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 Opération Nordwind… Au jour le jour…

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Paracolo
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Paracolo


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Date d'inscription : 08/03/2009

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MessageSujet: Opération Nordwind… Au jour le jour…    Opération Nordwind… Au jour le jour…  Icon_minitimeSam 25 Juin 2011 - 12:31

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Opération Nordwind… Au jour le jour…



Chose promise chose due…
Une panne informatique, m’a empêché de parler de l’opération «Nordwind»… [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sur Gambsheim Décembre 44 m’a fait ressortir ces pages… Qui viendront je l’espère en complément des siennes.

Voici tout d’abord la genèse de l’affaire, nous pourrons ensuite voir, si vous le désirez, les combats de ces jours, 31 décembre 44 au 25 janvier 45, au jour le jour et secteur par secteur…

Au mois de septembre 1944, le Feld-Maréchal Von Rundstedt reprend le commandement des armées allemandes sur le front de l'Ouest.
Sachant déjà à cette époque que l'Allemagne allait perdre la guerre, il ne partageait plus les idées de Hitler qui voulait continuer les combats pour obtenir une paix « honorable» pour le peuple allemand…
Von Rundstedt déclarera même aux enquêteurs alliés à la fin de la guerre :
« En ce qui me concerne, j'ai estimé que la guerre était terminée en septembre (1944). »

Hitler, quant à lui avait, au cours d'une réunion avec ses généraux le 31 août 1944, prononcé les paroles suivantes :
- « ... S'il le faut, nous nous battrons sur le Rhin: cela ne change absolument rien.
Quelles que soient les circonstances, nous poursuivrons cette longue lutte jusqu'à ce que, comme l'a dit Frédéric le Grand, un de nos maudits ennemis devienne trop las pour poursuivre le combat et jusqu'à ce que nous ayons obtenu une paix garantissant l'existence de la nation allemande pour les cinquante ou cent prochaines années et, par-dessus tout, une paix qui n'entachera point notre honneur une seconde fois comme ce fut le cas en 1918.
».

Le Führer pensait à ce moment-là au Traité de Versailles, ce traité qui avait mis en rage toute la nation allemande. Il utilisait souvent des allusions à ce traité pour raffermir le nationalisme allemand.

A la fin de l'année 1944, le déroulement de la guerre avait repoussé les troupes allemandes jusqu'aux frontières du Reich, mais l'Allemagne ne s'avouait pas vaincue…
Bien au contraire:
A l'aube du 16 décembre 1944, dix sept divisions allemandes se lancèrent à l'attaque du front allié, ouvrant une brèche de 56 kilomètres de profondeur et de 96 kilomètres de large dans les lignes alliées en Belgique et au Luxembourg…
Réussissant à enfoncer les quatre divisions américaines qui défendaient ce secteur du front, les Allemands, on le sait, progressèrent avec succès les deux premiers jours de l'attaque, profitant de l'effet de surprise et des mauvaises conditions atmosphériques qui empêchaient l'intervention de l'aviation alliée.

La bataille des Ardennes nous est connue  (même si l’on n’en parle pas trop sur ce forum, pourtant...Bastogne, Haut lieu des Paras)
L'échec de cette offensive allemande est dû notamment au fait que la majeure partie des blindés allemands ne put jamais prendre une part véritablement active aux combats…

A cause de la neige, du terrain accidenté et extrêmement boisé, une grande partie de la bataille se déroula sur les voies de communications: d'énormes encombrements obligèrent les blindés allemands à s'arrêter, à perdre du temps et à gaspiller leur précieux carburant…

Hitler émit son opinion personnelle sur les combats des Ardennes le 28 décembre 1944 en présence de ses généraux lors d'une réunion dans son quartier-général de l'Adler horst.
Il reconnut que seuls les éléments de l'avant-garde des colonnes allemandes purent véritablement livrer bataille aux troupes américaines et que le gros des unités blindées resta bloqué sur les routes enneigées attendant que l'avant-garde fasse reculer les troupes ennemies .

Le 19 décembre 1944, la 3e armée U.S. prit la relève du front du 3e corps U.S., permettant ainsi à ce dernier de se diriger vers le nord pour résister aux attaques des troupes allemandes de Von Rundstedt.
Pour compenser ce départ vers le nord du 3e corps U.S., la 7e armée américaine dut étaler ses lignes du front jusqu'à Saint-Avold pour préparer hâtivement des positions défensives sur un front de 135 kilomètres allant jusqu'au Rhin…
Ce mouvement dura quatre jours et se termina le 26 décembre 1944.

Au cours d'une réunion à l'Adlerhorst, Hitler avait déjà déclaré à ses généraux le 12 décembre 1944, qu'il voyait dans les anglo-américains un adversaire moins dangereux que les Russes fanatiques, se trouvant ainsi en désaccord avec le général Guderian, chef de l'état-major général de l'armée allemande et commandant en chef du front de l'Est…

Guderian désapprouvait les offensives à l'Ouest décidées par le Führer, et il écrivit même plus tard dans son livre « Panzer Leader» qu'il réprouvait déjà le 22 décembre 1944 les objectifs de Hitler qui désirait attaquer à l'Ouest.
Guderian nota « qu'on pouvait seulement parer aux graves dangers menaçant le front de l'Est en renonçant à temps à l'opération à l'Ouest puisque celle-ci était de toute manière vouée à l'échec ».

C'est, cependant, le 22 décembre 1944 que Hitler dressa les plans d'une opération qui lui tenait à cœur depuis l'automne 1944…
A l'époque, il avait décidé d'attaquer les Alliés dans les Ardennes et réalisa ce plan.

Lorsqu'il se rendit compte que cette offensive ne donnait pas les résultats espérés et que le front de la Basse-Alsace se trouvait sérieusement dégarni, il porta son attention sur cette région:
Là, son Groupe d'armées « G » de la 1re armée allemande et celui « d'Oberrhein » de la 19e  armée allemande faisaient face aux éléments de la 7e armée U.S. du général Devers et à ceux de la 1re armée française…
Constatant cela, Hitler prépara le plan suivant, appelé « Opération-Nordwind » :
Il projeta dans un premier temps d'attaquer les positions américaines proches de la frontière du nord de l'Alsace à partir du West-Wall pour progresser vers l'est et vers l'ouest de Bitche en direction du col de Saverne au sud.
Dans un deuxième temps, d'autres forces allemandes devaient traverser le Rhin au nord de Strasbourg pendant que les troupes allemandes réfugiées dans la « poche» de Colmar établiraient la jonction avec les troupes au nord et à l'est des Basses-Vosges…

L'idée de cette offensive s'avérait assez brillante parce que, si elle réussissait, les unités américaines se trouveraient ainsi enfermées et isolées au nord-est de l'Alsace, Strasbourg serait reprise et les troupes françaises à proximité de Colmar seraient anéanties (Voir carte).

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Pendant que Hitler ordonnait de prendre les dispositions nécessaires pour effectuer une attaque partant du secteur de Bitche et au nord-ouest de ce secteur avec deux divisions blindées et trois divisions d'infanterie, le 6e groupe d'armées U.S. informait la 7e armée U.S. de céder le terrain en cas d'attaque plutôt que de mettre en danger ses forces déjà diminuées par les envois de renforts dans les Ardennes.
L'ordre était d'utiliser la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] comme ligne principale de réserve…

Pendant ce temps, les Allemands simulaient une activité normale sur toute la ligne du front pour tromper les troupes américaines.
Celles-ci remarquèrent pourtant qu'une concentration de troupes allemandes s'effectuait en Forêt-Noire.
Le 24 décembre 1944, le 6e groupe d'armées U.S. avertit la 7e  armée U.S. que les Allemands préparaient une offensive… Ainsi donc, les services de renseignements alliés avaient bien fonctionné, et les troupes américaines furent mises en état d'alerte.

