La Résistance : Des chiffres...

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Ah! la résistance.... Loin de moi l'idée de vouloir me gausser de la résistance… J’ai conté [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] les pérégrination de feu mon oncle qui fut déserteur et résistant… C’est le moins que l’on puisse dire.

Mais il est juste de dire aussi, que la résistance ne fut pas un bloc monolithique, il y eut résistants et résistants…

…Je vous propose donc à l’instar des noms [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] des chiffres parlants, - Car on parle de trop…On se réfère trop au gaullisme ou à la résistance aujourd’hui.
…Même les hommes et les partis qui l’ont toujours combattu sont devenus héritiers du gaullisme ou de la résistance.

Alors voyons tout d’abord la définition officielle du résistant :

Le Secrétariat d’Etat aux Anciens combattants et Victimes de guerre prend en compte, pour le calcul des droits à la retraite, les services accomplis dans la Résistance après l’âge de seize ans.

Les services rendus dans la Résistance doivent avoir duré au moins trois mois avant le 6 juin 1944 et avoir été homologués ou prouvés par deux témoignages circonstanciés établissant sur l’honneur la réalité ainsi que la durée de l’activité accomplie émanant de personnes notoirement connues dans la Résistance.

Ceci étant posé, voyons comment on a résisté :

En 40 notre armée… Pas beaucoup…
Bien que certains se soient battus, et même bien battus on doit constater que :

Le 19 juin, les allemands capturent 200 000 soldats. Le 22, c’est 200 000. Le 23, c’est 500 000.
A la fin de la guerre-éclair, l’Allemagne totalise 2 millions de prisonniers français.
Le nombre de soldats français ayant échappé à la capture par la fuite est de 1,7 à 1,8 millions.


Les premiers résistants

Claude Bourdet écrit que le nombre de ceux qui ont participé « effectivement à la lutte clandestine ou qui ont, hors de France, fait partie des Forces françaises libres est extrêmement limité ; quelques dizaines de milliers au cours des années 40, 41, 42, quelques centaines de milliers en 1943-1944 ».
(Claude Bourdet, L’aventure incertaine . Ed Stock, 1975)

L’association « Le résistant de 1940 » groupait, lors de la publication de sa quatrième liste, 387 membres. Une association ne peut prétendre rassembler tous ceux qui ont agi et beaucoup de ceux qui ont agi à partir de 1940 sont morts. Ce chiffre donne cependant une indication.
(Cité par Raymond Amouroux. La grande histoire des Français sous l'occupation. Ed Laffont, 1998)

Le 14 juillet 1940, les Forces françaises libres défilent a Londres.
II y a là presque tout le monde :
- Vingt-cinq légionnaires.
- Une section de chars de combat.
- Trente marins.
- Quarante aviateurs.

Au mois d'août 1940, les effectifs gaullistes sont plus importants :
98 officiers, 133 sous-officiers, 716 hommes de troupe, 1 118 civils en instance d'incorporation.
L'Afrique française partiellement ralliée amènera 17 000 soldats (en majorité indigènes) dans les semaines qui suivent.

Qui sont les premiers Gaullistes ?

Dans un document en date du 11 septembre 1942, rédigé à Londres à l'intention de Léon Blum, le socialiste Félix Gouin décrit qui sont les hommes de la France Libre.

" Parmi les rares Français qui, au début, ont suivi de Gaulle, il y avait quelques civils, mais davantage de militaires. La plupart étaient des gens de droite et d'extrême droite et ils ont transporté dans la maison leurs préjugés, leurs croyances ou leurs haines idéologiques. C'est un fait que, sous leur influence qui était, dans le début du mouvement, prépondérante et sans contrepoids, ils ont constitué, ici, une sorte de copie en réduction du gouvernement Pétain ; mêmes tendances, mêmes outrances, mêmes conceptions autoritaires... Seule différait l'attitude à observer vis-à-vis de l'Allemagne..."
Source principale : Raymond Amouroux. La grande histoire des Français sous l'occupation. Ed Laffont, 1998

La résistance à partir de 1943

- Février 1943 : Instauration du STO (Service du Travail Obligatoire). Pour y échapper, et pas forcément  pour se battre contre les Allemands, des milliers de jeunes se cachent.
- Octobre 1943 : 20 000 résistants, pour la plupart réfractaires au STO
(estimations d'Henri Amouroux)
Autres estimations  
Guillain de Bénouville : 10 000
Services allemands : 130 000
Marie Granet et Henri Michel : 75 000 (en comptant les affiliés aux réseaux clandestins)

- Mars 1944 : 30 000 à 40 000
- Juillet 1944 : 200 000
- Fin de la guerre : 300 000

Un peu plus de 260 000 cartes de Combattant Volontaire de la Résistance ont été délivrées jusqu’en 1996
(Source : Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre).

