sur place…
Détails tactiques qui auraient été en discussion à l’E.M. SS de Tulle lorsque survint un évènement inattendu.

Une demi heure après minuit, se présente à l’Hôtel Moderne, le commandant SS Weidinger, qui vient de Limoges par Brive, porteur d’une très mauvaise nouvelle : le commandant SS Helmut Kämpfe, commandant le 3e Blindé du PzGrRg Der Führer, a été enlevé par les « terroristes » vers 20h, rapt qui vient de semer la colère et l’amertume dans tout le régiment… Nous reviendrons en détail sur cet évènement…

Weidinger informe Lammerding des circonstances de la capture : Le III/DF de Kämpfe, avait reçu du 66e CA la mission d’aller délivrer la garnison allemande de Guéret (Creuse), occupé par les maquisards depuis le 7, une contre attaque avait bien eu lieu le 8 mais en vain…

Une nouvelle tentative fut décidée pour le lendemain avec l’appui cette fois ci des SS…
Le III/DF partit à midi vers Guéret, un premier accrochage vite réglé eut lieu à une dizaine de kilomètres de St Junien, devant un petit pont détruit…
Treize kilomètres plus loin, aux environs de Combeauvert, la colonne buta sur deux camions de maquisards, qui ouvrirent le feu aussitôt…
Les SS répliquent de toutes leurs armes, et les maquisards s’égayent dans la nature, non sans avoir gravement blessé à la tête le sergent SS Heinz Bensheck.
Dans les camions furent retrouvés, des « souris grises » affolées, des officiers de la Wehrmacht, des employés et des soldats allemands, tous capturés à Guéret et qui étaient en transfert vers les centres du maquis rouge : Cheissoux, Châteauneuf-la Forêt, Eymoutiers ou Sussac.
Les tirs des SS, avaient tués deux allemands, le sergent Otto Klemme et le lieutenant trésorier payeur Ludwig Bauer, atteint mortellement au ventre une auxiliaire d’E.M. SS, Marianne Bongert, et blessé plusieurs autres.

Lorsqu’à 17h 30 la colonne arrive à Guéret la ville est déjà reprise par des unités de la 121e DI et de la 67e Brig. Jesser de la Wehrmacht.

Kämpfe après avoir laissé sur place deux section de renfort , rassemble ses hommes et rentre sur St Léonard…
…Le commandant SS roulait en tête, dans sa voiture personnelle une Talbot, il devançait la colonne afin de vérifier si le pont détruit, découvert à l’aller, avait bien été réparé par le maire de la commune impliquée, comme ordonné…
Vers 20h il dépasse l’ambulance semi chenillée du médecin Müller et se retrouve donc seul et sans armes bien en avant de sa colonne.

Une section de huit ou dix FTP, commandée par le sergent Jean Canou, venant de faire sauter le pont entre Brignac et Royéres, rentrait en son camp de Cheissoux en empruntant de petits chemins...
Au lieu dit La Bussiére, les deux véhicules se rencontrent, et Kämpfe est fait prisonnier en un tour de main.
Canou ne disposant que d’un conducteur abandonne la Talbot, mais s’empare d’un pistolet lance fusées, de papiers, de cartes d’EM et surtout d’un émetteur-récepteur de campagne d’une puissance de 5 watts …Et se dépêche de rejoindre Moissances, afin de retrouver la sécurité des routes vicinales….

Dés son arrivée, il remet Kämpfe, et le butin saisi au lieutenant Robert Fourneau.

Sur la route, le médecin Müller découvre la Talbot, portes ouvertes et moteur tournant, il croit d’abord Kämpfe occupé à un besoin naturel, puis doit se rendre à l’évidence…
Pas de traces d’impact ni de sang, seul un chargeur de PA est retrouvé…

Les premiers véhicules du bataillon arrivent et l’on fouille les maisons de La Bussière, en vain…
Il fallu bien se résoudre à accepter la catastrophe humaine mais surtout militaire que représentait cet enlèvement…
En effet si le commandant Kämpfe, était décoré de la croix de fer de seconde et de première classe, titulaire de la croix allemande en or, promu chevalier de la croix de fer le 10 décembre 43 pour bravoure exceptionnelle à Shitomir, portant en outre l’insigne en or des blessés, la plaque des combats rapprochés et l’insigne d’assaut général, avec lui avaient disparu ses papiers et cartes d’EM, et surtout son poste émetteur récepteur avec les codes et les fréquences…

