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Le symbole est une réalité concrète, un signe tangible, manifeste, représentant une idée abstraite ou un principe caché.
A l'origine, le mot « sumbolon » désignait chez les anciens Grecs un objet brisé en deux dont la réunion des morceaux permettait à deux alliés de se faire reconnaître comme étant liés entre eux.
Il est, chez nous paras, un symbole… Le béret.
Bien entendu lorsque l’on parle para, cela évoque tout de suite le béret rouge, ou même pour certains le béret amarante…
Durant de nombreuses années pourtant les paras se distinguèrent entre eux par leur couleur de béret, béret qui lui aussi connu des vicissitudes que nous évoquons dans « notre béret».
Parlons aujourd’hui de celui qui fut l’apanage des « paras métros » français au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, beaucoup moins « médiatisé » que le mythique béret amarante, il n’en demeure pas moins tout aussi représentatif des parachutistes d’Indochine et d’Algérie.
Le béret bleu roi des parachutistes métropolitains
Région de Béchar...
Après la guerre, les paras qui ont beaucoup servi, ne semble plus d’une très grande utilité et les unités sont dissoutes à tour de bras… Il reste bien quelques oubliés là bas ne Indochine et qui portent le béret Amarante des SAS voire le béret Gurkha, mais ils sont loin, pas endivisionnés… A peine enrégimentés… Et puis cela ne va pas durer longtemps, on va y envoyer de vraies troupes, ceux de la 2e DB … « Par qui nous fûmes délivrés aux accents de la Marseillaise » comme dit la chanson.
Au fil du temps on s’aperçoit que tout n’est pas si simple et que les paras ont peut être encore un rôle à jouer et, bien que ce soit une arme chère et que la France à peu de moyens, l’on va créer du bout des dents une division…
La couleur de ses bérets va évoluer jusqu’en 1947
En juillet 1947, le béret bleu roi (
Description au BO du 11 décembre 1948.) est adopté par les parachutistes métropolitains en remplacement du béret bleu foncé et après la courte expérimentation d’un béret gris-bleu (identique à la couleur de béret des parachutistes polonais formés en Grande-Bretagne durant la Seconde Guerre mondiale).
L’intendance le met à disposition début 1948, et il sera la coiffure les unités de la 25 e DAP (puis DIAP) en métropole et en AFN (à l’exception du 10 e BPCP), et des différents bataillons du 1er RCP qui combattent en Indochine, notamment au sein de la Demi-Brigade de Marche Parachutiste puis du GLAP.
Béret bleu roi de fabrication réglementaire précoce, perçu début 1948. Les rubans sont rapportés et non pas glissés dans la basane et le support[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] cousu sur la doublure est en cuir fauve.
Le béret bleu roi ne suscite pas l’enthousiasme de tous. En effet, de nombreux paras lui préfèrent le béret noir des Chocs ou encore le béret rouge (amarante) des SAS qui symbolisent mieux à leurs yeux l’esprit para.
Ainsi, les hommes du 1er Choc lui trouvent « des airs de coiffure d’un pensionnat de jeunes filles », de même, le capitaine Sassi, ancien Jedburgh rejoignant le 11e Choc en 1950 refusera obstinément de porter ce dernier, arborant son béret amarante, héritage des FFL, avec la complicité du colonel Godard.
Au contraire, les hommes de la compagnie de marche du II/1er RCP qui intègrent avec le capitaine d’Harcourt le 10 e BPCP à Hanoï en 1950 ne désirent pas abandonner leurs bérets bleu roi pour coiffer celui bleu nuit des chasseurs à pied parachutistes.
Ces querelles « de boutons » vont perdurer jusqu’à
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Désormais tous les parachutistes combattants en Indochine (exceptés les deux BEP) coifferont le béret amarante. Cette décision s’explique aussi, au-delà des difficultés matérielles, par le fait que les unités métropolitaines soient alors minoritaires au sein des TAPI dès 1951.
Cette situation amène ainsi le commandement à transformer le 10e BPC , nous en avons parlé, en II/1er RCP, afin de maintenir la présence d’une unité parachutiste métropolitaine en Extrême-Orient.
En métropole et en AFN, le clivage perdure quant aux couleurs de béret. Avec les débuts de la guerre d’Algérie, les parachutistes métropolitains sont à pied d’œuvre dans les Aurès et en Kabylie, fournissant une partie des détachements « Blizzard ».