Ce même jour, au cours d'une nouvelle conférence avec Hitler, le général Guderian exprima sa propre opinion et celle de son état-major au Führer :
Les Russes étaient prêts à reprendre l'offensive en janvier 1945 avec une supériorité de 15 contre 1 sur la base des forces alors engagées sur le front de l'Est.
Fort de ses dires, Guderian demanda à Hitler de retirer les troupes allemandes des Ardennes et de la Basse-Alsace pour les transférer sur le front de l'Est.

Dans son livre, Gudérian raconte la scène :
- « Tous mes arguments furent vains et je fus rappelé à l'ordre puis renvoyé avec les instructions que le front de l'Est devrait se débrouiller avec les moyens à sa disposition. »
L'opération « Nordwind » allait donc bel et bien avoir lieu!

Le 24 décembre 1944 eut lieu la prise de commandement de la 19e Volksgrenadierdivision allemande…
Les éléments de cette division se rendirent en marche forcée à Sankt-Ingbert en Sarre, bien qu'étant encore très éprouvés par les furieux combats qu'ils avaient livrés en décembre 44 entre la Moselle et la Sarre.
De nouvelles troupes empruntées à la Luftwaffe leur furent adjointes :
Elles devaient remplacer les pertes mais leur instruction militaire n'était qu'incomplète…

Du côté américain, des éléments précurseurs du 21e corps arrivèrent en renfort dans le secteur de la 7e armée U.S. :
Commandés par le major-général Frank W. Milburn, ils devaient compenser les pertes subies lors des transferts en direction des Ardennes.
Peu après Noël 1944, des éléments des 42e, 63e et 70e divisions américaines vinrent rejoindre la 7e armée U.S. :
Venant directement des États-Unis, ces unités n'avaient pas terminé leur instruction et leur emploi au front s'avérait hasardeux…

Lorsque les services de renseignements alliés se rendirent compte le 26 décembre 1944 que les Allemands semblaient vouloir attaquer le nord de l'Alsace entre le 1er et le 3 janvier 1945, le général Devers vint rencontrer le général de Lattre de Tassigny à Montbéliard…
Alors qu'il conférait avec de Lattre, le chef du bureau des opérations du S.H.A.E.F., le général Bull, informa les généraux Barr et Jenkins des nouvelles directives d'Eisenhower: prendre la défensive et ramener la principale ligne défensive du 6e groupe d'armées jusque dans les Vosges…

Le lendemain 27 décembre 1944, une nouvelle rencontre de Devers eut lieu avec de Lattre: Les ordres d'Eisenhower annulaient l'offensive prévue sur Colmar et mettaient la 2e division blindée française de Leclerc à la disposition de la 7e armée U.S. pour compenser l'envoi de contingents vers les Ardennes…

Devers fit savoir à de Lattre que la réduction de la poche de Colmar n'était en fait reportée seulement à plus tard…

L'après-midi de ce même jour, Devers prit l'avion pour Paris dans l'intention de soumettre personnellement une lettre d'instructions à Eisenhower, missive dans laquelle l'éventualité d'abandonner toute l'Alsace libérée était envisagée au cas où les attaques allemandes perçaient son front…

Le lendemain 28 décembre 1944, de Lattre reçut cette lettre d'instructions qui évoquait l'éventuel abandon de l'Alsace mais suggérait la possibilité du maintien de Strasbourg et de Mulhouse.
Le général Eisenhower avait donc bel et bien l'intention de battre en retraite vers les Vosges plutôt que de mettre en danger ses troupes…

Devers ordonna aux généraux Patch et de Lattre de rester sur leurs positions défensives. Il leur nomma également trois lignes de front intermédiaires où les forces alliées du nord de l'Alsace pourraient se réfugier au cas où cette offensive allemande perçait les lignes américaines.

Au nord, les combats faisaient rage dans les Ardennes, et cela privait la 7e armée U.S. de tout renfort supplémentaire ou de réserves pour contrecarrer l'action allemande sur ce front…
De plus, la 7e armée U.S. reçut l'ordre d'apprêter une division blindée et une autre d'infanterie pour les envoyer à la rescousse, le cas échéant, dans les Ardennes…

Du côté allemand, Hitler continuait à forger des plans, des opérations stratégiquement positives dans leurs conceptions mais tenant peu compte de la réalité :
En effet, les troupes allemandes avaient subi de lourdes pertes en décembre 1944 et bon nombre de ses divisions étaient lourdement éprouvées par ces combats…

Ceci ne l'empêcha pas, en ce jour du 26 décembre 1944, de prévoir une nouvelle opération qui complèterait l'opération Nordwind.

Il s'agissait de l'opération « Zahnarzt » (dentiste).

Hitler voyait déjà plus loin, alors que l'opération Norwind n'était même pas déclenchée!

L'opération « Zahnarzt » devait compléter Nordwind en faisant progresser les troupes allemandes vers Gérardmer pour y créer une ligne de défense facile à maintenir et pour effectuer des percées sur Metz à partir de Sarreguemines et de la Sarre…

Le 15e corps U.S. tenait la ligne Saint-Avold-Bitche avec le 106e groupe de cavalerie, les 103e, 44e et l00e divisions d'infanterie américaines.
De Bitche jusqu'au Rhin, le 6e corps U.S. avait la charge du front avec la Task Force Hudelson, la 45e division d'infanterie U.S. et la 79e division d'infanterie U.S.

Le lendemain 27 décembre 1944, la 36e division d'infanterie U.S. et la 12e division blindée U.S. arrivèrent enfin dans le secteur de la 7e armée U.S…
Le 6e corps d'armées U.S. fut renforcé ainsi par la Task Force Harris (63e division U.S.), la Task Force Herren (70e division U.S.) et la Task Force Linden (42e division U.S.).

Le même jour, le général Devers, commandant le 6e groupe d'armées, transféra son poste de commandement de Phalsbourg à Vittel…

Voyant les difficultés rencontrées dans les Ardennes, le haut commandement américain envisageait bel et bien l'abandon pur et simple de la plaine d'Alsace et de Strasbourg où flottait - depuis le 24 novembre 1944 - le drapeau tricolore.
Les Américains prévoyaient un repli stratégique vers les Vosges de tout le dispositif des troupes alliées, notamment la 7e armée U.S. de Patch et la 1re armée française de de Lattre de Tassigny…

Le général Leclerc alerta alors immédiatement de Gaulle en lui déclarant être prêt à sacrifier la 2e division blindée française pour «sauver l'honneur de la France », garder l'Alsace et surtout Strasbourg.

Un vent de panique soufflait parmi la population alsacienne qui craignait un châtiment exemplaire de la part des Allemands si ces derniers reprenaient Strasbourg…

De plus, l'abandon de l'Alsace et de sa capitale serait un coup énorme porté au moral de la France et à celui des Alliés, et la réussite de l'opération « Nordwind » ferait briller à nouveau le blason national-socialiste qui commençait à se ternir…

Le 28 décembre 1944 que Hitler réunit dans son Q.G. de l'Adlerhorst une trentaine d'officiers supérieurs, de généraux et de commandants de divisions accompagnés de leur état-major pour leur donner les ultimes instructions pour l'Opération « Nordwind ».
Comme Hitler avait l'habitude de parler sans manuscrit, ce soir-là, l'intégralité de son discours de 50 minutes fut, notée en sténographie et en voici les extraits les plus significatifs à propos de l'Opération « Nordwind »:
- « Il est déterminant que nous passions de la défense stérile à l'ouest à une action offensive. Seule l'offensive est en mesure de donner véritablement un tournant positif à cette guerre à l'ouest...

