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 LE GCMA

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Charly71
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MessageSujet: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeJeu 21 Mar 2019 - 17:07

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LE GCMA
Groupe de commandos mixtes aéroportés



Dès l’année 1949, le colonel Chavatte, commandant les FAPI, avait tracé la mission d’un Service Action en Indochine en faisant établir des monographies sur toutes les régions où les parachutistes pouvaient être amenés à intervenir : le Nord-Laos, certaines zones de l’Annam, la frontière de Chine, le Pays thaï...

Le colonel Chavatte avait également procédé, dans le cadre des Etats-Majors opérationnels, à un recensement de zones de saut ou de largage de matériel. Cet important travail, mené pourtant avec des moyens insignifiants, rendit, à l’époque, possibles un certain nombre d’«actions» en collaboration avec les populations locales. Il s’agissait d’implanter à l’intérieur des zones ennemies des éléments armés, administratifs, politiques, disposés à s’opposer à l’emprise et à la pénétration du Vietminh.

Par ailleurs, le SDECE qui coiffait théoriquement un ensemble de services agissant apparemment sans aucun lien, tels la Sécurité militaire, le Service de Renseignement Opérationnel, cherchait, en vain, à faire accepter un plan d’ensemble de Service Action, analogue à celui qui fut appliqué pendant la Deuxième Guerre mondiale dans les territoires occupés par les Allemands.

Début 1950, le colonel Fourcaud, adjoint du directeur du SDECE, débarque à Hanoï et propose, en accord avec le Haut-Commissaire, d’étudier la création d’un Service d’Action, d’examiner le problème des minorités et de coordonner les activités dispersées des divers services agissant sur le territoire sous l’autorité d’un organisme central à créer. Cet organisme prend forme sous la dénomination de «Direction Générale de Documentation» (DGD). Il est confié au colonel Gracieux, officier des Troupes Coloniales connaissant parfaitement l’Indochine et ses diverses ethnies.

Après le retour de Fourcaud, le Service Action du SDECE, dirigé à Paris par le colonel Morlanne, désigne ses premiers instructeurs spécialisés pour encadrer l’école Action de Ty Wan au Cap Saint-Jacques.


LE GCMA Fourca10
Colonel Pierre Fourcaud


Un officier, expédié sur les plateaux moï afin de tenter un essai de regroupement en autodéfense et maquis, envoie des chefs de village suivre les stages de l’école. Un autre officier gagne le territoire chinois afin de prendre contact avec des éléments du clergé catholique sympathisants.

Sans passer à l’offensive, le Service Action se met en place. Mais ce n’est qu’au début de l’année 1951, grâce aux moyens accordés par les généraux de Lattre et Salan, sous l’impulsion du colonel Belleux, directeur du SDECE Saigon, et du colonel Gracieux, que le Service Action peut entrer en activité et commencer à agir avec toute l’ampleur souhaitable.

Au mois de mai, le Service Action en Indochine est rattaché officiellement aux TAP et prend l’appellation de «Groupement de Commandos Mixtes Aéroportés» (GCMA).


Dépendant du DGD et par là même du SDECE, le GCMA est doté de l’organisation de base d’un corps de troupe et est mis pour emploi à la disposition du Haut-Commissaire. Celui-ci délègue ses pouvoirs au Général en chef en ce qui concerne l’emploi dans certaines actions de caractère opérationnel. Hiérarchiquement, le chef du SDECE note les officiers du GCMA.

Placé sous le commandement du lieutenant-colonel Grall, ancien «patron» du 5e BCCP, le GCMA prend à son compte tout ce dont le Service Action devait être chargé : commandos spéciaux, guérilla, contre-guérilla, infiltration, raids de pénétration, action psychologique, reconnaissance d’objectifs, organisation de maquis, contact avec les éléments favorables et pacification, sabotage de voies de communication, enlèvements et exécutions en zone vietminh.


Par extension, le GCMA va rapidement servir d’«éclaireur» aux opérations de débarquement et parachutées. En septembre 1951, l’île de Cu Lao Ré, que nos parachutistes viennent d’occuper, est mise à sa disposition. Sous l’égide du capitaine Prévôt, il y crée une base de départ en construisant un terrain d’aviation et en constituant une véritable flottille de débarquement (trois pinasses armées et une vingtaine de dinghys) pour des coups de main sur la côte et pour l’interception des jonques faisant le trafic d’armes, qui peuvent échapper à la surveillance des patrouilleurs de la Marine.


LE GCMA Grall10!
Lieutenant-colonel Grall


Lorsque le commandement du GCMA est confié au lieutenant-colonel Grall, celui-ci assure déjà le commandement des Sections opérationnelles des bases aéroportées. Ce cumul présente pour le Groupement une sérieuse économie de moyens, en particulier de personnel, puisque les SO/BAP ont pour mission principale de préparer les opérations aéroportées, c’est-à-dire, entre autres, de reconnaître le maximum de zones de saut possible. Elles sont ainsi amenées à survoler très souvent la zone viet, futur champ d’action du GCMA.

Comme les SO/BAP, le GCMA doit couvrir toute l’Indochine. Son implantation est donc calquée sur celle de l’organisation du Commandement en Indochine.
L’Etat-Major du Groupement est installé à Saigon. Dans chaque territoire, une représentation régionale est créée, dont le chef est installé auprès du commandant dudit territoire : à Hanoï, la RR du Nord-Viet-Nam ; à Vientiane, la RR du Laos ; à Saigon la RR du Sud-Viet-Nam ; à Tourane la RR du Centre-Annam animée par les capitaines Puy-Montbrun, Erouard et Bauer ; à Ban Me Thuot la RR des Plateaux. Au fur et à mesure de l’évolution du GCMA cette organisation deviendra de plus en plus complexe.


Dès sa création, le GCMA commence à implanter des antennes dans toutes les zones sous contrôle français, d’où ses commandos pourront frapper en territoire ennemi, et constitueront un point d’ancrage pour les différents maquis à constituer.
Plusieurs antennes sont successivement mises en place en Pays thaï, en bordure du Delta, et en Annam.


LE GCMA Bole10
Bole du Chaumont alors capitaine (à droite)


Principales antennes en Pays thaï
- Laï Chau - base principale du GCMA ; responsable : lieutenant Bole du Chaumont ; zone d’action : région de Laï Chau,
- Nghia Lo - responsable : lieutenant Hans ; zone d’action : bordure du Fleuve Rouge ; désorganisée après l’offensive vietminh d’octobre 1952 et disparue en novembre après la capture de ses cadres : lieutenant Hans, prisonnier et mort torturé - sergent Muet, grièvement blessé - sergent Schoepf, prisonnier.


LE GCMA Schoep10
Le sergent Schoepf


- Than Uyen - responsable : lieutenant Castagnoni ; zone d’action : région de Cha Pa- Lao Kay ; désorganisée après l’évacuation du poste à la mi-octobre 1952.


Principales antennes en bordure du Delta


LE GCMA Caasta10
De gauche à droite, debout : Sous-lieutenant Boulay, Lieutenant Castagnoni
Assis : 1°Cl Grenar, Sergent Sentenac, Sergent-chef Lemarec (DCD à DBP le 2 mai 1954)


- Tien Yen - responsable : lieutenant Dabezies, puis capitaine Banhiot ; champ d’action : zone côtière, RC 4-frontière de Chine,
- Phuc Yen - responsable : lieutenant Borcard ; zone d’action : région de Phu To ; implantation des maquis «Potiron», secteur de Hoang Mo et «Ibiscus», secteur de Binh Lieu, . Hadong - zone d’action : Pays muong jusqu’à la frontière d’Annam ; implantation des maquis «Tabac» (mis en sommeil très rapidement) et «Sangsue» (région de Kéna Bong) qui doit servir de point de départ d’agents dans le Thanh Hoa,
- Luc Nam - responsable : capitaine Hernandez ; zone d’action : région de Dinh Lap- Loc Binh-Lang Song, frontière de Chine et RC 4.

Principales antennes en Annam
- île de Hong Mé - responsable : capitaine Bichelot ; zone d’action : côtes du Thanh Hoa,
- île de Cu Lao Ré - responsable : capitaine Prévôt, puis capitaine Léger ; zone d'action : côtes du Lien Khu V.


LE GCMA Bichel10
Le capitaine René Bichelot et ses hommes font sauter un pont viet (centre Annam 1953)


- Kontum - responsable : capitaine Hentic, puis lieutenant Thébault ; anime l’action des tribus Hré ; mission : opérations de commandos sur les axes de communication vietminh.



Très tôt, dans le conflit indochinois, les Services spéciaux français cherchent à exploiter à leur profit la répulsion raciale que nourrissent pour les Annamites du Delta et des côtes les populations montagnardes et certaines minorités ethniques. Si, dans les régions du littoral tonkinois et sur les Plateaux moï du Sud-Annam, cette tâche va être relativement aisée, il ne va pas en être de même dans les zones de peuplements thaï, dans celles de races meo et man (populations vivant entre 1000 et 1800 mètres d’altitude dans les régions de Lao Kay, Ha Giang, Yen Bay, Laï Chau, Son La, Xieng Khouang, Nong Het) où il faut attendre octobre 1950 et les premières opérations du Vietminh en Haute Région pour susciter des mouvements hostiles.


LE GCMA Elzove10
Elèves de l’école commando lao.


Fin octobre, les forces françaises évacuent toute la région située à l’est du Fleuve Rouge et se regroupent sur la rive droite. Cet abandon marque le début d’une exaltante, mais douloureuse aventure, celles des maquis.

