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 LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE

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MessageSujet: LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE   LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE Icon_minitimeMar 8 Nov 2016 - 18:25

LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE 33-76

Un article de GRU




« LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE »



Héritier du Bataillon de choc créé à Staoueli en 1943. Le 1° bataillon de choc est reconstitué en janvier 1947, afin de servir en Indochine dans le cadre de la demi-brigade de marche parachutiste (DBMP).

Il comporte 700 hommes. L’unité quitte Alger le 17 janvier. Débarque à Saigon le 13 février, à Haiphong le 22 février 1947. Aux ordres du commandant Nasica, de mars à juillet 1947 : il tient plusieurs postes à la périphérie sud de Hanoi, participe aux opérations de secteur, pacifie les zones qui lui sont attribuées, il perfectionne sa formation. Plusieurs petites unités participent à des opérations parachutées. Aux ordres du commandant Clauzon. De juillet à septembre 1947 : le Bataillon tient un secteur bordant le canal des Rapides. Période de coups de main, d’embuscades.

Il réussit de manière spectaculaire dans la pacification. D’octobre à décembre 1947 : parachuté sur Bac Kan (opération Léa), s’empare brillamment de la ville, nettoie la région avoisinante et rejoint Hanoi avec l’opération Ceinture. De janvier à avril 1948 : le Bataillon de choc est détaché en Cochinchine. Il participe à plusieurs opérations parachutées (Iota le 23 janvier, Vinh Loi le 8 février, Ap Ta Lai le 3 mars, Xom Mieu le 5 mars) et à de nombreuses opérations terrestres et amphibies.

D’avril à septembre 1948 : de retour au Tonkin, l’unité est employée dans des opérations quasi quotidiennes.Embarqué le 6 Septembre 1948 à Haiphong, il débarque à Marseille le 19 octobre.Le bataillon de choc a été cité deux fois à l’ordre de l’armée. Il a perdu 3 Officiers, 14 sous-officiers, 42 caporaux et chasseurs


OBJECTIF « HO CHI MINH »


Débarqué en Indochine en février 1947, le 1° bataillon de choc va mener une guerre difficile dans le cadre de la demi-brigade de marche parachutiste. Au début d’octobre 1947, il reçoit l’ordre de sauter su Bac Kan.

Hanoi, 7 octobre 1947 : le soleil s’est levé, superbe. La lumière est venue très vite, envahissant le ciel dégagé. Du côté de la mer, à l’est, quelques petits nuages de coton blancs sont devenus roses. Sur le terrain d’aviation de Gia Lam, les 510 hommes du Bataillon de choc attendent. Ils sont prêts. Ils vont sauter tout à l’heure sur Bac Kan, capitale du gouvernement Ho Chi Minh. Ils attendent depuis la fin de la nuit près des parachutes et des armes alignés en faisceaux entre les Dakota et les vieux Junkers 52. L’excitation, qui semblait être tombée, renaît lorsqu’atterrit le Spit météo. Le chasseur est allé renifler le temps qu’il fait en Moyenne Région, sur les montagnes du nord-ouest du delta du fleuve Rouge. Une jeep de l’armée de l’air passe rapidement devant les appareils :

- Embarquez ! Embarquez !

Avec un grondement fou, renaît le vent des hélices. S’aidant mutuellement, les paras escaladent les échelles de métal et disparaissent. Les Ju 52 lourds et pataudes décollent les premiers. Les Dakota les rejoindront tout à l’heure, afin que tous les avions larguent leurs chargements en même temps. Douze Ju et cinq Dakota emportent la première vague. Le commandant Clauzon s’est débarrassé des deux parachutes qui l’écrasent. Au moment du décollage le pilote lui a confirmé que le vol ne durerait pas plus de trois quarts d’heures :

- Vol à 3000 pieds, largage en approche directe à 50 pieds.

