Paras de tous les horizons
Bienvenue sur Paras de tous les Horizons...

Si vous êtes membre du forum, ce message s'affiche car vous avez certainement oublié de cocher connexion automatique.

Si vous avez oublié votre mot de passe, cliquez sur «Récupérer mon mot de passe » sous les cases de connexion.

Un petit rappel :

Seuls les membres présentés, peuvent envoyer des messages...!
https://paras-pth.forumactif.com/f3-presentez-vous

Bonne visite et surtout bonne participation…
Paras de tous les horizons
Bienvenue sur Paras de tous les Horizons...

Si vous êtes membre du forum, ce message s'affiche car vous avez certainement oublié de cocher connexion automatique.

Si vous avez oublié votre mot de passe, cliquez sur «Récupérer mon mot de passe » sous les cases de connexion.

Un petit rappel :

Seuls les membres présentés, peuvent envoyer des messages...!
https://paras-pth.forumactif.com/f3-presentez-vous

Bonne visite et surtout bonne participation…
Paras de tous les horizons

Forum de discussion sur les parachutistes
 
AccueilAccueil  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
 

 L’Ecole des cadres de Rouffach en 1945. Témoignage.

Aller en bas 
AuteurMessage
Brelan
Modérateur
Brelan


Nombre de messages : 1773
Age : 82
Localisation : YONNE
Date d'inscription : 22/07/2019

L’Ecole des cadres de Rouffach en 1945. Témoignage. Empty
MessageSujet: L’Ecole des cadres de Rouffach en 1945. Témoignage.   L’Ecole des cadres de Rouffach en 1945. Témoignage. Icon_minitimeVen 15 Juil 2022 - 21:13

Un extrait des mémoires du capitaine Jean-Marie Heissac.
(Histoire racontée à ses petits enfants)
Intermède de son parcours entre 1940 et 1945.
Aujourd’hui, je me limiterai à son passage par l’école des cadres de Rouffach.
Une école voulue par de Lattre.
Ce n’étaient pas des parachutistes mais il fallait s’accrocher…
 
L’Ecole des cadres de Rouffach en 1945.
 
… Le 20 février 1945, à l’aube, j’embarque dans un G.M.C. en compagnie d’une vingtaine de camarades de mon régiment. On nous dépose à Rouffach, jolie cité située au sud de Colmar. Les bâtiments appartiennent à l'asile d'aliénés du département. Voilà une destination hautement symbolique !
Les bons mots concernant ce noble établissement ne manqueront pas, vous vous en doutez : ''Maison de fous, Maréville, Ste Anne, la cité des dingues, etc. etc.
Dès l’arrivée, nous sommes interpellés par les instructeurs qui n’ont qu’un mot à la bouche : l’amalgame, l’amalgame, vous aller faire l'amalgame ! ! !
 
ROUFFACH L'amalgame
 
Le dictionnaire vous éclaire sur le maître-mot de Rouffach, l’amalgame : " Alliage du mercure (Hg) et de l’étain (Sn)… Par extension, mélange de troupes ou de sociétés d’origines différentes."
Le service militaire obligatoire, si souvent décrié, constituait un creuset dans lequel s’effectuait, très naturellement, l’amalgame de garçons de toutes origines sociales et de toutes confessions. En 1945 le père de Lattre souhaite donner un esprit commun à des jeunes combattants marqués par trois origines différentes :
 - La vieille Armée d’Afrique. C’est nous !
- Les F.F.L. (Forces Françaises Libres) très attachés à leurs singularités : Ils ont été les premiers à avoir repris le combat contre les Allemands, dès 1940, et la vie dans le désert de Lybie leur a fait prendre quelque distance avec les règles de la discipline.
 - Les F.F.I et les F.T.P, combattants de l’intérieur, souvent teintés politiquement.


Dès l’arrivée à Rouffach, l’amalgame commence par un mélange systématique de tous les futurs élèves. Cela s’effectue à la manière dont on bat les cartes avant d’entamer une partie de poker. De ce poker-menteur, le roi Jean espère sortir une pâte homogène formée de garçons animés d’une foi patriotique ardente. Pour y parvenir, il a établi un programme basé sur un énorme dépense physique et un rythme de travail complètement dingue. 
En clair, il va nous en faire baver des ronds de chapeau. Mon vieil adjudant-chef, au Maroc, exprimait la même pensée par une phrase vigoureuse et définitive: « je vais vous faire pisser des lames de rasoir, en travers!» 
Comment votre grand-père a-t-il vécu cette douloureuse extraction des lames de rasoir….en travers? 
Cela mérite bien quelques lignes.


