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 Indochine... La fin du GM100.

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Paracolo
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MessageSujet: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 1:17

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Un article de (feu) DLF


Indochine... La fin du GM100.


Pour beaucoup de français, la guerre d’Indochine s’est arrêtée le 8 mai 1954, jour de la chute de Dien-Bien-Phu.
Pourtant plus d’un mois et demi après la reddition de la garnison du camp retranché, disparaissait sur la route coloniale 19 l’une des plus belles unité que l’Armée Française possédait en Indochine : le GM100.

Ce groupe mobile mis sur pied sur le modèle des unités Américaines de la 2e Guerre Mondiale était composé du régiment de Corée (1er et 2e bataillons crée par dédoublement de l’ex-bataillon français de l’ONU rapatrié de Corée en décembre 1953), du bataillon de marche du 43e RIC* (BM/43RIC), du 2e groupe du 10e RAC appuyé par le 3e escadron du 5e Cuirassiers. Une compagnie de marche des transmissions, la 2e CMT, un groupe de transport et une unité du Génie, sont également affectés au dispositif. Disposant d’un potentiel en matériel et en hommes impressionnant : plus de 3 500 hommes, il perdait le 24 juin 1954 le tiers de son effectifs (tués, blessés, disparus, prisonniers).
* Auquel appartenait mon oncle qui s’en sortira de justesse.


De décembre 1953 à juin 1954 le GM100 aura pour mission : d’assurer le contrôle des « Hauts Plateaux » dans les secteurs de Kontum, Pleiku, Ankhé et par la suite, l’appui à l’opération  « Atlante »  qui  visait la reconquête des zones côtières du Centre Annam. « Le général Navarre, nommé en mai 1953 commandant en chef en Indochine reçut pour mission de mettre la France en position favorable pour engager des négociations de paix avec le Viet-Minh. A cet effet le Plan Navarre visait pour 1953-1954 :
- D’une part, à débarrasser le centre et le Sud-Annam de la menace Viet-Minh et à confier la défense de l’Annam aux forces vietnamiennes,  
- D’autre part, à récupérer des forces militaires mobiles pour le Nord Annam déjà contrôlé par le Viet-Minh, et le Tonkin (opération Atlante – effort principal). Enfin, à fixer à Dien-Bien-Phu, à l’Ouest du Tonkin, la menace Viet-Minh en direction du Laos et à protéger le Haut Laos (opération Castor – effort secondaire.)»

Les unités d’infanterie qui composaient le groupe mobile étaient toutes mixtes. Lors du débarquement à Saïgon du bataillon français de l’ONU qui s’était brillamment illustré pendant deux années en Corée, l’Etat-Major en récupérant un régiment aguerri avait dédoublé ce bataillon en le « jaunissant », terme utilisé à l’époque avec des soldats recrutés pour l’essentiel au Cambodge.
Le bataillon devint régiment. Les éléments autochtones rattachés au régiment, quant à eux, étaient de grande valeur, beaucoup avaient une grande expérience du métier des armes, notamment au 2/Corée qui se vit attribuer l’ancien « commando Bergerol » (du nom de son fondateur) très redouté par le Vietminh.

Le BM/43e RIC n’était pas en reste, c’était une unité de métier qui possédait déjà un beau palmarès et près de sept années d’expérience. Ces 6 mois d’existence seront émaillés par les glorieux combats de Dak-Doa, Plei-Rinh, PK14, PK 15 et Plei-Bon pour ne citer que ceux là.  

Malgré sept année de guerre, les troupes françaises n’occupaient en Centre Annam que la province de Hué et la province de Nha-Trang. Les provinces de Qui-Nhon et de Quang-Ngaï étaient toujours contrôlées par le Vietminh.
L’opération « Atlante » avait pour ambition la réunification du Centre Annam en y écrasant les unités rebelles qui s’y étaient installées. Les forces françaises manœuvraient sur un théâtre d’opération de près de 400 kilomètres de long de Tourane* au Cap Varella, et 100 kilomètres de profondeur de Pleiku à Qui-Nhon.
* Aujourd'hui Da Nang

Quatre groupes mobiles (GM 11 vietnamien, GM 41 et 42 montagnards composés d’autochtones des tribus Rhés, Bahnars et Jarais issus des Bataillons de Marche d’Extrême Orient, et du GM 100) sont sollicités pour participer à l’opération qui sera combinée avec un débarquement amphibie de troupes.

Les villes de Qui-Nhon et de Quang-Ngaï sont libérées le 13 mars sans que l’adversaire n’engage réellement le combat, et sans que les trois principaux régiments ennemis (108, 96, 803) et autres unités provinciales présentes sur zone n’aient été détruits. Appelé en renfort sur Pleiku sous la menace directe du régiment 803 qui n’était pas là où on l’attendait (le 108 quant à lui, menaçant plus au sud la ville de Ban-Me-Thuot), le GM 100 défend un temps la ville de Komtum avant que l’ordre ne lui soit donné de l’abandonner.

Si les français progressent sur la côte, les communistes accentuent leur pression militaire et psychologique au nord de Pleiku :
« au nord et au nord-est de la ville, les partisans montagnards avaient soit pris la jungle, sois sous l’effet de la propagande communiste, massacré les sous-officiers français qui les encadraient, et cette fois l’ennemi ne refusait pas le combat. ».

Bloqué à Pleiku, le GM 100 ne peut apporter son soutien à l’opération « Atlante » qui piétine d’autant que la route Pleiku Ankhé Qui-Nhon vient d’être coupée, et que les nouvelles qui proviennent du camp retranché de Dien-Bien-Phu crée initialement pour défendre le Laos de toute invasion Vietminh et de fixer au Tonkin le maximum de divisions ennemies : divisions 304, 308, 312, 320 et 351 sans compter les forces provinciales et régionales, sont guère rassurantes.  

Les 8 et 9 avril, le GM100 relève le GM11 unité de l’armée du Sud Vietnam très éprouvée et démoralisée par les combats du 30 mars, où l’un de ses bataillons est anéanti au col du Déo Mang. La perte de ce col interdit la jonction entre Ankhé et Qui-Nhon tête de pont de l’opération Atlante.
Pour assurer le soutien du GM11, les chars du 3/5e Cuirassiers sont ramenés à Pleiku. De plus, le GM11 sera renforcé du GM21 au col du Mang Yang.
Le 12 avril ces deux unités tombent dans une embuscade près du col de ce même col, et le 16 avril suite à une autre embuscade, la RC 19 en direction de Pleiku est considérée comme définitivement coupée aux convois de ravitaillement.

Le camp retranché de Ankhé est situé comme celui de Dien-Bien-Phu au fond d’une cuvette desservie par un petit aérodrome. Cette cuvette est entourée de collines proches aménagées en points d’appuis et dominée sur sa partie Est par la cordillère Annamitique. Le camp a une emprise de près de 6 kilomètres de long sur 1 de large.
Le 2/Corée, le PC, l’artillerie et la 4e batterie du 10e RAC sont implantés dans le bourg de Ankhé, altitude 462 mètres, dominé 300 mètres plus haut, par le point d’appui du Sud Est. Au Nord, en hérisson la position tenue par le 520e TDKQ (bataillon léger de commandos vietnamiens) et un peloton du 4e Escadron de Reconnaissance Vietnamien (4eERVN). Ces deux unités bordent la piste d’atterrissage.
Au Nord Est, a pris position le BM/43e RIC et la 6e batterie du 10e RAC. Cette position est dominée par le point d’appui de la Pagode et par celui du Nui Nhon qui culmine à 685 mètres. Entre ces deux PA la RC 19 qui déroule en direction de Qui Nhon. Le col du Déo Mang occupé par le Vietminh depuis le 30 mars n’est qu’à 10 kilomètres des premières positions françaises.
Plus à l’Est, la Cordillères Annamitique domine le camp retranché de ses 2000 mètres d’altitude. Enfin excentré à l’Ouest, la position du 1/Corée est implantée à 3 kilomètres de la position du 2/Corée dans le hameau de An Cu. Ce hameau est dominé quant à lui par le PA de Hong Kong (altitude 707 mètres). Du 10 au 21 le avril, le GM100 poursuit les travaux d’aménagement des positions et point d’appuis en vue de soutenir un long siège.

L’ensemble des unités, tour à tour participe à la réfection de la piste d’atterrissage pour permettre aux Dakota et autres gros porteurs type Bristol double porte de se poser, au relevage des champs de mines, car le GM 11 n’a laissé aucune indication quant à leurs emplacements, au réglage des batteries et à la réfection des emplacements individuels et autres abris car aucune structure en dur n’existe. C’est dans des trous individuels ou sous tente que les hommes du GM100 vont se « refaire une santé » après les combats éprouvants des mois précédents.

Le 28 avril à 13 heures les premiers hommes du détachement de renfort 19 (DR19) sont acheminés par Dakota sur le camp retranché de Ankhé. Ce détachement comprend :
- 3 officiers,
- 35 sous-officiers, l’OD et les comptables.

