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 La ligne maginot 4

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Paracolo
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MessageSujet: La ligne maginot 4   ligne maginot - La ligne maginot 4 Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 11:51

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LA COMMISSION DE DÉFENSE DES FRONTIÈRES


Le 31 décembre 1925, soit un mois à peine avoir été nommé ministre de la Guerre dans le ministère Briand (Cartel des gauches), Paul Painlevé crée la Commission de défense des frontières (CDF) en remplacement de la commission précédente et où il replace le général Guillaumat.

Cette commission, comme le stipule son président, doit passer à la réalisation, selon les décisions prises le 15 décembre.

La première réunion a lieu le 24 février 1926 et moins de neuf mois plus tard, en novembre 1926, la Commission est en mesure de faire connaître le résultat de ses travaux au travers d'un rapport (N° 171F du 6 novembre 1926) que le général Guillaumat présente ainsi: « Inspirée par le souci de donner une grande résistance aux positions proposées sur chacune des frontières, la Commission a étudié des types d'ouvrages entièrement nouveaux et dans les ensembles projetés, elle a incorporé d'anciennes places comme Metz et Belfort qui ont conservé une certaine valeur. Ainsi, elle a conçu un système à la fois solide et profond favorisant une lutte opiniâtre et de longue durée, aux limites mêmes du territoire national.

Si habile que soit le Commandement, si bien organisées et instruites que soient les troupes, la fortification permanente s'impose comme l'un des instruments essentiels de la défense du pays.
Elle seule est capable de jouer certains rôles indispensables dans le cas d'opérations que le commandant en chef serait amené à exécuter dans le voisinage des frontières, pour un motif quelconque.
En cas d'événement grave, elle offre une suprême ressource. Enfin, avec le perfectionnement des armes, elle autorise des économies d'occupation croissantes ...
Ainsi, elle doit être considérée comme un sacrifice pécuniaire à consentir pour compenser la faiblesse de la natalité ".

Ce paragraphe, le premier d'un rapport qui ne comporte pas moins de 105 pages (sans compter les cartes et les plans), résume bien le cadre fixé à la future ligne fortifiée, simplement et sans excès (compenser la faiblesse de la natalité), et surtout, sans lui prêter des vertus qu'elle n'aura pas.

Dans le chapitre 1, la Commission tire quelques leçons du passé et détermine les considérations générales qui ont guidé ses travaux.

C'est ainsi que la conception trop fragmentaire du général Séré de Rivières doit faire place à une notion de région fortifiée qui englobe fortification et troupes de campagne étroitement unies, ainsi que l'infrastructure logistique nécessaire (routes, voies ferrées, canaux, etc.).
Des parcs mobiles permettront éventuellement aux troupes stationnées le long des frontières de se porter en avant à la rencontre de l'ennemi , la Commission rappelant que la frontière nord est de la France lui a été imposée et qu'elle donne l'avantage à l'adversaire.

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Fort type Séré de Rivières
Au chapitre II, la Commission dresse la liste des voies d'invasion traditionnelles qui sont respectivement : - par le nord-ouest de Hunsrück ;
- par le plateau lorrain ;
- entre Vosges et Rhin;
- par la trouée de Belfort (problème du respect ou non de la neutralité suisse).

Pour les barrer, trois régions fortifiées sont nécessaires:
- une région, dite de Metz - Thionville - Longwy ;
- une région dite de la Lauter et des Basses-Vosges ;
- une région dite de Belfort ou de Haute-Alsace.

Ces considérations ne sont pas nouvelles: elles étaient déjà énoncées dans le rapport de mars 1923.
Les autres régions seront couvertes suivant les formes du sol. En pays couverts, des destructions massives et, en zone libre, des tracés de raccordement aux régions fortifiées permettront soit de réaliser un front continu, soit de favoriser des manœuvres en liaison avec les régions fortifiées.

