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 La fin du Kerfent...

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Paracolo
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La fin du Kerfent... Empty
MessageSujet: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeJeu 6 Oct 2011 - 19:23

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Cette narration, est inspirée, directement inspirée du récit laissé par un lointain cousin du côté maternel, le S/Lt Raymond Gangloff qui commandait en second l’ouvrage du Kerfent.

Ecrit en 1944, il ne concerne que l’affaire vue de l’intérieur, par les défenseurs de l’ouvrage, on n’y trouvera donc pas comme dans le cas de La Ferté, les mouvements et les actions des troupes ennemies…
J’ai pensé qu’il valait mieux ne pas dénaturer ledit récit…


La fin du Kerfent


L'ouvrage du Kerfent est un ouvrage de quatrième grandeur, c'est-à-dire qu'il est déjà un important ouvrage d'infanterie, appartenant au système défensif nord-est de la ligne Maginot.
Il comprend quatre blocs séparés entre eux par des distances variables allant jusqu'à 600 mètres.
Ils sont en communication par des galeries souterraines situées à trente mètres sous terre, auxquelles on parvient par des escaliers.

Au Bloc I, nous trouvons une tourelle-éclipse de trente tonnes, actionnée à l'électricité ou à bras et s'élevant au-dessus du sol, ou s'effaçant à volonté.
Cette tourelle munie d'un canon de 25 m/m et d'un jumelage de mitrailleuses peut battre tout autour d'elle puisqu'elle possède un mouvement circulaire.
Les Blocs 2 et 3 possèdent chacun un canon antichars de 47 m/m et deux jumelages de mitrailleuses.
Le Bloc 4 est un bloc observatoire possédant un puissant périscope.
Tous les blocs possèdent, en outre, une ou deux cloches fortement blindées dont l'armement et le système d’observation permettent de battre et d'observer tout le terrain environnant dans ses moindres détails.

Dans les galeries souterraines se trouvent les magasins à vivres et à munitions, les cuisines, les réfectoires, l'usine, etc.
La caserne donnant sur la galerie principale comprend le Central téléphonique, le Poste de commandement, le service de renseignements, l'infirmerie, chambre de malades, chambres de troupe et d'officiers, etc…
En outre, chaque Bloc possède ses locaux de tirs et de repos.

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Le lieutenant Raymond Gangloff

En période de combat, l'ouvrage est mis en surpression, ce qui permet de refouler vers l'extérieur, l'oxyde de carbone dégagé par la combustion de la poudre, et d'interdire l'entrée des gaz.
Afin d'éviter les écarts de surpression, les Blocs sont isolés des galeries par des sas étanches.

Enfin, deux sources situées sous la galerie alimentent tout l'ouvrage en eau potable.

Le Kerfent qui défend la route de Sarrebruck - Metz est adossé au bois du même nom, au delà duquel se trouvent le camp et le village de Zimming.
A 200 mètres au sud se trouve l'ouvrage du Bambesch, à 1500 mètres au nord, la casemate sud du Mottenberg et environ 500 mètres plus loin, l'ouvrage du Mottenberg lui-même.
Les ouvrages sont reliés entre eux par des réseaux de rails et de barbelés tenus sous le feu des ouvrages.

La garnison du Kerfent comprenait 140 hommes appartenant à l'infanterie, au génie, et à l'artillerie.
Elle était encadrée par
- le capitaine Broché, commandant d'ouvrage,
- le sous-lieutenant Gangloff, commandant en second,
- le sous-lieutenant Kuntz, chef du Bloc II,
- le sous-lieutenant Chapeu, officier de renseignements,
- l'adjudant Privat, chef du service électromécanique,
- l'adjudant François, commandant l'observatoire du Bloc IV.

Depuis plus de neuf mois que nous sommes en guerre, l'ennemi observe la ligne Maginot qu'il n'attaque pas…

Pendant ce temps, les hommes de l'équipage du Kerfent ne cessent pas leur travail intensif pour augmenter la puissance de la défense de leur ouvrage.
Devant eux, à la frontière, c'est le duel d'artillerie presque quotidien, dans cette région boisée où s'accrochent les corps-francs.

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Kerfent, visite du général Vannier et du général Requin

Cependant il faut monter une garde vigilante, surtout depuis le 10 mai 1940.

Le 13 juin, dans l'après-midi, le capitaine Broché est invité à se rendre d'urgence auprès du chef de bataillon Bilbant.
Il en revient bouleversé.
Il y a appris que les troupes allemandes ont fait une trouée près de Bar-le-Duc et menacent de prendre les troupes de la ligne Maginot à revers.
Devant ce danger, ces troupes abandonneront ce soir à minuit la position et se replieront sur d'autres positions en arrière.
Seuls les équipages des ouvrages resteront afin de protéger le repli des troupes d'intervalles…

A minuit, en effet, nos troupes quittent leurs emplacements abandonnant tout ce qu'elles ne peuvent emporter.
Le lendemain, le jour se lève sur un paysage inanimé : villages inhabités, tranchées et abris abandonnés.
Seules, des explosions et d'épaisses fumées indiquent des sections spéciales qui détruisent les dépôts de munitions et autres...

Tout au long de cette journée, des bombardiers allemands nous survoleront, bombardant par endroits et notamment l'ouvrage du Mottenberg.
Au cours de l'après-midi de ce même jour, nous apprenons que les casemates se replieraient à leur tour le 15 juin à minuit, après avoir détruit armes, munitions et vivres, sous la protection des ouvrages restés cette fois seuls.