« Après quelques jours passés à Ben-Cat base arrière du régiment de Corée, nous embarquons en direction des hauts plateaux certains d’entre nous viennent directement de France en renfort d’autres reviennent de blessures. En approche de la piste, l’appareil sort de nuages, et nous apercevons les pitons qui l’entourent. Dirigé sur le 1er bataillon de Corée du Commandant Guinard, je suis affecté à la compagnie du capitaine Delabrosse commandant la 3e compagnie. Je remplace nombre pour nombre, le sous-officier adjoint qui a été tué quelques jours auparavant. L’Adjudant Thuret m’accueille chaleureusement. Seul européen dans une compagnie de Cambodgiens, il va pouvoir souffler un peu (enfin si l’on peut dire). Le plus dur reste à venir.».

« Le 28 avril, jeune sergent, je faisais partie avec le sergent Raymond Mouragues, du détachement officiers et sous-officiers du DR19 qui a rejoint l’Indochine par voie aérienne depuis St Germain en Laye via Toulouse. Arrivés à Saïgon le 29 avril, ces personnels ont rejoint Nha-Trang par voie maritime, puis Ankhé par voie aérienne début mai. La découverte du GM100 sur les « Hauts Plateaux Montagnards » et plus particulièrement l’installation du 1/Corée à An-Cu, où j’étais affecté à la 4e compagnie en position retranchée, nous a fait penser en plus réduit à la situation de Dien-Bien-Phu dont nous suivions la tragédie. C’est là que nous avons appris la chute des derniers points d’appuis quelques jours après notre arrivée. Le GM100 était en position dans ce secteur depuis début avril, pratiquement isolé et encerclé par les unités Viets, en particulier le régiment 803. »

8 mai capitulation des derniers défenseurs de Dien-Bien-Phu, le moral n’y est plus. Certains soldats autochtones du 1/Corée désertent ou se blessent intentionnellement pour être rapatriés, d’autres comme au BM/43e RIC : c’est le cas pour trois soldats, voient leurs contrats résiliés pour « mauvaise manière de servir ».

Quatre mois d’opérations ininterrompues ont usé ces militaires du Sud qui ne se sentent pas ici chez eux.
« Après le 8 mai il ne fut plus question de poursuivre le plan Atlante, mais le Gouvernement français dès le 8 mai entama la dernière phase politique du règlement du conflit alors que le silence s’installait à Dien-Bien-Phu, elle fut conduite par Pierre Mendès-France qui avait pris la direction du Gouvernement. Si la guerre finissait mal, il semblait que cet Homme d’Etat soit capable de réussir, là où les Gouvernements successifs avaient échoué, faute de volonté, mais aussi de souplesse. Même s’il ne m’appartient pas de critiquer le plan Navarre ; il se montrait généreux, logique, et en accord avec l’entrée du Gouvernement Vietnamien dans la guerre. Il semble que le « rapport des forces », condition même de toute guerre, n’ait pas été bien mesuré. » 

Les renforts à destination du 2/Corée arrivent après long périple.

Rattachés au  DR 19 ces hommes ont embarqué à Marseille sur le S/S Félix Roussel à destination de Saïgon le 15 avril.

Débarqués le 7 mai ils seront acheminés dans l’urgence sur le camp retranché le lendemain.

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 8:53

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Le 19 mai le reliquat du DR 19 qui comprend 5 sous-officiers, 20 caporaux-chefs, 16 caporaux et 49 soldats arrive par transport aérien en provenance de la base aérienne de Nha-Trang. Ce détachement viendra compléter les effectifs de la CCB, des 1ères et 2e compagnies dont les effectifs avaient dangereusement fondus, il est acheminé en GMC à An-Cu lieu d’implantation du régiment de Corée, position avancé sur la route de Pleiku.

Après quelques jours d’acclimatation la journée du 25 mai est consacrée de 7 heures à 17 heures au réglage de tirs de mortiers sur le pourtour des positions. Une corvée de 40 PIM (prisonniers internés militaires) est mise à la disposition du GM100 pour réparer la piste d’aviation. La 3e compagnie participe à l’entretien de la piste. Le secteur affecté au régiment de Corée n’est pas plus sûr. Lors du départ de l’unité précédente cette dernière n’a pas laissé les relevés des champs de mines.

Plusieurs accidents seront à déplorer (celui du 13 mai est l’un des plus important, une patrouille du BM/43e RIC composée d‘éléments de la CCB et de la 2e compagnie traverse sans le savoir un terrain miné bilan deux morts, 10 blessés.) Le 28 mai le soldat Kieu Van Chay de la 3e compagnie du 1/Corée saute sur une mine amie, il décède peu après son admission à l’antenne chirurgicale. Quelques jours plus tard c’est un bœuf qui saute sur une mine. Les éclats de l’explosion blessent le soldat Sac Phon.

Le 29 mai le 1/Corée qui aligne ses trois compagnies de combat est désignée pour une mission de reconnaissance sur PK11. La mission consiste à faire la liaison avec des éléments amis venant de PK22. Si PK 11 n’est qu’un Point Kilométrique parmi tant d’autres (à 11 kilomètres de Ankhé en direction de Pleiku), PK 22 est en revanche un gros point d’appui situé sur un piton qui domine la RC 19. Ses pentes très escarpées le rendent quasiment imprenable. Il constitue l’un des verrous de cette route de jungle.
Sa garnison est essentiellement composée de gardes montagnards des tribus Rhadés et Banhars recrutés dans les villages voisins et encadrés par quelques gendarmes. La 2e compagnie marche en tête et ouvre la route, la 3e compagnie fouille la végétation environnante la 1ère est en soutien des deux précédentes. La mission se passe sans encombre la jonction est faite avec les éléments du 2/Corée. L’ensemble de l’effectif se replie à An-Cu.

Le 5 juin au cours d’une mission de nuit, la 3e compagnie se met en embuscade sur la RC 19 à 2 kilomètres à l’Ouest du Point d’Appui. C’est alors que vers 22h50 dix à vingt Vietminh venant du Sud franchissent la route et sont pris sous le feu des soldats français. Plusieurs soldats ennemis semblent avoir été tués lors de l’accrochage. La 3e compagnie récupère plusieurs armes dont 1 pistolet-mitrailleur Thompson américain, 1 pistolet-mitrailleur Sten anglais, un fusil Mas 36 français, 1 Mauser allemand, 2 lanceurs de grenades VB français, 3 grenades calibre 77, des cartouches et des documents divers.
Cet arsenal hétéroclite n’est que le reflet du matériel dont dispose les unités françaises engagées en Indochine. Le lendemain, lors du retour sur les lieux de l’embuscade, des coups de fusils sont échangés contre un élément adverse chargé de relever ses morts. La 3e compagnie ne ramène que trois cadavres de soldats VM tués la vielle au soir ; les documents, les uniformes des soldats seront autant d’informations pour identifier les unités adverses.

Le 8 juin la 3e compagnie est désignée pour prendre en charge le poste de Hong-Cong qui domine le point d’appui d’An-Cu.

«Avec un détachement de 15 hommes, je commence la pénible ascension du PA de Hong-Cong. Nous occupons le poste pour la nuit, le jour nous redescendons dans la cuvette. Dans les premiers temps une section complète occupait le PA, mais par suite d’un resserrement du dispositif, le piton de Hong-Cong n’est plus occupé que la nuit. Cette manœuvre sera maintenue jusqu’au départ sur Pleiku afin que les Viets ne prennent position sur ce sommet qui domine tout le bataillon ».

Le 14 juin les 2e et 3e compagnie sont désignées pour faire mouvement vers PK22. Le départ est fixé à 6h00, la mission consiste à acheminer 80 montagnards et 6 gardes et prendre contact avec les populations montagnardes du village de Plei Bun Bang. Les 2e et 3e compagnies passent en tête, le PC suit en troisième échelon.

Vers 12h00 la liaison est opérée avec les éléments de PK22. Le retour est fixé à 13h00. Une heure plus tard l’avion d’observation du GAO (Groupement Aérien d’Observation) de type Piper fait un atterrissage forcé à un kilomètre au sud-est de la plantation d’hévéas (PK6) dans les herbes à éléphants. Le pilote est recueilli par la 3e compagnie du 1/Corée, l’appareil quant à lui est détruit par la chasse. Toutes les unités rentrent en GMC à l’exception de la 3e compagnie qui rentre à pied. Les abords des positions françaises sont infiltrés par des unités rebelles à la recherche de renseignements.

Le 15 juin vers 20h10, à 250 mètres des positions de la 3e compagnie, 4 VM sont pris à partie par une sonnette et s’enfuient pour revenir vers 23h20. Démasqué à 300 ou 400 mètres par cette même unité s’évanouit dans la nuit. Chaque nuit apporte son lot de fusillades et d’interceptions.

Le 18 juin vers 22h10 la 3e compagnie qui partait se mettre en embuscade pour la nuit tombe sur deux équipes de VM se déplaçant en parallèle sur la RC19 à 400 mètres du dispositif français, il s’ensuit un violent échange de coups de feu et de grenades. Un soldat de la 3e compagnie est blessé dans l’échange de tirs.