En février 57 à Colomb Béchar le cne Onimus, cdt la 1ere Cie du 14e RCP
C’est donc coiffés du béret bleu roi que les hommes des bataillons du 1er RCP, des 18 e et 14 e RIPC vont crapahuter dans les djebels au lendemain de la Toussaint 1954. Il en va de même pour le GM du 1er RHP venu en renfort du Maroc ou encore pour le 13 e RDP débarqué fin 1955 à Alger.
Bérets bleu roi du 1er RHP avec « hongroise » (cette dernière est de grand modèle en bas et de petit modèle en haut ) tissé en fil de coton blanc sur fond bleu roi (cannetille argent pour les cadres).
Nœud hongrois petit modèle sur fond bleu roi.
En 1956, on dénombre ainsi 6 régiments coiffés du béret bleu (1er RCP, 9 e RCP, 14 e RCP, 18e RCP, 1er RHP et 13 e RDP) ainsi qu’un grand nombre de compagnies d’appui et de soutien réparties au sein des 10 e et 25 e DP. Le 17 e BGAP, l’ETAP (BETAP), la 11 e DBPC (*) et le 35 e RALP en sont aussi dotés. Ce qui explique aussi notre sondage à propos de la
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La 11e DBPC rassemble le 11e BPC et le 1er BPC (anciennement 12 e BPC).
Le béret bleu roi est finalement abandonné officiellement en septembre 1957 lorsque le port du béret rouge est définitivement étendu à tous les parachutistes qu’ils soient métropolitains ou coloniaux (exceptés les REP et les CPA).
Si cette décision est alors accueillie plutôt favorablement par la troupe (composée alors essentiellement d’appelés du contingent sensibles au mythe du béret amarante), quelques cadres métropolitains manifestent leur attachement au béret bleu roi par souci d’esprit de corps (au 14 e RCP ou encore au 1er RHP) et retarderont au maximum l’adoption du béret rouge.
Cette coiffure est alors récupérée pour les personnels de l’ALAT qui vient de naître, mais restera néanmoins encore un certain temps en dotation en tenue de travail aux cantonnements.
Les premiers bérets bleu roi réglementaires sont confectionnés en trois pièces de drap (deux pour le bandeau et une pour le fond). Le tour de tête est en cuir noir, et un ruban de serrage pris dans la basane permet de l’ajuster. Ils sont doublés en rayonne ou en cretonne noire et munis d’un support d’insigne en cuir cousu à l’intérieur du côté droit. Deux œillets d’aération sont fixés sur le côté gauche de part et d’autre de la couture transversale. Le nom du fabricant, la taille et les marquages de l’Intendance sont tamponnés à l’encre blanche sur la doublure.
Béret bleu roi réglementaire fabriqué par la maison parisienne Huard. On remarquera la taille tamponnée sur le fond ainsi que les œillets en laiton peints.
Les modèles proposés par les tailleurs civils se distinguent souvent par l’absence d’œillets d’aération et de support d’insigne. La qualité du drap est alors supérieure et il existe d’importantes nuances de couleur quant au bleu roi.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Béret de fabrication tailleur (fantoche). On relèvera l’absence d’œillet d’aération (ainsi que de support d’insigne, comme souvent sur les fabrications de ce type). Le tour de tête est en matière synthétique et deux morceaux de tresse cousus sur l’arrière font office de rubans. Ces bérets sont souvent de dimension plus réduite que ceux fournis par l’intendance. A partir de 1952, les bérets sont désormais confectionnés en une seule pièce de laine foulée. Mais il faudra attendre les premières années de la guerre d’Algérie pour voir ce modèle équiper progressivement les unités parachutistes, lequel cohabitera encore longtemps avec les modèles « trois pièces » dont il fallait écouler les
stocks.
Béret modèle 1952, confectionné désormais en une pièce de laine foulée. Cet exemplaire est daté de 1956 et porte le timbre « Armée ». On relèvera les œillets différents des gros œillets plats des fabrications modèle 1952 plus tardives.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Béret modèle 1952 tardif. On observe la présence d’une étiquette portant le nom du fabricant et la taille ainsi qu’une autre plus petite du traitement antimites.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Au retour des combats du Mir el Djebel, le cne Onimus montre un drapeau pris aux HLL[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Béret de fabrication Huard, montrant bien les trois pièces dont il est composé. .
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Dim 9 Déc 2018 - 19:29