La mission des maquis est triple : empêcher les populations de collaborer avec le Vietminh ; créer sur les arrières viets un climat d’insécurité permanente ; amener progressivement les populations à prendre part à l’action en détruisant systématiquement l’organisation politico-militaire de l’adversaire.

Toutefois une difficulté se pose. Les montagnards que le GCMA recrute ignorent à peu près tout des armes modernes, des techniques de destruction, du matériel radio, et il s’avère indispensable de leur donner un minimum d’instruction. Aussi, pour pallier l’inconvénient majeur que représente la durée des stages de formation, notamment le stage radio (parfois six à huit mois), et obtenir un démarrage rapide, des cadres européens vont être employés.

Pris en main à l’origine par un officier chargé d’apprécier les besoins en armement, postes radio, divers équipements et vivres, de fixer les zones de largage et d’établir l’ordre des liaisons et des transmissions, les maquis sont organisés par des équipes, généralement composées d’un sous-officier et d’un radio, qui recrutent immédiatement des guerriers locaux, les forment et les constituent en groupes armés, appelés «centaines».

A partir de la fin 1952, la formation de cadres autochtones s’accélère. L’école du Cap Saint-Jacques devient alors un véritable centre d’instruction des maquis, réservé très vite, en raison de l’importance des effectifs à former, aux seuls cadres de rang relativement élevé (officiers de maquis, spécialistes radio pour les postes importants), tandis que chaque représentation régionale est chargée de créer elle-même son propre centre pour instruire ses petits cadres, ses petits spécialistes et un ou plusieurs commandos d’intervention capables d’agir à la demande dans un maquis déterminé.


LE GCMA Maloub10
« Bob» Maloubier


Parallèlement, une nouvelle politique d’utilisation du personnel européen est adoptée :
- dans le maquis : deux équipes de sous-officiers en mission temporaire comme conseillers techniques des chefs de maquis, en particulier pour l’organisation des bases intérieures et pour s’assurer de l’exécution des missions.

- à la Centrale : un officier qui suit l’évolution et l’extension des maquis, établit les plans de prévision pour le ravitaillement en armes, munitions, vivres, matériels divers et veille également à l’exécution des missions.
A partir de ce moment, l’action des maquis va devenir pleinement efficace, action que même le cessez-le-feu n’arrêtera pas.



Les principaux maquis sont :


Haute Région

- le maquis «Chocolat»
En octobre 1950, après l’abandon de nos positions en Haute Région, qui aussitôt passent sous contrôle vietminh, un embryon de maquis se constitue spontanément dans la région de Lao Kay sous le commandement d’un certain Cho Quang Lo, chef du village de Pha Long et de la compagnie de partisans man qui y tenait garnison.

En janvier 1951, sur le point d’être attaqué par les Viets, Cho Quang Lo établit le contact avec Hanoï et obtient, par l’intermédiaire du lieutenant Cavasse de l’EMO Nord, le parachutage d’un poste radio 536 et de munitions.

Les partisans résistent aux Viets et détruisent pratiquement le Régiment 148, chargé de leur liquidation.
Ne pouvant venir à bout du maquis, Giap fait appel à l’Armée populaire chinoise.
Un régiment déferle sur Muong Khuong et Pha Long, obligeant Cho Quang Lo et ses hommes à se retrancher dans les montagnes et les forêts environnantes. De là, les maquisards lancent attaque surprise sur attaque surprise, dressent embuscade sur embuscade, bousculant les Chinois et les dispersant dans le plus grand désordre. Sévèrement étrillés, les soldats de Mao Tse Toung rentrent chez eux.

Persuadé qu’il n’en a pas terminé avec les Chinois, Cho Quang Lo décide de s’organiser.
Il réclame des parachutages d’armes, de munitions et de mines anti-personnel.
Lorsqu’à la mi-avril, le 9e Régiment de la 302e Division franchit la frontière, les mines sont en place.
L’unité est pratiquement anéantie, son colonel et son état-major faits prisonniers.
Pourtant, quand il apprend que des milliers d’autres Chinois attendent, l’arme au pied, le moment de passer à leur tour la frontière, Cho Quang Lo, inquiet, demande aux populations d’évacuer leurs villages et de se réfugier dans les montagnes.
Lui-même quitte Pha Long avec un important groupe de partisans et va s’installer vers Song Chay, sur la rive droite de la Rivière Claire. Trois jours après l’évacuation de Pha Long, deux régiments chinois envahissent toute la région. Comprenant que la lutte est devenue impossible, Cho Quang Lo prend la décision de suspendre toutes ses activités militaires et d’attendre une occasion propice pour les reprendre.