« Je commandais une patrouille légère lorsque mes cambodgiens ont détecté un élément adverse, mais si près du camp, les Viets sont fébriles, ils se découvrent, nous ripostons, ils décrochent. La progression dans la boue en bordure de l’arroyo ne nous donne pas l’avantage du terrain, nous les laissons filer. »


Il semble que le Vietminh accentue sa pression dans le secteur car les services de renseignements signalent 200 VM près de Kon Barr à 10 kilomètres au Nord de PK 11.

« Au fil des semaines, c’est un mélange de vie de garnison et d’activités guerrières que nous menons. La mission étant de tenir le camp retranché. Dissimilés sur les pitons, à la végétation touffue, les guetteurs ennemis épiaient nos moindres mouvements. Le rayon d’action de nos patrouilles de reconnaissance se restreignait petit à petit. Nous procédions aux réglages de tirs de mortiers de 60m/m et de 81 m/m dans les talwegs entre 300 et 800 mètres autour de notre position à An-Cu.
Les seules liaisons extérieures se faisaient par voie aérienne sur la piste d’atterrissage d’Ankhé ; parfois même le ravitaillement était parachuté.

Après la chute de Dien-Bien-Phu, le Vietminh promet un sort identique au GM100. Le commandement français étudie alors le repli d’Ankhé par voie aérienne en abandonnant tout le matériel ou bien par la RC19 vers Pleiku en forçant les lignes Viets. Ce sera cette dernière formule qui sera choisie pour le 24 juin 1954.
»

Le 19 juin, à la suite du remplacement du général Navarre par le général Ely, la décision d’évacuer Ankhé prise le 13 juin est annoncée au GM100 par le Général Salan qui se rend sur place avec le général de Beaufort et le colonel Buffin chargé de coordonner l’opération baptisée « Eglantine ».

Le colonel Barrou commandant le GM 100 avait quant à lui appris la nouvelle le 15 juin lors d’une liaison aérienne à Saïgon, où il proposera de foncer sans s’arrêter, jouant la carte de la « surprise », jusqu’à PK 22 lieu de rendez-vous avec l’élément de recueil. « Le commandement adverse devait affirmer plus tard qu’il avait eu connaissance de l’ordre d'évacuation d’Ankhé dès le 13 juin et pris les mesures en conséquences. »

Le GM100 devra quitter le camp retranché avec la totalité de son matériel lourd et de ses véhicules, en forçant si besoin est, les éventuels bouchons ennemis.

«Apparemment la décision prise est cohérente et semble juste le commandement estime que le secret sera divulgué dès le début des opérations, c'est-à-dire le 20 juin. Le régiment 108 n’aura pas le temps de rejoindre ses forces à celles du régiment 96, le régiment 803 étant fixé à Tuy-Hoa, un seul régiment adverse ne peut empêcher le GM 100 de passer. Mais à l’annonce de l’arrivée imminente du régiment 108 il sera décidé d’avancer le départ de 24 heures. Tout ceci manifeste d’une sous évaluation de la capacité de l’ennemi à se renseigner et à attaquer par surprise.


Trois solutions s’offraient à nous :

- la première consistait à abandonner les stocks accumulés à Ankhé en les détruisant et sortir immédiatement par la route avant que le Vietminh n’ai pu mettre son dispositif en route.

- la seconde «évacuer par air les stocks et le maximum de matériel lourd et détruire le reste, passer par la brousse, l’ennemi ne sachant par où il pourrait nous intercepter.

- monter une manœuvre de « déception » faisant croire que nous partions vers Qui-Nhon et partir sur Pleiku.


La première manœuvre était sûre, mais comportait un très grand risque que l’ennemi récupère une très grande quantité de matériel qui lui serait très utile par la suite comme ce fut le cas lors de l’évacuation de Kontum. La seconde manœuvre aurait été la meilleure (suggérée d’ailleurs par les commandos opérant en brousse). Le potentiel aérien était suffisant pour ne laisser sur le terrain que les camions facile à incendier, et dont beaucoup était très près de la réforme, on pouvait transférer sur d’autres bases les armes lourdes, le matériel et les véhicules légers ainsi que les personnels non indispensables au combat, les unités passant par la brousse (il fallait bien le faire le soir du 24 juin dans les pires conditions). C’était s’en tirer au meilleur prix et récupérer une unité en état de combattre comme le souhaitait le commandement. »

Le 22 juin une section VM tire au mortier de 60 en direction de la 3e compagnie du 1/Corée, mais les obus tombent court. Les VM sont pris à partie par les mortiers de 60 de la 2e et de la 3e compagnie ainsi que ceux de 81 de la batterie d’An-Cu qui effectuent un tir fusant. Vers 18h45 une embuscade de la 3e compagnie qui a été dépêchée sur les lieux où se trouvaient les VM le matin prend à partie des éléments adverses évalués à une section.

Tout au long de ces derniers jours l’activité du camp retranché a été relativement intense. Un important pont aérien, à défaut de liaisons routières vers Pleiku où Qui Nhon est indispensable (surplus de munitions, archives, personnels sédentaires civils et fournir au groupe mobile les derniers renforts).

Si pour beaucoup en France, Dien Bien Phu marque la fin de la guerre d’Indochine, sur le terrain, il n’en est rien. Alors qu’à Genève se déroulent les tractations sur le tracé de la ligne de cessez le feu, qui prendrait le risque tant au niveau politique que militaire de réitérer le suspense du camp retranché de Dien-Bien-Phu dans les Hauts Plateaux du Centre Annam ?

Certes la géographie n’est pas la même et semble jouer en faveur des troupes françaises, contrairement à ce qui a pu se passer à Dien Bien Phu où l’éloignement du camp retranché et la saison rendait tout ravitaillement aléatoire, à Ankhé, les centres de ravitaillement sont situés au delà de cordillère Annamitique soit moins de 50 kilomètres à vol d’oiseau, les appuis feux de la chasse et des bombardiers proviennent soit du porte avions Arromanches ancré au large de Qui-Nhon ou des bases aériennes de Nha-Trang et de Tourane.

Cependant, la raison essentielle qui semble aller dans le sens de l’abandon alors que le camp est pourvu de tranchées d’alvéoles enterrés pour canons de 105 et les véhicules, de stocks importants en armes matériels et d’un excellent aérodrome, réside à la fois dans le manque d’hommes, et la menace qui pèse sur l’axe Pleiku Ban Me Thot.
La présence de trois bataillons d’élite et d’un peloton blindé épaulé par un maigre bataillon de la jeune armée vietnamienne dans cette bourgade du centre Annam ne se justifie plus dès lors que l’accès à la mer est coupé. Quels renforts leur apporter en cas d’attaque massive, alors que la bataille qui vient de s’achever au Tonkin a vu disparaître les meilleures troupes d’intervention ?

La solution la plus sage est d’évacuer Ankhé et de se replier sur Pleiku, ville qui commande l’accès à Saïgon par les « Hauts Plateaux ».

C’est le général Salan qui remplace le général Navarre qui prend cette décision lourde de conséquence décidant de regrouper avec les GM 41 et le GM 100 pour défendre les plateaux entre Pleiku et Ban Me Thot.

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 14:04

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Le capitaine André Salvat, Compagnon de la Libération commandant la CCS 100 du GM, nous donne sa vision des faits :
« nous étions installés défensivement et prêts à recevoir la fameuse division 308 descendue du Tonkin pour « se payer » le GM100 en Centre Annam, la troupe composée d’anciens de Corée était solide, avait du métier, capable de tenir un siège à Ankhé me semble t-il. Malheureusement le Commandement d’Hanoï nous a donné l’ordre dans le cadre d’un regroupement des forces de regagner Pleiku, ce qui pour nous et notamment le colonel Barrou commandant le GM était une erreur que ce dernier paiera très cher. »

Les commandos opérant en brousse ont signalé à l’Etat-Major, la concentration d’unités lourdes ennemies entres Ankhé et Pleiku ce qui rendrait hasardeuse toute sortie en convoi automobile. L’hypothèse envisagée par ces spécialistes de la guérilla consiste à passer par la brousse et à abandonner tous le matériel lourd (véhicules canons), mais cette solution au demeurant fort sage ne sera pas entérinée, car en ces temps de crise l’armement ne peut être abandonné.
Quel officier supérieur aurait pris la responsabilité de détruite près de 300 véhicules, des tonnes d’armement, et une dizaine de canons, alors que la France a du mal à obtenir ce matériel auprès des Etats-Unis ?
Il est donc décidé que c’est par la route que le GM100 devra se frayer un passage jusqu’à PK22 où le Groupement Aéroporté 1 (7e BPC, 3e BPVN) l’attendra avec le GM 42 du colonel Sockeel composé de bataillons montagnards et les blindés du 3e escadron du 5e Cuirassiers.

Les leçons de histoire de l’évacuation de la Frontière de Chine ne semblent pas avoir été tirées ou analysées, ou alors ont été oubliées.
Lors de l’évacuation de la citadelle de Cao-Bang en 1950 le CEFEO avait perdu plus de 7 000 hommes dans le désastre de la RC4. Les troupes repliées alourdies par leur véhicules et matériels divers, avaient été taillées en pièces lors d’embuscades successives et les éléments de recueils (1er BEP et 3e BCCP) anéantis.
La ville de Lang Son sera abandonnée avec tout son arsenal sans combat livrant le Nord Tonkin aux Communistes.