L’officier regarde par la porte ouverte, sans trop le voir, le puzzle du delta qui défile sous lui ; miroirs d’eau, carrés verts des rizières, carrés sombres de terre remuée, grisaille de boue et de champs en friche, Viennent des collines rousses, une route, la RC 3, que longe le vol de l’avion. Elle est hachée de coupures et de barricades, tronçonnée par des levées de terre et par les ponts démolis. Les colonnes terrestres n’auront pas la partie belle pour rejoindre le Bataillon à Bac Kan. Le plan d’opération prévoit un isolement d’une semaine pour les paras. L’expérience de Charles Clauzon l’a rendu méfiant, depuis longtemps, en ce qui concerne les plans de l’état-major. Or, cette fois, les ambitions du commandement sont vastes. Le général Salan veut disloquer le dispositif Viêt-Minh du « réduit national ». Les paras sauteront à Bac Kan, à Cao Bang, à Cho Moi, à Cho Don, au cœur du sanctuaire ennemi. Quatre colonnes terrestres, venues des quatre points cardinaux, aborderont simultanément la zone où, autour des installations, des dépôts, se tient une force évaluée à 20 000 hommes, dont la moitié au moins est bien armée, bien entraînée. Toute la demi-brigade de marche parachutiste saute, à peu près trois bataillons. Il faudra que les avions effectuent plusieurs rotations, car le potentiel aérien de CEFEO, Corps expéditionnaire français en Extrême Orient, est faible. La France est pauvre, tant en moyens matériels qu’en détermination.

Cela passe comme un éclair dans l’esprit du commandant ; Il revient aussitôt à sa seule préoccupation : l’opération. Il sautera le premier. Bien sûr, ses hommes seront autour de lui, c’est pour eux qu’il est soucieux. Il ne pense pas à lui-même ; son rôle est de faire exécuter la manœuvre, de gagner. Mais il souhaite gagner aux moindres frais. Quand il ferme les yeux, il a en tête le terrain de saut, la ville de Bac Kan, les collines boisées, la rivière, les emplacements de DCA . Il a fallu une longue préparation pour la mise au point de l’affaire. Son esprit est totalement imprégné, il n’a plus besoin de cartes, de photos aériennes. Il est déjà à Bac Kan.

- Equipez-vous, nous arrivons.

Clauzon se laisse harnacher par le moniteur. Le saut ne le préoccupe pas. Le parachute n’est qu’un moyen de transport exceptionnel et un peu anormal pour mettre les hommes à pied d’œuvre. Le sous-officier largueur se penche dans le vide. Le vent creuse de curieux méplats et des rides mouvantes sur son visage. Il se relève et sourit en indiquant une direction au sol :

- C’est là !

Dans l’avion, un gradé vérifie les équipements et les sangles d’ouverture automatique. Au-dessus de la porte, un voyant rouge s’allume.

- En position !

Le chargement humain s’ébroue et piétine. La lampe passe au vert, tandis que le klaxon retentit, rauque. Il est 8h10. La toile du parachute claque en s’ouvrant. Clauzon ouvre les yeux, il n’a jamais pu les garder ouverts pendant la chute libre. Déjà, la terre monte à sa rencontre, très vite. Des silhouettes sombres courent sous lui, elles tirent, des balles claquent. Il a juste le temps de remarquer que quelques-uns de ses hommes se posent avant lui et roulent dans l’herbe. Il serre les jambes, le choc le secoue violemment. Ses mains fébriles dégrafent le verrou. Au même moment, le lieutenant Hentic, l’officier de renseignements, a quitté le Ju n° 1. Depuis une bonne minute, il courbait sa haute taille pour tenter d’accrocher le haut de la porte avec son dorsal. Aux lisières de la ville, au nord surtout, les fumées d’incendies allumés par la chasse montent droites.

- Pas de vent, c’est déjà ça !

Avec satisfaction, il reconnaît sans peine les détails révélés par le stéréoscope sur les photos aériennes. La citadelle, la bouche du Sông Câu, le pont sur la rivière dont son ami Grenet doit se rendre maître. Le grand lieutenant imagine Grenet dans une position analogue à la sienne, à la porte de l’autre avion, le n° 2, qui vole, parallèlement à lui, à quelques dizaines de mètres. A cet instant, les deux appareils s’écartent l’un de l’autre.

- Chacun pour soi, songe Hentic.

Feu vert, klaxon. Il repère facilement sa zone d’atterrissage, une colline au sommet dénudé, au sud de l’agglomération. La route qui mène à Thai Nguyen passe au pied du mamelon. Elle est si étroite cette aire d’atterrissage, que le Junker ne largue que trois hommes à la fois. Au nord, les mitrailleuses des Spitfire s’énervent. Hentic, c’est une force de la nature, un vieux soldat aussi. Narvik avec les chasseurs, la Résistance, la Gestapo, la déportation, volontaire pour les paras en Indochine. Au bataillon c’est le patron du groupe de partisans. Aujourd’hui, pendant plusieurs heures, ils seront seize autour de lui, presque tous des Annamites. Parce qu’il est prudent, mais aussi parce qu’il est le plus costaud, il saute avec le fusil mitrailleur, des chargeurs plein ses poches. Ils sont trois qui abandonnent leurs parachutes, les Viets ne sont pas au rendez-vous, mais il ne saurait tarder.

A trois kilomètres au nord, vers Bac Kan, des parachutes sont étalés un peu partout. Une voilure rouge, parachute d’une gaine à matériel, flotte, près de la citadelle, prise dans les branches d’un peuplier. Là-bas, les coups de feu déchirent l’air frais du matin. Des explosions de grenades ponctuent les rafales de pistolets-mitrailleurs. Pendant que le Ju repasse sur sa tête et que ses hommes lui arrivent trois par trois, Hentic écoute la radio, passionnément. Largués sur la DZ principale, le capitaine Genestout, avec la 1° compagnie, le lieutenant Jaussaud, avec la 4°, ont couru sans attendre vers leurs objectifs ; le regroupement des unités s’est fait au canon. Les deux éléments de commandement, celui de Clauzon pour le Bataillon, celui du colonel Sauvagnac, qui commande l’opération parachutée, se rassemblent autour des moyens de transmissions.

Il a fallu deux passages des avions pour mettre tout le monde au sol, les zones de saut sont exiguës ; Une bonne partie du terrain utilisable est planté de bambous effilés. L’ennemi, rapidement désorienté, à tiraillé pendant la descente des paras. Mais il ne s’est agit que de coups de fusils. Apparemment, l’adversaire ne dispose pas de DCA ni d’armes automatiques. D’après leurs uniformes, les premiers cadavres n’appartiennent pas à des unités de réguliers. Il s’agit peut-être de milices populaires. Leur effectif est évalué à 10 000 dans le réduit national. Les 15 000 Bo-dois réguliers sont sans doute ailleurs, dans la montagne. Les chocs ont traversé la brousse proche de la bourgade, les jardins, les premières paillottes, en livrant des combats individuels.

Le lieutenant du Paty, après avoir difficilement évité les pyramides de bambous pointus qui couvrent le stade, a été pris à parti par trois Viets armés de coupe-coupe et de grenades, avant d’avoir pu dégainer son arme. Son sous-officier adjoint est intervenu juste à temps. Les ennemis morts sont jeunes, apparemment bien nourris et courageux. Le caporal-chef Jussot ne s’’est pas encore relevé de son roulé-boulé que deux guérilleros sont sur lui. Il se défendra seul, son parachute encore accroché aux épaules, à coups de casque lourd, avant d’être secouru. Un peu plus loin, le sergent Agussol, blessé de deux balles à l’atterrissage, se bat avec son seul poignard contre deux agresseurs. Il éventre l’un d’entre, l’autre s’enfuit. Il peut alors dégager son arme du harnais de parachute. Un chasseur est blessé par plusieurs balles tirées d’un fourré tout proche. Il est mis hors de combat, sans avoir vu l’ennemi. Autour de lui, des fuyards abattus comme des lapins.