Ce repli est critique pour les ouvrages, car la continuité du feu ne sera plus assurée…
Pour y parer, l'ouvrage du Mottenberg décide de faire occuper sa casemate sud et de ne pas la détruire…

L'angoisse est grande, l'ennemi sera bientôt là et le combat va se livrer alors que l’armée française se bat ailleurs, bien loin…

Le 15 juin, le Kerfent reçoit l'ordre suivant : « Les ouvrages décrocheront le 17 juin, à 22 heures, après avoir opéré toutes les destructions. Ils rejoindront, s'ils le peuvent, leur régiment ».


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Dans l’allée qui même au Kerfent, les mitrailleurs allemands prennent les cloches à partie, à droite les baraquements du « camp léger », baraquements de repos du temps de paix, situés à environ 200 m à l’arrière du fort.

Cette fois, c'est pénible. Il va falloir abandonner ces ouvrages gardés jusqu'ici avec fierté, cette Ligne Maginot sur laquelle la France et le monde eurent les yeux fixés.
Plus d'un spécialiste de ces forteresses souterraines aura les larmes aux yeux devant un tel devoir.
La douleur ressentie augmente encore à l'annonce de la prise de Paris et en songeant que cette date du 17 juin fixée pour le repli des ouvrages est trop tardive pour pouvoir rejoindre les troupes françaises…

Néanmoins, c'est le devoir et il faut exécuter sa mission jusqu'au 17 juin, à 22 heures.
Le 15 juin, à minuit, selon l'ordre reçu, les casemates quittent la position ; ainsi se désagrège peu à peu la Ligne Maginot…

Déjà on commence, dans le Kerfent, à détruire vivres, papiers, dossiers tactiques et techniques, etc ...
Seules, les armes et les munitions n'auront ce sort qu'au dernier moment.

L'équipage se prépare alors au repli. Il se répartit en quatre sections, de quatre fusils-mitrailleurs chacune.
L'itinéraire de repli est étudié minutieusement par les officiers, ainsi que les autres détails…

Pour parer à l'isolement de l'ouvrage, il est décidé que, chaque nuit, une section sortira pour aller prendre position en avant de l'ouvrage…

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Un FLAK 88, embusqué à 400, puis à 150m, tire sur le Kerfent.

Dans l'après-midi du 15, la section du sous-lieutenant Gangloff fait une reconnaissance vers Zimming. Rien n'est à signaler.
Le soir, cette même section monte en avant-poste…
Au cours de la nuit, elle est prise à partie par l'ennemi. Elle répond énergiquement de ses feux et par ses grenades, et reste sur place jusqu'au lever du jour où, débordée par la droite, elle reçoit l'ordre du capitaine de regagner l'ouvrage.

Le 16 juin, continuation des préparatifs de départ, nouvelle reconnaissance du bois de Kerfent par la section du sous-lieutenant Chapeu…
Ici, rien à signaler, mais peu après, l'observatoire du Bloc IV reçoit des rafales d'une mitrailleuse installée dans le clocher de Boucheporn.
La tourelle se met aussitôt en batterie et, en quelques coups précis de son canon de 25mm, elle la fait taire. Quelques instants plus tard, l'observatoire signale encore qu'une patrouille ennemie monte vers l'ouvrage, sur l'éperon du Mutscherberg.
Quelques tirs de l'observatoire délogent la patrouille.

A 21 heures, la section Chapeu sort de l’ouvrage et s'installe sur le Mutscherberg.
Comme la veille, l'ennemi vient prendre contact au cours de la nuit…
De part et d'autre, on tire.

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Bambesch le bloc 2, le béton a bien souffert, mais n’est pas crevé !

Par téléphone, l'ouvrage du Bambesch fait connaître au Kerfent que l'ennemi s'infiltre dans les environs de la ferme Saint Dominique.
Le Bloc III exécute alors des tirs puissants jusque sur le réseau éclairé par les projecteurs.
A la lueur blafarde de la lune, le guetteur du Bloc III aperçoit deux hommes ramenant un blessé.
On cesse le tir, afin de les laisser franchir le réseau, puis au fond du fossé du Bloc, la petite porte de secours leur est ouverte.
Il faudra recommencer cette opération quatre fois encore, pour les blessés de la section accrochée devant l'ouvrage. Triste nuit.
Et cette section pourra-t-elle, tout à l'heure, rejoindre l'ouvrage?

Les tirs continuent plus intenses.
La section détachée par le Bambesch est aussi en difficulté et peut à grand'peine le regagner.
Le Kerfent appuie son voisin par ses feux et, peu avant le petit jour, le capitaine donne l'ordre à la section de rentrer…

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Bambesch, chambre de tir du bloc 2, aujourd’hui…

D'ailleurs, avec le jour naissant, l'ennemi retourne aussi d'où il est venu.
Nous sommes maintenant le 17 juin et la matinée est employée à la préparation du départ de ce soir…
C'est, en effet, à 22 heures que l'ouvrage doit être abandonné.
Les derniers documents, les codes brûlent…

Dans ce repli, il faudra utiliser les bois, marcher de nuit, la direction sera Nomeng…
…Mais une question préoccupe sérieusement le capitaine Broché et ses officiers.
Les blessés, qu'en faire?
Impossible de les transporter, leur état d'ailleurs ne le permet pas. Impossible aussi de les abandonner dans l'ouvrage, puisque celui-ci doit être sabordé.
Les déposer dans une maison abandonnée de Zimming avec un infirmier qui s'occupera d'eux en attendant?
Autant de douloureuses questions que l'on hésite à trancher et que l'on remet toujours…

