L’opération Stösser.

Il y eut la contre-offensive des Ardennes mais le commandement allemand savait que cela ne suffirait pas à battre les forces américaines. Deux opérations complémentaires avec parachutistes étaient prévues. Les opérations Stösser et Greif ( Skorzeny avec uniformes américains). Ce furent les dernières opérations aéroportées.
 
 
En même temps que l’attaque initiale, 3000 parachutistes commandés par le colonel von der Heydte devaient être largués derrière les lignes ennemies au nord de Malmédy chargés de bloquer les routes venant du nord pour faciliter la progression de la 6^ème Panzer SS de Seppe Dietrich…
Friedrich August Freiherr von der Heydte, né le 30 mars 1907 à Munich et mort le 7 juillet 1994 à Landshut, était un militaire, juriste constitutionnel et homme politique allemand. Il était aussi un cousin de Claus von Stauffenberg auteur du complot du 20 juillet 1944.
Il a pris le commandement du 6^ème régiment de parachutistes le 15 janvier 1944. La moyenne d’âge était de 17 ans et demi. L’effectif était de 4500 le 6 juin 1944. Il s’est retrouvé à Carentan face aux parachutistes de la 101^ème. Les parachutistes allemands avaient été surnommés « les lions de Carentan » par les parachutistes américains…
 
Deux unités de transport de la Luftwaffe sont prévues pour le largage dont l'une a été spécialement formée pour cette opération. Ces deux unités disposent de 67 Junker ju52.
Ce qui inquiète fortement von der Heydte est le manque flagrant d'entraînement des équipages de ces appareils. La majorité viennent à peine de sortir de l'école et ne sont même pas qualifiés pour piloter ces JU. Ils n'ont pour la plupart jamais été entraînés au vol en formation ni au largage de nuit. 
On rassure le commandant de l'opération en lui accordant un balisage continuel au-dessus de l'Allemagne à l'aide de fusées éclairantes et de puissants projecteurs. On prévoit même des tirs d'obus traçants de la part de la FlaK à certains endroits où cela n’est pas possible. A partir de la ligne de front jusqu'à la zone de parachutage (environ 50 km), des avions guideront l’ensemble grâce à leurs feux de position.
On prévoit de parachuter des mannequins et des fusées colorées à une vingtaine de km du véritable lieu de saut afin de donner l'impression d'un important largage dans la région d’Eupen Malmédy.
Vers 23 h le 16 décembre, les unités sont rassemblées à Bad Lippspringe et Paderborn. On indique aux pilotes une vitesse de vent de 6 mètres par seconde au-dessus de la zone de largage.
Des informations contradictoires seront catastrophiques pour la suite car les pilotes, inexpérimentés et qui doivent voler de nuit et par un temps épouvantable, vont être incapables de calculer avec précision leur vitesse. La conséquence est qu'en larguant les parachutistes à l'heure prévue, ceux-ci, se retrouvent disséminés sur de grandes étendues. Ainsi, 200 hommes sautent à une cinquantaine de km de leur objectif, du côté de Bonn !  On apprendra plus tard que d'autres atterriront en Hollande.
Au moment de sauter, von der Heydte se rend compte qu'autour de lui, seuls une dizaine d'avions larguent leurs parachutistes. Sur les 870 paras qui ont quitté les terrains de départ, seuls 450 atterrissent dans les Hautes Fagnes et une centaine seulement dans la zone prévue.
À 5 h, environ 25 hommes sont réunis autour de leur commandant. Trois heures plus tard, ils sont 150. Leur armement est réduit au minimum, ils ont des vivres pour 24 heures (éventuellement 48 heures en se rationnant), pas plus de 4 boîtes de munitions pour chacune des quelques mitrailleuses qu'ils ont (à peine de quoi tenir quelques minutes au combat) et ils n'ont qu'un mortier comme armement lourd. Pour parachever cette situation, aucune de leurs radios ne fonctionne. Von der Heydte avait bien demandé à avoir des pigeons mais Seppe Dietrich (commandant la 6^ème Panzer SS et bavarois comme lui) d'un air moqueur avait rejeté cette demande. Ceux-ci auraient pu être utiles.
Les faibles moyens ne leur permettent en aucun cas d'effectuer la mission prévue. Ils se limitent donc à installer des positions défensives et à envoyer des missions de reconnaissance vers les routes de Verviers Eupen et Malmédy.
 Dans la soirée du 17 décembre, un groupe qui avait sauté plus au nord, parvient à rejoindre von der Heydte qui se retrouve avec environ 300 hommes. Ils font quelques prisonniers américains et ce n'est que par eux qu'il parvient à avoir quelques nouvelles de l'offensive.
Reproduction d’un courrier de von der Heydte adressé au général Max Taylor de la 101^ème Airborne dans lequel il rappelle qu’ils s’étaient trouvés face à face à Carentan. Il lui demande d’accueillir ses soldats blessés au cours du saut accompagnés de soldats allemands qu’il avait fait prisonniers. (En fait, le général américain était aux USA et n’a pas participé à ces combats)
Dès le 19 décembre, les Américains connaissent la présence des parachutistes allemands et commencent à les traquer. Quelques escarmouches ont lieu, faisant quelques blessés, épuisant les hommes mais aussi les munitions. Plus le temps passe, plus von der Heydte se rend compte qu'il ne pourra plus tenir très longtemps. Sachant que l'offensive de la 6^ème Panzer est bloquée, il prend la décision de tenter une percée vers l'Est afin de rejoindre ses lignes.
Le matin du 20 décembre, ils observent des soldats américains progressant dans leur direction et, de toute évidence, à leur recherche. Afin de se donner un maximum de chances, von der Heydte ordonne que la retraite vers leurs propres lignes se fera par groupes de trois.
Lorsqu'il arrive à Montjoie dans la nuit du 21 au 22 décembre, von der Heydte est épuisé avec un bras cassé, les pieds gelés et les poumons en feu. Il entre dans l'une des premières maisons de la ville chez un instituteur qui lui offrira un lit. Il enverra le fils de l’instituteur annoncer sa reddition avec un message dans lequel il demande une ambulance et un médecin. Ce qui sera fait. Il sera fait prisonnier au petit matin par des soldats américains de la 99^ème division d’infanterie.
Seulement un tiers de ses hommes parviendront à rejoindre leurs lignes.
Vidéo de l’évacuation de Von der Heydte en ambulance américaine
 