1950-1954 l’histoire bégaye mais les acteurs ne le savent pas, tout le monde s’affaire, 22 kilomètres plusieurs fois parcourus cela semble jouable.
« Toutefois  les « spécialistes » du renseignement rassurèrent leurs supérieurs en affirmant que les unités Vietminh ne pouvaient guère couvrir en jungle plus de 15 à 20 kilomètres par jour. Cette prévision s’avéra fausse, les deux régiments qui se lançaient à la rencontre du GM100 couvrirent des étapes de 50 kilomètres pour rejoindre le RC19. ».


Si le pont aérien est une réussite incontestable, l’essentiel du matériel sensible et une bonne partie des civils (près de 1 000 personnes) est rapatrié, le temps imparti pour évacuer tout le matériel sera trop court. Malgré les nombreuses rotations d’avions, il reste des stocks importants de munitions, d’essence, de vivres (près de 380 tonnes). Qu’à cela ne tienne, l’aviation bombardera les dépôts après le départ des dernières unités amies. L’affaire de Lang Son semble se répéter encore une fois au profit du Vietminh.

« Après le 19, nul ne pouvait ignorer nos intentions, car c’est un véritable pont aérien inutile et dangereux qui fut une des causes du drame, en réalisant un déménagement complet sur Saïgon et Nha Trang de la presque totalité du matériel lourd dont le GM 100 disposait sur sa base, alors qu’il aurait dû être laissé en place, et détruit au moment du départ. On en était même arrivé, je crois à évacuer une partie de la population (parmi laquelle les familles du Bataillon Vietnamien (TDKQ) d’Ankhé ; ce qui n’était pas sans valeur humaine mais qui sur le plan tactique était la dernière chose à faire.»  

La date de l’évacuation du camp retranché de Ankhé initialement prévue pour le 25 juin, est avancée au 24 car les informations selon lesquelles des divisions venant du Tonkin ont bien été recoupées. Les commandos et DLB (Détachements Légers de Brousse) qui nomadisent en pleine forêt ont décelé les mouvements d’une grande unité Vietminh en direction de la RC 19. Il faut donc faire au plus vite afin d’éviter que l’adversaire ne puisse interdire les passage car si la route est coupée aux convois, certains persistent à croire à l’Etat Major que le GM100 peut faire la différence.

« Dans l’immédiat l’ennemi dispose de quelques compagnies, sur préavis de quelques jours (trois ou quatre) arrivée des régiments 96 et 803, avec deux ou trois jours de plus le groupement 801, soit au total l’équivalent d’une division pour nous intercepter. »

Pourtant dès le 19 déjà le capitaine Fiévet et le lieutenant Girard (B2 du GM 100) avaient exposé les possibilités de l’adversaire au Général Salan.
« Le régiment 120 jouxte la RC19, une partie du régiment 96 est située près de PK22, le gros du régiment 810 est à quelques dizaines de kilomètres d’Ankhé, une partie du régiment 108 stationne dans la région du col du Deo-Mang, enfin le régiment 803 saigné à blanc par le GM100 quelques mois plus tôt est reconstitué. »

Mais nul ne se doute dans les hautes Sphères que le Viet Minh dispose dans le secteur d’une logistique impressionnante.

« Avant la fin de sa campagne sur les hauts plateaux le Vietminh réussit à mettre en ligne 16 000 combattants ravitaillés par une « suite logistique » de 25 000 Dan Công (travailleurs du peuple), en fait de coolies porteurs de munitions et de ravitaillement.

Le sort du GM100 était donc scellé avant même que l’ordre d’évacuation n’ait été donné. »


Le Groupe Mobile, fort de plus de 3 000 hommes aux ordres d’un colonel, reparti dans plus de 250 véhicules, fera mouvement divisé en 4 rames appuyé par 3 pièces d’artillerie par rame :

- 1ère rame : BM/43e RIC  - Génie -  6e batterie du 10e RAC.
- 2e   rame : PC – CCS - 520e TDKQ - 4e ERVN (3 automitrailleuses, 3 half-tracks) et BCS du 10e RAC.
- 3e   rame : 2/Corée -  4e batterie du 10e RAC - Services - Matériel.  
- 4e   rame : 1/Corée – 5e batterie du 10e RAC- Antenne chirurgicale.

« Le Colonel convoqua le 3e Bureau et lui dicta un dispositif qui pouvait passer pour un hérisson en mouvement avec les trois bataillons l’un derrière l’autre, les batteries d’artillerie intercalées.
Le PC du GM était derrière le bataillon de tête, couvert par le TDKQ d’Ankhé, bataillon léger (où de grosses erreurs de commandement et de probité avaient été commises), donc peu sûr. Comme blindés, quelques automitrailleuses à tourelle ouverte. Il n’y  avait pas d’élément de reconnaissance à proprement parler. Il semble que le commandant du GM pressé d’atteindre l’élément de recueil ait espéré passer avant que tout le dispositif ennemi soit rassemblé (Le groupement 801 n’était pas encore là semble-t-il), alors que l’artillerie ne pouvait se déployer sauf en de rares endroits. »
.

Le départ est fixé à :
3h00 pour le BM/43e RIC et le 520e TDKQ.
5h00 repli des unités du poste de Hong-Cong.
7h00 début du passage de la colonne auto.
8h00 le convoi auto passé, le 2/Corée fait mouvement.
8h30 le 1/Corée quitte An Cu suivi par 300 civils qui n’ont pu être évacués.

« Le 24 juin, rassemblement de la CCB. Ordre d’embarquer les sacs à dos et matériels dans les GMC, et mise en place de la colonne de chaque côté de la route en direction de Pleiku. La progression fut lente à cause des escarmouches tendues par les VM. »

« En position le plus à l’Ouest du camp, la 3e compagnie verra défiler tout le GM 100. Notre section commandée par l’adjudant Thuret, élément d’arrière garde ne prendra même pas la peine de fermer les portes (les barbelés). Il est près de 9h00 lorsque nous nous mettons en route. Sous-officier adjoint, je suis en queue de colonne, je n’ai que deux tirailleurs derrière moi, cette position est toujours délicate d’autant que la progression est très lente et met du temps à prendre sa « vitesse de croisière » du fait de l’engorgement de la route par les camions, et les unités d’infanterie. D’autre part la colonne de civils qui nous suit, se rapproche du dispositif (il faut éviter qu’elle s’intercale entre les unités) ne nous facile pas les choses.»


Quand la dernière unité du 1/Corée entame sa progression, les premiers véhicules de tête sont déjà à plus de 8 kilomètres. Une heure plus tard, les éléments de tête du 1/Corée essuient plusieurs rafales d’armes automatiques à hauteur de la plantation de PK6. Le caporal-chef Audrain est tué, le caporal Valentin Blessé. Plusieurs soldats sont blessés par des fléchettes de bambou à la sortie de la plantation.

13h30. Le commando Vitasse, unité de reconnaissance, signale par radio au nord de Kon-Bar la progression d’un fort élément rebelle, simultanément, un avion de reconnaissance décèle des troupes ennemies à 3 kilomètres au nord du PC du GM100. Le message capté par le 1/Corée n’est pas, pour une raison inconnue, relayé au BM/43e RIC pourtant en tête de colonne.  

14h20, début de l’embuscade, le BM/43e RIC bute sur un barrage de pierres en travers de la route. Un engin du génie est débarqué afin de dégager la piste pour les camions quand les vagues d’assaut Vietminh s’élancent vers le BM/43e RIC et la rame du PC. Les deux compagnies de tête du 43e RIC* qui ne peuvent progresser vers le PC continuent leur route vers PK22. La 3e compagnie du 1/Corée en queue de colonne fait mouvement sur PK14 où elle prend position.
* NP : Où de trouve mon oncle et parrain


« Vers 14h00 nous sommes arrêtés par l’embuscade et des bruits couraient que le colonel Barrou commandant le GM100 était blessé. Les commandos Bergerol montent à l’assaut par sections successives pour ouvrir un passage vers la rame du PC. Les sections reviennent décimées. Le commandant Kleinmann qui commandait le bataillon demande l’appui des T46 (?)*, et nous nous portons en avant avec les mortiers pour obliger les Viets à se terrer. Une cinquantaine d’obus sont tirés. Peu après les T46 arrivent pour larguer leurs bombes au napalm. »
* Note perso : Je ne connais pas le T46, dont parle ici DLF, à priori il doit s’agir soit de B26 Invader ou de F8f Bearcat .

