Borchardt-Luger... Histoire d'une arme unique

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Avant que vous m’en fassiez un reproche – encore une étude d’arme qui n’intéresse que peu de monde sur le forum – laissez moi vous dire qu’ici en fait je me fais avant tout plaisir…

Tant mieux pour ceux qui y trouveront quelque chose, tant pis pour les autres… Le forum est d’ailleurs tellement vaste qu’ils y trouveront certainement chaussure à leur pied.

Il n’a jamais été autant écrit et discuté à propos d’une arme, que sur le pistolet connu sous le vocable de "Borchardt-Luger", "Luger", "Parabellum " ou plus simplement "P 08".
Cette arme est inextricablement liée à l'histoire des pistolets à chargement automatique.

Plus d’un siècle plus tard, elle fait toujours l’objet de nombreuses discussions et exerce une fascination sur le profane et le monde professionnel.

J’en ai possédé trois, le premier échangé contre un vélo, les deux suivants "vendus" à vil prix pour cause de divorce et depuis, sous des cieux plus cléments, il a fallu que je m’en rachète un...
Alors pourquoi cette fascination ?

Est-ce la fermeture particulière qui le distingue des autres pistolets à chargement automatique ?
Après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs tentatives ont été faites pour commercialiser des armes de type "Luger" - mais sans grand succès.

Est-ce le fait que le "Parabellum" ait été utilisé comme pistolet militaire dans différents pays pendant des décennies ?
Encore une fois, la réponse ne peut être que non ! Par exemple, aux États-Unis, il n’a jamais été présenté comme un pistolet militaire et c’est là que le "Luger" est le plus populaire.

La raison de sa popularité se trouve-t-elle dans ce système inventé par Hugo Borchardt, mais popularisé, après quelques modifications, par Georg Luger ?
Certes, nous avons affaire à un système d’armes très intéressant. Cela suffit-il ?


Personnellement malgré ses quelques défauts, je le trouve beau, élégant, racé et bien équilibré… Mais ce pistolet est-il vraiment si beau ?

A toutes ces questions il n'y a pas de réponse... Ne cherchons pas plus avant, et penchons nous sur l’histoire de cette arme excitante.


Avant cela, cependant, parlons des deux inventeurs Hugo Borchardt et Georg Luger.



Borchardt présente beaucoup d'ambiguïté. Il serait né à Magdebourg en Allemagne le 6 Juin 1844.




On ne sait pourquoi en 1860, il émigra aux États-Unis et, en 1872, il fut directeur des travaux pour la Pioneer Breech-Loading Arms Co. de Trenton, dans le Massachusetts.

En 1874, il devint contremaître pour la Singer Sewing Machine Co., puis fut employé par Colt's Patent Firearms Manufacturing Co., se rendit ensuite à la Winchester Repeating Arms Co., puis fut surintendant et trésorier de Sharps Rifle Co. le 1er juin 1876.


Dans les années 1874 à 1877, il déposera aux Etats-Unis, des brevets, mais n’ont rien à voir avec le pistolet dont nous parlons.

Suite à la dissolution en 1881 de la Sharps Rifle Co., Borchardt se rend à Budapest où il est employé par Fegyver és Gépgyár Részvénytársaság et devient, en 1890, directeur des travaux.

De 1890 à 1892 il retourne aux États-Unis en tant que consultant auprès de Remington Arms pour le développement du fusil Lee.

En 1893, il est de retour en Allemagne, et est associé à la Ludwig Loewe & Company, de Berlin, qui construit des machines-outils destinées à la fabrication du pistolet semi-automatique C-93.




C’est aussi en 1893 qu’il demande, la même année en Allemagne, Autriche-Hongrie, Suisse, Belgique, Norvège, France, Italie, Espagne et Angleterre, un brevet pour son pistolet.
En 1896 il en fera de même aux États-Unis.




Cependant, la particularité de cette arme, la fermeture par l'articulation d’un genou, n'était pas nouvelle.
Dès 1883 et 1884, Hiram Maxim demanda un brevet pour sa mitrailleuse, qui comportait également une articulation "genou", bien qu’elle soit dotée d’une flexion descendante, comme le montre la figure ci-dessous...


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