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 Opération Biting - Bruneval 27 Février 1942

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Paracolo
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Paracolo


Nombre de messages : 19925
Date d'inscription : 08/03/2009

Opération Biting - Bruneval 27 Février 1942 Empty
MessageSujet: Opération Biting - Bruneval 27 Février 1942   Opération Biting - Bruneval 27 Février 1942 Icon_minitimeMar 9 Aoû 2011 - 9:51

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BRUNEVAL, 27 février 1942 : OPERATION BITING

Si le « D. Day » (ou opération Overlord du 6 juin 1944) est largement présent dans la mémoire de chacun, amplement médiatisé à chaque commémoration et l’on comprend aisément pourquoi, deux autres plages de Normandie ont été le théâtre d’opérations beaucoup plus méconnues. L’une, l’opération Jubilee du 18 août 1942 sur la plage de Dieppe fut un immense désastre sur le plan militaire, accompagné de trop nombreuses pertes humaines. L’autre, sur la petite plage et les hautes falaises de Bruneval, l’opération Biting (coup de croc) du 27 février 1942 s’est avérée être à la fois un succès militaire et un « coup de maître ».

Dès l’été 1940, les Allemands s’intéressent à la région et occupent le phare et le sémaphore du cap d’Antifer, puis le petit village de La Poterie où ils s’installent dans l’école, la salle des fêtes et la Mairie, mais également à la ferme de Theuville et au « Manoir de la Falaise », importante et massive construction surplombant la falaise, proche de la valleuse de Bruneval…

Bruneval, petit village au sud du Cap d’Antifer, perché sur les hautes falaises de la pointe de Caux, culmine à environ 110 mètres. Une vallée s’ouvre et permet un accès vers la mer. Plus au nord, à approximativement 500 mètres et à moins de 100 mètres de la falaise, les Allemands ont implanté l’un de leur radar « Freya », mis au point avant la guerre. Ce matériel de grande portée permet de connaître les relèvements et les distances, mais pas les sites… La plupart de ces engins sont déjà « localisés » par le commandement britannique. En revanche, le renseignement faisait défaut sur un second radar allemand, de moindre portée, capable de donner les sites, utilisable pour la direction de la chasse de nuit : le Würzburg ou « W-110 ».

Partant du postulat que ces deux types de radars étaient complémentaires et qu’ils devaient donc se situer proches l’un de l’autre, les Anglais se penchèrent avec minutie sur l’ensemble des documents à leur disposition, tout particulièrement les photographies aériennes.
Ils finirent par découvrir, proche du « Freya » de Bruneval, un petit point suspect, présent sur toutes les images…

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Pendant plusieurs semaines, l’objectif est photographié et dès décembre 1941 les Alliés sont en possession de clichés parfaits de cette « machine » qui se présente comme, ce que nous appellerions aujourd’hui, une parabole. (Cliché pris à basse altitude par le « squadron leader » Tony Hill).

A la tête des « Combined Operations », Lord Louis Mountbatten considère que détruire ces installations n’est pas suffisant. S’emparer de pièces essentielles permettrait de connaître le niveau technique des radars et d’élaborer un moyen fiable de les rendre inefficaces. Telle doit être la mission : L’Opération Biting, première action combinée au vrai sens du terme (Air, Mer, Terre), vient de naître.

Dès lors, l’objectif de la mission étant fixé, obtenir le maximum de renseignements, autres que les photographies de reconnaissance aérienne, devient une priorité…


En France, 24 janvier 1942…

Deux messages radio destinés à « Raymond » (1) : code A. N° 49 et code A N°50…
« câbler délai nécessaire pour obtenir informations suivantes …» et « position, nombre mitrailleuses défendant chemin falaise à Theuville sur côte entre Antifer et Saint Jouin -stop- quelles autres défenses –stop- nombre et état préparation défenseurs –stop-….existence et positions barbelés. Fin »

