Opération BRUNO,largage du 10eBPCP.
Pendant ce temps un troisième bataillon de parachutistes aux ordres du capitaine Weil,est largué directement sur le poste de Nghia Lo.Par sa soudaine présence ,il apporte le renfort nécessaire et immédiat au sauvetage et à la survie définitive du poste,dont les défenseurs dignes d'éloges (l'héroïque chef de poste,le commandant Girardin vient d'être tué) sont à bout de souffle .Désormais les Viets ne peuvent plus prendre le poste ,et le colonel Tan,commandant la brigade 312 (après en avoir rendu compte au général Giap )donne l'ordre de repli d'autant qu'il doit maintenant faire face à trois bataillons de parachutistes qui harcellent ses axes de ravitaillement et de communications.
Dans un deuxième temps,le capitaine Weil porte son bataillon sur l'axe Nghia Lo-Son Buc pour y dégager le poste qui est sérieusement menacé.
Il obtient directement l'accord verbal du général Salan pour exécuter eu plus vite ses déplacements et sa manoeuvre par le haut des crêtes épargnant ainsi de nombreuses vies humaines, les Viets ayant tendu une embuscade sur la piste menant directement à Son Buc.Mission remplie avec brio au nez et à la barbe des Viets assurant ainsi le sauvetage du poste.Dans ce contexte,remplir sa mission avec un minimum de pertes relève du summum de l'art militaire,ce qui doit être le souci permanent du chef de corps comptable de la vie de ses hommes.Le capitaine Weil en fit la démonstration brillante.Le reste du mois d'octobre fut consacré à la reprise des postes évacués un mois auparavant avec l'aide des 2eBEP et 8eBPC.
Enseignement de l'ensemble de l'opération
Malgrés la disproportion des forces,l'intervention des parachutistes a été décisive.A deux bataillons plus le renfort d'un troisième,soit environ 1800 hommes,ils ont réussi à détourner une partie des bataillons ennemis de la 312 qui feront gravement défaut lors de l'assaut final du poste de Nghia Lo.La bataille est gagnée.... pour un an,car les Viets ne font jamais deux fois la même erreur.
Cependant le bilan pour les parachutistes est très lourd.Nombreux de ceux qui furent capturés mourront en captivité dans les camps de la mort communistes.
Bilan aérien
L'Armée de l'Air a effectué 1000 sorties en 2000 heures de vol et ceci en 14 jours ce qui souligne l'importance,l'intensité et l'enjeu stratégique de la bataille.Pour la première fois un appui feu (au poste de Nghia Lo) a eu lieu de nuit avec l'aide des lucioles larguées de Dakota.Le soutien des parachutistes au sol a été remarquable.Les chasseurs étaient là quand il le fallait et ou il le fallait.
L'interopérabilité parachutistes-Armée de l'Air a été parfaite et déterminante transformant en redoutable efficacité l'intervention des troupes aéroportées derrière les lignes ennemies.
CITATIONS DES UNITES A L'ORDRE DE L'ARMEE.
Le 8e Bataillon de Parachutistes ColoniauxUnité infatigable,qui,constituée d'une élite de combattants et formée sous l'énergique impulsion du capitaine Gautier,s'est avérée un instrument puissamment efficace,par les coups portés au potentiel de guerre rebelle.
Le 12 juillet 1951,à Kim-Boi,grâce à une manoeuvre bien montée et ou les appuis de feu étaient judicieusement appliqués,a réussi à manoeuvrer plusieurs bataillons V.M.,à encercler l'un d'eux,lui a infligé des pertes,récupérant en outre de l'armement.
Parachuté le 2 octobre 1951 à Gia-Hoi(pays Thaï) sur les arrières des unités rebelles attaquant Nghia-Lo,s'est heurté dès le 3 octobre au matin à plusieurs bataillons VM.Après un combat extrémement sévère poussé jusqu'au corps à corps,leur a infligé des pertes très élevées,les obligeant à dessérer leur étreinte sur le poste de Nghia Lo.Le 6 octobre 1951,s'est sacrifié pour secourir un bataillon ami en difficulté,en poussant une action offensive en plein dispositif adverse.Au prix des plus lourdes pertes,son chef de corps lui-même grièvement blessé,a rempli pleinement sa mission,contribuant de façon déterminante à l'échec de l'offensive VM en pays Thaï.Par la suite,sous le commandement du capitaine Le Borgne,est engagé dès le 3 décembre 1951 dans le secteur de la RC6 et n'a cessé de jour et de nuit de harceler l'ennemi et de déjouer ses embuscades,sauvant le 8 janvier 1952 par une de ses contre-attaques une patrouille blindée et le 11 janvier,sur la côte 202 résistant à plusieurs attaques à la baïonnette.