- Une attitude défensive, j'en suis convaincu, deviendrait insupportable pour nous parce que les pertes de l'offensive ennemie diminuent et parce que l'utilisation du matériel devient de plus en plus intensive ...

- Le but de toutes ces offensives ... est tout d'abord d'éliminer totalement les troupes américaines au sud de notre percée (les Ardennes), de les briser les unes après les autres, d'anéantir une division après l'autre ...

- La partie que nous allons attaquer (la Basse-Alsace) a subi un rétrécissement extraordinaire ...
- De notre côté, huit divisions entreront en action. A l'exception d'une seule qui arrive de Finlande - la 6e S.S. Gebirgsdivision « Nord », les sept autres sont naturellement éprouvées par les combats, mais de nouveau partiellement renforcées.
Mais l'adversaire qui nous fait face avec - si tout va bien - cinq divisions, peut-être seulement quatre et peut-être même trois, n'est pas en position de force non plus: il est également affaibli par les combats, mis à part une seule division qui se trouve directement sur le Rhin et dont on doit d'abord attendre de voir la valeur, et la 12e division blindée américaine dont on ignore si elle participera à la bataille et qui, en tout cas, est une jeune unité qui n'a pas encore été au combat.
Mais toutes les autres unités de l'adversaire sont également affaiblies et nous allons sûrement trouver ici une situation que nous ne pourrions absolument pas espérer plus propice ...

- Cette seconde attaque a donc un but très clair: l'anéantissement des forces ennemies. Il ne s'agit pas de gagner du terrain. Il s'agit uniquement pour nous d'anéantir et de faire disparaître les forces ennemies là où nous les trouverons. Il ne s'agit pas non plus de libérer ainsi toute l'Alsace: ce serait bien beau, l'impact sur le peuple allemand serait immense, l'action sur le monde serait déterminante, l'impact psychologique terrible, et le résultat sur le peuple français serait déprimant, mais ce n'est pas important. Il est plus important, je le répète, d'anéantir sa force en hommes ...

- En gros, le plan de l'opération est clair. Je suis tout à fait d'accord avec les mesures qui ont été prises. J'espère que nous réussirons à faire avancer rapidement tout particulièrement le flanc droit pour ouvrir des débouchés sur Saverne, puis de pénétrer immédiatement dans la plaine du Rhin et de liquider les divisions américaines. L'anéantissement de ces divisions américaines doit être le but à atteindre. J'espère que les réserves en carburant nous permettront alors d'avancer une nouvelle fois avec un nouveau groupement et de frapper une seconde fois avec plus de force de façon à - je l'espère absolument - anéantir encore davantage de divisions américaines parce que le nombre de nos forces aura alors augmenté une nouvelle fois. J'espère pouvoir appuyer une fois de plus cette nouvelle attaque avec des divisions complémentaires dont - à nouveau - une excellente division de Finlande. Donc, si d'avance ce plan n'est pas frappé d'un coup du sort, j'estime qu'il réussira ...

- Ici à l'ouest, cela doit être notre but absolu de régler cette situation de manière offensive. Tel doit être notre but fanatique ... (sic)

- Le rapport des forces aujourd'hui n'est pas plus mauvais qu'en 1939 ou en 1940. Au contraire: si nous réussissons à anéantir ces deux groupes américains en deux coups, le rapport de forces penchera sans équivoque et absolument en notre faveur. C'est pourquoi j'espère en fin de compte que le soldat allemand sait pour quoi il se bat. La seule chose qui ne penche pas en notre faveur, cette fois-ci, est la maîtrise du ciel. Mais c'est justement celle-ci qui nous pousse absolument à utiliser le mauvais temps et l'hiver. ..

- Pour conclure, j'en appelle à vous pour que vous utilisiez toute la puissance de feu et toute votre énergie pour cette opération. C'est une opération déterminante. Sa réussite entraînera automatiquement et absolument celle de la seconde opération et cela entraînera automatiquement l'effondrement de toute la menace à gauche de notre attaque. Nous aurons alors véritablement amputé l'adversaire de toute la moitié du front Ouest. Puis nous verrons plus loin ... Nous maîtriserons donc quand même notre destin ...

- La nuit du Nouvel-An sera une gêne désagréable pour l'adversaire parce qu'il ne fête pas Noël mais la nouvelle-année. Et nous ne pourrons mieux commencer cette nouvelle année que par un coup pareil. Et lorsque la nouvelle parviendra en Allemagne, au Nouvel-An, que l'offensive allemande a débuté de nouveau à un nouvel endroit et qu'elle est victorieuse, le peuple allemand en conclura que l'année passée a été misérable mais que la nouvelle année a bien débuté. Ce sera un bon signe pour l'avenir. Messieurs, je vous souhaite à tous une bonne chance !

- Je tiens à vous dire encore une chose, Messieurs: la réussite de cette opération dépend du secret.
Celui qui ne doit rien savoir de ce plan n'a pas besoin de le connaître.
Celui qui doit connaître cette opération doit seulement apprendre ce qu'il doit savoir, et celui qui doit connaître cette opération ne doit pas l'apprendre plus tôt que nécessaire: c'est cela le point déterminant. Et personne ne doit être mené à l'avant, sachant quelque chose de l'opération et pouvant éventuellement être fait prisonnier. C'est cela le point déterminant.
»

Hitler termina son discours en laissant ses auditeurs assez enthousiastes par ce qu'ils venaient d'entendre.

Pendant ce temps-là, les services de renseignements de la 7e armée U.S. amassaient des informations concernant les positions défensives allemandes au-delà du Rhin.
Les transports par voie ferrée, les témoignages de prisonniers de guerre et l'observation aérienne annonçaient une forte concentration de troupes allemandes aux alentours de Sarrebrück en Sarre, en Alsace près de Colmar et même à l'est de la vallée du Rhin…

Les troupes américaines finirent d'installer leur ligne de résistance le 30 décembre 1944, jour même où un ordre en provenance du 6e groupe d'armées informait qu'une offensive allemande dans la région de Bitche pourrait éventuellement obliger les troupes U.S. à céder du terrain.

C'est pour parer à pareille éventualité qu'il fut recommandé de protéger le flanc ouest par une position de réserve :
Au cas où la [Ligne Maginot[] serait débordée, cette ligne défensive de réserve permettrait aux Américains de s'installer sur des positions défensives installées de façon à s'étendre de la colline à l'est de Landroff, par Bénestroff, Sarre-Union et Ingwiller.

A la fin de ce mois de décembre 1944, l'autorité de Hitler était encore assez incontestée...
…Il y eut pourtant une vue différente de la tactique à suivre et une sorte de conflit à cause de l'Opération « Nordwind » :
Le général Von Manteuffel, chef de la 5e armée blindée allemande, fit savoir au Führer qu'il valait mieux concentrer les divisions allemandes pour attaquer Bastogne, prendre cette ville, puis foncer vers la Meuse entre Namur et Givet.
Hitler refusa sèchement ce plan et maintint les directives initiales.

Voyant le développement de la situation et conscient de l'existence d'une ligne de front affaiblie dans le secteur Sarreguemines-Haguenau, Patton réclama l'appui de la 2e division blindée française de Leclerc, qui était maintenant rattachée à la 7e armée U.S., pour colmater les voies d'infiltration créées par l'amincissement du front de la Basse-Alsace.
Patton envisageait même d’employer la 2e division blindée française pour contre-attaquer en direction de Bastogne et faciliter ainsi le désengagement des troupes américaines.

