| | Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San | |
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Lothy Invité
| Sujet: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mar 6 Déc 2016 - 1:33 | |
| Un article paru dans Valeurs Actuelles, m'a été adressé... Je le partage volontiers... Indochine 1952-1953. Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San, à l’ouest de Hanoï. Une victoire qui allait aveugler notre état-major : un an plus tard, il voulut refaire Na San. Et ce fut un désastre. Situé à 190 kilomètres à l’ouest de Hanoï, Na San — “petite rivière” — est un gros village à proximité de la rivière Noire. Au mois d’octobre 1952, le général Raoul Salan, commandant en chef du corps expéditionnaire français en Indochine, donne aux garnisons françaises et à leurs unités supplétives vietnamiennes du pays thaï (Nord-Tonkin) l’ordre de se replier sur ces lieux. Les troupes du Viêt-minh, aux ordres du général Giáp, viennent en effet d’enlever Nghia Lo, une position sur laquelle elles s’étaient cassé les dents, un an plus tôt. La décision du repli sur Na San répond à un souci tactique : protéger la région en attirant le corps de bataille de Giáp, rendu confiant par son succès à Nghia Lo, dans une confrontation dont on espère que, cette fois, elle tournera à son désavantage. Car le site en question, entouré de petites collines et équipé d’un terrain d’aviation, est organisé pour la défense. C’est là que le haut commandement français espère piéger l’ennemi. Cette future base aéroterrestre, dont le colonel Gilles va prendre la tête, est aménagée comme il convient : abris, champs de tir, réseaux de barbelés, possibilités de contre-attaque. À sa disposition : des fantassins et parachutistes de la Légion étrangère. D’abord deux bataillons, appartenant aux 3e et 5e REI, que renforcent, le 19 novembre 1952, le 2e bataillon de parachutistes et, le lendemain, le 1er BEP. Les unités organisent leurs positions autour de la piste d’envol, le 2e BEP étant gardé en réserve. Après divers combats sporadiques, la division 312, unité de choc de Giáp, se lance à l’attaque du camp, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. Tenu par un bataillon thaï, un point d’appui est submergé, puis un autre. Les parachutistes de la Légion et les paras coloniaux rétablissent la situation. La même division revient à l’assaut la nuit suivante. Alors se produit un geste héroïque rappelant celui du chevalier d’Assas. L’officier de quart, le lieutenant Durand, de la compagnie Letestu, croit voir venir vers le camp retranché des partisans thaïs se repliant devant l’ennemi. Il sort des chicanes. Particularité : cet officier, ancien résistant, a survécu par miracle, quelques années plus tôt, à une exécution par l’armée allemande… Il s’approche des prétendus partisans thaïs. Surgit un commissaire politique du Viêt-minh, qui lui applique un pistolet sur la tempe : « Donnez l’ordre d’ouvrir ! » « Tirez, ce sont les Viets ! », crie Durand. Un cri qui lui vaut une balle dans la tête tandis qu’en face, les légionnaires, déjà sur leurs gardes, déclenchent avec succès le feu contre les assaillants. Parmi les défenseurs au contact direct avec l’ennemi : le légionnaire Linn. Il se fera parachuter comme volontaire sur Diên Biên Phù et combattra plus tard en Algérie, où il sera tué en mars 1961, titulaire de la médaille militaire et de plusieurs citations. Il donnera son nom au club des caporaux-chefs du 1er régiment étranger, matrice de tous les régiments de Légion. Cependant, les