Huit mois plus tard, en février 1952, alors que la responsabilité des maquis de la ZANO est assurée par le lieutenant Hautier, un avion de reconnaissance qui survole la région sud de Pha Long repère un petit groupe de maquisards et lui largue un poste 536. Le contact est repris. Dans les jours qui suivent, plusieurs parachutages apportent aux partisans, un poste 694, des armes individuelles et collectives, en tout quatre cents. Avec cet armement, Cho Quang Lo entreprend de réorganiser son maquis puis de récupérer les circonscriptions de Muong Khuong, Pa Kha, Pha Long et Hoang Su Phi. En une semaine, tout est achevé et les troupes chinoises sont repoussées au-delà de la frontière.
Mais à la fin du mois de mars, les communistes, toujours la même division, reviennent en force, attaquent Hoang Su Phi, Lung Pin et Pa Kha, contraignant les maquisards à battre en retraite et à se retirer vers Pha Long. Simultanément, le Régiment 148 assaille Muong Khuong et s’en empare. Cho Quang Lo rassemble toutes les forces des quatre secteurs et s’apprête à défendre son village.
Impuissants contre l’artillerie qui bombarde Pha Long, les partisans doivent une fois encore se replier vers le sud. Bientôt vivres et munitions viennent à manquer et nos avions qui tentent de lâcher du ravitaillement sont pris sous les feux nourris de la DCA chinoise.
En juin, trahi par un de ses proches, Cho Quang Lo, qui n’a pas voulu quitter ses montagnes, contrairement à une grosse partie de ses hommes descendus vers Laï Chau, est assassiné dans son refuge par les Chinois. Ceux-ci transportent son corps à Pha Long, à Muong Khuong puis à Lao Kay, afin de le montrer aux populations. Ses derniers partisans se dispersent. Le maquis «Chocolat» est mis en sommeil.

- le maquis «Cardamone»
En mai 1952, le lieutenant Ly Seo Nung, un Méo de la région de Pha Long servant à titre français, est désigné pour diriger le maquis «Chocolat». A cet effet, il suit une série de stages divers à Hanoï jusqu’au mois d’août. Cho Quang Lo disparu et ses partisans dispersés, il reçoit mission de relancer le maquis et de l’étendre. Nung sélectionne et entraîne une équipe d’une quarantaine d’hommes qui doivent former ses cadres. Il a pour adjoint le lieutenant Long, officier autochtone montagnard, chargé d’instruire des éléments de maquis qu’il devra ensuite implanter sur la rive gauche du Fleuve Rouge, dans la région de Luc An Chau.


LE GCMA Ly_seo10
Lieutenant Ly Seo Nung


En septembre, les deux équipes sont parachutées dans la région de Nghia Lo pour y parfaire leur formation. Prises dans les combats de l’offensive d’automne vietminh, elles se replient et sont récupérées presque au complet le mois suivant à Na San. Ces éléments, que les circonstances ont amenés à se détourner de leur mission initiale, vont constituer la base du maquis «Cardamone».

A la fin du mois de novembre, les hommes, futurs membres des missions spéciales parachutistes, sont regroupés au centre d’instruction du GCMA à Hanoï où ils subissent un entraînement intensif conduit par le lieutenant Nung. Dans le même temps, les éléments, destinés à agir à terre, sont rassemblés à Laï Chau pour y être instruits par le lieutenant Long, sous la direction du lieutenant Bole du Chaumont, commandant de l’antenne.

De février à mai 1953, tandis que l’instruction des commandos terrestres se poursuit, la Centrale fait parachuter ses missions spéciales : dans les secteurs de Cha Pa (six hommes) et Van Ban-Than Uyen (dix hommes) le 15 février, à Lu Tring Tuong (douze hommes) le 21 mars, à Phong To-Muong Ham (onze hommes) le 2 mai. La mise en place du maquis peut être entreprise.

L’opération commence le 24 mai. Elle est menée à partir de Laï Chau par le Commando Long, fort alors de 150 hommes. Le 30, ce commando atteint La Than dont les partisans thaï, armés par les Viets, se rallient. Le 14 juin, deux cents nouveaux partisans rejoignent les maquisards avec leurs armes. Deux jours plus tard, ces éléments — commandos et ralliés — encerclent le poste de Phong To qui, bombardé par l’aviation à la demande de Long, se rend le 17.
Durant la deuxième quinzaine de juin, les ralliements se multiplient et, à la fin du mois, l’effectif compte environ six cents maquisards disposant de 470 armes.


Pays thaï

En décembre 1952, le capitaine Hébert se rend à Na San. Sa mission : contacter la population du triangle Dien Bien Phu - Thuan Chau - Son La et orienter plus particulièrement son action sur les Méo des massifs montagneux du Long Hé et de Cotonh. Hébert s’installe dans le camp retranché avec quelques sous-officiers européens, dont le sergent-chef Chatel, divers Thaï, dont le chef du village de Thuan Chau, et un puissant poste radio.


LE GCMA Hzober10
Le capitaine Hébert (de dos), Nicolaï, pilote civil du Beaver et le sergent Chatel.