La résistance communiste

Pacte germano-soviétique :
Du 22 août 1939 au 21 juin 1941…Durant cette période on ne résiste pas, au contraire… D'ailleurs on a déjà « donné » contre l’armée française…

Premier calcul :
Arrivée des Allemands à Paris : 14 juin 1940
Libération de Paris : 25 août 1944
Durée de l'occupation à Paris : 1533 jours
Durée de l'occupation vue par les communistes : 1161 jours, soit le quart de moins que les autres.

Second calcul :
Déclaration de guerre : 1 septembre 1939 (Invasion de la Pologne)
Fin de la guerre : 8 mai 1945 (Armistice)
Total : 2076 jours
Durée de la guerre contre le nazisme,  pour les communistes : 1417 jours, soit le tiers de moins que les autres.

Rapporté à une journée de 7 heures (35 heures oblige), qui commencerait à 9 heures du matin, que les communistes ont embauché à 11 heures 13 minutes…


Les étrangers en première ligne

Philippe Ganier-Raymond assure que 300 000 immigrés, sur trois millions vivant alors en France, ont participé à la Résistance. Cinquante mille étaient armés.
Ils auraient effectué, au cours des dix-huit mois qui ont précédé la mort des hommes du groupe Manouchian (21 février 1944) «la majorité des actions de la Résistance dans la région parisienne».

Ils sont vingt-trois, parmi lesquels seulement un français, Roger Rouxel, ouvrier tourneur de Vitry-sur-Seine, et un Breton, Georges Cloarec.
(L 'Affiche rouge. Philippe Garnier-Raymond. Ed. Fayard, 1975)
Claude Lévy écrit que certains résistants français ont inscrit à leur crédit des attentats réalisés par les hommes de la MOI (Main d’oeuvre Ouvrière Immigrée) pris et fusillés par les Allemands.
Il cite l'exemple de l'exécution, en plein Paris, de Ritter, délégué allemand au STO, exécution dont les auteurs de l'ouvrage Le Parti communiste français dans la Résistance, omettent de dire qu'elle fut l’œuvre d'un groupe d'immigrés.
(Les Parias de la Résistance, Claude Lévy. Ed. Calman-Levy, 1970)

Pannequin, ancien communiste, authentique résistant, affirme que, selon l'un des résistants juifs les mieux informés, la plupart des exploits des FTP parisiens dont il avait entendu se vanter tant de héros français avaient été accomplis par deux Juifs avec leurs hommes, Joseph Bolzov pour les déraillements de trains et Marcel Rayman pour les coups de main...
(Adieu Camarades !,  Roger Pannequin. Ed. Le Sagittaire, 1977)

Geneviève de Gaulle Anthonioz estime à 35 000 le nombre d'Espagnols résidant en France pendant la guerre, fusillés, morts dans les combats ou dans les camps de concentration.  
( Ces femmes espagnoles, de la Résistance à la Libération. Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Ed. Tirésias, 1994)
Serge Klarsfeld, en enquêtant sur les fusillés du Mont-Valérien, aboutit à une remise en cause des chiffres officiels. Il s'aperçoit que le chiffre des 4500 fusillés est faux. Le nombre de Juifs fusillés est de 175 sur un total réel de 1007, soit plus de 17%. Nous sommes très au-dessus du pourcentage des Juifs dans la population totale.
(Les Juifs dans la Résistance. Dir  Monique-Lise Cohen et Jean-Louis Dufour. Ed. Tirésias, 2001)

Le comportement de la police française

Les déportations n'ont pu se faire que grâce à la collaboration quasi-générale des fonctionnaires de police.

Au musée de la Police, un cadre est consacré aux « morts pour le devoir » de la ville de Paris et du département de la Seine, de 1940 à 1944 ; il est possible d’y relever trente-six noms:
1 en 1940 ; 2 en 1941 ; 8 en 1942 ; 13 en 1943 ; 12 en 1944.
Il est impossible de savoir si ces 36 "morts pour le devoir” ont été tués par des truands ou des résistants.

Sur 200 000 fonctionnaires, on répertorie pour la durée de la guerre 19 policiers fusillés, morts en captivité ou tués dans les maquis, une soixantaine de déportés et un millier de combattants volontaires blessés.
D'autre part, 167 fonctionnaires de police sont morts dans les combats pour la libération de Paris, et font liste à part.