« Pour rejoindre Pleiku, la piste, et quelle piste, nos véhicules y sont contraints, car de part et d’autre, la jungle inextricable et les herbes à éléphants qui rendent impossible toute manœuvre. Nous tombons dans une embuscade de 3 kilomètres de profondeur déclenchée à la suite d’un signal donné (un fut d’essence me semble t-il renversé avec mise à feu perceptible à des kilomètres, je l’ai vu à 15h00). Nous étions dans la nasse, liés à la piste sans débordement ni manœuvre possible, nos camions incendiés par nous comme par les Viets, et dans la confusion beaucoup de blessés et de tués de part et d’autre. Personnellement, salement amoché par un SKZ (obus anti-chars), après m’être abrité dans le half-track dont la mitrailleuse 12.7 m’envoyait ses douilles brûlantes sur la figure, je serai ramassé par le vietminh. J’étais prisonnier. »


Deux compagnies du 2/Corée se portent au secours de la rame du PC mais n’y parviennent pas ; certains éléments du BM/43e RIC rejoignent le PC.

16h10 la 3e compagnie se porte en avant pour dégager les unités du 2/Corée et le PC.
Le TDKQ s’est volatilisé laissant le PC sans soutien infanterie.

« Nous remontons la colonne, beaucoup de morts, les blessés se protègent de la pluie sous les camions encore intacts, d’autres brûlent, c’est l’enfer, mais nous avons encore un peu de chance nous sommes restés en ordre de bataille.»

Les bombardiers B26 de Nha Trang à mitrailleuses multiples, et la pluie qui s’est mise à tomber soulagent un temps la pression exercée sur les deux rames de queue.

19h00, les 1 et 2/Corée plus le 2/10e RAC et le reste du 520e TDKQ se regroupent en bordure de la RC 19. Il est impossible de franchir le barrage Viet, et l’on est sans nouvelle du BM/43e RIC de l’EM.

Le 1/Corée ouvre la piste suivi du 2/Corée en formation colonne d’une partie de la CCS 100. Les chefs de bataillons des 1et 2/Corée décident après voir avisé Nha Trang de rejoindre PK22 par la brousse direction plein sud.
Les canons des deux dernières rames et les véhicules seront sabotés aux moyens de grenades incendiaires, les blessés intransportables seront laissés sur place aux bons soins du médecin–chef Warme-Janville, à charge pour eux de retenir au maximum les assaillants.
Les 1/Corée ouvre la piste suivi du 2/Corée en formation colonne double 3e et 2e compagnies suivies du PC puis des 1ère et 4e compagnies. Les avions de chasse signalent 50 véhicules brûlés parmi les 250 que comptait le convoi.

19h30, début de la progression en pleine brousse jusqu’à 3h30. Aucune piste n’est répertoriée sur les cartes, qui pour cette région ne sont établies qu’aux moyens de relevés aériens. Les deux commandants décident de scinder la colonne en petits détachements de la valeur d’une section.
Cette nuit sera un véritable calvaire pour tous, un cauchemar sans nom, éviter de se perdre, de tomber de fatigue et se laisser aller à dormir. Le caporal-chef Pinot de la CCB du 1/Corée qui fait partie d’un groupe d’isolés d’une soixantaine d’hommes tombe sur un cantonnement de viets blessés.
Ce dernier récemment arrivé en Indochine avec le DR19, connaît quelques rudiments de vietnamien appris durant son premier séjour en Indochine, réussi avec l’aide de l’infirmier de la compagnie à se faire indiquer la direction du PK 22. Ce détachement composé d’isolés de la CCB de Bergerol du 2/Corée et de Vietnamiens du TDKQ sera recueilli par les paras du GAP 1 vers 15h00 au PK 22.

« Dans la nuit l’adjudant Garcia s’aperçoit grâce à la lueur des camions qui brûlent que nous sommes revenus au point de départ. On apprend que les VM s’infiltrent dans la colonne et la dirigent à leur guise. La section tombe sur un bivouac de Viets blessés, l’un d’entre eux blessé au ventre s’accroche à moi et me supplie de le soigner. J’appelle un infirmier qui lui place un pansement sur la plaie, et je lui demande la route à prendre. Il me dit de descendre dans la vallée où l’on arrive dans un ruisseau à sec piégé par des bambous pointes plantées en terre, nous le suivons, et là d’après les indications en le suivant nous serons dans la bonne direction. Nous rejoignons la colonne qu’à 15h00, et à 18h00 nous sommes transportés par GMC sur PK.22. Là atteint de dysenterie aiguë je serai jugé inapte à reprendre le départ par le médecin-chef et rapatrié sur Pleiku.


Malgré tout beaucoup d’hommes seront à jamais perdus au cours de ces quelques heures.

« La sortie d’Ankhé est tellement compliquée par les combats souvent imprévus qui se
sont livrés, loin de toute forme de guerre conventionnelle qu’il m’est impossible de la raconter. Cependant à certains moments beaucoup se sont trouvés seuls. Que faire ? Ne pas mourir, guidés par la force suprême qui est en nous et qui nous demeure encore maintenant. Vivre survivre et ne jamais baisser les bras. Ces moments resteront des moments dramatiques que je veux oublier ainsi que la suite, la captivité, les marches de la mort, les copains restés sur le bord de la piste que l’on ne reverra jamais. J’ai été pris au petit matin avec 3 autres copains du même bataillon après que ma compagnie ait été accrochée. »


Les paras auront marché toute la nuit pour être au rendez-vous avec les unités rescapées de l’embuscade.
« Le Groupement Est (GM 100) parti d’Ankhé, ayant été entièrement désorganisé à la suite de l’embuscade massive déclenchée par le Viet Minh dans le courant de l’après-midi, à l’est du PK22, le Groupement Ouest (GM 42) doit se porter en avant pour occuper les hauteurs du Mang Yang, tout en poussant d’importantes forces vers le PK22 pour faire jonction avec les éléments du GM100 ayant réussi à rejoindre le poste ami. Dans le cadre de cette action, le GAP 1 doit se porter par bonds successifs vers PK22 pour tenir cette position, recueillir les rescapés du GM100 et assurer ultérieurement le repli de ces éléments épars. Ordre de progression 3e BPVN, GAP, 7e BPC»

Un document vietnamien nous donne une autre vision de l’attaque :
« le convoi ennemi de plus de 200 véhicules à la file indienne et en toute hâte pour rejoindre l’aile qui venait à sa rencontre, était brusquement bloqué par nos feux. Le véhicule de tête brûlait, le deuxième dans son effort de frayer un chemin était aussi atteint et se mettait de travers barrant ainsi la route. Les autres véhicules entraînés par l’élan, s’amoncelaient sur les deux côtés de la route. Après plus d’une heure de combat acharné, nos forces se rendaient maîtres totalement du champ de bataille. Sur un front de plus de 3 kilomètres, s’étendaient en désordre ; les véhicules, les canons et les cadavres ennemis. Des foules de prisonniers européens et africains la tête baissée, passaient en files successives devant les canons des fusils de nos soldats. Plus de 700 soldats européens et africains étaient tués et blessés, près de 1 200 autres dont le colonel Barrou avec tout son Etat-Major faits prisonniers, 229 véhicules, 20 canons et plus de 1 000 fusils tombaient entre nos mains. »

Si ce texte a le mérite d’exister, 32 ans après les faits la propagande l’emporte toujours sur l’Histoire. Les inexactitudes abondent. Si l’embuscade a été une relative réussite pour le Viet-Minh dans la mesure où la quasi-totalité du matériel a été laissée sur place, cela est dû essentiellement à la lenteur de la progression des troupes qui n’étaient pas embarquées dans les camions, et non comme l’affirme l’auteur du texte à la « hâte des français de gagner PK22 », auquel cas, partis entre 3h00 et 8h00 les derniers éléments auraient dû atteindre le poste en fin de matinée. D’autre part le chiffres des pertes est démesurément exagéré car l’hypothèse haute avancée par Bernard Fall et reprise par d’autres auteurs, tend à donner le tiers de l’effectif comme perdu, l’hypothèse basse quant à elle avancée par le Général Albert Billard, lieutenant au 2/10e RAC dans la Revue des Troupes de Marine « Ancre d’Or Bazeilles » N°340 est quant à elle de 500 hommes. Enfin, il est fait mention d’européens et d’africains prisonniers, mais quid des cambodgiens et vietnamiens qui composaient la majeure partie des bataillons ?

25 juin 3h30, les 1ère, 2e et 3e compagnies se regroupent avec la CCB (Trans et EM du bataillon). Le reste de la CCB et la 4e compagnie ont perdu la liaison. Une heure de repos est accordée aux hommes harassés de fatigue. La progression reprend une heure plus tard en direction de l’ouest. Les 2e et 3e compagnies passent en tête. Durant la nuit, de 0h30 à 5h30 les paras du GAP forceront l’allure pour atteindre le Mang-Yang. Ce n’est que vers 8h30 qu’ils recevront les ordres de progresser vers PK22.

« La fatigue physique des journées précédentes commence à se faire ressentir. La progression s’effectue dans des conditions difficiles sous une température élevée. Les militaires atteints de « coups de chaleur », sont évacués sur les véhicules du Train de combat du bataillon. »

6h30-7h30, engagement avec un élément rebelle qui tombe sur l’arrière garde. Le lieutenant Dureau est blessé. Plusieurs groupes perdent le contact. Le 1/Corée repousse trois attaques lancées par les Viets à 5 kilomètres environ de PK 22.

8h00, les unités de tête 2e et 3e compagnies tombent sur une compagnie rebelle, 12 vietminh sont abattus. Cette compagnie une fois l’effet de surprise passé se regroupe et tombe sur la 1ère compagnie.