La radio n'annonce pas de bonnes nouvelles et l'étreinte de l'ennemi se resserre sans cesse.
Ne sera-t-il pas trop tard ce soir?
Une section commandée par l'adjudant Hoffmann fouille une dernière fois le bois du Kerfent et le village de Zimming, afin de s'assurer qu'ils sont encore libres…

Peine inutile, le chef de bataillon Denoix, qui a pris le commandement des ouvrages du 156e R.I. et qui a son poste de commandement à l'ouvrage de Laudrefang, transmet l'ordre suivant :
« Impossible de se replier ce soir à 22 heures; il faut tenir ».

Nous sommes toujours à ce 17 juin…
Il ne faut donc plus détruire le Kerfent, mais au contraire, il faut réparer au mieux ce qui a été détruit…
Dans le début de l'après-midi, une forte patrouille allemande sort crânement du bois des Bouleaux, situé à quelques centaines de mètres à l'est du Bloc IV…
Pris à partie par nos feux, l'ennemi se plaque à terre, tire sur les créneaux et sur le périscope du Bloc IV.
Les fusils-mitrailleurs ripostent et la patrouille se replie.

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Bambesch, les allemands inspectent les résultats de leurs tirs sur la coupole

Le soir arrive, il est décidé qu'aucune section ne passerait plus la nuit sur le Mutscherberg…
Heureusement, car à 21 h. 45, l'ennemi attaque l'ouvrage après l'avoir contourné. Les créneaux sont particulièrement visés.
Le Bambesch a le même sort et, dans la nuit complète, c'est alors un feu d'enfer.
Tous les Blocs tirent et se protègent mutuellement ; le Mottenberg, sa casemate sud et le Bambesch appuient le Kerfent et celui-ci aide le Bambesch.
Les dessus de l'ouvrage, noyés dans les réseaux de barbelés, sont arrosés par le feu puissant de la tourelle.
Malgré sa témérité, l'ennemi se replie, bien que cependant, le reste de la nuit, il continuera à taquiner l'ouvrage.

Le 18 juin (1), à l'aube, l'artillerie ennemie frappe le Bloc IV ; elle ne lâchera plus le Kerfent, sauf pendant quelques répits.
Le béton ne souffre pas plus que les cloches, qui sont particulièrement visées, car le martèlement s'étendra par la suite à tous les Blocs.

Malgré, toute la surveillance, on ne parvient pas à situer l'emplacement des pièces d'artillerie...
Dans l'après-midi de ce même jour, l'observatoire aperçoit d'importants convois automobiles entrant à Saint-Avold et venant de Sarrebruck.
Les ouvrages voisins sont immédiatement avertis, ainsi que le commandant Denoix.
Il s'agit là probablement de forces allemandes assez considérables qui attendent le moment de franchir la Ligne Maginot. Mais les routes sont encore fermées et tenues par les ouvrages.
Il faut cependant s'attendre à une action qui ne tardera pas…

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Le bloc 2 du Kerfent après sa reddition

Dans la soirée, la radio française annonce que les troupes de la Ligne Maginot, repliées le 13 juin, combattent aux environs de Baccarat…
Mais des ouvrages qui tiennent encore contre toute espérance, la France ignore tout.
Ils ont l'air d'être abandonnés, livrés à leur sort après avoir terminé leur mission le 17 juin.
Les combats qui se dérouleront peut-être bientôt sur ces blocs de béton seront pour l’honneur militaire et de la France…

Fiers d'eux-mêmes, les hommes de la Ligne Maginot ne peuvent la livrer avant l'armistice sans combat.
Et, en ce jour qui meurt, les radios peuvent capter ce message que le commandant Denoix lance à la France :
« Ici, ouvrages de la Ligne Maginot. Tous les ouvrages de Sarre et Moselle tiennent sans défaillance ».

Comme il fallait s'y attendre, l'ennemi réattaque l'ouvrage à la nuit tombante de ce 18 Juin. Cependant, la nuit est plus calme, mais au début de la matinée, une patrouille ennemie parvient jusque sur les pentes nord du Mutscherberg, se dirigeant vers l'ouvrage.
Comme précédemment, une concentration des feux, appuyée par les tirs de la casemate sud la disperse aisément. Peu après, le Kerfent a la certitude que l'ennemi, qui a dû découvrir les boîtes de coupures, intercepte les communications téléphoniques.

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Kerfent, le bloc 3

Immédiatement, les ouvrages voisins sont prévenus, ainsi que le commandant Denoix.
Quelques instants plus tard, l'ouvrage de Eiseling communique au Kerfent q'un engin motorisé ennemi file sur la route de Metz Sarrebruck.
Les Blocs 1 et III sont alertés. II faut aller vite car, en effet, l'engin apparaît sur la route, mais se trouve arrêté par la barrière du champ de rails.
Les canons de 47 et de 25 entrent en action, ainsi que les jumelages de mitrailleuses.
L'engin fait un rapide demi-tour et rebrousse chemin à toute allure.
S'il n'est pas touché, il l'aura échappé belle…