Pendant la durée de l'Occupation, la police française s'est acquittée des tâches suivantes, sans encourir de critiques majeures de la part des autorités allemandes :

1. Le recensement des Juifs en octobre 1940, effectué dans les commissariats de police. De même l’apposition du cachet « Juif » sur les cartes d’identité.
2. Les rafles des 14 mai et 20 août 1941.
3. Le respect du couvre-feu imposé aux Juifs, à partir du mois de février 1942.
4. L’obligation pour les Juifs de rendre leur poste récepteur de TSF.
5. Les étoiles jaunes distribuées dans les commissariats de police et la vigilance apportée par les gardiens de la paix à ce que cet « insigne spécial » soit porté bien visiblement.
6. L’obligation faite aux abonnés juifs du téléphone de rendre leur récepteur dans les commissariats de police.
7. La surveillance attentive de ceux des Juifs qui ne respectaient pas l’interdiction qui leur était faite de paraître dans les lieux publics et de ne plus voyager que dans la dernière voiture du métro parisien.
(Source : Les Silences de la Police: 16 juillet 1942 - 17 octobre 1961, Jean-Luc Einaudi et Maurice Rajsfus, Editions L'Esprit Frappeur – 2001)


Les Parisiens savent s'adapter  
Un exemple parmi d'autres

A l’école Berlitz à Paris,
Avant la guerre, il y avait 939 élèves en allemand, 2470 en anglais.
En novembre 41, on dénombre 7920 élèves en allemand, 625 en anglais.


La bataille de Paris (août 1944)

Les FFI-FTP parisiens sont :
5 500 le premier août 1944
35 000 le 19 août
50 000 lors de l’insurrection, juste avant l’arrivée des Américains.

Logiquement, on peut conclure que :
- Seul un Parisien sur cent faisait partie des insurgés (ce qui n'est pas beaucoup)
- Sur dix "insurgés" parisiens, neuf étaient des opportunistes (ce qui fait beaucoup)

Nombre des héros et martyrs de la résistance
(Source : ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre)

- Nombre de résistants tués, fusillés, morts sous la torture ou en déportation : 77 615
- Nombre de disparus : 2.782
- Attribution de cartes du combattant après la guerre : 260 000
- Population française en 1939 : 41 600 000 habitants

Total de résistants sur la population totale : 0,82%.
Si l’on retient uniquement la population en mesure de résister (individus entre 20 et 60 ans), on n’atteint pas les 2% de résistants (moins d'un Français sur 50)…. Calcul fait à partir du nombre de cartes délivrées… !!!


Épuration, le chiffre des exécutions sommaires

105 000… C’est le chiffre donné en février 1945 par Adrien Tixier, Ministre de l’Intérieur, au colonel Passy, chef d’état-major du général commandant les FFI. Le colonel Passy révèle ce nombre oralement en 1950 devant le comité radical-socialiste du VIIIème arrondissement, puis par écrit à l’ancien député Jean Montigny (« Il y aurait eu 105 000 exécutions sommaires entre juin 1944 et février 1945 »).

97 000 … C’est le nombre de « victimes civiles pour causes diverses » dues à la guerre 39-45, rendue publique en 1948 par François Mitterand, alors Ministre des Anciens combattants.

30 à 40 000…C’est l’estimation de Robert Aron dans son livre « Histoire de l'Épuration ».

D'un côté 77 615 résistants tués en 4 ans. De l'autre 30 à 40 000 exécutions sommaires en moins d’un an (si l’on retient l’estimation intermédiaire, qui est celle de Robert Aron)...

Un simple calcul montre que l’Épuration, bien française, a tué avec deux fois plus de férocité que l’occupation allemande.

Le terme "Épuration" est finalement assez mal choisi.
Les hommes de l'Épuration ont, en fait, autant souillé qu'épuré.
Les témoignages de tortures préalables à l'exécution, très souvent d'ordre sexuel, sont innombrables.

Voilà… Quelques chiffres… Mais, comme ceux de la proportion de français de souche dans la population carcérale… Faut pas en parler…


...Moi, je m’en retourne à la piscine.

il y eut résistants et résistants…
 
On s'en doutait bien un peu ...  C'est facile et sans risque, aprés coup , de se proclamer résistant ...
 