8h-11h00 contacts radio avec le Morane d’observation ainsi qu’avec le poste de PK22 où se trouvent les premiers éléments du BM/43e RIC qui ont pu franchir la nasse, et quelques artilleurs du 2/10e RAC dont le lieutenant Auguste Muller qui témoigne :
« Arrivé comme lieutenant à la BCS du 2/10e RAC, j’ai pris le commandement de cette batterie en opération. Cette batterie était composée de Français, de Cambodgiens, de Sud-vietnamiens, d’Hindous et de quelques africains. Le capitaine qui la commandait en titre avait été désigné par le chef de corps pour commander la base arrière de Tu-Duc près de Saïgon. Le 24 juin, j’étais DLO (Détachement de Liaison et d’observation) au 520e TDKQ. Expérience inoubliable ! Lors de l’attaque de PK15 j’étais près du PC du GM.
En quittant la RC19 pour rejoindre PK22, nous avons eu la chance de tomber sur une piste Viet non mentionnées sur nos cartes. La nuit était si noire qu’on ne pouvait distinguer celui qui nous précédait. Nous étions obligés de nous tenir les uns aux autres afin de ne pas rompre la colonne. Au cours de la nuit, nous avons croisé deux colonnes VM qui sont passées si près qu’on aurait pu se toucher. Au petit matin nous avons rencontré des sentinelles qui nous ont pris pour les leurs, mais cela n’a pas duré dans les minutes suivantes des tirs se sont fait entendre un peu partout derrière nous. La piste que nous avons empruntée était utilisée par les Viets pour rejoindre la RC19 vers le PK22, ce qui nous a permis d’arriver les premiers très tôt dans la matinée accueillis par le colonel Buffin responsable de l’opération. Nous y avions été devancé par les PIM (Prisonniers Internés Militaires) ! »
 

Les paras du GAP arriveront plusieurs heures plus tard.

« Après de longues heurs de marche, nous arrivons dans les environs de PK22. Le GAP s’installe défensivement sur les croupes dominant la vallée. Les patrouilles commencent à sonder les environs. Les premiers contacts avec quelques survivants sont pris en fin de matinée. Ce sont des hommes hagards, harassés souvent blessés. Je récupère un lieutenant et quatre hommes de la coloniale qui ont réussi à sortir du piège. Nous les dirigeons sur le Mang Yang. Dans l’après-midi arrivent des unités moins disloquées par la brutalité de l’attaque Viet. »


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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 16:33

Intéressant tout cela !...

Une page que je ne connaissais que trop peu... Comme beaucoup, je me suis arrêtée au 7 mai !.... Même si l'un de mes proches était dans le sud... Ce que je n'appris que bien plus tard !
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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 16:55

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J'en ai eu le récit en direct quelque temps plus tard, mon oncle qui était aussi mon parrain et sera par la suite commandant en second du RICM, à fait partie des quelques éléments du 43e RIC qui ont pu passer et continuer vers le PK22...

Il a eu très chaud ce jour là... et est décédé, juste à la veille de ses cent ans il, y a 6 ans...

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 16:57

Paracolo a écrit:
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J'en ai eu le récit en direct quelque temps plus tard, mon oncle qui était aussi mon parrain et sera par la suite commandant en second du RICM, à fait partie des quelques éléments du 43e RIC qui ont pu passer et continuer vers le PK22...

C'est ce que j'ai compris en lisant ce récit....

Paracolo a écrit:
Il a eu très chaud ce jour là... et est décédé, juste à la veille de ses cent ans il, y a 6 ans...

Il semble que l'Indo lorsqu'elle n'a pas tué, est devenue une source de longévité....
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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 17:11

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Oui c'est curieux... Même pour les blessés lourds

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 19:17

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DLF...Suite




Autre témoignage celui du chef d’un équipe d’éclaireurs Nungs (minorité ethnique du Nord Tonkin) du 7e BPC :
« Nous avons commencé notre mouvement le 18 juin de Pleiku en direction de Ankhé, notre progression a été très lente du fait du mauvais état de la route et des ponts qui posaient quelques problèmes aux sapeurs. Le troisième jour nous avons découvert des carcasses de chars et de GMC. C’était sans doute la dernière tentative de ravitaillement par la route qui a échoué (en fait il s’agit plutôt de l’embuscade du 12 avril dans laquelle dans laquelle est tombée le GM 11 replié d’Ankhé, au cours de laquelle 19 GMC seront incendiés).
Nous nous sommes arrêtés un matin vers 8h45 sur un petit piton face au nord une route droite et longue de près de 1500 mètres et un poste à notre droite à une distance de près de 300 à 400 mètres. Les occupants en pleine préparation pour leur évacuation nous ont fait des signes amicaux. Etait-ce le PK 22, je ne saurais le dire avec certitude ? Nous avions pour mission de surveiller la route pour une éventuelle récupération des échappés de l’embuscade du PK 15. Soudain deux grosses sections progressant dans notre direction, équipés d’armement US avançaient en se dissimulant lors des passages de nos avions. Ce pouvait être ceux que nous attendions, pourtant les ordres reçus par radio étaient de les laisser passer ce pouvaient être des rescapés. Ces derniers nous ayant aperçu prétendirent faire partie du 4e ERVN mais leur attitude ne laisse présager rien de bon d’autant que plutôt que de nous rejoindre ils s’assoient à 90 mètres de notre position où les deux équipes Nungs (armement 12 PM et 2 mitrailleuses de 30) les tiennent en joue. Nous décrocherons dans la soirée pour regagner la cuvette sous le poste »


11h00 la liaison avec la 4e compagnie du 1/Corée est établie. Elle aussi a dû forcer les barrages adverses. L’aviation ne reste pas inactive. Mise en état d’alerte depuis la veille, l’aéronavale dépêche une patrouille de chasseurs au dessus du convoi abandonné et pillé, et une autre au dessus de la colonne des survivants. Vers 11h40 un premier parachutage de matériel sanitaire est effectué par un Dakota sur PK22. A 11h 40 un hélicoptère se pose pour évacuer les premiers blessés. Il est suivi quelques minutes plus tard par un second appareil sanitaire. A 12h03 le Morane d’observation signale une forte colonne progressant à 700 mètres du poste de PK22.

12h10 arrivée des unités à PK22, les 4e et 2e compagnie avec le capitaine adjoint, la 3e compagnie avec le chef de bataillon.

« La progression de nuit a été très difficile. Longtemps section de tête du dispositif, l’adjudant Thuret et moi-même, les seuls européens de la 2e section avons payé de notre personne pour pousser nos hommes à aller de l’avant. Après une marche de plus de 18 heures dans un terrain inextricable entrecoupée d’accrochages avec les Viets de plus en plus agressifs, nous arrivons enfin sur le PK 22 complètement exténués.»

12h30 bombardement des dépôts d’essence d’Ankhé. Les derniers éléments du GAP 1 parviennent à PK22 où de nombreux rescapés ont déjà été recueillis.

« Les renseignements recueillis auprès des survivants ayant participé à l’action permettent de reconstituer la physionomie générale d’un embuscade brutale et massive déclenchée à bout portant, et d’évaluer approximativement l’importance des pertes matérielles subies par le Groupement Est : 240 véhicules divers et un groupe d’artillerie. Ces chiffres frappent l’imagination des militaires du 7e BPC peu habitués à l’évaluation de pertes aussi massives et rapides.»

Parachutages par Dakotas de ravitaillement et de pains de glace, et évacuation de blessés par hélicoptère.

« L’activité aérienne se poursuit de 15h30 à 15h 45, elle consiste en la protection des hélicoptères sanitaires et de la centaine de véhicules du GM42 qui se dirige vers le PK22.

Au retour de mission l’aviation bombarde de nouveau Ankhé. Cette fois ce sont les dépôts au Sud de la piste d’atterrissage qui sont détruits. De 16h50 à 18h15 la Chasse assure l’appui direct du poste de PK22 et attaque les positions Viet-Minh sur guidage du « Criquet » (Morane d’observation). Pour la journée du 25 juin l’aéronavale effectuera pas moins de 16 sorties aériennes.»


Tout au long de l’après midi les parachutistes du GAP récupèrent des isolés ou groupes plus ou moins importants, qui sont acheminés par camion au col du Mang Yang où le GM 42 les réceptionne. Toutefois, la position du GAP devient précaire la nuit va tomber et la sécurité de l’élément de recueil n’est plus assurée, il est décidé d’embarquer le 1/Corée à destination du col du Mang Yang. L’ordre de repli général est fixé de la manière suivante, les éléments du GM100 partiront en véhicules sous la protection des unités du GM 42. Le GAP en arrière garde à 18h00 après destruction du poste.

18h00 Un contre ordre annule les dispositions antérieures, le départ est reculé à 23h30 afin de permettre aux unités parachutistes de récupérer le maximum de rescapés.

