Paras de tous les horizons
Bienvenue sur Paras de tous les Horizons...

Si vous êtes membre du forum, ce message s'affiche car vous avez certainement oublié de cocher connexion automatique.

Si vous avez oublié votre mot de passe, cliquez sur «Récupérer mon mot de passe » sous les cases de connexion.

Un petit rappel :

Seuls les membres présentés, peuvent envoyer des messages...!
https://paras-pth.forumactif.com/f3-presentez-vous

Bonne visite et surtout bonne participation…
Paras de tous les horizons
Bienvenue sur Paras de tous les Horizons...

Si vous êtes membre du forum, ce message s'affiche car vous avez certainement oublié de cocher connexion automatique.

Si vous avez oublié votre mot de passe, cliquez sur «Récupérer mon mot de passe » sous les cases de connexion.

Un petit rappel :

Seuls les membres présentés, peuvent envoyer des messages...!
https://paras-pth.forumactif.com/f3-presentez-vous

Bonne visite et surtout bonne participation…
Paras de tous les horizons

Forum de discussion sur les parachutistes
 
AccueilAccueil  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
 

 Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
toubib
Modérateur
toubib


Nombre de messages : 286
Age : 63
Localisation : CASTRES
Date d'inscription : 18/07/2011

Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Empty
MessageSujet: Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace   Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Icon_minitimeJeu 14 Juin 2012 - 17:09

Biographie:

Robert Wagner, de son vrai nom Robert Backfisch était né en 1895 à Lindach commune de Eberbach dans la vallée du Neckar. Fils d'un aubergiste, il se destine à l'enseignement mais la guerre de 1914 fait de lui un engagé volontaire. Il se distinguera au 110 éme Régiment de Grenadier où il gravira tous les échelons jusqu'au grade de Lieutenant qu'il atteindra déjà le 23 Février 1916. Décoré de la croix de fer dès 1915 et du Lion de Zähringen en 1918, il quitte l'armée après la défaite allemande en Décembre 1918. Ne parvenant pas à se reconvertir dans la vie civile, il se réengage le 28 Février 1919 au 2° bataillon des volontaires du pays de Bade. Le 21 Septembre 1923, il rejoint l'école de formation de l'infanterie comme officier instructeur de la Reichswerh à Munich. Très rapidement il fera la connaissance en cette ville d'un orateur qui vas le fasciner: Adolph Hitler.

Le 8-9 novembre 1923, il participe activement au Putsch formenté par ce dernier, en lui apportant l'appui des 400 Cadets en armes. Arrêté comme un des meneurs de cette sédition, il est co-accusé au procès de Hitler qui s'ouvre le 26 Février 1924 et se tiendra jusqu'au 19 Avril 1924. Comme Hitler, Hess, Ludendorf, Röhm, Eckart, Frick et d'autres encore, Wagner est condamné à 1 an et 3 Mois de forteresse. Il partagera ainsi le sort de Hitler qui sera libéré après 9 mois de détention. Le 25 Février 1925, le parti NSDAP est à nouveau autorisé dans le Reich.

Wagner est le premier Gauleiter à être nommé par Hitler. Il reçoit cette fonction pour le pays de Bade en récompense pour sa fidélité envers le Führer, le 25 mars 1925 (à titre d'exemple, Joseph Goebbels ne deviendra gauleiter de Berlin que le 1° Novembre 1926) Wagner fonde alors plusieurs journaux en pays de Bade afin de créer un courant d'opinion favorable au parti NSDAP. Il organise également les sections SA et aux élections régionales du Land en 1929, les nazis obtiennent 6 mandats sur 88 sièges. Lors des élections pour le Reischtag de juillet 1932, le NSDAP en pays de Bade aura 36% des voix!.... en décembre 1932, Robert Wagner devient responsable pour le Reich de la réorganisation du parti (Reischorgansitionsleiter der NSDAP). Il atteint son sommet; il dirige alors le "Hauptpersonalamt der NSDAP.