Pendant qu'une partie de la 6e S.S. Gebirgsdivision « Nord », commandée par le Gruppenführer Brenner, se concentrait entre Pirmasens et Eppenbrunn pour attendre l'ordre d'attaque, le 6e groupe d'armées U.S. signalait l'imminence de l'offensive allemande en transférant la Task Force Harris du 6e au 15e corps U.S.

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Forces en présence

Le 23 décembre 1944, le groupe d'armées allemandes « Oberrhein » avait déjà reçu des directives du plan « Nordwind » lui demandant de soutenir l'offensive allemande par des attaques locales et par l'établissement d'une tête de pont au nord de Strasbourg.
Les ordres du Führer, demandaient en outre, que l'attaque allemande dans la région au nord de Strasbourg ne débute que 48 heures après celle déclenchée dans la région de Bitche…

Les divisions allemandes se mirent en marche pour prendre leurs positions d'attaque respectives tout en simulant une activité soutenue sur les lignes du front pour essayer de fixer les unités américaines et les tromper.

Confiant dans l'apparente fragilité des lignes U.S., Hitler décida même d'avancer l'offensive initialement prévue pour les premiers jours de janvier 1945 à la nuit du 31 décembre 1944… Hitler sous-estimait pourtant les forces américaines dans la région Sarreguemines-Bitche.

Hans Lingner, Standartenführer et commandant la 17e S.S. Division « Goetz von Berlichingen » déclarera plus tard en captivité:
- « Nous avons visiblement sous-estimé les forces alliées parce que nous avons été extrêmement surpris par le nombre de divisions qui nous faisaient encore face».

Le 27 décembre 1944, le Groupe d'armées allemandes « Oberrhein » fut chargé de créer une importante tête de pont au nord et au sud de [Gambsheim[] avec la 553e Volsksgrenadierdivision pendant que des attaques de diversion se déclencheraient dans la « poche» de Colmar.
Conformément aux ordres de Hitler, les commandants de régiments n'obtinrent leurs instructions respectives que peu de temps avant l'offensive.

Alors que les Américains de la 100e division d'infanterie effectuaient l'opération « Tennessee », le général Simon, commandant le 13e S.S. Armeekorps apporta l'ordre d'attaque le 30 décembre 1944 avec l'objectif suivant pour le 19e Volsksgrenadierregiment:
Traverser la Blies, atteindre Sarreguemines, les hauteurs entre Sarreguemines et Woelfling et atteindre la Sarre à Wittring.

Tout ce secteur était défendu par la 44e division d'infanterie américaine…
La 17e S.S. Panzergrenadier, la 36e Volsksgrenadier et la 19e Volksgrenadier devaient effectuer la poussée principale.
Les unités allemandes près d’Obergailbach, avaient pour mission de percer les lignes U.S. près de Gros-Réderching, de progresser vers le sud tout en neutralisant le secteur de Rohrbach et de Bining en coordination avec l'attaque allemande qui partirait du sud-ouest de Bitche.
La 36e Volksgrenadierdivision devait occuper le secteur de la Blies et passer par Bliesbrück, Wiesviller et Wittring, ce qui obligeait la 347e division d'infanterie allemande à étirer ses unités vers l'est, affaiblissant ainsi le front allemand dans la région de Forbach et de Grosbliederstroff…

Au 13e S.S. Armeekorps était également affectée la 559e Volsksgrenadierdivision commandée par le Generalmajor Von Mühlen et comportant à peu près 2000 hommes.

Pendant ce temps-là, la 87e division U.S. quittait le 15e corps U.S. le 28 décembre 1944 après lui avoir été rattachée depuis le 20 décembre 1944…
En fait, l'offensive victorieuse des Alliés en Alsace en fin d'année 1944 comportait d'importantes lacunes :
Sur le front nord, les Basses-Vosges formaient une barrière de 16 kilomètres entre les forces alliées à l'est et à l'ouest, gênant considérablement le contact mutuel nécessaire pour les unités et facilitant également la pénétration des forces allemandes sur le flanc droit du front.
Au cas où les forces allemandes décidaient d'emprunter ce secteur, les Américains ne pourraient point tenir leurs positions défensives sur la rive boisée et marécageuse du Rhin…

Pour les forces alliées, le danger provenait d'une éventuelle tentative des Allemands pour établir une tête de pont sur la rive ouest du Rhin, stratégie qui permettrait de cerner ainsi d'importantes unités américaines.
L'existence de la « poche» de Colmar représentait un handicap supplémentaire :
La 1re armée française n'avait pas encore réussi à réduire cette poche à la fin de l'année 1944…

C'est à juste titre que les Allemands attachaient une grande importance à cette tête de pont de Colmar:
Le fait qu'ils y transférèrent 8 000 hommes de renfort durant la première moitié du mois de décembre l'illustre parfaitement…
A ce moment-là, ces renforts représentaient 80% de toutes les troupes allemandes de remplacement réservées pour faire face au 6e groupe d'armées du général Devers…

Pour les Allemands, l'utilité principale de la poche de Colmar résidait dans le fait qu'elle leur permettait de déployer une force suffisante en direction du nord pour traverser les lignes françaises et créer ainsi un front supplémentaire contre la 7e armée U.S. déjà trop étirée…

Le 31 décembre 1944, la 7e armée U.S., 15e corps, occupait donc le front de l'ouest de Sarrebrücken jusqu'à Bitche avec respectivement les 103e, 44e et 100e divisions d'infanterie, et le 106e groupe blindé U.S.
De Bitche jusqu'au Rhin, le 6e corps U.S. tenait la ligne du front avec les 45e et 79e divisions d'infanterie, la 14e division blindée U.S. étant de réserve…
La Task Force « Hudelson » s'étalait donc sur le flanc gauche du 6e corps sur un front de 16 kilomètres dans les Basses-Vosges.

Le front de la 7e armée U.S. suivait également la ligne du Rhin au nord et au sud de Strasbourg:
Ce secteur était à la charge des Task Forces « Herren » et « Linden» composées d'éléments d'infanterie des 70e et 42e divisions U.S.

En ce dernier jour de l'année 1944, le général Patch visita le poste de commandement du 15e corps installé à Fénétrange pour s'y entretenir avec les généraux du 6e et du 15e corps U.S….
…Là, il les informa sans détours qu'une attaque allemande en masse allait avoir lieu dans les premières heures de la nouvelle année 1945.

L'immense échiquier désiré par Hitler était prêt, tous les pions étaient en place, et la dure partie pouvait commencer:
La tempête de « Nordwind » allait bientôt se déchaîner sur tout l'est de la France !

Nous allons donc voir cela au jour le jour…

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Dernière édition par Lothy-SF le Dim 1 Jan 2023 - 19:11, édité 4 fois (Raison : Rajouté le lien: Suite)
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georges

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MessageSujet: Re: Opération Nordwind… Au jour le jour…    Opération Nordwind… Au jour le jour…  Icon_minitimeJeu 30 Juin 2011 - 8:34

On découvre un aspect de l'histoire militaire, avec la minutie, le secret, la complexité, ces paris audacieux dans la tradition prussienne qui accompagnent la préparation de cette offensive... les frontaliers étaient loin de se douter de ce qui allait se passer... Vivement la suite!
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MessageSujet: Re: Opération Nordwind… Au jour le jour…    Opération Nordwind… Au jour le jour…  Icon_minitimeJeu 30 Juin 2011 - 17:12

Sujet très interessant et captivant, je ne connaissais pas cette "opération Nordwind".
A ce sujet, voici un lien concernant le général [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


Dernière édition par GRU le Jeu 30 Juin 2011 - 17:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Opération Nordwind… Au jour le jour…    Opération Nordwind… Au jour le jour…  Icon_minitimeJeu 30 Juin 2011 - 17:17

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Je suis en train de travailler à la suite... patience

_________________
Si ce que j'ai fait est vain, qu'il me reste au moins de m'être dépassé en le faisant...
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MessageSujet: Opération Nordwind… Au jour le jour…2   Opération Nordwind… Au jour le jour…  Icon_minitimeSam 2 Juil 2011 - 14:04

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31 décembre 1944 :

Le déclenchement de l’offensive « Nordwind »



(Ce texte comme le précédent, et les suivants, fourmille de redites, Xe régiment, Xe DI, Américaines, US, Allemandes etc… Je les crois utiles pour bien identifier les unités, même si cela nuit un peu à l’écriture)

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Localités citées dans le texte

Secteur du front de Sarreguemines – Rimling

Le soir vient de tomber en cette journée de l'année 1944.
A proximité de Rimling, sur le plateau au nord-ouest de la localité, les troupes U.S. du 71e régiment de la 44e division d'infanterie occupent un front de 2400 mètres, appuyées par une section du 749e bataillon blinde U.S. et une autre du 776e bataillon de chasseurs de chars.