 L’arrivée à Rouffach nous réserve des surprises. On nous a donc débarqués au milieu des bâtiments d’un ancien asile d’aliénés. "Vous avez dit bizarre?" Ces mêmes bâtiments étaient occupés, jusqu’à la prise de Colmar, par une école de sous-officiers de la Wehrmacht. Voilà qui nous inspire des commentaires solidement et vertement exprimés. Pour l’instant, c’est nous qui jouissons du spectacle : une armée de bulldozers ouvre des pistes, des routes, des places d’armes. Ils sont suivis de graders qui arasent le sol.  Des bataillons de P.G. (prisonniers de guerre), creusent des fosses de 4 à 5 mètres de profondeur, bâtissent des murs, fixent des poutres horizontales, placent des bidules mystérieux. 
- "Was ist das ? " - "Les parcours du combattant ! " nous confient les anciens. Ce mouvement brownien dans le camp de Rouffach donne le tournis. Pour ajouter à cette impression de folie, des colonnes de G.M.C. continuent à déverser des milliers d’hommes de toutes les paroisses et de tous les régiments. Nous sommes invités à retirer nos insignes de grade, nos calots d’arme, nos écussons. Bref nous serons tous identiques, tous à poil. 


C’est le'' fin du fin '' du fameux amalgame. Il ne s’effectue pas dans la bonne humeur, je vous le garantis. Une heure après, je me retrouve dans un peloton où je ne connais personne et où personne ne sait qui je suis ( C'est le but de l'amalgame).
Certains d’entre nous ne supporteront pas le climat de l’école de Rouffach et vont distiller de l’acide sulfurique durant tout le stage. Coup de pot, le hasard, qui fait bien les choses, me place dans le même groupement qu'un de mes vieux camarades de lycée, Jean Vaillant. Vaillant, qui porte bien son nom, est un garçon merveilleux. Fantassin dans un bataillon de chasseurs à pied, il souhaite rejoindre la cavalerie. J'en fais part au Colonel Lecoq qui l'incorpore, sur le champ, au 2ème régiment de spahis. Le hasard, encore une fois bienveillant, le conduit au peloton Caniot. C'est ainsi que nous participerons, côte à côte, à la campagne d'Allemagne. Officier exemplaire, il disparaitra en Algérie, en 1958, je crois.


 Nos camarades F.F. L .refusent cette méthode et quittent l’école de cadres avec fracas. Le divorce entre de Lattre et la 1ère D.F.L est ainsi consommé à Rouffach. Cette division sera finalement retirée de la 1ère armée et envoyée sur le front des Alpes (petites causes, grands effets). Cette manifestation de mauvaise humeur les privera de la campagne d'Allemagne.


La première semaine démarre sous de bien mauvais auspices ; c'est le moins qu'on puisse dire. Autour de nous, les traces de la bataille de Colmar sont encore fraîches : des matériels et des munitions de tous calibres traînent un peu partout dans les champs et les bois. Dès le premier jour on nous fait mettre en rang par 24, le fusil Springfield modèle 1917 sur l’épaule … et en avant vers la place de rassemblement ! 
Dans les rangs, un gars voit un petit bidule qui dépasse du sol récemment arasé par les engins du génie. Il le shoote. Pas de bol, c’est un obus explosif de 37 mm non éclaté qui réagit mal à la caresse d’un godillot militaire.
Bang ! Explosion ! Trois mecs au tapis !
L’évacuation terminée, on rassemble les 5.000 rombiers autour du mât aux couleurs, mât virginal de 25 m de haut. Mon colonel, le père Lecoq, va diriger la cérémonie. Il nous met au "présentez armes» ; puis, il ordonne :"attention pour les couleurs ! " Enfin, de sa voix de stentor, il commande : "envoyez!" 
Le drapeau commence à monter quand nous entendons une énorme explosion quasiment concomitante avec l’ordre : "Envoyez".
Pour un envoi, c’est un bel envoi ! Des éclats montent vers le ciel et retombent vers nous. Le père Lecoq, au garde-à-vous, reste de glace. Heureusement, dans les rangs, nous portons le casque. On ramasse tout de même 4 blessés parmi les élèves. Nous apprenons très vite les causes de ce superbe feu d’artifice. Un brave artilleur a été chargé de rassembler tous les obus qui traînent dans le coin et de les détruire. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce malheureux n’a pas choisi le bon moment pour allumer sa mèche.
Je parierais que cet officier n’a pas fait une brillante carrière.


