Le mémorial de Fréjus

Fréjus, une ville ancrée , dans l'histoire coloniale. Sur le terrain Galliény, là même où les soldats venaient s'entraîner avant leur départ pour l'Indochine, s'élève désormais une enceinte de 110 m de diamètre, le mémorial des guerres en Indochine, un vaste cimetière abritant plus de 27 000 corps.


Près de quarante années auront été nécessaires, après de délicates négociations, pour que les morts d'un conflit qui fit 92 800 victimes (JO du 12.01.1955) trouvent enfin le repos en terre française. Au lendemain de la signature des accords de Genève le 20 juillet 1954, le haut commandement des forces de l'Union française et celui de l'Armée populaire vietnamienne signèrent un traité relatif à la recherche, à la localisation, à l'exhumation et au regroupement des corps des militaires des deux camps. Ainsi, au Nord-Vietnam, les autorités locales re-
groupèrent 22 000 corps dans un immense cimetière à Ba Huyen tandis qu'une seconde nécropole fut édifiée à Tan Son Nhut (au Sud) où les dépouilles de 7 500 soldats furent recueillis dès 1964.

Cependant, avec les années les Vietnamiens formulèrent de nouvelles exigences et il s'avéra difficile de maintenir la pérennité et la dignité des sépultures. Aussi dès 1980, le projet de rapatriement global de ces corps fut-il envisagé. Le 10 octobre 1986, Jacques Chirac, alors Premier ministre, accueillit à Roissy les premiers cercueils en provenance du Vietnam et, durant un an, ce sont plus de 30 000 corps qui furent rapatriés. Certes, il existe encore sur les lieux des combats des tombes éparses, notamment dans les régions du Nord : l'existence en est connue par des témoignages mais l'emplacement en a été effacé par les effets du climat et du temps écoulé.

Aujourd'hui, les militaires tués sont arrivés au terme de leur odyssée. Le mémorial de Fréjus, implanté sur un terrain cédé par la commune, se présente comme une vaste construction concentrique, le cercle symbolisant l'enceinte militaire et le périple de ces hommes. Tout autour, des rangs d'alvéoles, où reposent les ossements des soldats identifiés, font face à la mer, vers cette route de l'Indochine qu'ils ont empruntée dans leur dernier voyage. Et dans cette demeure du silence, sobre et sans artifice, l'architecte a choisi de ne citer aucune personne ou unité célèbres. Ne reste que l'image du Soldat et le souvenir de sa présence sur 1a terre indochinoise.

CYRIL DROUHET

Autre photo du Béarnais ICI

Bonjour,

Malheureusement,il y aura toujours des corps "portés disparus",il suffit de lire les différents ouvrages traitant du sujet pour s'en convaincre...

On en retrouve encore de 14/18, hier encore dans la Somme, presque 100 ans après.

Mais pour ceux qui sont morts en Haute Région dans les montagnes du Tonkin, c'est sur que c'est peine perdue.

Bonjour,

A Corny 57, près de Metz, lors de la bataille en novembre 1944 au lieu dit "Fer à Cheval" il y eu beaucoup de mort lors de la tentative de la traversée de la Moselle. Lors de l'aménagement du site plusieurs dizaines d'années après, un corps d'un G.I a été retrouvé sous une "mince" couche de terre.

Je dois avoir un article quelque part de cette tombe. Dès que j'arrive à mettre la main dessus, je la mets sur le forum.