Le chapitre III est consacré à l'organisation défensive des frontières du Nord-Est et s'avère très important.
Tout d'abord, la notion de région fortifiée (RF) est précisée: les places fortes de 1885 sont dépassées puisqu'en raison des progrès de ]' artillerie, elles devraient présenter un rayon de 25 km, soit un périmètre de 150 km alors que la RF présentant un front continu, doublé à une trentaine de kilomètres en arrière d'une barrière sommaire, permet d'éviter un investissement par l'ennemi: «Son front doit être d'une longueur notablement supérieure à la double portée du canon adverse, et à cet égard, 60 kilomètres constituent, dans un pays d'aspect général découvert, un extrême minimum. Les bonnes dimensions sont en somme celles des rideaux défensifs du général Séré de Rivières, soit environ 80 kilomètres. »

Ensuite sont précisés les buts des régions fortifiées :
- obliger l'envahisseur à des attaques de forme générale frontale;
- s'il s'étend aux ailes en profitant de la supériorité numérique de sa population, amener la Belgique et la Suisse à entrer dans le conflit à nos côtés ;
- protéger notre concentration ;
- économiser nos forces sur de larges espaces au profit des grandes attaques ou contre-attaques ;
- favoriser la conduite de toute bataille à proximité de la frontière. Enfin, la mission et le tracé de chacune des RF sont définis:

RF DE HAUTE-ALSACE OU BELFORT
Elle doit protéger Belfort, couvrir le flanc droit des Vosges et constituer une menace vis-à-vis d'un adversaire envahissant la Haute-Alsace.
Une première position, économique en argent et en moyens, serait créée à 25 km à l'est de Belfort et traitée en fortification permanente.
Au nord du canal, il s'agira d'une organisation avec ouvrages, au sud, la position de résistance sera jalonnée de fortins appuyés à des ouvrages plus importants aux deux extrémités cependant qu'une zone de surveillance à 1 500 m en avant sur le bord de la Largue, sera constituée par des petits ouvrages bétonnés.
Une seconde position à une douzaine de kilomètres en arrière sera construite à la mobilisation.
La place de Belfort et les forts de Giromagny, du Mont Bart et de la Chaux seront conservés comme position de barrage.
Quant au Jura, même si le système défensif existant apparaît comme incomplet, il peut cependant être considéré comme suffisant dans l'immédiat: les fortifications existantes et la place de Besançon doivent donc être entretenues.

RF DE LAUTER - BASSES-VOSGES
Son rôle est purement défensif : protéger l'Alsace et le flanc droit des armées opérant en Lorraine.
Son tracé s'établit ainsi:
- dans la plaine d'Alsace, elle s'appuie au Rhin, puis englobe le Hochwald ;
- dans les Vosges, seules des destructions sont prévues ;
- entre Lembach et Bitche et à l'ouest des Vosges, un nouveau tronçon interdit le défilé boisé de Lorentzen.

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Modernisation d’un fort

• INTERVALLE ENTRE RF HAUTE-ALSACE ET RF LAUTER-VOSGES
Le Rhin, sans être infranchissable, n'apparaît pas, aux yeux de la Commission comme une voie évidente d'invasion en raison des voies d'eau parallèles qui gênent l'assaillant et des Vosges qui empêchent l'exploitation.
Néanmoins, le problème de sa défense est étudié avec soin et trois lignes successives sont prévues :
- la ligne de résistance sur la berge même du fleuve ;
- les deuxièmes et troisièmes lignes en retrait pour endiguer toute progression ennemie.
Quant à la fortification ex-allemande, elle sera soit remaniée, soit détruite.
La place de Strasbourg devient alors ville ouverte en raison de l'impossibilité de la soustraire aux tirs de l'artillerie allemande.

RF METZ, THIONVILLE, LONGWY
Son rôle est de :
- procurer l'espace voulu pour contre-attaquer un ennemi débouchant de la Sarre ;
- couvrir le bassin lorrain et le flanc gauche des forces françaises ;
- former charnière entre les armées de l'Est et les armées du Nord.
Son tracé suit :
- sur le front est, une ligne Koenigsmacker - Faulquemont avec, en retrait, la place de Metz et ses fortifications ex-allemandes;
- sur le front nord, une ligne allant de la Feste Koenigsmacker jusqu'à Longuyon et englobant les ouvrages ex-allemands de Thionville ainsi que la ville de Longwy.
Cette région est à traiter en région fortifiée puissante, cependant que son prolongement plus au nord serait assuré dans la région de Montmédy - Sedan par des destructions.
La place de Verdun et le fort de Génicourt pourraient être conservés, sans toutefois être restaurés

INTERVALLE ENTRE LES RF LAUTER ET METZ, THIONVILLE, LONGWY (Face au territoire de la SARRE)
La trouée entre les deux RF est jugée peu perméable en raison de son étroitesse et des étangs qui y existent. Au cas où l'assaillant s'y engouffrerait, il prêterait le flanc à des contre attaques débouchant de l'une ou l'autre RF.