La journée s'annonce bien, car son début est fertile en incidents.
Le commandant Denoix signale à ses ouvrages que des éléments motorisés ennemis venant de Metz montent vers la Ligne Maginot.
En effet, peu après le Mottenberg, on l'aperçoit au village de Zimming, c'est-à-dire à environ 1500 mètres derrière l'ouvrage.
Cette fois, il n'y a plus de doute, l'ennemi est devant et derrière le Kerfent, qui est donc cerné et qui, dès lors envisage d'être attaqué par l'arrière…

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La coupole percée du bloc 2, (un morceau est dans mon salon)

Vers les 10 heures du matin, le guetteur du Bloc II aperçoit un civil s'avançant sur la route de Zimming et agitant un grand drapeau blanc.
Il s'avance jusqu'au réseau et, après le : « Qui vive? », annonce qu'il est envoyé par des officiers allemands se trouvant à Zimming.
Ceux-ci demandent qu'un officier du Kerfent se rende auprès d'eux…
Le capitaine Broché monte alors au Bloc II et lui dit, de l'intérieur, que ce n'est pas à lui à se rendre à Zimming, mais aux officiers allemands à venir à lui.
Le civil ne semble pas satisfait de la réponse.
Le capitaine fait alors lancer la passerelle et, pour se faire mieux comprendre, sort accompagné du sous-lieutenant Gangloff et d'un interprète.
A peine ont-ils franchi la passerelle qu'un obus déchire l'air et tombe à quelques mètres seulement. Le capitaine Broché et l'interprète sont légèrement blessés.
Tout d'abord, on croit à un attentat, mais on se rend vite compte que c'est le début d'un tir qui durera quelque temps.
Lorsque le capitaine a reçu ses premiers soins, on lui apprend qu'un officier allemand s'est présenté au réseau devant le Bloc II et demande à parler au commandant d'ouvrage.
Le capitaine s'y rend et, de la porte, lui dit de venir, qu’il n’a rien à craindre.
Mais on se méfie de part et d'autre et les fusils-mitrailleurs de Kerfent sont dirigés sur les soldats allemands porteurs de mitraillettes, qui s'apprêtent eux-mêmes à protéger leur officier…

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Le réseau de rails anti-chars du Kerfent

Celui-ci, malgré le tir d'artillerie qui frappe les dessus de l'ouvrage, enjambe le réseau de barbelés et se dirige vers l'entrée.
Le capitaine Broché lui fait remettre son pistolet dans l'étui, puis la passerelle lui est lancée. Il refuse d'abord d'entrer, malgré la mise en confiance du capitaine, mais un obus tombé plus près l'oblige enfin à se réfugier dans l'entrée.
C'est un lieutenant, il vient de Metz avec des troupes qui ont pénétré en France par le Luxembourg.
Il est envoyé par le commandement allemand, qui demande au Kerfent de se rendre…

Au commandant d'ouvrage, qui fait l'étonné, il répond:
« Il est inutile d'engager un combat qui ferait des victimes d'un côté comme de l'autre. L'armistice ne saurait tarder, puisque le Führer et Mussolini se sont rencontrés. Et puis, Paris est tombé et l'armée allemande est déjà bien loin au delà. La résistance est inutile, les troupes françaises ne peuvent plus venir vous délivrer et vous ne recevrez plus .d'ordres de vos chefs. En échange de votre reddition, vous aurez la liberté ».

Par moment, un obus tombe, obligeant l'officier allemand à interrompre la conversation et à esquisser instinctivement un geste de protection.
Le capitaine Broché répond:
« Je suis encore en liaison avec mes chefs, j'ai aussi la radio et je sais ce qui se passe. L'armistice n'est pas signé et je n'ai aucun ordre pour rendre mon ouvrage. Nous n'obéirons qu'au maréchal Pétain. Vous êtes soldat comme moi et vous comprenez sûrement que je ne puis me rendre sans combattre. Dites-le à vos chefs ».

On apprend alors qu'une patrouille allemande s'infiltre sur le Mutscherberg.
On fait comprendre à l'officier allemand que l’entretien ne peut se prolonger. Il risque encore :
« Tirerez-vous sur nos troupes si elles se présentent dans les environs? »
« L'ouvrage tirera, répond le capitaine, sur tout ce qui se présentera dans les champs de tir. C'est à vous de ne pas approcher ».
Le parlementaire s'éloigne alors après un échange correct de saluts.

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Kerfent, bloc 3, issue de secours, et cloche GFM.

Depuis cette visite du parlementaire jusqu'au soir, l'artillerie ennemie ne cessera pas de marteler tous les blocs de l'ouvrage.
Au cours de cette après-midi du 19 juin, la casemate sud lance au Kerfent un appel urgent.
Elle est prise à partie par un canon qui frappe en plein dans ses créneaux. Elle ne voit pas d'où partent les coups et demande du secours.
Le Bloc II scrute le terrain et finit par apercevoir l'endroit des coups de départ.
Le renseignement transmis, l'affaire revient maintenant aux tireurs, qui ajustent le feu puissant de leurs jumelages de mitrailleuses.
Alors le canon se tait pour de bon…

Le reste de la journée se passera sans autre fait.
Seulement, à la tombée de la nuit, l'ennemi signalera sa présence par quelques incursions aux abords de l'ouvrage. La nuit, elle, est calme, mais dès l'aube les canons adverses reprennent le tir qu'ils avaient suspendu.
La matinée se passera ainsi.
Dans l'après-midi, un canon ennemi installé dans la vallée de l'Albach frappe des coups d'embrasures dans les créneaux du Bloc sud du Bambesch…

Les coups sont violents, il faut agir vite.
Le Bambesch ne peut atteindre l'objectif. Il fait appel aux ouvrages de Laudrefang et du Kerfent, qui exécutent ensemble des tirs indirects qui obligent la pièce dangereuse à décamper.
Hélas! plus tard, elle reprendra son travail et, cette fois, personne n'y pourra rien. Elle est derrière l'ouvrage, bien défilée aux coups, personne ne peut venir la déloger…

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Laudrefang, bloc 3.

