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La moto sous l’uniforme
Le précédent article
"Parlons moto", m’ayant laissé sur ma faim, pour ce qui concerne notre armée je me suis un peu penché sur le problème et documenté, je vous livre ici, le fruit de mes cogitations.
1935..... Après les « années folles » est venue la crise de 1929, on vient tout juste d’en sortir....
De l’autre côté du Rhin on sort aussi de la crise et l’on ouvre les premiers camps de concentration....
Notre armée, est encore l’armée de 14-18, il devient urgent de la moderniser...
Du 12 juillet 1935 à la guerre, seront commandées 2 037 motos solo et 7 035 motos-Sidé, pour la plupart tous terrains.
Hélas, en mai 36 un nouveau gouvernement est élu, avec son corollaire de grèves, de nationalisations .... Et d’inflation.....On en retiendra que les congés payés...
Les problèmes économiques sont trop graves et forcent Blum à quitter définitivement le pouvoir, après un retour éclair au printemps 1938.....Mais le pays est exsangue et le 1er septembre 1939, le programme aura pris un tel retard qu’il restera encore à livrer 264 motos solo TT et 1935 sides....
Elles seront livrées fin 1939 ; l'armée française dispose donc à cette date de 9 072 motos militaires modernes, avant le lancement de la production de régime.
L'appel matinal dans un peloton secteur de la deuxième armée printemps 1940
Les motos sont des Gnôme et Rhône XR2 RM elles représentent ce que l'industrie française produit de mieux en matière de moto lourde en 1939 40
Démarré fin 38 la fabrication de cette puissante 800 cm³ est menée sans interruption jusqu'en 1940 par les usines de Gennevilliers
Quelques centaines d'exemplaires seulement seront en service en septembre 1939 mais, au printemps 40 plus de 2000 machines nouvelles auront rejoint les unités de cavalerie (dragons portés, régt. de découverte, régt.d'automitrailleuses et groupes de reconnaissance)
Le plan de production de guerre des motos, objet d'une conférence tenue le 9 septembre 1939 par la SAET avec tous les constructeurs concernés, fixe des quantités « déterminées compte tenu des déficits existants dans les formations et des possibilités de fabrication de l'industrie française ».
Délaissant les motos solo ordinaires dont la réquisition a assuré l'essentiel des ressources, le programme de septembre 1939ne retient que catégories principales et quatre modèles :
- motos solo tout terrain : la Sevitame B 350 cm3
- motos tous terrains avec side ordinaire : deux modèles en 750 cm3, Terrot VATT et René Gillet G1;
- motos-side type dragons portés : la Gnöme & Rhône 800 cm3 AX2-RM à roue de side-car motrice, dont la production sera partagée avec Terrot.
Bien que qualitativement rationnel, ce programme a sous-estimé les besoins, comme l'on va rapidement s'en rendre compte....
En novembre 39. alors que l' EMA espère disposer, pour le 1er avril 1940 de 13 600 motos-side et 11 300 motos solo; les constructeurs n'en ont promis, respectivement, que 9 000 et....1 050.
La guerre se profilant à l’horizon il va donc falloir exploiter toutes les ressources
Ces déficits particulièrement critiques, liés notamment à la carence absolue de l'industrialisation de la Sevitame par Simca dans le cours de l'automne, vont nécessiter une mesure d'urgence, qui sera décidée à l'issue de la conférence du 24 novembre 1939:
« Les cadences de livraisons actuelles doivent être doublées. Les fournisseurs habituels devront s'entendre avec les maisons qui ne travaillent pas encore pour l'armée ».
On se décide donc, un peu tard, de travailler à l’américaine...
C'est ainsi que :
Peugeot Cycles, déjà titulaire d'une petite commande de 300 motos 500 cm3, est invité à construire au plus vite 4 800 motos solo en 350 cm3 (600 P 112 ordinaires puis 4200 TT).
Monet-Goyon doit livrer au printemps 1 500 motos solo ordinaires L4A en 350 cm3...
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