Deux jours plus tôt, à la ferme de Moronville située sur ce plateau, le 2e bataillon avait pris la relève du 3e bataillon du 71e R.I.

La neige qui recouvre le paysage hivernal brille sous la lune…
Brusquement, à 23 h 30, une forte concentration de troupes allemandes apparaît aux yeux des soldats américains réfugiés dans leurs positions défensives…
Les allemands se dirigent, sans tirs d'artillerie préparatoires, vers les bois situés devant la ligne du front en direction des positions du 2e bataillon du 71e R.I.

Vêtus d'uniformes de camouflage blancs, les allemands se lancent, alors, à l'assaut des lignes américaines en hurlant des obscénités et criant comme des fous.

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Témoignage laissé sur un mur de l'école de Kalhausen par trois G.I’s de la 44e D.I.  
« Quelle foutue Saint Sylvestre »

Cela peut paraître anecdotique, mais ce comportement nous le retrouverons tout au long de cette offensive…
J’en veux pour preuve, les nombreuses références américaines à l'attitude des soldats allemands lors des attaques « Nordwind » du 1er janvier 1945, et qui  soulignent le comportement surprenant des attaquants :
En effet, un correspondant de guerre américain mentionne dans le livre du 71e R.I. de la 44e division d'infanterie U.S., page 109 : (Durant l'attaque de la ferme de Moronville) :
Habillés d'uniformes de camouflage blancs qui les dissimulaient sur une couche de 15 cm de neige, les allemands bien imprégnés de schnaps (sic) essuyèrent de lourdes pertes ... Ils attaquaient en hurlant « Bonne Année, bâtards yankees! »

Dans un autre article publié dans le journal Powder Horn édité par le 399e R.I. de la Century Division à Pforzheim, Allemagne, le 12 août 1945, il est relaté que l’attaque de la colline du Schoenberg à Bitche le 31 décembre 1944 eut lieu comme suit: « Les allemands commencèrent leur nouvelle année en se lançant à l'attaque à minuit contre les positions de la compagnie B (de la 100e D.I. U.S.) en poussant des hurlements. »

Plus loin, l’auteur note également :
« Ignorant toute mesure de protection et ne cherchant aucunement à s'abriter, les allemands se lancèrent par vagues entières contre nos positions en hurlant des jurons ... »

La description de la même scène est faite dans le livre « The Story of the Century» à la page 105 :
« Les allemands quittèrent brusquement leurs abris et leurs tranchées pour se précipiter vers les lignes de la compagnie B (U.S.) au Schoenberg tout en hurlant et en proférant des injures qui dominaient le bruit de leurs tirs. Ils couraient debout, ne cherchant pas à se protéger et se comportant comme s'ils étaient ivres ou drogués ... Les ennemis qui échappèrent à nos tirs battirent en retraite jusqu'au moment où une seconde vague hurlante déferla à nouveau vers l’avant en les entraînant avec elle. »

L'auteur décrit une autre scène à la page 105 du livre, celle-ci se passe le long de la voie ferrée près de Lemberg:
« Une autre force allemande arriva en renfort par le nord-ouest, en chargeant et en hurlant comme si les ennemis espéraient ainsi déborder nos hommes qui battirent en retraite dans leurs trous individuels tout en tirant au lieu de se laisser envahir. .. »

Autre description à la page 106, lors de l’assaut des allemands sur les pentes de la colline du Schlietzen à Rimling :
« Comme ils l’avaient fait sur le front du 399e R.I., les ennemis s'approchèrent de nos lignes sans s'abriter, en lançant debout à l'attaque et en hurlant "Bâtards Yankees !" et autres obscénités. Il s'agissait d'éléments de la fanatique 17e S.S. Panzergrenadier Division ... »

Plus loin, à la page 107 du livre « The Story of the Century» :
« Les allemands se levèrent souvent pour hurler "Gangsters américains !" ou "Bâtards Yankees !" en faisant feu sur nous. Cette attitude inexplicable permit à nos hommes de tuer et de blesser bon nombre de ces allemands ... »

L'alcool, bien que ce ne soit pas un comportement habituel de l’armée allemande, a certainement joué un rôle dans l’attitude fanatique de ces unités lors du déclenchement de l’offensive « Nordwind ».

Cette attitude lors d'un assaut n'est malgré tout pas une innovation: les soldats de l'Empire et de la Première Guerre mondiale avaient également l'habitude de «boire un canon» avant de se lancer dans la bataille…
Quant aux hurlements et aux clameurs, le commandement allemand confronté aux assauts bruyants et hurlants des troupes soviétiques sur le front de l'Est avait pu constater l’impact psychologique doublement positif de cette tactique : tout d'abord, l'attaquant est « électrisé » par ses propres hurlements, ce qui lui permet d'oublier toute crainte et de renforcer son fanatisme, et ensuite l’adversaire est fortement impressionné, voire terrifié par les clameurs sauvages de l’attaquant qui prouve ainsi son courage aveugle et suicidaire.
Ce comportement guerrier n'est pas nouveau: Jules César, décrit déjà cette méthode d'attaque dans « La Guerre des Gaules » lorsqu'il dépeint les assauts des « barbares » contre ses troupes dans la plaine du Haut-Rhin à proximité de Cernay.


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Mitrailleurs de la 100e D.I. en position à Rimling, janvier 1945…

Alors que la 44e division d'infanterie U.S. occupait un front de vingt kilomètres assignés par le commandement général du 15e Corps, ce fut la compagnie F du 2e bataillon du 71e régiment d'infanterie qui reçut le choc de l'attaque allemande menée par cinq compagnies…

L'assaut s'effectua par vagues successives qui furent décimées par les tirs de l'artillerie et des mortiers U.S. Les allemands réussirent, quand même, peu à peu à isoler le flanc de la compagnie F, obligeant le reste de la compagnie américaine à retraiter jusqu'à la ferme de Moronville où se trouvaient les positions de réserve de la compagnie…

Le combat fit rage… Vers 2 heures 30 du matin, les allemands montrèrent finalement des signes d'essoufflement…
Une demi-heure plus tard, le 3e bataillon U.S. vint à la rescousse du 2e bataillon pour l'aider à récupérer les positions isolées par l'ennemi.
A 4 heures 30, aidée par une partie de la compagnie F, la compagnie G lança une contre-attaque à partir de la ferme de Moronville…
Une section blindée, des mitrailleuses et des mortiers appuyèrent l’assaut et les unités américaines réussirent à réoccuper les positions d'origine vers 6 heures du matin.