Comme l’avaient annoncé nos anciens, les journées commencent à 7 heures du matin par l’éducation physique suivie d’activités diverses comme le close-combat, la chorale, le parcours du combattant, et autres plaisanteries du même genre.
Le maniement d’armes à la mode de Lattre nous étonne d’abord pour nous agacer ensuite : il faut l’exécuter à cadence normale, à cadence lente, puis à cadence très lente. Les instructeurs vicieux, courtisans sur les bords, font de la surenchère en inventant une nouvelle méthode "le maniement d’armes sans armes".
Dans un établissement psychiatrique comme celui de Rouffach, nous ne pouvons plus nous étonner de rien. Et pourtant l’un des instructeurs va nous étonner encore : il s’agit du chef de bataillon Paul Gandouët, le héros du belvédère (campagne d’Italie). Il a pris en charge l’accoutumance au feu et les exercices de combat à tir réel. Le ramper sous les barbelés et sous le feu des mitrailleuses constitue une simple mise en bouche.


Son exercice d’attaque du village, c’est déjà plus costaud. 
Imaginez une rue de 4 mètres de large, bordée de maisons en bois. Vous placez, dans l’axe, une mitrailleuse bien ancrée dans le sol qui crache sans interruption des balles réelles mélangées à des balles éclairantes. Les trajectoires lumineuses sont très spectaculaires.
Vous ajoutez des grenades fumigènes rouges, vertes, jaunes et vous les lancez au milieu de la chaussée. C’est très beau à voir. Le valeureux combattant avance dans la fumée épaisse, à un mètre des trajectoires de la mitrailleuse censée appuyer sa progression. Curieusement, l’exécutant ne se sent pas tellement assuré... ni rassuré.
Dans l’attaque du blockhaus, Popol Gandouët s’est dépassé. L’appui de feu des mitrailleuses, maintenant on connaît, c’est banal. Cette fois les balles entrent dans l’embrasure pratiquée dans le béton. Paul Gandouet améliore le spectacle. Il fait ajouter un tir au mortier sur l’ouvrage en y mélangeant quelques fumigènes, manière d’enrichir le décor. C’est plutôt chouette à regarder.
Chouette mais, ensuite, il faut y aller. L’un des groupes est chargé de faire sauter le réseau de barbelés sous le feu des mitrailleuses avec des " Bengalores" (Les "bengalores", ce sont des sortes de tuyaux de poêle bourrés d’explosif).
On arrive enfin à l’apothéose avec le lancer de grenades par l’ouverture de l’embrasure, lancer susceptible de faire cesser les tirs de mitrailleuses. Le reste de la section bondit alors pour aller aux résultats et prendre possession du blockhaus. Le moment est sublime ! C’est du Cecil B. de Mille.


Remarquez que certains l’ont fait dans la réalité du combat : Le commando du capitaine Ducournau, par exemple, a réussi cet exploit dans la prise des forts de Toulon (lire: "les commandos d’Afrique"). 
Je pourrais vous écrire tout un bouquin sur l’école de Rouffach. Je limiterai mon récit à quelques bricoles anecdotiques. Nous passerons rapidement sur les fameux retards de notre général. C’est une véritable manie chez lui ; il faut attendre le Roi Jean. Il est souvent insupportable. Les anciens qui connaissent bien son cinéma nous ont prévenus.
La première et la deuxième semaine, il nous dit avec force : "mauvais ! Vous êtes mauvais… vous ne me méritez pas". Dès la troisième semaine, c’est bien naturel, nous nous sommes améliorés. Il était temps, voilà qui nous rassure. Lors de la quatrième semaine, il termine son laïus avec un sourire de grand séducteur : "Vous m’avez fait plaisir, mais vous ne le regretterez pas. Je vous réserve des surprises … de très bonnes surprises ! "


Les surprises du Roi Jean
La première surprise est géniale, n’ayons pas peur des mots. Un beau jour, des centaines de G.M.C. envahissent l’école de Rouffach. Et que transportent-ils, ces G.M.C? je vous le donne en mille ? Des jeunes Alsaciennes en tenue folklorique. Des centaines et des centaines de jeunes-filles, toutes plus belles les unes que les autres, débarquent dans le camp. C’est une invasion pacifique et charmante ! Vous pouvez imaginer le tableau ! Colonnes par douze, fiers comme d’Artagnan, nous défilons en chantant devant les mignonnes. Elles sont ravies, elles applaudissent, elles en redemandent. Il a raison, de Lattre, nous sommes les meilleurs !
Les filles s’agglutinent autour des obstacles du parcours du combattant. Le spectacle les attire, c’est naturel... Les plus pusillanimes d’entre nous sont transformés en lions de l’Atlas. Ils bondissent au-dessus de la" fosse aux ours" sans sourciller, ils franchissent le mur de trois mètres de haut comme des enragés. On touche au sublime, blague dans le coin !
Un véritable miracle a frappé l’école de Rouffach. Ce ne sont plus des élèves récalcitrants, mais de vrais tarzans sous l’uniforme qui se déchaînent devant nos belles spectatrices, les ravissantes ambassadrices de la vieille province de l’est.


La deuxième surprise est moins réussie. A l’issue d’une journée harassante, nous sommes invités à rejoindre le théâtre en bois construit en hâte par les prisonniers de guerre. "Quesaco, yak yak" comme disaient mes fils quand ils étaient gamins (lire "Oumpapa" ancêtre d'Axtérix)?
Le général paraît sur l’estrade et nous présente la troupe de la Comédie Française venue, paraît-il, apporter le salut affectueux de la Nation à son armée. Notre troupe aura l’honneur et le plaisir de vous jouer la pièce de Paul Claudel, "Le soulier de satin " Parmi les 5.000 clients de 18 à 20 printemps, qui donc connaît cet auteur ? Paul Gandouët, oui, on connaît ; Paul Claudel non!
Les lumières, heureusement, s’éteignent. Vingt minutes plus tard, 4999 élèves sombrent dans un sommeil réparateur. Le soulier de satin et le "Titanic", même destin ! …
Le grand plaisir du roi Jean n’a pas été partagé, c’est le moins qu’on puisse dire !


La troisième surprise intervient le 1er Avril et ce n’est pas un poisson d’Avril. Convoqués au théâtre de l’école, les 5000 élèves attendent de nouveau le chef. Le chef arrive. Le chef sourit… longuement. Enfin, le Chef parle : " Vous m’avez donné beaucoup de joie et je vous en remercie. A mon tour je veux vous faire plaisir. Demain nous entrerons en Allemagne pour terminer la guerre. Vous allez connaître, avant vos colonels, le schéma des opérations".
Effectivement, quand nous sortons du théâtre une longue file de G.M.C. s’est mise en place pour nous conduire vers nos nouveaux destins. Grand-loup (surnom de JM Heissac) a du pot, on vient le chercher en jeep. C’est le carrosse du capitaine de Baulny, lequel me fait un royal cadeau en m’accueillant dans sa popote. Nous portons un toast au champagne avec tous ses officiers que j’admire sans réserve : le lieutenant de Sauveboeuf, le grand lieutenant de Buzonnières, le lieutenant Bonnafont, sans oublier les aspirants, Chevallier et Steph. de la Bigne. Un officier tire les rideaux qui occultaient une immense carte de l’Allemagne du sud. Des flèches de couleurs franchissent le Rhin, d’autres perforent la Forêt Noire par le haut, par le bas, par le centre. Nous n’y comprenons rien mais c’est très excitant à examiner !
Le général reprend la parole : " et maintenant vous avez une heure pour faire vos paquetages et embarquer dans les G.M.C. qui vous ramèneront dans vos régiments " Avant de passer à table, je prends la précaution de ranger mon magnifique fusil Springfield modèle 1917 dans un coin de la popote. Nous avons à peine avalé le potage qu’un motard se présente avec un pli urgent. Le capitaine de Baulny, après l’avoir lu, se lève et annonce :" Le régiment franchira le Rhin demain. Départ immédiat ! "
J'embarque, au triple galop, dans une jeep qui me dépose dans mon escadron, à Drusenheim. Dans cette excitation tout à fait exceptionnelle, j'oublie le beau Springfield 1917 dans la popote du père de Baulny. 
Une semaine après l’armistice, un officier du matériel, particulièrement borné, refuse mon compte-rendu antidaté en me disant, narquois : " vous l’avez perdu, vous le payerez, c’est la règle". La "rabbia " de votre grand-père, je ne vous dis pas ! Cet énergumène a fait retenir 715 francs sur ma solde de juin 1945, mois au cours duquel je n’ai pas touché un centime. J'espère bien être le seul ''couillon de combattant" de la première Armée à avoir payé son fusil, un flingue dont l'usage exclusif aura été de faire du ''présentez, arme '' !!! Mon cher Grand-loup, il serait peut être temps d’ignorer tes petits problèmes avec les gars du matériel et te rappeler du vieux Corneille : "Rentre en toi-même, Grand- Loup, et cesse de te plaindre ".