« Effectivement, à partir de 18h00, les éléments du GM 100 stimulés sans doute par le spectacle de la destruction du poste de PK22, rejoigne les unités de recueil en nombre de plus en plus croissant. Ce mouvement d’effectif commence à se stabiliser à partir de 19h30, puis diminue sensiblement dès la tombée de la nuit. Les positions tenues 2e et 3e compagnies du 7e BPC sont harcelées par les Viet Minh, lesquels incitent les parachutistes autochtones à la désertion, leur demandant de tuer leurs officiers et de rejoindre avec armes les rangs de l’Armée Populaire. Par ailleurs, voulant profiter de la confusion du moment, d’autres rebelles essaient de rejoindre nos avant-postes en se présentant sous la dénomination du 520e TDKQ. »  

21h00 arrivée du gros de la CCB ainsi que de la majorité du 2/10e RAC le lieutenant Billard du 2/10e RAC fera partie des derniers arrivants.

« Après le plus gros de l’accrochage et l’intervention très efficace de la 11F du « Bois-Belleau », j’ai reçu l’ordre de rejoindre PK22 par la brousse. Après une nuit très difficile (bambous, rachs..) les 23 rescapés de ma batterie dont de nombreux « Bergerols » qui m’avaient rejoint, sommes arrivés en vue du PK22. Le drapeau français flottait toujours, mais tout autour des petits incendies enfumaient le secteur. Après une approche précautionneuse, nous sommes tombés sur un peloton du 5e Cuirassiers qui nous a recueilli. Cinq minutes plus tard, ils abandonnaient le poste pour rejoindre le Mang-Yang, avec nous sur les plages des chars. Ayant eu la chance de trouver une planche sèche, j’ai dormi la plus profonde nuit de ma vie. Le lendemain au réveil, j’étais heureux d’être vivant, mais profondément écoeuré que nous ayons ratés une belle occasion d’en découdre avec les Viet. »

Les pertes pour ce qui concerne le BM/43e RIC s’élèvent à 49 tués 137 blessés et 104 prisonniers.
Démontage du dispositif de recueil, le poste est évacué, les installations sont sabotées.
« Après 400 mètres de progression, nous amorçons le versant devant nous. Les deux premiers GMC chargent les ex-défenseurs du poste ainsi que leurs familles. Les femmes et les enfants sont déjà collés au char de tête, les 7 ou 8 autres camions empruntent prudemment le pont. Soudain c’est le drame : armes automatiques, explosions de grenades, des balles sifflent de tous les côtés. Je suis sorti pour mieux voir mais cela c’est passé tellement vite, je n’ai pu voir dans l’action seulement que deux silhouettes portant le même uniforme (une armée et l’autre non l’un tirant son captif vers la forêt). Je ne sais combien de camions ont brûlé mais le char est hors d’usage. Les Viets ont préparé leur coup de nuit à 150 mètres de notre campement de l’autre côté de la route où nous ne les attendions pas. Je pense aux 9h00 insoutenables face à ceux qui se prétendaient des nôtres, et nous n’avons pas reçu l’ordre de les éliminer. »

21h30 Départ vers PK 22, en tête, le 7e BPC, le GAP protégé par des blindés et diverses unités du GM 42 sur le parcours, les derniers éléments du GM 100 non évacués, et le 3e BPVN en arrière garde. La dernière unité à quitter PK 22 est celle du sergent-chef Bouter au 3e Bataillon de Parachutistes Vietnamiens.

« J’attends un bon moment, la nuit n’est troublée que par les explosions des munitions du poste et par les lueurs projetées semblables à des flashes sur le drapeau français qui flotte toujours.»  

Certains malchanceux pensant que le poste de PK 22 est toujours tenu par l’armée française (le drapeau flotte toujours au matin du 26 juin) se feront cueillir par les réguliers vietminh dès leur arrivée, après un jour et demi de marche forcée.

La progression est rapide, l’allure accélérée. Compte tenu de l’ambiance d’insécurité et de l’importance du facteur temps, la discipline de marche est maintenue à l’intérieur de toutes les unités. A 24h00 après une marche particulièrement l’ensemble des unités arrive à proximité du col du Mang Yang, où elles prennent position. Le journal de marche et d’opérations du 7e Bataillon de Parachutistes Coloniaux est le seul document qui nous livre une photographie de l’état physique de cette unité engagée dans l’opération de recueil.
« La fatigue est générale. Certains hommes de troupe (en général les plus jeunes), ont atteint la limite de leur résistance physique. Au cours de l’étape, les militaires des armes lourdes, se sont comportés d’une manière remarquable. Malgré l’effort intense demandé au bataillon, le moral de l’ensemble est très bon. Les chiffres des évacués sanitaires pour le 7e BPC par suite de maladie ou d’usure physique au cours de la journée du 25 s’élève à 15 européens et 25 autochtones. » [i]

Que dire alors des unités du GM 100 qui ont dû dans des conditions encore plus difficiles affronter l’embuscade, couper à travers jungle en parcourant la même distance, le plus souvent sans eau ni nourriture depuis 36 heures ? Que dire aussi de ceux qui n’ont pu rejoindre à temps et qui ont été contraints aux marches de la mort vers les camps de prisonniers ?

26 juin journée marqué par la réorganisation des unités.
[i] « Une journée a été consentie pour remettre en ordre les unité au Mang-Yang, et pour y recevoir les ravitaillements nécessaires en vivres équipements, armes et munitions pendant que les bataillons du GM 42 couvriraient au plus loin la position. Ces parachutages étaient importants pour permettre de rééquiper et d’armer près de la moitié de l’effectif des unités du GM 100 soit trois bataillons environ. Le col du Mang-Yang présentait heureusement une zone de parachutage favorable, boisée et couvert d’une jungle épaisse à l’Est, il était à l’Ouest très dégagé avec une vaste prairie en pente douce, large de plus de 500 mètres, avant de rejoindre plus bas vers Pleiku, une zone forestière assez dense dans un relief tourmenté. »


Le tiers du GM100 est porté manquant (tué, blessé disparu ou prisonnier).

« De 10h55 à 18h55 les chasseurs bombardiers de l’Arromanches viennent de nouveau assurer le soutien aérien des troupes au sol et la protection des 7 Dakotas venus parachuter armes et ravitaillement, ainsi que des 3 hélicoptères sanitaires dépêchés de Pleiku pour relever les blessés les plus graves au col du Mang-Yang. Au cours de cette mission, la Chasse bombardera des travaux de campagne ennemis à 1 kilomètre au Sud du poste, ainsi que les pièces d’artillerie en queue de convoi abandonnées le 24 juin. Cette journée sera marquée par 19 sorties aériennes. »

Dans la journée du 26 les derniers rescapés font leur apparition au col du Mang Yang. Après avoir erré dans la brousse pendant plus de 36 heures. Mais plus le temps passe, plus les « sonnettes » sont au contact d’éléments rebelles.
La mésaventure qui est arrivée à l’équipe Nung de LY Tang Bau du 7e BPC va se reproduire pour la section du sergent-chef Bouter du 3e Bawouan (BPVN) :
«Un Piper vient d’arriver au dessus de nous signale un groupe important en tenue camouflée, se dirigeant vers nous. Sûrement quelques survivants échappés aux Viets. Avec le lieutenant nous redescendons au pas de gymnastique à leur rencontre. Au passage je rameute un groupe avec un fusil-mitrailleur et nous nous installons à la limite des couverts, jumelles en batterie. Et là, stupeur! Nous découvrons que la troupe qui se dirige vers nous est composée de Bo Doïs couverts de branchages et manoeuvrant parfaitement, d’où l’erreur de l’observateur aérien. »

Les unités adverses qui marchent à la rencontre du GM42 du GAP et du GM100 ne font pas partie de régiments régionaux mais plutôt d’unités plus structurées, comme le redoutable régiment 803.

Le 26 au soir le GM 42 occupe Phu-Yen à une dizaine de kilomètres du col du Mang Yang. Le reste des unités se replie à son tour vers cette nouvelle position.


27 juin à l’aube, le poste du Mang-Yang saute. L’objectif de cette journée est d’atteindre le pont de la Day Ya-Ayoun à 12 kilomètres de Phu-Yen. Cette fois le peloton de chars ouvre la route, suivi du 1/Corée, du 6e bataillon de montagnard, du reste du GM 100 et des autres bataillons du GM 42.

L’essentiel de l’attaque menée par le régiment 803 est supportée par le 1/Corée et le 6e bataillon montagnard. Les chars du 3/5e Cuirassiers seront d’un précieux concours tout comme l’artillerie qui contrairement a ce qui s’est passé le 24 juin a pu déployer ses pièces et ouvrir le feu sur l’adversaire.

A la fin des combats le 1/Corée a encore perdu 59 hommes.

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[/i][/i]

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Dernière édition par Paracolo le Ven 4 Nov 2016 - 19:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 19:31

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Trouvé sur PTH dans un sujet sur le B26 Invader :

Citation :
La dernière grande action de soutien au sol dans des Invader a eu lieu en appui du GM.100
Le GM 100, Mon oncle et parrain qui était alors lieutenant au BM 43e RIC, s'en est sorti de toute justesse...