Après la prise de pouvoir de Hitler en 1933, il est nommé le 8 mars 1933 "Reischkommissar" pour le pays de Bade ( ministre plénipotentiaire représentant dans le pays de Bade les ministres de Berlin) et le 11 mars 1933, il prend le pouvoir à Karlsruhe. Il sera responsable de l'assassinat de Ludwig Marums ancien ministre de la justice du pays de Bade et de confession juive le 29 mars 1934. Arrêté par les Américains à Stuttgard après-guerre, livré aux autorités Françaises, il sera jugé avec 8 co- accusés à Strasbourg du 23 Avril au 3 Mai 1946. Condamné à mort, il est fusillé au fort Ney le 14 Aout 1946.

Robert Wagner avait été chargé par Hitler de germaniser et de nazifier l'Alsace. Il s'attellera à cette tâche avec un zèle extrême au point de devenir le bourreau de l'Alsace.


A suivre......

Revenir en haut Aller en bas
toubib
Modérateur
toubib


Nombre de messages : 286
Age : 63
Localisation : CASTRES
Date d'inscription : 18/07/2011

Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Empty
MessageSujet: Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace   Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Icon_minitimeVen 15 Juin 2012 - 9:32

Chaque changement de souveraineté en Alsace entre 1870 et 1945 a été obtenu par la force des armes et a donc occasionné un drame pour la population. A chaque fois il en a résulté un choc brutal suivi d'une déchirure sociale dont celle de 1940 fut sans aucun doute la plus terrible et la plus traumatisante. La rapidité avec laquelle la défaite militaire française fut obtenue avait surpris l'état-major allemand.Personne n'avait pu imaginer qu'au bout de six semaines de guerre à l'ouest, la France serait à genoux.



Hitler avait déclaré haut et fort,à qui voulait l'entendre, qu'il n'y avait plus de différent territorial entre la France et l'Allemagne. Tout était réglé par le démembrement de la Tchécoslovaquie et seules les conditions humiliantes du traité de Versailles devaient être remises en cause. Ce fut donc l'occasion qui fit le larron.

A partir de la mi-juin 1940, avec l'entrée des troupes allemandes à Paris, il décida de garder le territoire de l'ancienne Alsace-Lorraine et de l'annexer au Reich. Les trois département concernés, Bas-Rhin, Haut- Rhin et Moselle, devaient servir ainsi de monnaie d'échange lors des tractations pour le traité de paix ou étaient, faute d'accord, définitivement rattachés au nouvel empire allemand qui devait durer au moins 1000 ans ! En attendant ce jour, il fallait organiser l'annexion de fait. Pour parer au plus pressé, Hitler confia donc l'administration politique de l'Alsace à Robert Wagner, son Gauleiter du pays de Bade et la Moselle à Joseph Burckel, le Gauleiter du Palatinat ainsi que la Sarre. Cette décision prise, il convoqua les deux chefs locaux, fervents nazis, à son quartier général situé à Kibistnau près de Freudenstadt en Forêt-noire afin de leur expliquer de vive voix les missions qui leur étaient confiées. Ainsi eut lieu l'entrevue du 20 Juin 40, deux jours avant la signature de l'armistice qui était alors en pleine négociation. Au cours de cet entretien Wagner reçut pour consigne de s'atteler à la germanisation et à la nazification de l'Alsace. Il devait par sa politique extirper tout sentiment français de la population et faire disparaitre toutes traces de présence française antérieurement. Le même jour, le grand quartier général allemand communiquait la conquête de Strasbourg en ces termes:"La ville allemande fut prise par le Sud et l'Est. Sur la Cathédrale de Strasbourg flotte le drapeau de guerre du Reich. " Par cette annonce, l'Allemagne affirmait publiquement ses droits sur la métropole de l'Alsace et part là sur toute la province.

Comment réaliser concrètement cette annexion sans provoquer un réaction du gouvernement de Pétain? N'oublions pas que l'armistice signé le 22 juin devait déboucher sur une collaboration indispensable pour le IIIème Reich afin de pouvoir préparer depuis les côtes française l'invasion de l'Angleterre...... On jouait donc sur du velours. Il fallait tester le gouvernement de Vichy à ce sujet. Officiellement la convention d'armistice qui entra en vigueur le 25 juin, restait muette sur la question du sort de l'Alsace- Moselle. La première épreuve de force fut le remplacement dès l'arrivée des troupes allemandes de l'administration française par des fonctionnaires allemands.