 
Von der Heydte reprendra son activité civile après la guerre et siègera au Landtag de Bavière. Il est décédé le 7 juillet 1994, à l'âge de 87 ans.
(Sources internet et Wikipédia, Warhisrory, Welt…)
 
Pour ceux que cela intéresse : une vidéo sur l’offensive des Ardennes

Ce sujet particulièrement bien documenté, peut être rapproché du [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Brelan a écrit:

En même temps que l’attaque initiale, 3000 parachutistes commandés par le colonel von der Heydte devaient être largués derrière les lignes ennemies au nord de Malmédy chargés de bloquer les routes venant du nord pour faciliter la progression de la 6^ème Panzer SS de Seppe Dietrich…

Merci Brelan, il est vrai que l'operation Stosser est bien moins connu que l'operation Greif qui sera montée en legende par les Americains!!

On peut retrouver une interview de von der Heydte dans « la bataille de Normandie » dans le série des « grandes batailles » de Daniel Costelle, Jean-louis Guillaud et Henri de Turenne. Von der Heydte était alors Major et à la tête du 6e Fallschirmjägerregiment

A noter que cet E++++é de  Sepp Dietrich commandait la 6^e armée Panzer, pas la 6e Panzer SS. Il n’y a pas eu d’armée SS officiellement, les plus grandes unités SS étaient des corps d’armée, comme il n’y a jamais eu de vrai d’unité SS parachutistes á proprement parlé, comme on nous le rabâche souvent.

Merci pour la correction ARB concernant la 6ème panzer. Il y a effectivement beaucoup de confusion avec les SS.

En tout cas sur le terrain beaucoup dequipages de panzer ont été pris pour des SS en raison des têtes de morts qu'ils avaient sur le revers de la veste. Les américains n'avaient pas eu de cours sur les uniformes... et "n'aimaient " pas trop les SS alors...

Brelan a écrit:

Merci pour la correction ARB concernant la 6ème panzer. Il y a effectivement beaucoup de confusion avec les SS.

En tout cas sur le terrain beaucoup dequipages de panzer ont été pris pour des SS en raison des têtes de morts qu'ils avaient sur le revers de la veste. Les américains n'avaient pas eu de cours sur les uniformes... et "n'aimaient " pas trop les SS alors...

Il y avait beaucoup d'unite SS danss la 6e Panzer armee, dont la totalite des division Panzer a part la 6e division Panzer, donc beaucoup de gens continue a appeller cette armee 6e SS-Panzer armee, mais en fait c'est la 6e Panzer armee.

Brelan a écrit:

En tout cas sur le terrain beaucoup dequipages de panzer ont été pris pour des SS en raison des têtes de morts qu'ils avaient sur le revers de la veste. Les américains n'avaient pas eu de cours sur les uniformes... et "n'aimaient " pas trop les SS alors...

Absolument. Les tankistes de la Heer avait la tête de mort, ceux de la Waffen SS les runes sur la patte de collet droite, leur grade sur la gauche (en gros car cela change au cours de la guerre) et la tête de mort sur leur coiffure.

Oui ARB ce sont des détails qui ont eu de lourdes conséquences.
Ces details pourraient faire l'objet d'un article mais pour l'instant j'ai mon ordinateur en carafe...

Brelan a écrit:

Oui ARB ce sont des détails qui ont eu de lourdes conséquences.
Ces details pourraient faire l'objet d'un article mais pour l'instant j'ai mon ordinateur en carafe...

Si tu rajouttes la dessus l'uniforme noir des tankistes, tous deviennent des SS !

* A partir du grade de standartenfuhrer (en gros colonel) c'est le grade sur les deux pattes de collets

Merci ARB
C'est un bon éclairage.

Citation :

Bon document. 
Merci.

Merci .

Je l'ai etendu pour un post [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] . Si tu veux l'effacer de ce sujet, car c'est un peu HS, pas de soucis