Tes chiffres sont sans équivoque ... ( C'est comme dans un sketch des Inconnus : Nous partimes 500 sur un boat people ... officiellement , nous nous retrouvames 5000  dans le 13° arrondissement  ! )
 
Cette période "trouble " de notre histoire est " amphigourique " ( ça fait bien 6 mois que j'essaie de placer ce mot ...    )  :
 
Claude Lévy écrit que certains résistants français ont inscrit à leur crédit des attentats réalisés par les hommes de la MOI (Main d’oeuvre Ouvrière Immigrée) pris et fusillés par les Allemands.
Il cite l'exemple de l'exécution, en plein Paris, de Ritter, délégué allemand au STO, exécution dont les auteurs de l'ouvrage Le Parti communiste français dans la Résistance, omettent de dire qu'elle fut l’œuvre d'un groupe d'immigrés.:  De le part des cocoboys ,je n'ose y croire ...
 
Les comportements et intérets des Français ont eu bien des déviances suite à l'occupation  teutonne ...
Encore aujourd'hui , c'est dans les réunions de famille un sujet à bien des débats ...)
 
Sujet ardu qui t'a demander beaucoup de travail , j'imagine ...
 
.Sujet scindé par l'administrateur

Juste une réflexion à propos du nombre de maquisards :
1945, juste après la libération, grand défilé de "maquisards",
mon propriétaire d'alors , chef (commandant je crois) du maquis
important du coin, faisait tranquillement son jardin, devant mon
étonnement de ne pas le voir au défilé, sa seule réponse :
"tu sais mon petit Charles, si j'avais eu au moment ou il fallait 
se battre le1/4 de la moitié de ceux qui défile aujourd'hui,
il y a longtemps que l'on serai libéré"
sans autres commentaires de celui qui savait

Ah la résistance... Nous la faisons mousser cette période pour lui donner de l'importance, un peu comme les américains qui se gargarisent du far-west qui est leur seule histoire. Soyons réalistes : peu d'actions glorieuses. Rien à voir par exemple avec l’engagement parfois rencontré des populations soviétiques (Ukraine exceptée).
 Et beaucoup de résistants qui ont eu des actions utiles restèrent dans l'anonymat. Je songe à une scène du film "section spéciale" de Costa-Gavras, où le seul résistant héroïque est le juge joué par Galabru qui refuse absolument de rentrer dans le jeu indigne que lui propose sa hiérarchie.
 Mon père était dans les Forces françaises libres. Il a participé avec le 1er choc à la libération de la Corse et de la Provence. Il était bien content de n'avoir pas vécu les petites mesquineries de la France d'alors.

C'est très bien de dénoncer les mensonges des gaullo-communistes. C est ce que je m efforce de faire dans mon dernier livre.

Rectifier quelques exagérations semble bien nécessaire de nos jours, au risque d'en défriser quelques uns !

Mon père, avait 19 ans lors de ce défilé auquel il ne participa pas, car malgré quelques temps passés chez les F.F.I., il appartenait désormais à l'Armée de Lattre et se battait en Allemagne... comme tant d'autres...

Merci à Paracolo pour cette synthèse qui date de 2013, et que je découvre aujourd'hui.

Il est bien connu que les "combattants" de la dernière heure ont été les "épurateurs" les plus impitoyables...

Quant aux indicateurs de la Gestapo, on en a retrouvé des quantités recyclés comme valeureux résistants.

Rappelez moi de quand date la carte de résistant de notre ex président (François-le premier) ?????

En Juillet 1941, Pétain, dans une allocution restée célèbre, disait "Français vous avez la mémoire courte !" C'est pourtant vrai !

Bonsoir à tous,

Mon activité d'historien amateur m'a amené à rencontrer et interviewer pas mal "d'anciens".
Je peux vous assurer que parmi tous ceux que j'ai interrogé, aucun collabo, aucun "passif", mais que des résistants, qui n'ont jamais manqué de détails pour décrire leurs hauts faits. ...Dont la plupart que je n'ai jamais pu confirmer.
Je ne leur jette pas la pierre, tout le monde sait que, dans ce domaine tout particulièrement, la mémoire est très sélective.

Bien cordialement,
Pierre

J ai fait le même constat.

P. DUMOLLARD a écrit:

Mon activité d'historien amateur m'a amené à rencontrer et interviewer pas mal "d'anciens".

C'est surement vrai puisque tu nous le dit, il n'en reste pas moins, ayant des souvenirs perso
de cette période, que le nombre de ceux qui défilaient en 45, était autrement plus conséquent
que ceux qui étaient présent dans le maquis ... ou qui avait fait de la résistance à l'ennemi...

