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 Sussac, prélude à Oradour ?… La division SS Das Reich

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Paracolo
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Paracolo


Nombre de messages : 19925
Date d'inscription : 08/03/2009

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MessageSujet: Sussac, prélude à Oradour ?… La division SS Das Reich   Sussac, prélude à Oradour ?… La division SS Das Reich Icon_minitimeJeu 4 Nov 2010 - 7:28

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Après avoir parlé de Sussac et de son implication dans le drame qui va se dérouler à Oradour sur Glane le 10 juin 1944, penchons nous sur la chronologie des évènements qui ont provoqué la mort de 642 victimes (selon le dictionnaire Larousse) suite à une opération menée par la 3e Cie du 1er Bat du 4e régiment de grenadiers blindés SS Der Führer, appartenant à la division blindée SS Das Reich, sous les ordres du commandant SS Otto Diekmann.

Il convient d’être particulièrement précis, en effet l’histoire officielle ne peut être contredite, et la loi 90-615 du 13 juillet 1990 dite loi Gayssot est là pour y veiller… Par ailleurs, il convient de rappeler que le Conseil constitutionnel n'a jamais été saisi, à son propos, il est donc impossible de savoir avec certitude si le texte est conforme à la Constitution.

Curieux tout de même dans un pays démocratique, d’avoir ainsi une loi qui empêche de parler, d’écrire ou de débattre sur certains sujets… Ainsi un certain général Aussaresses est il condamné pour simplement avoir dit son histoire… Et son éditeur pour l’avoir publié.

Mais je m’éloigne… revenons à nos moutons, et essayons de reconstruire une chronologie détaillée des évènements, avec les moyens et documents que nous avons, car curieusement, dans cette affaire le dossier "Oradour" dort dans les archives de la Gendarmerie, au Blanc (Indre) et n’est pas consultable avant 2053 !!!

Nous sommes donc le 7 juin 1944 … A 22h 15 la division SS Das Reich reçoit l’ordre émanent du 58e Corps d’Armée Blindée dont elle dépend de rassembler ses unités avant le soir du 8 juin dans la région de Tulle Limoges, où elle sera subordonnée au 66e Corps d’armée de réserve.

Mais qu’est donc la division SS Das Reich ?

Voici donc tout d’abord le tableau théorique d’une division Panzer SS en 1944

- Un état major divisionnaire
- Un régiment de chars
- Deux régiments de grenadiers blindés d’accompagnement, motorisés ou mécanisés
- Un groupe de reconnaissance blindé
- Un bataillon de chasseurs de chars
- Un régiment d’artillerie mécanisé, motorisé ou automoteur
- Un groupe de DCA
- Un bataillon du génie
- Un bataillon de transmissions
- Un bataillon de dépôt
- Un bataillon de ravitaillement
- Un bataillon de réparation du matériel roulant
- Un bataillon d’intendance
- Un bataillon sanitaire

Voyons maintenant la composition réelle de la division SS Das Reich …

La division SS Das Reich, était depuis 1943 une division de grenadiers blindés (Panzer Grenadier), Réduite à un Kampfguppe (Groupe de combat) de 800 hommes après de nombreux engagements en Russie…
Elle est alors envoyée dans le sud ouest de la France, (région de Montauban) afin d’y être transformée en division blindée…

Nous sommes dans la phase finale de la guerre en Europe et nécessitée faisant loi, le recrutement de la SS s’est étendu à d’autres nationalités...
… C’est ainsi que les nouveaux soldats qu’elle intègre forment une macédoine ethnique d’une douzaine de nationalités diverses dont un fort contingent d’Alsaciens-Lorrains (L’Alsace et la Moselle sont je le rappelle annexée au Reich) tous plus ou moins volontaires (d’ailleurs plutôt plus que moins …n’en déplaise à certains).

En juin 44, la 2e Division Blindée SS Das Reich est donc en pleine reconstitution, elle ne totalise qu’environ 10 000 hommes (et non 15 000 comme on le voit souvent, voire même150 000) en outre elle possède à peine la moitié de sa dotation en matériel…
Ainsi il manque deux de ses huit compagnies de chars, elles sont en Allemagne en train d’être équipées en PzKpfW V Panther..
Elle ne comporte pas non plus le bataillon de chasseur de chars prévus à l’organigramme, ce manque est compensé par un « bataillon » de canons d’assaut, qui n’a d’ailleurs de bataillon que le nom puisqu’il ne compte que 13 canons d’assaut, en fait la dotation d’une compagnie.