Cette opération fut, facilitée d'une part par l'évacuation de septembre 1939 qui laissa un grand vide dans les secteurs concernés, et d'autre part par la débâcle de juin 1940 qui provoqua la fuite des gendarmes, des douaniers, du personnel judiciaire comme du personnel préfectoral, bref de la plupart des fonctionnaires qui incarnaient l'autorité de l'Etat Français. La première réaction de l'Etat de Vichy n'intervint que tardivement le 10 Juillet 1940 sous forme d'une protestation devant la commission d'armistice de Wiesbaden, contre les mesures administratives prises en Alsace-Lorraine tendant à remplacer les préfets par des fonctionnaires allemands.
Elle fut complétée par celle plus solennelle du 3 septembre 1940 concernant les manquements à la convention d'armistice faite par l'Allemagne qui " accomplit en Alsace-Lorraine une annexion déguisée" précisait le texte. Ces réclamations confidentielles n'ébranlèrent pas la détermination allemandes à poursuivre ses actions en faveur d'une intégration complète au Reich. Le Gauleiter Robert Wagner dira plus tard à son procès, et sans doutes avec sincérité, qu'il n'a jamais eu connaissance des réactions françaises et qu'il pensait agir avec l'accord secret de Vichy.

Puisque personne ne s'indignait avec détermination du sort réservé à l'Alsace comme à la Moselle, Wagner considéra qu'il avait les coudées franches. Hitler lui avait assigné une mission, il allait la réaliser au mieux, en tout cas si possible mieux que Burckel en Lorraine ou que Simon au Luxembourg, car il voulait être le meilleur Gauleiter du Reich, le plus efficace afin de plaire à son Führer qu'il admirait tant......


A Suivre.....
Revenir en haut Aller en bas
toubib
Modérateur
toubib


Nombre de messages : 286
Age : 63
Localisation : CASTRES
Date d'inscription : 18/07/2011

Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Empty
MessageSujet: Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace   Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Icon_minitimeLun 18 Juin 2012 - 10:57

Partant du constat de la " Weltanschauung" nazie, ( vision politique du monde) la loi sur la nationalité de 1935 faisait la distinction fondamentale entre le "Volksgenosse" (citoyen du peuple) et le "Reichsgenosse" (citoyen du Reich). Le "Volksdeutsche" (membre du peuple allemand) relevait du "volksturm" (l'esprit allemand), c'est à dire était de la mouvance du du peuple allemand. Il était donc ressortissant d'un territoire qui, à un moment ou à un autre faisait partie du Saint-Empire romain germanique. Ces gens avaient alors vocation à devenir des "Reichsdeutsche" c'est à dire de véritables citoyens du Reich disposant de tous les droits politiques, à condition bien sûr d'être de type aryen.....L'intégration s'opérait donc par l'attribution de la nationalité allemande pleine et entière. Selon la théorie nationale-socialiste, le peuple est lié à la race et c'est lui qui détermine l'Etat (Vollksstaat). En retour, ce dernier doit veiller à la conservation du peuple. Dès lors est juste tout ce qui sert le peuple en mettant en évidence sa race, son travail, sa valeur à défendre la nation, son honneur......Dès lors la germanisation et la nazification demandée pour l'Alsace ne constituaient que des étapes préalables à l'entrée de la population alsacienne dans la nation allemande par l'intermédiaire du service militaire. Idéologiquement, l'introduction de la conscription an Alsace se trouvait non seulement justifiée mais devenait le passage indispensable pour réussir l'intégration. C'est à dire que pour Wagner, l'objectif final fut bel et bien la conscription. Son modèle demeurait celui de Bismarck: faire l'unité de la nation allemande grâce au sang versé en commun.....

Comment aboutir à cet objectif? D'abord mettre en place les conditions indispensables et nécessaires à créer l'environnement favorable. Ainsi dès juillet 1940, la langue française fut interdite. Toutes les inscriptions sur les bâtiments publics, les vitrines des commerçants, les enseignes des artisans furent traduites en allemand. On modifia même les patronymes ou les prénoms des personnes dont on estimait la résonnance trop française......