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Dernière édition par Paracolo le Mar 14 Juil 2015 - 9:16, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La ligne maginot 4   ligne maginot - La ligne maginot 4 Icon_minitimeMar 21 Déc 2010 - 23:47



FRONTIERE DU NORD

La mission du champ de bataille défensif préconisé sera d'abord d'assurer la concentration de l'armée du Nord et ensuite de servir de base de départ à toute manœuvre, qu'il s'agisse d'aller en Belgique, de s'opposer à un débarquement (cas où l'Angleterre serait hostile) ou même de constituer une position de barrage en cas d'échec en Belgique.
Le bond en avant d'une quarantaine de kilomètres portant les troupes françaises en Belgique (amicale ou hostile) reste néanmoins l'axiome principal.
Le front sera organisé sous forme d'une série de secteurs de résistance échelonnés les uns par rapport aux autres et complétés par des inondations.

Dunkerque et la zone côtière feront l'objet d'aménagements visant à interdire un débarquement éventuel. Entre l'Escaut et l'Oise, le déclassement de Maubeuge est préconisé, une position solide d'environ 80 Km étant envisagée entre la forêt de Mormal et Hirson dont le fort pourrait servir de PC

Afin de ne pas heurter la susceptibilité des populations belges, le Nord ne sera pas fortifié, seules des destructions et des inondations pouvant être tolérées. Toutefois, la frontière devra être aménagée et l'équipement de bataille constitué.

Ce chapitre est évidemment essentiel car on y trouve quelques unes des idées-forces qui ont été retenues pour la conception de la ligne fortifiée.
Le plus important est sans conteste le principe d'un contournement de la position par la Belgique (dont on n'exclut pas l'hostilité) et d'une entrée des troupes françaises chez nos voisins.

C'est-à-dire la manœuvre que les Allemands réaliseront quatorze ans plus tard.
Peut-on dire qu'ils ont été plus malins en passant à côté de la ligne Maginot alors qu'ils ont fait exactement ce qu'on attendait d'eux ?

Le chapitre IV de ce rapport traite des anciennes places à conserver dans l'organisation future.

En effet, un certain nombre de places ou de forts sont désormais vétustes, démodés ou déclassés, parfois même depuis avant la guerre et n'ont plus leur place dans le système fortifié futur. Ensuite, beaucoup d'ouvrages ont souffert des hostilités et leur remise en état, outre le fait qu'elle serait coûteuse, est parfois tout simplement impossible devant le degré de destruction atteint. Enfin, les modernisations entreprises dès 1916 sur certains forts, entraîneraient sur la plupart des autres forts, une refonte complète parfois plus contraignante que la construction d'ouvrages neufs.

En conséquence, la Commission retient cinq anciennes places dans le nouveau projet :
- trois d'entre elles serviraient de position de barrage:
Thionville, Metz et Belfort (à laquelle sont rattachés le fort de Giromagny et les places de Montbéliard et Besançon) ;
- deux autres pourraient juste servir de points d'appui: Verdun (plus le fort de Génicourt) et Toul.
Enfin, la place de Mutzig pourrait être incorporée dans le système de défense du Rhin.
Quant aux autres places, elles sont en général à déclasser sauf Épinal, Paris (conservée comme camp retranché) et Lille (conservée comme magasins).
En ce qui concerne Strasbourg, ses ouvrages fortifiés doivent faire l'objet d'un démantèlement, à l'exception des petits ouvrages le long du Rhin.


Le chapitre V est également très important puisqu'il y est débattu des formes techniques  de la fortification moderne, telle qu'elle doit être réalisée dans les trois régions fortifiées susmentionnées (Lorraine, Lauter - Vosges et Haute-Alsace).