A 6 heures 15, la compagnie E dut repousser un nouvel assaut d'une compagnie allemande, mais un quart d'heure plus tard, la compagnie américaine dut reculer de 200 mètres face à l'assaut de trois compagnies allemandes appuyées par quatre chars.

Le jour venait de se lever lorsqu'à 9 heures, une section de blindes U.S. se déplaça à l’ouest de la ferme pour aider la compagnie E à reprendre les positions perdues…

A 9 heures 30, le flanc droit de la compagnie F fut à nouveau attaqué par une compagnie de fantassins allemands appuyés par quatre Kettenfahrzeug (half-tracks) et trois chars, obligeant les américains à se réfugier une nouvelle fois dans les bâtiments de la ferme de Moronville. Les tirs d'artillerie et de mortiers se poursuivirent toute la journée et, à 16 heures, la compagnie F contre attaqua :
A 17 heures 15, ce 1er janvier, le 2e bataillon U.S. avait réussi à regagner toutes les positions perdues…

A 18 heures, tout le bataillon reçut un terrible tir de barrage effectué par les canons allemands de 105, de 88 et de 20 mm, ce véritable déluge d'obus se déversa sur les troupes U.S. jusqu'à 22 heures…

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Lignes défensives et réserves U.S…

A 22 heures 30, l'infanterie allemande appuyée par deux Kettenfahrzeug et deux chars attaqua de nouveau le flanc est de la compagnie F du 71e régiment d'infanterie U.S. qui occupait des positions sur la cote 391 à proximité de la ferme.
Une nouvelle fois, la compagnie U.S. battit en retraite jusqu'aux bâtiments … Mais ceux-ci prirent feu, obligeant les américains à les quitter pour prendre la direction de Gros-Rederching.

Les opérations allemandes avaient, à ce moment, réussi à créer une trouée entre les compagnies F et G au centre du secteur du bataillon…
…Pourtant, après avoir éliminé de petits groupes ennemis dans les bois, des renforts américains réussirent à établir une nouvelle ligne défensive.
Epuisé, le 2e bataillon s'installa sur des positions de réserve.

Dans ce secteur du front de la 44e division d'infanterie U.S., le 255e régiment occupait les positions de la Ligne Maginot s'étirant à l'est a partir de Wittring, ce qui plaçait le régiment à l'arrière du 71e…

A gauche de la 44e division, la 103e division d'infanterie U.S. se trouvait en position défensive pendant qu’à l'arrière du front, la 14e division blindée U.S. - en réserve - effectuait des missions de reconnaissance.
Le 71e R.I. de la 44e division occupait le flanc droit de la division de Bliesbrück à Rimling, alors que le centre était protégé par le 324e régiment et que le flanc gauche de la division était occupé par le 114e régiment U.S.

Ce dernier n'allait pas être épargné :
Suivant les ordres de Hitler, la 19e division d'infanterie allemande, la 36e Volksgrenadierdivision et la 17e S.S. Panzergrenadierdivision n'épargnaient pas leurs efforts à l’encontre de la 44e division U.S…

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La seconde poussée de l'armée allemande allait toucher le 114e R.I. :
Partie de la courbe de la Blies au nord de l’aérodrome de Sarreguemines, la seconde attaque allemande tenta de percer les lignes du 114e régiment U.S…
Grâce à l'artillerie, les unités américaines repoussèrent cette offensive entre Sarreguemines et Folpersviller.
Pendant ce temps-là, le 324e R.I. tenait le front sur le cours de la Blies en repoussant trois tentatives de traversée allemande au sud-est de Habkirchen :
Deux d'entre elles au sud de Habkirchen et la dernière à proximité de Blies-Ebersing. Les tirs coordonnés de l'artillerie et de l'infanterie U.S. firent échec à ces tentatives.
Plus a l'est, les attaques ennemies contre le 71e R.I. redoublaient d'intensité :
…Il était évident que l'offensive allemande avait jeté son dévolu sur ce régiment.

A 0 heure 55 le matin du 1er janvier 45, le commandant du 71e R.I. rendit compte à ses supérieurs que le 2e bataillon sur la droite, cédait du terrain aux allemands et rassemblait ses réserves (le 3e bataillon) près du croisement à l'extrémité sud du bois de Bliesbruck en vue de contre-attaquer…
C'est en essayant de gagner ce point de rassemblement que le 3e bataillon essuya les tirs allemands à partir dudit bois.
Les américains comprirent alors, que les allemands qui s'étaient précédemment dirigés vers cette localité avaient bel et bien contourné le village pour pénétrer dans les bois à proximité…
...Suite de quoi, il fut ordonné au 3e bataillon U.S. du 71e R.I. d'attaquer et de dégager ces bois…

Durant toute la journée du 1er, les allemands harcelèrent le 71e R.I. avec des chars et des canons. A maintes reprises, le 2e bataillon du 71e R.I. fut forcé de lâcher ses positions, mais il réussit à chaque fois à réoccuper ses positions initiales…

Les troupes ennemies avaient adopté la tactique de l'attaque de masse: des soldats surexcités et hurlants s'élançaient vers les lignes américaines sans chercher à se protéger.
Cette tactique leur causa d'énormes pertes mais il était évident qu'ils étaient déterminés à percer sans s’en préoccuper.

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… D’énormes pertes…
Ce matin du 1er janvier, la situation de la 44e division U.S. devenait critique…
A 8 heures 15, le 1er bataillon du 324e R.I. fut rattaché au 71e R.I. pour protéger les positions à gauche de la ligne de réserve du régiment.
A 14 heures 30, il apparut que le 3e bataillon du 71e R.I. s'avérait incapable de neutraliser les bois de Bliesbruck sans appui complémentaire :
Le 1er bataillon du 324e R.I. vint renforcer ses efforts… C'est en combinant leurs forces que les deux bataillons américains dégagèrent les bois vers 19 heures 30.


Front de Rimling

Pendant que se déroulaient ces combats commencés peu avant minuit le 31 décembre 44, le 3e bataillon du 397e régiment de la 100e division d'infanterie U.S. tenait le flanc ouest de la Century Division dans le secteur autour de Rimling…
La 1re section de la compagnie K du 397e R.I. s'était retranchée sur une colline déserte appelée Schlietzen, au nord et à l'ouest de Rimling.

Cette colline, était le point le plus élevé de la région et commandait tout le secteur au nord et à l’ouest. Au sud, le terrain s'étendait en une longue série de crêtes qui allaient en s'amenuisant passant à Guising à deux ou trois kilomètres au sud de Rimling, et allaient presque jusqu'à Rohrbach.
A l’est des positions de la 1re section de la compagnie K, vers l'extrémité nord de ce terrain surélevé, se trouvaient les lignes de la 2e section U.S. qui couvraient la route à Rimling par le nord.
Elles représentaient ainsi, les positions les plus au nord du bataillon…

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Rimling Rue de l'Eglise
Celles de la 3e section de la compagnie K allaient au sud-ouest le long de la route et de la crête pour tourner ensuite à l’est et inclure l’extrémité nord de la localité de Rimling.

L'extrémité est du village était tenue par la compagnie L. Ses lignes s'étendaient vers l'est le long de la route entre Rimling et Epping-Urbach jusqu'au croisement de la route allant du nord au sud entre Guiderkirch et Bettviller.
De là, les positions de la compagnie L tournaient à l’est sur une distance de 500 mètres à terrain découvert, à droite de ce croisement de routes.

A la droite du régiment, le 1er bataillon du 397e R.I. s’étendait, sur à peu près deux kilomètres, à l’est du 3e bataillon en direction de Urbach.
La compagnie I formait la défense secondaire en des positions allant à l’est et à l’ouest juste au sud de Rimling supportant ainsi tout le front du bataillon.
Les mortiers lourds de la compagnie M furent mis en position dans le lit asséché d'un ruisseau à l’est et au sud de Rimling et à l’arrière de la compagnie L.
Le 2e bataillon était en réserve.

