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L’allègement du soldat…
Cela fait maintenant des décennies que l’on y pense…
L'allégement du soldat est fort désirable, surtout aujourd'hui que les besoins de la tactique moderne exigent une plus grande mobilité dans les troupes….
Il faut admettre que des progrès ont été accomplis, en particulier au niveau de l’armement et des munitions….
En effet, les plus anciens se souviendront des boîtes chargeurs de FM 24/29, les autres de l’AA 52 ou du FSA 49/56…
Aujourd’hui, l’utilisation d’une petite munition de 5.56 plus légère et d’armes compactes dans lesquelles les matières plastiques deviennent un composant de plus en plus important tels le FAMAS, ont permis un allègement significatif...
Hélas, ce gain de poids est annulé par un suréquipement, gilets pare balles et autres…
Si donc l’on admet, que ces équipements sont nécessaires au fantassin, il convient donc de rechercher le gain de poids ailleurs …
Il ne reste plus que les autres consommables, à savoir nourriture et boisson…
Si le problème de la nourriture a reçu une solution assez satisfaisante avec les rations de combat et plus particulièrement avec la ration dite de survie (quoique au vu des nouvelles boites de plus en plus volumineuses et lourdes on puisse en douter – Un atelier en CEC à même été mis en place pour apprendre à vider de son contenu inutile ladite boite) …
Si donc, ce problème a été résolu il reste celui de la boisson…
Lourde et volumineuse, l’eau (boisson par excellence du fantassin) n’est pas par essence déshydratable… C’est la quadrature du cercle…
Or, une solution apparaît aujourd’hui, après les récents travaux du chimiste analytique allemand Christoph von Bültzingslöwen, de l'Université de Regensburg sur une molécule composante de l’eau: Le monoxyde de dihydrogène…
Le monoxyde de dihydrogène (en anglais «Dihydrogen Monoxide» - DHMO) est un composé chimique incolore et inodore, également dénommé par certains oxyde de dihydrogène, hydroxyde d'hydrogène, hydroxyde d'hydronium, ou simplement acide hydrique. Son constituant de base est le radical instable hydroxyl, qu'on retrouve dans de nombreux composés caustiques, explosifs et toxiques tels que l'acide sulfurique, la nitroglycérine et l'alcool éthylique…
Les travaux de von Bültzingslöwen ont porté sur la mise au point d’un processus de lyophilisation de ce composant, selon la formule :
((DHMO-H2O)/H2O)=X H2O
Le liquide obtenu, après avoir été lavé à la potasse et à l’eau pure, est déshydraté et distillé.
Il n’en reste pas moins, d'après von Bültzingslöwen, que la séparation chimique, du dihydrogénoxyde du puissant oxygènedihydride est extrêmement difficile. Le produit obtenu, une poudre grise, étant extrêmement instable dans un environnement où l’eau est en excès, n’est donc pas stable à l’air libre...
Après avoir mis en évidence ce facteur déterminant dans la rupture de « l’eau sèche » instable : le contact avec l’air; les chercheurs conjecturèrent alors que « l’eau » pourrait être stable à l’état sec en l’absence d’air…
D’où l’idée d’un transport et d’un stockage sous vide…
Néanmoins les propriétés du DHMO compliquent un peu la tâche :
- Il entraîne la corrosion et l'oxydation de nombreux métaux.
- Il contamine les dispositifs électriques et entraîne souvent des court-circuits.
- L'inhalation accidentelle, même en faibles quantités peut conduire à des décès
- L'exposition prolongée à sa forme solide, entraîne des dommages graves des tissus.
- Sa présence dans les poumons, même en faible quantité, peut causer la mort par asphyxie.
Problèmes qui ne sont pas insolubles, mais l’augmentation du coût du conditionnement et les dangers potentiels ne seront-ils pas prohibitifs pour l’armée française ?
Il est à noter, que les chercheurs américains Patrick K. McCluskey et Matthew Kulick, avaient dans les années 60 conduit des recherches, qui amenèrent à la fabrication d’un produit similaire, destiné en particulier au stockage dans les abris anti-atomiques qui fleurissaient alors outre atlantique …
Ce produit est d’ailleurs toujours commercialisé par la société
Bernard Food IndustriesU.S. News & World Report a inclus un lien vers DHMO.org dans un reportage sur les «sciences étranges» (en anglais: "
Weird Science") …
Malheureusement cet article ignore les dangers du monoxyde de dihydrogène, traitant avec légèreté de divers projets de recherche en les qualifiant de «satire scientifique».
Jusqu’à présent, les dangers du monoxyde de dihydrogène ont été, pour la plupart, considérés comme mineurs et ne nécessitant pas de mesures particulières…..
Alors que les dangers plus graves du monoxyde de dihydrogène commencent a être pris en compte par plusieurs institutions dont la Food and Drug Administration, la FEMA et les CDC, la conscience qu'a le public des dangers réels et quotidiens du monoxyde de dihydrogène est inférieure à ce que d'aucuns estiment nécessaire…
Il est toutefois à noter que l’armée US, hormis la marine qui l’utilise massivement, n’en prévoit pas l’usage…
Qu’en sera t il dans notre armée ?
Le combattant de demain, se verra t il soulagé de nombreux kilos, ou bien le sacerdoce du risque zéro (curieux pour un soldat) et celui des économies à tout va, l’emporteront-ils ?
Affaire à suivre
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- Sur PTH on a écrit:
- Une électrolyse le décompose et sous sa forme gazeuse, il peut causer des brûlures graves.
Tout à fait exact, dans le cas d'une décomposition électrolytique du DHMO, nous nous retrouverions en présence de dihydrogéne ...
La combustion du dihydrogène dans le dioxygène est violente et très exothermique...Résultat curieux, on se retrouve ensuite avec du DHMO, mais dans sa phase liquide une fois la vapeur condensée ....
Néanmoins, il reste douteux que le soldat moyen utilise son sachet de DHMO à des fins d'électrolyse...
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