Certaines parties de ce chapitre se doivent d'être reproduites in extenso, en raison de leur importance:
« Tous les perfectionnements mécaniques que la fixation au sol permet de réaliser, doivent être exploités à l'extrême.
Deux sortes d'organes sont prévus:
- ceux dans lesquels le rendement balistique mécanique sera développé à son maximum, véritables organes de position servis par des mécaniciens spécialistes;
- ceux qui seront utilisés en cas de renforcement par les troupes de campagne qui y installeront leur armement du modèle courant.
Dans son ensemble, la partie de la région fortifiée à créer dès le temps de paix comprendra :
- un appareil de commandement (postes d'observation et de commandement, réseau de transmissions, …);
- une organisation de feu constituée par des ouvrages principaux et des ouvrages intermédiaires.
Les ouvrages principaux sont espacés de 3 à 5 kilomètres au maximum. Ils sont dotés d'un armement à tir extra-rapide destiné d'une part à battre les intervalles et les couloirs d'accès (canons, obusiers, lance-bombes, mitrailleuses) et de l'autre à défendre les approches et les dessus (mitrailleuses, pistolets mitrailleurs, lance-grenades). Tout engin à tir tendu est jumelé avec un engin à tir courbe.
Suivant les servitudes imposées par les formes du sol, l'armement est, ou rassemblé au maximum dans des ouvrages dont les dimensions sont aussi restreintes que possibles (forts), ou dispersé sur un espace convenable (centre de résistance).
Les ouvrages intermédiaires ont pour but de compléter le barrage continu des feux de mitrailleuses en avant de la lisière extérieure de la position de résistance, dans les intervalles entre les ouvrages principaux;
- des abris de combat et de repos pour les réserves;
- des éléments de tranchées concrétisant le tracé de la position de résistance, placés de manière à créer une zone de servitude continue sur tout le pourtour de la région fortifiée.
»

Ce passage définit donc clairement comment doit s'organiser un secteur de région fortifiée.
Ensuite, la Commission s'attache à faire la description d'un fort tel qu'elle le conçoit, c'est-à-dire avec « des petits forts bétonnés» à l'avant et des oeuvres vives et une entrée très en arrière. Il n'est donc plus question de fort-masse puisque la Commission estime par ailleurs que « le bloc bétonné aura suivant le sens de tir ennemi une profondeur maximum de 25 mètres dans sa partie centrale».

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Fortifications ex Allemandes

Pourtant, le fort-masse tel qu'on l'avait connu précédemment compte encore de nombreux partisans, notamment en raison de son prix inférieur à celui des autres projets.
Toutefois, il présente un inconvénient majeur: la trop grande concentration des pièces sur un espace réduit.
Cet inconvénient entraîne deux conséquences graves: d'une part, tout tir à l'intérieur du périmètre peut être considéré comme coup au but car même sans atteindre une œuvre vive, il ébranle la masse de béton et affecte le moral des défenseurs qui ne peuvent se rendre compte du degré de destruction extérieure; d'autre part, le moindre bombardement annihile les possibilités de riposte du fort bombardé en l'obligeant à faire taire toutes ses pièces à la fois.

Cependant, les améliorations apportées aux forts de Verdun en 1917 militent encore en faveur du fort-masse.
En effet, l'adjonction de galeries souterraines débouchant loin du fort, la création de casernements souterrains en dehors du périmètre, l'apport considérable résultant de la création systématique de casemates de Bourges (tir en flanquement) et des casemates Pamart, la mise en place d'un système de ventilation approprié et de surpression, sont autant de possibilités qui peuvent permettre à la fortification de jouer un rôle important.
Imposées par les réalités des combats, ces améliorations ont vu le jour pour la plupart à partir de 1917 alors que la fortification avait retrouvé quelque crédit et qu'il s'agissait de l'adapter à la guerre moderne.
En effet, en 1914, la fortification s'était avérée en retard sur l'artillerie et les voûtes de béton avaient très mal résisté aux bombardements de gros calibres, les pièces d'artillerie avaient rapidement été réduites au silence et très souvent, les garnisons avaient eu à souffrir des émanations d'oxyde de carbone dues aux explosions
On pouvait donc, sur la base de ces données, créer un fort-masse modernisé possédant une puissance de feu remarquable et une protection suffisante.
C'est cette solution qui sera adoptée par la Belgique lorsque d'une part, elle modernisera les anciens forts de Liège et de Namur et que d'autre part, elle construira les quatre forts qui constitueront la PFL 1 (position fortifiée de Liège 1), les deux plus caractéristiques étant Aubin-Neufchâteau et Tancrémont alors qu'Eben-Emael et Battice concilient plusieurs conceptions.