De plus,le 18 janvier 1952 dans la région du Calcaire de Ao-Trach et le 22 janvier 1952 à Dong-Ben,a permis grâce à la précision de sa manoeuvre et à l'organisation méthodique des appuis de feu d'infliger aux rebelles de lourdes pertes.En outre,le 24 janvier,sur les mêmes lieux,protégeant le flanc d'un dispositif du groupement a mis en échec après trois heures d'un combat acharné des attaques VM extrèmement puissantes.
Enfin,dans la nuit du 30 au 31 janvier 1952,sa 16e compagnie,aux ordres du lieutenant Gueguen,étant attaquée sur un se ses points d'appui par deux bataillons VM a rejeté l'adversaire par une contre-attaque opportune,récupérant un armement important et dénombrant plus de cent cadavres.
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec Palme.
Le 4 mai 1952-
le 2e Bataillon Etranger de Parachutistes.Corps d'élite qui,sous les ordres du chef d'escadron Raffali,continue à incarner brillamment dans les troupes aéroportées les traditions de la Légion Etrangère.Parachuté à Gia Hoi(pays Thaï) le 4 octobre 1951 et ayant reçu pour mission de menacer et de couper l'axe de communication d'une partie des unités de la Brigade 312 qui attaquait Nghia Lo,a rempli intégralement sa mission.A produit un effet de choc et de surprise si total que l'etreinte se desserra rapidement,l'adversaire laissant sur le terrain cent tombes ou cadavres dénombrés.Engagé le 24 décembre entre Yen Cun et Ap Da Chong (région de Ba Vi) dans une région visant à rétablir la liberté des communications entre ces deux points,s'est heurté à l'élite des troupes VM sous forme d'une puissante concentration de réguliers parfaitement armés,ardents et manoeuvriers.Durant toute la journée au prix de lourds sacrifices,a résisté victorieusement à de nombreux assauts menés jusqu'au corps à corps.Par le sens tactique de son chef,par le judicieux emploi des appuis de feux,par la tenacité et l'ardeur de ses cadres,par l'acharnement de tous,légionnaires et autochtones,le 2e Bataillon Etranger de Parachutistes a brisé l'attaque rebelle et est resté maître du terrain sur lequel l'adversaire abandonnait dix cadavres,des prisonniers,de nombreuses armes.Par son attitude et l'efficacité de son action,ce Corps d'Elite a été un des principaux artisans du succès de la manoeuvre du Commandement et de l'échec de l'offensive de la Division 308.
10e Bataillon Parachutiste de Chasseurs à PiedMagnifique bataillon de parachutistes qui,sous les ordres du capitaine Weil et du capitaine Chaudrut,n'a cessé d'être à l'avant garde dans l'oeuvre entreprise en Indochine.Faisant preuve en toute circonstances d'audace,de ténacité,d'ardeur et de belles qualités manoeuvrières,a obtenu les résultats les plus fructueux au cours des nombreuses opératiuons auquelles il a pris part.
En particulier:
-le 8 août 1951 à Nhu Tinh,se trouve en contact avec un fort élément rebelle.S'impose à lui et,après un combat rapproché de plus de six heures,pénètre dans son dispositif et lui inflige des pertes sévères dont 32 cadavres dénombrés.
-le 5 octobre 1951,parachuté à Nghia Lo (pays Thaï) il contraint par son activité incessante l'adversaire à la retraite et réoccupe le 14 octobre le poste de Son Buc et le 18 octobre le poste de Coc Sang.
-le 5 décembre 1951,les rebelles ayant attaqué Phung Mao(Tonkin) est parti par An Lu sur Nghia Ka en pleine zone d'insécurité.Manoeuvrant en direction de Phung Mao,il refoule l'adversaire dans Ghia Phu et le tient sous son feu à moins de 100 mètres.
Rappelé d'urgence à Hanoï,il est parachuté le 10 décembre 1951 à 2km au sud de Phat Diem dans un mètre de boue,et sous le feu des VM,dégage le poste de Phat Diem,oblige les rebelles à dessérer leur étreinte et établit la liaison avec le BMI à Phuc Nhac,obligeant l'adversaire à abandonner 50 cadavres sur le terrain.Les 20 et 21 avril 1952,à Lamiet,au prix de pertes minimes,s'impose à nouveau à l'assaillant,lui faisant 80 prisonniers dont un chef de bataillon,un commandant de compagnie et deux chefs de section du Régiment 98.
Bataillon valeureux,le 10eBPCP laissera en Indochine le souvenir d'une belle unité qui continue à incarner les traditions des Chasseurs à pied et des Parachutistes.
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