Malgré de grosses difficultés, Hébert et ses hommes parviennent à établir des contacts avec les chefs locaux. Puis, profitant des sorties effectuées par les unités du GOMRN, ils rayonnent en direction de Co Noï, Chien Dong, Maï Son, Son La. Partout ils recrutent de nouveaux partisans et, très vite, prennent pied dans tout le massif du Long Hé. Peu à peu, Hébert étend son champ d’action vers le sud, en direction du Song Ma qui est franchi début juin par une équipe de cinquante partisans conduits par le sergent-chef Chatel.

A la fin du mois, Muong Lam est atteint ; contact est pris avec le chef méo de Cotonh qui fournit deux cents partisans dont l’encadrement sera assuré par une partie de l’équipe restée sur place avec le sergent Maljean.

Le 5 juillet, une autre mission parvient à Thuan Chau et rentre à Na San avec une trentaine de Thaï, volontaires pour être armés. Les populations contactées dans les jours qui suivent se rallient avec enthousiasme et réclament des armes : trois cents fusils et quatre FM leur sont parachutés.

Il ne reste plus à Hébert qu’à organiser ce grand ensemble. Il reçoit en renfort le sergent Ansidéi et vingt-cinq Thaï instruits à Hanoï et destinés à l’encadrement des partisans, ainsi que cinq opérateurs radio.
Aussitôt, les maquis se mettent en place : dans la région de Cothon, à Muong Lam, le maquis «Aiglon» aux ordres des sergents Maljean et Ansidéi ; dans le secteur de Thuan Chau, le maquis «Colibri» sous le commandement du sergent-chef Chatel ; dans le massif du Long Hé, le maquis «Calamar» avec le sergent Schneider.


LE GCMA Hzober11
Le capitaine Hébert et le sergent Chatel.


Le 13 juillet, divers parachutages apportent plus de 350 armes individuelles et collectives.
Le 19, Hébert se pose en Morane sur un terrain remis en état par Chatel à huit kilomètres de Thuan Chau. Le lendemain, une centaine d’armes sont larguées sur «Colibri» ainsi que du ravitaillement.
Le 22, Schneider reçoit trois cents armes et le 28, Maljean deux cents.
Le 30, Hébert fait parachuter dix hommes sur Muong Lam et dix autres sur Thuan Chau pour parachever l’encadrement de «Colibri» et d’«Aiglon».

Fin juillet, début août, cet ensemble de maquis est complètement organisé et compte environ 3 500 hommes armés. Peu de Viets subsistent dans la région.

A la fin du mois d’août, après que les Français aient évacué Na San, le Vietminh prépare l’attaque des maquis qui, au cours des semaines précédentes, ont occasionné de lourdes pertes à ses réguliers, notamment au Régiment 98 de la 316.
Début septembre, une menace sérieuse se fait jour dans la vallée du Song Ma où des troupes sont signalées venant du Thanh Hoa. Pour y faire face, l’ensemble du dispositif des maquis est remanié :
Le sergent-chef Chatel rejoint à Muong Lam le sergent Maljean ; le sergent-chef Pallot reçoit le sergent-chef Ansidéi qui quitte Muong Lam, le sergent-chef Schneider demeurant seul à Cotonh.

Pendant la première quinzaine de septembre, de sérieux combats s’engagent. Les maquisards tiennent, grâce à l’appui de l’aviation qui bombarde massivement l’adversaire. Le mois suivant, la Division 316, à peu près au complet, est en place pour une offensive organisée. Elle va être dirigée sur deux axes principaux : la vallée du Song Ma, en direction de Muong Lam, la RP 41, en direction de Thuan Chau.

Le 4 novembre, Muong Lam est bombardé au mortier de 120. Chatel se réfugie dans les montagnes avoisinantes mais, trois jours plus tard, attaqué, doit se replier avec de lourdes pertes en direction de Cotonh pour rejoindre Schneider.
Le 6, sur la RP 41, Ansidéi subit deux violents assauts à deux heures d’intervalle et se retire dans la montagne. Les combats se poursuivent encore pendant une semaine sans que l’aviation puisse intervenir efficacement sur les Viets maintenant trop nombreux.
Du 13 au 16, divers parachutages amènent vivres et munitions aux maquisards.
Puis, le 19 novembre, plus rien. C’est Dien Bien Phu.

Le lendemain, Hébert reçoit l’ordre de mettre les maquis en sommeil, d’enterrer les armes et de laisser passer l’orage. Par petits groupes, Thaï et Méo regagnent leurs villages. Les cadres européens détruisent leur gros matériel radio, ne conservant avec eux que leurs postes 300, plus facilement transportables mais dont les Viets peuvent intercepter les émissions. A partir du 22, tout contact est perdu avec les cinq sous-officiers.