Le 17 juillet, on ouvrit officiellement le camp de concentration et de sureté de Vorbrück-Schimeck pour la "rééducation" des Alsaciens récalcitrants aux idée nouvelles. Le 24 juillet on replaça la frontière douanière sur la crête des Vosges reprenant ainsi les limites de 1871. On libéra les militaires alsaciens prisonniers de guerre qui se reconnaissait du "Volksturm" allemand. On exigea et on reçu en grande pompe les évacués..... A l'inverse, on expulsa vers la France 21720 personnes, dont notamment 1831 juifs, 672 tziganes, 2785 français indésirables, 8958 Alsaciens francophiles.

Le 7 aout 1940, le Gauleiter Robert Wagner fut conforté dans ses fonctions en devenant de surcroit "chef der zivilverwaltung" ( chef de l'administration civile ) en Alsace. Il se plaçait ainsi non seulement à la tête du parti nazi et de toutes les organisations du parti, il s'affirmait également comme le chef hiérarchique de tous les "Landekomissare" (administrateurs civils des arrondissements, sorte de sous-préfets). Il cumulera cette fonction avec en plus les prérogatives du "Reichstatthalter" c'est à dire du représentant des ministères à Berlin au niveau de la province, sorte de ministre plénipotentiaire.Le regroupement des trois fonctions caractérise l'exercice du pouvoir dictatorial dont il bénéficiait. Seul lui échappait le commandement militaire et la Gestapo.

Fort de ce pouvoir exorbitant, il commença en été et automne 1940 à réformer les conseils municipaux qui furent dissous. On conserva uniquement le maire en remplaçant environ 25% d'entre eux pour francophilie. Les autres, sous la contrainte, furent priés de rester en place. De toute évidence, il ne disposaient d'aucun pourvoir mis comme notable local pouvaient aider à former à l'échelon villageois les structures du parti, en y apportant leur caution morale. Ainsi dans chaque localité, on mit sur pied une section SA et dans les villes, en s'appuyant sur les fonctionnaires allemands nouvellement nommés, des section de SS en plus. Tous le corps enseignant fut largement épuré et les élèves alsaciens à la rentée 1940 furent confiés à des professeurs venus d'outre-Rhin connus pour leur adhésion au nazisme. dès l'automne, on encouragea l'entrée volontaire dans la HJ (les jeunesses hitlériennes) pour les garçons et la BDM (Bund Deutscher mädel Union des jeunes filles Allemandes) pour les filles. On décréta l'obligation pour tout un chacun de devenir membre d'une institution nouvelle encadrée par le parti nazi. Rares furent ceux qui purent s'y soustraire. La section locale de SA fut confiée à un Ortsgruppenleiter ( chef du parti localement). Dans les agglomérations plus importantes, la section locale était dotée d'un commandement plus hiérarchisé ayant en plus au niveau de la cellule un "Zelenleiter" ( chef de cellule) et au niveau du quartier un " Blokleiter" ( chef d'un paquet de maisons). Ainsi la nazification de la population se mettait rapidement en place et le rôle de ces responsables locaux consistait à surveiller les foyers dont il avait la charge, c'est-à-dire à rendre régulièrement des rapports aux autorités supérieures dénonçant les agissements anti-allemands des un et des autres.

Le 25 octobre 1940, on introduisit le Mark allemand comme seule monnaie acceptable pour l'Alsace; On échangea les unités de valeur en infligeant au Franc une décote de 1/3 de sa valeur réelle. On liquida tous les intérêts économiques français et on rattacha toutes l'économie régionale aux grands trust de l'économie allemandes. La spoliation en ce domaine fut complète. Restait à mettre en oeuvre l'appareil de la propagande nazie pour convaincre les plus récalcitrants de la nécessité à accomplir le service armé au bénéfice de l'Allemagne.

Dès l'automne 1940, on organisa de grandes manifestations, des mouvements de masses pour impressionner la foule et attirer les jeunes. Puis on décréta que la police, la Wehrmacht, les Waffen SS comme troupes d'élites, la Kriegsmarine et la Luftwaffe pouvaient accueillir des volontaires alsaciens. Cette admission devait correspondre aux critères raciaux établis et constituait à en croire Wagner un "honneur" exceptionnel. On ne se bouscula pas au portillon, c'est le moins que l'on puisse dire.