« Il semble que nous soyons tombés sur des recrues de l’instruction. Celles qui disposent de fusils n’on que peu de cartouches », dit le capitaine Genestout à son adjoint. Ensemble, entourés de quelques paras, ils courent vers les objectifs. Il entend encore les ordres de Clauzon pendant le briefing :

« La 1° compagnie, au nord, enlèvera l’hôpital, le marché, la concession chinoise, la station de TSF, la résidence d’Hô Chi Minh. Elle neutralisera par son feu la caserne de la garde indigène. Au sud, Jaussaud, avec la 4° compagnie, occupera la maison de la douane, la maison du vétérinaire et les bâtiments du centre administratif.

« La seconde vague, avec la 3° compagnie du capitaine Vermonet, rejoindra, au nord, la section Grenet, occupera l’ancien terrain d’aviation, de l’autre côté de la rivière. Elle fera front à toute contre-attaque possible venant du nord, de la direction de Cao Bang. Quant à la 2° compagnie de Fournier, elle rejoindra le commando Hentic pour faire face au sud, vers Thai Nguyen ; elle aidera la 4° compagnie à enlever la citadelle ».

Le commandant Clauzon a installé son PC dans une paillote en bordure de la zone de saut principale. Il est 8h35. Il a sauté il y a vingt-cinq minutes. Les liaisons radio fonctionnent bien. « Salan est dans l’avion », rappelle le capitaine Buchoud, désignant vaguement le gros Catalina ventru qui tourne inlassablement au-dessus de la vaste cuvette. Clauzon hausse les épaules, la position de ses éléments de manœuvre le préoccupe davantage.

- Le commando Hentic est en place, au complet, R.A.S. chez lui.

Les messages parviennent enfin : « Les hommes de Grenet occupent les deux extrémités du pont sur le Sông câu – réaction ennemie faible, deux blessés légers ». Le petit commandant s’inquiète : « Quel genre de blessure ? ». Il apprend ainsi que le caporal-chef Demay souffre d’une fracture du pied. Un Viet, particulièrement fanatique, s’est jeté sur lui au moment de l’atterrissage. Ils se sont battus, au corps à corps, à mains nues. L’Annamite a cassé la cheville du para, qui a enfin pu utiliser son pistolet-mitrailleur pour clore la querelle. Les deux commandants de compagnie, pressés, se contentent de parler de résistance sporadique devant eux. Ils foncent. Il est 8h45. Le groupe de mortiers de 81 tire quelques obus sur les collines, au nord de Bac Kan. De là partent des coups de feu. Le commandant ne tient pas en place, béret en bataille, chemise grande ouverte sur son torse maigre, il consulte sans arrêt sa montre, harcèle Buchoud, son adjoint, l’aspirant Rialland, officier transmissions, le capitaine médecin Avezou. Genestout se manifeste enfin :

- La 1° compagnie occupe la station TSF et l’hôpital. Pas de pertes. La progression continue vers la Résidence. Résistance ennemie faible, inorganisée.
- Il est 9h00, nous sommes en avance sur l’horaire, se réjouit Buchoud.
- Plus nous irons vite, et moins nous aurons de casse, grogne Clauzon.

La 4° compagnie occupe la maison du vétérinaire. Ils ont des problèmes devant les bâtiments du tribunal. Les messages se succèdent maintenant, deviennent plus nombreux, les voix de commandants d’unité reflètent leur satisfaction.

- La 1° compagnie occupe la Résidence – pertes ennemies élevées.
- La 4° compagnie tient le tribunal et progresse vers la douane.

L’ennemi se replie en désordre. Explosions et rafales d’armes automatiques secouent l’agglomération. Du côté de Grenet et de Hentic tout semble calme.