Cependant, aucun des forts belges, qu'il soit modernisé ou récent, ne reçut d'entrée en arrière de la ligne de feu et cette lacune sera lourde de conséquences en 1940. Il est vrai que le concept de place fermée adopté par les Belges vouait nécessairement les ouvrages à l'encerclement et donc à la reddition inéluctable.

Les Allemands de leur côté avaient adopté bien avant la Première Guerre mondiale, un système de fortifications original dont les Français vont pouvoir constater le degré de technicité lors du retour de l'Alsace-Lorraine à la France.
Aménagées vers 1899, ces places fortes allemandes sont entourées d'un certain nombre de groupes fortifiés de conception résolument moderne pour l'époque : les Festen (huit autour de Metz, trois autour de Thionville, une à Mutzig-Molsheim et des forts plus classiques autour de Strasbourg).

Ces groupes fortifiés se composent de batteries armées de coupoles tournantes, d'observatoires, de casernes, d'abris de piquets permettant les débouchés d'infanterie, le tout disséminé sur une surface suffisamment importante pour entraîner une dispersion des coups.
En 1914, ces ouvrages possèdent une avance technique importante sur leurs homologues français et belges (chauffage, éclairage électrique, ventilation, etc.) à tel point que c'est pratiquement sans aucune modification qu'ils reprendront du service lors du second conflit mondial, d'abord du côté français puis aux mains de leurs anciens propriétaires lorsqu'en 1944, ils résisteront près de trois mois aux attaques américaines (Metz).

Au sujet de l'armement prévu et qui correspond en gros à celui qui a été effectivement installé, il est bon de noter le passage suivant du Rapport: «  Le prix du m3 de béton exige que l'armement ait un rendement aussi élevé que possible grâce à la très grande rapidité de son tir. Celle-ci ne saurait être obtenue en multipliant le nombre des canons, des obusiers ... Un procédé aussi simpliste conduirait en effet à augmenter les dimensions des ouvrages permanents, dont la petitesse doit au contraire être recherchée, parce que présentant des garanties sérieuses de moindre vulnérabilité. En conséquence, l'extra-rapidité du tir doit être réalisée en faisant appel à toutes les ressources de la technique moderne.»

Voilà donc un argument qui rend caduques toutes les critiques qui seront formulées postérieurement quant au rapport béton coulé/armement, en particulier l'amiral Lepottier : « la montagne de béton avait accouché d'une sarbacane ».

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Le projet de 1926

Les chapitres VI, VII et VIII traitent respectivement de l'équipement général des zones frontières, du commandement et de la mobilisation dans ces zones et enfin du prix de revient de celles-ci.

Le chapitre IX traite quant à lui du front des Alpes

Voilà donc le contenu, très brièvement résumé, de ce Rapport sur l'organisation défensive des frontières qui est en fait le document de base sur lequel s'appuieront ingénieurs et militaires pour réaliser la ligne de fortification qui deviendra plus tard la ligne Maginot .

La solution adoptée par la Commission (régions fortifiées puissantes et aménagements du champ de bataille suivant les régions), outre qu'elle s'adapte aux réalités politiques et géographiques de l'époque, doit contenter aussi bien les partisans des gros ouvrages que ceux des simples tranchées tout en ménageant les finances publiques.


à suivre...
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MessageSujet: Re: La ligne maginot 4   ligne maginot - La ligne maginot 4 Icon_minitimeMar 21 Déc 2010 - 23:50

pit83 a écrit:
je me disait c'est quoi une'casemate pamart' j'en ai trouver une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]


La casemate Pamart, du nom de son inventeur le capitaine Pamart, est un cuirassement pour une ou deux mitrailleuses.

Adopté en 1916, Seule la place de Verdun et le rideau des Hauts de Meuse en furent dotés, même si un projet pour en placer au fort de Bessoncourt (Belfort) n'a échoué que par la fin du premier conflit mondial.

Ces casemates sont toujours installées sur les glacis des ouvrages desquels ils dépendent.
C'est une casemate à cloche non éclipsable, donc pas très chère à construire

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