Les tests d'aptitude au recrutement Jedburgh

Tandis que l'OSS américain formait et regroupait ses agents en vue du futur débarquement en France, les services secrets britanniques (SOE : Special Operations Executive) formalisait fin 1943 ses tests d'aptitude.

Il s'agissait de détecter des officiers à la fois travailleurs, intelligents, autoritaires et sociables, capables de s'imposer à des chefs de maquis endurcis dans la plus cruelle des guerres.

Les tests sont mis en oeuvre à la Special Training School de Reading (Berks) par les pros du Secret Intelligence Service et conduits par des Military Testing Officers; ils sont variés et surprenants dans la manière particulière de la "perfide Albion", et se déroulent sur 3 jours, les stagiaires étant répartis par groupes d'une quinzaine.

Les candidats doivent par exemple franchir en catimini une rivière... tout en coltinant un conteneur de 4 mètres de long et 3 mètres de haut, bourré de matériel dit ultra-secret, lourd comme une montagne de vieux annuaires; la seule logistique à disposition étant un cordage...

L'opération, longue et délicate, réclame une confrontation préalable, l'obtention d'un accord, elle permet de déceler les flemmards ou tire-au-flanc, les suiveurs, et au contraire les bosseurs, notamment...

Une autre épreuve consiste en une table ronde où l'on confronte apparemment ses points de vue sur un événement militaire, puis une hypothèse politique, par exemple une projection dans l'avenir de l'Allemagne après la défaite des nazis...

Inventé par des Anglais,ce genre de tests a été adopté avec bonheur par nos cadres paras français des années suivantes. Début 70, les rescapés des purges les appliquaient encore avec délectation dans les PMS...