Citation :

qui n'ont jamais manqué de détails pour décrire leurs hauts faits. ...Dont la plupart que je n'ai jamais pu confirmer

Charly, c'set bien ce qui est dit, ou du moins sous entendu...

Je n'ai pas pris le temps de répondre derrière Charly, car j'ai compris la même chose que lui...

Lothy-SF a écrit:

Je n'ai pas pris le temps de répondre derrière Charly, car j'ai compris la même chose que lui...

Bon, mea culpa, méa culpa , j'ai compris à l'envers !
Il y en a surement pas mal qui lui ont vendu leurs salades et il n'a pas vu qu'ils n'avaient même pas de jardin !

Belle expression Charly ! A retenir....

Exprimer en d'autres termes, c'est un fait très souvent entendu....

Bonjour à tous,

Mon message précédent ayant eu des interprétations divergentes, je me permets de le préciser.
Sans vouloir porter de jugement individuel sur les hommes que j'ai rencontrés, je ne peux pas croire que tous aient été d'authentiques résistants.
Mon avis personnel est qu'un certain nombre se sont attribués des faits auxquels ils sont peu ou prou étrangers. C'est là un grand classique du témoignage.
Mais mon intérêt étant ailleurs, je ne n'ai pas cherché à mettre en lumière les probables exagération, ou même d'éventuelles élucubrations... 

Bien cordialement,
Pierre

Bonjour..Vendredi 5/10/18..Bien des années aprés le "lancement " de ce message , j'apporte un souvenir d'un Ancien du Bataillon de Choc qui écrivit à sa famille fin 44: "Nous sommes 40.000 à nous battre pour 40 millions de lâches"....
Certains ont considéré que PARIS libéré , la guerre était terminée...
Cdlt..Henri

Bonjour,
pour ceux qui habitent aux environs du Loiret, faites un tour là:

Responsable de site adjoint du Musée de la Résistance et de la Déportation de Lorris DCS-MM-Château Musée de Gien et Musée de la Résistance et de la Déportation de Lorris Ligne fixe : 02 38 96 79 54 Secrétariat : 02 38 94 84 19 Site Internet : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Page Facebook : @museedepartementaldelorris
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]	Département du Loiret - 45945 Orléans Centre de contacts : 02 38 25 45 45 - [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Pas mal de documentations, de souvenirs sur cette époque...parachutages, etc..

GIPEGE a écrit:

pour ceux qui habitent aux environs du Loiret, faites un tour là :
Musée de la Résistance et de la Déportation de Lorris

Je n'avais pas vu ce post Mais je me suis rendue plusieurs fois dans la "Clairière de Lorris" ! Cela ne laisse pas de marbre !





Par ailleurs, c'est le 16 novembre 1943 que Missak Manouchian, chef des Francs-tireurs et partisans – Main d’oeuvre immigrée de région parisienne, résistant et poète français d’origine arménienne, est arrêté en gare d’Evry, il sera torturé et condamné à mort.

Lothy-SF a écrit:

Par ailleurs, c'est le 16 novembre 1943 que Missak Manouchian, chef des Francs-tireurs et partisans – Main d’oeuvre immigrée de région parisienne, résistant et poète français d’origine arménienne, est arrêté en gare d’Evry, il sera torturé et condamné à mort.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

C’est Joseph Epstein, alias le Colonel Gilles, qui était le chef des FTP,  Missak Manouchian était commissaire technique des FTP-MOI de la région Parisienne. Les deux seront arrêtés à la gare d'Évry Petit-Bourg le 16 Novembre 43, fusillé au Mont Valérien, le 21 février 1944 avec les 22 hommes de son groupe pour le premier, le 11 avril 1944 pour le second, avec entre autre, mon oncle.