Le lieutenant FTP Fourneau, comprit immédiatement l’importance de la prise, et expédia aussitôt un courrier porteur des documents saisis au PC de Guingouin à Sussac…
Quant à Kämpfe, il avait deux possibilité, l’emprisonner sur place à Cheissoux ou l’envoyer sous bonne garde, en pleine nuit, à Sussac à 25km de là…Il préféra garder le prisonnier.

On peut être quasiment certain que l’étude des cartes par Gingouin lui apprit ce que mijotaient les SS contre ses maquis de St Léonard, Cheissoux, St Julien le petit, Champétery, Masléon, Châteauneuf la Forêt, Farsac, St Amand et…Sussac.

Il prit les dispositions nécessaires, et donna l’ordre à ses partisans d’avoir à décamper au plus vite….


A suivre…Plus bas et sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Bien sûr dans son livre paru en 1974 «  Quatre ans de lutte sur le sol Limousin » Guingouin, n’avouera pas cette dérobade - justifiée – devant un ennemi supérieur, et écrira « décid(a) de faire face à l’approche de la Das Reich...
...On peut se demander avec quoi ?...Des Stens, des Gammons et de la dynamite ? …
Cela ne constitue en rien des armes efficaces contre une brigade blindée.

En fait Gingouin adoptera devant la Das Reich, la même tactique que devant la division Brehmer…Celle du vide…
Si dans son livre il nous parle bien entendu de la capture de Kämpfe, il reste fort peu disert sur les retombées et sur sa fuite pour échapper à la faux SS des 10 et 11 juin.

Guingouin indiquera après guerre que « Le 11 juin (il se trompe, le 10), à travers les mouvements des troupes allemandes, le détachement commandé par Robert Fourneau… /…Part de Chessoux et réalisant un raid de prés de cinquante kilomètres, se porte sur Nexon (20Km au SO de Limoges)…/…Le même jour (Le 10 au matin, en fait), les SS reprennent leurs recherches pour retrouver Kämpfe, ratissant la région dans la quelle il a été enlevé.
Cet écrit prouve que son ordre de dispersion à été exécuté…
La dispersion est aussi confirmée, dans un extrait du journal d’un maquisard alsacien, Paul Walter,membre de la 1ere BML et publié dans la plaquette « R5 » : Neuf juin.- Parti avec la voiture : rentré le 11 à deux heures du matin…
…Deux jours durant lesquels Walter qui notait scrupuleusement toutes ses actions guerrières ne participe à aucune opération, occupé qu’il est à se cacher pour échapper aux SS, Il ne réapparaît que lorsque ceux-ci font mouvement sur la Normandie.

En fait la disparition de Kämpfe bouleverse tout…
Les SS sont dans la position du joueur d’échec qui cherche à mettre mat le roi blanc (ici parlant de Guingouin, on peut dire le roi rouge) et qui perd brutalement sa reine noire…

Lammerding en tire les conclusions qui s’imposent et, l’opération contre les maquis sera annulée.
Ne sera entrepris que le dégagement de la N120 de Tulle à Uzerche, afin de faciliter les liaisons entre les unités.

Cette décision, montre que Guingouin, s’est affolé pour rien (bien sûr il est facile de le constater après coup) et qu’il aurait pu rester à Sussac (comme nous) en toute quiétude…
Mais pouvait il se douter, en pleine nuit alors qu’il lançait ses ordres de «foutre le camp» et de «se planquer» que la prise de Kämpfe allait, par un coup de chance inouï, désamorcer la deuxième offensive contre son maquis ?...Certes non.

Victoire donc…
… Canou, en capturant Kämpfe et en éventant par là les « missions spéciales », sauve Guingouin il sauve aussi, vraisemblablement, Sussac sinon de représailles, tout au moins d’un combat meurtrier…

… Hélas toute médaille ayant son revers, il à aussi enclenché le mécanisme qui conduira à la destruction d’Oradour sur Glane, ce que Guingouin comprendra parfaitement en voyant dans la soirée ledit village transformé en océan de flammes.