En quelques jours, à l’initiative de « Rémy », deux hommes, « Pol » et « Charlemagne » entrent dans Saint Jouin, puis dans l’Hôtel Beauminet, première bâtisse de la petite station balnéaire de Bruneval. Après quelques minutes de discussion avec les propriétaires, les renseignements prennent forme : effectifs du poste radar aménagé devant une grande villa appelée « Le Presbytère », effectifs du poste de défense installé dans une villa plus proche de la mer appelée « Stella Maris », cantonnement des allemands, leur moyenne d’âge, leurs habitudes, leur état d’esprit. Reste aux deux hommes d’aller voir au plus près…
Ce qu’ils n’hésitèrent pas à faire, l’un se présentant comme un homme du cru venant faire découvrir les embruns au second, son ami parisien ! La sentinelle ne sembla pas étonnée et leur servit de « guide », leur permettant ainsi de découvrir que le champ de mines, hantise des habitants ou manœuvre ennemie pour éloigner les curieux, n’existait pas.
Dès le 9 février, « Raymond » informait Londres par ses messages code A N°81 et 82…

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En Angleterre, fin février 1942…

L’opération combinée (Air, Mer, Terre) doit, pour obtenir le maximum de réussite, réunir trois conditions rarement atteintes en Manche : Un vent modéré pour l’efficacité du posé parachutiste, une bonne visibilité pour la précision du largage et une marée propice sur une mer aussi calme que possible pour une extraction rapide, limitant les pertes humaines.

L’opération est programmée pour l’une des trois nuits du 23 au 26 février. Un violent vent de nord/nord est, provoquant un fort clapot à l’étale de haute mer, phénomène assez classique dans cette région, bien que les tempêtes les plus fréquentes soient orientées nord/nord ouest, imposa à l’Etat Major, de reporter l’aventure jusqu’à la nuit du 27 au 28.


Dans l’après midi du 27, les forces navales, accompagnées de leur escorte, se mettent en route, cap : la cote normande. Vers 22h30, douze « Armstrong Whitworth Witley » décollent de la base de Truxton.
A bord, 6 officiers et 133 hommes, parachutistes « SAS » surentraînés. A leur tête, le Major John Frost, commandant la compagnie C du 2ème Bataillon Parachutiste.
Pendant ce temps, au sol, les membres du groupe « Castille », du réseau « Confrérie Notre Dame » dirigé par « Rémy », ne restent pas inactifs ! Il s’intéressent, avec succès, au réseau téléphonique afin d’exclure toute communication possible.
Le 28 février, les Paras sont à la verticale de Theuville, sous les tirs de la Flak.
Quelques instants plus tard, le Major Frost et ses hommes se posent sur la « DZ » prévue…Il manque 2 « sticks ». Les pilotes, gênés par la DCA, les ont largués quelques kilomètres au sud de Bruneval.
Néanmoins, 3 groupes se lancent vers leur objectif :
Groupe1 : cote 109. Groupe 2 : (Frost) Manoir de la Falaise. Groupe 3 : point d’appui du corps de garde situé en bord de plage pour neutralisation et extraction des Paras. (8 Allemands sont neutralisés dans un abri proche).
01h00… le combat fait rage aux abords de la ferme de Theuville. Pendant ce temps, le Flying Sergeant Cox, ingénieur radioélectricien dans le civil, sous la couverture du Lieutenant Vernon et son groupe de sapeurs, démontait avec un flegme tout britannique le « W-110 », en prélevait les pièces lui semblant les plus importantes et « calmement » faisait exploser ce qui en restait !
Frost et ses hommes se préparent au repli vers la plage. Une position Allemande, établie en défense sur le contrefort de la falaise, point stratégique de la descente vers le point de ralliement, risque de poser problème. Il faut faire vite, les phares des véhicules de la contre offensive Allemande trouent la nuit… Les deux « sticks » manquants rejoignent enfin la cote 102, contournent Bruneval et rallient le groupe 3 pour l’attaque du Point d’appui du corps de garde.
02h35… L’embarquement à bord des « Landing crafts » s’effectue sous un feu nourri. Sapeurs, prisonniers, blessés et Paras sont embarqués. A l’intérieur des terres, un bataillon blindé allemand arrive en renfort…trop tard ! Le raid, audacieux coup de force, a duré moins de deux heures.
Le retour de la flottille, escortée par quatre chasseurs des Forces Navales Française Libres (Bayonne, Boulogne, Paimpol et Larmor), ne fut marqué d’aucun incident.
L’accueil des hommes des « Combined Operations » est, à la hauteur de ce « coup de maître » : triomphal…

Le bilan : Britannique : 2 Tués, 7 Blessés.
Allemand : 5 Tués, 2 Blessés.