Sans aucune crainte, elle continuera donc à frapper avec violence le béton qui s'effrite. Ses coups répétés parviennent à faire un trou dans le béton.
Le Bloc est donc perforé…

Le lieutenant Pastre, qui commande le Bambesch, essaie de colmater la brèche, mais peine inutile, les colmatages sautent aussitôt.
C'est alors qu'il avertit le Kerfent de la triste situation dans laquelle il se trouve (2) :
Deux bœufs pourraient entrer de front par la brèche pratiquée.

La nuit vient, angoissante ; le Bambesch est privé d'un de ses blocs que l'ennemi continue d'ailleurs à achever.
La situation empire, un autre canon frappe maintenant son Bloc nord, commandé par le sous-lieutenant Regis. Ici aussi, on essaie de colmater le trou, qui s'élargit sans cesse…
Des hommes sont blessés et une fumée étouffante et opaque envahit les locaux du Bloc, l'ennemi cherche vraisemblablement à créer des brèches par lesquelles son infanterie pénétrera.

Le bois qui sépare le Kerfent de la pièce d'artillerie l'empêche d'aider son voisin. Soudain, un obus frappe dans le créneau de la chambre de tir du Bloc III du Kerfent.
Le premier jumelage de mitrailleuses est enfoncé et projeté en arrière.
Par ce même coup, le téléphone est détruit, une encoche profonde est faite dans le blindage du plafond, le canon de 47 est rendu inutilisable, la crosse du second jumelage est brisée, le câble électrique est coupé, il y a court-circuit et, pour compléter, des obus de 47 sont frappés, explosent, mettent le feu à la chambre de tir.
Le sergent-chef Bara, chef de ce Bloc, ne perd pas une minute. Le canon de 47 est mis en batterie, afin d'obstruer le créneau laissé ouvert. Les hommes font la chaîne afin de retirer les obus de la chambre de tir, pendant qu'une autre équipe maîtrise l'incendie et que les électriciens réparent les dégâts de leur installation.

Fort heureusement, l'ennemi ne profite pas du résultat de son premier coup, bien au contraire, il cesse le tir, ce qui permettra au Kerfent de profiter de la nuit pour renforcer la trémie du créneau (3).

Mais, là-bas, le Bambesch est de plus en plus en difficulté, il est à bout. Nous nous efforçons de l'aider de nos feux, mais devant la gravité de la situation, il est obligé de se rendre.

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Le Sergent chef Valentin (curé de Zimming) se rend aux hommes du major Gollé, il porte encore autour du cou son masque à gaz.

Il en avertit le Kerfent en lui souhaitant « bonne chance »…
Ce moment est angoissant, tristement poignant et critique aussi pour ce Kerfent, qui n'a plus personne désormais au sud…
L'ennemi, on s'en rend compte, veut libérer la route Sarrebruck Metz et, pour en venir à ses fins, il ne tardera pas à employer tous ses moyens contre l'ouvrage.
Un court répit, puis l'ennemi attaque puissamment les blocs. L'infanterie parvient jusque sur les dessus.
La nuit est noire, l'ouvrage déclenche un feu d'enfer…
Mortiers, fusils-mitrailleurs, mitrailleuses, grenades, tout crache, la casemate sud et le Mottenberg y ajoutent l'appui de leurs feux.
Comment des hommes peuvent-ils tenter de franchir un réseau de barbelés de 80 mètres d'épaisseur dans une telle fournaise?
La tourelle, dans son mouvement circulaire, projette des gerbes redoutables. Il faut reconnaître ici le courage et la témérité des soldats allemands. Ils sont partout et partout l'on tire.
Enfin, le calme renaît, que sera la nuit?

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Bambesch cloche GFM du bloc 2,. Un obus de 88mm est resté planté dans le cuirassement

Le 21juin. Vers 4 h. 15 du matin, le combat reprend.
Il débute par un coup de canon ennemi qui, comme la veille, frappe juste dans le créneau de défense d'entrée du Bloc II, détruisant du premier coup son fusil-mitrailleur. On tire au hasard, car il fait encore nuit.
C'est une pièce d'artillerie contre avion (4) qui s'est installée, à la faveur de la nuit; sur le chemin de Zimming, dans le bois du Kerfent, à environ 400 mètres.
Elle tire des obus de rupture qui, là aussi, entament le béton en y pratiquant une brèche.

La cloche nord de ce bloc qui la gêne est à son tour prise à partie et un coup d'embrasure en a raison, elle est brisée, malgré ses 30 centimètres d'épaisseur de blindage spécial, ainsi que le créneau avec son fusil-mitrailleur.
Que faire maintenant contre cette pièce qu'aucune arme du Kerfent ne peut atteindre?
Le capitaine Broché monte au Bloc II, endroit le plus critique de l'ouvrage.
Il essaie de faire colmater, mais comme au Bambesch, les colmatages sont détruits. Des hommes courageux affrontent la mort pour faire ce travail.
Les obus se succèdent rapidement, élargissant la brèche ; ils se brisent à l'intérieur du Bloc où éclats et morceaux de béton sont projetés jusque dans la cage de l'ascenseur.
Pour y parer, on intercale une armoire en fer bourrée de livres.
Entre deux obus, des rafales de mitrailleuses ennemies tirent dans la brèche afin d'atteindre qui s’y présenterait.

D'autres canons semblables frappent maintenant le Bloc III.
Même tactique, le béton s'effrite, la brèche se fait et s'agrandit, cependant que des armes sont rendues inutilisables. L'ennemi connaît le point faible des ouvrages.
Puis voici que l'infanterie attaque à son tour, aidée par ses canons anti-chars de 37, qui essaient d'atteindre les créneaux de nos cloches.
Mais l'ennemi ne s'aventure pas dans les champs de tirs des chambres de tirs du Kerfent, il attaque par derrière, profitant du bois qui le protège jusqu'aux abords de l'ouvrage.

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Le capitaine Broché, capote sur le bras quitte le Kerfent, un 88 a fait un bond en avant et est maintenant braqué sur le Mottenberg.

La défense reprend sa puissance de la veille, tout tire, les Blocs se défendent mutuellement, la tourelle fait merveille et la casemate sud et le Mottenberg continuent à appuyer le Kerfent fidèlement de leurs feux.

À l'intérieur, le branle-bas de combat est à son comble, chacun est à sa place, les ravitaillements en munitions vont rapidement des soutes aux blocs.
Là-haut, c'est un tapage infernal qui se répercute jusqu'au bas des escaliers.
Mais les brèches s'agrandissent toujours et la situation s'aggrave. En effet, l'ouvrage ne peut plus être en surpression puisque les Brocs sont troués, aussi la fumée, la poussière du béton et l'oxyde de carbone dégagé par les armes rendent-ils l'atmosphère dangereuse.
Il va falloir mettre les masques munis de la cartouche CO 40 pour se battre.

Le journal allemand Pommersche Zeitung du 13 juillet 1940 fera dire à son reporter aux armées Fritz Philipps :
« Les pièces de mitrailleuses des cloches de tous les Blocs grondaient et martelaient l'air, la terre crachait du feu sur l'ennemi qui s'appuyait au bois. Les ouvrages voisins les protégeaient et prenaient les Allemands sous des feux de croisement. Mais les poilus se rendirent compte, plus vite qu'il ne le faut pour le raconter, combien tout cela était vain ; ils regardèrent par les étroites fentes d'observation au dehors et virent les Allemands mettre leurs pièces en batterie à 150 mètres du fort. En haut, les cloches tiraient, tant que les canons en devenaient rouges. Rapidement, d'une façon inquiétante, l'oxygène s'épuisait. Vous ne vous faites pas une idée, combien la vie en bas était devenue un enfer, quand en haut, les grenades et obus tombaient sur les cloches et dessus bétonnés. C'était du feu roulant pour les nerfs ».

La tourelle est aussi bombardée. Mais l'ennemi a découvert maintenant le boyau de ravitaillement recouvert à l'abri des coups de l'artillerie légère et qui aboutit au pied du Bloc III.
L'ennemi l'emprunte et sans encombre parvient jusque là.
Le fusil-mitrailleur de la cloche sud du Bloc en interdit la sortie et ses goulottes projettent des grenades dans le fossé.
Mais le fusil-mitrailleur de la cloche sud est pris à partie et un obus le détruit. Ce bloc devient indéfendable…
Le sous-lieutenant Gangloff donne l'ordre alors au courageux sergent-chef Bara d'abandonner l'étage supérieur de son Bloc et de se réfugier à l'étage inférieur.
II faut songer au reste de l'ouvrage, aussi le sous-lieutenant Gangloff fait-il préparer la défense de la galerie du Bloc III.
Peu après, les munitions du Bloc III sautent, Bara doit abandonner son Bloc et se préparer à défendre les dessous de l'ouvrage derrière la porte blindée refermée…

L'ennemi profite de l'explosion du Bloc III pour y pénétrer:
Il descend les 30 mètres d'escalier et tombe sous le feu du fusil-mitrailleur de la porte blindée… (5)

Pendant ce temps, au Bloc II, la situation ne s'améliore pas.
L'appareil détecteur indique que l'atmosphère est très dangereuse. L'ennemi parvient jusqu'à l'entrée du Bloc.
Le sous-lieutenant Chapeu en dirige la défense.
Le soldat Montfort à son fusil-mitrailleur aperçoit deux hommes qui en rampant poussent devant eux une sorte de boîte rectangulaire. Une mine, probablement, Montfort n'hésite pas, il tire et la détruit.

C'est alors que les officiers se réunissent auprès du capitaine.
La situation leur paraît désespérée et dangereuse pour tous…
Un Bloc est tombé, l'autre va l'être, les deux seules sorties sont perdues, les filtres d'aération de l'ouvrage seront aux mains de l'ennemi.
Personne ne viendra plus délivrer le Kerfent, sa mission est terminée depuis le 17 juin.
Dans quelques instants l'ennemi cernera les défenseurs de l'ouvrage dans ses galeries.
Cette lutte menace d'être terrible. Unanimement les officiers estiment que ces sacrifices sont inutiles.
L'honneur de soldat est sauf, ils décident de se rendre. Les derniers documents sont brûlés ainsi que le drapeau de l'ouvrage. Les derniers ordres sont donnés aux Blocs.