La « Division » SS Das Reich, n’est donc, au moment du récit, qu’une brigade blindée qui s’articule comme suit :


2e SS PANZER DIVISION DAS REICH

Etat major : 141 hommes

Commandant
Général de brigade SS Heinz Lammerding (du 9/11/43 au 20/01/45)

(1a) Premier officier d’état-major
Lieutenant colonel  Albert Stückler (non SS)
O1: Sous-lieutenant SS Alfred Vollmer
O4: Lieutenant SS Langer

(1b) Second officier d’état major
Commandant SS Heino von Goldacker
02 : Sous-lieutenant SS Willy Döppner

(1c) troisième officier d’état major (Renseignement)
Commandant SS Aurel Kowatsch
O3: Lieutenant SS Dr. Walter Wache

(III) Justice militaire
Commandant SS Detlef Okrent

Compagnie d'état-major (Stabskompanie): 178 hommes
Rudolf Heinz Kruse

Police militaire
(SS-Feldgendarmerie Truppe "Das Reich")
Dientze

Vaguemestre (Feldpostamt)

Compagnie de correspondants de guerre
(Kriegsberichter Kompanie )


2e Régiment de blindés SS
(2 SS-Panzer Regiment) : 2 401 hommes

Commandant
Lieutenant colonel SS Christian Tychsen

1er Escadron
Il est équipé de PzKpfW V Panther (25 au lieu de la dotation théorique de 73)

Commandant SS Rudolf Enseling

1e Compagnie (Capitaine SS Wilhelm Matske)
2e Compagnie (Lieutenant SS Joachim Schlomka)
3e Compagnie
4e Compagnie (Capitaine SS Ortwin Pohl)


2e Escadron
Il est équipé de PzKpfW IV (44 au lieu de la dotation théorique de 98) deux de ses compagnies sont en Allemagne comme dit ci-dessus

Commandant SS Dieter Kesten

5e Compagnie (Lieutenant SS Heinz Himme)
6e Compagnie (Lieutenant SS Karl-Heinz Boska)
7e Compagnie (Lieutenant SS Karl Kloskowski)
8e Compagnie (Lieutenant SSWalter Thorney)


3e Régiment de grenadiers blindés SS (3 SS-Panzer Grenadier Regiment) « Deutschland » : 3 242 h

Commandant
Lieutenant colonel SS Günther Wisliceny

Les 2e et 3e Bataillons restent à Montauban sous le commandement de Wisliceny

1e Bataillon (Commandant SS Heinrich Schuster)
2e Bataillon (Commandant SS Willy Dusenschön)
3e Bataillon (Commandant SS Helmut Schreiber)


4e Régiment de grenadiers blindés SS
(4 SS-Panzer Grenadier Regiment)« Der Führer » : 3 502 hommes ( Moissac)
(Détaillé car c’est lui qui nous intéresse en particulier)

Commandant
Colonel SS Sylvester Stadler (22/10/43-15/6/44), né en 1910, RK : 6/4/43, Eich : 16/9/43, Schw : 6/5/45  
Puis  Lieutenant colonel SS Otto Weidinger

Stadler nommé colonel-major (SS-Oberführer) quitte l’unité le 14 juin et est remplacé par Weidinger


  • Compagnie de commandement (Stabskompanie)
  • Un peloton motocycliste (théorique)
  • Un peloton de lance-flammes soit 6 SPW SdKfz 251/16 (dont 3 seront affectés à la 16./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »
  • Un canon antichar de 7,5 cm Pak 40
  • Un peloton de 3 SPW de transmissions (Nachrichtenzug)
  • Un ensemble symphonique.

Soit un total de 14 m.SPW SdKfz 251 dont 6 SPW SdKfz 251/16 et 7 m.Pz.Fu SPW SdKfz 251/3 ou 251/11

1er Bataillon (I. SS-Panzergrenadier-Regiment.4 (mot) « Der Führer ») (Valence-d’Agen)

Commandant
Commandant SS Adolf Diekmann (4/44-30/6/44)

Compagnie de commandement (Stabskompanie)
1e Compagnie (1 1./ I./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
12  le.MG.34, 3  s.MG.42, 2  Gr.W 34
Lieutenant SS Scholtz   Sous lieutenant SS Burgardt
2e Compagnie (2./ I./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
12  le.MG.34, 4  s.MG.42,  2 Gr.W 34
Lieutenant SS Gerhard Schwarz
3e Compagnie (3./ I./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
( 3 officiers, 17 sous-officiers, 187 hommes du rang)
12  le.MG.34, 4  s.MG.42,  2 Gr.W 34
Capitaine SS Erich-Otto Kahn