Les fusillés de l'affaire "Epstain" le 11 avril 1944:
Jean Alezard, 28 ans                   né le 14/7/1916 à Paris XX^e, tourneur
Emmanuel Bourneuf, 50 ans   né le 1/06/1894 à Ballée (Mayenne), ajusteur
Roger Brunel, 35 ans                   né le 26/06/1909 à Houlme (Seine Maritime), cheminot
Roland Cauchy, 28 ans               né le 13/03/1916 à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), électricien
Florentin Clotrier, 42 ans           né le 17/06/1902 à Seine-Port (Seine et Marne), agent du métro
Maurice Corcuff, 19 ans            né le 18/03/1925 au Chesnay (Seine-et-Oise), manœuvre
André Cordier, 18 ans                né le 15/11/1926 à Saint-Cyr-l’Ecole (Seine-et-Oise), étudiant
Maurice Dampierre, 35 ans      né le 20/04/1909 à Pontoise (Seine-et-Oise), mécanicien
André Dreyer, 32 ans                 né le 24/06/1912 à Paris XVIII^e, employé d’assurances
Joseph Epstein, 33 ans               né le 16/10/1911 à Zamosc (Pologne), juriste
Marcel Fouque, 18 ans              né le16/05/1926 à Mantes (Seine-et-Oise), élève officier de marine
Robert Fouquet, 33 ans             né le 24/07/1911 à Saint-Symphorien-des-Bruyères, agent hospitalier
Jean François, 17 ans                  né le 4/03/1927 à Fontenay-le-Fleury (Seine-et-Oise), manœuvre
Christian Gavelle, 20 ans           né le 16/09/1924 à Mantes-Gassicourt (Seine-et-Oise), luthier
René Guillaume, 39 ans             né le 4/09/1905 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), employé de bureau
Paul Jourdheuil, 43 ans              né le 19/05/1901 à Paris V^e, électricien
André Leclerc, 37 ans                 né le 14/10/1907 à Oran (Algérie), maçon
Marcel Maillard, 32 ans              né le 21/03/1912 à Folembray (Aisne), employé d’assurances
Roger Martin, 32 ans                  né le 27/11/1912 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), mécanicien
Gaston Michalle, 34 ans            né le 27/11/1910 à Paris X^e, ajusteur-mécanicien
Roger Richard, 19 ans                 né le 17/03/1917 à Nangis (Seine-et-Marne), postier
Camille Thibault 34 ans              né le 25/02/1925 à Mantes-Gassicourt (Seine-et-Oise), mécanicien

Ah ! Tu sais que dès lors qu'il y a un "parisien" il est considéré comme le premier...

Citation :

Les deux seront arrêtés à la gare d'Évry Petit-Bourg

Il est illogique que l'on parle d'un dans un éphéméride et pas de l'autre....


Merci pour ces précisions notamment la liste des Fusillés..
Par la même occasion, tu réponds à un quiz resté en suspend, dont j'avais trouvé [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] il y a de cela un moment !

Lothy-SF a écrit:

Ah ! Tu sais que dès lors qu'il y a un "parisien" il est considéré comme le premier...

Citation :

Les deux seront arrêtés à la gare d'Évry Petit-Bourg !

L’histoire n’aura retenu que les vingt-trois du groupe Manouchian. Oubliant aussi que la chute du groupe Manouchian fut suivie de celle de quarante autres résistants français dont vingt-neuf condamnés à mort et fusillés au Mont-Valérien les 24 mars, 11 et 25 avril 1944.

C'est le 11 avril 1943 que Pierre de Schryder (alias Jacquemin), 31 ans, commissaire régional FTP aux effectifs de la région P2 Paris Nord, s'évadera  dans la côte de Suresnes, a 300m  du Mont-Valérien, du camion qui le menait au lieu d'exécution. Une histoire rocambolesque.

Citation :

Une histoire rocambolesque.

En effet ! Mais lorsque l'on connaît l'histoire de Neuwirth....

Des "oubliés", il y en eut beaucoup. Dans ma ville de naissance en région parisienne, à l'époque, une petite bourgade, le maire était à la tête d'une dizaine de jeunes gens - dont mon père - entrés en résistance ; il a été dénoncé, arrêté en compagnie de deux ou trois et fusillés quelques temps plus tard, je ne me souviens plus du lieu...

Heureusement le groupe n'était pas au complet ! Je ne serais pas née...

Les années 43 et 44 ont été très meurtrières pour les mouvements de résistance. Les Allemands "sentaient" que la situation n'évoluait pas en leur faveur, et avec leurs alliés de la Milice, devenaient enragés....
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
un article à propos d'un groupe constitué dans ma ville natale, et qui finit tragiquement.