A 10h45, le ciel se remplit du fracas des avions. La seconde vague arrive. Elle est composée de la 3° compagnie du capitaine Vermonet, de la 2° du lieutenant Fournier et comprend le gros de l’état-major du colonel Sauvagnac. Les corolles des parachutes s’épanouissent dans l’air encore frais. Des Viets se cachent toujours à proximité de la zone de saut. Ils tirent quelques coups de fusils. Le caporal-chef Fleury est tué pendant la descente d’une balle dans la gorge. Une autre l’a atteint à la cuisse. Il ne verra rien du combat. Des scènes analogues à celles du précédent atterrissage se déroulent, car la première vague n’a pas procédé à un nettoyage systématique, préoccupée par sa mission. Un chasseur est blessé par des hommes armés de lances de bambou. L’aspirant Quignard est traîné au sol par des Viets attelés à la voilure de son parachute. Son ordonnance intervient in extremis. Dan Bac Kan, la 4° compagnie signale qu’elle occupe le centre administratif. La 3° compagnie accroche l’ennemi au nord du Sông Câu, sur l’ancien terrain d’aviation. Le Viêt Minh, attendait là un éventuel parachutage. Les abords de la piste sont plantés de bambous aiguisés, une grosse section est installée dans les bâtiments délabrés. Elle est culbutée en quelques minutes, perdant une mitrailleuse, deux mortiers, une trentaine de fusils et la moitié de son effectif. Le reste est fait prisonnier.

A 11h45, la citadelle est occupée par la 3° compagnie. L’école des cadres est vide ; professeurs et élèves se sont enfuis. Au pied de la colline, le lieutenant Hentic est débordé par ses prisonniers. Plus d’une centaine d’hommes, civils et militaires, sont venus se jeter dans son embuscade. Ils sont assis , immobiles, les mains sur la tête, entassés sur le bas côté de la piste, surveillés par les partisans. Les armes et les bagages sont empilés un peu plus loin. Il n’y a pas eu de combat. Parmi les quelques véhicules, une très belle V8 a été prise. D’après l’interprète, c’est la voiture d’Ho Chi Minh. Il ne devrait pas être loin, mais comme dit le lieutenant : « Il n’était pas dedans ». Il appelle Clauzon, envahi par sa moisson, civils apparemment importants, soldats en tenue, Bo doïs en treillis, mais surtout des guérilleros en tenue de coton noir ou marron.

- Les Viets filent par les collines, impossible de les arrêter.

A la réception, le chef de bataillon grogne :

- C’est la même chose au nord, chez Grenet. Nous sommes trop peu nombreux pour boucler sérieusement le dispositif. Je vais te faire relever par des éléments de la 4°. Rejoins-moi à la maison de la douane.

A 12h30, le silence se fait dans Bac Kan ; le Bataillon de choc a réussi la première partie de sa mission. Dans l’après-midi du 7 octobre, le tri des prisonniers leur interrogatoire, l’exploitation des documents commencent. Les avions reviennent et parachutent vivres et munitions. Il faut tout envisager et pouvoir tenir en cas de contre-attaque. Qui peut savoir où est l’ennemi et quelles sont ses intentions ?
Le capitaine Buchoud rédige le premier compte rendu de la journée à l’intention du colonel Sauvagnac.

« Bac Kan, 7 octobre, 17h00 »

I – Positions des unités du Bataillon de choc :
- PC Bataillon et commandement : maison de la douane.
- 1° compagnie : Résidence avec EM, DBMP, station radio, usine électrique, ministère armement.
- 2° compagnie : hôpital et dépôt route Cho Don.
- 3° compagnie : pont et terrain aviation.
- 4° compagnie : citadelle.

II – pertes amies :
- a) Personnel : 1 tué, 2 disparus, 4 blessés
- b) Matériel : (gaines non récupérées) : 2 FM, 1 LG, 1 mortier 60, 1 poste radio SCR 511.

III – Pertes ennemies : (approximatives, en cours de dénombrement):
- a) Personnel : 260 tués, dont ministre des Finances ; 115 prisonniers blessés, 184 prisonniers, dont un ministre d’Etat, un directeur armement, un directeur finances, deux speakers de la Voix du Viêtnam, autres identifications en cours.
- b) Matériel : (pris au combat) : 250 fusils, 4 FM, 1 mitrailleuse lourde, 3 mitrailleuses légères, 2 mortiers de 81, 3 mortiers de 60, 2 lance-grenades, 12 pistolets, très nombreuses grenades, important stock munitions (dépôts, en cours d’inventaire).
- Stocks armement, produit textiles, pharmaceutiques, matériel radio, 250 kg explosif, 400 t munitions diverses, 2000 grenades, plusieurs véhicules, 8 kg or, 101 mercure, plusieurs dizaines de millions de piastres, la plupart Hô Chi Minh.