Pour la HJ on exigea l'inscription pour l'élève désireux de poursuivre des études secondaires ou si les parents avaient besoins d'une aide matérielle des autorités.
En septembre, Wagner considéra que 77% des jeunes Alsaciens étaient affiliés, il la rendra cependant obligatoire le 2 janvier 1942 au même titre que la BDM.

L'étape suivante fut l'introduction du RAD (Reichsarbeitdienst, service national du travail). En effet, la loi du 1° mai 1935, exigeait pour toute recrue dans l'armée, le passage obligatoire dans le RAD. Les premiers appels au volontariat pour les jeunes Alsaciens et Alsaciennes datent de fin février 1941. Mais dès le 8 mai 1941, une ordonnance de Wagner rend le RAD obligatoire pour tous. Tout jeune, garçon ou fille entre 17 et 25 ans devait accomplir une formation de six mois dans cette institution paramilitaire. par la suit le temps de ce stage fut considérablement réduit. On exigea ainsi de cette jeunesse une première prestation de serment en faveur du Reich....

A l'issue de cette période, les jeunes filles pouvaient par mesure disciplinaire ou de rétorsion vis-à-vis de l'attitude des parents, être réquisitionnées pour être versées dans le "Kriegshilfsdients" ( service auxiliaire de guerre) ou KHD au bénéfice de la marine, de la Luftwaffe ou de la Wehrmacht. Elles servirent alors dans l'industrie de guerre, les services administratifs, l'intendance militaire, les télécommunications ou la Flack (DCA).

L'obligation du passage par le RAD engendra les premières manifestations d'hostilités, notamment lors des conseils de révision ou au moment des départs dans les gares. Le Gauleiter ordonna alors une répression sévère, demandant l'incarcération immédiate des fauteurs de troubles au camp de Schirmeck.

Le 18 juin 1942, sur sa proposition, le ministre de la Défense du Reich promulgua une ordonnance concernant le franchissement illégal de la frontière pour tous ceux et toutes celles qui cherchaient refuge en Suisse ou au-delà des Vosges.....


A suivre

Revenir en haut Aller en bas
toubib
Modérateur
toubib


Nombre de messages : 286
Age : 63
Localisation : CASTRES
Date d'inscription : 18/07/2011

Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Empty
MessageSujet: Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace   Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Icon_minitimeLun 18 Juin 2012 - 14:24

D'autre part, dès l'automne 1940, on fit appel aux anciens combattants de 14-18 pour les mobiliser et activer leur fierté de servir l'Allemagne. La première manifestation de masse en ce sens se tint à Strasbourg le 20 Octobre 1940. On créa des associations d'anciens par régiment ou division et on distribua des décorations. On espérait ainsi mettre en place un courant d'opinion favorable à la conscription car celle-ci demeurait l'objectif fixé par Wagner.
Cette première étape accomplie, il voulait obtenir un accord en ce sens de la part de l'OKW (Oberkommando du Werhrmacht - Etat major supérieur de la Wehrmacht). Or il n'en fut rien ! Les autorités de Reich se souvenaient que lors de la guerre de 14_18, les Alsaciens-Lorrains incorporés dans l'armée Allemande passaient pour des déserteurs en puissance et constituaient des unités d'une loyauté douteuse envers l'Allemagne. Ils ne désiraient nullement se créer un problème militaire supplémentaire.

L'OKW ira même jusqu'à interdire la publicité pour les engagements volontaires d'Alsaciens et de Lorrains le 30 janvier 1941. Cette règle fut abolie après l'opération Barberousse, l'attaque de l'URSS le 22 juin 1941. Mais la campagne publicitaire lancée en octobre 41 ne porta pas ses fruits. Au 17 novembre 41, on totalisait 1258 volontaires dont 751 pour la police auxiliaire......Au total il n'y eut pas plus de 2800 volontaires jusqu'à l'été 1942, or les besoins en hommes sur le front de l'Est devenaient de plus en plus criants.
Wagner revenait constamment à la charge. Il n'en démordait pas. Il proposait,il espérait, il voulait l'incorporation des Alsaciens......Après bien des tergiversations, les autorités Berlinoises se laissèrent convaincre. Même Hitler finit par accepter à condition que les Gauleiter Burckel en Moselle et Simon au Luxembourg procèdent de même. Début aout 1942 les derniers obstacles juridiques furent levés.