Malgré cet échec des allemands, une troisième opération sera organisé ultérieurement contre Guingouin, en réponse au parachutage en plein jour par 72 avions de 864 containers (avec beaucoup trop de Stens) le 29juin prés de Dombs.
Ce ne seront pas les SS mais  la Brigade Jesser (La “Brigade Jesser” était surtout composée de bataillons de sécurité (Sicherungsbataillone) de la Wehrmacht. ),qui le 14 juillet attaquera de La Courtine par Meymac vers Lacelle.
Elle percera par le nord vers Eymoutiers…Le même jour une autre colonne du 95e régiment de Territoriaux part d’Uzerche par le nord, passera Massenet et foncera vers St Germain les Belles en direction de Sussac…
Cette fois-ci Gingouin ne peut s’évaporer et sera contraint de tenir ses bases, car il attend un second parachutage par 35 avions à Sussac…
Ce parachutage lui apporte, enfin, des armes efficaces (FM et carabines automatiques) et ce ne sont pas moins de 416 containers qui dégringolent dans le ciel de Sussac le 14 juillet…

Malgré tout, Sussac sera occupé le 19, heureusement les SS sont en Normandie…
Les allemands rameuteront après cette occupation, un bataillon du 19e  régiment de Police et deux centaines de la milice pour former un étau à trois mâchoires et en finir.

Du 20 au 25 juillet, les trois colonnes allemandes et miliciennes perdront, sans pouvoir prendre Gingouin, quelques 300 hommes, les maquisards en laisseront environ autant sur le terrain.

Si le sud est de Limoges est devenu provisoirement de tout repos, il n’en est pas de même au nord ouest et à l’ouest.
Déjà le 8 juin avait eu lieu un combat Dorat, à St Junien un groupe de 300 maquisards FTP et AS avaient occupé la ville, ce qui avait d’ailleurs entraîné la venu du bataillon I/DF du commandant SS Diekmann…
…Enfin et surtout du côté du village de Blond, toujours le 8 deux camions ambulance avec une dizaine (onze selon la résistance) de soldats de la Wehrmacht, venant de l’hôpital de campagne 953 du camp de Le Vigeant, se rendant à Limoges par le transport sanitaire n°9644, avaient été attaqués par la 2.401e  Cie FTP entre Berneuil le Roy et Breilaufa.
Tous les allemands furent tués et enterrés à la sauvette.

Parmi eux un officier l’oberzahlmeister (Lieutenant trésorier payeur) Paul Plehwe, cette disparition nous le verrons, aura des conséquences dramatiques…

Un troisième officier, va subir le même sort mais s’en tirera et pourra rendre compte il s’agit du lieutenant SS karl Gerlach, chef de la 2e section de canons d’assaut de la Das Reich, nous en reparlerons aussi…

Lors de la réunion qui se déroule à l’Hôtel Central, à Limoges,(sur laquelle nous reviendrons aussi) le colonel Meier, chef du SD (Sicherheit Dienst/ service de sécurité) fait part des dernières action du maquis, en particulier la destruction du pont routier de Masléon, pour empêcher les éléments SS venant de Limoges par la N 679 d’atteindre Châteauneuf en Forêt puis Sussac…
Qui dit destruction, dit explosifs, ceux-ci étaient produits à la poudrerie de Bergerac sous contrôle allemand.

Dans le palmarès de la R5 (région d’activité de la résistance comprenant les 5 départements de l’Indre, la Haute Vienne, la Creuse, la Dordogne et la Corrèze) avant le jour J on lit que: 700 tonnes d’explosifs provenant de la Poudrerie de Bergerac sont détruites entre avril et mai 1944 …
Détruites, et non détournées, qu’il y ait eu des détournements depuis la poudrerie vers le maquis est possible mais en quantité insuffisantes pour assurer un approvisionnement régulier des maquis…
La provenance est d’une autre source, leur enlèvement à quatre reprises par les FTP de Guingouin dans la dynamitière de la Société des Mines de Puy les Vignes à St Léonard.(Exploitation de Wolfram)
Un premier prélèvement eut lieu dans la nuit du 25 au 26 janvier 1943 par six hommes en possession d’une camionnette…Butin considérable, 47 caisses de 25kg, soit 1 175 kg de dynamite…Chaque caisse contenait 10 boites, renfermant 25 bâtons longs de 10 cm et pensant 100 grammes…