IV – Quatre otages européens, 120 prisonniers ont été libérés.


La première nuit a été presque calme. L’ennemi ne s’est guère manifesté, sauf à l’ouest où il a tenté, sans succès, de s’infiltrer dans le dépôt de la route de Cho Don. Le 2° bureau, tant celui de la DBMP que celui du bataillon, a beaucoup travaillé, triant les prisonniers, étudiant les documents saisis. Les cadres de l’administration Viêt-minh sont nombreux. Ils parlent volontiers. Une dizaine de communistes chinois au statut incertain (conseillers civils ? conseillers militaires ?) sont repérés. De très nombreux dépôts sont localisés grâce aux plans et aux archives, grâce aussi aux informations des responsables. Par contre, il s’avère que le camp de prisonniers et celui des otages ont été déménagés quelques jours avant l’opération ainsi que le poste émetteur de la voix du Viêt-Nam. Y a-t-il eu indiscrétion ou s’agit-il d’une coïncidence ?

A midi, les avions légers peuvent atterrir à Bac Kan. Comme des fourmis, des prisonniers et des civils transportent des colis, rassemblent les parachutes. En ce moment, les hommes du 3/1° RCP doivent sauter sur Cho Don, à 50 km à l’ouest. Cet après-midi, le Bataillon de choc recevra un important parachutage de matériel. Le Catalina, comme un gros insecte obstiné, poursuit sa ronde dans le ciel clair et vide. D’un coup, la cuvette éclate du fracas de moteurs d’avions. Sans doute le ravitaillement est-il en avance sur l’horaire ? A la stupéfaction de tous, à cent cinquante mères d’altitude, les appareils entament un largage de personnel au dessus de l’agglomération. Sauvagnac réagit aussitôt. Il réussit à éviter un second largage. Les Ju et les DC 3 tournent plusieurs fois puis s’en vont vers l’ouest. Il s’agit d’éléments du 3/1° RCP, dont le chef de bataillon es ses éléments de commandement, qui devaient être largués à Cho Don. Hanoi les a déroutés – un message du Catalina signalait la situation désespérée du 1° Choc, encerclé par les Viets dans Bac Kan. (dans les mémoires du général Salan, ce message est attribué au radio du Catalina devenu subitement fou.). Le commandant Fossey-François , sera repris par Morane, ramené à Hanoi dans l’après-midi et parachuté aussitôt à Cho Don. Les hommes parachutés avec lui rejoindront leur unité à pied, avec la protection d’une compagnie du Choc.

Au retour, les 10 et 11 octobre, ce déplacement permettra à la compagnie Genestout de découvrir des dépôts importants, un centre d’émission radio, et de mettre quelques Viets hors de combat. Autour de Bac Kan, les dépôts de matériel et de munitions sautent, Le camp des otages est toujours introuvable. Pendant ces journées, une autre colonne est dirigée vers Cho Moi, au sud , pour aider les paras d’une compagnie du 1° RCP. En difficulté, ils comptent en une seule embuscade dix tués et quinze blessés. Les chocs subissent également plusieurs embuscades, livrent plusieurs combats. La colonne découvre des installations et des dépôts. Elle cause des pertes à l’ennemi, mais elle a des tués et des blessés. Les reconnaissances, les nettoyages coûtent cher à l’adversaire qui, pourtant, refuse souvent le combat. Le 16 octobre à 10h45, le contact est pris avec les avant-gardes de la colonne Beaufre sur la route de Cao Bang. Les Chocs ne sont plus seuls, Le 17 octobre, la phase conquête et exploitation de l’opération Léa est considérée comme terminée. Les opérations, souvent sanglantes, se poursuivront jusqu’au 24 novembre. A partir de cette date, l’opération Ceinture ramène le Bataillon de choc à Hanoi, qu’il atteint pour Noël.

Après avoir parcouru depuis le saut plus de 800 km, compté 18 tués, 2 disparus, 60 blessés, le Bataillon de choc est épuisé.