Le 25 aout 1942, Wagner promulgua l'ordonnance rendant obligatoire le service militaire en Alsace au bénéfice de l'Allemagne. La même ordonnance fut reprise par Burckel pour la Lorraine mosellane le 29 aout et par Simon le 30 aout pour le Luxembourg.

Pour rester conforme, du moins en apparence au droit Allemand de l'époque, on avait tranché la question de la nationalité allemande par l'ordonnance datée du 24 aout 1942. En effet, comme on ne pouvait officiellement incorporer que des "Reichsdeutsche" on a donc accordé la pleine nationalité allemande du jour de leur incorporation à tous ceux qui seront appelés dans la Wehrmacht ou la Waffen SS ainsi qu'a leurs conjoint en cas de mariage et à leurs enfants mineurs.

Hitler avait donné des instructions de n'incorporer que des individus n'ayant pas déjà préalablement effectué un service militaire dans l'armée française ou luxembourgeoise. Aussi l'ordonnance du 27 aout convoquait devant les conseils de décision préalables du RAD les hommes entre 18 et 20 ans pour début septembre. Les incidents furent nombreux. Les conscrits adoptèrent des attitudes hostiles. Ils chantèrent la Marseillaise, se présentèrent avec un chapeau tricolore et surtout refusèrent de signer leur livret militaire.

Le sort des récalcitrants s'appelait: Schirmeck ! Au camp ils connurent la torture, la privation de nourriture, le fameux "Bunker" et surtout les coups.....De là, on les envoya directement dans des bataillons disciplinaires

En raison des départs clandestins vers la Suisse ou la France qui se multipliaient, Wagner, par une ordonnance du 16 septembre 1942, établissait une zone interdite (Sperrbezirk) à tous les jeunes hommes âgés de plus de 15 ans ne disposant pas d'autorisation spéciale.
En Octobre les départs en gare firent l'objet de grands rassemblements et de manifestations patriotiques en faveurs de la France. Les trains qui les emmenèrent furent systématiquement saccagés.

Les parent furent rendus responsables du mauvais comportement des conscrits. Dès septembre 1942, on multiplia donc les transplantations à l'intérieur du Reich. Cette situation conduit Wagner à proclamer la responsabilités de la "Sippenhaft" (responsabilités du clan) à l'encontre des familles dont les fils se soustraignaient au service militaire allemand soit en s'évadant,soit en se cachant,soit en se mutilant, soit en désertant......Cette responsabilités particulière fut décrété le 1° octobre 1943. les ascendants, les descendant direct ou par alliance, même les parents d'enfants adoptifs ou nourriciers ainsi que leur conjoint, leur frères et soeurs et leurs conjoints, pour autant qu'ils vécurent sous le même toit, étaient collectivement responsables de l'attitude du ou des conscrits de la famille.

Ainsi la disparition suspecte ou la désertion, entrainèrent des mesures de rétorsion sur le plan familial qui se traduisait principalement par la transplantation et la confiscation de tous les biens.
On dénombra au total 12383 cas de transplantations: 5691 pour le Bas-Rhin et 6702 pour le Haut-Rhin. On estime que près de 12000 hommes purent néamoint échapper à l'incorporation de force.

Le 31 janvier 1943, en raison des pertes subies à Stalingrad, Wagner prit la décision d'incorporer les hommes entre 24 et 29 ans, c'est-à-dire des classes d'âges qui avaient déjà accompli leur service militaire français. Il outrepassa ainsi les directives du Führer et les réactions furent extrêmement vives. Les fuites à l'étranger devinrent massives et la répression terrible.

Le 15 fevrier, encore davantage le 16 fevrier 1943, Wagner fit fusiller treize jeunes de Ballersdorf dans des conditions abominables, un père de famille fut arrêté et fusillé avec un conscrits à Kaysersberg. Cette répression se radicalisa après le discours de Goebbels prononçant la "guerre totale" (totalenkrieg) au palais des sports de Berlin du février 1943.