La compagnie F se trouvait autour et à l’ouest de Guising et la compagnie G se trouvait plus au sud...
La compagnie F occupait les collines au-dessus de la gare de Rohrbach.
La compagnie E se déploya autour du croisement de routes à l’ouest de la gare de chemin de fer de Rohrbach.

Ces positions de soutien, de même que celles du 3e bataillon du 399e R.I. sur le côté droit de la Century Division, allaient devenir des positions frontales lorsque le flanc de la division serait exposé.

Le 397e R.I. ayant occupé ces positions pendant plusieurs jours, les tranchées avaient pu être creusées profond et recouvertes de rondins et de terre....
Dans la terre nue, ces retranchements étaient déjà bien camouflés, et la neige qui tomba en cette fin décembre 44 finit par les rendre presque invisibles…

Les services de renseignements de la division, avaient alerté leurs troupes du fait que les allemands allaient certainement lancer une offensive aux environs de la nouvelle année…
Le chef du 3e bataillon mit ses hommes en alerte vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Il attribua aux compagnies K et L une section de mitrailleuses lourdes pour leur protection. En outre, quatre blindés américains devaient être utilisés à Rimling en cas d'urgence…

Le 31 décembre, après la tombée de la nuit, la compagnie I envoya une patrouille à partir de ses positions de soutien en direction de Guiderkirch car ses lignes principales n'avaient pas encore été fixées, bien que l’on sût que les allemands occupaient des positions plus au nord.

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T.D. en action à Habkirchen…

Avant minuit, le 71 e R.I. de la 44e division U.S. à l’ouest de la compagnie K fit savoir qu'il venait d'être attaqué…
Le chef du bataillon alerta l’ensemble du bataillon et la patrouille de la compagnie I fut rappelée. Elle déclara ne pas avoir rencontre d'ennemis en route…

A minuit, le 374e bataillon d'artillerie U.S. de campagne prit part aux tirs d'artillerie de la division et du Corps en tirant une série d'obus explosifs et une série fumigène de chaque arme.

Quelques minutes plus tard, les allemands attaquèrent tout le long de la ligne du bataillon avec des forces accrues contre la compagnie K sur la colline du Schlietzen à Rimling. Comptant sur l'effet de surprise, les allemands avançaient sans être appuyés par leur artillerie, mais les compagnies américaines déjà en alerte se trouvaient prêtes…
Comme ils l'avaient fait sur le front du 399e R.I., les allemands surgirent sur les lignes américaines sans se protéger, se ruant à l’assaut et criant des injures et des obscénités.
Ces hommes appartenaient à la 17e S.S. Panzergrenadier Division Götz von Berlichingen et étaient détermines à prendre la colline du Schlietzen...
Environ deux cents d'entre eux attaquèrent les 2e et 1re sections de la compagnie K.
Les américains, durent utiliser toutes les armes disponibles pour les repousser…

La Götz von Berlichingen, sera la seule division de la Waffen-SS à n’avoir jamais combattu sur le front de l’est…

Durant décembre, les restes de la division ne représentent, suite en particulier à la bataille de Dornot au sud de Metz où entre autres le SS-Panzergrenadier Regiment 38 est totalement anéanti plus qu' une force de 3.500 hommes et  20  véhicules blindés!
Elle fait retraite vers Saarbrücken et les défenses du Westwall.
Là, la Götz von Berlichingen reçoit des conscrits volksdeutsches d’Europe de l’Est, mais aussi un solide SS-Panzergrenadier Lehr Regiment de l’école de Prosetschnitz. En plus de ce renfort de base, la division reçoit une compagnie de Panther de la 21e Panzerdivision, et même quelques canons autopropulsés Jagdtiger.
Les derniers jours de 1944 la division, sous commandement du 13e SS-Korps au sud de Zweibrücken, prend part à l’opération Nordwind ...
L’attaque de la 17e SS-Division , comme nous le voyons, est initialement dirigée contre les 44e et 100e D. I. américaines.
A l’image des combats du mont Schlietzen, l’inexpérience des bataillons reformés causera de lourdes pertes...


A l'est, le long de la route, les allemands enfoncèrent cependant les positions américaines de la 1re section de la compagnie K, et une vingtaine d'ennemis atteignirent l'extrémité nord de Rimling où ils essayèrent d'installer des mitrailleuses à l'arrière des positions de la 1re section U.S.

Bien que la première vague de l’offensive ait été stoppée, de petits groupes de soldats allemands restèrent sur le front de la compagnie K et continuèrent à tirer.
Souvent, ils se dressaient en criant, là comme ailleurs « gangsters américains » ou « bâtards yankees» tout en faisant feu…
Ce comportement inexplicable -à moins de prendre en compte l’extrême jeunesse et l’inexpérience d’une grande partie des troupes allemandes- permit aux américains d’en tuer et blesser un grand nombre d'entre eux…

De petits groupes tentèrent également de s'infiltrer dans les lignes américaines…
Par le fait que de nombreux allemands portaient des vêtements de camouflage blancs, il était presque impossible de les apercevoir dans la neige, mais leurs mouvements étaient tout de même repérables, grâce au grand clair de lune, ce qui permit aux tireurs U.S. de limiter les infiltrations.

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Rimling carrefour Grand-rue et rue de la Montagne…

L'effort principal de ce premier assaut avait été porté contre les deux sections à l'ouest de la compagnie K sur la colline du Schlietzen.
Mais il y avait eu, également, une forte action des patrouilles allemandes contre la 3e section déployée le long de la limite nord de Rimling contre la compagnie L le long de la route Epping - Urbach et aux environs du secteur situe autour et au-delà du croisement.

Venant du nord, l'une de ces patrouilles pût pénétrer dans les premières maisons de Rimling. La compagnie L plaça alors ses mitrailleuses de façon à pouvoir tirer sur un secteur à 75 mètres du front en un tir groupé.
Après la première vague de l’attaque, tandis que les hommes des compagnies K et L attendaient que les allemands tentent un nouvel assaut qu'ils savaient imminent, les soldats du 3e bataillon pouvaient entendre le bruit des furieux combats sur le front du 71e régiment d'infanterie à l’ouest à proximité de la ferme de Moronville située à 3 kilomètres du Schlietzen…
A ce moment les perspectives américaines n'apparaissaient guère plaisantes…

Après que la première attaque allemande eut été repoussée au bout d'une heure environ, des bruits au front de la compagnie K laissaient prévoir que les allemands se regroupaient pour effectuer un nouvel assaut…
Sachant cette fois qu'ils ne pouvaient plus compter sur l'effet de surprise, les allemands commencèrent leurs tirs de barrage d'artillerie...

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Flammenpanzer 38 Hetzer abandonné à Rimling... Version lance-flamme du Jagdpanzer 38(t) seule une vingtaine d’exemplaires ont été construits…

A la suite  des tirs de l’artillerie et des mortiers, environ 300 d'entre eux, criant et hurlant, s'élancèrent vers la compagnie K par le nord et le nord-ouest…
Cet assaut téméraire fut stoppé par les tirs de la compagnie K.
Durant l'accalmie, une section de la compagnie L entra en ligne juste à l’est de la section de flanc de la compagnie K. une autre section de la compagnie I prit position dans le secteur de la 1re section de la compagnie K sur la pente est de la colline du Schlietzen.
L'autre section de la compagnie I et la section «Weapons» (Armes lourdes) resta dans les positions d'appui au sud de Rimling…

Bien que le 374e bataillon d'artillerie de campagne U.S. dépêchât plusieurs missions à l’ouest pour aider le 71e R.I., ce dernier dut battre en retraite…
Par manque de communications, le 3e bataillon du 397e R.I. ne fut pas informé de cette retraite, ce qui exposa davantage son secteur arrière gauche aux troupes ennemies.

La troisième vague de l’offensive allemande eut lieu avant l'aube et fut précédée par les tirs de l'artillerie.
Bien qu'étant repoussés, les allemands découvrirent une partie non protégée d'un kilomètre le long du flanc du 3e bataillon, là ou le 71e R.I. avait battu en retraite…
De petites patrouilles allemandes commencèrent alors à dépasser les positions de la compagnie K sur les hauteurs du Schlietzen et, tournant vers le sud, pénétrèrent dans Rimling par le sud-ouest.

Le terrain au sud de la colline du Schlietzen est légèrement plus bas que la crête de la colline, mais il demeure néanmoins une haute crête dominant le paysage a l’ouest…
Lorsque les allemands commencèrent à traverser ladite crête, la section de la compagnie I qui était restée en réserve durant l'avance des autres fut envoyée sur les positions au sud du flanc de la compagnie K avec une partie de la section «Weapons» comme appui.
Bien que deux chars aient été mis à la disposition de cette section pour l'appuyer, le nombre d'hommes pour boucher la trouée était insuffisant.

Bruyants et apparemment indifférents au danger, les allemands continuaient à attaquer et à s'infiltrer par les trouées des lignes américaines…
Après les infiltrations ennemies derrière les positions de la 2e section de la compagnie K et leur poursuite de petites attaques, cette section fut forcée à se retirer du sommet de la colline du Schlietzen.
La compagnie I dirigeait directement les tirs de mortiers et d'artillerie sur ces patrouilles ennemies, arrêtant ainsi de nombreuses incursions.
Mais un groupe d’allemands, d’environ une section, réussit à pénétrer dans l'extrémité sud de Rimling et se rassembla devant l'église…
…Dans le clocher d'où il avait une vue excellente sur tout le secteur, un lieutenant américain, observateur avancé de la batterie C du 374e bataillon d'artillerie de campagne U.S., lança une grenade au milieu du groupe et vida un chargeur entier de sa carabine et un autre de son pistolet sur la patrouille allemande…
Les survivants se précipitèrent dans une maison de l'autre côté de la rue, en face de l'église… Au lever du jour, quelques hommes de la compagnie I entourèrent la maison, jetèrent une grenade par le soupirail de la cave et ordonnèrent aux allemands de se rendre.
Les uns après les autres, vingt soldats sortirent de la cave les mains levées....

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Rimling le clocher…

Avec les allemands sur trois côtés, les patrouilles engageaient constamment des duels, alors que l'artillerie allemande bombardait les positions de la 2e section de la compagnie K qui était toujours, malgré son repli du sommet de la colline du Schlietzen, totalement engagée dans la bataille ; le commandant de compagnie monta pour juger de la condition de cette section…
…Il fut pris pour cible par les tireurs embusqués, par l'artillerie et les mortiers ennemis, pourtant il décida que la section devait d'attaquer et reprendre la colline...

Le chef de bataillon ordonna un tir préparatoire d'artillerie, puis demanda à la compagnie G accompagnée d’une section de la compagnie F, d'entrer en ligne au sud de la section de crête de la compagnie I avec l’appui de deux Sherman... La 2e section de la compagnie K attaquerait à partir de cette ligne…
Avant même que ces plans puissent se réaliser, les allemands attaquèrent à deux reprises le flanc ouvert, mais cette fois-ci avec trois compagnies et huit blindés…
L'artillerie américaine les repoussa…

Juste après midi, pendant que la compagnie G et une partie de la compagnie F quittaient les alentours de Guising et de la gare de Rohrbach pour occuper la crête à 1,5 kilomètre au sud du Schlietzen, et la 2e section de la compagnie K lança sa contre-attaque…
…La section prit facilement la colline parce que les allemands avaient concentré leur attention vers le flanc ouvert et ne se trouvaient pas en position de stopper l'assaut…

Durant la matinée, un lieutenant américain accompagné d'un groupe du poste de commandement de la compagnie L fit une reconnaissance à Rimling pour débusquer tout ennemi qui pourrait encore se cacher dans la localité. Un civil vint à leur rencontre et déclara qu'il pouvait leur désigner un endroit ou se cachaient des Allemands.
Après avoir avertit ses hommes d'un piège éventuel et leur avoir conseillé la prudence, le lieutenant et sa patrouille accompagnèrent ce civil jusqu'a une maison...
…Là, le civil cria aux allemands cachés dans la cave de se rendre… Sans tirer un seul coup de feu, 17 allemands se rendirent.

L’assaut allemand était entièrement axé sur le flanc ouest du régiment, il en résultait que la compagnie L à l'est de Rimling n'eut à faire face qu'à de petites attaques.
Il en était de même pour les compagnies A et B sur le front du 1er bataillon plus loin vers l'est…
Une force allemande progressa à partir bois à l'est de Guiderkirch pour atteindre une ligne juste en face des positions de la compagnie B autour de la ferme du Mehlingerhof…
…L'attaque fut stoppée, un certain nombre d'allemands purent se retirer, onze d'entre eux se rendirent et dix-neuf autres furent tués. ..

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Rimling la Grand-rue…

Plus à l'est, dans le secteur de Bitche, le dernier jour de l'année 1944 fut célébré également selon les ordres de Hitler :
A la tombée de la nuit, des fusées éclairantes illuminèrent brusquement l'imposante citadelle qui domine la ville.
La nuit fut alors zébrée de balles traçantes qui passèrent par-dessus la ferme du Wolfsgarten dont la grange brûlait.

Peu après ce feu d'artifice multicolore, l'artillerie allemande se déchaîna en faisant tomber un énorme tir de barrage sur les lignes américaines… Les américains  ne tardèrent point à se joindre à ce concert de la nuit du 1er janvier 45…

A proximité de la ferme du Wolfsgarten, les troupes allemandes attaquèrent en « hurlant comme des Indiens »…
Plus tard, des prisonniers allemands au comportement étrange confirmèrent les soupçons américains que les assaillants étaient, soit ivres soit dopés…
C'est aussi en hurlant des injures que des groupes d'assaut allemands attaquèrent les lignes américaines a proximité du collège de Bitche et dans les bois de la colline du Schoenberg:
Ces assauts-suicide furent décimés par les tirs du 399e régiment d'infanterie de la 100e division U.S.
Les allemands perdirent une centaine d'hommes à cet endroit…

Pendant ce temps-là, d'autres allemands attaquèrent en hurlant l'Ensemble du Schiesseck, un ensemble d'ouvrages de la Ligne Maginot à côté de Bitche.
Deux heures plus tard, ils entreprirent leur troisième tentative contre un avant-poste sur le flanc est du 399e R.I.
Le 117e escadron blindé de reconnaissance U.S. qui avait déjà reculé jusqu'a Wingen, a 14 kilomètres au sud, dut constater que les allemands occupaient la localité…
…Les chars américains firent alors demi-tour et se dirigèrent vers l'ouest en dehors de la zone des combats…
A 2 heures 30 du matin, les allemands reprenaient l'avantage en attaquant la ligne principale de résistance de la compagnie B à partir du nord-est…

La journée du 1er janvier 45 s’annonçait rude, c’est ce que nous verrons au prochain épisode…


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MessageSujet: Re: Opération Nordwind… Au jour le jour…    Opération Nordwind… Au jour le jour…  Icon_minitimeDim 1 Jan 2023 - 19:03

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