Le 9 janvier 1948, il embarque à Haiphong et débarque à Saigon le 12. Le 15, il est engagé en Cochinchine dans le secteur du Quadrilatère. L’aventure Indochinoise du Bataillon de choc continuait ...

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MessageSujet: Re: LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE   LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE Icon_minitimeMar 8 Nov 2016 - 18:29

LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE 15-54
Fredy

.Le 1er Bataillon de Choc en Indochine

Le 1er Bataillon de Choc est reconstitué en janvier 1947 afin de servir en Indochine dans le cadre de la Demi Brigade de marche parachutiste.
L'unité quitte Alger avec 700 hommes pour débarquer à Haîphong le 22 février 1947.

Sous les ordres du commandant Nasica de mars à juillet 47, il tient plusieurs postes à la périphérie sud de Hanoî, participe aux opérations de secteur et pacifie les zones qui lui sont attribuées.

De juillet à septembre 47, le bataillon tient un secteur pour chasser les "Viet- Minh" installés au canal des raipides ( ops "Niagara ) .

D'octobre à décembre 1947, il est parachuté sur Bac Kan dans le cadre de l'opération "Léa" et s'empare brillamment de la ville, nettoie la région avoisinante et rejoint Hanoî .
Le 7 octobre 1947, la demi-brigade aéroportée du groupement Sauvagnac saute sur Bac Kan, la capitale du gouvernement Hô Chi Minh.

Ci dessus, un para sort sa radio après le saut.
LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE Choc0012

De janvier à avril 1948, le bataillon de choc est détaché en Cochinchine qui deviendra plus tard le sud- Vietnam.Il participe à plusieurs opérations aéroportées ( Lota le 23 janvier, Vinh Loi le 8 février, Ap Ta Lai le 3 mars, Xom Mieu le 5 mars ). et à de nombreuses opérations terrestres et amphibies.

D'avril à septembre 1948 : de retour au Tonkin, l'unité va participer à d'autres missions et opérations dans le secteur de Khoai Khe et Son Tay .
Après un repos à Hanoî , il participe à l'opération "Terminus" dans la région d'An Thi, puis est envoyé à Haiduong pour renforcer le poste de Gia Loc.

En juin 1948, 80 hommes du bataillon qui n'ont pas fini leur séjour sont envoyés au 1er bataillon du 1er RCP.
Le 16 juillet les "Chocs " effectuent leur dernière opération dans la région de Phuong Sa.

Embarqué le 6 septembre 1948 à Haiphong, il débarque à Marseille le 19 octobre.
Le 1er Bataillon de choc a été cité deux fois à l'ordre de l'armée, perdu 3 officiers,14 sous officiers et 42 parachutistes.


LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE Batail10

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MessageSujet: Re: LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE   LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE Icon_minitimeMar 8 Nov 2016 - 18:31

LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE 15-54
Fredy

Si, j'ai lu Para colo: le béret bleu était pour les paras métros de 46 à 58 sauf en Indo de 51 à 54, il était rouge.
Le béret rouge a toujours été porté par les paras colos, mais il me semble et j'en suis presque certain que le 1er Bataillon de choc le portait également car il reprenait les traditions des SAS ( 2ème RCP )

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MessageSujet: Re: LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE   LE 1° BATAILLON DE CHOC EN INDOCHINE Icon_minitimeMar 8 Nov 2016 - 18:32

Citation :

   le 1er Bataillon de choc le portait également car il reprenait les traditions des SAS ( 2ème RCP ) .


Il n'y a strictement aucune filiation entre le béret rouge des SAS et le béret rouge de l'après guerre, bien que l'on se berce de cette légende.

En effet après la dissolution des deux SAS le béret rouge est abandonné au profit du béret Noir puis Bleu Roi de la 25 DP.

Ce n'est qu'a la création du 5é BPIC de Dupuis et Trinquier, que suite au fait que l'on voulait imposer le béret bleu des TAP aux coloniaux qui eux portaient le calot que le Gal Landouzy obtint de ressortir des caisses des bérets d'une autre couleur afin différencier colo et métro

Ils se trouve que la couleur sera rouge.

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