A partir de février 1944, Wagner vint en aide à Heinrich Himmler qui avait du mal à reconstituer les unités de la Waffen SS décimés sur le front Est. On manquait désormais de volontaires pour cette armée. Le Gauleiter prit donc la décision de faire don en partie de certaines classes d'âges à son ami le Reichsführer. Ainsi le 8 février 1944 partit de Strasbourg un train emportant 800 recrues âgées à peine de 17 ans pour la 2° division SS "Das Reich" dont une quarantaine allaient se retrouver confrontés au drame d'Oradour le 10 juin 1944. En avril 44, ce furent les anciens qui connurent l'incorporation d'office dans les Waffen SS puisqu'on y appela les hommes âgés de 34 à 36 ans. L'ordonnance du 25 aout 1942 ne concernait que la Wehrmacht, Wagner a donc à nouveau outrepassé ses droits. Au total il a incorporé 21 Classes d'âge alors que Burckel en Lorraine fut plus réservé et n'appela que 14 classes tandis que Simon pour le Luxembourg se contenta de 7 classes d'âges.......
On constate que la politique personnelle menée par Wagner qui lui confère l'entière responsabilité des 100 000 Alsaciens envoyés ainsi à la guerre qu'ils n'avaient pas à faire, et dont 25 000 n'en revinrent plus.......




A suivre......
Revenir en haut Aller en bas
toubib
Modérateur
toubib


Nombre de messages : 286
Age : 63
Localisation : CASTRES
Date d'inscription : 18/07/2011

Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Empty
MessageSujet: Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace   Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Icon_minitimeMar 19 Juin 2012 - 9:04

Les anciens officiers de l'Armée Française étaient également exclus de la conscription selon les directives de Berlin et la loi militaire de 1935. Wagner trouva scandaleux de les écarter. Dès 1942, il se préoccupa de leur enrôlement mais l'OKW se montrait intransigeant, uniquement au cas par cas et par des demandes particulièrement motivées. Autant dire que Wagner n'en trouva pas......Il aurait pourtant aimé les voir encadrer les appelés , mais à titre "volontaire"pour respecter la loi. Ainsi au printemps 1944, après diverses tractations, Himmler accepta de les accueillir dans les Waffen SS mais toujours à titre "volontaire". Soixante d'entre-eux furent ainsi convoqués au camp d'entrainement SS de Cernay. Unanimement, ils refusèrent d'endosser l'uniforme allemand. Ceux relevant du service sanitaire, à une exception près, furent alors renvoyés dans leur foyer. Le 11 juin 1944, les 52 restants furent transfèrés au camp de Bruss en Pologne.

Finalement, déduction faites des évadés, des renvoyés en Alsace, des signatures sous la contrainte de la violence, il subsista 42 irréductibles. Ils furent envoyés au camp de Neuengamme à proximités de Hambourg. Considérés comme des internés "Nacht und Nebel" (Nuit et Brouillard), vingt seulement survivront et connaîtront la libération......Dans cette affaire on constate à nouveau que Wagner porte la responsabilité pleine et entière du sort réservé à ces officiers de réserve. Une fois de plus, il va au-delà des ordres reçus......

Le crime de l'incorporation de force a été reconnu lors du procès de Nurenberg en 1945. Il a été reconnu comme contraire aux lois de la guerre, aux conventions de la Haye, au droit international. Cette action criminelle consiste à recruter d'office sous la contrainte des contingents militaire parmi la population d'un pays occupé, c'est-à-dire que l'on oblige des nationaux à porter les armes contre leur patrie ou ses alliés. Cette opération s'effectue en niant et en détruisant le lien qui unit chaque citoyen à sa communauté nationale. On assiste à un véritable viol des consciences perpétré collectivement. L'individu se trouve déshumanisé pour se soumettre à l'ordre nouveau qui lui est imposé. On envoie ainsi à la mort, on expose aux risque de connaître des souffrances physiques atroces des hommes "robotisés" psychologiquement détruits....Wagner infligea cette situation pas seulement à des hommes d'âge mur mais à des adolescents de 16-17 ans en 1944.