Gingouin ne participa pas à ce raid, la répartition de ces caisses ne nous est connu qu’incomplètement, néanmoins, 20 caisses trouvèrent leur place à la bordure de Sussac, dans la forêt de Châteauneuf, 7 dans une fausse cave du village de Ste Anne, 4 éparpillées dans le village de Bussy en Varache et d’autres envoyées à Chamont et à Magnac Bourg…
Une deuxième expédition fut décidée, le stock tirant à sa fin, en mars 1944…

Le 13 mars à 15 heures, Guingouin dans sa traction suivi de deux camions, soit 16 hommes armés de trois Stens et de trois FM, partirent de Exeidoux et se présenta à la mine de Puy les Vignes.
Après mise en batterie des FM, sommation fut faite de livrer le contenu de la dynamitière…Les ouvriers de la mine chargèrent ainsi, 2 200 kg de dynamite, en 88 caisses, 5000 m de mèche lente, 14000 détonateurs, 2000 allumeurs électriques, 2000 mètres de cordeau détonnant… A 18 h le convoi reprenait la route.

La répartition fut la suivante : 5 caisses avec mèche lente cordeau détonnant et détonateurs à Champnétery, 20 caisses dans un champ prés du hameau de l’Oradour (entre Roziers et Linards), le reste à côté du cimetière de St Gilles les Forêts à quelques 6 km de Sussac.

Si Gingouin révèlera en 1983 la première distribution de la dynamite enlevée le 13, il se taira sur les suivantes… En particulier sur les livraisons au maquis de Blond et de Brigueuil et leurs sites locaux de dépôt, livraisons faites afin d’avoir à éviter de devoir se déplacer à Sussac, chaque fois qu’un saboteur aurait besoin de dynamite ou de cordon Bickford…

Un seul de ces dépôts sera révélé de manière tragique, celui placé dans le clocher de l’église d’Oradour sur Glane, avec l’accord des curés de la paroisse, parce qu’il y fit accidentellement explosion le 10 juin vers 16h 15….

De ces quatre enlèvements, seul celui opéré dans la nuit du 25 janvier 43 sera cité en 1945 dans les succès de la R 5 : Coup de main sur le stock de dynamite de St Léonard. Cette prise de guerre alimentera la Haute Vienne pendant un an .
Commentaire accompagné de quatre photos du raid, tirés d’un film consacré à la résistance dans R 5 et qui devait porter le titre « Autour d’un maquis »… dans ce film Gingouin est le héros du coup de main.
Béret noir sur la tête il cisaille en personne la clôture et se glisse dans la poudrière par une brèche pratiquée dans le toit…
…Bien sûr tout cela n’est qu’une reconstitution après guerre pour son film à la gloire de la résistance limousine…
…L’action se déroule en plein jour, alors qu’elle a eu lieu en pleine nuit et que Gingouin n’y participait pas. Il se substitue à Gabriel Montaudon dit Tino…
…Néanmoins le tournage est fait sur les lieux même de l’action et les différentes phases de l’action fidèlement rendues…

Ainsi sont présentés les évènements qui vont jouer un rôle majeur dans la genèse du drame d’Oradour…


Que dire encore sur Sussac, avant de replonger dans le sujet

Que l’on peut y voir la stèle du carrefour "Violette Szabo"  située à 800m au nord du hameau "Les Clos", et qui marque à peu près la DZ " Orange " de Sussac.


