.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]31 décembre 1944 :
Le déclenchement de l’offensive « Nordwind »
(Ce texte comme le précédent, et les suivants, fourmille de redites, Xe régiment, Xe DI, Américaines, US, Allemandes etc… Je les crois utiles pour bien identifier les unités, même si cela nuit un peu à l’écriture)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Localités citées dans le texte
Secteur du front de Sarreguemines – RimlingLe soir vient de tomber en cette journée de l'année 1944.
A proximité de Rimling, sur le plateau au nord-ouest de la localité, les troupes U.S. du 71e régiment de la 44e division d'infanterie occupent un front de 2400 mètres, appuyées par une section du 749e bataillon blinde U.S. et une autre du 776e bataillon de chasseurs de chars.
Deux jours plus tôt, à la ferme de Moronville située sur ce plateau, le 2e bataillon avait pris la relève du 3e bataillon du 71e R.I.
La neige qui recouvre le paysage hivernal brille sous la lune…
Brusquement, à 23 h 30, une forte concentration de troupes allemandes apparaît aux yeux des soldats américains réfugiés dans leurs positions défensives…
Les allemands se dirigent, sans tirs d'artillerie préparatoires, vers les bois situés devant la ligne du front en direction des positions du 2e bataillon du 71e R.I.
Vêtus d'uniformes de camouflage blancs, les allemands se lancent, alors, à l'assaut des lignes américaines en hurlant des obscénités et criant comme des fous.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Témoignage laissé sur un mur de l'école de Kalhausen par trois G.I’s de la 44e D.I.
« Quelle foutue Saint Sylvestre »
Cela peut paraître anecdotique, mais ce comportement nous le retrouverons tout au long de cette offensive…
J’en veux pour preuve, les nombreuses références américaines à l'attitude des soldats allemands lors des attaques « Nordwind » du 1er janvier 1945, et qui soulignent le comportement surprenant des attaquants :
En effet, un correspondant de guerre américain mentionne dans le livre du 71e R.I. de la 44e division d'infanterie U.S., page 109 : (Durant l'attaque de la ferme de Moronville) :
Habillés d'uniformes de camouflage blancs qui les dissimulaient sur une couche de 15 cm de neige, les allemands bien imprégnés de schnaps (sic) essuyèrent de lourdes pertes ... Ils attaquaient en hurlant « Bonne Année, bâtards yankees! »
Dans un autre article publié dans le journal Powder Horn édité par le 399e R.I. de la Century Division à Pforzheim, Allemagne, le 12 août 1945, il est relaté que l’attaque de la colline du Schoenberg à Bitche le 31 décembre 1944 eut lieu comme suit: « Les allemands commencèrent leur nouvelle année en se lançant à l'attaque à minuit contre les positions de la compagnie B (de la 100e D.I. U.S.) en poussant des hurlements. »
Plus loin, l’auteur note également :
« Ignorant toute mesure de protection et ne cherchant aucunement à s'abriter, les allemands se lancèrent par vagues entières contre nos positions en hurlant des jurons ... »
La description de la même scène est faite dans le livre « The Story of the Century» à la page 105 :
« Les allemands quittèrent brusquement leurs abris et leurs tranchées pour se précipiter vers les lignes de la compagnie B (U.S.) au Schoenberg tout en hurlant et en proférant des injures qui dominaient le bruit de leurs tirs. Ils couraient debout, ne cherchant pas à se protéger et se comportant comme s'ils étaient ivres ou drogués ... Les ennemis qui échappèrent à nos tirs battirent en retraite jusqu'au moment où une seconde vague hurlante déferla à nouveau vers l’avant en les entraînant avec elle. »
L'auteur décrit une autre scène à la page 105 du livre, celle-ci se passe le long de la voie ferrée près de Lemberg:
« Une autre force allemande arriva en renfort par le nord-ouest, en chargeant et en hurlant comme si les ennemis espéraient ainsi déborder nos hommes qui battirent en retraite dans leurs trous individuels tout en tirant au lieu de se laisser envahir. .. »
Autre description à la page 106, lors de l’assaut des allemands sur les pentes de la colline du Schlietzen à Rimling :
« Comme ils l’avaient fait sur le front du 399e R.I., les ennemis s'approchèrent de nos lignes sans s'abriter, en lançant debout à l'attaque et en hurlant "Bâtards Yankees !" et autres obscénités. Il s'agissait d'éléments de la fanatique 17e S.S. Panzergrenadier Division ... »
Plus loin, à la page 107 du livre « The Story of the Century» :
« Les allemands se levèrent souvent pour hurler "Gangsters américains !" ou "Bâtards Yankees !" en faisant feu sur nous. Cette attitude inexplicable permit à nos hommes de tuer et de blesser bon nombre de ces allemands ... »
L'alcool, bien que ce ne soit pas un comportement habituel de l’armée allemande, a certainement joué un rôle dans l’attitude fanatique de ces unités lors du déclenchement de l’offensive « Nordwind ».
Cette attitude lors d'un assaut n'est malgré tout pas une innovation: les soldats de l'Empire et de la Première Guerre mondiale avaient également l'habitude de «boire un canon» avant de se lancer dans la bataille…
Quant aux hurlements et aux clameurs, le commandement allemand confronté aux assauts bruyants et hurlants des troupes soviétiques sur le front de l'Est avait pu constater l’impact psychologique doublement positif de cette tactique : tout d'abord, l'attaquant est « électrisé » par ses propres hurlements, ce qui lui permet d'oublier toute crainte et de renforcer son fanatisme, et ensuite l’adversaire est fortement impressionné, voire terrifié par les clameurs sauvages de l’attaquant qui prouve ainsi son courage aveugle et suicidaire.
Ce comportement guerrier n'est pas nouveau: Jules César, décrit déjà cette méthode d'attaque dans « La Guerre des Gaules » lorsqu'il dépeint les assauts des « barbares » contre ses troupes dans la plaine du Haut-Rhin à proximité de Cernay. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Mitrailleurs de la 100e D.I. en position à Rimling, janvier 1945…
Alors que la 44e division d'infanterie U.S. occupait un front de vingt kilomètres assignés par le commandement général du 15e Corps, ce fut la compagnie F du 2e bataillon du 71e régiment d'infanterie qui reçut le choc de l'attaque allemande menée par cinq compagnies…
L'assaut s'effectua par vagues successives qui furent décimées par les tirs de l'artillerie et des mortiers U.S. Les allemands réussirent, quand même, peu à peu à isoler le flanc de la compagnie F, obligeant le reste de la compagnie américaine à retraiter jusqu'à la ferme de Moronville où se trouvaient les positions de réserve de la compagnie…
Le combat fit rage… Vers 2 heures 30 du matin, les allemands montrèrent finalement des signes d'essoufflement…
Une demi-heure plus tard, le 3e bataillon U.S. vint à la rescousse du 2e bataillon pour l'aider à récupérer les positions isolées par l'ennemi.
A 4 heures 30, aidée par une partie de la compagnie F, la compagnie G lança une contre-attaque à partir de la ferme de Moronville…
Une section blindée, des mitrailleuses et des mortiers appuyèrent l’assaut et les unités américaines réussirent à réoccuper les positions d'origine vers 6 heures du matin.
A 6 heures 15, la compagnie E dut repousser un nouvel assaut d'une compagnie allemande, mais un quart d'heure plus tard, la compagnie américaine dut reculer de 200 mètres face à l'assaut de trois compagnies allemandes appuyées par quatre chars.
Le jour venait de se lever lorsqu'à 9 heures, une section de blindes U.S. se déplaça à l’ouest de la ferme pour aider la compagnie E à reprendre les positions perdues…
A 9 heures 30, le flanc droit de la compagnie F fut à nouveau attaqué par une compagnie de fantassins allemands appuyés par quatre Kettenfahrzeug (half-tracks) et trois chars, obligeant les américains à se réfugier une nouvelle fois dans les bâtiments de la ferme de Moronville. Les tirs d'artillerie et de mortiers se poursuivirent toute la journée et, à 16 heures, la compagnie F contre attaqua :
A 17 heures 15, ce 1er janvier, le 2e bataillon U.S. avait réussi à regagner toutes les positions perdues…
A 18 heures, tout le bataillon reçut un terrible tir de barrage effectué par les canons allemands de 105, de 88 et de 20 mm, ce véritable déluge d'obus se déversa sur les troupes U.S. jusqu'à 22 heures…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lignes défensives et réserves U.S…
A 22 heures 30, l'infanterie allemande appuyée par deux Kettenfahrzeug et deux chars attaqua de nouveau le flanc est de la compagnie F du 71e régiment d'infanterie U.S. qui occupait des positions sur la cote 391 à proximité de la ferme.
Une nouvelle fois, la compagnie U.S. battit en retraite jusqu'aux bâtiments … Mais ceux-ci prirent feu, obligeant les américains à les quitter pour prendre la direction de Gros-Rederching.
Les opérations allemandes avaient, à ce moment, réussi à créer une trouée entre les compagnies F et G au centre du secteur du bataillon…
…Pourtant, après avoir éliminé de petits groupes ennemis dans les bois, des renforts américains réussirent à établir une nouvelle ligne défensive.
Epuisé, le 2e bataillon s'installa sur des positions de réserve.
Dans ce secteur du front de la 44e division d'infanterie U.S., le 255e régiment occupait les positions de la Ligne Maginot s'étirant à l'est a partir de Wittring, ce qui plaçait le régiment à l'arrière du 71e…
A gauche de la 44e division, la 103e division d'infanterie U.S. se trouvait en position défensive pendant qu’à l'arrière du front, la 14e division blindée U.S. - en réserve - effectuait des missions de reconnaissance.
Le 71e R.I. de la 44e division occupait le flanc droit de la division de Bliesbrück à Rimling, alors que le centre était protégé par le 324e régiment et que le flanc gauche de la division était occupé par le 114e régiment U.S.
Ce dernier n'allait pas être épargné :
Suivant les ordres de Hitler, la 19e division d'infanterie allemande, la 36e Volksgrenadierdivision et la 17e S.S. Panzergrenadierdivision n'épargnaient pas leurs efforts à l’encontre de la 44e division U.S…
La seconde poussée de l'armée allemande allait toucher le 114e R.I. :
Partie de la courbe de la Blies au nord de l’aérodrome de Sarreguemines, la seconde attaque allemande tenta de percer les lignes du 114e régiment U.S…
Grâce à l'artillerie, les unités américaines repoussèrent cette offensive entre Sarreguemines et Folpersviller.
Pendant ce temps-là, le 324e R.I. tenait le front sur le cours de la Blies en repoussant trois tentatives de traversée allemande au sud-est de Habkirchen :
Deux d'entre elles au sud de Habkirchen et la dernière à proximité de Blies-Ebersing. Les tirs coordonnés de l'artillerie et de l'infanterie U.S. firent échec à ces tentatives.
Plus a l'est, les attaques ennemies contre le 71e R.I. redoublaient d'intensité :
…Il était évident que l'offensive allemande avait jeté son dévolu sur ce régiment.
A 0 heure 55 le matin du 1er janvier 45, le commandant du 71e R.I. rendit compte à ses supérieurs que le 2e bataillon sur la droite, cédait du terrain aux allemands et rassemblait ses réserves (le 3e bataillon) près du croisement à l'extrémité sud du bois de Bliesbruck en vue de contre-attaquer…
C'est en essayant de gagner ce point de rassemblement que le 3e bataillon essuya les tirs allemands à partir dudit bois.
Les américains comprirent alors, que les allemands qui s'étaient précédemment dirigés vers cette localité avaient bel et bien contourné le village pour pénétrer dans les bois à proximité…
...Suite de quoi, il fut ordonné au 3e bataillon U.S. du 71e R.I. d'attaquer et de dégager ces bois…
Durant toute la journée du 1er, les allemands harcelèrent le 71e R.I. avec des chars et des canons. A maintes reprises, le 2e bataillon du 71e R.I. fut forcé de lâcher ses positions, mais il réussit à chaque fois à réoccuper ses positions initiales…
Les troupes ennemies avaient adopté la tactique de l'attaque de masse: des soldats surexcités et hurlants s'élançaient vers les lignes américaines sans chercher à se protéger.
Cette tactique leur causa d'énormes pertes mais il était évident qu'ils étaient déterminés à percer sans s’en préoccuper.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]… D’énormes pertes…
Ce matin du 1er janvier, la situation de la 44e division U.S. devenait critique…
A 8 heures 15, le 1er bataillon du 324e R.I. fut rattaché au 71e R.I. pour protéger les positions à gauche de la ligne de réserve du régiment.
A 14 heures 30, il apparut que le 3e bataillon du 71e R.I. s'avérait incapable de neutraliser les bois de Bliesbruck sans appui complémentaire :
Le 1er bataillon du 324e R.I. vint renforcer ses efforts… C'est en combinant leurs forces que les deux bataillons américains dégagèrent les bois vers 19 heures 30.
Front de Rimling Pendant que se déroulaient ces combats commencés peu avant minuit le 31 décembre 44, le 3e bataillon du 397e régiment de la 100e division d'infanterie U.S. tenait le flanc ouest de la Century Division dans le secteur autour de Rimling…
La 1re section de la compagnie K du 397e R.I. s'était retranchée sur une colline déserte appelée Schlietzen, au nord et à l'ouest de Rimling.
Cette colline, était le point le plus élevé de la région et commandait tout le secteur au nord et à l’ouest. Au sud, le terrain s'étendait en une longue série de crêtes qui allaient en s'amenuisant passant à Guising à deux ou trois kilomètres au sud de Rimling, et allaient presque jusqu'à Rohrbach.
A l’est des positions de la 1re section de la compagnie K, vers l'extrémité nord de ce terrain surélevé, se trouvaient les lignes de la 2e section U.S. qui couvraient la route à Rimling par le nord.
Elles représentaient ainsi, les positions les plus au nord du bataillon…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Rimling Rue de l'Eglise
Celles de la 3e section de la compagnie K allaient au sud-ouest le long de la route et de la crête pour tourner ensuite à l’est et inclure l’extrémité nord de la localité de Rimling.
L'extrémité est du village était tenue par la compagnie L. Ses lignes s'étendaient vers l'est le long de la route entre Rimling et Epping-Urbach jusqu'au croisement de la route allant du nord au sud entre Guiderkirch et Bettviller.
De là, les positions de la compagnie L tournaient à l’est sur une distance de 500 mètres à terrain découvert, à droite de ce croisement de routes.
A la droite du régiment, le 1er bataillon du 397e R.I. s’étendait, sur à peu près deux kilomètres, à l’est du 3e bataillon en direction de Urbach.
La compagnie I formait la défense secondaire en des positions allant à l’est et à l’ouest juste au sud de Rimling supportant ainsi tout le front du bataillon.
Les mortiers lourds de la compagnie M furent mis en position dans le lit asséché d'un ruisseau à l’est et au sud de Rimling et à l’arrière de la compagnie L.
Le 2e bataillon était en réserve.
La compagnie F se trouvait autour et à l’ouest de Guising et la compagnie G se trouvait plus au sud...
La compagnie F occupait les collines au-dessus de la gare de Rohrbach.
La compagnie E se déploya autour du croisement de routes à l’ouest de la gare de chemin de fer de Rohrbach.
Ces positions de soutien, de même que celles du 3e bataillon du 399e R.I. sur le côté droit de la Century Division, allaient devenir des positions frontales lorsque le flanc de la division serait exposé.
Le 397e R.I. ayant occupé ces positions pendant plusieurs jours, les tranchées avaient pu être creusées profond et recouvertes de rondins et de terre....
Dans la terre nue, ces retranchements étaient déjà bien camouflés, et la neige qui tomba en cette fin décembre 44 finit par les rendre presque invisibles…
Les services de renseignements de la division, avaient alerté leurs troupes du fait que les allemands allaient certainement lancer une offensive aux environs de la nouvelle année…
Le chef du 3e bataillon mit ses hommes en alerte vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Il attribua aux compagnies K et L une section de mitrailleuses lourdes pour leur protection. En outre, quatre blindés américains devaient être utilisés à Rimling en cas d'urgence…
Le 31 décembre, après la tombée de la nuit, la compagnie I envoya une patrouille à partir de ses positions de soutien en direction de Guiderkirch car ses lignes principales n'avaient pas encore été fixées, bien que l’on sût que les allemands occupaient des positions plus au nord.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]T.D. en action à Habkirchen…
Avant minuit, le 71 e R.I. de la 44e division U.S. à l’ouest de la compagnie K fit savoir qu'il venait d'être attaqué…
Le chef du bataillon alerta l’ensemble du bataillon et la patrouille de la compagnie I fut rappelée. Elle déclara ne pas avoir rencontre d'ennemis en route…
A minuit, le 374e bataillon d'artillerie U.S. de campagne prit part aux tirs d'artillerie de la division et du Corps en tirant une série d'obus explosifs et une série fumigène de chaque arme.
Quelques minutes plus tard, les allemands attaquèrent tout le long de la ligne du bataillon avec des forces accrues contre la compagnie K sur la colline du Schlietzen à Rimling. Comptant sur l'effet de surprise, les allemands avançaient sans être appuyés par leur artillerie, mais les compagnies américaines déjà en alerte se trouvaient prêtes…
Comme ils l'avaient fait sur le front du 399e R.I., les allemands surgirent sur les lignes américaines sans se protéger, se ruant à l’assaut et criant des injures et des obscénités.
Ces hommes appartenaient à la 17e S.S. Panzergrenadier Division Götz von Berlichingen et étaient détermines à prendre la colline du Schlietzen...
Environ deux cents d'entre eux attaquèrent les 2e et 1re sections de la compagnie K.
Les américains, durent utiliser toutes les armes disponibles pour les repousser…
La Götz von Berlichingen, sera la seule division de la Waffen-SS à n’avoir jamais combattu sur le front de l’est…
Durant décembre, les restes de la division ne représentent, suite en particulier à la bataille de Dornot au sud de Metz où entre autres le SS-Panzergrenadier Regiment 38 est totalement anéanti plus qu' une force de 3.500 hommes et 20 véhicules blindés!
Elle fait retraite vers Saarbrücken et les défenses du Westwall.
Là, la Götz von Berlichingen reçoit des conscrits volksdeutsches d’Europe de l’Est, mais aussi un solide SS-Panzergrenadier Lehr Regiment de l’école de Prosetschnitz. En plus de ce renfort de base, la division reçoit une compagnie de Panther de la 21e Panzerdivision, et même quelques canons autopropulsés Jagdtiger.
Les derniers jours de 1944 la division, sous commandement du 13e SS-Korps au sud de Zweibrücken, prend part à l’opération Nordwind ...
L’attaque de la 17e SS-Division , comme nous le voyons, est initialement dirigée contre les 44e et 100e D. I. américaines.
A l’image des combats du mont Schlietzen, l’inexpérience des bataillons reformés causera de lourdes pertes...A l'est, le long de la route, les allemands enfoncèrent cependant les positions américaines de la 1re section de la compagnie K, et une vingtaine d'ennemis atteignirent l'extrémité nord de Rimling où ils essayèrent d'installer des mitrailleuses à l'arrière des positions de la 1re section U.S.
Bien que la première vague de l’offensive ait été stoppée, de petits groupes de soldats allemands restèrent sur le front de la compagnie K et continuèrent à tirer.
Souvent, ils se dressaient en criant, là comme ailleurs « gangsters américains » ou « bâtards yankees» tout en faisant feu…
Ce comportement inexplicable -à moins de prendre en compte l’extrême jeunesse et l’inexpérience d’une grande partie des troupes allemandes- permit aux américains d’en tuer et blesser un grand nombre d'entre eux…
De petits groupes tentèrent également de s'infiltrer dans les lignes américaines…
Par le fait que de nombreux allemands portaient des vêtements de camouflage blancs, il était presque impossible de les apercevoir dans la neige, mais leurs mouvements étaient tout de même repérables, grâce au grand clair de lune, ce qui permit aux tireurs U.S. de limiter les infiltrations.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Rimling carrefour Grand-rue et rue de la Montagne…
L'effort principal de ce premier assaut avait été porté contre les deux sections à l'ouest de la compagnie K sur la colline du Schlietzen.
Mais il y avait eu, également, une forte action des patrouilles allemandes contre la 3e section déployée le long de la limite nord de Rimling contre la compagnie L le long de la route Epping - Urbach et aux environs du secteur situe autour et au-delà du croisement.
Venant du nord, l'une de ces patrouilles pût pénétrer dans les premières maisons de Rimling. La compagnie L plaça alors ses mitrailleuses de façon à pouvoir tirer sur un secteur à 75 mètres du front en un tir groupé.
Après la première vague de l’attaque, tandis que les hommes des compagnies K et L attendaient que les allemands tentent un nouvel assaut qu'ils savaient imminent, les soldats du 3e bataillon pouvaient entendre le bruit des furieux combats sur le front du 71e régiment d'infanterie à l’ouest à proximité de la ferme de Moronville située à 3 kilomètres du Schlietzen…
A ce moment les perspectives américaines n'apparaissaient guère plaisantes…
Après que la première attaque allemande eut été repoussée au bout d'une heure environ, des bruits au front de la compagnie K laissaient prévoir que les allemands se regroupaient pour effectuer un nouvel assaut…
Sachant cette fois qu'ils ne pouvaient plus compter sur l'effet de surprise, les allemands commencèrent leurs tirs de barrage d'artillerie...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Flammenpanzer 38 Hetzer abandonné à Rimling... Version lance-flamme du Jagdpanzer 38(t) seule une vingtaine d’exemplaires ont été construits…
A la suite des tirs de l’artillerie et des mortiers, environ 300 d'entre eux, criant et hurlant, s'élancèrent vers la compagnie K par le nord et le nord-ouest…
Cet assaut téméraire fut stoppé par les tirs de la compagnie K.
Durant l'accalmie, une section de la compagnie L entra en ligne juste à l’est de la section de flanc de la compagnie K. une autre section de la compagnie I prit position dans le secteur de la 1re section de la compagnie K sur la pente est de la colline du Schlietzen.
L'autre section de la compagnie I et la section «Weapons» (Armes lourdes) resta dans les positions d'appui au sud de Rimling…
Bien que le 374e bataillon d'artillerie de campagne U.S. dépêchât plusieurs missions à l’ouest pour aider le 71e R.I., ce dernier dut battre en retraite…
Par manque de communications, le 3e bataillon du 397e R.I. ne fut pas informé de cette retraite, ce qui exposa davantage son secteur arrière gauche aux troupes ennemies.
La troisième vague de l’offensive allemande eut lieu avant l'aube et fut précédée par les tirs de l'artillerie.
Bien qu'étant repoussés, les allemands découvrirent une partie non protégée d'un kilomètre le long du flanc du 3e bataillon, là ou le 71e R.I. avait battu en retraite…
De petites patrouilles allemandes commencèrent alors à dépasser les positions de la compagnie K sur les hauteurs du Schlietzen et, tournant vers le sud, pénétrèrent dans Rimling par le sud-ouest.
Le terrain au sud de la colline du Schlietzen est légèrement plus bas que la crête de la colline, mais il demeure néanmoins une haute crête dominant le paysage a l’ouest…
Lorsque les allemands commencèrent à traverser ladite crête, la section de la compagnie I qui était restée en réserve durant l'avance des autres fut envoyée sur les positions au sud du flanc de la compagnie K avec une partie de la section «Weapons» comme appui.
Bien que deux chars aient été mis à la disposition de cette section pour l'appuyer, le nombre d'hommes pour boucher la trouée était insuffisant.
Bruyants et apparemment indifférents au danger, les allemands continuaient à attaquer et à s'infiltrer par les trouées des lignes américaines…
Après les infiltrations ennemies derrière les positions de la 2e section de la compagnie K et leur poursuite de petites attaques, cette section fut forcée à se retirer du sommet de la colline du Schlietzen.
La compagnie I dirigeait directement les tirs de mortiers et d'artillerie sur ces patrouilles ennemies, arrêtant ainsi de nombreuses incursions.
Mais un groupe d’allemands, d’environ une section, réussit à pénétrer dans l'extrémité sud de Rimling et se rassembla devant l'église…
…Dans le clocher d'où il avait une vue excellente sur tout le secteur, un lieutenant américain, observateur avancé de la batterie C du 374e bataillon d'artillerie de campagne U.S., lança une grenade au milieu du groupe et vida un chargeur entier de sa carabine et un autre de son pistolet sur la patrouille allemande…
Les survivants se précipitèrent dans une maison de l'autre côté de la rue, en face de l'église… Au lever du jour, quelques hommes de la compagnie I entourèrent la maison, jetèrent une grenade par le soupirail de la cave et ordonnèrent aux allemands de se rendre.
Les uns après les autres, vingt soldats sortirent de la cave les mains levées....
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Rimling le clocher…
Avec les allemands sur trois côtés, les patrouilles engageaient constamment des duels, alors que l'artillerie allemande bombardait les positions de la 2e section de la compagnie K qui était toujours, malgré son repli du sommet de la colline du Schlietzen, totalement engagée dans la bataille ; le commandant de compagnie monta pour juger de la condition de cette section…
…Il fut pris pour cible par les tireurs embusqués, par l'artillerie et les mortiers ennemis, pourtant il décida que la section devait d'attaquer et reprendre la colline...
Le chef de bataillon ordonna un tir préparatoire d'artillerie, puis demanda à la compagnie G accompagnée d’une section de la compagnie F, d'entrer en ligne au sud de la section de crête de la compagnie I avec l’appui de deux Sherman... La 2e section de la compagnie K attaquerait à partir de cette ligne…
Avant même que ces plans puissent se réaliser, les allemands attaquèrent à deux reprises le flanc ouvert, mais cette fois-ci avec trois compagnies et huit blindés…
L'artillerie américaine les repoussa…
Juste après midi, pendant que la compagnie G et une partie de la compagnie F quittaient les alentours de Guising et de la gare de Rohrbach pour occuper la crête à 1,5 kilomètre au sud du Schlietzen, et la 2e section de la compagnie K lança sa contre-attaque…
…La section prit facilement la colline parce que les allemands avaient concentré leur attention vers le flanc ouvert et ne se trouvaient pas en position de stopper l'assaut…
Durant la matinée, un lieutenant américain accompagné d'un groupe du poste de commandement de la compagnie L fit une reconnaissance à Rimling pour débusquer tout ennemi qui pourrait encore se cacher dans la localité. Un civil vint à leur rencontre et déclara qu'il pouvait leur désigner un endroit ou se cachaient des Allemands.
Après avoir avertit ses hommes d'un piège éventuel et leur avoir conseillé la prudence, le lieutenant et sa patrouille accompagnèrent ce civil jusqu'a une maison...
…Là, le civil cria aux allemands cachés dans la cave de se rendre… Sans tirer un seul coup de feu, 17 allemands se rendirent.
L’assaut allemand était entièrement axé sur le flanc ouest du régiment, il en résultait que la compagnie L à l'est de Rimling n'eut à faire face qu'à de petites attaques.
Il en était de même pour les compagnies A et B sur le front du 1er bataillon plus loin vers l'est…
Une force allemande progressa à partir bois à l'est de Guiderkirch pour atteindre une ligne juste en face des positions de la compagnie B autour de la ferme du Mehlingerhof…
…L'attaque fut stoppée, un certain nombre d'allemands purent se retirer, onze d'entre eux se rendirent et dix-neuf autres furent tués. ..
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Rimling la Grand-rue…
Plus à l'est, dans le secteur de Bitche, le dernier jour de l'année 1944 fut célébré également selon les ordres de Hitler :
A la tombée de la nuit, des fusées éclairantes illuminèrent brusquement l'imposante citadelle qui domine la ville.
La nuit fut alors zébrée de balles traçantes qui passèrent par-dessus la ferme du Wolfsgarten dont la grange brûlait.
Peu après ce feu d'artifice multicolore, l'artillerie allemande se déchaîna en faisant tomber un énorme tir de barrage sur les lignes américaines… Les américains ne tardèrent point à se joindre à ce concert de la nuit du 1er janvier 45…
A proximité de la ferme du Wolfsgarten, les troupes allemandes attaquèrent en « hurlant comme des Indiens »…
Plus tard, des prisonniers allemands au comportement étrange confirmèrent les soupçons américains que les assaillants étaient, soit ivres soit dopés…
C'est aussi en hurlant des injures que des groupes d'assaut allemands attaquèrent les lignes américaines a proximité du collège de Bitche et dans les bois de la colline du Schoenberg:
Ces assauts-suicide furent décimés par les tirs du 399e régiment d'infanterie de la 100e division U.S.
Les allemands perdirent une centaine d'hommes à cet endroit…
Pendant ce temps-là, d'autres allemands attaquèrent en hurlant l'Ensemble du Schiesseck, un ensemble d'ouvrages de la Ligne Maginot à côté de Bitche.
Deux heures plus tard, ils entreprirent leur troisième tentative contre un avant-poste sur le flanc est du 399e R.I.
Le 117e escadron blindé de reconnaissance U.S. qui avait déjà reculé jusqu'a Wingen, a 14 kilomètres au sud, dut constater que les allemands occupaient la localité…
…Les chars américains firent alors demi-tour et se dirigèrent vers l'ouest en dehors de la zone des combats…
A 2 heures 30 du matin, les allemands reprenaient l'avantage en attaquant la ligne principale de résistance de la compagnie B à partir du nord-est…
La journée du 1er janvier 45 s’annonçait rude, c’est ce que nous verrons au prochain épisode…
.