Le capitaine Broché fait part de la situation au commandant Denoix et l'avertit de son intention.
Les ouvrages voisins sont prévenus, on sort le drapeau blanc, par un créneau. L'ennemi se précipite alors vers le Bloc II en hurlant sa joie. Il pénètre dans l'ouvrage et descend dans les galeries.
En ordre, disciplinés, les défenseurs du Kerfent sortent entre une double haie de soldats allemands pendant que le capitaine Broché accompagne le commandant allemand dans les locaux abandonnés…
…Et la colonne de prisonniers s'ébranle vers Zimming contemplant les forces militaires de l'adversaire qui déjà reprennent le combat contre la casemate sud, les canons qui nous ont fait tant de mal, les lance-flammes qui s'apprêtaient à intervenir, le général qui décore ses braves sur le champ de bataille, les blessés que l'on panse sur le terrain et le drapeau allemand qui flotte sur le Kerfent mutilé.

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L’équipage du Kerfent part en captivité.

A deux kilomètres de là, les prisonniers sont mis au repos à proximité du poste de secours allemand où les soldats sont soignés et où les blessés du Kerfent sont remis.
Puis les officiers sont séparés de leurs hommes, le capitaine Broché dit à l'un d'eux de leur transmettre ses félicitations et ses remerciements pour leur conduite...
Les officiers sont alors conduits en automobile dans le bois du Steinbesch où les attend un général allemand qui après se les être fait présenter, leur serre la main en leur disant : « Vous êtes de braves soldats ».
De là, ils sont conduits au château de Helphédange où ils sont reçus par un général d'armée probablement.

Celui-ci leur parle en français. Il ne comprend pas pourquoi l'ouvrage a résisté autant, c'était des sacrifices inutiles. L'armée allemande est entrée aujourd'hui à Lyon et l'Armistice est proche. Le capitaine Broché répond qu'il est d'abord un soldat et que le Kerfent à combattu pour l'honneur.
« C'est vrai, réplique le général, seuls des soldats peuvent se comprendre. »
Et après les avoir félicités, il leur serre la main…

On leur demande encore si l'un d'eux accepte d'aller auprès d'un autre ouvrage pour lui demander de se rendre. Aucun n'accepte.
« Désirez-vous parler à Radio-Stuttgart ? » leur est-il demandé. Même réponse.

Enfin, après ce long entretien, au cours duquel les officiers allemands se montrèrent très corrects et très courtois, les officiers français regagnèrent leurs voitures pour s'engager sur le chemin de la longue captivité.


Quelques remarques :

(1) Notons la date, certains à ce moment se battaient, d’autres qui les critiqueront, étaient assis derrière un micro, bien loin des combats
(2) Les dégâts bien qu’importants, ne sont pas aussi graves que le prétend le Lt Pastre, en fait il paniquera et se rendra à la grande surprise des allemands, provoquant par là même la chute du Kerfent
(3) Coup de chance inouï pour les allemands, c’est un obus destiné au Bambesch, et qui l’a manqué, qui vient s’encastrer, pile dans le créneau du Bloc III, mais cela le S/Lt Gangloff ne le sait pas au moment de son récit
(4) Canon de FLAK 88 mm
(5) Gangloff s’est laissé intoxiquer, par Bara, jamais l’ennemi n’a pénétré dans le bloc…

Ce que ne sait pas, non plus, le lieutenant Gangloff au moment où il raconte c’est que les allemands ont subi de lourdes pertes -4 morts et 31 blessés- et qu’au moment ou le Kerfent s’est rendu, il envisageaient de cesser l’attaque la considérant comme un échec…

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L'Oberst Von Lichtenstern, colonel commandant le 339.IR. a été touché d’une balle dans la tête lors de l'attaque. Il décèdera dans la soirée.

.

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeJeu 6 Oct 2011 - 19:58

Le PO du Kerfent
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CR: créneau
JM : jumelage mitrailleuse Reibel
GFM : guet fusil mitrailleur
CL : cloche
LG : lance grenade
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 7 Oct 2011 - 11:09

Et puisqu'ils sont aussi cités...

Le PO du Bambesch
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Et celui du Mottenberg
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Dans une revue spécialisée datant de 1990 il est spécifié que cet ouvrage à quasiment disparu du paysage, il n'est cité que pour mémoire.

La casemate sud du Mottenberg;
C'est une casemate double, un flanquement sud et nord
1 créneau JM
2 créneaux JM/AC47
2 cloches GFM
1 cloche JM
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeSam 8 Oct 2011 - 14:43

.

Oui, le Mottenberg a été vendu, à un acheteur qui s'est empressé de vendre les cloches 30 cm d"épaisseur d'acier spécial à des ferrailleurs...

Idem pour tout ce que l'on pouvait commercialiser de l'intérieur, puis il a remblayé, quasiment tout, ceux qui savent, en prenant la route Zimming peuvent encore apercevoir un tumulus et de temps à autre un morceau de béton...

...Lamentable

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Dernière édition par Paracolo le Lun 7 Oct 2013 - 10:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 9:24

Le scénario de l'attaque est différent de la Ferté, mais on y retrouve deux choses importantes : absence d'artillerie et de troupes d'intervalle dont les allemands se serviront des tranchées et casemates comme autant de points d'appui.
Attaqué par l'arrière, isolés, les cloches détruites ils n'avaient aucune chances.