Cependant ce raid permet aux alliés :

    - De pouvoir connaître les fréquences utilisées par l’ennemi.
    - De mettre au point un système de brouillage efficace. (« Windows », petites bandelettes métalliques larguées par les bombardiers, brouillant les écrans ennemis).
    - De bombarder, trois jours après l’opération, les usines Renault de Boulogne Billancourt sans être inquiétés lors du franchissement du « channel ».
    - De confirmer que le renseignement reste fondamental et crucial pour le bon déroulement de toute opération.
    - De confirmer également que les « Combined Operations », loin d’être utopiques, avaient fait leurs preuves, préfigurant l’énorme opération combinée du débarquement du 6 juin 1944.


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Monument du Site de Bruneval

(1) Hommages :

Confrérie Notre Dame :

Dirigée par Gilbert Renault, alias Colonel Rémy, cette structure de la résistance française est à l’origine du renseignement et du succès, entre autres, de cette opération « coup de croc ».
« Raymond » était son pseudonyme lors de ses premières missions (Août 1940). Pour des raisons de sécurité il fut changé en « Rémy », excepté pour les messages radio. Le réseau prendra le nom de « CND Castille » après l’effroyable coup porté contre lui par les Allemands en novembre 1943.
Gilbert Renault, auteur prolifique, était Commandeur de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, titulaire de la Croix de Guerre 39-45, de la Médaille de la Résistance avec rosette, et de nombreuses décorations étrangères.

Le Flyng sergeant Cox :

Volontaire pour une mission « spéciale et dangereuse », il apprit à « sauter » en 10 jours. D’abord en gymnase, puis d’un ballon captif. De nuit, le « trou » me semble être un abîme sans fond, disait-il… Cependant il sauta et deviendra l’un des hommes clés du succès de l’opération !

Le Major John Frost :

Né en Inde en décembre 1912, il fréquenta l’école militaire de Sandhurst (U. K.), accepta de faire partie de cette nouvelle unité « SAS » avec laquelle il combattit en Tunisie, Sicile et Italie. Il se distingua lors de l’opération Biting mais également en qualité de Commandant du 2ème bataillon britannique de parachutistes. Il avait alors 750 hommes sous ses ordres et la mission de prendre le pont d’Arnhem, sur le Rhin, et de le tenir jusqu’à l’arrivée des chars du 30ème corps britannique (Opération « Market Garden »). Il décède le 21 mai 1993. Il fut présent de nombreuses fois à Saint Jouin de Bruneval pour participer à la cérémonie annuelle du souvenir de ce raid. Sa disparition laissera un grand vide et sera regrettée par ses nombreux amis en Pays de Caux.

André HARAUX :

Le 30 mars 1947, en présence de nombreux résistant et déportés (de 20 à 50.000 selon les sources), le Général de Gaulle inaugure une plaque commémorative sur le site de Bruneval…
Monsieur André Haraux, ancien déporté, Président du Musée Historique des deux Guerres Mondiales, Administrateur Fédéral A. Maginot, fut l’homme sans lequel Bruneval aurait sombré dans l’oubli.
Il entraîne toute la région havraise, organise la construction d’un escalier pour accéder à la plage, fait sceller au milieu de celui-ci une pierre du camp de Mauthausen, rapportée d’un pèlerinage. Sa persévérance permettra de maintenir le site en excellent état, d’associer au Devoir de Mémoire les jeunes Français, Anglais et Allemands et d’y voir, lors de la cérémonie du 40ème anniversaire en juin 1982, la présence du Prince Charles, représentant sa mère, la Reine d’Angleterre.


Bibliographie :
Aux Editions France Empire :
Rémy : Mémoires d’un Agent secret de la France Libre (Edition définitive)
Tome 1 : Compagnons de l’honneur
Tome 2 : Réseaux d’ombres
Tome 3 : Opération Jéricho
Rémy : Bruneval, Opération « Coup de croc ». (Préface de Lord Mountbatten of Burma)

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MessageSujet: Re: Opération Biting - Bruneval 27 Février 1942   Opération Biting - Bruneval 27 Février 1942 Icon_minitimeVen 1 Mar 2019 - 13:02

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Si j'ai visité ce lieu de mémoire durant mon enfance, j'ai découvert récemment le récit de ces combats retranscrits sur le forum...
Pas un message en sept ans et demi.... Surprenant !

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S.F.
"La Guerre n'est pas belle, l'Humanité ne l'est pas non plus..." - Général Bigeard
Le temps qui passe nous rappelle la vérité de cette phrase.
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