Quelque temps plus tard, Hébert apprendra par deux Méo parachutés au mois de décembre dans la région que Maljean et Ansidéi ont été pris dans le secteur de Thuan Chau. Chatel et Schneider, partis en direction de Laï Chau, seront capturés, traduits devant un tribunal du «peuple» et pendus. Ansidéi et Maljean reviendront des camps viets. On n’a jamais su ce qu’il était advenu de Pallot.


Laos

-Nord-Est

Fin novembre 1952, au moment où le Vietminh occupe Dien Bien Phu, le général Salan demande au GCMA d’entreprendre l’implantation de maquis dans toute la zone montagneuse du Nord-Laos où la population nous est particulièrement favorable. Le lieutenant-colonel Grall désigne pour cette mission le capitaine Desfarges, assisté du lieutenant Bréhier. Neuf sous-officiers sont mis à leur disposition ainsi que dix radios vietnamiens. Tous sont parachutés. Cet ensemble formera le groupement Malo-Servan.

Les autorités laotiennes accueillent favorablement cette mission et promettent toute l’aide possible. Touby Ly Phong, chef des Méo, contacté directement par le général Salan qui le connait de longue date, accepte de nous donner son appui. Début décembre, la mission se met en place. Grâce à Touby, mille Méo sont rapidement armés sous la direction de Bréhier et de deux sous-officiers. Ils s’installent au nord de Sam Neua et forment le groupement Servan qui, très vite, comprend quatre maquis.

Simultanément, le groupement Malo s’établit sur le plateau du Tranninh où il va créer pas moins de huit maquis et de trois commandos d’intervention. D’abord aux ordres du lieutenant Mesnier, il passe sous le commandement du capitaine de Bazin de Bezons en février 1953 puis, en novembre, du capitaine Sassi qui installe à Khang Khay un centre d’instruction spécialement destiné à former pour chacun de ses maquis des commandos éprouvés.


LE GCMA Khangk10
Khang Khai (Laos) 1954 - Grand diner sous les auspices du Groupement GCMA "Servan-Malo-Sangsue".
De g. à d. : CNE Massin (Commandos Para Laotiens), LTN Mesnier (CG 200), CNE Leger (GCMA Vientiane), CNE Sassi, CNE Barriere (E-M Vientiane); de dos, LTN Géronimi ("Sangsue"), LTN Liégeard (E-M Vientiane).


En avril 1954, le maquis «Sangsue» (lieutenant Géronimi), replié de la région de Kéna Bong, est inclus dans le dispositif Malo-Servan qui compte alors près de quatre mille maquisards dotés d’un armement moderne.

- Nord-Ouest

Arrivé en fin de séjour, le capitaine Desfarges est remplacé à la RR de Vientiane par le capitaine Marson. Ce dernier reçoit mission de reprendre contact avec les populations du nord-ouest du Laos (région de Phong Saly), particulièrement avec les anciens postes de Muong Sing et de Ban Houei Saï. Le capitaine Mourier prend en charge cette tâche qu’il va mener de main de maître. Partout, les populations et les chefs locaux lui réservent un accueil enthousiaste. Il s’ensuit la création des maquis «Alpha», «Banane» et, plus au nord, vers Muong Te, «Gamma».


LE GCMA Desfar10
Le capitaine Desfarges alors lieutenant colonel, commandant le 8e RPIMa


Et pour finir quelques actions du GCMA :

- mi-octobre 1951: harcèlement des unités vietminh qui se replient après l’échec de l’attaque de Nghia Lo,
- 20 mars 1953 : parachutage de 58 commandos dans le secteur de Dien Bien Phu pour lancer les maquis «Arec» et «Pamplemousse»,
- 16 avril 1953: recueil par le maquis Servan des rescapés du repli de la garnison de Sam Neua,
- 23 avril 1953: opération «Riff» - débarquement dans la région de Phan Thiet et destruction des installations viets,
- 1er mai 1953: OAP «Grenoble» - parachutage de 48 commandos thaï à Dien Bien Phu,
début août 1953: les maquis du Pays thaï facilitent l’évacuation de Na San,
- 1er septembre 1953: opération «Mogador» - la «centaine» du lieutenant Tocqueville débarque à Duoï Nghoï (région de Quang Nghaï) et détruit la batellerie vietminh,
- 6 octobre 1953: opération «Chau Quan Tin» - raid combiné du maquis «Cardamone» sur Coc Leu,
- 7 octobre 1953: prise de Cha Pa par des éléments du maquis «Cardamone»,
- 15 octobre 1953: opération «Pélican II» - débarquement sur Thinh Gia et Ngoc Duong (province du Thanh Hoa) : «centaine» du capitaine Bichelot plus deux «centaines» de la RR de Tourane plus trois commandos Marine plus trois commandos de FTNV détruisent les installations ennemies,
- 19 octobre 1953: prise de Binh Lu par des éléments du maquis «Cardamone»,
- 27 octobre 1953: prise de Than Uyen par des éléments du maquis «Cardamone»,
- 22-23 novembre et 6 décembre 1953 : parachutage de 25 commandos du GC 8 dans le secteur de Dien Bien Phu,
- 10-11 décembre 1953: recueil par le maquis «Gamma» de rescapés du repli des partisans de Laï Chau,
- fin décembre 1953: parachutage d’une trentaine d’autochtones laotiens dans les secteurs de Seno et de Thakhek sur les arrières de la Division 325 (offensive vietminh du 21 décembre),
- novembre 1953 à juin 1954: parachutage de quelque 400 commandos entre Than Uyen et Nghia Lo en vue de l’extension des maquis vers le sud,
7 décembre 1953: occupation de Phong Saly par le maquis «Gamma»,
- janvier 1954: occupation de Muong Te par le maquis «Gamma»,
- fin avril 1954: intervention au profit de Dien Bien Phu dans le cadre de l’opération «Condor» - groupement Malo-Servan avec sous-groupement «A» du lieutenant Mesnier, sous-groupement «B» du lieutenant Vang Pao et sous-groupement «C» du sergent Marcellin plus maquis «Alpha», «Banane», «Gamma», «Pamplemousse» et «Arec»,
- mi-mai 1954: recueil de 76 rescapés de Dien Bien Phu.