Violette Szabo :
Dans la nuit du 6 au 7 juin, un B-24 tourne en rond au dessus de Sussac… Malheureusement, suite à une erreur de transmission, l’avion ne reçoit pas le signal convenu, il rentre à sa base.
8 juin 1944 - Il est 01h 34, un nouveau B-24 Liberator entre dans la zone d'approche du terrain du "Clos"…
Cette fois ci, Avery Yancey, dans la bulle avant du B-24, reçoit le signal du codé : la lettre "C" émise en morse par une lampe au sol…
01h 44 : deux agents et douze containers de matériels sont largués à quelques mètres à gauche du signal lumineux...
Huit minutes plus tard, c'est au tour des deux autres "Joes" de sauter, accompagnés par les effets personnels du team...
Enfin, une troisième passe permet de larguer les dix colis destinés aux hommes de Guingouin.
Il est 01h 52 - le Liberator met le cap sur l'Angleterre
Auront été parachutés au cours de cette mission le Major anglais Staunton, chef de mission (en réalité Philippe Liewer), nom de code "Hamlet", le capitaine canadien Bob Mortier (en réalité Robert Maloubier), nom de code "Paco", auxquels se sont joints le lieutenant opérateur-radio américain de l'O.S.S. (Office of Strategic Services), Jean-Claude Guyet  et Violette Szabo, radio et agent de liaison, nom de code "Louise" pour le compte du S.O.E.

Ils seront hébergés à Sussac, dans la maison de Madame Ribiéras….Hélas, Violette Szabo sera arrêtée le 10 près de Salon-la-Tour… Elle sera déportée à Ravensbrück où elle sera fusillée.

Le 10 août 1944, la mission Salesman : un stick du premier Squadron du 3e RCP (sas) saute sur la DZ de Sussac…


Gageons qu’à compter d’aujourd’hui, nous ne verrons plus la petite bourgade tranquille de Sussac avec les mêmes yeux…


...Et maintenant, si vous le voulez bien, reprenons les choses depuis leur début …Et dans le détail….



Après une nuit de réflexion, je pense que pour plus de clarté, nous allons scinder le récit en plusieurs parties...Voici
la suivante:

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Mémorial de l'enlèvement sur la N141 du Sturmbannführer Kämpfe


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Super... Bon j'attends la suite.

La suite...?

...Suffit de cliquer sur le lien en fin de sujet....

Merci, que je suis c... Ou j'avais la tête !!!

Merci pour ce superbe travail...
(mon grand-père, c/c mitrailleur à Verdun et décoré de la LH, a eu affaire avec Guingouin, souvenir mémorable)

Citation :

a eu affaire avec Guingouin, souvenir mémorable

Et de quel genre le souvenir?

  juste pour l'anecdote: la grand-mère, qui tenait le bistrot et savait y faire avec les piliers de comptoir (c'était au bord de la forêt de Tronçais), voyant que son Croix de Feu de mari avait été raflé par le maquis de Guingoin, avec promesse de le fusiller parce qu'il soutenait trop son ancien général, a enfourché... son vélo.
Dans le cageot à l'arrière, deux lapins bien préparés...
Je ne sais pas comment elle s'est débrouillée    ,  elle a réussi à l'exfiltrer...
Mais nous les gosses on n'avait pas intérêt à  lui parler de Guingouin... elle devenait colère!  

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Ouf ... Un moment j'ai redouté que ton grand père et Guingouin soient du même bord...

...Bon Croix de Feu, il n'y a pas photo...

A Verdun, il avait pris un schrapnell dans la tempe, mon pépé... il avait été trépané... des douleurs terribles; et seulement le tabac pour calmer un peu... il ne fallait pas dire du mal de son général Pétain en sa présence, voilà tout  

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Un homme au raisonnement sain...

Très intéressant ce récit : il remet les pendules à l'heure sur les exploits du "préfet du maquis" (j'en ai parlé dans deux de mes livres) . Dans ma famille - certes éloignée - un père et son fils de 18 ans ont été assassinés par les glorieux combattants de la "brigade de marche du Limousin" de Guingouin. Ils n'étaient pas collabos, ils aidaient même la résistance non communiste, mais ils étaient cathos à particule, ça méritait donc une rafale de Sten pour l'un et une balle dans le tête pour l'autre...

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Et il y aurait tant à dire...

D'ailleurs sur cette page une phrase a échappé aux censeurs... Elle concerne les dépôts de dynamite...

J'avais entendu parler du dépôt dans l'église d'Oradour mais je ne l'ai jamais évoqué dans mes écrits par peur, je l'avoue, de me retrouver en correctionnelle. Chez nous, la "police de la pensée" (unique) veille...donc prudence !

eric saintonge a écrit:

J'avais entendu parler du dépôt dans l'église d'Oradour

Il a fallu que je vienne ici pour entendre parler de ce dépôt... c'est un "détail" bien caché...

