En Souvenir du Capitaine Henri Doquin de Saint Preux...

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Un article de Blandine





Par une après-midi estivale, loin du brouhaha de la ville, je me promène sur les hauteurs d’un petit hameau axonais. Face à moi : une église du 12^ème siècle, derrière elle, des chemins qui filent et traversent la forêt. Elle arbore le nom de Saint Julien, tel ce jeune militaire Romain. Ceci était un signe...


Assise au soleil, sur l’unique banc du village déserté, je cherche soudain des yeux le cimetière. Je me lève. Rien derrière l’église, rien dans le pré vert et fleuri. Je reprends mon chemin, suivant le GR et ses petites flèches jaunes. Je marche sur une centaine de mètres et à l’écart, se dresse devant moi un vieux mur en ruine, percé d’une porte à moitié écroulée.


Je me décide à entrer. C’est un cimetière d’aujourd’hui, aux dizaines de sépultures de marbre brillant. Ce n’était pas ce que je recherchais. J’allais sortir lorsqu’une porte encore plus endommagée que la première me saute au visage. Je franchis le seuil et je remonte le temps.


Face à moi, ronces, lierres, arbres feuillus recouvrent les pierres tombales, penchées, brisées, noircies par les années. J’avance, attirée par une immense colonne. J’entends alors la voix de ma grand-mère dans le lointain, me parlant soudain de son nuage où elle se repose : « Un libre penseur ». La religion avait pris le dessus sur l’histoire.


La jeune fille n’est plus une enfant, elle veut se rendre compte elle-même. Le nom a disparu, mangé par la mousse et l’érosion. Elle lit : « Il fût Colonel d’artillerie, 1792-1850 ». Et elle distingue alors un petit macaron : « Pour la conservation des monuments napoléoniens ».

Je n’avais jamais rien vu de tel. Des frissons me parcourent. Je marche jusqu’au...

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