  • Armurier: Sergent SS Picha,Sergent SS Tscheicke
  • Mécanicien: Sergent SS Rauscher
  • Cuisinier: Sergent SS Bierling
  • Infirmier: Sergent SS Wilhelm Blaeschke
  • - 1e section (3 pelotons) Sous lieutenant SS Heinz Barth (49 hommes)
  • - 2e section (3 pelotons) Adjudant SS Egon Töpfer (58 hommes) Dont: Adjudant SS Karl Lentz, Sergent SS Georg Boos
  • - 3e section (3 pelotons) Sergent SS Rennert (32 hommes)

Il est probable qu’une 4e section fut créée (le total des 3 sections, est de 139 hommes). Or, les 68 hommes restants forment un effectif trop important pour une section de commandement (maximum 30 hommes, secrétaires, armuriers, cuisiniers, mécaniciens...).

4e Compagnie (4./ I./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
2  MG, 2  Gr.W 34, 3  7,5 s.Pak, 4  7,5  le.I.G 18
Lieutenant SS Rosenstock

Soit un total de 4 m.SPW SdKfz 251 et 1 m.Pz.Fu SPW SdKfz 251/3


2e  Bataillon (II./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 (mot) « Der Führer ») (Castelsarrasin)

Commandant
Commandant SS Herbert Schulze (11/43-1/7/44), RK : 16/12/1943, DKG : 29/5/1943

Compagnie de commandement (Stabskompanie)
5e Compagnie (5./ II./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
8  le.MG.34, 2  s.MG.42, 2  Gr.W 34
6e Compagnie (6./ II./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
8  le.MG.34, 3  s.MG.42, 2  Gr.W 34
7e Compagnie (7./ II./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
9  le.MG.34, 4  s.MG.42, 2  Gr.W 34
8e Compagnie (8./ II./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
1  MG, 2  Gr.W 34, 2   7,5 s.Pak, 4   7,5 le.I.G 18

3e  Bataillon (III./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer » gp)  ( Négrepelisse)

Commandant
Commandant SS Helmut Kämpfe (12/43-9/6/44), RK : 10/12/1943, DKG : 11/3/1943
Puis Capitaine SS Heinz Werner

Médecin : Lieutenant SS Dr Ladislaus Müller

Compagnie de commandement (Stabskompanie)
9e Compagnie (9./ III./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer » gp)
16  le.MG.34, 2  s.MG.42, 2  Gr.W 34
Sous lieutenant SS Kohs avec 2 m.SPW SdKfz 251/4
10e Compagnie (10./ III./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer » gp)
11  le.MG.34, 4  s.MG.42, 2  Gr.W 34
Lieutenant SS Heinrich Manz, Lieutenant SS Gross avec 2 m.SPW SdKfz 251/4
11e Compagnie (11./ III./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer » gp)
10  le.MG.34, 4  s.MG.42, 2  Gr.W 34
Lieutenant SS Lang  avec 2 m.SPW SdKfz 251/2
12e Compagnie (12./ III./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer » gp)
7  MG, 3  s.Pak de 7,5 cm, 2  le.I.G 18 de 7,5 cm,
Sous lieutenant SS Stiks avec 6  m.SPW (théoriques) SdKfz 251/16 et 2  m.SPW SdKfz 251/4

Soit un total de 87 m.SPW SdKfz 251 dont 6 SPW SdKfz 251/16, 6 m.SPW SdKfz 251/2, 2 m.SPW SdKfz 251/4 et 11 m.Pz.Fu SPW SdKfz 251/3 ou 251/11



13e Compagnie (13./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
6 pièces de15 cm SIG 33 SdKfz 138/1 Bison
Lieutenant SS Erich Lenthe
14e Compagnie (14./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »)
12 pièces de 2 cm Flak 38 sur SdKfz 10/5
Capitaine SS Friedrich Hermann
15e Compagnie (15./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer »
La compagnie motocycliste (Kradschützenkompanie), est absente de l’éclairage (Gliederung)
Capitaine SS Haefke
16e Compagnie (16./ SS-Panzergrenadier-Regiment.4 « Der Führer » Pi.K)  
18  le.MG.34, 2  s.MG.42, 2  Gr.W 34
Lieutenant SS Ernst Frhr von Eberstein

Cette unité recevra aussi un peloton de lance-flammes formé de 3 m.SPW SdKfz 251/16

Soit un total pour le régiment de : 105 m.SPW SdKfz 251 et dérivés, 19 m.Pz.FU, 6 SdKfz 138/1, 12 m.SPW SdKfz 10/5.

Effectif total pour le Rgt.4 «DF» : 82 Off, 574 S/Off, 2846 Hommes et 36 Hiwi.

