Bonjour ,
Notre Ami Berns nous fait part de quelques pages supplémentaires ... émanant de son journal de route ...
"" COLHAM ""
Voila 3 jours que l'on est là , à la cité universitaire.
A 5h. , un ~~ préparez vos sacs , départ dans une heure ~~ nous fige !
Ah merde ! pas moyen de rester tranquille ... On vient de se payer un mois de merdes... et il faut déjà repartir .
Tous les gars "râlent sec " , traitent le commandant de tous les noms , mais font consciencieusement leurs sacs .
L'habitude y est , c'est machinalement qu'on le fait .
A 6h. , on embarque dans les GMC . On se tape 5h. de convoi , et on stop .
On descend, et dans la nuit , car il est 11h. , après avoir attendu 10mn. , on démarre enfin.
On se dirige vers un village , on se casse consciencieusement chacun la gueule sur les diguettes , avant d'y arriver ...
On s'installe dans une cour , Heureusement , le riz vient d’être battu , et ce n'est pas la paille qui manque .
On se confectionne des plumards du tonnerre , on casse un peu la croute , fume une sèche ,et hop , dans les bras de Morphée .
Le lendemain matin , à 6h., réveil . On se fait en vitesse un jus , et juste le temps de le boire , que l'on est déjà parti.
Dans le jour qui se lève , on passe le canal des bambous , et on arrive bientôt après une marche d'approche , à un autre village , ou l'on stationne jusqu'au jour complet .
J'en profite pour fureter un peu partout dans les coins du village ou l'on est .
J'y trouve des œufs et une bouteille de " choum "! : mon retour est bien accueilli ! aussitôt, on gobe les œufs , on se refait une goutte de café et cette fois ci ,baptisée au choum ... Je crois que l'on est allé un peu fort sur la question "pencher le goulot"... la bouteille est presque vide ...
Une demi-heure plus tard , nous repartons , cette fois ci , en formation de combat , en file , et par stick .
On arrive en lisière d'un village , et de là , on aperçoit , à 500m. , le village occupé par les viets , pris quelques jours plutôt après abandon complet du poste par nos troupes .
Nous nous installons en arrière, en protection pour le moment .
C'est au GC1 de commencer la danse ...
Ils avancent en éventail , droit sur le village , casque lourd et armes prêtes à faire feu , épousant les méandres des diguettes .
Je regarde la progression avec intérêt ... Est-ce que ça va bien se passer... ou y allait-il avoir de la bagarre ...
Lorsqu'ils sont à 30m. de la lisière , ils stoppent ... observent , et seul une dizaine de voltigeurs se détachent , en reconnaissance .
Tout doit bien se passer, car ils recommencent à progresser.
Mais , n'étaient-ils pas à 10m. qu'ils sont accueillis par une salve trés importante ...
Ces "salauds" ont bien su se camoufler pour que personne ne les signale, mème pas le " criquet" qui a tourné pourtant assez longtemps au dessus ...
Je vois le GC1 se disperser aussitôt , et se retranche de 30m. .
Les mortiers viets leur tirent sur la gueule ... car on voit très bien les impacts devant eux . Cela avait l'air " chauffer " et le moment n'est pas loin ou ça va être notre tour d aller au contact .
Mais que se passe t-il ? d'énormes impacts comme seule l'artillerie le fait, apparaissent au milieu d'eux ...
NON , ça ne se peut pas ...
Mais malheureusement , l'artillerie ayant été demandée , tirait trop court ...
Au lieu de tomber dans le village , arrive en plein sur les nôtres ...
Aussitôt , la radio fonctionne et le tir cesse . Combien de morts et de blessés ... Car ils ne se relèvent pas tous ...
Les survivants trainent leurs copains sur leur dos jusqu’à un mouvement de terrain protecteur... sous le feu ennemi ...
C'est loin de nous "réchauffer" , mais le "choum " aidant , et l' ordre :
Debout , à l'assaut , en éventail , distances de sécurité , direction la pagode !
Ça y est ! on y va .
On avance rapidement , le capitaine " BRIAN" en tète , montre l'exemple , et observe en marchant , les mouvements sur la gauche du village , à l'aide de ses jumelles .
Effectivement , le GC1 est passé complètement à droite , pour coincer les viets qui fuient le village .
Nous , nous nous partageons en deux groupes , un qui "rentre par le village" et le ratisse " en avançant , formé du deuxième et troisième stick et du GI-A .
L'autre groupe ( le premier stick) à pour mission d’empêcher toute fuite viet du coté droit du village.
On déborde rapidement sur la droite du village et on fouille minutieusement les abords .
Je suis dans la deuxième équipe de voltige , et on " fort à faire " . On est allumé ... sans pouvoir savoir d'ou cela vient ...
Enfin , on repère l'origine des tirs d’arrêt ... : Ça provient d'une grande cagna , dans le fond du village .
On va les coincer , de toute façon , avec ceux qui progressent par l'intérieur du village .
Arrivés là , on se met en position , attendant la jonction . On observe toute la lisière .
Oh , 22 les gars ! il y en a un qui se sauve . Et oui , Faivre a vu juste ... Aussitôt , le FM de Coucou rentre en action , les CR36 aussi ... Les impacts éclatent tout autour de lui, mais il court toujours ... un moment il vacille ... mais il continue quand même .
Les armes se taisent , et on se contente de le regarder s'éloigner en boitant vers un village voisin .
""Ohé ! premier stick ""
C'est Martin du troisième , qui annonce la jonction .
Ils ont "récupéré" une équipe complète de mortier : le tireur , le chargeur , et les deux pourvoyeurs , ainsi que leur armement ... cachés dans une mare ... ils ont été découverts par Hanin qui en a vu un, et les autres ensuite.
Un cinquième ne veux pas sortir ...il est grenadè , et son corps flotte à la surface ...
On prend position dans le coin EST du village .
à suivre...