Il convient également de noter que l’action des six mille maquisards du quadrilatère Lao Kay-Than Uyen-Muong Te-Na Pao permet au cours des mois d’avril et de mai 1954 d’immobiliser douze bataillons «chu luc» et régionaux qui ne pourront, de ce fait, prendre part à la bataille de Dien Bien Phu.

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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeJeu 21 Mar 2019 - 20:31

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Un judicieux rappel de ce que fut le GCMA et surtout un très bel hommage à tous ces hommes, officiers, sous-officiers ou simples partisans qui combattirent aux côtés des Français. 
Ils payeront très cher, pour la plupart,  leur fidélité à la France.

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Charly71

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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 7:00

Merci Boss pour cette page de lecture que je vais savourer tranquillement
plus tard dans la journée
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Paracolo
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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 15:03

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On remarquera sur la photo représentant Bôle du Chaumont, les prolongateurs de SOA, utilisés dans le C47 câble bas...

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Si ce que j'ai fait est vain, qu'il me reste au moins de m'être dépassé en le faisant...
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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 15:13

Paracolo a écrit:
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On remarquera sur la photo représentant Bôle du Chaumont, les prolongateurs de SOA, utilisés dans le C47 câble bas...
OK, j'avais pas fait attention , jamais sauté en c47 donc en câble bas
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Paracolo
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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 15:18

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On voit d'ailleurs très bien le câble sur la photo... Les français on reste les rois du bricolage...

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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeVen 22 Mar 2019 - 15:41

J’avais hâte de voir un post du GCMA!
Merci Paracolo!
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Brelan
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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeDim 15 Jan 2023 - 10:54

Un commentaire de GLARD sur le sujet concernant le colonel Trinquier ICI m’a fait rechercher des éléments concernant les circonstances de son décès.
Je n’ai rien trouvé.
Par contre, je suis tombé sur un site qui rend hommage au dernier survivant du maquis Colibri du GCMA : Guy MALJEAN
J’ai donc rajouté ces informations au sujet concernant le GCMA.
LE GCMA dans lequel il est question du maquis Colibri
On pourra également consulter l’autre sujet : LE GCMA 1951-1954

***

Un texte reprit du site SLMH
11 mars 2021
Décès - TOUL. Hommage à Guy MALJEAN.

Extrait du site
On pourra lire le texte complet : Hommage à Guy Maljean

LE GCMA 80_82010

Hommage à notre compagnon d'armes Guy MALJEAN Le dernier survivant du maquis Colibri du GCMA. Guerre d'Indochine -1953-.
« S'il existe dans l'au-delà, un Walhalla pour héros sans peur et sans reproches j'espère qu'on y réservera un coin ombragé sous un dais de grands arbres pour les montagnards et les cadres français sacrifiés des groupements de commandos mixtes aéroporté ». Bernard Fall « Indochine 1946-1957 ».
Guy Maljean, chevalier de la légion d'honneur, était en Indochine membre du « Groupement de Commandos Mixtes Aéroporté » le célèbre GCMA. Il était le dernier survivant d'une épopée, celle des maquis de la haute région du Tonkin, voici son histoire :