Source Archives :
- Du LVIII.Res.Pz.Korps (Bundes-Archiv Freiburg et IHTP de Cachan)
- Du Regiment DF (Bundes-Archiv Freiburg et IHTP de Cachan)
- Journal de marche du H.V.S 588 Vincennes



2e régiment d’artillerie blindée SS
(2 SS-Panzer Artillerie Regiment) : 2 167 h

Commandant
Colonel SS Karl Kreuz  / Colonel SS Ernst Krag (artillerie d’assaut)

1e Bataillon (Capitaine SS Otto Wurach)
Canons de automoteurs de 105 Wespe et de 150 Hummel
2e Bataillon (Capitaine SS Wolfgang Gast)
Canons de 105 tractés
3e Bataillon (Capitaine SS Herbert Hoffmann)
Canons de 150 tractés
4e Bataillon (Capitaine SS Josef Kast)


Unités diverses :

- 2 SS-Panzer Jäger Bataillon
: 513 h (Chasseurs de chars)
- 2 SS-Stumgeschütz Bataillon : 344 h (Canons d'assaut)(Commandant SS Walter Kniep /  Commandant SS August Krag)
- 2 SS-Flak Bataillon : 824 h (DCA) (Capitaine SS Otto Reimann)
- 2 SS-Werfer Bataillon : 473 h
- 2 SS-Panzer Nachrichten Bataillon : 515 h (Commandant SS Theodor Sorg) (Transmissions)
- 2 SS-Panzer Aufklärungs Bataillon
: 942 h (Commandant SS Heinrich Wulf) (Reconnaissance)
- 2 SS-Panzer Pionier Bataillon : 984 h (Commandant SS Siegfried Brosow) (Génie)
- 2 SS-Wirtschafts Bataillon (Commandant SS Willy Schäfer) (Intendance)
- 2 SS-Nachschubdienste (Commandant SS Franz Six) (Train)
- 2 SS-InstandsetzungBataillon (Capitaine SS Ennsberger) (Maintenance)
- 2 SS-Sanitäts Bataillon ( Commandant SS Dr. Günter Priebe) (Santé)
- 2 SS-Feldersatz Bataillon 950 h (Capitaine SS Rauscher) (Réserve)


Voici donc à quoi ressemble l’organigramme de la « division »  Das Reich, a cette image chiffrée qui nous montre que nous sommes plus prés d’une brigade que d’une division, il faut encore ajouter qu’il n’y a aucune comparaison possible cette 2e Panzer SS, et la superbe armée de volontaires qui était entrée en Russie, dans le sillage de la Wehrmacht en juin 1941…
Pour reconstituer l'effectif amputé par les combats sur le front du Dniepr, 9000 remplaçants avaient envahis casernes et camps : c'étaient des convalescents et des gamins de dix-sept ou dix-huit ans, non instruits, la plupart ressortissants germaniques, Hongrois, Roumains, ainsi qu'un important contingent d'Alsaciens.
Ces recrues de fortune tiraient pour la première fois avec un Mauser K 98, s'initiaient au démontage du MG 42 à peine trois mois avant d'être jetés dans une des grandes batailles de l'Histoire…
…Alors que déjà fort en retard sur son programme, l'entraînement de la Das Reich sera au cours de ce printemps régulièrement interrompu…
Les unités de la division devant participer, au grand dam de l’état major, à des opérations ponctuelles contre la Résistance…
… En effet pour une division cuirassée, énorme machine de guerre, les terroristes ne constituaient pas réellement une menace et à plusieurs reprises l'état-major divisionnaire, protesta auprès du 58e corps et du groupe d'armées G contre l'emploi de ses troupes de choc à des opérations anti « bandits communistes »…

…une pénurie chronique de carburant paralysait l’instruction… Les classes d’âge appelées en février et en mars venaient à peine de terminer leur formation de base…
Le matériel de transport, camions d'infanterie et tracteurs d'artillerie était notoirement insuffisant et la livraison des blindés trop lente.

Au 16 mai, la division n'avait reçu que 37 PzKpfW V  Panther et 55 PzKpfW IV alors que la dotation, déjà réduite, prévoyait 62 chars de chaque catégorie…
En remplacement elle était pourvue de 30 Sturm­geschützen, canons d'assaut automoteurs, comparables à des chars sans tourelle…
Si les deux régiments de Panzergrenadier (soit une brigade) avaient leurs effectifs complets, mais ils manquaient incontestablement d'entraînement …

D’ailleurs, le Lieutenant colonel Weidinger estimait qu'ils seraient à peine en mesure de livrer un combat d'une durée limitée.