Bonne idée de remettre tirer le sujet de sa torpeur.
Merci à ARB pour cette liste et merci CIPEGE pour ce bel article

Glard a écrit:

Bonne idée de remettre tirer le sujet de sa torpeur.
Merci à ARB pour cette liste et merci CIPEGE pour ce bel article

De rien Glard. J’ai travaillé pendant 3 ans sur cette affaire avec :
 
- Les Archives Nationales du Mémorial de Caen (Calvados, France),
- Direction des Archives des Victimes de Conflits Contemporains (Calvados, France),
- Les archives du journal l’Humanité (Paris, France),
- Base de données du Dictionnaire Biographique du Mouvement ouvrier le Maitron (Paris I, France),
- Archives du Parti Communiste (Paris, France),
- Service Historique de la Defense (Château de Vincennes, Val-de-Marne, France),
- Archives de l'archevêché de Paderborn (Westphalie, Allemagne),
- Mairie de Folembray (Aisne, France), d’Antony (Hauts-de-Seine, France), de Saint Lô (Manche, France) et de Villers-sur-Mer (Calvados, France)
- Archives de la Préfecture de Police (Paris V, France).
 
Afin de faire comprendre cette affaire compliquée et de rédiger un rapport. L’occasion pour moi de remercier ceux qui m’on aidé dans cette enquête prenante :
 
- Christophe Bouillet, Historien et scénographe – Mémorial de Caen.
- Marie Claude Berthelot - documentaliste et responsable des archives - Mémorial de Caen.
- Alain Alexandra, chef de service - Direction des Archives des Victimes de Conflits Contemporains.
- Mlle Lemmonier/Mme Fabienne Lejan, documentaliste - Direction des Archives des Victimes de Conflits Contemporains.
- Jean Paul Ravery –Journaliste/Historien.
- Dr. Arnold Otto – directeur des archives de l'archevêché de Paderborn, Allemagne.
- Stephanie Mey/Stephane Protas – secrétaire et maire de Folembray respectivement.
- Mme Isabelle Agostini, Gestion administrative cimetière, Service Etat-Civil ville d’Antony.
- Mme Isabelle Binet, Mairie de Villers-sur-Mer.

GIPEGE a écrit:

Les années 43 et 44 ont été très meurtrières pour les mouvements de résistance. Les Allemands "sentaient" que la situation n'évoluait pas en leur faveur, et avec leurs alliés de la Milice, devenaient enragés....

La plus grande partie de la chasse aux résistants sur Paris et région fut faite par de bons policiers français, d’une sauvagerie inouïe notamment des brigades spéciales de la préfecture de police, dirigée par les inspecteurs principaux Bouton de la BS2 ou Barrachin de la BS1.

Gaston Barrachin tortionnaire est à l'origine de l'arrestation de 70 résistants dont 18 seront fusillés, 11 seront déportés, 14 disparaitront sans laisser de traces et 2 mourront suite aux tortures et mauvais traitement de Barrachin et de ses inspecteurs. Arrêté et incarcéré à Fresnes, condamné à mort en octobre 1945 et fusillé le 19 janvier1946 à Montrouge. Leurs chefs, le directeur des RG Lucien Rottée et le commissaire Fernand David seront fusillé à Montrouge à la Libération.

Glard a écrit:

Bonne idée de remettre tirer le sujet de sa torpeur.
Merci à ARB pour cette liste et merci GIPEGE pour ce bel article

Merci à tous d'avoir apporté des précisions importantes...

J'ai nettoyé ce sujet de quelques débordements. Il peut ainsi entrer dans la composition d'une lettre hebdomadaire !

Occasion de faire remonter la mémoire de Joseph Epstein, alias Gilles, alias Estain, qui fut littéralement massacré pendant deux mois par de bon policiers français de la préfecture de police de Paris
Thérèse Rigaud (alias Nadine) qui était la liaison courrier de Joseph et qui fut jugée en même temps que Joseph Epstein du 20 au 23 mars 1944, témoignera à son retour de Mauthausen en 1947 « J’ai réussi à parler à Gilles au tribunal (malgré l’interdiction) …Je dois dire que j’ai eu du mal à reconnaître notre camarade Gilles tant il était enflé. (...5 mois apres son arrestation!!!!) ». Et pourtant Gilles ne dira rien, même pas son vrai nom, ce qui explique pourquoi il sera fusillé sous le faux nom de Estain.

 
*qui porterons le brassard FFI en aout 44…..

Mes recherche m’ont permis, après bien des péripéties, de faire un organigramme des organisations FTP/FTP-MOI en 1943 lors de l’affaire « Estain ».

Cela peut en intéresser certains, ça n’avait pas été fait avant, même pas dans les archives du PCF Français (certain des noms sur l’organigramme était de agents du NKVD – leur photo a souvent disparue de leur dossier á la préfecture de police de Paris, Bizarre….) ou du journal l’Humanité.
 