troupes de Giáp continuent leurs attaques, sous les bombes des bombardiers B26, qui joueront un rôle capital dans la bataille. La garnison perd deux officiers, les lieutenants Bonnet et Bachelier, et deux légionnaires, et il y a 11 blessés. Mais plus de 300 cadavres ennemis jonchent le champ de bataille. Les défenseurs récupèrent 38 fusils mitrailleurs, 3 mitrailleuses lourdes, 40 pistolets-mitrailleurs, un armement et du matériel en abondance. Renonçant à enlever la position, Giáp va finir par retirer ses troupes. Dans la seule nuit du 1er au 2 décembre, ses pertes sont estimées à quelque 3 000 tués et blessés. Ainsi, pour la France et ses alliés vietnamiens, la bataille de Na San se solde par un franc succès. La base aéroterrestre a joué son rôle de verrou, tout en constituant le point de départ de futures offensives. Chaque adversaire va en tirer ses propres conclusions. Giáp comprend ses erreurs, le commandement français savoure sa victoire : puisque Na San est une réussite, pourquoi ne pas renouveler cette opération ailleurs ? C’est ainsi qu’est décidé, au cours de l’été 1953, le plan de Diên Biên Phù. Source : Valeurs Actuelles |
| | | Charly71
Nombre de messages : 4169 Localisation : Bourg en Bresse Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mar 6 Déc 2016 - 7:59 | |
| Merci de ce partage ma Lothy, gardons la mémoire de cette époque, afin "que nul ne meurt"... |
| | | Lothy Invité
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mar 6 Déc 2016 - 8:10 | |
| Garder la Mémoire, Charly, oui, je veux bien, je m'y emploie autant qu'il est possible..... Mais, faut-il encore avoir quelque chose à "garder"......... Une bonne partie de nos concitoyens n'ont rien à garder, il semble que pour eux, notre Histoire ait débuté en l'an 2000 |
| | | Charly71
Nombre de messages : 4169 Localisation : Bourg en Bresse Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mar 6 Déc 2016 - 10:01 | |
| - Lothy a écrit:
- Une bonne partie de nos concitoyens n'ont rien à garder, il semble que pour eux, notre Histoire ait débuté en l'an 2000
Avec beaucoup de tristesse, j'en conviens ... |
| | | Lothy Invité
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mar 6 Déc 2016 - 10:36 | |
| L'inconvénient, et je m'en réjouis, est que ceux qui arrivent derrière, semblent un peu plus curieux...
Si j'en juge par mes petits-enfants, déjà ; mais aussi par l'un de mes proches, ancien rescapé de trois conflits, lequel est sollicité par deux lycées de son secteur, pour aller discuter avec des jeunes précédemment rencontrés lors du 11 Novembre !.... |
| | | Glard
Nombre de messages : 6001 Age : 81 Localisation : Aix en Provence Date d'inscription : 10/08/2015
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mar 6 Déc 2016 - 12:37 | |
| Merci Lothy,
C'est quand même une constante chez nous pour les grands états majors.
En 1914, ils veulent gagner la guerre de 70 et en 40, ils veulent refaire 14-18 avec "des tranchées en dur".
D'un succès ou d'une défaite l'ennemi apprend autant que nous et s'il est plus subtil ou simplement plus malin, il ne commettra pas les erreurs de croire que la même stratégie va convenir à une autre situation...
Dans la première édition de son ouvrage sur l'emploi des chars, (avant 39) le grand Charles développe le rôle primordial des blindés. Dans la seconde édition, parue après guerre, il y a un petit ajout qui change tout. Il parle cette fois des blindés et de l'aviation...Corrigeant ainsi un petit oubli ! Faut croire qu'il avait appris quelque chose...