A part les 4 mortiers de 81 du Lautrefang ( qui ont fait preuve de leur efficacité) à l'Est mais hors de portée de toute façon,on trouve à l'ouest le plus proche ouvrage d'artillerie, le Michelsberg...à 30 kms.

Nous sommes le 22 juin au Kerfent, le dernier ouvrage de la ligne à se rendre, et encore sur ordre, sera le Schoenenbourg le 1 juillet....

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 11:26

.

Carte au 25 000 e

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...Où l'on voit fort bien la route Sarrebruck - Metz (Longeville les St Avold - Zimming sur la carte) qu'interdisaient le Kerfent et le Bambesch

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 11:34

Celle qui traverse la carte d'est en ouest ?
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 11:48

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Oui, d'est en ouest... La route des invasions...

Il est particulièrement intéressant de remarquer le fort dénivelé entre Zimming et Longeville... 200m à très forte pente...

Ce qui permet au Kerfent des vues jusqu'en Allemagne, et constitue un redoutable obstacle pour une attaque frontale... Mais bon, ils sont venus par l'arrière...

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Vue de l'Allemagne depuis le bloc 4 du Kerfent... (bien sûr la végétation actuelle n'existait pas)

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 12:09

Vue imprenable, je comprends mieux la position excentrée du bloc 4 par rapport aux autres... Smile
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 12:16

.

C'est plus impressionnant encore sur place, et faut se l'imaginer sans les arbres

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 12:19

Paracolo a écrit:
.
Oui, d'est en ouest... La route des invasions...

Justement pourquoi avoir placé là deux ouvrages somme toute modestes, alors que dans le secteur voisin il y a trois gros ouvrages d'artillerie presque cote à cote...
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 12:36


Ils sont largement suffisants, compte tenu de la topographie... Ce qui n'est plus le cas vers Teting...

De plus le kerfent devait initialement recevoir

-une tourelle de 135mm
-quatre 75mm sous casemate
-une tourelle de 75/33
-une tourelle de mortiers de 81mm

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En tout 16 blocs...

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeDim 9 Oct 2011 - 12:41

Merci.

Effectivement si il avait eu un tel armement....
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 1:04

.

Pas le moindre commentaire depuis 2011 !....

C'est un sujet que j'ai découvert il y a peu... J'étais à peine arrivée lorsqu'il a été mis en ligne....

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 8:46

Et moi, je le découvre ce jour 19-07-19 !
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MessageSujet: Ouvrages autres   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 10:39

La prise du Kerfent a été décrite dans l'excellent ouvrage de Roger Bruge "Faites sauter la ligne Maginot". Il décrit les combats de la ligne aussi bien coté français que coté allemand. L'historique de la ligne Maginot a été écrit en trois volumes pas ce même auteur et je vous conseille (si ils sont toujours édités) de les lire, ils sont très bien écrit et, surtout, très bien renseignés grâce aux témoignages de nombreux survivants français comme allemands.
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 11:50

Ces ouvrages sont disponibles, ne serait-ce que sur Amazon, et autres sites de ce genre ....

Merci pour l'information !

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 15:26

Lothy-SF a écrit:
.

Pas le moindre commentaire depuis 2011 !....
C'est à dire...que depuis nos échanges sur ce sujet avec le boss, rien n'a changé et rien de nouveau n'a été apporté par qui que ce soit.
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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 15:35

"Tes" échanges.....
Mais nous sommes plus de 1000 sur ce forum, dont nombre d'entre nous arrivés après que ce sujet ait été mis en ligne....
J'ai jugé opportun de faire découvrir - des réactions m'ont déjà donné raison - ou de rappeler ce sujet trop peu connu et trop peu commenté, à mon humble avis !

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 15:42

J'ajouterai que ce sujet fait partie d'une liste constituée avec le Boss, afin d'alimenter ces lettres hebdomadaires et de ce fait, ramener à la une des sujets tombés dans l'oubli.


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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeVen 19 Juil 2019 - 16:19

Pour situer le Kerfent par rapport à ses "frères".
Le PO du Mottenberg au nord, Faulquemont est au sud, la limite du secteur fortifié.

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On voit très bien que comme Le Chesnois pour la Ferté, le Laudrefang* ne pouvait rien pour le Kerfent, hors de portée.
L'ouvrage de Teting et celui d'Einseling ne se rendront, sur ordre, que le 2 juillet... 

*Copieusement arrosé, environ 3500 coups, mais toujours intact au niveau de l'armement, les Allemands ne donneront pas suite,comme il est dit plus haut les 81 sous casemates sont très efficaces, jusqu'à 30 cps/mn, et les rombiers en face devaient rentrer la tête dans les épaules. 
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La Jeanne

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MessageSujet: Re: La fin du Kerfent...   La fin du Kerfent... Icon_minitimeJeu 11 Avr 2024 - 14:51

zitoune a écrit:

On voit très bien que comme Le Chesnois pour la Ferté, le Laudrefang* ne pouvait rien pour le Kerfent, hors de portée.
L'ouvrage de Teting et celui d'Einseling ne se rendront, sur ordre, que le 2 juillet... 
Exact pour le Kerfent mais l'Einseling doit en grande partie sa résistance grâce aux mortiers sous casemate du Lautrefang.

Chambre de tir des mortiers du Lautrefang en sous-sol.

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Photo date de 1980, j'ai plus récent avec une visite il y a un an d'une chambre entièrement rénovée, mortiers compris...je cherche dans mon stock.
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