Le 13e RDP s'installe à Dieuze

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Le 13e R.D.P. devient régiment de recherche

Avec la fin de la guerre d'Algérie et la décolonisation qui conduit les jeunes pays africains à l'indépendance, l'armée de terre française opère une réorganisation de ses forces.

La 11e Division Parachutiste succède à la 11e DLI et les régiments parachutistes, exilés dans les brumes de l'Est, vont se réinstaller dans le sud-ouest où le climat est plus favorable à l'entraînement des formations aéroportées.

Dans ce contexte, le 1er régiment de hussards parachutistes sera le régiment de reconnaissance de cette division, ce qui laisse le l3e RDP. sur la touche.

En Europe les forces armées des deux blocs, l'occidental et le communiste se font face tout au long du «rideau de fer ». Comme les autres nations membres de l'OTAN, la France a la responsabilité d'une partie du dispositif allié et elle occupe notamment une place privilégiée parmi les grands commandements d'AFCENT (commandement des forces armées du théâtre centre-Europe).

Pour ce qui concerne les forces terrestres, la 1re armée - dont le PC est à Baden Oos, près de Baden Baden - regroupe sous ses ordres le 2e Corps français de Koblenz et le 2e corps allemand d'Ulm.

Dès les années cinquante apparaissent les 13esoins en renseignements au profit du «Corps de Bataille ».
La manœuvre «Javelot» teste l'efficacité de raids d'éléments d'une brigade légère blindée et, en 1955, la manœuvre «Éclair» engage des commandos de six hommes disposant de postes Angrc9 montés sur véhicule dont la mission est de rechercher le renseignement dans une profondeur de cinq à vingt kilomètres.
Les enseignements tirés de ces deux grandes manœuvres conduisent, dès 1959, le chef du 2e Bureau du 2e C.A. -le colonel Degas­ à envoyer à Corte des officiers de renseignement en vue d'étudier les modalités de vie sur les arrières ennemis.

Les conclusions contenues dans le rapport du lieutenant Faivre­ futur commandant du 13e RDP - vont inciter le commandement à créer une Unité de recherche du renseignement dans la profondeur qui, à l'instar des GCMA d'Indochine et du 11e Choc en Algérie, opérera par petites équipes autonomes au-delà des lignes de contact, afin d'acquérir et de transmettre des informations sur le dispositif et les déplacements des Unités adverses.

C'est ainsi qu'en 1960, dans la plus grande discrétion et à titre expérimental, est mise sur pied la 7e compagnie commando, direc­tement placée sous les ordres du 2e Bureau du CCFF A.

Après trois années d'expérimentation, l'efficacité de telles équipes fait l'unanimité et le ministre des armées décide de transformer le l3e RDP en un régiment de recherche aéroporté à caractère interarmes.

L'organisation de ce régiment comprend un état-major et un escadron de commandement et des services, trois escadrons de découverte, un escadron d'instruction.
Le PC, l'ECS et deux escadrons s'installeront en 6e RM, un escadron en RFA qui absorbera la 7e compagnie commando (Cette décision fait l'objet d'une DM classée secret défense)

Ce régiment aura pour mission de rechercher le renseignement à l'intérieur du dispositif adverse au profit d'une armée ou d'un corps d'armée.
Il est classé Unité de réserve ministé­rielle et dépend directement du 2e Bureau de l'état-major des armées.

Le choix de l'implantation du régiment dans l'Est de la France tenait à plusieurs impératifs: être installé dans une zone relativement discrète, disposer à faible distance de terrains favorables à son instruction spécifique, ne pas se situer trop loin de son employeur et de sa zone d'emploi éventuelle, enfin disposer d'un site pouvant accueillir un millier d'hommes.

Toutes ces conditions étaient à peu près remplies à Dieuze, le seul point noir étant l'état de nombreux bâtiments de l'ancienne caserne qui, pour être habitables, exigeaient de grosses réparations.




En dépit du travail important représenté par la remise en état du quartier et comme il jugeait les avantages du site supérieur aux inconvénients, le chef d'escadrons Bizard, envoyé par l'EMAT afin de juger sur place de la faisabilité de l'installation du 13e RDP à Dieuze, rédigea un rapport favorable qui entraîna la décision ministérielle suivante:

FM Guerre Paris
TO Régions Metz, Toulouse et Baden, Ile DLI, Inspé Para et ABC
« 13e régiment de dragons fera mouvement courant juillet de Castres sur Nancy et Dieuze /stop/8e régiment parachutiste d'infan­terie de marine de Nancy sur Castres / stop/ Ces régiments rejoin­dront nouvelles garnisons dans leur état actuel sauf certains matériels laissés sur place /stop/ Toutes modifications de structure intervien­dront après mouvements /stop/ détachement précurseur des deux corps en place 15 juillet /stop/ Mouvement des autres unités à partir du 25 juillet /stop/ Stationnement Be Dragons à régler entre Nancy et Dieuze par 6e RM en fonction avancement des travaux et en réservant caserne Drouot place nécessaire pour 26e Bataillon d'in­fanterie attendu à partir 15 octobre 1963 /stop/
Insiste pour que cadres puissent être rejoints par familles au plus tôt /stop/ À cet effet, logements libérés par 8e RPIMa à Nancy seront attribués priorité familles cadres 13e RDP et réciproquement jstop/ Instructions complémentaires suivront par DM ».




Dans la deuxième quinzaine de mai 1963, le colonel convoque le capitaine Bichon dans son bureau:
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