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Le Bataillon Parachutiste en Indochine
ORGANISATIONL’unité de base des Troupes aéroportées en Indochine est le bataillon d’infanterie parachutiste, employé comme unité parachutiste, mais surtout comme infanterie de la Réserve générale du Commandant en chef.
La cellule de base du bataillon est le « stick » (groupe de combat) à quinze hommes, soit : un chef de stick, un adjoint, une équipe FM, (quatre hommes) une équipe voltigeur, (trois hommes) une équipe destruction, (deux hommes) une équipe lance-grenades, (trois hommes) un tireur d’élite (fusil à lunette).
Trois sticks forment un Commando (section) soit 50 hommes dont : un officier, chef du commando, un sous-officier adjoint, un observateur, deux agents de Transmissions (poste SCR 536).
Le Groupe de Commandos (compagnie) est articulé en : deux commandos, puis trois (dont un autochtone) une section de commandement comprenant :
— un groupe lourd (deux mortiers de 60 ou un mortier de 60 et une mitrailleuse de 30)
— une équipe « Transmissions » (un SCR 536 et un SCR 300).
La Compagnie autochtone est formée par : trois commandos (encadrement français) une section de commandement
Le bataillon parachutiste type « Union française » est formé par : trois (puis deux) GC européens une compagnie autochtone (CIP) une compagnie de commandement groupant tous les services et
— un groupe de deux mortiers de 81,
— une section « Transmissions » (postes SCR 300 et SCR 594) soit : 446 Français ou Légionnaires
406 Indochinois
Le bataillon parachutiste de relève se forme en six mois et part en Indochine avec un effectif de 450 hommes : une compagnie de commandement, une compagnie-cadre, deux GC à deux commandos.
A son arrivée, il reçoit :
la CIP du bataillon relevé, qui prend le numéro du nouveau bataillon, des renforts autochtones individuels.
ARMEMENTIl comprend :
— des armes légères de combat rapproché (fusil
MAS 36/CR 39,
carabine US,
PM, lance- grenades 50...),
— moins de
FM que le bataillon d’infanterie normal,
— deux mortiers de 60 par compagnie (mais trois compagnies au lieu de quatre)
— de l’armement lourd (
mitrailleuse de 30, mortier de 81, canon de 57 SR) à la Compagnie de Commandement.
A partir de 1951, une compagnie d’appui dotée de canons de 75 SR et de
lance flammes existera à la BAPN.
SERVITUDESLe bataillon parachutiste, unité de Réserve générale sélectionnée, est un capital précieux à ne pas gaspiller. Il est soumis aux servitudes propres à toute unité aéroportée :
— conditions atmosphériques favorables (vent au sol inférieur à huit mètres/seconde, plafond),
— zone de saut favorable,
— saut par lui-même très éprouvant (dépense d’énergie égale à huit heures de travail),
— regroupement : un stick s’échelonne sur huit cents mètres environ et un bataillon se regroupe, en temps normal, en trente ou quarante minutes,
— obligation de récupérer les parachutes, leur nombre étant strictement limité, puis de les évacuer ; ce sera un des plus lourds handicaps qui pèsera sur les unités parachutistes jusqu’à la mi-1953,
— problème des transports écrasant pour une unité larguée dans la nature (transport des blessés, des munitions, des vivres et du matériel lourd).
En outre, en Indochine, il est soumis :
— au climat qui amène une fonte rapide des effectifs (de dix à soixante pour cent) à la fin d’un séjour de deux ans, d’où nécessité d’effectifs et de moyens de maintenance,
— à la nécessité, pour mieux s’adapter, d’intégrer des autochtones dans les unités. Enfin la servitude la plus grave, avec la récupération des parachutes, découle du manque d’appareils de transport (il faut trente-deux C 47 pour transporter un bataillon).
Ainsi, pendant le courant de l’été 1952, le Commandant en chef, désireux de reprendre l’offensive, mettra comme condition à l’exécution de toute opération aérienne la possibilité de parachuter trois bataillons, soit environ 2 400 hommes, en une seule vague.
Pour répondre à ce désir, il aurait fallu disposer de cent Dakota alors que les Forces Aériennes d’Indochine n’en avaient que cinquante, auxquels s’ajoutaient une vingtaine de vieux JU 52.
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