Organisation de la résistance communiste
 
 
 
[1] Région P1:?, P2:Paris Nord, P3:?, P4:Paris Est, P5:Paris Sud, P6:Paris Ouest, P7:Seine et Oise, P8:Seine et Marne.

Citation :

Région P1:?, P2:Paris Nord, P3:?

Les points d'interrogation ne correspondraient-ils pas aux villes de banlieue formant la 1ère ceinture autour de Paris et qui se trouvaient dans le département de la Seine....

Lothy-SF a écrit:

Citation :

Région P1:?, P2:Paris Nord, P3:?

Les points d'interrogation ne correspondraient-ils pas aux villes de banlieue formant la 1ère ceinture autour de Paris et qui se trouvaient dans le département de la Seine....

Je ne pourrais repondre avec certitude, je n'ai jamais trouvé la definition géographique des regions P1 et P3

Cette idée me vient à l'esprit, parce que des hommes de la famille mon époux, FTP communistes bon teint résidaient à Montreuil (alors dans la Seine et aujourd'hui 93), même chose pour Saint-Denis et pratiquement toutes les villes mitoyennes de Paris, les autres appartenaient à la Seine et Oise...

Dans la lignée des posts qui précédent, l'évocation d'un fait de Résistance dont le 23 février marque l'anniversaire :




Le 23 février 1942, sept hommes tombaient sous les balles nazies au Mont Valérien dans la petite clairière où plus d’un millier de résistants furent fusillés durant la Seconde Guerre Mondiale.
Avec trois autres femmes déportées, ces hommes appartenaient à l’un des tous premiers groupes clandestins de lutte contre l’occupant allemand entré dans l’histoire sous le nom de « réseau du Musée de l’Homme ».

Le « réseau du Musée de l’Homme » est l’un des premiers organismes clandestins de résistance, né de manière spontanée dès l’appel du général de Gaulle et l’annonce de l’armistice par le Maréchal Pétain en juin 1940. L’histoire de ce réseau est intrinsèquement liée à l’engagement politique anti-pétainiste de Paul Rivet, fondateur du Musée de l’Homme en 1937, et de son équipe.


NAISSANCE ET ORGANISATION DU RÉSEAU DÈS JUIN 1940 :
Dès juin 1940, un premier groupe d’opposition au régime de Vichy et au nazisme est formé par Yvonne Oddon (bibliothécaire), Boris Vildé et Anatole Lewitsky (ethnologues d’origine russe) dans les locaux du Musée de l’Homme.
Ce mouvement se transforme en un « secteur » clandestin dirigé par Boris Vildé et définitivement structuré en octobre 1940. Il compte 100 membres répartis en huit groupes aux activités propres comme l’évasion de prisonniers (grâce à de faux certificats de maladie et le recrutement de passeurs), la propagande (les journaux Résistance et Vérité français sont créés respectivement en septembre et décembre 1940) et le renseignement (collecte d’informations et leur acheminement vers Londres).
À la fin de l’automne 1940, le secteur de Boris Vildé se rapproche d’un secteur géré par Maurice Dutheil de La Rochère (50 membres) et d’un autre géré par Paul Hauet et Germaine Tillion (80 membres). Ces trois secteurs sont implantés sur l’ensemble de la zone occupée, ainsi que dans certaines villes de la zone libre (Bordeaux, Perpignan, Toulouse, Lyon, Vichy).

La précocité de la création du réseau de Résistance du Musée de l’Homme est à l’image de celle des premières arrestations.


LA RÉPRESSION DU RÉSEAU DÈS 1941 :
À Paris, le service de renseignements allemand (l’Abwehr) est installé à l’Hôtel Lutétia dans le 6e arrondissement, d’où il traite les informations qui lui sont transmises par des agents infiltrés et des individuels. Parmi eux, Albert Gaveau, mécanicien, agent de liaison et homme de confiance de Boris Vildé, dénonce à l’Abwehr l’existence du réseau de Résistance du Musée de l’Homme. Les premières arrestations ont lieu en février 1941.

À la suite d’une enquête d’une année, 19 personnes sont inculpées de crime d’espionnage au profit d’une puissance ennemie. Le 8 janvier 1942, un procès se tient devant une cour allemande. Le verdict est : 10 peines capitales, 3 peines de prison et 6 non-lieux. Les femmes condamnées à la peine capitale sont finalement déportées vers des camps allemands.


Le 23 février 1942, Jules Andrieu, Georges Ithier, Anatole Lewitsky, Léon Nordmann, René Sénéchal, Boris Vildé et Pierre Walter sont fusillés au Mont Valérien.

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