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 Le 35 saute et tire à Dien bien Phu

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Zitoune
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MessageSujet: Le 35 saute et tire à Dien bien Phu   Le 35 saute et tire à Dien bien Phu Icon_minitimeMar 19 Juil 2011 - 7:15

LE 35 SAUTE ET TIRE A DIEN BIEN PHU


Le 19 novembre à 18 heures, 10 jours après son débarquement à Haiphong, le G.M. 35 est mis en alerte, le secret est total. Cependant les consignes reçues, quelques jours auparavant, de s'équiper chaudement semblaient indiquer qu'on allait se battre au Nord-Tonkin... Evidemment, dans ces cas, l'intendance n'avait pas suivi. C'est encore au système ''D'' que l'artilleur parachutiste va recourir. Il se procure  des effets chauds plus ou moins réglementaires...
                                                                                                                                                                                                                                                                             Pendant ces dix jours d'installation, les ordres arrivent par rafales : deux jours de vivres sur l'homme, chemise de laine et chandail (ça va donc se passer en pays froid !), quatre unités de feu (au lieu de 2 traditionnellement) et un maximum de grenades dans la musette T.A.P., 2 batteries et un élément de B.C.S. doivent se préparer. Les canons de 75 S.R. sont livrés à la C.R.A. (compagnie de ravitaillement par air) pour être conditionnés en vue du largage. Il n'y a pas de doute : pour tous il s'agit bien d' une O.A.P.

En effet, dans le but de couper à la division 316 viet la route de LUANG PRABANG capitale du LAOS, d'occuper la cuvette de DIEN BIEN PHU, de remettre son terrain d'aviation en état, et d'y implanter les moyens nécessaires à son contrôle, une O.A.P. dont le nom deviendra célèbre, '' CASTOR '', est décidée sur DIEN BIEN PHU. Le 2 novembre, le Général COGNY, commandant les F.T.N.V. (forces terrestres du nord Vietnam) est à la tête de l’opération. Il monte son opération les 11 et 12 novembre avec le chef des parachutistes, le Général GILLES, et les officiers de l'armée de l'air. Il faut faire de DIEN BIEN PHU ''un point d' amarrage des opérations de maquis ».

Mais le Général NAVARRE, dès le 14 novembre, y prévoit l'établissement d’une base aéroterrestre en vue d'établir une liaison avec les forces françaises du nord LAOS et d' appuyer l'évacuation envisagée du camp retranché de Laichau. On condamne ainsi les T.A.P. à l'immobilité, eux dont la nature est le mouvement ! La date de I'O.A.P. est fixée au 20 novembre, avec report quotidien, en cas de mauvaise météorologie, jusqu'au 24. Le Lieutenant-colonel DUCOURNAU, futur commandant de la 25e  D.A.P en Algérie, met sur pied, avec les parachutistes et les aviateurs, sous les ordres du Général GILLES, l'opération dans les moindres  détails.

Le plan est simple : saisie de DIEN BIEN PHU par 3 bataillons largués en 2 vagues dès le 1er jour, puis renforcement jusqu'à J+3 pour atteindre un volume de 2 G.A.P., soit 6 bataillons, plus le G.M. 35. Le commandant d'O.A.P. est un aviateur : le Général DECHAUX, du G.A.T.A.C. Nord ; le commandant des T.A.P., le Général GILLES ; le commandant du groupement de transport, le Colonel NOCOT du SOUS-G.M.M.T.A.- Indochine.

Les dossiers de zones de saut sont établis. Les bataillons paras sont retirés des opérations en cours ou sont mis en alerte. Les avions se regroupent à Hanoi, le parc se monte à 10 C l 19 et 69 DAKOTA. 67 Dakota opérationnels pour CASTOR, c'est un tour de force ! Le Douglas C47, le taxi des T.A.P., peut transporter 25 paras équipés, 3 tonnes à 1000 km, une jeep avec sa remorque ou une jeep avec un 75 SR.  Il vole à 270 km/h jusqu' à 7000 mètres et atterrit sur une piste de 1 100 mètres. C'est pour l'époque un bon avion de transport.

L'ennemi de DIEN BIEN PHU est à la mesure de nos forces. Il ne comprend qu'un bataillon, le 910, à l'instruction, et le P.C. du régiment 148.
Deux autres bataillons sont implantés aux frontières à deux jours de marche.
Quant à la division 3 l 6, elle n'est qu'à SON-LA, à 100 km de là.

Le G.M. 35, lui, continue à s'équiper et les officiers n'ont même pas le temps de se révolter contre la médiocrité du seul document topographique qui leur est donné. Il est vrai que, fort heureusement, peu d'entre eux, ont su que, quelques mois après, le Capitaine LE GALL avait appris, par un lieutenant du service géographique, qu'il existait à DALAT, dans un service bien caché, un plan directeur de DIEN BIEN PHU, région utilisée autrefois pour l'instruction des cadres de réserve

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Dernière édition par ZITOUNE le Jeu 22 Sep 2011 - 18:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le 35 saute et tire à Dien bien Phu   Le 35 saute et tire à Dien bien Phu Icon_minitimeMar 19 Juil 2011 - 7:30

LE G.M. 35 SAUTE SUR DIEN BIEN PHU

Le 20 novembre à 4 heures, l'avion P.C. décolle de Hanoi vers DIEN BIEN PHU. Les Généraux GILLES, DECHAUX et BODET, l'adjoint de NAVARRE, sont â bord et doivent prendre la décision du déclenchement de I'O.A.P. A 6 h 30, le brouillard ne se dissipe toujours pas. Mais, tout à coup, le soleil apparaît, la brume se lève. A 6 h 52, BODET regarde sa montre. Il prend la décision : '' Transmettez le signal conventionnel, nous exécutons l'opération CASTOR ''.

La 1ère vague des 2 bataillons ( le 2/1e' R.C.P. du C.B. BRECHIGNAC et le 6ème B.PC. du CB . BIGEARD) sont en attente sur les aéroports de BACH MAI et GIA LAM depuis 4 heures du matin. Elle comprend des éléments du G.M. 35 qui aura l'honneur de sauter en tête :


- Le commandant du groupe, le C.E. MILLOT, avec une petite équipe composée du Lieutenant HENRION, d'un sous-officier et de 3 hommes. Il est chargé de conseiller le Colonel FOURCADE commandant le G.A.P./1 ;
- 1 D.L.O. par bataillon. Le Lieutenant JUTEAU, le Chef DARTOIS, 3 hommes de la 82 avec BRECHIGNAC; le Lieutenant LEDUC, l'Adjudant-chef barreau, le Brigadier CARTIER, 3 hommes de la B 1 avec BIGEARD ; - Les reconnaissances des 2 batteries qui doivent être larguées aux ordres du Capitaine LE GALL (D.A.R. : détachement avancé de reconnaissance) avec le Lieutenant HUART de la B l et le Sous-Lieutenant PAUGAM de la B2.
Ces O.R. (officiers de reconnaissance), qui sont en réalité les officiers de tir des batteries, sont accompagnés chacun d'un sous-officier et de 3 hommes.
Tous doivent sauter sur la zone de saut SIMONE, au sud, sauf le D.L.O.
LEDUC qui embarque avec BIGEARD et qui doit sauter au Nord sur NATACHA.

11 est 6 heures. Au moment où le Capitaine LE GALL se dirige vers son avion, une jeep arrive et son chef de bord lui donne 5 kg de photos aériennes à répartir. C'est trop tard ! Le Capitaine LE GALL enfourne ces documents dans sa veste de saut et grimpe dans, l'avion.

Les paras embarquent. Ils ont peine à monter dans les avions tant leurs charges sont lourdes. A 7 h 45, les avions roulent sur la piste, les derniers ordres sont donnés dans le fracas des hélices. Chacun sait que, 2 heures après environ, il sautera dans le vide, ce qu'il sait faire, mais aussi dans l'inconnu au milieu de l'ennemi, ce qui est une première pour ceux du G.M. 35.

A 10 h 30, les 33 dakotas du Commandant FOURCAUT ''chef jaune '' arrivent par le Nord. Ils doivent larguer sur NATACHA, la Z.S 759, la plus au Nord, couverte de rizières et de broussailles, traversée par un arroyo, le bataillon BIGEARD (6ème B.C.P.) et le D.L.O. du Lieutenant LEDUC. Les Viets, vêtus de noir, les attendent et tirent sur les paras sous voile. Le Médecin Capitaine RAYMOND y laissera la vie. ..Au Sud, les 32 cahotas du Commandant MARTINEZ ''chef ROUGE '' ont plus de mal à reconnaître le terrain étudié à partir de photos aériennes. Ils doivent larguer sur SIMONE, Z.S. de l500x500m, couverte de rizières et comportant des obstacles : une digue, des arbres et deux arroyos.

Dans l'avion du Colonel FOURCADE, les artilleurs parachutistes se préparent à sauter. Altitude de largage 200 m ! C'est enfin le VERT ! On pousse dehors les gaines radio du P.C de l'opération, puis le Colonel FOURCADE saute avec son équipe, enfin les artilleurs arrivent : le C.E. MILLOT, le Lieutenant HENRION et son équipe, les 4 gaines des postes radio S.C.R. 609. C'est au tour du Capitaine LE GALL. Hélas ! le rouge s'allume. Le pilote réalise qu'il a dépassé la zone de saut de plus de 2 km ! En effet la mise en place des gaines a pris beaucoup de temps.

Tant pis ! Le Capitaine LE GALL s'élance dans le vide, il ne sent pas que le largueur a essayé de le retenir, il veut être à la pointe du combat. Le Lieutenant HUART, voyant son chef partir, bouscule le largueur et saute à son tour.
Dans l'air c'est le silence. Au Sud, il n'y a pas de comité d'accueil, mais on le saura après.. . Le Capitaine LE GALL scrute le sol, il voit sur sa gauche un village de paillotes qui ne lui inspire pas confiance, derrière lui se trouve une rivière de 20 mètres de large, et au-delà un troupeau de buffles dont la réputation est très mauvaise parmi nos hommes : ils ne foncent que sur les blancs, par l'odeur alléchés, sans doute. . .

Contact avec le sol. Il abandonne son pépin sur le terrain comme prévu.
C'est toujours le silence. Pas de fumigène jaune qui devait être le signe de regroupement ! Cette solitude est écrasante au combat, on a envie de retrouver un camarade, à deux on se sent déjà plus fort. .. Soudain un bruit, c'est le Lieutenant HUART qui arrive, cela va mieux. . . Mais pourquoi les autres n'ont-ils pas sauté ?

L' opération a-t-elle été annulée ? Peu à peu les bruits de la bataille entre les Viets et le bataillon BIGEARD, au Nord, se font entendre. Le Capitaine LE GALL, largué à plus de 3 km au Nord de SIMONE, se trouve en fait de l'autre côté de la rivière à l'Ouest, et plus près de NATACHA et du bataillon BIGEARD que de SIMONE. . . Que faire ? HUART lui dit qu'il a vu des hommes, de l'autre côté de la rivière, plus au Sud.

Ce doit être ceux du 2/1 R.C.P. qui ont sauté sur SIMONE avec le C.E. MILLOT. Il faut les rejoindre. Le Capitaine LE GALL qui avait repéré en 1' air un ponceau décide de l'emprunter. HUART l'en dissuade, il a vu des Viets s'y installer. Ils choisissent alors de traverser la rivière en un endroit qui leur semble peu profond. L'eau ne monte pas au-dessus de la ceinture, heureusement pour l'armement, le sac et. . .les photos ! Tout à coup 2 hommes surgissent, ce sont 2 Thaïs à la mine affable. Ils se rallient immédiatement. L'un âgé d'une quarantaine d'années, ancien boy du commandant de l'ex-citadelle de DIEN BIEN PHU, l'autre âgé de 15 ans environ, fils d'un cuisinier de ce même commandant ; tous deux serviront de porteurs et continueront de servir au 35ème quelques temps. . .

Enfin le regroupement va se faire. Le pilote a su désobéir intelligemment.
Ayant réalisé qu'il n'avait pu larguer tout son personnel, il décide de faire un deuxième passage, malgré les ordres, et de quitter la formation. PAUGAM et JUTEAU font donc partie, eux aussi, de la 1ère vague. Le Capitaine LE GALL peut enfin serrer la main de son chef, le C.E. MILLOT, et chacun va s'efforcer de récupérer sa gaine, opération difficile dans une végétation où le camouflage de nos parachutes était tellement efficace ! Malgré tout, 3 des 4 gaines peuvent être retrouvées le jour même. Lors d'une O.A.P., il faut toujours prévoir des pertes en hommes et en matériels. . .

En fin de matinée, jonction est faite avec le bataillon BRECHIGNAC au moment où sa dernière section allait quitter la zone de saut. Le lendemain le 1er R.C.P
récupérait la 4ème gaine : effectifs et matériels complets, mon commandant !
Au Nord, la bataille fait rage. Les Viets du régiment 148, couverts par la compagnie 910 qui se sacrifie, ont le temps de décrocher. Ils perdent beaucoup d'hommes mais sauvent leur P.C. (au cri de '' sauvons les élites '') et leurs archives qui contenaient toute l'implantation Viet de la Haute Région du Laos à la frontière de Chine.

LEDUC, lui, avec la section de mortiers du 6ème B.P.C., n'attend pas les pièces du G.M. 35, pour établir un plan de feux. Un de ses hommes, l'A.P NGUYEN-VAN-THAI tombe mortellement blessé après une belle action sur un groupe rebelle. Ce sera le 1er mort au champ d'honneur du G.M. 35. Le Lieutenant LEDUC recevra la croix de guerre des T.O.E. avec palme, 8 jours après, pour ses exploits.

A 12 h 15 les premiers B26 font leur apparition. Ils n'avaient pu intervenir avant tant la situation au sol était confuse ! L'offensive sur le village reprend avec plus de vigueur.
On se bat encore, lorsqu'à 15 heures, arrivent les 41 avions de la 2ème vague. Le reste du G.M. 35, soit le P.C. et les 2 batteries, la 1ère et la 2ème, va être largué sur la Z.S NATACHA avec le 1èr B.P.C. du commandant SOUQUET. Les reconnaissances ont fait leur travail et les panneaux ont été mis en place un quart d'heure seulement avant le largage de matériels.


Les 9 dakotas (7 de personnels, 2 de matériels) sans compter ceux réservés aux munitions surgissent. D'abord, c'est le stick du Capitaine CASTAIGNET qui est largué avec le PC.T. et les transmissions : 21 hommes et 2 gaines.
Puis ce sera le tour des 1ère et 2ème batteries, chacune à 2 sections de tir de 2 pièces, une section de commandement, et une section de protection, soit environ 75 hommes. Un chef de pièce qui avait oublié de confier sa culasse lors du conditionnement, saute avec celle-ci, il arrivera le premier au sol, sans casse ni pour lui ni pour la culasse, une chance !
Les 8 canons de 75 S.R. touchent le sol avec 40 coups par pièce. Dès l'arrivée, il faut appuyer le 1èr R.C.P qui se bat au Nord-Est du village, tout en récupérant les matériels. Tout doit être déplacé à dos d'hommes, le canon qui pèse 80 kg démontable en 2 fardeaux, les munitions qui pèsent 12 kg chacune..

En fin d'après-midi, les combats se calment. Chacun panse ses plaies. Les Viets ont perdu 115 des leurs et 40 armes. 15 paras sont tombés (12 au 6ème BPC, 2 sapeurs, 1 au G.M. 35) 47 sont blessés dont 13 lors de l'atterrissage au sol. . . Le 35 s'installe en lisière du village chinois à l'Est de la NAM YOUM.


La nuit tombe, il fait froid ; moins de 5°, il n'est pas question de faire du feu pour ne pas être repéré, les hommes s'enterrent et essaient de se réchauffer comme ils le peuvent, les artilleurs veillent toujours. . . lis sont fiers d'avoir sauté le 1er jour et de constituer une véritable artillerie d'assaut.

Le lendemain, 21 novembre, on change de position et on tente de s'organiser au sol dans le bruit assourdissant des avions. Pendant plusieurs jours ce sera un ballet incessant d'avions qui larguent matériels et approvisionnements : 100 tonnes par jour ! Tout tombe du ciel, parfois en chute libre comme ce bouteur (bulldozer) du génie ou ce colis de riz qui tuera malencontreusement un Vietnamien du 8ème B.PC. Tout arrive avec ou sans parachute : vivres, munitions, barbelés, pelles, pioches, etc. . .

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MessageSujet: Re: Le 35 saute et tire à Dien bien Phu   Le 35 saute et tire à Dien bien Phu Icon_minitimeMar 19 Juil 2011 - 7:44

Les artilleurs doivent récupérer leurs munitions : 4200 coups en 4 jours , soit 50 tonnes à transporter à dos d'hommes ou de femmes, car les Thaïs et leurs épouses, aident avec leur sourire coutumier, à cette noria entre les zones de saut et la position de groupe. D'ailleurs ces positions évolueront, compliquant ainsi cette manœuvre. La 1ère sur le terrain de sport de la citadelle qui devra être abandonnée dès le 21 pour une position située à l'ouest de la NAM YOUM en limite Sud du terrain d'aviation et de NATACHA. Puis il faudra déplacer la 2ème de 500 mètres le 22. Bref, il faudra de gros bras et un grand sens de l'équilibre car le franchissement de la NAM YOUM sur un pont de singe est toujours un exercice périlleux.

Le 35 saute et tire à Dien bien Phu Franch10

Entre temps, le 21 novembre, le G.A.P./2 du Colonel LANGLAIS est largué avec le 1er B.E.P, le 8ème B.P.C et, le Général GILLES commandant les 2 G.A.P. Ce même jour le C.E. MILLOT a été nommé adjoint feux du camp retranché et chargé de coordonner les feux aériens et terrestres. Le Capitaine CASTAIGNET prend le commandement du groupe et de la 1ère Compagnie Etrangère Parachutiste de mortiers lourds (1ère C.E.PM.L.) à 8 mortiers de l 20 mm, commandée par le Lieutenant MOLINIER, ancien du 35ème R.A.L.P., qui avait été larguée avec le G.A.P 2. Le lendemain, le 5ème B.P.V.N. touchera le sol. 4500 paras occupent la plaine.

Chacun met la main à la pelle ou à la pioche. Il faut préparer la plate-forme aérienne qui doit relier DIEN BIEN PHU à l'arrière. Le 25, c'est chose faite, le 1er Dakota se pose sur la piste à 11h45. Les hommes, qui n'ont guère dormi pendant ces 5 jours, ont besoin de repos. . . Pourtant on tire, surtout la nuit, car l'aviation n'intervient avec ses feux que de jour, l'artillerie doit assurer la permanence ! Les aviateurs eux, continuent leur ronde infernale et l'opération POLLUX, évacuation de LAI-CHAU, peut-être entreprise.
CASTOR a réussi, merci les paras. . .

LE G.M. 35 TIRE A DIEN BIEN PHU

La vie s'organise, tout est bon pour améliorer le confort amené dans la musette T.A.P...
Mais la mission prime car les '' biffins '' comptent sur nous. C'est le souci de tous les artilleurs. Pour cela, il faut une topographie la plus exacte possible. Le vieux goniomètre va servir de base pour l'orientation des tubes et assurer la cohérence. Quant à la cartographie elle sera très expérimentale au début et s'effectuera à l'aide des tirs par piquetage du terrain et d'un piper.
Une tentative sera même faite par le service géographique des armées en décembre sans grand succès. C'est encore la photo aérienne qui est le plus précieux recours ! Quoiqu’il en soit, une meilleure approche du problème aurait permis une économie de munitions dont la livraison par air limitait le volume.

Mais, c'est le matériel lui-même qui donnait le plus de soucis. Le 75 S.R, qui produisait au moment du départ des coups une flamme à l'arrière limitant le choix de sa position, avait une trajectoire très tendue et de ce fait ne pouvait être enterré.
Aussi était-il très difficile de mettre en place les tirs d'arrêt au profil des points d'appui.
Souvent même, l'obus éclatait sur une crête avant d' atteindre son but. On était ainsi parfois obligé de déplacer les pièces pour atteindre l'objectif, encore fallait-il en avoir le temps, ce qui n'était pas le cas pour les tirs d'arrêt...

75 SR
Le 35 saute et tire à Dien bien Phu La_mis10

Dans ces conditions la mission fixée dès le premier jour par le Colonel FOURCADE '' fournir des feux au profit du G.A.P., puis priorité à la contre-batterie et à l'action anti-D.C.A. '' n'était pas facile à remplir. Elle ne le fut pas davantage les jours suivants durant lesquels, il fallait dès le 22, faire effort au profit des PA nord et ouest avec des tirs d’arrêt judicieux tout en étant en mesure, avec 1 ou 2 sections, de se déplacer pour appuyer les unités engagées.

C'est pourquoi, le C.E. MILLOT avait demandé dès que possible des 105 H.M.2. Deux de ces obusiers sont livrés en pièces détachées dès le 25 novembre, et le sous lieutenant PAUGAM chargé de leur remontage doit faire preuve d’imagination.

105 HM2
Le 35 saute et tire à Dien bien Phu 105_hm12


Il taille un arbre dont le diamètre est légèrement inférieur au 105 et l’ayant introduit à l'intérieur du tube, il peut le manier facilement.
Le Général GILLES ayant assisté à cette manœuvre, ordonne immédiatement l'exécution d'un tir en zone viet à proximité des points d'appui. Il envoie aux résultats un élément qui découvre de nombreux Viets au tapis. . . C'est dire s'ils étaient déjà nombreux et si l'artillerie était efficace ! Elle aurait pu l'être encore beaucoup plus, et. qui sait, sauver DIEN BIEN PHU, si elle avait été mise place en plus grand nombre.

Sur la position, qui s'étend sur moins d'un hectare, on trouve donc les 8 canons de 75 S.R. et les 2 obusiers de 105 H.M 2 du G.M. 35 ainsi que les 8 mortiers de 120 de la C.E.P.M.L. du Lieutenant MOLINIER. Il n'y a pas de matériel de préparation des tirs. L'équipe P.C.T. travaille sur une table fabriquée avec des planches à munitions sur laquelle a été fixée une feuille de papier quadrillé larguée avec le fameux goniomètre.
Mais, le problème essentiel est le ravitaillement en munitions imposant un volant de personnel significatif. Largués à 400 mètres de la position, de jour, les coups doivent être récupérés le soir. La moitié de l'effectif participe à cette noria, où chacun transporte un ou deux coups par rotation. Aussi les hommes s'usent-ils rapidement entre la veille, les travaux d'organisation du terrain et le transport des munitions. Mais il faut tenir. . .

Pendant un mois le G.M. 35 va participer à toutes les opérations des G.A.P.
tout en maintenant la veille au camp au profit des PA. autour desquels ont été mis en place des tirs d'arrêt dès les premiers jours.

Le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, qui a été fêtée avec les moyens du bord, le 1ér B.C.P. s'engage au Nord sur la R.P 41, il tombe en embuscade. Sa compagnie de tête perd 14 hommes et a 26 blessés. Le D.L.O. du Lieutenant YZIQUEL se porte en tête et déclenche des tirs qui permettront au bataillon de fixer et de manœuvrer l'ennemi.
Le 13 décembre dans le cadre de l’opération POLLUX, le GAP 2 tombe aussi en embuscade à MUONG-PON. Heureusement nos tubes sont là.
Le Capitaine CASTAIGNET avait engerbé, le 29 novembre, 2 batteries d’artillerie coloniale, sous-encadrées, repliées au Laos, mais disposant chacune de 4 obusiers de 105 H.M. 2, le pactole ! Les 75 S.R. avaient alors été répartis par sections de 2 ou 3 dans les PA.

Pour cette opération sur MUONG-PONG, du 11 au 14 décembre, il pousse les tubes à 5 km au nord de la position, en prenant le risque de les placer en dehors des points d'appui malgré la légèreté de nos sections de protection. Les D.L.O. sont avec leur bataillon : le Capitaine CLAIRFOND avec le 1er B.E.P., le Lieutenant BOMMARD avec le 5ème B.P.V.N., le Lieutenant SINGLAND avec le 18ème B.P.C. Le 1er B.E.P. tombe en embuscade. Le Capitaine CLAIRFOND dispute son poste radio aux Viets avec son pistolet. Heureusement il sort vainqueur de ce duel et peut demander des tirs. C'est un véritable tour de force technique (la localisation à partir des photos et la mise en place des tirs) et humain il en fallait du courage ! La chance est avec les paras, les coups n'écrêtent pas et tombent sur l'objectif

Pendant 3 jours, les D.L.O. vont ainsi se battre dans une végétation dense où faire 200 mètres en une heure tenait de l'exploit, progresser, observer l'ennemi, parfois en grimpant aux arbres, toujours en prenant des risques, et déverser 1 800 coups sur les Viets. A l'arrière aussi, pour tirer précis et à haute cadence, en pleine zone d'insécurité, ces 3 jours seront parmi les plus durs. Il faut lutter contre le sommeil, la facilité, et surtout penser aux copains, qui, là-bas, sont aux prises avec un ennemi en force. Le bilan sera lourd des 2 côtés. Inconnu chez les Viets, celui des paras et de nos partisans montre l'intensité des combats : 44 paras tués, 46 blessés. De plus, 2000 partisans thaïs qui devaient rejoindre DIEN BIEN PHU ont disparu avec leur armement, de quoi équiper un régiment ! . . .

Le 27 décembre, 37 jours après CASTOR, le G.M. 35 est enlevé de DIEN BIEN PHU, 16 jours après le 6ème B.P.C. de BIGEARD, 17 jours après le 2/1er R.C.P, 11 jours après le 1er B.P.C qui avaient sauté avec lui dès le 1er jour. Il est relevé par 1' artillerie coloniale aérotransportée depuis le Delta. Il revient à sa base arrière pour 3 heures. En effet il est immédiatement réengagé dans la région de SENO jusqu'au 12 janvier 1954, région dans laquelle il faillit perdre son médecin, le Lieutenant CHENEAU, grièvement blessé, considéré comme mort, mais en fait récupéré par les Viets, mal soigné, et retrouvé vivant après le cessez-le-feu bien que boitant très bas. . . Les risques se situaient à tous les niveaux et dans toutes les fonctions. . .

EPILOGUE

Après « Castor » le G.M. 35 sera engagé dans tous les coups difficiles avec les paras aux noms glorieux. Il passe d'une région à l'autre, grâce à son aptitude à être transporté par la 3ème dimension.

S'il participe à toutes ces opérations sur l'ensemble du territoire indochinois, ses regards restent tournés vers le camp retranché de Dien Bien Phu où, progressivement, 80 de ses personnels vont être aérotransportés ou parachutés en renforts individuels des différentes unités du camp retranché.

Les 22 mars et 2 avril, il enverra notamment les Lieutenants JUTEAU, MICHEL, SCHMIDT qui y laissera la vie, et YZIQUEL dont le compte-rendu d'opérations montre en effet, le courage de nos hommes et le poids de l'artillerie viet dans la bataille. Ces mêmes jours, 1 l sous-officiers seront parachutés en renfort avec notamment les MCH EXIBARD, MAILLARD, PIQUES, TANKES et les MDL DELOBEL, HOPITAL, MARECHAL, MATHEX SALVX SKRZYPEK etVIGOUROUX.
Quatre y laisseront leur vie. Les artilleurs parachutistes ne sont pas en reste. Une cinquantaine, dont 25 vietnamiens, seront aussi parachutés. Le tribut sera lourd également avec l 3 européens et une vingtaine de vietnamiens tués ou portés disparus.

D'autres personnels seront affectés à titre individuel dans les différentes unités comme le CNE de VERDELHAN et le MCH JARASSE à I'EM GAPI, le LTN REGAD, le médecin CHENEAU, le MCH OULE au 60 BPC, le LTN SINGLAND
à la l ô CMLE, le CNE MANZON, le SLT CLOIX, les MDL MACQUAY, BRASS, PRAMARZONI au 40 RAC, les MCH BAUCHET, DUBESSAY, JOUSSET, LOCOGE au 80 BPC, le LTN DUCOURNEAU au 3/100 RAC.

Oui, l'artillerie peut gagner la bataille, si elle est bien employée. Il est malheureux que ce soient les Viets qui 1'aient démontré. Ayant acheminé leurs tubes (105 H.M. 2, mortiers de 120, 75 de montagne, 75 S.R.) par des pistes considérées comme impraticables, maîtres dans l'art du camouflage et de l'enfouissement, ils savaient tirer puis se retrancher dans des galeries creusées à cet effet, rendant toute contre-batterie illusoire. D'autant plus que nos tubes en contrebas ne pouvaient atteindre les canons des Viets qui tiraient des hauteurs en limite de portée, que l'observation dans cette végétation était difficile malgré l'aide des pipers quand la D.C.A viet l'autorisait ou l'ingéniosité des observateurs, et qu'enfin, les munitions devaient être économisées.

Leur tactique était simple : harcèlement permanent pour maintenir un climat d'insécurité, préparation de 1 à 2 heures avant l'attaque d'un P.A avec report des tirs sur notre artillerie au moment de l'assaut, exécution des tirs de destruction sur les avions ou les obusiers par des canons isolés tirant à vue directe sur leur objectif, tirs de nuit repérés de jour. Ils ne lésinaient pas non plus sur la consommation en munitions, puisqu'en 57 jours ils tirèrent plus de 250 000 coups de calibres supérieurs à 60 mm. L'artillerie anti-aérienne viet (à base de canons de 37m/m et de mitrailleuses 12,7 enterrés dans des alvéoles) fréquemment en crête, mais se déplaçant souvent, fut aussi redoutable sur nos avions obligés d'utiliser toujours les mêmes circuits d' approche. Dans ces conditions leurs tirs de barrage, même de nuit ou par temps voilé, pouvaient être efficaces. Malgré cela, les largages ont continué jusqu'aux derniers jours, les posers n'étant plus possible depuis le 14 mars.

Quoi qu'il en soit, cette artillerie viet, qu'elle soit sol-sol ou sol-air, fut redoutable, et notre contre-batterie, pour des raisons de tactique et d'équipement, indépendante de la volonté des artilleurs, ne fut pas assez efficace et le Colonel PIROTH, chef de l’artillerie du camp, ne pouvant le supporter se suicidera.

De DIEN BIEN PHU tombé le 7 mai 1954, parmi les rares évadés, 3 hommes du 35 ont inscrit une page de gloire à notre histoire. Le M.D.L DELOBEL et les artilleurs parachutistes CHARRIER et NALLET réussirent cet exploit que 10 seulement pourront accomplir. Les autres subiront le sort des 15000 prisonniers dont 6000 ne reviendront pas, victimes des privations - 455g de riz et 10 cacahuètes par jour quand on était sage ! - des lavages de cerveau, de la déshydratation, des maladies, des vexations. 13 de nos anciens périrent ainsi aux mains des Viets. Tous ont subi cette horrible condition qui faisait dire au père JEANDEL, l'aumônier qui les suivait : '' le pire n'est pas de mourir mais de voir son âme changer ''.

Pendant que le G.M. 35 continuait ses opérations, chacun avait souci du camp retranché, même le commandement. C'est ainsi qu'on demanda au G.M. 35 de participer à une opération de dégagement. Il était envisagé de larguer les 75, de les détruire dès que les munitions et les porteurs seraient épuisés, puis de les relever par des mortiers largués à leur tour, renouvelés, si besoin était, d'étape en étape.
Cette opération originale pour les artilleurs n'a pas eu lieu. La D.C.A. viet faisait courir trop de risques à nos avions.


"Le 35 saute et tire à Dien Bien Phu" Amicale des anciens du 35ème RAP


Dernière édition par ZITOUNE le Jeu 22 Sep 2011 - 18:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le 35 saute et tire à Dien bien Phu   Le 35 saute et tire à Dien bien Phu Icon_minitimeMar 19 Juil 2011 - 7:48

.

Le colonel, alors, Castaignet sera mon patron, en 64 quand l'osmose me précipita au 61e RAB...
Un chef grâce auquel le paras du régiment, nous étions 3, Jezequel Chopin et moi, n’eurent pas à souffrir les "brimades" que d'autres endurèrent...

Il prit position contre le commandant de compagnie pour que nous puissions continuer à porter brevet, trois quart et tenue 47/56 (non camouflée)...

Bel article à rapprocher de celui-ci

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Si ce que j'ai fait est vain, qu'il me reste au moins de m'être dépassé en le faisant...
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MessageSujet: Re: Le 35 saute et tire à Dien bien Phu   Le 35 saute et tire à Dien bien Phu Icon_minitimeMar 19 Juil 2011 - 8:06

Un ancien para....il devait comprendre.
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