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C'est la raison pour laquelle en suivant les liens de pied de page, on arrive a un sujet non écrit.

2053 est la date à laquelle on pourra consulter les archives, si le forum me survit ce dont je suis persuadé, je verrai tout cela sur St Michel.com, en espérant qu'il y aura la fibre là haut....

Paracolo a écrit:

. je verrai tout cela sur St Michel.com, en espérant qu'il y aura la fibre là haut....

Et bien ! Cela promet de bons moments...

Citation :

Il a fallu que je vienne ici pour entendre parler de ce dépôt... c'est un "détail" bien caché..

Même ici tu n'as rien entendu...
Comment expliquer les statues brisées, soufflées, alors qu'il n'y a pas eu d'explosion?
La cloche fondue... A coté d'un confessionnal en bois, même pas roussi et conservant ses petits rideaux... Les étuis de cartouches US au fond de l’église?...

Je pourrais en remplir une page.

Mais cessons là, je ne risque rien aux USA ... Mais le forum pourrait en pâtir.

Je ne me suis jamais rendue sur ce lieu... Donc pas de guide, pas de commentaires, autres que ceux que j'ai lus ici et là...

Jusqu'à ce que je découvre ici....

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Moi je m'y suis rendu... A plusieurs reprises, et j'ai eu discussion avec le guide...
... Qui a fini par me prendre à part et me dire " monsieur, je voudrais vous dire qu'il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas évoquer "

J'ai aussi parlé avec de vieux villageois...Toujours pareil, des non-dits et de petites réflexions désabusées...

A l’entrée du village un puits avec une pancarte demandant de se recueillir car il contient des restes humains... On a toujours refusé d'aller voir dans ce puits...Aurait-on peur de ce que l'on pourrait y trouver?

.."Quand c'est flou" disait la grand mère de M Aubry...

Moi aussi je suis allé là-bas en 1977 et j'ai même obtenu, sur place, des témoignages assez troublants de gens qui ne voulaient pas qu'on cite leur nom dans un livre ou un article. "L'omerta" sévissait déjà bien avant le délit de "négationnisme".

Encore un vrai lien , haut en vérités...

je persiste et signe , PTLH est encore bien là !  2053! tu nous laisse aucune chance ...

Ma famille était à quelques kilomètres d'Oradour à l'époque, a la vue de la fumée, elle n'imaginait pas les horreurs  accomplies ...

Mon " Tonton" qui quelques temps auparavent avait 2 aviateurs pur britich, élevés au malt de la Lande, dans le grenier...  Devait pas fanfaronner, j'ai du reste , récupéré les deux insignes de ces gus... 

Par ces temps , la délation forcée était  couramment employée par les teutons,  maitres en la matière...  La période " représailles" qui s'en suivi fut des plus actives ...

Encore un nouveau diverticule...

Le nouveau moteur de recherche va faciliter les choses.

Paracolo a écrit:

Citation :

Il a fallu que je vienne ici pour entendre parler de ce dépôt... c'est un "détail" bien caché..

Même ici tu n'as rien entendu...
Comment expliquer les statues brisées, soufflées, alors qu'il n'y a pas eu d'explosion?
La cloche fondue... A coté d'un confessionnal en bois, même pas roussi et conservant ses petits rideaux... Les étuis de cartouches US au fond de l’église?...

Je pourrais en remplir une page.

Mais cessons là, je ne risque rien aux USA ... Mais le forum pourrait en pâtir.

Mais tu as bougrement raison....

J'avais visité Oradour il y a bien longtemps de cela, pour une église avec un clocher soufflé par une explosion elle avait l'air plutôt en bon état.... Même la 402 dans le hangar encore reconnaissable malgré les années et les intempéries....  


Je ne comprendrais certainement jamais tout ce mystère et surtout pourquoi entre une histoire réelle et une histoire officielle !

Dans 34 ans c'est demain.
La médecine fait des progrès tous les jours, plus de pollution grâce à notre gouvernement..., le bio sur toutes les tables....

Et enfin, il y a le système cryogénique pour te garder jusque là en état.