Ces faits furent qualifiés à l'époque de crime de guerre. Aujourd'hui, on parlerait de crime contre l'humanité en raison notamment de l'ampleur du phénomène ( 100 000 Alsaciens concernés - 30 000 Mosellans - 8000 Luxembourgeois) aucune famille ne fut épargnée.....Il en a résulté 30 000 morts et disparus dans les départements de l'Est. 30 000 hommes qui manqueront sur la pyramide des âges. Ceux qui en réchapperont devront à leur retour surmonter un sentiment de malaise vis-à-vis de ceux qui parvinrent à l'éviter ou qui combattirent dans les rangs de la France Libre.

Les souffrances endurées, le vécu d'une guerre sans pitié, les différentes brimades subies, hanteront longtemps leurs nuits et les empêcheront de parler.....Wagner, à son procès en avril-mai 1946, allait-il répondre de cette détresse morale dans laquelle il avait plongé tous ces gens?

L'Alsace unanimement le souhaitait. Le procès du Gauleiter aurait dû être celui de l'incorporation de force. Mais l'Etat français mis l'accent sur d'autres griefs qui lui semblait prioritaires. Ainsi ce ne fut qu'en 6° position que l'acte d'accusation lui reprochait " d'avoir au cours des années 1940, 1941 et 1942 provoqué des français a porter des armes contre la France en incitant les Alsaciens à s'engager dans la Wehrmacht, alors que l'Allemagne était en guerre contre la France ". Il s'agit là d'une formulation élégante pour parler de l'incitation aux engagements volontaires dans l'armée allemande. Et enfin en 7° position et avant-dernière position, on relevait à son égard le méfait: "d'avoir ua cours des années 1942, 1943 et 1944 enrôlé des Français dans l'armée allemande étant en guerre contre la France " précisait-on. Mais dans la définition du grief, on omettait d'ajouter "de force". La contrainte pourtant crée le crime. Elle en est l'élément constitutif. On le voit, la justice et la population ne se référait pas aux mêmes valeurs. Cela a engendré un procès décevant, qui n'a pas permis aux victimes d'y trouver leur compte et de se reconstruire même s'il déboucha sur l'exécution de Wagner le 14 aout 1946.


En 1953, l'affaire d'Oradour-sur-Glane, le procès de Bordeaux, était la seconde chance pour expliquer à la France entière la tragédie infligée par Wagner à l'Alsace.
Là encore, la justice ne fut pas au rendez-vous de l'histoire. Le procès ne put contenter l'espoir qu'on y avait placé. On fit tout pour éviter d'expliquer les ravages causés par l'incorporation de force. Pire encore, la solution à laquelle on aboutissait ne fut acceptable ni par l'Alsace ni par le Limousin et aujourd'hui encore divise ces deux provinces.

Soixante-treize ans ont passé mais la blessure est toujours là! A peine superficiellement refermée.....Les cimetières militaires allemands éparpillés à travers l'Europe, recèlent des tombes de ceux qui sont morts pour une cause qui n'était pas la leur. Officiellement, ils sont mort pour la France, mais matériellement ils sont incorporés de force pour l'éternité souvent sous un patronyme germanisé qui n'était pas le leur.....Qui s'en soucie ? Qui s'en souviendra dans le futur ? Les familles et les orphelins qu'ils ont laissés, sont aujourd'hui encore des victimes des actes commis par le Gauleiter Robert Wagner.



Fin.
Revenir en haut Aller en bas
Charly71

Charly71


Nombre de messages : 4169
Localisation : Bourg en Bresse
Date d'inscription : 17/07/2011

Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Empty
MessageSujet: Re: Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace   Gauleiter Robert WAGNER  Bourreau de l'Alsace Icon_minitimeMer 18 Juil 2012 - 11:07

une page pas très connue de cette époque alsacienne...
Mais perso, de souche alsacienne, je reste persuadé que si un référendum libre avait existé
dans l'entre deux guerre, il n'est absolument pas certains que la France aurai été choisie...
Revenir en haut Aller en bas
 
Gauleiter Robert WAGNER Bourreau de l'Alsace
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Paras de tous les horizons :: Histoire :: Un peu d'histoire... :: 2e Guerre mondiale...-
Sauter vers: