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 L'Indochine

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MessageSujet: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 0:52

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L'Indochine
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Entre le débarquement des premières troupes françaises à Tourane,  la prise de Saïgon en 1858 et 1859, et le départ des derniers soldats français d'Indochine en 1956 il s'est écoulé un peu moins d'un siècle.


Le Vietnam.

Longtemps, le Dai Viêt se limite à la région du Sông Hông, appelé aussi fleuve Rouge (le nord vietnam),  ainsi qu'à ses plateaux adjacents, son développement lui fait entamer une progression vers le Sud, vers le royaume de Champa  (le centre et sud du Vietnam). Malgré une longue résistance, le royaume des Chams est détruit et leur capitale, qui se situait près de Da Nang, appelée Vijaya est prise par les vietnamiens en 1471.
Le Dai Viet poursuit alors sa progression vers le sud (16éme siècle), vers le delta du Mékong, et s'attaque à un nouvel ennemi, le royaume Khmer qui, alors en plein déclin n'offre que peu de résistance à l'avancée vietnamienne.
Fin 17éme siècle, le Dai Viet contrôle la partie inférieure du delta du Mékong et continue sa progression vers l'ouest, au détriment du Cambodge se posant en protecteur des populations locales contre les ambitions du Siam (aujourd'hui la Thaïlande) .



Jusque 938 le Vietnam a subi, durant plusieurs siècles la domination chinoise. Conquis par la Chine un siècle semble-t-il avant JC, le royaume situé dans le nord du Vietnam d'aujourd'hui, le Nam Viet, prend le nom de Jiao Zhi.

D'autres royaumes se créent,
- Le Funan - du 2eme au 6eme siècle - (au sud du Cambodge et sud du vietnam d'aujourd'hui) .
- Le Champa - du 2eme au 15eme siècle.  (Au centre et sud du Vietnam)
- Début 4eme siècle, le royaume de Zhenla - du 6eme au 7eme siècle - (nord Cambodge sud Laos) il était un état vassal de royaume du Funan.


C'est en 939, après une longue série d'insurrections,  que les Chinois en sont chassés. La suzeraineté de la Chine reste cependant reconnue sous la forme d'un tribut et cette indépendance n'amène pas de rupture culturelle.  
L'année 980 voit s'installer la dynastie des "Le", le pays se nomme alors "Dai Co Viet. Cette dynastie est remplacée par celle des "Ly", de 1010 à 1225, puis par celle des "Tran", de 1225 à 1413.

Sous la dynastie des Yuan, au 13eme siècle, la Chine est conquise par l'empire mongol, et ceux ci s'attaquent aussi au Dai Viet.

De 1407 à 1427, nouvelle occupation chinoise du Dai Viet, c'est alors la dynastie des"Minh", qui est chassée après une nouvelle insurrection, Lê Loi devient le premier empereur de la dynastie des Lê (1428/1527) .

En 1527, Une nouvelle dynastie s'impose, durant quelques décennies, celle des Mac, qui sera plus tard vaincue par les Trinh.

En 1620 un différent oppose deux clans féodaux, les Nguyen et les Trinh. Les Nguyen qui gouvernaient la partie Sud du pays, capitale, Hué depuis 1558, refusent de reconnaître l'autorité des Trinh, d'Hanoï et cette situation amena la partition du Vietnam, situation qui dura 50 ans.  Ensuite, toujours sous la dynastie des Lê, chacun dirigea un gouvernement distinct.

Les contacts avec les Européens.

En 1498 le Portugais Vasco de Gama découvre la route maritime vers les Indes. Les jésuites s'installent sur les côtes de l'Inde, établissent des liens culturels avec les hautes sociétés indiennes, chinoises, japonaises. Des comptoirs commerciaux se créent. En 1511 les Portugais prennent Malacca.

Ils sont suivis dans la région,  dix ans plus tard,  (1521) par une expédition espagnole, commandée par le navigateur Magellan, Portugais au service de l'Espagne;Ils ont abordé les îles d'un archipel nommé alors Saint-Lazare, en 1542 une nouvelle expédition espagnole reprend l'exploration de cet archipel qui est alors nommé Philippines, en l'honneur de l'infant d'Espagne, un premier comptoir est installé en 1565 dans l'île de Cébu, plus tard, après avoir étendu leur contrôle, vers 1571 ils fondirent leur capitale, Manille, sur le site même d'un comptoir musulman installé depuis 1550. . . etc

Le premier comptoir européen en Extrême Orient a été Macao, découvert par le navigateur Portugais Jorge Alvares, ce territoire a été donné au Portugal (1557)  par les autorités de l'Empire mandchou pour services rendus dans sa participation à la lutte contre les pirates de mer. Macao a été rendu après 440 ans de présence portugaise.

Les Portugais installent en 1535 un relais commercial près de Da Nang (Tourane) , à Hôi An.

Alexandre de Rhodes - En route pour le Japon et en raison de l'intensification des persécutions des chrétiens dans ce pays, de sa fermeture progressive depuis 1612,  est orienté vers une autre destination. Il arrive à Faifo en 1624.
Il évangélisa la Cochinchine et le Tonkin ou il est expulsé en 1645 . Il publie un ouvrage où il avance l'idée que l'évangélisation des indigènes ne peut être menée à bien qu'avec la création de clergés autochtones et l'ordination de prêtres de l'intérieur, il y préconise l'envoi d'évêques pour ordonner les prêtres sur place.

Ce livre a suscité à l'époque de nombreuses vocations. Il a mis au point une transcription phonétique du vietnamien en caractères latins, en 1651 il a fait imprimer un catéchisme latin- vietnamien et un dictionnaire trilingue, annamite, portugais, latin.

Les Hollandais arrivent à Hanoï en 1637. Ils y restent jusque 1700.

En 1658 deux évêques sont envoyés en Extrême-Orient, Mgr François Pallu, Mgr Lambert de la Motte. 60 missionnaires les suivent marquant le début de la Société des Missions Etrangères,  (1660/1685)

Les vicaires apostoliques.

A Paris, Alexandre de Rhodes a rencontré un jeune ecclésiastique passionné des missions, François Pallu. Celui-ci et Lambert de la Motte qui défendent les idées de Alexandre de Rhodes,  finissent par éveiller l'intérêt de Colbert et des armateurs rouennais, le projet des deux hommes s'inscrit dans le cadre du développement maritime colonial envisagé par Colbert concernant le projet d'une Compagnie des Indes françaises.

Louis XIV et Colbert ont favorisé à Paris la création des Missions étrangères, une société de droit pontifical formée de séculiers, des vicaires apostoliques sont alors nommés en Extrême-Orient.
François Pallu, prêtre en 1950 il devient évêque d'Héliopolis, avec la Chine centrale, le Tonkin et le Laos.
Pierre Lambert de la Motte[/i], prêtre en 1655 il devient évêque de Béryte avec la Chine de Sud, la Cochinchine.
Ignace Cotolendi, curé à Aix en Provence, il devient évêque de Metellopolis avec la Chine du Nord, la Tartarie.  (Décède en cours de route, fréquent lors de ces longs voyages)
Les deux premiers après avoir emprunté des voies différentes se retrouvent au Siam. (Thaïlande).
Plus tard, François Pallu rentre en France et Mgr de la Motte réussit à faire passer des missionnaires qui dépendaient des Missions étrangères de Paris en Cochinchine ou ils entreprennent l'évangélisation.  


En 1664 Colbert crée la Compagnie des Indes Orientale, pour faire le commerce à l'Est du cap de Bonne-Espérance. Celle ci s'intéressa peu à l'Indochine ou quelques comptoirs qui n'eurent qu'une courte existence y furent créés.


1662- Pierre Lambert de la Motte et deux missionnaires arrivent par hasard dans la capitale du Siam, Ayutthaya. C'est le début des relations franco-siamoises.
Les Français n'étaient pas les premiers venus européens, le Siam avait déjà entretenu ou entretenait des relations avec le Portugal, la Hollande, l'Angleterre.
En 1511 le vice-roi Portugais des Indes, Alfonso de Albuquerque y avait envoyé une ambassade après avoir pris Malacca.
Ces missionnaires bien accueillis, s'installent au Siam en 1662 et on leur doit d'avoir tissé les premiers liens entre les deux pays.
En 1684 deux ambassadeurs Siamois viennent en France pour la première fois.
En 1688 une révolution au Siam chasse les Français et leurs garnisons installées à Bangkok et à Mergui. Durant 150 ans, il n'y a plus de relations entre les deux pays.

1664, arrivée en Annam du père Chevreul, et du père Deydier au Tonkin en 1666, suivis d'autres. L'évangélisation remporte un succès qui provoque des réactions diverses, ouvertures, rejets, et persécutions.

Les Anglais en 1672 ou 1673 installent un comptoir, en 1695 ils subissent un échec dans leur tentative d'installation en Annam. Ils essaient ensuite de s'installer sur l'île de Poulo Condore mais ne peuvent y rester.


Monseigneur Pigneaux de Brehaine- il part pour la Cochinchine en septembre 1765, il est nommé évêque d'Adran à 30 ans, il rédige le dictionnaire "Vocabularium Anamitico Latinum" (dictionnaire annamite latin) Installé à Ha-Tien en Cochinchine, en 1779, la mission compte alors entre 60000 et 100. 000 chrétiens.
C'est l'époque de la révolte des frères Tayson (1771) , ils mettent à mort le souverain Nguyen et son fils, seul, le jeune Nguyen-Anh s'en sort, le pays est ravagé par la rébellion, il confie son fils le prince Canh, cinq ans, à l'évêque avant de s'exiler au Siam.
En 1774 le missionnaire rentre en France avec le jeune prince ou il signe (pour Nguyen-Anh)  un traité d'alliance et d'amitié entre la Cochinchine et la France. A cause de la révolution ce traité n'est pas exécuté.

L'évêque arrive avec l'aide des marchands de Pondichéry à armer deux (ou trois)  navires et recruter des volontaires pour constituer un petit corps de troupe.
Sur place, ce corps de troupe, des engagés volontaires, réussit à moderniser la flotte de l'armée du prince Nguyên-Anh, qui remporte ainsi la victoire sur ses ennemis,  les Tây- Son, et unifie le Vietnam sous le nom de règne de Gia Long. L'évêque meurt en 1799.


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Dernière édition par Paracolo le Mer 15 Mar 2017 - 4:55, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 1:45

Citation :
Entre le débarquement des premières troupes françaises à Tourane, la prise de Saïgon en 1858 et 1859, et le départ des derniers soldats français d'Indochine en 1956 il s'est écoulé un peu moins d'un siècle.

Cependant malgré les années de guerres successives, Tourane, redevenue Da Nang a conservé nombre de constructions datant de l'époque coloniale... quelques exemples.

L'Indochine 078610
L'église Saint-Paul

L'Indochine 090410  L'Indochine 088610

D'anciennes villas de la rue Pasteur, transformées en magasin et centre de formation

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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 4:21

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Pourquoi ces explorations et conquêtes.

Depuis longtemps, et contrairement aux Européens, les Arabes  commercent avec l'Extrême Orient,  ils en ramènent des produits prisés par l'Europe, comme la soie et les épices. Leurs connaissances géographiques vont donc être, au travers de leurs commerces avec l'Italie,
progressivement connues.  (Au 13eme siècle, Marco Polo avait décrit ses voyages en Extrême-Orient).
De nouvelles techniques sont aussi apparues, comme l'aiguille aimantée, parait il introduite par les Arabes, les Italiens y ayant apporté une amélioration, en posant celle ci sur un pivot ils inventent la boussole. La construction des bateaux change aussi, des galères et nefs, on passe à la "caravelle".

Pour éviter de passer par les intermédiaires arabes qui contrôlaient les circuits commerciaux, dont celui de l'or, le Portugal, jeune nation libérée de l'occupant musulman*, se lance dans cette aventure, vers l'or, d'abord, et les épices, très prisées à l'époque par les classes aisées. En 1453 la chute de Constantinople, tombée aux mains des Turcs ottomans coupe la route terrestre de l'approvisionnement en épices.
*Les Musulmans, berbères récemment islamisés et Arabes ont envahit la péninsule ibérique (Espagne Portugal)  à partir de 711, le dernier bastion musulman, le royaume de Grenade tombe aux mains des chrétiens en 1491.

Les Portugais font le tour de l'Afrique pour aller chercher directement soies et épices, les Espagnols découvrent l'Amérique et donc de nouvelles routes vers l'Asie, le monde musulman devient alors une espèce de cul de sac commercial, alors qu'il était jusque là le centre géographique des continents connus.
Les Portugais ont pris aux Turcs Ottomans le rôle d'intermédiaire entre l'Occident et l'Extrême-Orient. Grâce à cela, l'Europe occidentale occupe une place centrale.

Au moment même ou la poussée ottomane (musulmane)  menace l'Europe chrétienne
, jusque Vienne et dans la Méditerranée, les Portugais se rendent maîtres d'une des région les plus peuplées du monde, avec peu d'homme mais une artillerie efficace, ils dominent ainsi durant tout le 16eme siècle le commerce oriental. Ils collectent soieries, poivres et épices, les expédient en Europe, ou vers leur comptoir d'Ormuz, à l'entrée du golf persique ou ils font commerce avec le monde musulman.
Organisé par les Portugais, un riche commerce s'établit entre occidentaux Arabes et l'Asie.

C'est donc au bénéfice de l'Europe que sont intervenues les découvertes de la route du cap de Bonne-Espérance et de l'Amérique. Le Proche-Orient n'est plus le carrefour du monde. L'Islam turc n'a pu prendre le Maroc, Gibraltar et l'accès à l'Atlantique. Sur sa partie est il ne maîtrise pas la Perse, barrière qui l'a privé des positions essentielles, il ne maitrise pas non plus l'ensemble de la Méditerranée (ils sont battus à la bataille de Lepante en 1571 qui met fin à la maîtrise ottomane) .
La bataille de Lepante, la montée en puissance de la Perse, la présence portugaise dans l'océan Indien ont été les causes principales de l'arrêt de la progression turque, qui l'ont empêché de déboucher efficacement hors du golfe persique et de la mer Rouge.

L'intérêt de la France pour l'Indochine à cette époque.

Contrebalancer, en Extrême-Orient l'empire des Indes, conquis par l'Angleterre de 1757 à 1856. La France ne conservait alors que cinq comptoirs sans possibilité militaire et sans avenir, suite aux traités de 1763* et de 1814**, alors que les Anglais possédaient des points stratégiques, 1813 Ceylan, 1819 Singapour.

Petit détour en France.

*Le traité de 1763 mettait fin à une guerre de sept ans entre la Grande Bretagne et la France. La Nouvelle France devenait possession britannique à l'exception de la Louisiane. De son empire en Amérique du Nord la France ne gardait que les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon. Entre temps, la Louisiane était devenue une possession espagnole.

**Par le traité de 1814, Napoléon 1er doit abdiquer, battu par, le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche, le Prusse, la Suède, le Portugal, l'Espagne. Retour de Louis XVIII qui s'engage à respecter les libertés dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle, il prononce une déclaration ou apparaissent les grandes lignes de sa charte constitutionnelle. La France est alors coupée en deux, les royalistes et républicains.
Mars 1815 retour de Napoléon de l'île d'Elbe, pour cent jours, 18 juin 1815 - défaite de la Bataille de Waterloo. Napoléon abdique, son fils Napoléon II devient peu de temps empereur.
Après Waterloo, on massacre les Bonapartistes, les jacobins. Le maréchal Brune est tué, Né est fusillé (Bonapartistes) en février 1820 le duc de Berry est assassiné (royaliste),  c'est le temps des complots, de la répression. Une nouvelle chambre élue en 1821 est majoritairement royaliste.
Louis XVIII meurt remplacé par le comte d'Artois qui devient Charles X après s'être fait couronner comme au bon vieux temps. C'est le retour de l'ultra royalisme
Devant le recul des acquis de la révolution, une opposition se crée. Dans les usines et manufactures le peuple, hommes femmes enfants travaille de l'aube au soir pour peu gagner à peine de quoi manger.
En juillet 1830 c'est la révolution, les trois glorieuses les 27, 28, 29 juillet. . Les rues sont dépavées, on s'arme, une partie de la troupe fraternise avec le peuple. Le régime est renversé.
Le 31 juillet 1830 le nouveau roi, Louis Philippe devient le roi des Français et non plus le roi de France, il règne durant 18 ans.


C'est l'époque du triomphe de la bourgeoisie, des techniques modernes, chemins de fer, navigation à vapeur, photographie, de la répression des insurrections ouvrières aussi.

L'industrialisation progresse avec un accroissement de la misère dans le peuple.

C'est de cette époque, de Hugo, Melancholia.

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre Père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait — c'est là son fruit le plus certain —
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? Que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

Les Contemplations, Livre III



Ce roi s'engage dans la conquête de l'Algérie
, il soutient l'indépendance de la Belgique contre la Hollande, c'est aussi la réconciliation avec l'Angleterre. . .


Par rapport à l'Inde, les états d'Extrême-Orient s'étaient entr'ouverts aux Européens durant le XVIIeme siècle, puis se sont refermés. Idem pour le Japon, la Chine, le Siam et le Dai-Viet.
Au Dai-Viet, cependant, Gia Long est resté favorable à la France jusque sa mort. Il était resté très attaché à Mgr Pigneaux et, après la mort de celui ci en 1799, a conservé à son service les Français dont deux d'entre eux, Chaigneau et Vannier étaient devenus des mandarins dans un Vietnam réunifié que les Français appelaient l'empire d'Annam.

Les successeurs de Gia Long, Minh Mang, Thieu Tri, Tu Duc
En 1820, Gia Long meurt, il est remplacé par  Minh Mang, moins favorable à l'Occident. Les positions françaises sont alors très limitées en Extrême-Orient, contrairement aux positions anglaises qui se sont développées avec le commerce de l'opium contre le thé. Les derniers Français qui étaient les compagnons de Gia Long sont chassés, les chrétiens sont  persécutés et massacrés.

Les persécutions contre les chrétiens n'étaient pas une nouveauté, le cathéchiste de Alexandre de Rhodes avait été exécuté avant que l'évêque ne soit expulsé. (17eme). Ponctuelles au Nord et au Sud, au 18eme, elles se sont poursuivies sous le règne des Tay Son.
Après la mort de Gia Long, en 1820, Minh Mang ferme la porte aux missionnaires.
En 1833 la destruction de toutes les églises est ordonnée, l'apostasie est imposée aux chrétiens sous peine de mort. Des chrétiens et missionnaires européens sont exécutés.  (Entre 1847 et 1862 - 90.000 chrétiens sur  les 500.000 que comptaient l'Indochine ont été tué ou sont morts de mauvais traitements)

En réponse à ces persécutions une mission diplomatique est envoyée à Hué, et une démonstration navale reste sans effet. Des missionnaires français et espagnols sont mis à mort.
1857- Un corps expéditionnaire franco-espagnol sous les ordres de l'amiral Rigault de Genouilly est envoyé en Extrêm-Orient. Tourane (Da Nang aujourd'hui)  est bombardée, la troupe débarque, se dirige vers Saïgon qui est prise le 17/2/1859.

Conjointement avec les Anglais, la flotte française doit alors se lancer dans une opération contre Pékin, après avoir laissé un détachement  à Saïgon. La ville de Saïgon dégarnie, seuls 700 hommes y restent, est tout de suite encerclée par l'adversaire.

De retour de Chine, l'amiral Charner dégage Saïgon, My tho et Biên Hoa sont occupées, et c'est  la conquête et fondation de la Cochinchine. (Un traité est signé, en juin 1862,  avec l'empereur d'Annam reconnaissant la souveraineté des Français sur les provinces du sud, et garantissant la liberté d'exercice du culte catholique en Annam.)
L'empereur d'Annam cède à la France, l'Est cochinchinois (Baria, Bien Hoa, Saïgon, Mytho, l'île de Poulo-Condore).
Le traité n'étant pas respecté, le gouverneur de la Cochinchine, l'amiral de la Grandière occupe l'ouest cochinchinois en 1867.

En 1862 le Cambodge se place sous protectorat français par une convention signée avec le roi du Cambodge en août pour échapper à la tutelle de son puissant voisin, le Siam. Depuis longtemps le Cambodge devait se défendre contre ses deux voisins, le Vietnam, depuis 1795 s'était emparé de ses provinces du sud, et le Siam, en 1862, envahit ses provinces de l'ouest. En se plaçant sous le protectorat de la France, le roi du Cambodge garantit l'Est de son pays contre de nouvelles agressions.

En 1866 une mission de reconnaissance du Mékong est confiée à Doudart de Lagrée et Garnier.
En 1873 Garnier est envoyé à Hanoï pour obtenir la libre circulation sur le fleuve Rouge.
En novembre il prend la citadelle de Hanoï et occupe le delta du Tonkin, il est tué au cours de combats contre les pavillons noirs au service de Tu Duc, en décembre.


En 1874 un second traité avec l'empereur d'Annam reconnaît à la France la possession de la Cochinchine, autorise le libre exercice du culte chrétien, ouvre le fleuve Rouge à la libre circulation ainsi que les ports de Quinhon, Haïphong, Hanoï, des consulats doivent être ouverts dans ces ports, ainsi qu'à Hué, mais les incidents continuent.

Une milice levée par un chinois, Liu Yongfu, les Pavillons Noirs, harcèle les navires de commerce français. Ces Pavillons Noirs ont massacré, en 1873, une expédition française.
1882- Une troupe est envoyée au Tonkin pour nettoyer la vallée du fleuve Rouge sous les ordres du commandant Rivière.

- En avril 1882 la citadelle d'Hanoï est prise.
- En mars 1883 Nam Dinh est prise mais pas pour longtemps.
- En mai 1883 Hanoï est encerclée par les Pavillons Noirs. Le capitaine de vaisseau Rivière est tué en tentant d'effectuer une sortie.

En août 1883 l'amiral Courbet débarque un corps expéditionnaire près de Hué. L'empereur Tu Duc vient de mourir, son successeur fait la paix. L'Annam reconnaît le protectorat de la France, traité rejeté par la Chine.

Chine qui envahit le Tonkin (attaque contre les  Français à Bac Lê en juin, bombardement de la flotte chinoise à Fou Tcheou, blocus de Formose, occupation des îles de Pescadores),   les opérations militaires qui se terminent par un traité mettant fin à cette guerre signé en juin 1885, la Chine abandonne alors sa souveraineté sur l'Annam et le Tonkin. Suivi d'une convention franco-chinoise deux ans après qui fixe la frontière entre la Chine et le Tonkin ou la pacification continue jusque 1891. Ce n'est que après 1896 que le pays sera réellement pacifié.


- En 1893 le Laos est placé aussi sous protectorat, après des combats entre Français et Siamois  (1887/1893)
Le Laos était alors divisé en plusieurs principautés convoitées par ses voisins, au nord-est l'Annam avait pris le contrôle d'une principauté, et ailleurs le Siam avait imposé sa suzeraineté. Le royaume de Vientiane avait été pillée et vidée de sa population, les Siamois l'ont rasée en 1830 et annexé le territoire.
C'est en 1890 que Auguste Pavie convainc les Laotiens de devenir protégés français. En 1892 les Siamois attaquent le Laos et le nord du Cambodge, avancent jusque Hué. Les Français répliquent, occupent la rive gauche du Mékong, ils pénètrent au Siam, qui finit par demander l'armistice, signé le 3/10/1893. Le protectorat français sur le Laos est reconnu.

Entre 1891 et 1893, la Confédération indochinoise est créée, elle est composée de la Cochinchine et des quatre protectorats;le Cambodge, le Laos, l'Annam et le Tonkin

L'Indochine Apothe10
source de l'image-www;ldh-toulon. net/

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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 6:05

Quelques mots sur les troupes d'intervention de l'époque en Indochine.

Les troupes de Marine, d'Infanterie et d'Artillerie de Marine, la Légion Etrangère, les unités Autochtones du Maghreb (les Tirailleurs) .

Les Troupes Coloniales.
(brièvement)

Richelieu en est à l'origine en créant, en 1622, les compagnies ordinaires de la mer, des compagnies qui formaient les garnisons des bâtiments. Ensuite des bataillons et régiments furent créés a partir de 1636, dissous, recréés … sous des appellations diverses

Le 24/9/1769 est mis sur pied un corps royal d'infanterie et d'artillerie de marine, remplacé en 1772 par le corps royal de la marine disposant de huit régiments. Leurs drapeaux portent pour la première fois l'ancre de marine. Chaque régiment comporte un bataillon de bombardiers et un autre de canonniers. Deux ans plus tard ces unités sont dissoutes et remplacées par le corps royal d'infanterie de marine, constitué de compagnies de fusiliers, le corps est supprimé en 1786.

1792- Quatre autres régiments créés et dissous. Jusqu'en 1822 il n'y eu plus de corps d'infanterie de marine, la révolution et la période napoléonienne ont transformé ces unités en unités d'infanterie de ligne.

Recréation de l'infanterie et artillerie de marine.  (les bigors et les marsouins)
En 1821 une ordonnance crée deux régiments d'infanterie et un régiment d'artillerie de marine (au service des arsenaux et des troupes à bord). Cette organisation est supprimée, et en 1828 trois régiments sont mis sur pied et affectés en Guyane, au Sénégal, aux Antilles…
1831 deux régiments de marine sont réorganisés avec dépôt à Landernau, en 1838 un troisième est mis sur pied. (Chacun des régiments comprenait 30 compagnies d'active) .
En 1843 à cause de l'occupation des îles Marquises, de Mayotte et Nossi-Bé les effectifs montèrent, 46 compagnies dans deux régiments, 38 dans le troisième.

En 1854 le corps de l'infanterie de marine avait un effectif de près de 15000 hommes, ses 120 compagnies furent réparties en quatre régiments, les garnisons se tenaient à Cherbourg, Brest, Rochefort, Toulon, Cayenne, les Antilles, le Sénégal, la Réunion, l'Océanie.  

C'est en 1856 que fut créé un bataillon de fusiliers-marins, destiné à assurer les services à bord, dès lors, l'infanterie de marine est destinée à servir à terre.

L'infanterie de marine participa à la guerre de Crimée, la guerre de 1870, ou l'artillerie et l'infanterie sont regroupés en une division, la division Bleu du général de Vassoigne.  (le nom de la division était en rapport avec la couleur de la tenue bleus des soldats) . Les 31 août et 1er septembre 1870, les Troupes de Marine  se couvrent de gloire à Bazeilles, contre les Bavarois.

Le 7 juillet 1900 les Troupes de Marine deviennent les Troupes Coloniales et sont rattachées au ministère de la guerre.


Sous Louis Philippe, l'Algérie. Création de la Légion Etrangère et d'unités Autochtones)
Après des incidents diplomatiques, un corps expéditionnaire français débarque dans le baie de Sidi-Feruch le 14 juin 1830.
675 navires à voiles, 37. 000 hommes, 3500 chevaux et 120 canons.
Le dey d'Alger capitule en juillet. (Le Maghreb, sauf les territoires qui deviendront plus tard le Maroc, étaient sous occupation ottomane depuis le début du 16eme siècle) .

Des formations nouvelles sont alors créées, pour augmenter et maintenir les effectifs.
D'une loi du 9 mars 1831 suivent décrets arrêtés et décisions au sujet des différents corps de l'Armée d'Afrique. Une première application, du 10 mars porte sur la création de la Légion Etrangère, celle du 21 mars sur l'organisation des corps indigènes.  
Des escadrons de zouaves montés viennent s'ajouter à l'infanterie qui prennent ensuite la dénomination de chasseurs Algériens.
Deux régiments de chasseurs d'Afrique sont créés.

La Légion Etrangère

Se forme après les guerres impériales à partir de soldats de métier, de révolutionnaires venus d'Europe ayant trouvé refuge en France. Elle est composée initialement d'hommes de la Légion Hohenlohe (ancienne unité d'infanterie française dissoute en 1831)  et des régiments suisses de la restauration.

Les légionnaires se battent en Algérie dès 1831, ils manient aussi bien la pioche que le fusil, en 1843 ils construisent leur maison mère à Sidi-bel-Abbès.
En 1835 elle est cédée au gouvernement espagnol et participe à la lutte contre la rébellion carliste.
Le 16 décembre 1835 Louis Philippe recrée une nouvelle légion.
- C'est Constantine en 1837, Djidjelli en 1839, en 1840 la légion se scinde en deux régiments, Millianah en 1840, Zaatcha en 1849, Ischeriden en 1857. . . . . . . . .
La Légion participe aux guerres impériales, elle est en Crimée de 1854 à 1856, en Italie en 1859 (Magenta-Solférino).
En 1863 elle est au Mexique,  (Combat de Camerone)
. Elle participe à la guerre de 1870 contre la Prusse.

En 1883, avec la relance de la politique d'expansion coloniale ses effectifs sont renforcés. On la retrouve au Tonkin (1883) Formose (1885), dans différents endroits d'Afrique…

Les unités Autochtone dites indigènes.
Dés août 1830 des unités autochtones  dites indigènes se forment. Zouaves, Spahis, Chasseurs d'Afrique, tirailleurs, recrutés parmi les indigènes. Après la prise d'Alger, et certains éléments des troupes montées turques.  (les Turques contrôlaient le Magrheb sauf les territoires ensuite devenus le Maroc depuis.


Les zouaves.

À partir d'octobre 1830 furent organisés les premiers bataillons d'infanterie de volontaires qui allaient devenir, en 1842, un régiment de zouaves. Plus tard, en 1852, à partir éléments de ce régiment trois régiments furent formés.


Les chasseurs d'Afrique.

Une ordonnance de novembre 1831 autorise la création de deux régiments de chasseurs d'Afrique. Des éléments de zouaves d'infanterie complétés de zouaves montés forment des unités qui prennent l'appellation de chasseurs d'Afrique. (Stationnés à Alger et Oran) En 1841 il y avait quatre régiments de chasseurs d'Afrique.

Les spahis.  
Des éléments indigènes sont retirés des chasseurs d'Afrique, pour former le corps des Spahis réguliers ou sont incorporés des spahis venant d'unités auxiliaires.

Les tirailleurs Turco.
Ils proviennent au début de divers corps irréguliers turcs et arabes créés en 1833, En 1841 trois bataillons de tirailleurs indigènes sont formés. En 1855 sont créés trois régiments.


En 1883, lorsque la flotte est envoyée en Annam sous le commandement de l'amiral Courbet, légionnaires et maghrébins font partie du corps expéditionnaire.
Le 1er Bataillon de Légion Etrangère débarque en septembre 1883. Ce bataillon constitue un régiment de marche avec les 1ers et 3eme bataillons de Tirailleurs.
Le 2eme Bataillon de Légion étrangère suit en février 1884.
Le 3eme et 4eme bataillon de Légion Etrangère en janvier 1885 etc…


Le peuplement français de l’Indochine
. (Français et assimilés pour la Cochinchine, Le Tonkin, l'Annam, le Cambodge, le Laos).

En 1913 il y avait environ 24.000 individus.
En 1921 il y avait 25.000 individus.
En 1937 il y avait 42.345 individus dont 36.134 français de naissance. En fait il n'y avait pas plus de 30.000 véritables "européens".
Comparativement le nombre de Chinois à cette date était de 326.000.

En 1937 sur les 42.345 individus 20.509 ont une profession, dont presque 15.000 personnes sont fonctionnaires ou militaires, les sans profession sont surtout des femmes et des enfants.


A suivre :

En 1920 intervention de Nguyen Ai Quoc qui deviendra Ho Chi Minh, au congrès de Tours.
En 1927 création du mouvement nationaliste Viet Nam Quoc Dan Dang.
En 1930 fondation du Parti communiste indochinois.
En 1940 occupation japonaise du Vietnam.
En 1941 fondation du Viêt Minh. etc. . . .

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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 22:53

.

La colonisation s'installe.

Quelques dates et événements

Par décret, un premier régiment de tirailleurs annamites, composé de deux bataillons a été créé en décembre 1879. Il est porté en février 1885 à trois bataillons.
Les unités de tirailleurs tonkinois furent formées dès 1884.
Des formations indigènes existaient déjà, avant la création des régiments, les milices et compagnies indigènes qui ont participé à la conquête du Tonkin.
Dès 1888 les troupes métropolitaines ont été rapatriées, décimées par les maladies comme cholera et dysenterie et reste sur place, troupes de marine, légionnaires et formations indigènes.

Après le traité de protectorat sur le Cambodge, les Français sont libres d'étendre leur domination sur ses  principautés. L'action prioritaire a été menée par Auguste Pavie.

Sergent d'infanterie de marine il arrive à Saigon en 1869. Il passe ensuite au service des Postes et Télégraphes, il y pose des lignes tout en se passionnant pour la civilisation Khmère.
En 1885 il est nommé vice-consul de France à Luang Prabang, le plus important des royaumes du Laos, il explore alors les régions à l'ouest de la cordillère Annamitique, passe des traités avec les chefs indigènes, il est chargé de délimiter les frontières entre le Laos et le Siam ce qui est fait en accord avec la Grande-Bretagne, les Anglais fixant de leur côté une ligne de protection de leur empire des Indes.
Le Siam restitue au Cambodge les provinces contenant les ruines d'Angkor ex capitale des Khmers (du 9eme au 14eme siècle).

En 1897 Raoul, pharmacien de marine, rapporte de Malaisie, à Saigon 2000 plants d'hévéa, ce qui sera à l'origine de la production locale de caoutchouc. Berland, un planteur, réalise sa première récolte en 1905. La demande mondiale est alors à l'origine de l'essor de cette production dès les années 1920.

La même année la fonction de vice-roi du Tonkin disparaît, celui ci est remplacé par un résident français qui prend ainsi le contrôle de l'administration locale.
La même année encore, à Hué, l'impôt est désormais levé par l'administration française. L'empereur Thanh Thai est privé de pouvoirs réels, et ce sont des fonctionnaires français qui sont alors chargés des diverses responsabilités administratives. Des services sont créés dans l'ensemble de l'Indochine.

Des travaux d'infrastructure sont entrepris, le pont Paul-Doumer (Hanoï)  le Transindochinois et la ligne de chemin de fer du Yunnan, travaux d'urbanisme et aménagements de ports, entreprises d'aménagement hydraulique dans le sud…
L'oeuvre culturelle du gouverneur Paul Doumer, n'est pas moindre, l'institution de grands services chargés de différents domaines, ( géographie, météorologie, géologie) par la création d'une faculté de médecine et par celle de l'Institut français d'Extrême-Orient.
Contrepartie, si Paul Doumer fit de l'Union indochinoise une unité administrative et financière et un chantier de grands travaux, il ne prit pas en compte la politique indigène tentée par un prédécesseur, Antoine de Lanessan; il froissa les élites en dépouillant les mandarins de leurs pouvoirs, de vastes concessions foncières furent accordées aux européens, ce qui s'avéra être une grave erreur car les paysans vietnamiens furent ainsi réduits au rang de métayers.

Paul Doumer créa aussi une régie de l'opium venant s'ajouter à celle de l'alcool et du tabac, système qui dura jusqu'en 1947 et qui rapporta des sommes considérables au budget de l'Indochine.

1903- En Russie, le "Parti ouvrier social démocrate russe"créé en mars 1898  de scinde en deux, d'un côté les Léninistes qui veulent imposer un parti révolutionnaire très centralisé, de l'autre les partisans de l'organisation de masse.
Deux blocs se créent, ayant néanmoins un but commun, le renversement du Tsar, les bolcheviks et les mencheviks.
Suite à l'échec de la révolution de 1905, les dissensions s'accentuent entre les deux groupes. La première guerre mondiale donne l'occasion aux Bolcheviks de déclencher la révolution socialiste.
Pendant la révolution d'octobre 1917 menée par les Bolcheviks Lénine prend le contrôle du mouvement révolutionnaire russe et en janvier 1918 la République socialiste fédérative soviétique de Russie est proclamée. Dans un contexte de guerre civile, les bolcheviks pratiquent la terreur jusqu'en 1920, année qui est celle de la victoire des soviétiques sur les armées blanches, mais aussi celle d'une situation économique catastrophique.
En 1922 ou 1924 le parti est rebaptisé "parti communiste (bolchevik) de l'Union soviétique. Avec le remplaçant de Lénine, Staline, le parti devient monolithique et interdit les oppositions…

De 1904 à 1905 la victoire nippone sur la Russie (guerre russo-japonaise) contribue à l'éveil d'une réaction nationaliste dans les pays d'Asie orientale.

L'Indochine Tt-cor10

- En 1906 création près de Hanoï d'une école ou des professeurs vietnamiens enseignent le français et les sciences.
- En 1907 le gouverneur général Beau fonde la première université indochinoise à Hanoï qui doit contribuer à la diffusion de la culture française dans les élites indigènes.

Paul Beau rend aux mandarins une partie de l'administration locale, met sur pied une chambre consultative au Tonkin et ébauche un service d'assistance médicale à Hanoï.
Il doit quitter l'Indochine en 1908, année 1908 qui est marquée par des manifestations, en Annam pour la diminution des impôts, en juin, une tentative d'empoisonnement de la garnison de Hanoï.
A la veille de la première guerre mondiale apparaissent aussi les premiers rapports entre les révolutionnaires vietnamiens et les socialistes européens. (Ho Chi Minh). Pour contrer ces difficultés le gouvernement colonial tente des réformes.

En 1911Albert Sarraut est nommé gouverneur général, il multiplie écoles et hôpitaux, développe le réseau routier, ouvre aux indigènes l'enseignement secondaire. Il développa la représentation politique dans des conseils consultatifs.

(En 1839 - 8512 écoles primaires enseignaient à 617.512 élèves en même temps leur langue maternelle et le français. La mission catholique instruisait dans un millier d'écoles environ 84.000 élèves et recueillait dans 104 orphelinats plus de 10.000 enfants abandonnés.
A l'université d'Hanoï qui préparait depuis 1914 à la licence et doctorat, 547 étudiants vietnamiens acquéraient une solide culture française et l'ouverture à toutes les disciplines scientifiques.
Ils sont prés de 2000 en 1943, non compris les 430 qui étudiaient en France. Plus désintéressée, l'organisation sanitaire française s'était développée jusque dans les campagnes.
En 1939 on ne comptait pas moins de 867 formations sanitaires, hôpitaux et infirmeries, en Indochine qui recevaient 365. 000 malades. Déjà un personnel médical indochinois de 589 personnes aidait les 153 médecins français, et l'école de Hanoï formait des médecins vietnamiens: 544 obtinrent jusqu'en 1954 le diplôme français de docteur en médecine.

Durant la guerre de 1914-1918 la France fait venir en métropole environ 100.000 vietnamiens, soldats ou ouvriers dans le cadre de l'effort de guerre.

1918 voit la création, à Hanoï, de l'Université indochinoise.

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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeJeu 16 Mar 2017 - 3:06

.

Avant la guerre, Ho Chi Minh est en Europe, durant cette dernière, il séjourne à Londres, en 1919 il est à Paris, où il exerce le métier de retoucheur de photographies. C'est là qu'il marque le début de sa carrière politique en adhérant au parti socialiste.
En 1919 il intervient à la conférence de la paix à Versailles ou il demande l'émancipation de se compatriotes.

En 1920, au congrès de Tours il se rallie au communisme.
A ce XVIIIeme congrès du parti socialiste, la majorité des membres de la "section française de l'internationale ouvrière (née en 1905) sont en faveur d'une adhésion à la 3eme internationale.
Décision est prise de créer la "section française de l'internationale communiste"après avoir accepté les 21 conditions d'adhésions posées par Lénine.

Une séparation se crée alors entre les pour, Marcel Cachin et Ludovic Froissard et les contre, Marcel Semblat, Léon Blum, Albert Thomas.
Le Parti communiste français est né.
Les ténors du Komintern (International communiste) sont à ce moment déçus par l'effondrement de leurs espoirs de révolution en Occident, n'ayant pas le succès escompté dans les pays d'Europe, ils prennent la décision de s'attaquer à ces pays qu'ils appelaient impérialistes, au travers de leurs colonies avec le but de les affaiblir.

1920 voit donc la naissance du Parti communiste français, c'est aussi l'année du congrès de Bakou, ou Lénine impressionne par ses thèses les ténors du Komintern sur les questions nationales et coloniales.
Zinoviev qui préside le congrès appelle à la révolution en Orient et soulève l'enthousiasme en appelant les délégués au "Djihad" contre l'Impérialisme…

Une coïncidence? Le 20 juillet 1921 l'armée espagnole subit un désastre au Maroc, 3500 soldats tués, 5000 prisonniers, un véritable arsenal récupéré. C'est la guerre du rif, Abdelkrim repousse les Espagnols sur les côtes, en 1922 il proclame la république du Rif, cette action est félicitée dans l'Humanité du 11/9/1924.
La guerre se poursuit contre les Français, en plus des armes prises aux espagnols les riffains disposent de plus de 15000 Mausers de contrebande en provenance de Hambourg.


C'est en 1923 que Albert Treint, secrétaire du PCF a eu ces paroles :
-"si les soldats rouges venaient sur les bords du Rhin, c'est nous mêmes, camarades, qui irions leur ouvrir les portes de nos villes et les saluer au nom de tous les prolétaires de France".
Le Parti, jusque l'effondrement de l'URSS a entretenu des liens étroits avec ce qui était à ses yeux la patrie du socialisme.

Entre les deux guerres mondiales, il y eu une accélération de la mise en valeur de l'Indochine.
L'équipement ferroviaire se développa, 3372km en 1938, le réseau routier, 27441km, construction de canaux d'irrigation en Cochinchine, de nouvelles digues au Tonkin, augmentation de la surface des rizières.

Ho Chi Minh en 1924 devient à Moscou le représentant de l'Asie du Sud-Est aux réunions du Komintern.
Il recrute et forme durant trois ans, en Chine, les premiers cadres du Parti communiste indochinois, jusqu'à ce qu'il soit obligé de quitter le territoire à cause d'incidents entre Chine et URSS.
En 1928/29 il continue les mêmes actions en Thaïlande.

Entre 1925 et 1928, Alexandre Varenne, gouverneur général crée une chambre des représentants du peuple en Annam et Tonkin.
Il recrute des Vietnamiens comme cadres dans la fonction publique, prend des mesures sociales de protection de la main d'oeuvre des plantations et tente de mettre fin aux pratiques usuraires qui ruinaient les petits paysans.

En 1930 le Parti démocratique et nationaliste vietnamien, non communiste (créé en 1927), organise une mutinerie à Yên By au Tonkin. C'est un échec et la défaite de ce Parti.

En 1930 toujours, Nguyen-Ai-Quoc (Ho Chi Minh) préside la création du Parti communiste indochinois à Hong Kong.
Les objectifs de ce parti ne sont pas les mêmes que ceux du parti nationaliste. Le Parti communiste indochinois appartient à l'ensemble des partis guidés par le Komintern, qui obéissent aux consignes de Lénine énoncées durant le congrès de Bakou. Staline, après Lenine reste dans la même ligne.

Le PCI utilise alors les difficultés nées de la crise économique de 1929, ainsi que les oppositions de l'élite intellectuelle formée en France.
(La mauvaise conjoncture économique des années trente, les mauvaises récoltes aident le mouvement communiste, des grèves dans les filatures et plantations d'hévéas, les paysans manifestent contre les impôts. Des régions passent ainsi sous le contrôle de l'administration soviet, le parti communiste indochinois fait ses premiers pas dans l'internationale.)

Avant la seconde guerre mondiale, le bilan de la colonisation française présente des aspects positifs sur le plan économique.
En Cochinchine la superficie des espaces des rizières a plus que quadruplé en une soixantaine d'années, cette situation a permis l'autosuffisance alimentaire du Sud mais aussi des exportations importantes. Ces surfaces agricoles sont moins importantes en Annam et Tonkin faute d'espaces disponibles dans ces régions fortement peuplées et exploitées depuis longtemps.
La culture de l'hévéa est un succès incontestable de même que les ressources en charbon du Tonkin.

La période coloniale a correspondu au début de la révolution démographique due à l'augmentation des ressources alimentaires et la révolution médicale (développement des campagnes de vaccination, lutte contre la malaria, la lèpre, La population a triplé en un demi siècle et au Tonkin, faute de pouvoir développer dans les mêmes proportions les ressources alimentaires, la misère paysanne persiste.
La masse des salariés augmente rapidement, chassés par l'exode rural ceux ci viennent travailler dans les plantations d'hévéas, les grandes exploitations agricoles, les usines et mines qui commencent à apparaître.

Les progrès humains qui ont été apportés ont fini par appeler une transformation du régime colonial. Avec l'appui de la nouvelle bourgeoisie les constitutionalistes vietnamiens réclament des libertés fondamentales qui leur sont refusées. Un mouvement national clandestin se crée, c'est le soulèvement de Yen Bay, l'insurrection s'amplifie alors dans les groupements marxistes, trotskistes et communistes, unis jusqu'en 1937.

Ho Chi Minh revient en Chine durant la guerre sino-japonaise (1938). La Chine est presque totalement envahie.

Le 25/6/1940, la France, vaincue, signe l'armistice avec l'Allemagne nazie. Dès septembre, le Japon qui reconnaît la souveraineté française entre au Tonkin et y installe ses troupes.

Premières création des unités parachutistes françaises.

En France
- La création des troupes aéroportées françaises date du 1/4/1937-deux groupements sont mis sur pied, les 601eme et 602eme GIA (groupements d'infanterie de l'air). Durant la guerre ils sont regroupés pour former une compagnie de marche.
En juin 1940 les hommes embarquement à Marseille pour l'Algérie ou l'unité est dissoute.


L'Indochine Affich10


La compagnie de l'air est reconstituée près d'Alger en mars 1941(compagnie de l'air nr1) sous les ordres du capitaine Sauvagnac.
En  janvier 1943 elle embarque pour Fès au Maroc ou elle devient le 1er bataillon de chasseurs parachutistes 1er BCP. Après la formation d'un second bataillon naît le 1er RCP (régiment de chasseurs parachutistes) le 1/5/1943. Ainsi sont nés les parachutistes métropolitains.

A la même période, après la défaite, sous l'impulsion du capitaine Bergé*, naît à Barnes, près de Londres, une nouvelle unité, la 1ere compagnie d'infanterie de l'air (15/9/1940) Cette unité est intégrée aux SAS britanniques.
* le Capitaine Bergé, vient également des G.I.A
En octobre 1941 l'unité devient la 1ere compagnie de chasseurs parachutistes, une seconde compagnie est formée, la 2eme compagnie de chasseurs parachutistes.
Fin mars 1943 ces deux compagnies forment un bataillon, le 1er bataillon parachutiste des Forces aériennes françaises libres (bataillon SAS).
Un second se forme en Tunisie et Tripolitaine.

Pour éviter les confusions de numérotation avec le 1er BCP/RCP, le 1er bataillon SAS devient 4eme bataillon (11/1943) et le 2eme bataillon SAS devient le 3eme bataillon.
Après janvier 1944 les deux bataillons deviennent régiments.
- Le 4eme bataillon devient le 2eme RCP
- Le 3eme bataillon devient le 3èent fondus en une seule unité, le 2ème RCP.

Ainsi naissent les parachutistes coloniaux devenus aujourd'hui d'infanterie de marine.


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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeJeu 16 Mar 2017 - 6:15

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En 1897, Paul Doumer est gouverneur général de l'Indochine française. A cette date, le réseau des chemins de fer de l'Indochine ne comptait que deux lignes, la première en Cochinchine, la seconde au Tonkin.

La construction du chemin de fer de Yunnan, une véritable aventure.

Durant les temps dits de "colonisation", des acteurs économiques français ont envoyé leurs équipes techniques pour exporter leur savoir-faire et en même temps obtenir de nouveaux marchés. La construction du chemin de fer de Yunnan en a été l'un des exemples, construction qui a représenté, 3422 ouvrages différents, le perçage de 155 tunnels, 22 ouvrages à structure métallique (des ponts et viaducs) 52000 tonnes de voies ferrée, plus de 16 millions de mètres cube de terrassement, ainsi que le percement de 150km de forêt vierge en zone montagneuse.

Vers la fin du 19eme siècle, après l'établissement du protectorat français sur le Tonkin, la France s'est constitué dans le sud de la Chine et en Indochine une zone d'influence dont l'intérêt portait avant tout sur la vallée du fleuve Rouge qui offrait une voie d'accès privilégiée vers la Chine du Sud.
A l'époque, le Yunnan pourtant difficile d'accès, représentait un grand intérêt pour la Grande Bretagne et la France, ces deux pays voulant étendre leurs zones d'influence vers le Nord.
L'installation de ce chemin de fer représentait, pour la France, une chance d'implantation en Extrême-Orient, sa construction précédait celles des routes et devait contribuer à assurer la pacification du pays, qui était par ailleurs menacé par les Pavillons Noirs.
Le chantier à réaliser était immense, difficile sur le plan technique et nécessitait des aides publiques pour assurer son exploitation.

Un appel a été lancé à des firmes expérimentées dans ce genre de travaux, la Régie générale des chemins de fer, la société des Batignolles.
Ces deux sociétés avaient effectué ce type de travaux, l'une ou l'autre en Serbie, Italie, Pays-Bas, empire ottoman, Russie, Espagne, Roumanie, Sénégal, Algérie, Tunisie, Argentine…
Ces deux compagnies créèrent alors "la Compagnie française des chemins de fer de l'Indochine et du Yunnan" concessionnaire exploitant et la Société de Construction des chemins de fer indochinois pour les constructions.

Les premiers accords avec la Chine impériale obtenus en 1901, la construction commence en 1902 et se termine en 1910. Le chemin de fer partait de Lao Kay à la frontière du Tonkin avec la Chine, pour rejoindre la capitale du Yunnan chinois Yunannfou, à une distance de 465km, prolongeant ainsi la ligne de Haiphong-Hanoï-Laokay. Ce qui représentait au total une distance de 850km.

D'immenses difficultés furent rencontrées, le chemin de fer empruntait la vallée escarpée du Namti et escaladait un massif qui séparait le bassin du fleuve Rouge de celui de la rivière de Canton, une zone de hauts plateaux qui culminait à 2100 mètres.
Difficultés entre autres d'approvisionnement en ciment fabriqué au Tonkin. Pour y palier, on eut recours à une méthode ancienne connue en Europe, l'utilisation du ciment de tuileau qui était un mélange de briques rouges cuites à 600/700 degrés pilées avec de la chaux, cette solution permettait l'utilisation des ressources locales. Formation de la main d'oeuvre locale aux travaux de maçonnerie, pose de voies, travaux souterrains etc…

L'aventure a duré 8 ans et a mobilisé 67.000 hommes avec des difficultés de recrutement tant chez les européens que dans la main d'oeuvre locale. 8000 bêtes furent utilisées pour le transport des vivres, explosifs et matériels.
Les chemins de service taillés dans le roc au dessus des précipices, limitaient la longueur des pièces métalliques à transporter (pièces suffisamment courtes pour être transportées à dos de mulet), ravins à franchir, au moyen de passerelles métalliques système Eiffel…
De nombreux problèmes de maladie dues au climat malsain, les médecins européens et infirmiers soignaient les malades dans les installations sanitaires, la quinine, apportée de France était grandement utilisée.
De 1903 à 1910, 10% des effectifs européens périrent de maladie ou accident.

L'Indochine 593_yu10

Huit viaducs métalliques seront installés de façon modulaire, avec des piles métalliques, permettant de résoudre les problèmes de délais. Ces installations étaient dues à un ingénieur-administrateur de la société des Batignolles, Paul Bodin. Les éléments de ces ponts étaient fabriqués à Paris et expédiés jusqu'au chantier.

Janvier 1910 enfin, le train en direction de Kumming emprunta pour la première fois le pont Doumer à Hanoï (pont routier et ferroviaire), ouvrage de 1600m de longueur qui enjambe le fleuve Rouge, Mais le Yunnan n'a jamais été annexé, la France n'est jamais parvenue à concurrencer de façon efficace les voies commerciales chinoises sous contrôle des Anglais.

L'Indochine Pont_d10

En 1940, les Chinois démontent la ligne durant l'invasion japonaise et après la seconde guerre mondiale le contrôle du tronçon du Yunnan est abandonné aux Chinois contre le départ de leurs troupes de Long Yun.

1949, les communistes prennent le contrôle du Yunnan et le chemin de fer sert à alimenter les éléments du Viet Minh.


Hormis les deux lignes principales construites : le Transindochinois qui reliait Hanoï à Saïgon, sur une longueur de 1729km, et le chemin de fer de Yunnan, d'autres lignes plus courtes ont aussi été installées, ainsi Saïgon-Loc Ninh, Tour-Cham-Dalat, Hanoï-Haïphong, Hanoï-Lang Son, Saïgon-My Tho, Phnom Penh-Poipet.


L'Indochine 561-ma10

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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeSam 18 Mar 2017 - 3:55

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26 juin 1940, la France est défaite face aux Allemands et signe l'armistice.
L'amiral Jean Decoux est nommé gouverneur général de l'Indochine en remplacement du général Catroux qui penchait plutôt pour de Gaulle après son appel du 18 juin. L'Indochine est alors pétainiste et Decoux va appliquer la politique de Vichy qui justifie la collaboration aussi bien avec l'Allemagne que le Japon, au nom de la sauvegarde des intérêts français et du maintien de sa souveraineté nationale. Les clauses de l'armistice précisaient aussi que la France conservait le contrôle de son empire.

Le Japon était en guerre contre la Chine nationaliste depuis le début des années 1930, la France, par le Tonkin, acheminait vivres et matériels au profit des Chinois.
Profitant de la faiblesse de la France, le Japon exige la fermeture de la frontière entre la Chine et l'Indochine ainsi que le contrôle de ses frontières.
Le 19 juin 1940 le général Catroux, Ambassadeur de France s'incline devant l'ultimatum, avec ses moyens modestes il ne peut résister aux forces japonaises, il ne peut non plus espérer l'aide de la métropole ni celle des Britanniques (des contacts ont été noués mais les Anglais veulent savoir de quel côté se range l'Indochine), non plus des Etats-Unis qui par tradition sont anti-colonialistes.


En septembre 1940, après un second ultimatum, Decoux qui avait d'abord refusé signe avec les Japonais un accord de coopération territorial et militaire qui en contrepartie de la reconnaissance de la souveraineté française sur le territoire d'Indochine met a leur disposition trois aérodromes au nord du fleuve Rouge qui permettent le stationnement de 6.000 hommes de troupe. L'armée japonaise peut alors librement traverser le Tonkin pour combattre les troupes chinoises du Yunnan.


Le jour même de la signature du traité, on ne sait pas pourquoi, peut être un manque de coordination, l'armée japonaise de Canton attaque les troupes françaises à Langson, tout à fait au Nord du territoire indochinois. Du 23 au 26 septembre des combats violents opposent les deux camps, le 26 les Japonais reculent après avoir fait des excuses pour cette « regrettable erreur ».

Le 22 septembre la 5eme division japonaise passe la frontière avec pour objectif Hanoï. Coté français, 6000 hommes participent à la défense de la frontière, éparpillés dans des postes frontière le long de la RC4, postes dont l'effectif est le plus souvent composés d'une compagnie principalement de tirailleurs tonkinois.
Le 23 septembre les premiers postes sont attaqués, et deux compagnies qui défendaient Dong Dang anéanties, leurs blessés achevés (habitude japonaise). .

Des unités européennes étaient présentes, une compagnie du 9eme RIC à Na Cham, le 2/5ème Régiment étranger à Lang Son. A Na Cham la 10ème Cie du 9eme RIC est attaquée le 24 au matin de toute part, y compris par des bombardements de l'aviation japonaise.
Le 25 au soir, le manque de munition oblige les rescapés à abandonner les lieux. Après quatre jours en brousse, ils sont recueillis par des membres de leur unité et apprennent que les hostilités ont cessé depuis le 27.
A Lang Son, la troupe encerclée s'est rendue après avoir subit les bombardements ennemis.
Après des protestations de l'amiral Decoux, les garnisons se réinstallent dans leurs positions mais les Japonais se sont implantés solidement au Tonkin.


Incidents avec le Siam.

Entre novembre 1940 et janvier 1941, c'est la guerre avec le Siam. Les Siamois fortement armés par les japonais pouvaient aligner jusqu’à trois divisions d'infanterie appuyées par des chars et une aviation moderne.
Face à eux, un groupement mixte français, dont le 1er bataillon du régiment cambodgien, deux groupes francs et une batterie de 75 de montagne, sous le commandement du commandant Le Cocq.
Cette unité multiplie, dès décembre, de nombreux coups de main sur les postes ennemis.

Début janvier l'état-major décide d'une opération plus importante qui a lieu le 16 janvier, avec l'apport d'un bataillon du 5éme Etranger qui vient à la rescousse d'une de ses Cies qui ne cède pas devant l'avance des chars siamois, les légionnaires détruisant deux chars et deux avions .

Le 17 janvier la plus grande partie de la flotte siamoise a été envoyée par le fond par la division navale française d'Extrême-Orient. Le Japon vient alors au secours de son allié en imposant sa médiation. Un traité signé à Tokyo accorde au Siam des territoires de l'ouest du Cambodge et du Laos.
Le Siam alignait, deux garde-côtes modernes, deux autres plus anciens, une dizaine de torpilleurs neufs, quatre sous-marins, des avisos et dragueurs.
La France, un croiseur léger, (le Lamotte Picquet), deux avisos coloniaux, (Dumont-d'Urville et Amiral-Charner), deux avisos anciens (Tahure et Marne).
Les cinq bâtiments français sont rentrés intacts à leur base.


Le 19 mai 1941 est créé la Ligue pour l'indépendance du Vietnam. C'est la création du Vietminh. Le Japon favorise alors le mouvement de l'agitation indépendantiste, contrairement à ses engagements.

En juillet 1941 le gouvernement de Vichy cède aux exigences japonaises en acceptant l'installation de leurs troupes en Cochinchine. Par ce nouvel accord les Japonais peuvent exiger de Decoux la sécurité et le ravitaillement de ses unités. En décembre les Japonais entrent dans Hanoï. L'Indochine est totalement coupée de la métropole.

En plus de son emprise militaire, Tokyo accentue son pouvoir sur l'économie indochinoise. En avril 1942 un ordre français de réquisition met à disposition de la marine japonaise des navires marchands stationnés en Indochine, ainsi que ses équipages, ces bateaux devant naviguer sous pavillon japonais, beaucoup de marins refusent.

Le régime de Vichy ne conserve plus, alors, qu'une illusion de souveraineté sur le pays avec quelques 60. 000 soldats et sa police.
Dans sa majorité, la colonie est pétainiste, Decoux a pratiqué une épuration demandée par le régime de vichy, des élus ont été remplacés, des militaires et fonctionnaires tentés par la France libre exclus de la fonction publique, parfois enfermés.
Pourtant, la résistance existe, résistance à la collaboration franco-nippone et à Vichy, celle ci s'est organisée dès 1940 et a mis en place ses réseaux, dont un spécialisé dans le renseignement et l'évasion d'aviateurs alliés, un autre, comme le réseau Bjering plus orienté vers l'action militaire.
Principalement militaires, ces résistants sont ensuite rejoints par des civils. En général la résistance se donnait comme objectif de faire du renseignement, signaler aux alliés les mouvements de troupe, de navires japonais.


Trois d'ente eux ont été faits Compagnons de la Libération.
-l'ingénieur civil Nicolau.
-Le colonel Lecoq
-Le capitaine de gendarmerie d'Hers

Le 9 mars 1945 après l'ultimatum de l'ambassadeur japonais et l'attaque générale des garnisons françaises, à Cantho, le capitaine Jean d'Hers est commandant d'une section de gendarmerie et responsable de la résistance dans l'ouest cochinchinois.
Au déclenchement des opérations il laisse sa famille au quartier et rejoint avec 6 sous officiers et sept auxiliaires son point de regroupement.
Avec ses hommes il fait sauter le pont de Cai Nac, celui de Cai Rang, celui de Phung Hiêp, qui étaient nécessaires au passage des colonnes ennemies.
Le 18 mars, embarqué avec ses hommes sur une embarcation, le Saint Eloi, armée d'un canon de 25mm, il trouve la mort, l'embarcation tombée en panne ils furent pris sous le feu direct de l'ennemi. De son équipe un seul en réchappera.

D'autres encore ont fuient l'Indochine pour combattre ailleurs, comme :
- Le capitaine de corvette Jubelin qui a participé à la bataille d'Angleterre
- Le commandant Pouyade commandant de l'escadrille Normandie-Niemen
- Le lieutenant Bollot s'est battu à El Alamein
Eux aussi sont faits Compagnons de la Libération.

C'est en décembre 1941 que le Comité national français déclare la guerre et appelle l'Indochine à la résistance, en août 1944 le général Mordant est désigné comme chef de la résistance en Indochine alors que Decoux venait de se faire accorder les pleins pouvoirs par Pierre Laval.

Après la chute du gouvernement de Vichy et la mise en place du GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) le Japon se rend compte que l'Indochine est alors sous la tutelle d'un gouvernement qui lui est hostile, alors qu'à ce même moment il subit des revers à Iwo Jima, aux îles Mariannes, à Guam, aux Philippines, Manille est tombée le 4 mars 1945.
Le Japon contrôle toujours la Malaisie, Birmanie, Indonésie, garder l'Indochine lui est devenu essentiel.

Le général Mordan et les résistants croyaient a un débarquement allié en Indochine, qui n'aura jamais lieu, aucun débarquement n'était prévu dans les plans américains, le président Roosevelt l'avait dit le 1/1/1945, "je ne ferai rien pour libérer l'Indochine de l'emprise japonaise".

Dès 1943, un corps léger d'intervention, le CLI, est mis sur pied en Algérie, puis aux Indes, Ceylan, Australie, destiné à poursuivre des opérations contre les Japonais, il est composé d'hommes spécialement entraînés aux combat dans la jungle. L'unité est placée sous le commandement du lieutenant-colonel Huard.

Les premiers de ces commandos, sous le nom de "Gaurs"sont parachutés en Indochine dès 1944 par la "force 136 Britannique.
En septembre 1944 le gouvernement provisoire du général de Gaulle décide de la création en Algérie d'un corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient.
Dès la fin de la même année, des commandos formés en Angleterre volontaires pour le Pacifique sont rassemblés à Calcutta dans le cadre de la "force 136"* et sont largués sur le Laos et le Tonkin. Jean Sassi est parachuté en juin sur le Laos.
*La force 136 était une organisation britannique qui avait la charge d'actions dans les pays occupés par les Japonais, commandée par l'amiral Mountbatten elle comprend une section française avec un service Action dirigé par le lieutenant-colonel de Crèvecoeur.

Le 9 mars 1945 à Saïgon, l'ambassadeur japonais présente un ultimatum à l’amiral Decoux ou il est fait mention que, conformément aux accords de défense communs les forces françaises doivent être placées sous commandement nippon.
Alors que l'ultimatum n'a pas encore pris fin, les japonais attaquent partout en Indochine les troupes françaises.

D'un côté, 60.000 Japonais aguerris et bien armés, 35.000 soldats stationnés aux frontières, de l'autre côté une armée coloniale sous équipée, disparate, dotée d'armes anciennes, celle ci composée de 18.000 métropolitains et 42.000 Indochinois.

De plus, Decoux n'est pas sur la même longueur d'onde que le GPRF qui préconise de refuser tout ultimatum et de défendre la souveraineté nationale, il estime que opposer une faible résistance diminuera les pertes et limitera le coup de force dans le temps.

Il tarde donc à donner l'alerte. De son côté, le général Ayme, remplaçant de Mordant, interdit à la division du Tonkin commandée par le général Sabatier de mobiliser ses troupes et de faire exécuter le mouvement de la brigade du général Alessandri, prévue sur plan, vers la haute région.

Ce jour là l'Indochine est en feu, les Japonais passent partout à l'attaque et les Français succombent par milliers.

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MessageSujet: Re: L'Indochine   L'Indochine Icon_minitimeMar 21 Mar 2017 - 5:29

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Quelques faits.

-Ha  Giang -
782 tirailleurs du 5éme bataillon du 1er RTT (régiment de tirailleurs tonkinois) défendent toute une nuit le Fort Billote, l'unité se rend à bout de munitions, 80 annamites et européens sont exécutés.

-Dong Dang -
Une cie du 3ème RTT et une section du 4eme RAC se battent durant trois jours au fort Van Vollenhoven, les combats terminés, Français et Tonkinois tombés entre les mains des Japonais sont massacrés au sabre.

-Lang Son-
La citadelle est attaquée par surprise, le général Lemonnnier qui y commande la 13eme brigade est décapité avec quatre cent soixante prisonniers.

-A Hanoï-
Deux régiments aidés par de l'artillerie et des chars prennent d'assaut la vieille citadelle. Le général Massini qui la commandait obtient les honneurs militaires, ce qui était exceptionnel mais tous ses hommes meurent à Hoa Binh dans les camps de la mort.

On tue à la mitrailleuse, baïonnette, au sabre…  Il leur arrive d'achever leurs victimes  en les enterrant vivants.

-A Thakhek-
Ils font passer une herse sur un champ de têtes après avoir enterré les hommes.

Souvent ils agissent par traîtrise, en invitant par exemple tous les officiers à boire à l'amitié franco-japonaise et en les assassinant.

-A la frontière chinoise-
A Ha Coï, le capitaine Régnier est allé au village pour arbitrer un match de basket entre Chinois et Japonais, il est alors saisi et emmené devant le commandant japonais qui lui demande de signer l'ordre à ses soldats de rendre les armes.
Il refuse, est emmené sous les murs de son poste encerclé, il refuse l'ordre de reddition et dit à ses hommes d'ouvrir le feu et est abattu.
Une unité d'infanterie coloniale du 9eme RIC sous les ordres du colonel Le Cocq, venue de Tien Yen arrive en renfort, durant les combats le colonel est tué, une sortie permet ensuite à 200 rescapés de s'échapper, de gagner Moncay ou une garnison résiste encore, ensemble ils gagnent ensuite la Chine.

- Sabattier qui n'a pas obéi aux ordres du général Ayme, ordonne à Alessandri de faire mouvement, et va rejoindre son PC en brousse.
Après avoir tenté d'organiser la lutte, Alessandri se voit obligé de gagner la Chine, en combattant au travers de la jungle avec ses hommes, en particulier deux bataillons de la Légion.
Désireux de reprendre le combat, ils ne trouveront pas l'aide nécessaire ni auprès des Chinois ni auprès des Américains. Ils subissent au contraire un internement humiliant et incompréhensible.

Le général américain Wedemeyer qui commandait le front continental de Chine et de Birmanie donne au général Chennault qui voulait porter assistance à l'unité en retraite, qui combattait, l’oedre suivant : "Pas un grain de riz, pas une aiguille pour les Français".
Les Français qui souhaitaient reprendre la lutte n'on trouvé d'aide ni du côté chinois ni du côté américain en raison de l'hostilité de ces pays au colonialisme français en Indochine.

Environ 1000 tirailleurs sont tombés exécutés par les Japonais ou les armes à la main, victimes aussi de bombardements aériens alliés, la seule intervention de l'US Air Force a eu lieu le 13/3/1945, sur le camp de prisonniers de Lang Son, faisant 400 morts parmi les tirailleurs tonkinois.

En peu de temps il ne subsistait presque plus rien de la présence française en Indochine, selon une estimation, ont été tués ou massacrés 18% de l'effectif européen entre le 9 et le 12 mars et après la capitulation du Japon le 15 août 1945, le statut des internés français n'a pas changé, les Japonais ont simplement transféré leur souveraineté a un parti politique nationaliste vietnamien, qui a pris de l'ampleur avec la complicité des Américains.

Civils et militaire ont été envoyés en captivité.
22. 000 civils français, hommes femmes et enfants sont parqués en résidence surveillée dans des  (quartiers immeubles, des mini-ghettos).
7. 000 militaires et 2000 civils  policiers et fonctionnaires  sont internés dans des camps disciplinaires et soumis à des conditions de vie très dure.
5000 militaires et 900 civils qui se sont fait remarquer par leur combativité sont envoyés dans des lieux de déportation.

Dès fin juin les Japonais constituent de véritables camps de concentration, à Pakson ou les camps de travaux forcés répartis le long de la route en construction de Hao Binh.
Ces camps reçoivent des prisonniers tirés de camps disciplinaires, l'objectif final paraissait bien être leur élimination puisque leur ration alimentaire ne leur laissait qu'une chance de survie de l'ordre de un mois. Du fait de la capitulation rapide du Japon le bilan reste limité et se solde quand même par le chiffre de 1500 morts ou disparus.

Le même jour de l'annonce de la capitulation du Japon, le Vietminh proclame le début de l'insurrection vietnamienne, sous les auspices des Japonais qui préfèrent remettre leurs armes à ce Vietminh qui s'est progressivement infiltré sur toui le territoire…

Le 20/8/1945, les forces vietminh occupent Hanoï, s'emparent des bâtiments administratifs et forme le comité de libération du Sud. Hue suit, le 25 Saïgon est occupée et le Vietminh procède à l'élimination de ses adversaires politiques, l'empereur Bao-Dai abdique, le 2 septembre Ho Chi Minh a formé son gouvernement de la République du Vietnam avec une forte majorité de ministres communistes, 9 sur 15 et le 2/9/1945, il proclame l'indépendance du Vietnam.

Les premiers combattants vietminh ont été recrutés parmi les déserteurs de l'armée française et des mouvements de jeunesse fondés par l'amiral Decoux.
Ces éléments venus de toutes parts ont pu se former à la guerre grâce à l'aide de 1500 officiers et sous officiers Japonais viscéralement anti-blancs. Après leur défaite, ceux-ci ont encouragé l'action anti-colonialiste et anti-occidentale de Ho Chi Minh.

A cette époque les Américains ne cachent pas qu'ils sont contre le retour des Français en Indochine et travaillent pour l'indépendance du Vietnam. A Postdam le 26/7/1945 décision a été prise de faire occuper le Vietnam par les Chinois nationalistes au Nord, par les Anglais au Sud, pour mettre en place un gouvernement vietnamien, le 24/8 le Vietnminh occupe Hanoï, prend les bâtiments administratifs et forme le comité de libération du Sud.

Le 9 septembre, conformément aux accords entre anglo-américains et Chinois, les Chinois qui ont en charge le maintien de l'ordre au Nord pénètrent au Tonkin qu'ils mettent en coupe réglée. Le Sud est placé sous le contrôle des britannique du général Gracey qui commande les troupes Indo-anglaises.

les Japonais vaincus conservent leurs positions et maintiennent en captivité à Saïgon les militaires du IIeme RIC et des hauts représentants de l'administration française.

En vertu des conditions de l'armistice ils ont la responsabilité du maintien de l'ordre.
Le 2 septembre, une manifestation monstre est organisée à Saïgon pour fêter l'indépendance et faire démonstration de l'unité enfin réalisée de tous les mouvements nationalistes sous la bannière du Vietminh.
Retranchés dans leurs maisons les Français entendent hurler les slogans anti-français et acclamer l'indépendance. Des coups de feu sont tirés place de la cathédrale, et la foule des manifestants, persuadée d'être attaquée par des français envahit le presbytère, le révérend père Tricoire est assassiné sauvagement.
Toute la soirée les maisons françaises sont attaquées, pillées, des Français arrêtés et molestés.
Les bâtiments publics, la radio, sont occupés avec la complicité des Japonais. C'est le début d'une période d'insécurité grandissante pour les Français de Saïgon qui avaient eu leurs armes saisies par les Japonais après le 9 mars 1945.
Des bandes incontrôlées entrent dans la ville, parmi elles des détenus de droit commun du pénitencier de Poulo-Condore libérés dernièrement par les Japonais.

Le 22 septembre les Britanniques décident de réarmer, enfin, les troupes du IIeme RIC, dans la nuit suivante, les bâtiments publics sont réoccupés par les forces alliées (anglo-françaises)
Le général britannique, inquiet de l'agitation provoquée par la sortie des soldats français leur fait réintégrer leurs quartiers. Un calme apparent est revenu, les services de Police et de Sûreté ont repris leurs fonctions et dans le centre ville, les carrefours sont gardés militairement par les Gurkhas. Les Vietminhs se sont regroupés dans les faubourgs avoisinants.

Le 24 septembre commence une chasse aux Blancs, Eurasiens et aux Français de l'Inde qui commercent. Tous ceux que leur travail amène hors du périmètre de la ville sont capturés et exécutés.
En ville, des Eurasiens et Vietnamiens employés dans l'administration française ou pro-française sont enlevés ou tués à leur domicile.
Dans la nuit du 24 au 25, des tueurs entrent avec la complicité des Japonais dans le quartier de Tandinh, ou plus de 150 français sont massacrés, femmes et enfants ne sont pas épargnés.
Les récits des survivants donne la mesure des sévices horribles subis par les victimes, et des extrémités auxquelles peut aller la haine raciale. Les Eurasiens sont particulièrement visés.
Les quelques Français survivants ne doivent leur vie qu'à l'intervention des Gurkhas et des soldats du IIeme RIC précipitamment réarmés.

C'est surtout dans la province cochinchinoise que les agressions dirigées contre les Vietnamiens pro-français se produisent, durant ces trois jours, le nombre des victimes françaises a été estimé à près de 300, autant de Vietnamiens, ils étaient médecins, prêtres, ingénieurs, industriels, agents de travaux publics, artisans, commerçants.

(Source Association Nationale des Anciens et Amis de l'Indochine et du Souvenir Indochinois)

En septembre, ce sera l’arrivée des troupes françaises.

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