Témoignages

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Les années qui se sont écoulées et les vicissitudes malheureuses associées ont fait que le jeune ado que j'étais ne se souvient plus bien du jour, de l'heure auxquels mes Camarades et moi, tous - déjà - "fana mili", avons appris l'horrible dénouement de la bataille de Dien Bien Phu.

Était-ce ce "fameux" vendredi 7 mai ou un des jours suivants ?

Qu'importe !

Ce dont je me souviens bien c'est que nous nous sommes rassemblés et, nous avons pleuré.
Que faire d'autre ?

Cela, nous savions faire ... plusieurs d'entre nous étant déjà Pupilles de la Nation ou Frère, Neveu, ... d'un des nôtres tombés pour la France !

Les années ont passé, mais les souvenirs sont restés, et le Vieux Soldat n'a pas oublié que si de nombreux Héros - trahis - de cette Bataille et de cette Guerre ont été cités, de nombreux autres ont été oubliés, c'est tellement plus facile !

En ce 7 mai 2019, c'est à tous ceux qui ont été oubliés que je veux dire :

"Merci, vous avez contribué à faire de moi un Soldat de France"

Et, en leur Honneur je leur dédie ce poème dont je ne suis pas l'auteur mais l'unique propriétaire puisque l'auteur l'a écrit pour son Chef, Chef de Corps d'un Régiment de l'Armée d'Afrique, et que le sang de ce dernier coule dans mes veines !

A la mémoire d'un Héros Colonel ...

La perte d'un héros vous déchire le coeur.
Elle supprime à nos yeux des instants de bonheur.
Nous ne le verrons plus, lui qui nous apportait
Ses traits de caractère, enfin ce qu'il était.

Pourtant si nous pleurions sans l'ombre d'un espoir
Si nos yeux ne voyaient que le noir
Nous trahirions celui qui toujours affirmait
Que l'ombre d'un Héros jamais ne disparaît

Et pour lui témoigner notre admiration fraternelle
Pour qu'il sache, où qu'il soit que tout est éternel
Nous chercherons encore, à travers son départ
]Un peu de vérité, même infime, une part

Laissez moi espérer à travers ce poème
Que la mort ne tue pas ce qui vit, ce qui aime
Que la mort contenue dans chacun des Humains
Sublime ce qu'il touche et prépare demain.

Je refuse à croire ou bien même à penser
Que trépas signifie que tout soit terminé
Cela impliquerait que l'être tant admiré
Une fois décédé soit pour nous oublié.

La mort n'est qu'un passage qu'il nous faut accepter.

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Citation :: Était-ce ce "fameux" vendredi 7 mai ou un des jours suivants ?

Témoignage ô combien émouvant... Si comme beaucoup d'entre nous qui étions nés et en âge de comprendre plus ou moins, la nouvelle est tombée dans la journée du 7, aidée par le décalage horaire, et la chute imminente du Camp retranché...

Mais c'est au lendemain que l'annonce prit toute sa cruauté...

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S.F.
"La Guerre n'est pas belle, l'Humanité ne l'est pas non plus..." - Général Bigeard
Le temps qui passe nous rappelle la vérité de cette phrase.

Oui c'est émouvant, c'est triste, c'est indécent car nous sortions déjà d'une guerre horrible, ravageuse.
Mon père qui avait subi 5 ans de camp concentration en Allemagne n'achetait pas de journaux, n'écoutait pas la radio non plus, ne voulait plus rien savoir d'une nouvelle guerre en Indochine et en Algérie ensuite.

Mais toi, Vieux Soldat, ainsi que ce forum, et surtout Lothy, vous m'aidez à comprendre ces évènements successifs et tragiques qui ont fait partie de notre vie de diverses manières et qu'on le veuille ou non, tous ces évènements terribles nous ont tous marqués.

Après nous, qui s'en souciera encore...

Pas grand monde ! Pour répondre à ta question Boucle_d'or.
Quand on voit comment cet anniversaire passe déjà aux oubliettes y compris chez ceux chargés d'honorer et perpétuer le souvenir de ces combats....

Cette année, aucune cérémonie à Paris... Une première !

Mais pour ceux qui restent et pour leurs compagnons disparus, nous nous devons de respecter ce Devoir de Mémoire tant que nous en serons capables... Après...

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S.F.
"La Guerre n'est pas belle, l'Humanité ne l'est pas non plus..." - Général Bigeard
Le temps qui passe nous rappelle la vérité de cette phrase.

Nombre de messages : 724 Age : 77 Date d'inscription : 14/06/2017

Merci Vieux soldat d'avoir partager ce magnifique poème, qui devrait être " étudié" dans les lycées, voire les collèges.
Que cette jeunesse, gavée d'amusement, se rende compte de ce que fut la France.... à une certaine époque.
Et comme tu as dit par ailleurs; " tous les soldats sont militaires, mais tous les militaires ne sont pas soldats".
Et ça c'est bien vrai.

Le 7 mai 1954, j'avais 7 ans. Donc, ignorant, pourtant j'avais un oncle, engagé en Indochine, mais il n'est plus là
pour m'en parler. D'ailleurs, il n'en a jamais parlé. Je le regrette.

Le 7 mai 54, j’avais 18 ans et en pleine prépa Para, avec un s/off qui revenait
de 3 ans d’Indo....
Dois-je traduire son émotion? Notre émotion et nos larmes ?

Il y a 65 ans aujourd'hui nous apprenions la chute de DIEN BIEN PHU, j'avais 20 ans et je faisais mes classes à Saint MAIXENT.

Triste journée nous devions aller défiler à BORDEAUX le lendemain, ce fut annulé, nous restions sur place et l'ensemble de l'école fut rassemblée le 8 Mai sur l'immense place DENFERT ROCHEREAU de la ville pour rendre un hommage et quel hommage à tous ceux qui perdirent leur vie dans cette triste cuvette dans laquelle nombreux de nos camarades et en particulier des PARAS perdirent leur vie ou furent blessés.

Un long discours fut prononcé par le colonel FAURE commandant l'école qui passa général par la suite. Par la cérémonie qui si déroula fut pour moi un moment d'une intense émotion et même 65 ans après j'en ai encore des frissons.
Pendant plus de deux heures 1000 à 1500 élèves nous restâmes au garde à vous dans un silence profond faisant face à la statue de DENFERT, nos pensées allèrent vers nos camarades, oui ce jour fut une des journées les plus terribles que j'ai vécue elle était solennelle et empreinte d'une telle gravité que l'on ne peut pas oublier.

Six mois passèrent et j'allais me trouver dans une situation qui me rappela rapidement les mois d'instruction de Saint MAIXENT, j'allais vivre la réalité, la vie du combattant, et l'esprit PARAS.
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