7 octobre 1947 - Opération "LEA"

Préparation
Les troupes françaises viennent de reprendre pied au Tonkin, Hanoi, Haiphong et le littoral entre Do Son et la Chine ont été libérés. Le général Valluy souhaite porter un coup décisif au Vietminh en décapitant le gouvernement de la RDVN* implanté dans  le Nord Tonkin et …en finir avec la campagne d’Indochine.

C’est le général Raoul Salan qui avait le commandement des TFIN*, le général Valluy le lui avait confié pour plusieurs raisons :
Raoul Salan avait fait la preuve de ses talents militaires comme colonel à la 9e D.I.C. pendant la campagne de France. Le général de Lattre l'avait choisi pour reconstituer et commander son ancienne division de 1940, la 14e D.I. Mais il était surtout l'un des officiers des troupes coloniales qui connaissaient le mieux l'Indochine pour y avoir passé treize années de sa carrière, dont plusieurs dans cette région du haut Tonkin où allaient se dérouler les opérations.
Un aussi long séjour en Extrême-Orient au contact des populations indigènes avait profondément marqué la personnalité du général Salan ( le mandarin ) . Il y avait acquis, disait-il, le meilleur de lui-même sur le plan humain. Impassible, le sourire impénétrable, il ne se départait guère, à l'égard d'autrui, d'une grande réserve qui n'était sans doute que le masque d'une sensibilité profonde, d'une certaine timidité et d'un orgueil ombrageux.


Pourtant il apparaissait en définitive comme un personnage énigmatique qui avait la réputation d'être quelque peu asiatisé. Partisan, comme Leclerc, d'une solution libérale, Salan resta longtemps persuadé qu'on pouvait s'entendre avec Ho Chi Minh, ce qui lui valut de passer pour un général de gauche. Il connaissait la plupart des chefs viet-minh et avait noué avec certains d'entre eux des relations amicales. Ho Chi Minh lui avait même dédicacé sa photo. Il lui écrivit encore le 10 juin, en apprenant son retour au Tonkin, pour l'assurer de son amitié. Une lettre de Hoang Minh Giam lui transmettait, en même temps, les amitiés de Pham Van Dong, Vo Nguyen Giap, Ta Quang Bu, Phan Anh, Tran Van Binh.
Ce n'était pas la moindre singularité de sa situation que de se retrouver à Hanoi l'adversaire de ceux qui naguère étaient ses amis.
( Ce qui lui vaudra, en partie, une réputation de « bradeur d’Empire », quelques inimitiés et roquettes à son encontre lorsqu’il deviendra dans quelques années commandant interarmées à Alger…)  

Suivant les directives de Valluy , le général Salan fit préparer par son état-major une opération, baptisée « Léa », dont le but était de « couper la principale route de ravitaillement reliant le Viet-minh à la Chine, disloquer le réduit national V.M. identifié dans la région Bac Kan, Chiem Hoa, Tuyen Quang, Thaï Nguyen, et le détruire ».


En effet, les renseignements recueillis par le 2e Bureau indiquaient que les principaux organismes de commandement politiques et militaires du Viet-minh se trouvaient dans la région montagneuse autour de Bac Kan qui faisait ainsi figure de capitale de l'adversaire. Au nord de la route de Thaï Nguyen à Tuyen Quang s'étendait une zone d'ateliers et de dépôts de matériels de guerre que l'on désignait du nom de « réduit national V.M. ». Ce réduit, pensait-on, permettait au Viet-minh de maintenir son potentiel de guerre au moyen de fabrications locales et de ravitaillements venant de Chine par Cao Bang. Le gros des forces de l'armée populaire  y stationnait également. Sur les 29 régiments identifiés par le 2e Bureau, 20 se trouvaient au nord du delta, dans la haute et la moyenne région, la plupart groupés dans le sud du réduit, l'ensemble couvert par une zone protectrice de villages tenus par des Tu Vé.

Le plan du général Salan consistait à surprendre les Viets par une attaque aéroportée sur la région de Bac Kan où l'on savait que Ho Chi Minh avait établi son gouvernement, et à investir le « réduit » par une manœuvre en tenaille afin d'y « amener une force puissante et mobile, capable de procéder à son nettoyage rapide. » Sur la branche est de la tenaille, le groupement B du colonel Beaufre,  7 000 hommes, 62 blindés légers et 620 véhicules,  marcherait de Lang-son sur Cao Bang le long de la frontière chinoise, puis se rabattrait vers l'ouest sur Bac Kan. Sur l'autre branche, à l'ouest, une colonne fluviale de 2 200 hommes, le groupement C, aux ordres du colonel Communal, remonterait la Rivière Claire et le Song Gam jusqu'à Chiem Hoa.

Pendant ce temps, les forces du secteur nord-ouest, 2 300 hommes commandés par le lieutenant-colonel Lhermite, se porteraient sur le Fleuve Rouge de Lao Kay à Yen Bay au cours d'une opération secondaire, appelée « Lison », pour y établir la nouvelle ligne de défense du pays thaï et ramener sous protection française les populations de ces régions. Au total 12 bataillons d'infanterie, 1 régiment blindé, 4 batteries d'artillerie et 1 groupe de transport devaient participer à l'ensemble des deux opérations « Léa » et « Lison ».
L'aviation avait elle aussi concentré son effort au Tonkin en y réunissant, sous les ordres du colonel de La Baume, les faibles moyens dont elle disposait. Elle ne pouvait cependant aligner chaque jour que 12 chasseurs, 20 avions de transport, 3 avions amphibie Catalina de la Marine, transformés en P.C. volants, et 7 avions divers pour l'observation, les liaisons et les évacuations sanitaires…..
Dans les unités combattantes, le moral était élevé et l'on attendait avec optimisme le moment d'en finir avec les Viets. Et le général Salan exprima à Bollaert l'opinion qu'il faudrait trois semaines pour écraser la « tête » du Viet-minh…..

*RDVN : République démocratique du Viet nam.
 TFIN : Troupes française d'Indochine du Nord

Nous sommes le 7 octobre 1947 il est 8h15, l’opération « Léa » débute par le parachutage du « groupement Sauvagnac » les 400 hommes du bataillon de choc largués sur trois zones de saut encadrant Bac Kan au nord, à l'ouest et au sud. Une heure plus tard, les parachutistes du commandant Clauzon couronnaient les hauteurs dominant la ville.
A 10 h 15, la deuxième vague, 350 hommes, saute à son tour et à 13 heures, Bac Kan est  prise. Les Viets, surpris par cette attaque soudaine, n'opposent qu'une défense sporadique et s'enfuient en abandonnant sur le terrain quelques dizaines de morts et de prisonniers, parmi lesquels plusieurs personnalités dont un seul ministre.

Les parachutistes délivrent une centaine de notables annamites et quatre Européens détenus comme otages. Ils s'emparent du principal émetteur radio du Viet-minh, « la Voix du Viêt-nam », dont les installations se trouvent camouflées dans quelques paillotes en bordure de piste, l'antenne fixée à deux hautes tiges de bambou garnies de feuillage.
L'après-midi, à 14 h 30, 200 parachutistes du 3/1 RCP, formant la troisième vague, sautent à Cho Moï, à 40 km au sud de Bac Kan sur la R.C. 3, et occupent rapidement le village et le pont sur le Song Cau.

Il avait fallu toute une journée et trois rotations de tous les avions de transport disponibles pour parachuter 950 hommes ! C'était beaucoup de temps et bien peu d'hommes pour réaliser une véritable surprise. Ho Chi Minh, Giap et les autres chefs du Viet-minh, s'ils se trouvaient à Bac Kan ce jour-là, durent avoir tout le temps de se jeter dans la jungle et de disparaître. Et s'il est vrai, que les parachutistes n'arrivèrent que quelques minutes après la fuite de Ho Chi Minh, au point que « lorsqu'ils pénétrèrent dans la hutte du président nord-vietnamien, ils trouvèrent encore son courrier prêt pour la signature sur la table…

Le lendemain, 8 octobre, vers 10 heures,  des messages radio provenant d’un avion de reconnaissance annoncent que le groupement Sauvagnac était attaqué et demandait des renforts d'urgence. Un second détachement de 180 parachutistes du 3/1  R.C.P. devait être largué à Cho Don, à 30 km à l'ouest de Bac Kan. Le général Salan le fit dérouter sur Bac Kan où le parachutage commença à 11 heures. Le L/C Sauvagnac, en voyant descendre les premiers « sticks » présuma qu'il s'agissait d'une erreur. Il interrompit immédiatement le largage en faisant disposer au sol le signal d'interdiction de saut. Si bien que le chef du détachement, le commandant Fossey-François, qui avait sauté le premier, se retrouva seul à terre avec une section devant le P.C. de Sauvagnac, lequel apprit avec surprise... que sa situation à Bac Kan était alarmante ! Au même moment, à Hanoï, de nouveaux messages aberrants ayant fait comprendre au général Salan qu'il avait été abusé, l'ordre était donné aux appareils en vol d'exécuter l'opération aéroportée, comme prévu, sur Cho Don, où le reste du bataillon sauta à 12 h 30.