Il faut attendre début 1953 pour voir l'activité se développer dans le haut Tonkin en liaison avec des chefs coutumiers, comme Déo Van Long au pays Thaï et Touby Li Fong chez les méos du Tranninh. C'est à partir du camp retranché de Na San, installé fin 1952 dans la région de Son-là que le maquis Colibri va s'installer dans le massif du Long hé au sud de Thuan-Chau.
A partir d'une zone de population favorable, le but est d'interdire au Viêt-Minh les deux axes, tactique et logistique nécessaire à son expansion en direction de LaÏ chau, de Diên Bien Phu et du Laos, la route provinciale 41 (RP 41) et la vallée du Song Ma. Coordonné par le capitaine Hébert, 6 hommes vont se trouver « lâché » dans la nature pour encadrer 2000 maquisards réparti dans 3 maquis : Colibri, Aiglon et Calamar : les sergents chefs Chatel, Pallot et Schneider, les sergents Maljean et Ansidéi et le caporal Maritaud. Grace aux récits du LCL David (5) du colonel Trinquier et d'Eric Deroo et surtout au témoignage du dernier survivant (Guy Maljean, Ndlr) de cette épopée nous allons pouvoir vivre la montée en puissance et l'agonie de ce grand maquis de mai à novembre 1953…….
.

… Guy Maljean : nous passions de longue nuit en embuscade avec quelquefois de beau succès ou quelques Du-kich ou des troupes provinciales venaient se jeter dans la gueule du loup. Les partisans avaient des pratiques bien particulières, outre les colliers d'oreilles, ils bondissaient rapidement sur les Viets Minh qui venaient d'être tué afin de récupérer le foie pour le manger.
Je garde le souvenir d'excellents soldats dans la guerre d'embuscade ayant un instinct de chasseurs très développés surtout les méos. Nous ne devions pas être regardant sur les us et coutumes des populations locales, c'était une consigne très ferme, ne jamais les contrarier dans ce sens. Ainsi j'ai dû me marier localement avec une jeune femme de Muong Lam que le chef de village avait choisi. Il a réglé les formalités avec un sac de sel, car le sel c'est de l'or dans ces pays. Cette façon de faire était une volonté de nous faire plaisir et de nous ancrer dans le pays….

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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeDim 15 Jan 2023 - 11:44

Encore une relique remontée des coffres de PTLH... Merci Brelan !

LE GCMA Gcma_g10

Permettez-moi de donner ici le nom complet de cette unité : les acronymes sont légion dans l'Armée, difficile de s'y retrouver Wink

GCMA : Groupe de commandos mixtes aéroportés.

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D Samier

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MessageSujet: Le GCMA et le 11eme CHOC   LE GCMA Icon_minitimeVen 20 Jan 2023 - 9:01

 J’ai eu la chance de côtoyer au sein de BAGHEERA plusieurs anciens officiers du 11eme CHOC : Erouard – Bauer – Sassi – Bichelot – Prevost – Leger – Hentic – Thebault – Maloubier - Mouton. Certains ont fait partis des actions du GCMA. Certains sont cités dans cet article, d’autres ont participé à la guerre d’Indochine sous une autre forme.
Combien je regrette aujourd’hui de ne pas avoir sollicité leur témoignage sue ces événements.
 
Voici un petit extrait de l’histoire du 11eme Bataillon Parachutiste de CHOC, qui faisait partis du GCMA.
 
En 1946, c’est le début de la guerre d’Indochine. Les « opérations de police » sont menées par des unités coloniales (béret rouge) dont les renforts en homme et en encadrement sont suffisamment pourvus en volontaires. Les commandos et les parachutistes métropolitains (béret bleu) sont parqués dans leurs garnisons du Sud-ouest. Ces durs qui ont frôlés cent fois la mort rongent leur frein et forment une espèce de club fermé qui ne peut plus qu’évoquer leurs campagnes et échanger les souvenirs.
 
La guerre d’Indochine prend de l’ampleur. Les services de renseignements français ont besoin de personnel capable d’effectuer des missions spéciales. Ils souhaitent puiser dans ce réservoir de combattants d’élite, des hommes pour ses besoins propres et pour étoffer son Service Action.
Les commandos du 11e sont capables d’effectuer ces missions spéciales.
 
Le Commandant Morlane persuade Godard de former ses parachutistes dans les ateliers des centres d’instructions spéciales à Persan-Beaumont et à Cercottes. On y forme des combattants d’une guerre inexpiable, ne supportant ni improvisation ni scrupule, dans l’absolue règle du secret.
L’histoire de cette unité très spéciale restera difficile à écrire avec tout le mystère dont elle s’entoure. Para Commandos mixtes Aéroportés d’Indochine et d’Algérie, ils sont parachutistes de guerre en fraude, dont certains rencontreront la maladie, l’angoisse, la fatigue, la mort souvent en solitaire !
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Glard

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MessageSujet: Re: LE GCMA   LE GCMA Icon_minitimeVen 20 Jan 2023 - 16:47

@Brelan Tu as tout compris !

Bonne idée de rebondir sur Maljean, puis le CGMA.

@Samier Merci pour cette évocation du 11 Choc !
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