La vraie question est celle-ci : Quel bilan peut-on établir pour le stage de Rouffach? Certains de mes camarades, exaspérés par les excès de la discipline formelle en temps de guerre, ont condamné définitivement la méthode de Lattre. Beaucoup, et je suis de ceux-là, tout en critiquant les extravagances les plus marquées du Roi Jean, ont apprécié l’ambiance sportive, les occasions de se dépasser et le panache qu’ils ont trouvés à Rouffach.
Dans une certaine mesure, c’est la personnalité même du Roi Jean qui s’exprimait dans son école des cadres ainsi que dans le choix de sa devise :''Ne pas subir ''. A notre niveau, il nous inspirait un sentiment fait, à la fois, de crainte et d'admiration. 


Concernant ce caractère d'exception, je vous invite à lire ce qu’en pensait l’un de ses adjoints directs, le général de Monsabert ("notes de guerre", véritable journal tenu chaque soir, qu'il n'a jamais voulu relire ni modifier) : "Quel être étonnant, riche de rares qualités, d'antennes féminines, d'une passion chaleureuse et débordante et d'une cordialité théâtrale autant que communicative …" (page 312) Ancien de l'équipe du Général Juin pendant les glorieuses campagnes de Tunisie et d'Italie, Monsabert porte dans les pages suivantes de son journal des jugements plus sévères.


Pour les jeunes lecteurs de ces lignes, il faut savoir que de Lattre, chef très exigeant, n'hésitait pas à imposer à ses deux adjoints, Monsabert et Bethouart, des réunions nocturnes et des déplacements de 300 à 400 kilomètres sur des routes enneigées. 
Le climat humain était sûrement plus serein auprès du père Juin ! L'une des meilleures peintures de ce personnage étonnant peut être trouvée dans le livre du général Yves Gras " La guerre d'Indochine" ( page 369 ) : "de Lattre possédait au plus haut degré ce magnétisme qui subjugue et entraîne les hommes et qu'il faut sans doute attribuer à des qualités profondes et mystérieuses de l'esprit ….. de Lattre s'imposait non pas en vertu de son rang et de son passé, mais par la force de son caractère et de son intelligence… Il était doué de dynamisme et d'imagination créatrice, deux qualités essentielles dont la synthèse est rare….Son éloquence chaude et convaincante lui assurait un prodigieux ascendant. Impétueux, tumultueux, infatigable, exigeant toujours l'effort maximum, ne souffrant aucune résistance, il était terrible à servir…etc, etc …''
Et maintenant, il est temps que je reprenne la hache de guerre (coût: 715 F), pour aller combattre dans la Forêt Noire….. et même bien plus loin …. jusqu'au Tyrol …Toujours sur les traces de ce coquin de Lassale, mon terrible compatriote de Metz...

_________________
« Je crains les êtres gonflés de certitudes. Ils me semblent tellement inconscients de la complexité des choses … Pour ma part, j’avance au milieu d’incertitudes. J’ai vécu trop d’épreuves pour me laisser prendre au miroir aux alouettes… » Hélie Denoix de Saint Marc
Revenir en haut Aller en bas
 
L’Ecole des cadres de Rouffach en 1945. Témoignage.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Du 4 au 11 février 1945.... Yalta !
» Témoignage du colonel Trân dinh Vy, ancien adjoint de Vandenberghe
» 15 août 1945
» Les paras polonais (1939-1945)
» 1945-la 24° Division Aéroportée.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Paras de tous les horizons :: Histoire :: Un peu d'histoire... :: 2e Guerre mondiale...-
Sauter vers: