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 J'ai sauté au-dessus de l'Everest...

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Manta210

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MessageSujet: J'ai sauté au-dessus de l'Everest...   J'ai sauté au-dessus de l'Everest... Icon_minitimeDim 12 Avr 2015 - 15:47

Bonjour,

Publié il y a déjà un moment mais cela vaut le coup de revoir ces images du toit du monde...


J'ai sauté au-dessus de l'Everest
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Tom Noonan, chef instructeur, fait partie depuis 2008 de l'équipe Everest skydive mise en place par Wendy Smith.
Il effectue le saut le plus haut du monde à 9500 mètres et par -40°C, au dessus du massif de l'Everest.


Rêve suprême de tout parachutiste: se jeter au-dessus de l'Everest. Un défi relevé par une équipe de chuteurs internationaux. Plongée avec notre reporter dans le ciel du Népal à près de 10.000 mètres d'altitude.

Syangboché, vallée du Khumbu, Himalaya népalais. Le front contre le hublot, dans l'ozone métallique, je regarde défiler les plus hauts sommets du monde. Ici, l'Ama Dablam à 6 856 m, là, le Lhotse, à 8414 m et là, enfin, le seigneur des glaces, Sagarmatha en népali, l'Everest en personne, borne céleste dressée à la frontière du Tibet et du Népal. La particularité du ciel himalayen est qu'il est truffé de rochers! Le Pilatus prend de l'altitude et offre à chaque boucle un angle différent sur ces panoramas de premiers matins. Il faut près d'une heure de vol pour gagner les parages de l'Everest depuis la drop zone de Syangboché, à 3750 m, d'où nous avons décollé à l'aube. Je suis accrochée par mon harnais, en tandem, au parachute de Ryan Jackson, médecin parachutiste de l'expédition. C'est lui qui commandera les manœuvres tout à l'heure.

A 9500 m d'altitude, nous ouvrirons la porte de la carlingue. Le temps des hésitations sera passé. Il faudra sauter et tomber en chute libre pendant plus d'une minute, avant d'ouvrir la voile à 5700 m. Se fait en moi, à cet instant, un profond silence. A travers les lunettes de saut, je suis hypnotisée par «la déesse mère des sommets», comme les Tibétains appellent l'Everest. Respiration lente malgré la chamade de mon cœur. Concentration dans les regards. La température est glaciale dans la chambre froide volante.

Défions-nous les dieux dans cette aventure?

L'altimètre des trois chuteurs est fixé au poignet gauche. 8500, 8700, 8900, 9500 mètres: en parachutisme, ce sont les aiguilles qui décident du destin. Le pilote se tourne vers nous, brandit le panneau exit. La parachutiste Wendy Smith, coordinatrice de l'expédition Everest Skydive, avance vers la porte encore verrouillée et l'ouvre. Par l'embrasure, le monde s'invite dans la carlingue. La Terre nous saute au visage, en même temps que le froid déchire l'air raréfié. Les sommets, à des milliers de mètres en contrebas, ont l'air de trembler.

Au seuil d'un rêve, il y a presque une pudeur à passer le pas. Défions-nous les dieux dans cette aventure? Un dernier regard à mes équipiers. Je m'assois sur le seuil de la porte. Ryan donne l'impulsion dont nous sommes convenus au cours des séances d'entraînement. Toute crainte est pétrifiée par le froid, dissoute dans la tension nerveuse. Nous nous larguons. Nous coulons dans le ciel. La chute libre ne souffre pas la distraction. Il faut accorder à chaque seconde une concentration totale comme si c'était la dernière. Est-ce pour cela que les quelques minutes de chute libre paraissent hors du temps?

A 300 km à l'heure, par - 40 °C malgré le masque de protection et l'appareil à oxygène, il faut fournir l'effort de garder les yeux ouverts et de réguler sa respiration. Chuter, c'est s'offrir une minute d'éternité. Les montagnes s'élèvent au fur et à mesure que nous perdons de l'altitude. Le relief semble nous absorber. Le syndrome de Stendhal a-t-il déjà terrassé un parachutiste? Peut-on périr de beauté? Oui, disait l'écrivain. Mais à 300 km à l'heure, pas le temps de mourir. Une fois la voile ouverte, nous volons pendant près de dix minutes sous le commandement bienveillant du Pumori et du Kala Patthar, jusqu'à la piste d'atterrissage à fleur de ciel, à fleur de cimes. On ne revient pas identique d'un tel voyage. Un vol à l'altitude des dieux, cela change une vie pour toujours.


Une semaine de marche d'acclimatation a été nécessaire pour arriver jusqu'ici, au camp de Syangboché, au cœur du Parc national de Sagarmatha. Depuis Lukla, à 2 840 m, nous avons suivi la piste de Dhud Khosi jusqu'à Namche Bazar, départ de toutes les expéditions sur l'Everest, côté népalais. La lumière lourde et pâle, hachée de pluie, métamorphosait les précipices en failles dangereuses, ouvertes sur des mondes changeants, où les formes tissaient des songes derrière les écharpes de brouillard. Nous avons marché plein nord, répétant cinquante ans après la marche d'approche de l'expédition de sir John Hunt, à laquelle appartenait un certain Edmund Hillary.

Nous avons nagé dans l'enjouement des sherpas du Khumbu. Ce nom, avant de désigner le métier de porteur, définit le peuple des vallées de l'Everest. Le peuple Sherpa, d'origine tibétaine, est étroitement associé à la conquête du haut sommet. Héros souvent oubliés, voués à la passion des Occidentaux, ils détiennent pourtant moult records sur ces flancs qui sont leur berceau. Partout, moulins et drapeaux à prières partent à l'assaut du ciel. Le vent caresse au passage les formules sacrées imprimées sur les tissus, les lungtas, et les disperse aux quatre points cardinaux. Nous marchons des jours durant dans ces forêts, séjour des esprits et des fées. Notre caravane monte de palier en palier, traversant les nuages. Les caravanes des porteurs et des yacks s'élancent à l'assaut des cols jusqu'à Syangboché, où tout le matériel a été déployé en attendant une météo parfaite pour les premiers sauts.

600 personnes ont réussi à atteindre le plus haut sommet du monde

«C'est sur le papier que sir George Everest, le géographe, a pointé le toit du monde. Il l'a calculé, il ne l'a jamais vu, mais il a donné aux Britanniques l'envie de le gravir.» Après une douzaine de tentatives, souvent mortelles, le Néo-Zélandais Edmund Hillary et son compagnon de cordée Tenzing Norgay furent les premiers à atteindre son sommet le 29 mai 1953. Depuis lors,Sagarmatha attire les alpinistes du monde entier. Victoires ou tragédies continuent de s'y dérouler. L'Everest est un mythe. A ce jour, près de 600 personnes ont réussi à atteindre le plus haut sommet du monde à 8848 m.

Depuis 2008, les parachutistes en ont fait leur domaine. Appelée par deux Anglais, à l'origine de cette idée, Wendy Smith, après des campagnes de reconnaissance, a organisé le saut le plus haut du monde en mai 2008. La flamboyante Kiwi, cinquantenaire blonde aux yeux bleus, n'en est pas à sa première aventure. Parachutiste professionnelle depuis 1985, championne du monde de chute libre, avec plus de 19.000 sauts, spécialiste de l'image aérienne, Wendy a l'énergie des grandes athlètes. Son sourire désarme les plus rogues adeptes de parachutisme, discipline encore très masculine. Peut-être y a-t-il dans cette aventure comme un salut fraternel lancé par-dessus les décennies à son compatriote et aîné sir Edmund. Peu après son record, Wendy a monté une équipe de passionnés et de professionnels médecins, parachutistes tandem, spécialiste de l'oxygène... venus offrir aux parachutistes expérimentés et aux amateurs la possibilité de réaliser ce saut extrême chaque année en octobre.

«Pour sauter à cette altitude dans les conditions de l'Himalaya, il a fallu adapter le matériel, faire coudre des voiles spécifiques dessinées par Derek Thomas, des combinaisons sur mesure, trouver les bouteilles d'oxygène adaptées. La combinaison de synthèse permet d'obtenir l'équation optimale entre l'isolation thermique indispensable au saut et la nécessaire légèreté et maniabilité permettant de manœuvrer sans contrainte. Le froid, dont les effets sont amplifiés par le vent relatif, est l'écueil crucial. Il faut se prémunir de températures atteignant -60°C», résume Wendy en français, avec son accent des antipodes. Pour Tom Noonan, complice depuis la première heure et coordinateur technique, c'est la troisième saison passée à larguer des parachutistes dans le ciel bouddhiste. «Nous mesurons l'honneur et le privilège de pouvoir sauter ici, dans ce parc national. Par nos expéditions, nous voulons créer un cercle vertueux, former des équipes locales qui pourront prendre le relais de cette aventure du ciel, et nous participons chaque année à des projets humanitaires coordonnés avec notre partenaire, la fondation Global Angels.»

Dans les textes religieux rédigés à l'époque de Guru Rinpoché, au IXe siècle, des dieux volants et des démons ailés peuplent les sphères célestes de l'Himalaya. Avant chaque campagne de saut, les prétendants à la chute suprême célèbrent une puja, cérémonie propitiatoire. On ne fend pas l'éther himalayen sans en demander la permission aux dieux! A pleines poignées, le riz et la farine de tsampa sont jetés dans le ciel.

Le lendemain, il neige, et les herses du relief semblent émoussées par le velours blanc. La zone de largage disparaît sous la poudreuse. Dans le petit lodge en lauzes, où nous avons élu domicile, nous nous endormons dans l'ombre glacée de l'Everest. Pour un parachutiste qui voue sa vie à sauter dans le vide, la «fenêtre météo» n'a rien d'une expression symbolique! Au réveil, une mer de nuages nous surplombe, que la lune éclaire comme une flaque livide. Les heures sont suspendues au-dessus des vallées embrumées, drapées de haillons blancs. La mer de nuages se dissout, le temps est au beau fixe. Les dieux nous ont entendus!

Nous sommes les premiers Français à faire le grand saut

Wendy se harnache pour le deuxième saut de la journée. La fenêtre météo ne va peut-être pas durer. Les meilleurs parachutistes au monde se retrouvent ici. Bill Booth, inventeur du tandem, après plusieurs sauts au pôle Nord, est spécialement venu pour l'occasion. Phil Smith, après quarante-cinq ans de sauts, réalise son rêve d'altitude à 68 ans. Nous sommes les premiers Français à faire le grand saut avec l'adjudant-chef Mario Gervasi (voir: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et l'alpiniste Jean-Marc Nowak. Les pilotes feront quatre rotations dans la journée, le maximum possible, à ces altitudes et sous oxygène, pour que leur concentration ne soit pas altérée. Au sol, tête levée vers le ciel, Heather Bisiker, radio en main, donne le top largage. Des moines et des nonnes du monastère de Khumjung, dans le village voisin, ne manquent rien du spectacle.

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L'adjudant-chef Mario Gervasi en tandem avec l'himalayiste Jean-Marc Nowak.
Par ce saut, ils transmettent le message écologiste de la Fondation Albert-II sur le réchauffement climatique.

Chuter jusqu'à l'extrême est le rêve de tous les parachutistes. La drop zone aménagée par Wendy est aujourd'hui la plus haute du monde. Le record d'altitude officiel de chute date de 1960. Il est tenu par les Russes qui se sont lancés dans la stratosphère à 24 km de hauteur. La même année, un capitaine parachutiste de l'armée de l'air américaine, Joseph Kittinger, avait concrétisé un projet identique en s'élevant à l'altitude de 31 km, mais la prouesse ne fut pas homologuée pour des raisons de non-conformité technique. L'objectif de Wendy n'est pas tant de battre des records que «de passer des heures dans le ciel pour mesurer le recul des glaciers» et apporter sa contribution aux travaux scientifiques sur l'impact du réchauffement climatique. L'Himalaya est au cœur des enjeux géopolitiques, énergétiques et écologiques de l'Asie. Il est son château d'eau ; les grands fleuves qui l'irriguent prennent tous leur source dans le haut pays.

A l'atterrissage, les parachutistes ont des sourires de sages bouddhistes. Comme si quelque chose était mort, ou s'était éveillé en eux. Surprenant de les voir tous là s'affairer sur la drop zone et replier leur voile, dans cet amphithéâtre de gloire où se sont écrites les plus belles pages de l'alpinisme. Celui-ci vise à arracher l'homme à sa soumission à la pesanteur, au prix des larmes et de la vie, tandis que le parachutisme accepte la pesanteur, en joue, s'y abandonne jusqu'au moment où la main commande, d'un geste sec, le déploiement de la corolle et le retour à la vie.

Source:Le Figaro du 22/12/2011.
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