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Il est de notoriété publique que certains "souvenirs" sont de temps à autre changés ou apportés...


Mais en dehors de cela, qu'une carrosserie automobile résiste à l'outrage de 70 ans d’intempéries n'est pas une exception en soi... Beaucoup de collectionneurs-restaurateurs s'attaquent à des véhicules encore plus vieux et qui ont trainé dans un champ...

Tous les gens ayant une notion de l'utilisation des explosifs, savent que la pression s’exerce dans tous les sens et que c'est la partie la plus faible qui cède.
Ainsi une charge d'explosif posée sur une route ne causera quasiment aucun dégât, or, nous constatons ici que le toit du clocher n'existe plus et nous savons que la voute (par où est passée la cloche) à été réparée....

Les murs extérieurs étant la partie la plus solide auront par conséquent résisté....


Mais je m’arrêterai là... Je ne tiens pas à faire fermer le forum.

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Au risque de me répéter : La vérité prend l'escalier, mais elle finit toujours par arriver !

Voilà qui n'éclaire pas notre lanterne et dans 34 ans, qui de nous ici sera encore là...

Pas moi, je l'espère ! Je n'ai aucune envie de faire une centenaire

boucle_dor a écrit:

Voilà qui n'éclaire pas notre lanterne et dans 34 ans, qui de nous ici sera encore là...

Le boss et moi peut-être ? 

Si parmi les centaines de membres du forum il y a des jeunes, je ne doute pas une seule seconde que dans 34 ans lorsqu'ils viendrons nous rejoindre près de St Michel ils nous ferons et nous transmettrons le travail de mémoire comme c'est l'objectif de PTLH de ce qui c'est "réellement" passé à Oradour dans les détails….

Tout n'est qu'une question de temps dans la vie. Il y a des progrès tous les jours dans la recherche et dans tous les domaines. Il en est de même pour les historiens et leurs travail de mémoire.

L'historien est dans la situation d'un physicien qui ne connaîtrait les faits que par le compte rendu d'un garçon de laboratoire ignorant et peut-être menteur.
Charles Seignobos

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C'est dommage que quasiment personne, et pas que dans ce sujet, ne lise les suites....

Comment faire, mettre comme ici un lien hypertexte, sur le quel personne ne clique ou mettre la suite derrière les commentaires la noyant ainsi...

Cruel dilemme, et si l'on rajoute ceux qui ne lisent que le dernier message ...La coupe est pleine.

Citation :

Comment faire, mettre comme ici un lien hypertexte, sur le quel personne ne clique ou mettre la suite derrière les commentaires la noyant ainsi...

Tu peux mettre le lien de la suite en lecture de la semaine...

Paracolo a écrit:

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C'est dommage que quasiment personne, et pas que dans ce sujet, ne lise les suites....

Comment faire, mettre comme ici un lien hypertexte, sur le quel personne ne clique ou mettre la suite derrière les commentaires la noyant ainsi...

Cruel dilemme, et si l'on rajoute ceux qui ne lisent que le dernier message ...La coupe est pleine.  

 Là aussi, tout est une question de curiosité.
Tu passes devant la vitrine bien achalandé du magasin sans rentrer dedans pour voir le reste.

Si je peux me permettre la comparaison si une comparaison est possible. C'est un peu comme les "vitrines" d'Anvers.…  Tout le monde passe devant pour admirer mais tout le monde ne rentre pas dedans   Pourquoi ?

Sujet trop ancien ? Rien de bien nouveau à lire dans le sujet ?

Et pourtant, il y a encore tant de sujet qui sont encore méconnu sur ce forum mais peut être parce que moins d'actualité, ces sujets attirent moins.
Et pourtant, Oradour c'était un 10 juin…. Il y a 3 jours cela faisait 75 ans qu'il y a eu ce massacre et parmi ces victimes il y avait des Lorrains et tout près de chez moi, il y a un village qui s'appelle Charly-Oradour en mémoire de ces victimes originaire de ce village

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Oui entre Metz et Boulay... Evacués pour être en sureté...

Et un des rares survivants, Roger Godfrin, s'était enfui de l'école parce que lorrain "il les connaissait et ne faisait pas confiance aux boches"





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