Indochine... La fin du GM100.  Gm_10010

Pas de quartier!... L'antenne chirurgicale du BM 100 détruite
Photo prise à 100m par un B26 de reconnaissance

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 21:33

Suite et fin...DLF

28 juin les français ne sont plus qu’à 30 kilomètres de Pleiku.

Vers 11h00 l’avant-garde composée des deux compagnies du BM/43e RIC, du 1/Corée du 4e Groupe d’Artillerie Vietnamien (GAVN) et d’un peloton du 3/5e Cuirassiers, atteint une clairière de 500 mètres de long sur 100 mètres de large, située à 3 kilomètres de l’intersection de la RC 19 et de la RC 19bis dite, « bretelle de Plei Bon » quand soudain, une nouvelle embuscade se dévoile avec un volume de feu très dense.
Menée par le régiment 812, les bataillon 89 et 90 du régiment 108 renforcé par une unité d’élite (bataillon indépendant 30), les tirs d’armes automatiques de mortier et de SKZ s’abattent sur toute la colonne qui viennent de déboucher dans la clairière. Une dizaine de véhicules du GM 42 sont détruits par les tirs adverses.

Forts de leur expérience acquise depuis le 24 juin chacune des unités s’installe défensivement de part en d’autre de la route, le convoi auto bouscule quant à lui les véhicules incendiés et peut se réfugier au centre du dispositif sécurisé. Ce sont principalement la 1ère compagnie du 1/Corée et le PC du bataillon qui auront à subir dès 12h15 comme la veille les vagues d’assaut Vietminh.

A 12h 35 cette compagnie cesse d’exister en tant qu’unité constituée, elle ne doit son salut qu’à l’intervention de la 2e compagnie.
La 3e compagnie quant à elle se porte au secours du PC.  Les artilleurs su 4e GAVN font feu de toutes leurs pièces de même que le peloton blindé.
Appelés en renfort, ce sont les bombardiers B26 qui stoppent définitivement les vagues d’assaut. Les Bo Doïs surpris en terrain découvert voient fondre sur eux des bombes au napalm, c’est une fuite éperdue qui s’ensuit.
Le combat a duré plus d’une heure, le 1/Corée a perdu 42 hommes. « Plei Bon marque le tournant de la bataille de la RC 19. Tout ce qui a pu être sauvé l’a été. Les Viets avaient mis le paquet pour détruire tout ce qui restait du GM 100 (pour le Vietminh le Bataillon de Corée devait être détruit). Arc-boutés à la RC 19, nous avons subi les assauts répétés sans jamais faiblir, malgré l’infériorité du nombre. Nos cambodgiens ont été héroïques. »

29 juin 30 juin arrivée à Pleiku.
« Le spectacle était effrayant ; hirsutes, en haillons, minés depuis des mois par la dysenterie, le corps couvert de plaies, ils ressemblaient plutôt à des échappés d’un camp de concentration qu’à des soldats d’une unité régulière. Quant aux unités, elles avaient subi des pertes également effroyables. Il restait 84 hommes sur 222 à la CCS, les 1er et 2e Bataillons de Corée et le BM/43e RIC qui comprenaient chacun 834 hommes au début de la campagne se trouvaient respectivement avec 452, 497 et 345 hommes. Il y a lieu de rappeler que ces unités avaient reçu des renforts entre décembre 1953 et mai 1954 (le dernier le 19 mai). Leurs pertes totales étaient donc supérieures à celles que font ressortir les chiffres. Le 2e groupe du 10e RAC avait vu ses effectifs fondre de 474 à 215 hommes. Ayant perdu tous ses canons au PK 15 le 24 juin les artilleurs s’étaient bien battus comme fantassins les 27 et 28 juin.
Le matériel perdu était lui aussi considérable, 85% des véhicules, y compris tout un peloton blindé, avaient dû être abandonnés, ainsi que la totalité des pièces d’artillerie ; les transmissions avaient perdu 68% de leur matériel, et l’infanterie 50% de ses armes automatiques, mitrailleuses et fusils-mitrailleurs. En revanche tous le rescapés avaient ramenés leurs armes individuelles. »


La ville est mise en état de défense. Le DR 20 en provenance de la « Caserne Goupil » de St Germain en Laye rejoint ce qu’il reste du GM 100 à Pleiku. Une batterie placée sous le commandement du lieutenant Auguste Muller est hâtivement constituée pour la défense de Pleiku avec des canons aérotransportés d’Haïphong et les personnels de la BCS du 10e RAC. En moins de trois mois de présence en Indochine ceux du DR 19 font figure de vétérans.

Dans ses mémoires, le général Raoul Salan concepteur de l’opération d’évacuation d’Ankhé ne consacre que quelques lignes à cette tragédie :
«  les ennuis se précisent. Comme Ankhé est menacé je m’y rends aussitôt et décide d’en partir avant que la garnison ne soit enlevée par les forces viêt-minh montant de la côte à l’assaut des plateaux. C’est vers Pleiku où nous sommes solidement implantés, que je donne l’ordre de ramener les trois petits bataillons… L’opération prévue par une directive du général Ely en date du 20 mai dernier lors de sa mission en Indochine n’avait pas encore, le 20 juin, reçu de commencement d’exécution. Elle devenait plus délicate, mais il fallait la réaliser. Le 24 juin la colonne se met en mouvement, mais malheureusement trop tard. Nous retrouvons toujours les mêmes erreurs... La plupart de nos véhicules sont détruits. C’est une mauvaise affaire qui me donne à penser que partout où il le pourra le Viêt-minh cherchera à nous détruire pour améliorer sa position à Genève. Ankhé et « Auvergne » sont nos dernières opérations. J’en ai assumé sur place toute la responsabilité. »

Si comme le prétend le général Salan il était prévu de sortir le GM100 dès le 20 mai alors pourquoi cette perte de temps ?

A moins qu’il ne s’agisse de sa part d’une erreur de date. La transmission de l’ordre d’évacuation n’aura été communiquée que la 19 juin. « Mauvaise affaire » il est vrai, et pour quel bénéfice ?

10 juillet pour des raisons obscures, le GAP 1 est transféré au Tonkin, le 4e bataillon montagnard du GM 42 sur la côte d’Annam, la 3e Compagnie du 1/Corée composée de Cambodgiens et d’hommes du sud est envoyée à Ben Cat à 50 kilomètres de Saïgon où elle continuera le combat jusqu’au cessez le feu, tout comme les deux compagnies très éprouvées du BM/43e RIC.

Le 15 juillet la presse annoncera brièvement :
« Une tentative d’infiltration du poste de Ben-Cat, parc d’artillerie proche de Saïgon, bilan 20 morts adverses et 8 prisonniers. »

Conformément aux accords de Genève, le cessez le feu intervient le 1er Août au Centre Annam et le 11 Août au Sud.

Le GM 100 sera officiellement dissous le 1er septembre 1954. Ses personnels reversés dans diverses unités.  

1er septembre dans la cadre des mesures de réorganisation du corps expéditionnaire, un nouveau régiment autochtone est crée, le choix de l’Etat Major se porte sur le 43e RIC.

Ce régiment sera composé de trois bataillons formant corps et mis sur pied à compter du 1er septembre à partir du BMI, du BM/43e RIC, et du BM/11e RIC. La CCS du GM 100 devient compagnie de commandement régimentaire, les personnels nord-africains sont remplacés par des autochtones.  

Le BMI devient 1/43e RIC.
Le BM/43e RIC devient 2/43e RIC, et absorbe la 3e compagnie du 1/Corée.
Le BM/11e RIC  devient 3/43e RIC.  

Le détachement symbolique de Séoul est rattaché administrativement au 2/43e RIC.

Ce détachement d’une trentaine de militaires qui a la garde du drapeau du bataillon de Corée est toujours présent en Corée.


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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeJeu 23 Mar 2017 - 0:21

Cet article n'avait suscité aucun commentaire ?...

Pour ma part, je le découvre, pourtant fin 2016, j'étais bien membre du forum !....

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeJeu 23 Mar 2017 - 0:24


. ce qui prouve l’intérêt des liens...

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeJeu 23 Mar 2017 - 0:32

Je pense savoir pourquoi je ne l'ai pas vu...

A cette date, je n'étais pas chez moi.... Mais je suis loin d'être seule sur ce forum Embarassed

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeDim 22 Juil 2018 - 13:58

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Depuis 2017, le sujet n'a pas progressé non plus, à croire qu'après Dien Bien Phu, l'indo n'intéresse plus personne pas même les lecteurs.

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeDim 22 Juil 2018 - 14:08

study

Si c'est intéressant mais comme sur l'Indochine j'ai beaucoup lu et ai pas de bouquins à la maison sur le sujet
cela je le savais.
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Glard

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MessageSujet: Re: Indochine... La fin du GM100.    Indochine... La fin du GM100.  Icon_minitimeDim 22 Juil 2018 - 17:44

Je crois que le sujet "Indo" interesse toujours.

Il est à la source de ce qui a été la guerrilla et la guerre révolutionnaire.

Sans étudier l'indo, on ne peut pas comprendre l"Algérie.

Et si on ne comprend pas l'Algérie on ne peut pas apréhender l'actuelle "guerre moléculaire".
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Indochine... La fin du GM100.
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