Les alliés ayant débarqué, comme tout le monde le sait, en Normandie le 6 juin, la Das Reich reçoit, comme je le dis plus haut, le 7 à 22h 15 l’ordre du 85e corps d’armée dont elle dépend, de rassembler ses unités avant le soir du 8 juin dans la région de Tulle Limoges où elle sera subordonnée au 66e corps d’armée de réserve de Clermont Ferrand.  

Le but du mouvement est, bien sûr, d’amener la division en Normandie, mais cette mission n’est pas prioritaire. Les ordres supérieurs sont formels : Les bandes de partisans du Massif central se sont considérablement renforcées. Une intervention immédiate et impitoyable de forces importantes sera menée.

On le voit, le Haut Commandement allemand ouest est hanté par la possibilité d’une insurrection armée et la création d’un état communiste à l’arrière du front normand…
Cette crainte n’est pas vaine et en cours de réalisation, son centre opérationnel devant être Limoges et, accessoirement Tulle.

Ont à faire mouvement les quatre principaux régiments de la division, celui de chars, celui d’artillerie et les deux de grenadiers blindés d’accompagnement.
Les éléments lourds de la division étant éloignés du front de plus de 700 km, un transport par rail est demandé par l’EM de la Das Reich, qui ne comprend pas que l’on puisse vouloir utiliser sa puissance contre des « terroristes » et dont les officiers veulent se rendre directement en Normandie…
Le transport est refusé par le 58e Corps. Les blindés de Christian Tychsen devront se déplacer par leurs propres moyens, l’itinéraire imposé passe par Villefranche, Figeac, Tulle.

Quant aux deux régiments de grenadiers leur motorisation insuffisante et le manque de carburant imposent d’en laisser un à Montauban…
…Ils comptent aussi trop de recrues insuffisamment entraînées. Ne seront donc désignés pour partir que le trois meilleurs des six bataillons qu’ils comptent, ainsi le régiment Deuts­chland s'amputerait de son meilleur bataillon, le 1er, et de tous ses moyens de transport au profit du régiment Der Führer…
…Ce dernier transférerait son bataillon le moins efficace, le 2e, au Deutschland...

…La brigade la plus faible, la Deutschland, resterait à Montauban avec le bataillon d'artillerie le moins bien équipé, et quelques unités de soutien, jusqu'à l'amélioration de l'entraînement et des transports…
…Par un nouvel échange de dépêches avec le 58e corps, le Deutschland, commandé par le major Wisli­ceny, reçoit l'ordre de constituer, avec les éléments les mieux entraînés, un groupe de combat de 600 hommes qui assurerait, sous les ordres de Toulouse, la surveillance de la région...

Le groupement ainsi formé pour faire mouvement (I/DF, III/DF, I/D, Unités d’artillerie et canons d’assaut) prendra le nom de « division Stuckler » et suivra, en trois groupes séparés, Lammerding et son EM se trouvant dans le second groupe, le tracé routier Caussade, Cahors, Brives, Limoges par la N20.

Au moment de faire route, Ernst Krag, commandant le bataillon d'artillerie d'assaut, doit compléter son effectif avec une compagnie d'infanterie en cours d'instruction et le bataillon éclaireur d'Heinrich Wulf attend encore le complément de véhicules blindés lourds d'une compagnie...

Karl Kreutz, commandant l'artillerie, sait que les canonniers de son bataillon de 105 étaient terriblement sous-entraînés et qu’une unité entière manque d'engins de traction… à telle enseigne que, de leur propre initiative, les officiers de quelques unités dispersées ordonnèrent aux conducteurs de réquisitionner dans la population des tracteurs et des véhicules pour pallier l'insuffisance des moyens de transport…

Et ce n'est pas tout…. Des officiers et des hommes sont absents, en stage ou en permission. Par exemple, Borkmann, capitaine adjoint dans l'unité de chars d'Otto Pohl, revenant de son mariage en Silésie ne  rejoignit son unité, à la course, que quatre jours plus tard en faisant de l'auto-stop !!!
Autre note fâcheuse au tableau : deux compagnies entières de chars manquait à l'appel car elle « touchait » en Allemagne des PzKpfW V neufs.

On le voit, nous sommes loin de ce que l’on veut nous faire croire, une division d’élite à plein effectif, qui se précipite vers le front de Normandie…
…Et l’on peut dés à présent tordre le cou à l’affirmation du fait que les quelques jours de retard infligés à la Das Reich ont « sauvé le débarquement »


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Partie de Montauban, forte de 150.000 hommes, la division Das Reich a reçu l’ordre, en cas de débarquement, de se diriger vers le front de Normandie Quercy.net



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