On a frisé la victoire en Algérie parce que quelques officiers ( Trinquier en tête) avaient parfaitement compris ce qu'était la guerre révolutionnaire et qu'ils l'ont enseigné a des quantités d'autres cadres et simple soldats ce qu'il convenait de faire pour éradiquer l'adversaire (Ecole d'Arzew notamment, dont on ne parle si peu)
Pour le relais de mémoire, il faut noter l’effort remarquable du "Souvenir Français" depuis une année... |
| | | Paracolo Fondateur
Nombre de messages : 19925 Date d'inscription : 08/03/2009
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mer 25 Jan 2017 - 17:53 | |
| - Citation :
- le grand Charles développe le rôle primordial des blindé
sûr ? De Gaulle est considéré comme le premier théoricien français des engins de guerre motorisés dans son ouvrage "Vers l'armée de métier" (1934)... Mais : L''utilisation des chars et la technique de percée motorisée a été décrite dès 1920 Par le général Estienne lors de la Conférence du 15 février 1920 au Conservatoire des Arts et métiers, et répétée plusieurs fois ensuite. Ses conceptions sont mises en œuvre en Allemagne dans les années 1932-1933, et vulgarisées dans plusieurs études, traduites dans la Revue Militaire Française. Les allemands rajouteront la radio et l'utilisation du binôme char avion... De plus, en 1925, De Gaulle est un admirateur de la ligne Maginot et un défenseur de la stratégie statique de fortification: "La fortification de son territoire est pour la France une nécessité permanente... L'encouragement de l'esprit de résistance d'un peuple par l'existence de fortifications permanentes, la cristallisation, l'exaltation de ses énergies par la défense des places sont des faits que les politiques comme les militaires ont le devoir de reconnaître dans le passé et de préparer dans l'avenir". ( C. de Gaulle. Revue militaire française. 1er décembre 1925) ...Pour un Guderian français il se pose là, il nous le prouvera d'ailleurs à Moncornet a propos de quoi on peut lire, indépendamment de ce que j'ai détaillé sur le forum: "Charles de Gaulle ne semble pas avoir montré sur le terrain les qualités de coup d’œil et d'invention qui font qu'avec 1000 hommes ou 300 000 on est Masséna ou Rommel." ( Jean Lacouture. De Gaulle, Ed Le Seuil) "Le 15 mai, le corps blindé Guderian et le 12ème Panzer Corps atteignirent simultanément Montcornet à 70 km de Sedan. On pouvait supposer que le haut commandement allemand ne se contenterait pas d'une simple tête de pont sur la Meuse. Pourtant, le général Von Kleist donna l'ordre de s'arrêter". ( Gert Bucheit, Hitler der feldherr, traduit en français sous le titre "Hitler, chef de guerre", Ed Arthaud) "Ces contre-attaques ne nous mirent pas du tout en danger ... Guderian en fit son affaire sans me déranger et je n'en entendis parler que le lendemain." ( Interview du maréchal Von Kleist, dans l'ouvrage de Liddell Hart, Les généraux allemands parlent, ed Stock) Quant à Na San... La réussite de Gilles ne nous a-t-elle pas amenés à commettre l'erreur de Dien Bien Phu... Dont Gilles s'est vite dégagé d'ailleurs... _________________ Si ce que j'ai fait est vain, qu'il me reste au moins de m'être dépassé en le faisant...
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| | | Glard
Nombre de messages : 6001 Age : 81 Localisation : Aix en Provence Date d'inscription : 10/08/2015
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mer 25 Jan 2017 - 20:31 | |
| Voilà qui est dit et bien dit !
Merci Paracolo ! |
| | | gaspard74
Nombre de messages : 176 Age : 71 Localisation : 01 Date d'inscription : 04/12/2012
| Sujet: Récits et commentaires intéressants. Sam 23 Déc 2017 - 19:50 | |
| Bonsoir à Toutes et à Tous,
Merci pour ce récit intéressant, ainsi que pour les commentaires qui suivent également plein d'intérêt. Bien amicalement. gaspard |
| | | Lothy-SF Admin
Nombre de messages : 16264 Age : 76 Localisation : Ile de France! Date d'inscription : 14/12/2016
| Sujet: Re: Au mois de décembre 1952, les Français écrasent le Viêt-minh à Na San Mer 14 Fév 2024 - 2:07 | |
| .Témoignage d'un jeune Lieutenant durant la terrible bataille de Na-San.... Souvenirs du Lieutenant Paul ARBEZ, (à droite sur la photo) DLO du VIe Groupe du 41e RAC qui va sauver le camps retranché de Na San dans la nuit du 1er au 2 Décembre 1952 en guidant les tirs de ses 155 lors des cinq assauts viet minh sur les PA 21 et 26 tenus par les légionnaires du Lieutenant BLANQUEFORT du 5e REI à gauche sur la photo, photo prise le matin du 2 décembre après cette nuit d enfer. Ci-joints les souvenirs du Lt ARBEZ Saint-cyrien de la Promotion LECLERC, ci joint la lettre ou il raconte les combats de cette terrible nuit, photo également ou un général lui donne l' accolade après l'avoir décoré de la Croix de guerre TOE, un de ses canons, don piton jonché de cadavres Viets .... et ses nombreux courriers. _________________ S.F. "La Guerre n'est pas belle, l'Humanité ne l'est pas non plus..." - Général Bigeard Le temps qui passe nous rappelle la vérité de cette phrase.
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