Les messages qu'on avait négligé d'authentifier étaient tous faux ; aucun n'émanait du L/C  Sauvagnac. Cette affaire rocambolesque resta mystérieuse et l'enquête menée par la sécurité navale n'aboutit qu'à des hypothèses, dont la plus vraisemblable paraît être celle d'un dérèglement mental du maître radio du Catalina d‘observation….
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Le groupement parachutiste entreprit de fouiller le terrain et de relier entre elles les trois localités qu'il venait d'occuper. Dans l'après-midi du 8, une compagnie du bataillon de choc quitta Bac Kan et se porta au-devant d'un détachement venu de Cho Don. La jonction fut réalisée le lendemain sans incident. Entre Bac Kan et Cho Moï, au contraire, la progression des deux colonnes parties le 9 à la rencontre l'une de l'autre fut ralentie tout le long de la R.C. 3 par des abattis, des ponts coupés, des tirs venant de petits groupes épars qui s'enfuyaient dès qu'on les attaquait. La liaison fut établie le 10 et, sur le chemin du retour, les deux colonnes rencontrèrent les mêmes difficultés. Les Viets ne se montraient pas, mais ils restaient aux aguets.

Les jours suivants, les parachutistes lancèrent des reconnaissances dans toutes les directions autour de Bac Kan, de Cho Moï et de Cho Don, le long des pistes où l'adversaire semblait avoir échelonné ses dépôts et ses organes de commandement. Ceux-ci étaient installés de façon très rustique dans des villages, des paillotes isolées ou des calcaires percés de grottes. Les patrouilles y découvrirent de petites fabriques d'armes, de nombreux stocks de munitions, de vivres, de matériels divers. De l'adversaire, elles ne rencontraient que de petits éléments mélangés à la population.

Mais les paras, nous l’avons vu par le plan initial de Salan,  n’étaient pas seuls et ce même 7 octobre  le groupement du colonel Beaufre, qui formait la branche droite de la tenaille, s'engageait sur la R.C. 4.…..

Le groupement du colonel Beaufre  s'engageait donc sur la R.C. 4. Pour aller tendre la main aux parachutistes, il devait parcourir 300 km en zone viet-minh sur une route de montagne et de jungle, rendue impraticable par de nombreuses coupures. Par chance, le pont de Cao Bang et la R.C. 3 bis jusqu'à Bac Kan restaient intacts.
Le colonel Beaufre comptait s'emparer du pont de Cao Bang par surprise avec ses parachutistes et rejoindre ceux-ci le plus vite possible par la R.C. 4 avec sa colonne motorisée. Il avait fractionné ses 7 000 hommes en cinq sous-groupements interarmes. Le génie, renforcé de nombreux coolies, était réparti entre eux pour entreprendre simultanément la réfection de la route sur toute la profondeur de chaque étape. Les sous-groupements se dépassant successivement, la colonne devait progresser vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Le 7, à 9 heures du soir, le groupement se mit en marche et, débouchant de Dong Dang, se porta dans la nuit jusqu'à Na Cham.
Les destructions se révélant trop importantes pour être réparées rapidement, le colonel Beaufre dut abandonner son plan initial et décida de continuer à pied jusqu'à Cao Bang, laissant en arrière le génie et les unités motorisées. Les Marocains du B.M./5e R.T.M. marchèrent en tête avec de l'artillerie, portant armes et bagages sur des mulets et de petits chevaux du pays.
Le 9 en fin de matinée, 300 hommes du l/ler régiment de chasseurs parachutistes furent largués près de Cao Bang. Au cours du parachutage, un avion Ju-52, touché par le feu de l'adversaire, s'abattit en flammes avec son équipage et 8 parachutistes qui n'avaient pas eu le temps de sauter. Quelques heures plus tard, le bataillon se saisit du pont intact sur le Song Bang Giang, puis pénétra dans la ville que les Viets s'apprêtaient à détruire. La population s'enfuit en abandonnant dans les rues tout ce qu'elle voulait emporter.

Sur la R.C. 4, les Marocains approchaient. Arrivés le 10 devant That Khê, ils franchirent le Song Ky Kong, large de 100 m, sur des radeaux de fortune. Le 12, peu après Na Vaï, où il leur fallut forcer le passage, ils rencontrèrent une patrouille de parachutistes et le commandant de Vismes lui-même venus à leur rencontre sur des bicyclettes trouvées à Cao Bang…. L'après-midi, ils firent leur entrée dans la ville déserte  en défilant devant le colonel Beaufre. Ils avaient couvert près de 150 km en moins de 5jours.
Derrière eux, la colonne motorisée s'échelonnait encore aux environs That Khê sur 50 km. Ses véhicules de tête ne dépassaient pas Pont-Bascou. Ils avaient été retardés au passage du Song Ky Gong sur lequel le génie n'avait pu lancer un pont que dans la soirée du 11. Les motorisés ne rejoignirent donc Cao Bang que le 14, soit 2 jours après les fantassins.

Aussitôt arrivés, les blindés du régiment d'infanterie coloniale  du Maroc se lancèrent sur la R.C. 3 bis de nuit, tous phares allumés et poussèrent jusqu'à Bel-Air sans rencontrer de résistance. Le 15 en fin de journée, ils campèrent au col des Vents, à 50 km de Kan. Le 16, à 13 heures, ils firent leur jonction avec une compagnie du bataillon de choc qui s'était portée au-devant d'eux jusqu à Phu Tong Hoa. Pendant ce temps, d'autres éléments accrochaient les Viets à 10 km à l'ouest de Cao Bang et s'emparaient de Cho Ra 17, de Nguyen Binh, le 18.…

A l'aile gauche de l'opération, le groupement du colonel Communal, qui partait d'Hanoi, ne commença la remontée du Fleuve Rouge que dans l'après-midi du 9, avec deux jours de retard sur le calendrier prévu. Trop d’eau  sous le pont…../….

En effet les crues importantes empêchaient la flotille de passer sous le pont Doumer et la   lente décrue des eaux ne laissait pas à ses bâtiments une hauteur suffisante. Le 10, le fleuve avait trop baissé en amont. Deux L.C.M. et un L.C.T. s'échouèrent près de Sontay. Il fallut alors laisser la Dinassaut-3 sur place, sous la protection d'un bataillon, pour qu'elle procédât aux opérations de déséchouage, et continuer avec les deux autres. Le 12 au soir, après trois jours d'une navigation difficile et sans autre incident qu'une canonnade à Phu Doan, la flottille arriva à Tuyen Quang. Tandis que le 3/6e régiment d'infanterie coloniale y débarquait, le bataillon de commandos remonta le Song Gam pendant 30 km encore, puis, quittant la flottille, il s'engagea dans la forêt jusqu'à Chiem Hoa dont il s'empara après un bref combat. En arrière, la Dinassaut-3 s'était remise à flot et, retardée par des accrochages, elle se tramait encore sur la Rivière Claire à 20 km en aval de Phu Doan. Elle n'arrivera à Tuyen Quang que le 17. Le groupement Communal s'échelonnait alors, en trois éléments séparés, sur une centaine de kilomètres.
Au bout de dix jours d'opérations, le réduit tonkinois se trouvait investi, c'est-à-dire que les 10 000 hommes des colonnes Beaufre et Communal, étirées sur les 400 kilomètres de sa périphérie, tenaient les points les plus importants des routes y donnant accès. Sur la carte, les flèches qui s'avançaient en tenaille paraissaient boucler la frontière de Chine. En réalité, sur le terrain, de larges intervalles de montagne et de jungle séparaient les zones effectivement tenues et toute la face nord-est du réduit, entre Chiem Hoa et Cho Ra, sur 50 km, restait encore ouverte vers Ha giang.


Pourtant  Salan estimait que l'opération « Léa » avait atteint une grande partie de ses buts. « La principale route de ravitaillement reliant le Viet-minh à la Chine par Cao Bang est coupée, écrit-il, dans son rapport du 17 octobre, la dislocation du « réduit national » VM sérieusement entamée dans sa partie nord-orientale (Bac Kan, Cho Moï, Cho Don) une importante fraction de son industrie de guerre, de ses stocks de toute nature et de ses instruments de propagande perdue pour l'adversaire. » Enfin les troupes françaises se trouvaient à pied d'œuvre « pour poursuivre activement le nettoyage et la dislocation du « réduit ». « II ne fait nul doute, concluait le rapport, que les résultats du coup déjà porté brutalement et directement aient une répercussion considérable sur le potentiel de l'adversaire et sur son moral. »

En réalité le Viet-minh commençait à se ressaisir et à regrouper ses forces autour des positions françaises. Sa résistance, jusqu'alors faible et désordonnée, se manifesta à partir du 15 octobre par quelques réactions de force organisée. Ses unités n'opposaient guère de résistance aux colonnes françaises; elles se contentaient d'escarmoucher, puis se dérobaient rapidement devant l'attaque. Au contraire, chaque fois qu'elles le pouvaient, elles assaillaient les reconnaissances, les patrouilles de liaison et les convois de ravitaillement. Sur toutes les routes, les Viets brûlaient les ponts en bois, jetaient des abattis et dressaient des embuscades que facilitait la nature du pays.

La partie n'est pas jouée.../...

J'ai des photos, que m'a légué mon beau frère,de l'ops Léa, je vais les scanner...

Merci, j'ai pas grand chose.

Bonjour,

Je n'ai pas de photos mais j'ai trouvé une carte:

Merci manta, c'est en mieux celle mise au début, on visualise  bien l'effet "tenaille"

ZITOUNE a écrit:

Merci manta, c'est en mieux celle mise au début, on visualise bien l'effet "tenaille"

Bonjour,

A ton service!!

Un fort parti de troupes viet-minh se posta le long de la Rivière Claire, sur les arrières de la colonne Communal et interrompit ses communications vers Hanoï. Le 23 octobre, une flottille de cinq petits bâtiments qui remontait le fleuve chargée de troupes, de matériel et de mulets, vint donner dans le dispositif ennemi au sud de Phu Doan. En cet endroit, un seuil rocheux apparu avec la baisse des eaux interdisait le passage des L.C.T. et nécessitait un transbordement sur une autre flottille qui descendait de Tuyen Quang à sa rencontre.

En arrivant au début de l'après-midi vers Khoan Bo, à 33 km en aval de Phu Dan, la flottille fut prise soudain sous le feu de canons et de mitrailleuses tirant presque à bout portant depuis les falaises des deux rives. La compagnie de parachutistes qui escortait le convoi débarqua aussitôt devant le village de Yen Dao et se déploya; la chasse, alertée par le Catalina de surveillance au-dessus de la zone, intervint peu après et attaqua les positions viets à la bombe et à la mitrailleuse. A la nuit, les deux rives étaient nettoyées, mais le tir ennemi avait causé des pertes importantes à bord du convoi, une dizaine de tués et une trentaine de blessés. Le lendemain, le commandant de la flottille, Landrot, estimant qu'il était hors d'état de poursuivre sa mission, décida de faire demi-tour. Il rallia Hanoi dans la soirée.
Pendant ce temps, la flottille descendante, commandée parle lieutenant de vaisseau Garnier, approchait de Phu Doan. Hanoi essayait en vain de la prévenir par radio. Elle ignorait tout des événements. Vers 14 heures, au moment précis où un avion de liaison lui apportait, par message lesté, l'ordre de rebrousser chemin, elle tomba à son tour dans une forte embuscade au village de Ngoc Chue et, sous le choc, se dispersa. Un L.C.M. coula au km 125, les autres s'échappèrent en se laissant dériver jusqu'à 14 km en aval de Phu Doan où ils se trouvèrent bloqués au mouillage, avec 33 blessés à bord, dans l'impossibilité de remonter à Tuyen Quang. Seul un L.C.V.P. parvint à ramener jusqu'à Tuyen Quang le commandant Garnier grièvement blessé. Le Catalina qui survolait les lieux du combat fut touché et dut rentrer à Hanoi.


Le lendemain matin, une colonne de secours du BM/43e R.I. quitta Tuyen Quang à l'aube et marcha sur Phu Doan qu'elle atteignit à la tombée de la nuit. Elle y trouva l'adversaire installé en force sur la rive sud du Song Chay et ne put franchir la rivière ni au cours de la nuit ni les jours suivants.
La flottille des L.C.M. restait isolée à 15 km de là. Sans l'appui de l'aviation qui lui assurait une protection permanente et la ravitaillait par parachutes, l'affaire tournait au désastre. Les Viets restaient au contact, et dès que les Spitfire s'éloignaient, ils reprenaient leur harcèlement et leurs attaques. La flottille fit alors une nouvelle tentative de remonter vers Phu Doan, mais elle se heurta dès le départ à des tirs violents qui la refoulèrent vers son mouillage. Il ne lui restait plus qu'à attendre sur place l'arrivée des secours.
Elle attendit cinq jours encore. On la renforça d'abord par une section de parachutistes larguée le 28 au matin. Le même jour, une flottille quitta Hanoi pour Tuyen Quang avec le chargement du précédent convoi et un demi-bataillon de Légion à bord. La progression se fit cette fois avec prudence et lenteur. A Vietri, les légionnaires furent mis à terre et marchèrent en avant de part et d'autre de la Rivière Claire. La colonne de secours parvint ainsi, à la vitesse de l'infanterie, jusqu'au mouillage des L.C.M., au km 112, dans la journée du 31. Au cours de la nuit, les Viets de Phu Doan, se sentant pris à revers par l'avance des légionnaires, attaquèrent vers le nord les positions du BM/43e R.I. sur le Song Chay. Ils furent repoussés avec des pertes et se retirèrent dans la jungle. Le 2 novembre, les deux colonnes de secours, celle d'Hanoï et celle de Tuyen Quang, firent enfin leur jonction.
Les Viets avaient donc tenu en force les arrières du groupement Communal pendant dix jours.Pour les en déloger,il avait fallu monter une véritable opération de dégagement qui avait détourné de la région de Tuyen Quang l'activité du groupement Communal, immobilisé un millier d'hommes et consommé un important potentiel aérien.

Pendant que ces événements se déroulaient sur la Rivière Claire, le gros des forces de l'opération « Léa » poursuivait le nettoyage de la haute région, s'efforçant, par des actions multiples, de désorganiser le réduit et de mettre la route de Lang-son à Bac Kan à l'abri des incursions du Viet-minh. Chaque jour, de petites colonnes rayonnaient autour des localités, occupées à la recherche des bandes adverses et des dépôts de matériel. A l'ouest, des détachements des groupements Beaufre et Communal firent leur jonction le 25 entre Cho Ra et Chiem Hoa après avoir parcouru la région de Banthi et du lac Babé. Au nord, la ville de Cao Bang fut largement dégagée par des reconnaissances lancées vers la frontière chinoise jusqu'à Mo Xat, Tra Linh et Trung Khan Phu, les 26 et 27 octobre, tandis que les éléments partis de Quang Uyen et de Dong Khé s'emparaient de Phuc Hoa le 1er novembre. Les engagements les plus vifs eurent lieu le 27 dans les calcaires à l'ouest de Nuoc Haï. Des formations régulières du Viet-minh y défendirent âprement des grottes transformées en ateliers d'armement et contenant d'importants stocks de matériel. La position dut finalement être enlevée de vive force le 29.
Le Viet-minh visait surtout la R.C. 4. Il cherchait, par ses embuscades, à y surprendre les convois et les petits détachements. Son action rendait précaire la sécurité des communications vers Lang Son, sans toutefois les interrompre comme sur la Rivière Claire. C'est ainsi que, le 30 après-midi, plusieurs centaines de Viets embusqués sur les hauteurs au-dessus des gorges de Pont-Bascou attaquèrent une colonne d'une vingtaine de véhicules venant de Cao Bang. La riposte de l'escorte blindée n'empêcha point le convoi de subir des pertes sévères. Seule l'intervention rapide des garnisons de That Khê et de Dong Khê le sauva de la destruction. Les Viets ne décrochèrent qu'à la nuit. Cette embuscade meurtrière était la première de celles qui devaient ensanglanter la R.C. 4 jusqu'en 1950. Elle n'apparaissait alors que comme un accident dont on pensait qu'une bonne opération de nettoyage éviterait le retour.

Le colonel Beaufre entreprit donc, le 5 novembre de dégager la R.C. 4 sur une profondeur de 10 à 12 km à l'ouest de Dong Khê et de That Khê. Quatre colonnes du 3e R.E.I. et du BM/5e R.T.M. s'enfoncèrent dans la brousse pendant six jours à la poursuite d'un adversaire éparpillé qui s'enfuyait à leur approche. L'une d'elles fut cependant accrochée assez durement près de Van Mit, à 20 km au sud-ouest de That Khê. En même temps, une autre colonne partie de Ngan-Son progressait sur la piste vers Pac Bo et Cao Bang entre la R.C. 3 bis et la R.C. É. Au sud-ouest de Bac Kan, le bataillon de choc, menait des actions du même genre dans le triangle Bac Kan, Ban Pei, Na Cou où il se heurtait à un ennemi regroupé mais fugitif.

Mais déjà l'opération « Léa » touchait à sa fin. Depuis plus d'un mois, les colonnes françaises sillonnaient la haute région dans tous les sens. Elles dépassaient rarement l'effectif d'une compagnie et jamais l'adversaire ne leur tenait tête bien longtemps. Aussi les Français avaient-ils le sentiment de dominer très largement les forces du Viet-minh et de n'avoir plus en face d'eux une armée mais des bandes.
Dès le début de novembre, le général Salan rendit compte qu'il ne restait plus, au nord d'une ligne passant par Dong Khê, Phu Tong Hoa, Chiem Hoa, que « des bandes isolées plus ou moins importantes, justiciables de simples opérations de police ». Son rapport du 17 novembre affirme que « le réduit national V.M., disloqué et nettoyé dans ses parties principales, a pratiquement cessé d'exister » et que, « si la plus grande partie des forces qui s'y trouvaient, refusant généralement le combat, a pu se soustraire à notre action, le potentiel de l'adversaire a été, en revanche, durement éprouvé dans son industrie et ses stocks de guerre ».

De fait, dans la zone de l'opération « Léa»», les forces du Viet-minh s'étaient partout dérobées. Elles disposaient d'un immense territoire montagneux et de forêts profondes pour se réfugier, et il était difficile aux troupes françaises de les poursuivre. Les pertes qu'elles avaient subies, indépendamment de la destruction de nombreux dépôts, étaient loin d'être décisives. Le général Salan reconnaissait que « d'importants rassemblements de troupes régulières V.M., pratiquement pas entamées » se trouvaient encore dans le sud du réduit de part et d'autre de la route de Tuyen Quang à Thaï Nguyen et Nha Nam, à la limite de la moyenne région et du delta, où elles semblaient se réorganiser. Le 2e Bureau les évaluait à environ 16 000 hommes. Il pensait également que des organismes gouvernementaux y avaient trouvé refuge.

Le 10 novembre, le général Valluy, voulant que l'on revînt à son idée initiale, prescrivit au général Salan d'achever la destruction de ces forces et de remettre à plus tard la pacification du pays. Il s'agissait donc de monter une nouvelle opération d'ensemble dans la région de Thaï Nguyen.
L'opération « Léa » était terminée. Les troupes françaises se tenaient prêtes à commencer la deuxième phase de l'offensive d'automne.

Histoire de la guerre d'Indochine: général Gras
Paras d'indochine : JP Pissardy

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Curieux...

Je viens de consulter un document indiquant que lors de l'opération Léa, si on avait manqué Ho Chi Minh, les paras avaient fait main basse sur le trésor Viet Minh, en l’occurrence 85 milliards de francs en lingots d'or de 12 kg, à Bac Can le 7 octobre 1947

Personne n'en parle, et malgré mes recherches, je n'ai rien trouvé d'autre ... Pour le moment

Si quelqu'un sait quelque chose...

Effectivement....
Quand j'avais écrit ce post sur Léa, et dans les livres cites plus haut il était bien question de la prise du "trésor public" VM....mais je n'ai pas souvenir d'un montant.

Je vais piocher.

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85 milliards même en ancien francs cela fait une somme...

Selon le convertisseur de l'INSEE compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 85 000 000 000,00 Francs en 1947 est le même que celui de 473 511 050 399,10 Euros en 2017.

Cela arrangerait bien Lemaire aujourd'hui...

Citation :

Cela arrangerait bien Lemaire aujourd'hui...

Et nous aussi notre feuille d'impôts s'en ressentirait sûrement....

Paracolo a écrit:

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85 milliards même en ancien francs cela fait une somme...

Oui mais je doute que le VM disposait d'une telle somme en 1947, l'aide des pays "frères" n'était encore que verbale.

Evidemment ! Je n'avais pas précisé

Citation :

Oui mais je doute que le VM disposait d'une telle somme en 1947, l'aide des pays "frères" n'était encore que verbale.

Mon document est précis, et en lingots de 12kg ça va vite...

D'autre part lorsque je vois les millions que trimballaient les collecteurs de fonds en AFN, (pas les porteurs de valises, les petits collecteurs) cela m'étonnerait à peine.

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J'ai remarqué depuis la retranscription de l'ouvrage de Courrière une valse des millions, qui interpelle en ces temps de vache maigre....

Vous parlez de somme tellement vertigineuse que j'en ai le tournis...
Quand je pense à ma retraite de riche (dixit notre président) qu'il lui faut m'en retirer une partie
pour ne pas me traumatiser par trop d'argent à dépanser...
Allez , vite prendre un aspirine !

Ne vous inquiétez pas, les lingots n'ont pas vraiment disparus.... L'argent n'a pas été perdu pour tous...

Plus il a été employé de façon inavouable, moins on trouve de trace...Plus il a alimenté de gros requins (les plus gros étant les états eux mêmes), moins on remonte les pistes...

7 octobre 1947 : opération Léa (Indochine).

Afin de capturer Ho Chi Min et couper le Viet min de son ravitaillement en Chine, 3 bataillons de parachutistes (1er Bataillon de Parachutistes de Choc, III/1er RCP et I/1er RCP) sont largués entre Bac Kan et Cao bang.


Plus de 1000 hommes organisés en une demi-brigade parachutiste, un groupement motorisé, un groupement Communal et un groupement amphibie. Malgré le bouclage (jusqu’au 20 novembre) organisé par le général Salan, le gros des troupes Viet s'échappe ainsi que tout leur état-major.

Ne pas confondre "Léa" en 1947 avec la Bataille de la RC 4 qui se déroulera entre fin septembre et début octobre 1950 !


Un des honorables Anciens de ce forum, disparu en mars dernier, y participa avec le I/1er RCP, il y reçut sa 1ère blessure...

Cela se débutait il y a 74 ans aujourd'hui !

Il y a 76 ans débutait l'Opération Léa...

L'opération, nommée du nom d'un col sur la RC 3, se déroule au nord du Tonkin dans la région de Bac Kan et vise à anéantir le "réduit" Viêt Minh situé dans le quadrilatère Cho Chu - Tuyen Quang - Chiem Hoa - Chora


Une pensée pour notre regretté Ermo ou Morin...

Personne n'a retrouvé les lingots de 12 kg ????

Glard a écrit:

Personne n'a retrouvé les lingots de 12 kg ????

Depuis le temps !...

Brelan a écrit:

 Je me demande quelle était l’ambiance ? Que pensaient ces hommes loin de chez eux ?  La magie de l’ambiance asiatique à Hanoï oui, mais sur le terrain…

Si j'évoque ci-dessus le souvenir de notre regretté Morin, ou Ermo, ce n'est pas un hasard !
Il m'a fait l'honneur de son amitié durant douze ans. 
Il ne s'épanchait pas facilement, mais devant mes activités ici, notamment, il me racontera certains épisodes de "sa" guerre d'Indochine où il débarquait avec le I/1er RCP. L'opération Léa lui valut sa première blessure. D'autres suivront ! D'où la Médaille militaire reçue en 1958. Alors qu'il combattait en Algérie,  toujours dans les rangs du 1er RCP.

De l'Indochine il gardera toute sa vie un double souvenir : ce "Mal Jaune" qui n'est pas l'invention romantique d'un Larteguy, et celui d'un double adversaire : les Viets, pour lesquels il avait un profond respect et le climat impitoyable qu'il jugeait plus meurtrier que les troupes de Giap. 

Pour lui, la guerre d'Algérie n'eut jamais le même impact, bien qu'il ait participé à tous les combats où le 1er RCP fut engagé et ils sont nombreux !
Contrairement à plusieurs de ses Compagnons, il ne voulut jamais retourner au Vietnam, convaincu de ne pas retrouver le pays qu'il avait connu.
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Merci pour cet éclairage Lothy.
Le "Mal jaune", le climat et le respect de l'adversaire (mais pas celui des camps)...
La plupart de ceux qui ont vécu ces événements ont disparu ou ne s'expriment plus. Il est donc difficile de se rendre compte. 
De plus, ils ont toujours été avares de confidences...

Ceux qui sont revenus des Camps sont très souvent restés muets sur le sujet !
Ceux qui ont eu la chance d'y échapper respecterent ce silence.

Le Cdt de Saint Marc et bien d'autres, partageront leur vécu mais avec une certaine retenue. 
Peut-être pour protéger les familles ? Ou tenter d'oublier eux-mêmes. Nous n'aurons probablement jamais de réponse...

Plus aucun Ancien d'Indochine de mes connaissances n'est encore de ce monde. Lucien Piers était le dernier. Je ne pense pas être la seule en ce cas.

Quelques uns, comme Trinquier  rentreront d'Indo en ayant tout compris sur la guerre révolutionnaire, s'efforceront de faire comprendre ce nouveau type de guerre à leur hiérarchie et développerons les manière de s' y opposer.

Ils jureront aussi de ne plus se laisser faire par les politiques.

Les mêmes écœurés par l'abandon des supplétifs, se sont dits : plus jamais ça!

Hélas en haut lieu personne n'a écouté

En Algérie, il faudra des années avant que l'on donne à l'armée les moyens civils et militaires (bataille d'Alger) et bataille des frontières, puis, une fois la guerre à l'intérieur de l'Algérie gagnée, nous avons là aussi abandonné lamentablement  le pays, après quelques soubresaut des civils, sans les militaires (barricades), des militaires sans les civils (putsch) et les combats du désespoir (OAS). 

Là aussi on abandonnera plus que lâchement nos supplétifs....... après les avoir désarmés !

Et on a, par tous les moyens éliminé de l'armée ceux qui avaient tout compris, ceux qui avaient gagné la bataille d'Alger er des frontières, ceux qui avaient dit à la fin de la guerre d'Indochine : Plus jamais !

Je sors, parce que je suis un peu loin de l'opération Léa, bien que la prise de conscience ait précisément commencé là et que ce que nous avions appris, à l'époque au prix du sang,  des soldats de Giap aurait du nous permettre d'éviter d'autres drames (je pense à Uzbin).

Pour revenir sur l'Opération "Léa" (octobre 1947), il faut peut-être rappeler que ceux qui y participèrent étaient tous des engagés volontaires, très jeunes pour la plupart, ayant souvent combattu les Allemands entre 1944 et 1946 au minimum !
Ils furent confrontés à un climat, un adversaire bien différents ! 

Que des officiers aient vite "compris", nous pouvons l'admettre sans peine. Pour le Soldat de base - sans lequel rien n'est possible - il en alla autrement, même s'ils ne furent pas dupes !

La responsabilité incombe aux états majors, et aux gouvernants qui, bien à l'abri en métropole, ne furent jamais à la hauteur. 

L'Armée d'aujourd'hui n'a plus grand chose de semblable avec celle de cette époque ! Le Monde dans lequel nous vivons non plus ! Peut-être faut-il éviter de trop souvent comparer ce qui ne l'est pas ! Ce serait peut-être une solution pour éviter le manque de vocation, donc d'effectif dans nos armées !

Lothy-SF a écrit:

Si j'évoque ci-dessus le souvenir de notre regretté Morin, ou Ermo, ce n'est pas un hasard !
Il m'a fait l'honneur de son amitié durant douze ans. 

Ermo ! Une encyclopédie vivante et humble... Bonne idée de lui avoir rendu cet hommage !